jeudi 31 décembre 2020

Objectif 2021 : créer une normalité

Je relis mon billet de "résolutions" de janvier 2020 et... je sais pas trop si je dois rire ou pleurer. Je savais que je m'enlignais pour une année de boulversements, de changements de vie. Je savais que mon mariage était fini, mais je ne savais pas où j'allais vivre, comment je me débrouillerais avec ma puce, si j'aurais un amoureux, comment je gagnerais ma vie, si j'arriverais à écrire un peu... 

J'avais donc résolu de "voir venir et m'adapter". 

Une pandémie plus tard, mettons que je vais me donner tous les points possibles pis un petit bonus pour cette résolution-là. O.o 

J'avais aussi décidé de "me remettre au yoga quotidien". 

Pwahahaha! Bon, ce ne fut pas un échec total et il y a eu bien des moments où la séance de yoga matinale a sauvé ma santé mentale, mais disons que la discipline n'est pas ce qui a caractérisé mon année. Entre les confinements, les déconfinements, les journées pédagogiques de la puce, l'horaire un peu bizarre de la garde partagée, la présence d'une troisième personne avec ses habitudes et son rythme, j'ai eu du mal à donner une structure à mes journées. 

Je voulais aussi "soigner mon réseau social et mes amitiés". 

Euh, ouais, bon... 2020 m'aura permis de constater que si je peux passer 4 heures à jaser autour d'un repas et d'une bière, après 1h de Zoom je suis pu capable. Heureusement que les messages textes m'auront permis de garder le contact. Plus le temps passe, plus je me rends compte que quitte à voir quelqu'un juste sur écran, j'aime mieux prendre mon mal en patience et rester dans mon coin avec mes livres. ... Bon jusqu'à ce que je me peuve pu d'attendre et là le Zoom est mieux que rien! ;) 

Je me disais que je continuerais "d'appliquer les préceptes du minimalisme". 

Quand on diminue sa surface habitable de 75%, on a pas trop le choix. Quand on est confiné non plus. Et quand on invite une autre personne (et ses bibliothèques) à partager notre confinement, mettons que le minimalisme devient essentiel. Alors mission accomplie! Hihihihi! Toutes les possessions auxquelles nous tenons sont entrées dans le condo. Les bibliothèques sont pleines à ras-bord et y'a des caisses de livres dans les garde-robes, mais c'est pas grave. Il restera à organiser tout ça et à voir, avec le temps, ce qui servira vraiment. En attendant, on s'est créé un milieu de vie simple et aéré et lumineux où il fait bon lire un livre en sirotant un café. 

Hé ben, j'ai commencé à rédiger ce billet en me disant que j'avais lamentablement échoué dans mes résolutions pour 2020, parce que je les avais pris dans un monde qui savait pas c'était quoi une pandémie, mais... finalement c'est pas si mal. Faut croire que j'étais dans le bon état d'esprit pour survivre à 2020!

Reste que, comme je l'ai mentionné, ma vie semble avoir perdu toute structure. Alors, pour 2021, je veux me créer une nouvelle normalité. Reprendre une certaine routine dans mes journées et mes semaines, histoire de manger mieux, de boire moins, de faire de l'exercice et d'être un peu plus productive au travail. Bref, vous savez toutes ces résolutions plates qu'on prenait en janvier pré-pandémie? Cette année, je les fais toutes miennes... mais sans la culpabilité qui va avec. Je veux juste prendre soin de mon corps et de mon esprit tout en retrouvant le contrôle sur ma vie. 

Savez-vous quoi? Je vous souhaite à tous que 2021 vous offre la possibilité de faire pareil. De retrouver le contrôle sur vos existences et d'en profiter pour prendre soin de vous. On le mérite!

Bonne année!

mercredi 16 décembre 2020

Joyeuses Fêtes, livres, thé et doudou pour tout le monde!

Étant donné qu'à partir de demain et jusqu'au 11 janvier je vais devoir jongler à nouveau entre ma puce et ma vie professionnelle, je crois que je vais mettre le blogue en pause pour les Fêtes (de concert avec le reste de la province). De toute manière, c'est pas comme s'il avait été full animé cette année. (Blâmez Facebook, comme tout le monde, j'y ai passé trop de temps, histoire de faire un minimum de social). 

Normalement, avant de prendre la pause des Fêtes, je dresse un bilan de mon année... Cette année, j'ai franchement peur d'en oublier, mais essayons...

En janvier, fraîchement séparée, mon meilleur ami est devenu mon chum et je me suis dit qu'avec les amis que j'avais, je ne serais jamais esseulée. 

En février, j'ai lancé "Le Chasseur et autres noirceurs" et vendu ma maison et j'ai brunché avec des amis, sans savoir que ce serait pour la dernière fois avant longtemps.  

En mars, j'ai fait mon dernier événement en présentiel, puis la pandémie a frappé et j'ai été confinée avec mon ex et ma puce et j'ai dû marcher dans toutes les petites rues de ma ville de soir, histoire de m'aérer l'esprit et de jaser avec mon chum. 

En avril, mon chum a dû déménager à l'autre bout de la province et sans pouvoir voir mes amis ou ma famille, je me suis sentie plus esseulée que je l'aurais cru possible.

En mai, j'ai déménagé et j'ai vécu vraiment en solo avec ma puce pendant les rénovations de mon condo. 

En juin, j'ai attendu mes meubles et j'ai continué à apprendre à être une maman monoparentale et j'ai donné un atelier virtuel et j'ai fait des 5 à 7 distancés sur ma terrasse.

En juillet, j'ai nagé dans la piscine du condo, j'ai pique-niqué avec ma famille, j'ai enfin reçu mes meubles et je suis devenue officiellement co-directrice de collection pour VLB. 

En août, mon chum a aménagé avec moi, on a appris à vivre à trois avec la puce et j'ai découvert que ça pouvait être incroyablement facile de partager les tâches avec quelqu'un. 

En septembre, la puce a commencé l'école et on a dû l'aider à gérer le stress causé par la séparation et les déménagements et la garde partagée et l'absence de son papa parti en voyage et le foutu virus qui plane, puis on a dû se faire dépister toutes les deux pour la Covid.  

En octobre, j'ai réécrit mon roman policier pour la enième fois et fait des tables-rondes et un autre atelier virtuel et ma fille a pogné un second rhume qu'elle a gardé pour elle cette fois. 

En novembre, je me suis rendue compte que j'avais publié dans trois Solaris cette année et j'ai participé à d'autres table-ronde et j'ai gagné un prix Boréal pour une de mes nouvelles. 

En décembre, c'est maintenant et je suis fatiguée en maudit et j'ai le nez qui coule et j'ai pas écrit grand chose de valable de toute l'année, donc le roman non terminé au début de l'année ne l'est toujours pas.

Mais... Voilà, je savais que ce serait une année de bouleversements et ce fut pire que tout ce que j'avais imaginé, mais... Je suis passée au travers. 

Je suis bien dans ma nouvelle vie. Mon condo est magnifique, pratique, (#)juste de la bonne grosseur pour nous trois, garni de livres, de bonne bouffe, de bonne bouteilles et d'un stock inépuisable de rires et de câlins. 

Entre les pertes de contrat causées par la Covid et l'argent bienvenu de la PCU, je n'ai toujours aucune idée si je pourrai vivre uniquement de ma plume maintenant que je suis monoparentale, mais... j'ai de plus en plus confiance d'y parvenir. 

J'attends donc 2021 avec espoir. Et je vous souhaite, chers lecteurs, des Fêtes toutes en douceurs. Livres, thé et doudou pour tout le monde!

Ah tiens, y'a une étoile en origami dans mon sapin. :p 

mardi 8 décembre 2020

Scène, telling et worldbuilding

J'avais promis un billet plus concret sur le découpage de scène, alors le voici. 

Bon, premièrement, je dois vous mettre en garde : ces exemples découlent de ma manière de planifier mes histoires. Évidemment, si vous écrivez au fil de la plume, en vous racontant l'histoire à mesure, ça ne vous sera pas utile... en tout cas, pas avant le retravail (ouais, je veux pas vous décourager, mais selon mon expérience, moins on planifie, plus on réécrit...)

Deuxièmement, non, c'est de la physique quantique, c'est de la base, que vous connaissez et appliquez sans doute intuitivement. Mais si ça peut faire s'exclamer "Ah mais oui mais bien sûr!" à quelqu'un, ben tant mieux. 

Alors, disons que mon héroïne, appelons-la Annie, va vivre des péripéties lors d'un entretien d'embauche (dans un édifice qui se révélera hanté). Je vais planifier le début de mon histoire ainsi : 

1- Annie se prépare, renverse sa tasse de café sur ses vêtements, doit se changer en vitesse et n'a plus de café ensuite

2 - Elle s'arrête en chemin pour s'acheter un café

3 - Elle entre dans l'édifice et a une impression bizarre

Et là je vais me demander pour chaque action qu'est-ce qui est important et structurer des scènes en conséquence. 

L'action 1 va donner une scène qui va me permettre d'établir la personnalité d'Annie. A-t-elle prévu amplement de temps pour parer aux imprévus (comme de devoir se changer) ou est-elle à la dernière minute et déjà serrée dans le temps, avant même le dégât de café?

L'action 2 pourrait être une scène montrant Annie en train d'interagir avec la caissière ou d'entendre des rumeurs à propos de la mauvaise réputation de l'édifice ou de se faire passer un commentaire désobligeant sur sa tenue, bref elle pourrait placer le décor et la personnalité de mon personnage. Sauf que si je veux faire court, je peux aussi la passer en telling (Annie s'est acheté un café).

L'action 3 est importante et va devoir être racontée lors d'une scène détaillée et sensorielle. Je veux établir tout de suite ce que l'édifice aura d'étrange et perturbant. 

Je pourrais donc écrire quelque chose du genre...

***

Au moment de prendre sa première gorgée de café, Annie le renverse sur sa blouse. La tenue préparée pour son entrevue est gâchée! Et c'était sa dernière capsule de café! Elle jette un coup d'oeil nerveux à sa montre. Ce qu'elle voit la rassure : non seulement elle s'était prévu une bonne marge de manoeuvre, mais elle s'est réveillée avant son cadran. Elle peut se changer en vitesse, s'arrêter en route pour se procurer un café et être tout de même à l'heure à son entrevue. 

Quarante minutes plus tard, la voilà au pied de l'édifice où elle est attendue, chic gobelet de café en main. Sa deuxième meilleure blouse la gêne un peu aux entournures, mais elle pourra y survivre une petite heure. Avant de pousser les portes de l'immeuble, Annie lève la tête et observe les étages supérieurs de la tour vitrée. Les bâtiments voisins s'y reflètent et le soleil y allume des lueurs orangées. On dirait presque que le quartier est en feu. Annie se secoue. Voyons, ce n'est pas le moment de rêvasser. Elle pousse la porte. Le courant d'air chaud qui s'échappe de l'immeuble sent le brûlé. Étrange. Cela s'explique rapidement : le comptoir d'accueil est recouvert de chandelles. Une vraie chapelle ardente...

(etc)

***

Bon, c'est pas le prochain Solaris, mais vous comprenez le principe. 

Comme vous pouvez voir, j'ai laissé tomber la description de l'action 2, parce que je n'en avais pas besoin. On commençait déjà à connaître Annie et on sait tous comment ça se passe quand on achète un café au centre-ville. 

Par contre, si j'avais voulu faire du worldbuiling (construction d'arrière-monde), si mon histoire se passait non pas dans Montréal aujourd'hui, mais dans une version SF ou steampunk, là j'aurais structuré une scène autour de mon action 2. Le café serait devenu un prétexte pour nous faire entrapercevoir l'univers. 

Comme...

***

Mettant son plan à exécution, Annie remplace sa blouse tachée par une tunique à col brodé et sort de chez elle. L'air est doux, le soleil levant promet une journée pimpante. Dans le ciel, dirigeables postaux et oiseaux migrateurs se croient en un élégant balais. La cloche du tramway tinte. Il est juste à l'heure. Annie y saute et reste agrippée à la barre, sur la passerelle extérieure, là où les places sont gratuites. Elle n'a pas les moyens d'entrer sous l'auvent aujourd'hui et, de toute manière, elle descend dans deux pâtés de maison. Voilà le coin de rue avec le café. Le tramway ralentit sans arrêter, Annie en descend d'un bond souple, comme tous les habitués. 

Elle gagne le guichet de service du café. "Un grand crème à la réglisse" demande-t-elle au vieux barista tout en glissant les pièces de cuivre appropriée dans la fente de paiement. "N'oubliez pas le dépôt pour la tasse", lui lance celui-ci par-dessus le sifflement de la vapeur de son percolateur vénitien. Et Annie verse une pièce de plus. 

Quelques minutes plus tard, la voilà au pied... 

***

Encore une fois, ce n'est pas transcendant comme scène, mais ça permet de joindre l'utile à l'utile : le personnage doit s'acheter un café ET on doit montrer un peu l'organisation matérielle de la vie quotidienne, alors on condense les deux dans une seule scène. Ça évite de faire une longue info dump pour nous expliquer qu'on a maîtrisé la technologie des dirigeables et que les tramways sont le moyen de transport le plus courant. 

En matière de worldbuilding, le mettre en scène est souvent beaucoup plus efficace que l'expliquer (eh oui, show don't tell là aussi). Par exemple, dans Hanaken 3, je voulais parler des jardins zen (les jardins de pierre japonais), mais je ne voyais pas trop où les mentionner... J'ai profité d'une conversation qui devait avoir lieu entre deux personnages (dans un lieu qui n'avait pas été déterminé) pour tenir celle-ci au bord d'un jardin zen plutôt que dans une chambre ou autour d'une table. Ça m'a permis de faire d'une pierre deux coups. C'est souvent le secret pour créer des scènes vivantes et différentes les unes des autres. 

Pensez aux fameuses "walking scene" des séries américaines où les personnages se parlent en marchant. Eh bien c'est une formule qui gagne à être utilisé dans les textes littéraires... à condition de bien entrecouper le dialogue d'indications narratives permettant de situer les personnages et leur décor et ce qui se déroule autour d'eux. Qui sait, vos personnages pourraient traverser un marché ou un port ou un hangar de navettes spatiales ou une école ou des jardins, etc. ;) 

lundi 30 novembre 2020

Prix Boréal de la meilleure nouvelle!

Eh bien... Au nombre de nouvelles que je publie chaque année, il m'est quand même arrivé souvent d'être finaliste au prix Boréal de la meilleure nouvelle. Cependant, depuis "Le Chasseur" en 2013, je ne l'avais pas remporté. 

C'est donc avec grand plaisir que je vous annonce que "Oikos cherche cuisinière" (parue dans le #210 de la revue Solaris) vient de recevoir le prix Boréal de la meilleure nouvelle!!!

Ça tombe bien : je suis particulièrement fière de ce texte. Il contient à la fois l'amour d'une mère pour sa fille, le souvenir d'une mamie au grand coeur et les germes d'une organisation sociale différente, pas toujours facile, mais imprégnée de chaleur humaine. 

La chaleur qui me manque tant depuis mars...

(Pour l'anecdote, ce texte a été présenté au prix Solaris l'année où Luc Dagenais est arrivé avec "La déferlante des mères" aussi connu comme "Les plus belles pages jamais écrites sur le fait d'être mère pis le texte qui a remporté tous les prix possibles cette année-là, incluant le GPI de la meilleure nouvelle qui n'avait jamais été gagné par un Québécois!"... bref, mon oikos avait aucune chance! hihihihi! Une chance que j'aime Luc ;)

Les autres gagnants des prix Boréal de cette année sont :

Meilleur roman - Patrick Senécal : Ceux de là-bas (Éditions Alire)

Meilleure bande dessinée - Axelle Lenoir : Si on était T.1 (Front Froid)

Meilleur ouvrage connexe - Brins d’éternité 52-54

Création artistique visuelle - Émilie Léger

Et finalement, catégorie Fanédition, c'est le blogue de Mariane Cayer aka Prospéryne qui emporte les honneurs bien mérités!

jeudi 26 novembre 2020

Découper les scènes

 Annie se réveille dans sa chambre jaune, se lève, s'étire, s'habille chic parce qu'elle a une entrevue aujourd'hui. Puis elle se rend dans la cuisine et se sert son déjeuner habituel : bagel et café. Au moment de prendre sa première journée de café, elle le renverse sur sa blouse... *suit une série d'événements qui découlent de ce dégât*

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Au moment de prendre sa première gorgée de café, Annie le renverse sur sa blouse. La tenue préparée pour son entrevue est gâchée! *suit une série d'événements qui découlent de ce dégât*

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Est-ce que vous remarquez une différence entre ces deux bouts de texte? Aucun des deux n'est digne d'un prix littéraire, mais lequel vous semble le plus efficace? Et pourquoi?

Si vous avez répondu le deuxième et "parce qu'il commence plus près de l'action importante", vous partagez mon interprétation des choses. Je dirais que vous êtes, comme moi, sensible au découpage de l'action, aux scènes d'un récit. 

C'est quoi une scène? Laissez-moi faire un détour par ce qui m'a servi d'école de narratologie : les jeux de rôle. 

Dans les jeux de la compagnie White Wolf (Vampire the Mascarade et Mage the Ascension entre autres), une scène était définie comme un moment où le joueur devait soit jouer minutieusement son personnage (par exemple lors d'un dialogue avec un autre personnage) soit effectuer des lancers de dés en rapport avec ses capacités physiques ou pouvoirs surnaturels. Bref, une scène, c'était le moment où il se passait de quoi. Où on se contentait pas, en tant que joueur, d'écouter le maître de jeu nous raconter qu'on se baladait en voiture à travers la ville endormie. 

Cette unité narrative se transpose parfaitement en termes littéraires : une scène, ça peut être un chapitre ou une section de chapitre (ou une section de nouvelle si vous travaillez le texte court). C'est dans tous les cas, le moment d'une histoire où il se passe quelque chose d'important. Un personnage apprend une information, prononce une parole, pose un geste, subit un événement ou vit une émotion qui seront significatifs dans le dévoilement de leur personnalité ou l'avancement du récit. 

J'ai lu récemment plusieurs romans où les scènes n'étaient pas découpées. Un personnage se levait, déjeunait en jasant avec ses parents, puis allait se balader, regardait un jardin bien paysagé, se faisait attaquer par un voleur et se défendait, puis s'enfuyait... et toutes ces actions semblaient aussi importantes les unes que les autres. L'attaque, le combat, la fuite, ça ne ressortait pas du texte, ça n'avait pas l'air d'un moment fort, car ça occupait autant d'espace que le déjeuner où il ne se passait rien d'important. 

Oui, raconter tous les moments comme s'ils avaient la même importance, ça peut donner, parfois, un "effet de réel"... mais la plupart du temps, ça va juste ennuyer le lecteur, diminuer la tension. 

Un exemple : en règle générale, si votre personnage doit sortir de son bureau et gagner celui de son collègue, le lecteur n'a pas besoin de savoir que, pour ce faire, votre personnage doit tourner à gauche, passer devant la salle de bain, tourner à droite, puis... Il se lève et gagne le bureau de son collègue, point. On raconte ensuite la conversation. Si le trajet jusqu'au bureau est important parce qu'il servira plus tard (par exemple parce qu'un zombi sera en embuscade dans la salle de bain) alors oui, vous devez le décrire. Cependant, si vous voulez que votre lecteur y porte attention, il faudrait éviter d'avoir aussi décrit le trajet entre la chambre et la salle de bain, la maison et le café du coin, le café du coin et le travail, alouette! Quelques détails superflus dans un texte, c'est comme une musique en bruit de fond durant un souper: ça met de l'ambiance et de la vie, mais si vous poussez trop le volume, on ne s'entend bientôt plus penser et on perd la conversation principale. En cas de doute, coupez le son, vous le remonterez plus tard, à petites touches. 

Mon truc personnel pour savoir si j'ai bien découpé mes scènes : si je me retrouve en train d'écrire un passage fastidieux, un bout que je trouve moi-même plate, les chances sont que j'ai mal cadré ma scène. Que je suis en train de raconter des trucs qui devraient se produire dans l'ellipse, dans les blancs entre deux chapitres. Qui se résumeraient aisément en une phrase de flashback. Parce qu'ils servent simplement à faire le pont entre deux scènes. 

Dans ce temps-là, je prends un pas de recul. J'observe mon texte (ou je retourne à mon plan). Je me demande ce que je dois raconter ensuite... et je m'y mets. Sans finir le bout de texte (plate) qui pendouille. Souvent, en écrivant cette nouvelle scène, je trouve les manières de combler les blancs, d'inclure en résumé les informations que j'allais raconter au long. Alors, je retourne en arrière et je coupe les bouts de texte inutiles. Comme on rognerait le décor d'une photo mal cadrée. 

Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?

vendredi 6 novembre 2020

Un semblant de normalité

Mon amoureux est installé chez moi depuis août. On s'est trouvé une routine pas mal agréable (je mens : c'est le paradis!) et il s'acclimate bien à la vie de famille (traduction : avoir Passe-Partout en bruit de fond pendant le souper ne le dérange pas). 

La puce est de retour à l'école. Et l'école semble vouloir rester ouverte. Mon ex étant revenu de voyage, on alterne la garde et les répits me font du bien, même si j'ai tendance à m'ennuyer après quelques heures (il arrive aussi que j'oublie qu'elle n'est pas avec moi le soir et j'suis surprise de trouver sa porte de chambre ouverte alors qu'elle devrait dormir). 

J'ai retrouvé une certaine routine de travail. Mes journées, calquées sur l'horaire scolaire de ma fille, ne sont pas longues (parce que j'ai toujours pas retrouvé l'énergie de vraiment travailler le soir), mais au moins mes trucs avancent un peu. 

Je viens de terminer une autre ronde de révision de mon roman policier. Il partira chez l'éditeur demain. 

Un contrat de direction littéraire devrait démarrer sous peu. 

J'ai deux critiques à écrire. 

On m'a demandé de faire partie d'un jury, alors j'attends les livres associés. 

Il y aura peut-être des activités en virtuel dans un futur proche. 

Bref, la vie reprend peu à peu. Retrouve un semblant de normalité. Mon quotidien est fait de douceur. J'ai pas envie d'être bousculée, stressée, essoufflée. Il y a eu une époque où ça me faisait me sentir vivante. Maintenant, ça m'épuiserait. Est-ce l'effet du divorce, du déménagement, du nouveau couple, de la pandémie? Mystère. Peu importe. Je me donne le temps qu'il me faut. 

Et j'écris. Enfin!

mercredi 28 octobre 2020

Fractale citrouille 2020

 


Ah là là! Cette année bizarre me fait perdre la notion du temps! Et je cherchais partout mes citrouilles fractales, en oubliant que j'en suis désormais la gardienne!

C'est quoi cette histoire? L'explication longue est ici

L'explication courte est que vous avez 31 mots, pas un de pluspas un de moins pour nous faire rire, frissonner, grimacer, sur le thème de la peur, de l'étrange, de l'horreur... bref, c'est l'Halloween, amusez-vous! Et excusez mon retard! (Les commentaires de ce billet resteront ouverts jusqu'au 1er novembre.)

mardi 27 octobre 2020

Ce qu'on ne peut pas écrire en 2020

 Alors, finalement, l'écrivain qui a été accusé de production de pornographie juvénile (cas que j'évoquais dans mon billet "Ce qu'on ne peut pas écrire en 2019") a été acquitté, ainsi que son éditeur. (Et le délai pour faire appel est dépassé, donc on est bien sortis de cette histoire!)

Ouf! C'est un soulagement, on ne se le cachera pas. (Bravo à l'écrivain de s'être accroché. Je le nomme pas pour m'éviter des hordes de troll, mais je lui lève mon chapeau, parce qu'il a traversé des heures crissement sombres alors que le rouleau compresseur de notre système de justice lui passait sur le corps.) On va se poser moins de questions en prenant la plume désormais! 

Suite à ça, qu'est-ce qu'on peut ou ne peut pas écrire en 2020?

J'ai lu le jugement (vous pouvez m'imiter si vous voulez, ou lire un résumé ici) et, à ce que j'en comprends, en gros, avant 2005, un écrit (même artistique) était jugé pédopornographique s'il conseillait ou préconisait les activités sexuelles avec des mineurs. Après 2005, la loi a été modifiée et il suffisait de les décrire. Le juge a trouvé qu'enlever les mots "conseille ou préconise" rendait l'article trop large, portait une trop grande atteinte à la liberté d'expression en fonction du but visé (protéger les enfants en interdisant la porno juvénile) et donc était anticonstitutionnel. (À noter, la nuance entre "décrire" ou "évoquer" n'a jamais été abordée.)

Donc, le juge a suspendu l'application de cet article de loi et, dès lors, il a pu prononcer un acquittement bienvenu. 

Maintenant, mes connaissances de ce genre de cas sont trop floues pour que je puisse vous dire si l'article est invalidé durablement au complet (ce serait étonnant et ça aurait motivé un appel du jugement) ou si c'est juste la modification de 2005 qui est suspendue. Prenez pas de chance, considérez que c'est juste la modification. (Moi c'est ce que je vais faire!)

Alors, suite à la conclusion de cette affaire, qu'est-ce que vous ne pouvez pas écrire en 2020?

- Des incitations à la haine.

- Des atteintes à la réputation, à la vie privée ou à la sécurité des gens.

- Des plagiats.

- Des scènes de sexe avec mineur qui conseillent ou préconisent la pédophilie. 

- Des histoires de pandémie parce qu'on est écoeurés en maudit. (Ah non, ça c'est pas dans la loi! lolol! Mais on pourra exercer notre droit de lecteur de ne pas vous lire! :p ) 

Maintenant, à vos claviers tout le monde!

PS : En passant, ça ne sert à rien de m'écrire pour me dire - en termes plus ou moins injurieux - à quel point j'étais dans le champ avec mon analyse première. 1- J'suis pas juriste, c'était mon exercice de réflexion, pour mes besoins personnels d'écrivaine qui avait pas le goût d'être la prochaine accusée. 2- J'avais analysé les lois qui étaient en vigueur et qui avaient permis l'accusation. Comme ça a pris une suspension d'articles de loi pour prononcer l'acquittement pis que je possède pas exactement cette autorité-là, j'pense que j'étais pas trop perdue! O.o 

mardi 13 octobre 2020

Animations réelles vs virtuelles

Répondant à l'appel de nos instances gouvernementales, je me suis adaptée et mise, comme tous les artistes, en mode virtuel. Animations scolaires virtuelles, ateliers virtuels, table-rondes virtuelles, réunions de travail virtuelles... 

Teams, Zoom, Messenger, Slack, parfois le téléphone, tous les moyens sont bons. 

Mon laptop conçu pour faire du traitement de texte souffre et gèle et lag, mais bon, j'arrive à donner des performances minimales. 

Et c'est là qu'une amie qui fait du télétravail pour sa job de bureau m'a dit "Quand même, ça doit tellement te faciliter la vie et te sauver du temps de ne pas avoir à te déplacer". 

Savez-vous quoi? Non, pantoute. 

Lors d'une journée d'animation, congrès ou d'atelier normale, je me levais le matin, je me préparais (ça incluait de m'habiller un peu chic), puis je partais avec mon matériel et un livre. En chemin, je lisais dans le transport en commun, je me ramassais un café et un déjeuner, j'avais ptêt prévu un dîner avec des amis ou avec les profs de l'école, j'arrivais sur place en me sentant très "artiste les cheveux aux vents qui gagne sa vie avec ce qu'elle aime" et je livrais ma journée de travail. Puis je rentrais chez moi, le coeur léger, le corps fatigué, mais inspirée par les échanges, les questions. Je lisais encore un peu dans l'autobus de retour, ça me faisait une transition vers chez moi et j'arrivais, prête à reprendre ma vie domestique. 

Maintenant... maintenant c'est très différent. 

Le matin, je dois me préparer... Je peux pas tellement m'habiller chic, ça fait un an que j'ai pas magasiné, tout mon linge est usé, mais bon, je prends un haut qui paraîtra bien sur un écran. Par contre, je dois ensuite préparer l'arrière-plan (mettre un paravent et/ou organiser les traîneries). Puis faut tester la technologie utilisée ce jour-là. Prévoir un back up au cas où. Faire mon déjeuner. Préparer ou manger un ou deux repas en pensant à ma présentation, en essayant de me préparer mentalement, tout en vaquant à mes tâches ménagères habituelles, à endosser mon statut d'écrivaine. Ensuite mon cellulaire sonne pour me rappeler que c'est l'heure, je démarre le truc, j'essaie de me sentir "dans l'ambiance", de créer des interactions. Ça manque de chaleur humaine et de spontanéité, c'est jamais parfaitement fluide, les échanges, retours et réactions sont moins nombreuses, ça plante parfois ou quelqu'un sonne à la porte... Ouf, enfin, c'est fini, on coupe le truc. Pas de transition, bang, on est de retour dans la domesticité qu'on n'a jamais quittée. J'me sens pas inspirée, j'suis juste fatiguée. 

Mais c'est ça ou changer de métier alors... on continue. 

En ayant hâte au vaccin.

(PS : C'est dans ces circonstances qu'on vient d'accomplir l'atelier court édition 2020. Ce fut amusant de constater que sur 8 textes proposés, on avait 6 huis clos!)

lundi 28 septembre 2020

J'suis encore en vie

J'suis encore en vie... 

C'est pas mal le mieux que je peux écrire. 

Stress oblige, j'ai mal partout. Le yoga fournit plus à me replacer. J'vais survivre pareil. 

Je prépare mon atelier annuel, qui se tiendra à distance. J'suis pas full inspirée, mais faut payer les comptes, la PCU est finie. J'vais y arriver. J'pense. 

J'essaie de pas penser à ce que je ferai si les écoles ferment. Confinée au printemps dernier avec mon ex dans notre grande maison, ça n'avait déjà pas été de la tarte. Mais confinée dans mon 4½ en automne/hiver... Isssh, j'aime mieux pas y penser. Où ma puce passera-t-elle son énergie? Comment est-ce que je trouverai la force (et la patience!) de lui faire faire ses travaux scolaires? Si j'avais eu les compétences (et la patience (bis)!) pour être prof au primaire, je serais pas écrivaine. Est-ce que j'arriverais à lui enseigner à lire? Parce que c'est ça la pandémie pour moi : l'accès de ma fille au monde des livres qui est mis en danger. 

Au moins mon amoureux vit avec moi maintenant.

J'suis chanceuse : au milieu de tout ça, entre lui et ma fille je manque pas de câlins. Je sais qu'il y en a pour qui c'est un problème, un grand vide. 

À ceux là, je vous serre dans mes bras en pensée. 

PS : Vous voulez me remonter le moral? Allez voter pour mes textes éligibles au Prix Aurora/Boréal. ;) 

lundi 14 septembre 2020

Goûter à la nouvelle normalité

Avec la rentrée et l'amoureux fraîchement installé avec moi et ma puce, une routine s'était installée. Le matin, il me faisait mon café tandis que je m'occupais de la préparer pour l'école, le jour on travaillait chacun de notre côté, avec une pause le midi pour manger en amoureux, le soir on soupait à trois en jasant de nos journées. 

Sauf que...

Jeudi matin passé, ma puce s'est plainte d'un mal de gorge en se levant. Cependant, comme elle sautait partout en se préparant pour l'école, je me suis dit que ça ne devait pas être trop grave et je l'ai tout de même mise dans l'autobus. 

Après le dîner, l'école m'a appelée : ma fille avait très mal à la gorge et des maux de ventre, deux symptômes potentiels de Covid, donc je devais aller la chercher. 

Découragée (parce que je m'enlignais pour une journée d'écriture), c'est ce que j'ai fait. À l'école, ma fille gambadait en entrant dans le local du secrétariat. Bon, ça ne semblait pas trop grave. Je me suis informée de la procédure à suivre, parce que bon, j'allais évidemment la garder avec moi le lendemain, mais ensuite... 

Si les symptômes ont pas disparu en 24 heures, faudra investiguer, m'a-t-on dit. 

Ah merde. 

De retour à la maison, j'ai mis ma puce au lit pour un "repos", puis je me suis plongée dans la lecture des protocoles de la commission scolaire et de la santé publique. En effet, pour tout symptôme de plus de 24 heures, je devais soit aller la faire tester pour la Covid et la renvoyer à l'école une fois le test négatif obtenu, soit la garder isolée pendant 10 jours. Euh... bon, si ça passait pas miraculeusement, il y aurait un test. 

Ma puce a dormi pendant son repos - chose rare - puis a dévoré 4 collations différentes, a demandé à se coucher pour un autre repos vers 17h... et dormi d'une traite jusqu'au lendemain matin. Ok, d'accord, elle était malade. Tant pis pour notre petite routine sympathique : avec mon amoureux, on a établi des lignes directrices pour éviter de le contaminer, parce que rhume ou Covid, pour lui les risques sont à peu près les mêmes. Donc plus de câlins à la puce, plus de repas pris tous ensemble, lavage des mains aussi fréquents que si on était dans un lieu public, décontamination régulière des surfaces...

Le lendemain, vendredi, alors que je patientais au téléphone pour obtenir un rendez-vous de dépistage, ma puce, qui regardait la télé avec grand plaisir, s'est mise à couler du nez comme un érable. Et moi j'avais un peu la gorge qui grattait... 

Après 3 heures d'attente (oui, vous avez bien lu, vive la fonction "haut parleur" du téléphone qui m'a permis de faire mon ménage en même temps O.o) rendez-vous fut pris à une clinique de dépistage. Et je remarque qu'ils ne m'ont jamais demandé si j'avais un moyen sécuritaire de m'y rendre. Heureusement que j'avais insisté pour que mon ex me laisse sa voiture durant son voyage, sinon j'aurais risqué de contaminer un chauffeur de taxi. Là, ça a juste été dur pour mes nerfs, parce que je déteste toujours autant conduire et l'amoureux pouvait pas me servir de chauffeur puisqu'on ne voulait pas risquer de le contaminer en l'enfermant dans la voiture avec la cocotte qui s'était mise à tousser.

À la clinique de dépistage, les précautions étaient draconniennes : hall d'entrée fermé où on désinfectait nos mains, changeait nos masques lavables pour des masques de procédure, redésinfectait nos mains (et nos cartes de la RAMQ), puis questionnaire sur nos symptômes avec des infirmières recouvertes de jaquettes, visières, masques, gants, etc. Le test lui-même prend 30 secondes, mais le moment où on sent l'écouvillon s'appuyer au fond de la narine, puis passer dans la fosse nasale proprement dite, disons qu'il compte triple. C'est incroyablement désagréable! J'y suis passé la première et j'ai essayé de jouer les braves, mais ma puce n'a pas été convaincue et quand ce fut son tour elle s'est débattue et j'ai dû la cajoler et la tenir pour que le test soit complété. Pauvre cocotte. 

On est ensuite retournées à la maison, où elle a alterné entre la télé et les siestes, tandis que j'angoissais dans l'attente des résultats. On m'avait dit 24 à 72 heures...   

Samedi, ma puce avait plus d'énergie que la veille, mais elle s'est mise à tousser, tandis que moi je commençais à avoir mal à la gorge. J'ai pris à mon tour mes distances avec mon amoureux. Me suis mise à désinfecter non seulement tout ce que ma puce touchait, mais aussi ce que je touchais moi-même. (Mon condo va sentir le M. Net pendant des semaines!) Et, flash back désagréable de mes derniers mois de cohabitation avec mon ex et de mon premier mois dans mon condo, je me suis installé le matelas gonflable dans le salon. Faire chambre à part comme un vieux couple après à peine un mois de cohabitation : joie (NOT!). 

Dimanche, ma fille toussait à peine et sautait partout, me suppliant de l'amener au parc, tandis que mon nez coulait sans discontinuer, que je paniquais parce que je ne sentais plus rien et que je voulais juste dormir (ou qu'on me fasse des câlins, ce qui n'était pas possible non plus, l'amoureux devant rester aussi loin de nous que la taille du condo le permettait). J'ai réussi faire comprendre à ma puce qu'on ne pouvait pas sortir tant qu'on n'avait pas eu le résultat du test. Celui-ci est finalement arrivé en fin de journée : négatif. Ma cocotte avait eu un bon rhume et me l'avait donné, mais c'était pas la Covid. 

Heureusement, à la vitesse à laquelle elle se remettait, ce matin, lundi, j'ai pu l'envoyer à l'école, tandis que je retournais me coucher, après avoir toussé toute la nuit. Si la fatigue que je traîne depuis mars dernier ne me nuit pas trop, j'espère me rétablir aussi vite qu'elle et être sur pied demain. Et j'espère aussi que les mesures mises en place à l'intérieur du logis permettront d'éviter à mon amoureux de pogner notre rhume. Pas évident de s'isoler dans un 4½! 

Toute cette aventure me laisse complètement épuisée et découragée, car je me rends bien compte que ce branle-bas de combat au moindre rhume sera notre réalité pour les prochaines années. 

Y'a des jours où je me demande pourquoi j'essaie encore d'écrire... (Réponse : parce que ce serait pas plus facile de concilier ma vie de maman avec un autre genre d'emploi anyway!)

lundi 7 septembre 2020

Première journée d'écriture

Vendredi passé, première journée (et non juste une heure volée) d'écriture depuis le confinement. 

Je décide de m'attaquer à ce que je repousse depuis le confinement (parce que je ne voulais pas y travailler seulement quelques heures à la fois) : la enième réécriture de mon roman policier (qui a reçu un "peut-être, fais une couple de changement et on verra" d'un éditeur qui me fait beaucoup, beaucoup envie). 

Je commence par enregistrer une nouvelle version de mon document en date du jour.

Ça demande de changer même l'année. Le document précédent date de novembre 2019. 

Ouf. 

10 mois sans écrire sérieusement. 

J'essaie très fort de me convaincre que ce ne sont pas 10 mois perdus. 

L'avenir nous le dira. 


lundi 31 août 2020

Excusez la poussière

Ouille! Excusez la poussière, j'ai négligé le blogue les dernières semaines. J'ai eu (encore) quelques adaptations à faire il faut dire. 

Mon amoureux était tout juste déménagé et on en était à se demander où on caserait toutes ses possessions et à préparer notre première fin de semaine en couple quand mon ex m'a annoncé qu'il partait un mois en France, visiter la famille de sa nouvelle copine. 

Ce qui, avec le deux semaines de quarantaine obligatoire au retour, voulait dire que je me retrouvais maman solo pour un mois et demi. Au moment de la rentrée. 

Et que mon amoureux se voyait propulsé dans une vie de famille 7 jours sur 7 (plutôt que 9 jours sur 14) à moins d'une semaine de préavis. 

C'est déjà bon signe : il n'a pas remballé sitôt ses boîtes! :p 

Et là on a vécu nos premières semaines sans trop de heurts. La routine se met en place. L'école, qui commençait ce matin, ajoute de nouvelles contraintes et quelques risques côtés virus, mais aussi une liberté mentale bienvenue. 

J'espère que vous en verrez bientôt les résultats, ici et ailleurs! ;) 

En attendant, bon début d'automne! 

lundi 10 août 2020

Le 12 août je... fais pas les choses à moitié

Le 12 août, je fais jamais les choses à moitié. 

Non seulement j'achète des livres québécois, mais en plus je m'occupe de la relève en fêtant ma petite lectrice québécoise! ;) (Rappel aux étourdis : ma fille est née le jour du premier 12 août! lol!)

En plus, cette année, le 12 août, je fais de la place chez nous pour accueillir à demeure un auteur québécois! hihihihi! 

Si vous savez pas quoi acheter le 12 août, je vous rappelle que..


jeudi 30 juillet 2020

Plaisirs simples

Y'a des plaisirs simples de la vie qu'on oublie trop souvent...

Dormir dans un vrai lit.

S'asseoir à une table.

Manger un repas préparé pour nous avec amour.

S'échouer sur un sofa moelleux.

Serrer ceux qu'on aime dans nos bras.

Prendre le temps de respirer profondément.

Et parfois, quand on réussit à renouer avec ces plaisirs simples, on se met à pleurer les mois où ils étaient absents, les semaines de fatigue et d'inconfort et d'incertitude. Le remède à ces larmes? Continuer d'apprécier à fond ces douceurs retrouvées.

Le reste, comme les billets de blogue fouillés, attendra.

Repos et guérison en cours, de retour bientôt



dimanche 19 juillet 2020

Y'a des journées de même

Avant-hier, suite à une commande IKEA qui n'arrivait pas, j'ai essayé d'appeler leur service à la clientèle, pour constater que mon téléphone fixe, pour une raison inconnue, refusait de naviguer les menus automatisés (je peux peser sur le 1 pendant 45 minutes, mon choix ne se rend pas au robot à l'autre bout du fil!).

J'ai donc chatté avec le service à la clientèle de IKEA, qui m'a promis ma commande pour aujourd'hui... ou ptêt demain. 😳 (C'est le fun encore d'attendre chez soi sans savoir si c'est un coup de fil ou un coup de sonnette qui va nous prévenir d'une arrivée de mobilier longuement espéré.)

Dans l'intervalle, je me suis aussi procuré un nouveau téléphone, pensant que le problème devait venir de l'ancien, qui était vieux et qui grichait. Mais non, après avoir navigué la soupe aux fils qui me tient lieu de centre des commandes de l'électronique domicilaire, le nouveau téléphone ne fonctionnait pas plus dans les menus et grichait tout autant.

J'ai donc appelé le service à la clientèle de mon fournisseur de téléphone. Et passé une heure en ligne avec eux pendant qu'ils reconfiguraient mon service. Résultat : ma ligne ne griche plus... Mais je suis toujours incapable de peser sur le 1, le 3 ou le 42 pour choisir la réponse à life, the universe and everything!

Ok, j'abandonne pour cette semaine, je crois que les astres sont pas alignés pour moi. Au pire, j'ai mon cellulaire (qui n'a plus beaucoup de minutes, mais ce sera un dossier pour un autre jour).

Donc, si je résume ma situation présente : j'ai pas encore mes meubles, j'ai dépensé pour un téléphone qui ne marche pas mieux que l'ancien (mais aller l'échanger va coûter plus cher et demander plus de temps que de le garder), mon amoureux est reparti à Gatineau après une semaine de vacances de rêve passée avec moi, ma fillle est chez son père depuis 10 jours (notre plus longue séparation - et de loin - depuis sa naissance) facque je suis toute seule chez moi.

Pffff, je pleure pas moi là : j'ai une poussière dans l'oeil.

lundi 6 juillet 2020

38 ans et tous ces bouleversements

L'an dernier pour ma fête, j'ai écrit un billet où je parlais de projets perdus dans les limbes éditoriaux, dont j'espérais qu'ils allaient débloquer, mais pas tous en même temps. J'attendais une bourse, les réponses pour trois nouvelles, un recueil, mon roman policier, j'espérais aller à l'atelier d'Élisabeth, je voulais faire plus de direction littéraire...

La fille qui a écrit ce billet ne savait pas que son mariage s'apprêtait à lui péter dans la face. Qu'elle aurait sa bourse, qu'elle publierait ses trois nouvelles et son recueil, qu'elle aurait un éditeur intéressé par son roman policier (je vous en rejaserai), qu'elle vendrait sa maison, s'achèterait un condo, passerait ben du temps chez sa psy, prendrait conscience de son amour pour son meilleur ami, donnerait des tonnes d'ateliers, découvrirait que son amour est partagé, commencerait à monter une collection chez VLB, vivrait une pandémie, s'occuperait à temps plein de sa fille sans pouvoir écrire, déménagerait en craignant la contagion, habiterait seule pour la première fois de sa vie, coincerait une chaise sous la poignée de sa porte d'entrée la première nuit, gèrerait encore des calvaires de rénovations, apprivoiserait la monoparentalité, n'aurait toujours pas le temps d'écrire, passerait enfin quelques jours avec son amoureux... et renoncerait à l'atelier d'Élisabeth.

Parce que ma 38e année de vie m'a paru durer 10 ans. Elle m'a tordue dans tous les sens, comblée et piétinée. J'en sors forte et fragile, usée et renouvelée.

Mais, surtout, épuisée. J'aurais eu besoin, après toutes ces secousses, de passer quelques jours à pleurer, écrire ce qui me plaît, lire pour le plaisir, me ressourcer, guérir... Pandémie oblige, ça attendra septembre, quand ma puce sera à l'école. Encore huit emaines. Bof, je viens d'en faire douze, je vais y arriver!

J'ai 38 ans aujourd'hui. Pis j'ai envie de serrer la fille de l'an passé dans mes bras. Elle a passé à travers tout ça. C't'une ostie de guerrière qui me passe le flambeau. On va me souhaiter moins de bataille, ok? J'suis pas sûre d'avoir sa résistance.

Pis j'ai une nouvelle vie de couple et de famille à créer.

lundi 29 juin 2020

De retour...

C'est rendu tellement tranquille ici que ça a plus ou moins paru, mais je viens de m'offrir ma première vraie semaine de vacances depuis... je sais pu.

Je n'ai pas écrit de billets ou travaillé des textes ou lu des services de presse. Mon amoureux (Luc Dagenais pour ne pas le nommer, puisque c'est rendu un secret de polichinelle) venait passer six jours avec moi et on en a profité pour lire, jaser, amener ma fille à la piscine et j'vais me garder une petite gêne pour les autres activités! :p Ce fut une belle pause, un peu hors du temps, pour rattraper tous ces moments que la pandémie nous avait volés.

Ce fut trop court, c'est toujours trop court ces parenthèses-là, mais bon, l'emménagement définitif sera pour plus tard, histoire de ne brusquer personne.

Résultat : me voilà seule chez moi à nouveau et de retour au travail.

Premier constat : c'est fou ce que je reçois comme courriel dans une semaine! hihihihihi! Prenez patience, je finirai par répondre!

Deuxième constat : la pandémie, le divorce, le déménagement, le nouveau couple... tout cela m'a drainée de mon énergie. J'ai donc refusé de participer à l'atelier d'Élisabeth (que j'attendais pourtant avec impatience depuis un an) et là j'ai repoussé ou refusé quelques petits contrats. J'espère ne pas m'en mordre les doigts à long terme, mais pour le moment je dois refaire le plein de forces, de calme et... d'amour. (Je sais, ça a l'air niaiseux, mais c'est de même, bon!)

Facque le plan pour le reste de mon été : m'occuper de ma collection chez VLB, préparer les ateliers de l'automne, écrire, lire, faire du yoga pis planifier la prochaine visite de mon amoureux.

Ah et nourrir un peu le blogue! ;)

lundi 22 juin 2020

Directrice de collection - VLB Imaginaire

Alors, c'était quoi cette histoire de la grande annonce de jeudi passé?

Eh bien, si vous voulez la version longue, c'est ici :
https://www.facebook.com/vlbediteur/videos/4511961318829660

Pour la version courte : Mathieu Lauzon-Dicso et moi avons lancé, sous l'égide de VLB Éditeur, une nouvelle collection, simplement nommée "VLB Imaginaire".

Ce sera une collection de romans de fantasy et de science-fiction destinée à susciter émerveillement et dépaysement. Des histoires lumineuses, humanistes, portées tant par les nouvelles voix francophones de l’imaginaire que par de grandes plumes contemporaines.

Qu'est-ce que ça veut dire "des histoires lumineuses"? Ça ne veut pas dire que le récit sera dépourvu de moments sombres, durs, douloureux, etc. Y'a pas de lumière sans noirceur! Mais on recherche des histoires humaines, qui n'essaient pas juste de renverser un dictateur ou un dragon, mais de penser aussi l'après-guerre, l'après-catastrophe, de trouver un nouvel équilibre... Qui se concentrent sur avancer et rebondir et rebâtir, plutôt que de nous décrire en détails à quels points nos problèmes actuels vont juste aller en empirant et que y'a juste des adolescents sur le point d'être sacrifiés que ça dérange. Bref, où les objectifs dépassent la simple survie et sont porteurs d'espoir.

Notre but est d'essayer d'explorer autre chose que la dystopie ou la fantasy brutale à la Game of Thrones. Nous recherchons une perspective inclusive, féministe, proche du hopepunk et du solarpunk. Le futurisme indigène, l'afro-futurisme, la fantasy inspirée d'autres civilisations, d'autres moments de l'histoire sont également bienvenus.

Vous êtes pas trop sûr de comprendre et voulez des suggestions de romans et d'auteurs qu'on aurait publiés sans hésiter? Regardez du côté de Ursula K. Le Guin, Ann Leckie, Guy Gavriel Kay, Jo Walton, Nnedi Okorafor, Cherie Dimaline, N.K. Jemisin, Nalo Hopkinson, Neil Gaiman, John Scalzi (surtout la série "The Collapsing Empire").... bref ma liste de lectures des dernières années! :p

Ce sera quoi mon rôle dans tout ça? Eh bien Mathieu et moi allons co-diriger la collection, donc assurer ensemble le choix des manuscrits et les orientations de travail. Par contre, ce sera moi qui travaillerai directement les textes avec les auteurs. Donc oui, me voilà, enfin, directrice littéraire de romans... Et pour ma propre collection! O.o

Vous m'auriez annoncé il y a un an qu'en juin, post-pandémie, j'aurais un contrat du genre avec VLB, j'aurais ri de vous!

À présent que c'est réalité (je me pince encore régulièrement pour être bien sûre qu'on m'offre cette chance-là, mais on parle déjà de nous, donc semblerait que c'est vrai!), ce que ça veut dire concrètement, c'est que je vais pouvoir mettre de côté les petits contrats, les animations ici et là et les coachings qui me bouffaient un temps fou, et me concentrer sur ce qui me plaît vraiment : la direction littéraire, les ateliers et l'écriture.

Donc j'espère que non seulement les prochaines années verront paraître plusieurs livres que j'aurai dirigés, mais aussi plus d'ouvrages que j'aurai écrits! :)

mercredi 17 juin 2020

Sursaut d'imaginaire

En fin de semaine dernière, j'ai expérimenté pour la première fois trois jours en solo dans mon condo tout frais rénové.

On m'a demandé si j'avais peur de m'ennuyer. Ce que j'allais faire de ces journées de vacances...

Eh bien, j'en ai profité pour faire du lavage, du ménage, donner trois ateliers virtuels, participer à une table-ronde, écrire deux critiques et classer mes trois bibliothèques. (J'aimerais vous dire que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, mais c'est pas tout à fait vrai : ma puce m'a manqué quand même!)

La machine littéraire, mise à mal par la pandémie, n'est pas tout à fait repartie, mais disons qu'elle a eu un petit sursaut en juin, grâce à la série d'événements virtuels "À la rencontre de l'imaginaire".

Et d'ailleurs, parlant d'imaginaire et de machine littéraire, je participe, ce jeudi, à un événement bien mystérieux en compagnie de Mathieu Lauzon-Dicso... Vous serez là? ;)


vendredi 12 juin 2020

Tranche de vie (46) - Y'a plus de lait et autres monoparentalités

Je m'habitue tranquillement à ce que ça signifie être monoparentale. Comme dans "9 jours sur 14 t'es toute seule avec ton enfant, y'a aucun back up, facque t'es mieux de bien planifier tes affaires".

Ça veut notamment dire que si tu te rends compte, en pilant les patates, qu'il n'y a plus de lait (pis que tu sais que ton enfant va vouloir du lait au souper... et que tu vas en vouloir dans ton café demain matin), ben tu peux pas sacrer le pâté chinois dans le four et aller à la course au dépanneur à 500 mètres de ton condo pis revenir aussi vite avec une pinte de lait. Parce que ton enfant a cinq ans et que tu peux pas le laisser seul.

Faut mettre le pâté chinois au four (parce que si t'attends le retour de la course vous allez souper trop tard), convaincre l'enfant de lâcher son jeu, faire un pipi, mettre ses sandales (en remerciant le ciel qu'on soit pas en plein hiver), puis essayer de le motiver à marcher vite jusqu'au dépanneur (histoire que le souper ait pas le temps de brûler), affronter le regard des clients qui trouvent que t'aurais dû laisser ton enfant chez vous (j'vais me faire un masque marqué "monoparentale" dessus j'pense), acheter le lait, revenir en chantant des comptines pour que ça avance plus vite et... ouf, le pâté est pas brûlé.

Note à moi-même : avoir plus de lait en réserve (anyway on est deux veaux, il se perdra pas!)

C'est la même chose pour les poubelles : y'a pas de chute à déchets dans mon immeuble, mais des gros bacs (fort pratiques) à l'extérieur. Genre à 150 mètres de ma porte-patio. D'habitude, quand je sors les poubelles et le recyclage, ma puce m'accompagne et porte un truc ou deux, histoire qu'elle se sente utile.

Sauf que l'autre soir (emménagement oblige) j'ai une tonne de déchets à sortir. Ma puce regarde la télé. Je lui demande de venir avec moi. Elle me répond que je peux y aller toute seule, qu'elle aura pas peur si je fais ça vite. Ok, c'est vrai que c'est pas loin, je perds la porte-patio des yeux même pas 30 secondes, pis elle regarde la télé, dans ce temps-là j'ai rien à craindre : elle ne grouille pas d'un poil. D'accord, je risque. Je ramasse le sac de poubelle et mon bac de recyclage et... merde, y'a deux boîtes vides aussi. Bon, tant pis, je ferai deux voyages.

Je dis à ma puce que je sors, je marche (vite) jusqu'aux bacs extérieurs, j'y balance mes rebuts. Je reviens (vite). Durée de l'opération : 2 minutes top chrono. Je regarde à travers la moustiquaire. Ma puce est toujours concentrée sur la télé. Ouf, merveilleux. Je lui dis "je fais une autre voyage là". Elle opine distraitement. Je repars avec mes boîtes. Je les mets au recyclage. Je reviens... un poil plus lentement, parce que j'ai chaud. J'arrive devant ma porte-patio... Hum, ma puce n'est plus à sa place. Ptêt qu'elle est allée aux toilettes. J'entre...

Et je découvre mon cellulaire qui sonne et ma puce qui pleure à grosses larmes, complètement paniquée, ses sandales dans les pieds, la porte de communication intérieure du building ouverte. Elle se jette dans mes bras. Entre deux sanglots, je comprends qu'elle se préparait à aller cogner chez un voisin pour leur signaler que sa maman avait disparu!!!

En remontant avec elle le fil des événements, je découvre qu'elle n'avait pas compris que je repartais vers les poubelles : en entendant ma voix, elle avait cru que j'étais revenue. La sonnerie de mon cellulaire - qui s'est étirée - lui a fait prendre conscience que non, j'étais pas dans le condo avec elle et comme elle avait perdu toute notion du temps, la panique s'en est suivie.

(Et là je tremble en imaginant MA panique s'il avait fallu que je revienne 30 secondes plus tard, pour trouver la porte intérieure ouverte et ma puce disparue!!!)

J'lui ai demandé, la prochaine fois, de commencer par sortir par la porte-patio, histoire de voir si elle ne m'apercevrait pas, avant d'aller cogner chez un voisin. Pas que c'est un mauvais réflexe du tout, mais on va essayer de pas les déranger pour rien (histoire qu'ils appellent pas la DPJ. O.o)

Note à moi-même : m'assurer d'avoir son attention quand je lui parle, surtout si c'est pour l'avertir que je la laisse seule un instant de plus.

Ouf... je vais m'habituer je suppose...

mardi 2 juin 2020

Et la vie trouve son chemin... virtuel

Je m'habitue à vivre dans mon nouvel espace. Quand il ne sera plus encombré d'outils je le trouverai sans doute vaste. 

En m'installant samedi dernier devant un vidéo Youtube pour une première séance de yoga depuis le chaos du déménagement (j'utilise Yoga with Adriene si vous êtes curieux), j'ai eu une surprise qui m'a fait sourire : j'ai inconsciemment choisi, pour mes murs et mon plancher, des couleurs qui ressemblent à celles de ce studio de yoga où je me rends virtuellement depuis des années. L'instructrice aurait pu être devant moi pour vrai, tellement mon décor semblait se prolonger dans mon écran! Hihihihi!

Ça tombe bien : mon but, en choisissant ma décoration, était de créer un lieu apaisant. De faire de mon condo un endroit de ressourcement et de guérison. Mon coeur et ma tête en ont bien besoin. (Mon corps aussi, après tout le chaos et le sommeil perturbé des derniers temps.)

Voir se brouiller les frontières entre mon yoga réel et mon instructrice virtuelle, ça résume bien le tour que mon existence - à l'image des vôtres sans doute - semble prendre. De plus en plus, les activités reprennent, la vie trouve son chemin... virtuel. 

École virtuelle pour ma puce, blogue de création pour remplacer mes rencontres en bibliothèque, 5 à 7 vidéo pour garder le contact avec les amis et, dans les prochains jours, ateliers d'écriture en ligne pour des étudiants et tables-rondes virtuelles pour garder les genres de l'imaginaire actif en attendant la reprise du Boréal (prévue pour 2021). Suivez le lien, jetez un oeil à la programmation, il y en aura pour tous les goûts!

Le bon côté de tout ça : les contrats (et les rentrées d'argent) reprennent. Le moins bon : les cachets ne compensent pas le fait que, si ça continue dans cette voie, il va me falloir un nouvel ordinateur, parce que mon portable optimisé pour faire du traitement de texte donne des conférences vidéo plutôt boiteuses et saccadées. 

D'un coup que mon déménagement ne m'aurait pas encore coûté assez cher! O.o 

Enfin, y'a pire problème, hein? ;) 

lundi 25 mai 2020

Indescriptible bordel

Je suis déménagée...

Avec l'aide de mon père et de ma soeur, dans un condo imprégné à en donner mal au coeur de l'odeur de cigarette de l'ancien occupant.

Je le savais (j'avais d'ailleurs failli ne pas acheter juste à cause de la puanteur) alors pour essayer de m'en défaire, après avoir tout lavé au vinaigre, je fais repeindre et changer les planchers.

Ça signifie que je suis encore dans les boîtes et le chaos.

Et maman solo 9 jours sur 14.

Pour laisser de l'espace aux ouvriers, je me suis empilée avec ma fille, ses jouets, nos vêtements, le nécessaire d'école à la maison et mon ordinateur dans la petite chambre fraîchement repeinte en mauve qui sera bientôt son domaine.



Ça résume bien ma vie depuis août dernier : un indescriptible bordel dans lequel je me taille du mieux possible un espace utilisable sinon confortable.

Les travaux dureront encore deux semaine.

Mes meubles (table de cuisine, sofa et lit) n'arriveront pas avant la mi-juillet. O.o Encore un mois et demi à dormir sur un matelas gonflable et à manger sur la petite table à bricolage de ma puce. Au moins elle trouve ça drôle, alors ça lui fera des souvenirs impérissables! :p

Ma puce ne retournera pas à l'école avant septembre. Encore 14 semaines à trouver comment l'occuper à temps plein, sans possibilité d'aller voir des amis ou même de jouer dans les modules du parc, alors que je n'ai plus de cour arrière ni de sous-sol. Dire qu'en janvier dernier je me demandais comment je survivrais à 8 semaines de vacances estivales sans écrire! O.o J'en suis à 12 et... d'accord, je suis en train de venir folle, mais ça aurait pu être pire.

L'amoureux est toujours loin et ça nous déprime beaucoup tous les deux, mais 14 jours après la fin des travaux, quand je serai sûre que ni mes déménageurs ni mes ouvriers ne m'ont contaminée (et que j'aurai eu le temps de dépoussiérer un peu le condo), il pourra venir me voir! On compte les jours avec impatience. En espérant que son emménagement précipité causé par les circonstances ne nous nuira pas à long terme.

Sur un mode plus léger : le premier item de ma liste de trucs à acheter, c'était un ruban à mesurer. Ma liste comprenait donc aussi une "poubelle max une coudée carrée par un genou de haut" et une "étagère une paume de profonde sur deux de haut". Faut plus qu'une absence d'outils modernes pour embêter une historienne! ;)

Et vous, ça va?

jeudi 14 mai 2020

Déménagement en cours!

Alors, après 63 jours de confinement avec Vincent (qui est désormais officiellement mon ex, puisque nous avons signé le contrat de séparation hier), voici le moment aussi attendu que redouté : demain, je déménage!

J'espère que je ne serai pas contaminée par mes déménageurs et que mes nerfs tiendront le coup malgré le stress, quelques jours sans Internet, les travaux qui devront être effectués dans le condo et... au fait de ne pas avoir de lave-vaisselle pendant deux ou trois semaines! O_o  

De retour... quand je pourrai!

lundi 4 mai 2020

L'école et la logique

Habitant dans la grande région de Montréal (en Montérérie plus précisément, cinquième région la plus touchée), l'école reprendra le 19 mai pour ma puce... si Vincent et moi faisons le choix de l'y envoyer.

Au chapitre des raisons en faveur, il y a :
- un peu de contacts sociaux avec des enfants de son âge (elle a joué dans un parc à la cachette avec des fillettes en fin de semaine, en respectant bien le 2 mètres, et elle riait comme je ne l'avais pas entendue rire depuis 6 semaines)
 - le fait de revoir sa professeure (qui m'a confirmé qu'elle serait là et que ma puce, qui a vécu assez de changement cette année, serait dans son groupe)
 - lui faire reprendre une discipline de travail (parce qu'à la maison, la motivation est en baisse)
- et m'offrir un répit post-déménagement (alors que le condo sera en travaux).

Au chapitre des arguments contre un retour en classe :
- les risques pour la santé (qu'on nous dit négligeables pour elle, mais moi et Vincent? si on risque de pogner le virus tôt ou tard, vaut-il mieux prendre le risque pendant que les hôpitaux ont encore de la place ou espérer être épargnés d'ici à ce qu'il y ait des traitements...)
- le danger de la dégoûter de l'école (rester toujours à 2 mètres des amis? pas d'éducation physique? toute la journée dans le même local? ouille! sauf que ce sera pas mieux en septembre...)
- le fait que je ne suis pas obligée de l'envoyer (ma carrière s'est déjà pété la gueule avec le confinement, alors une couple de mois de plus ou de moins rendue là... mais étant monoparentale à présent, je ne peux pas me permettre de ne pas avoir de revenus...)
- et l'idée que si je repousse, ça m'évite de devoir attendre la fin des classes, plus quatorze jours de quarantaine pour revoir mon amoureux (mais ça c'est mes priorités à moi, à ne pas mélanger avec les besoins de ma puce...).

Selon le gouvernement, j'ai pas assez de jugement pour savoir si je peux aller visiter des gens, on me donnera une amende si on m'y prend, mais je devrais être capable de décider d'envoyer ou pas ma fille à l'école. O.o Savez-vous quoi? Tant qu'à me faire infantiliser, j'apprécierais que la job soit faite jusqu'au bout.

Complètement perdue, j'ai demandé à ma puce ce qu'elle en pensait. Voulait-elle retourner à l'école voir des amis - de loin - et leur parler?

"J'aimerais mieux voir juste une amie. Si elle est pas malade, elle pourrait venir jouer à la maison et on ferait de l'école ensemble."

Quand même ton enfant de 5 ans trouve que la solution logique fait pas partie des choix de réponse, ça va mal. :(

On doit se décider d'ici dimanche. Joie.

vendredi 1 mai 2020

Abnégation maternelle ordinaire (2)

Jouer à un jeu de société.

S'arranger pour donner des chances à la puce.

Perdre.

Acquérir la réputation qu'on est très mauvaise aux jeux de société.

Entendre la puce jaser avec une cousine.

Semblerait que toutes les mères sont mauvaises aux jeux de société.

Hum... Pourquoi est-ce toujours les mamans qui donnent les chances?

(Oui, je sais, ma puce doit apprendre à perdre aussi, mais pour le moment suivre les règles et attendre son tour c'est pas encore acquis, alors une chose à la fois, si elle perd toujours elle ne voudra plus jouer.)

mercredi 29 avril 2020

Et si l'oikos était la solution?

Le verdict est tombé : les jeunes enfants vont retourner à l'école. Mais les familles resteront confinées. Et si les parents ou les enfants sont considérés vulnérables au virus, on leur conseille de rester chez eux.

On vient donc de créer, plus que jamais, deux classes de citoyens : les vulnérables (et leurs descendants) et les bien portants. 

Les biens portants sont invités à risquer d'attraper le virus, à envoyer leurs enfants à l'école et à retourner au travail. Mais pas à visiter leurs amis ou leur famille, même si elle est bien portante. Non, on travaille, on étudie. C'est tout. 

Les vulnérables, eux, peuvent continuer à moisir dans leur solitude et/ou à s'arracher les cheveux pour concilier télétravail et école à la maison des enfants. 

Je ne peux pas m'empêcher de trouver que ce n'est pas une solution. (Pis là je veux pas jouer la gérante d'estrade ou l'experte auto-proclamée, j'essaie juste de réfléchir à une alternative.)

Premièrement, la réouverture des écoles, ça place bien des gens dans le même dilemme que moi : qui est-ce que je pénalise? Ma fille esseulée ou mon chum vulnérable? 

Deuxièmement, ça empêche encore le retour au travail d'une grande partie de la population. Parce que tous les gens vulnérables ne vivent pas en CHSLD! Les asthmatiques, les diabétiques, les greffés, les cardiaques... Beaucoup travaillent. 

Et si la solution au problème actuel - faudrait s'occuper des enfants pour que les parents puissent travailler - était ailleurs? Et si elle s'appelait "Oikos"?

Oikos, c'est pas seulement une marque de yogourt. À l'origine, c'est un mot de grec ancien qui veut dire "maisonnée". 

C'est aussi un système économique que j'ai imaginé (ou plutôt actualisé) pour une nouvelle d'anticipation intitulée "Oikos cherche cuisinière". (Publiée dans le numéro 210 de la revue Solaris, c'est ici pour l'acheter si ça vous intéresse! ;)

En gros, plusieurs familles s'y regroupaient pour survivre, se partageant les tâches : l'une éduquait les enfants, un autre jardinait, un troisième travaillait à l'extérieur... 

Dans mon histoire, tout le monde s'entassait dans la même maison, pour des raisons financières. Avec les règles actuelles de distanciation sociale, il faudrait sans doute faire ça aussi et ça créerait autant de problème que ça en réglerait.

Mais si on assouplissait les règles du confinement, ce ne serait pas nécessaire. Trois ou quatre familles habitant à des adresses différentes pourraient former un oikos décentralisé et s'entraider. On regroupe les enfants dans la même maison, idéalement une demeure avec une cour, où on crée un espace "école". Les parents y alternent. L'un enseigne des maths, un autre du français. Les enfants socialisent. Pas tous du même âge? Peu importe : ils s'entraideront, style "école de rang". Les autres parents peuvent télétravailler pendant ce temps-là. S'il y en a qui doivent aller travailler à l'extérieur, on les installe au même endroit et on limite leurs contacts avec le reste de la gang, mais au moins ils peuvent socialiser entre eux, personne n'est seul avec son anxiété. On fait livrer une gigantesque épicerie à une seule adresse. Bref, on limite les contacts avec l'extérieur, comme maintenant, mais on se permet, à l'intérieur du groupe, de recommencer à vivre, à manger ensemble. Au lieu de rester chacun dans notre petite bulle, on l'agrandit juste un peu. On s'épaule. Et, surtout, on protège, tous ensemble, la santé physique ET mentale des plus vulnérables, on les intègre au groupe, avec des mesures d'hygiène renforcées au besoin, on ne les force pas à un confinement solitaire interminable. 

Oui, ça implique que tout le monde fait confiance à tous les membres du groupe... mais entre vous et moi, je peux facilement penser à 5 ou 6 personnes à qui je ferais confiance aisément. Plus, en tout cas, qu'aux 28 parents inconnus des 14 autres enfants du groupe scolaire dans lequel je devrai bientôt envoyer ma fille. Et puis on peut garder une certaine distanciation sociale dans le groupe. Suffit de pas s'asseoir trop serrés autour de la table pour souper!

"C'est une commune!" me diront certains. Et alors? C'est peut-être la solution au problème présent. Ça n'a pas besoin d'être permanent. Mais il me semble que ça rendrait le temporaire plus tolérable...

Cela dit, pour moi, le temps file trop vite pour que j'organise tout ça, alors ça restera sans doute un rêve... ou ça deviendra un roman. ;) 

lundi 27 avril 2020

46 et 19 et...

C'est mon quarante-sixième jour de confinement.

Quarante-six jours avec à peine deux ou trois heures par jour pour travailler. Le temps de répondre aux courriels et de parer aux urgences, c'est fini, je dois retourner jouer ou faire du lavage ou cuisiner ou laver de la vaisselle. J'commence à en avoir sérieusement mon voyage. Le soir, je pourrais travailler, mais je suis crevée.

Il reste dix-neuf jours avant mon déménagement.

Les déménageurs sont réservés. Les changements d'adresse sont amorcés. Les boîtes que je pouvais faire sont faites. Confinement oblige, pas question d'emballer trop vite la vaisselle et les jouets de la puce. Faut continuer à vivre.

Il reste... je sais pas combien de jours avant de pouvoir revoir mon amoureux.

Avant tout ça, il s'était installé près de chez moi. On se voyait régulièrement. On commençait à prévoir les présentations avec la puce. La cohabitation à moyen terme. Et puis la pandémie est arrivée. Des conflits avec sa propriétaire l'ont forcé à déménager loin de moi. Il reviendra, mais... On attend le plan de retour à l'école des enfants pour savoir comment organiser nos vies dans les prochains mois. Mon amoureux est vulnérable au virus et donc au déconfinement. Ma fille est vulnérable à la dépression et au retard scolaire si elle reste confinée. Dilemme qui n'en est pas un : ma fille passe en premier. Tant pis pour nos coeurs en miettes.

J'essaie de ne pas me fâcher contre les gens qui sont heureux de la pause. Heureux de ralentir, de repenser leur vie, de profiter de leurs enfants... Je les comprends. Pour plusieurs, c'est enfin l'occasion de réfléchir à ce qu'ils veulent vraiment de l'existence.

Pour ma part, ma séparation m'avait déjà forcée à me remettre en question, à m'analyser, à me réinventer, à me prévoir un plan de reconstruction de moi-même... J'y étais arrivée, j'avais hâte de le mettre en action. Le voici taillé en pièces par la pandémie. C'est dur, très dur.

Mais bon... je recommencerai.

mercredi 22 avril 2020

Abnégation maternelle ordinaire (1)

Trouver une recette de biscuits. 

Rassembler les ingrédients. 

Appeler la puce pour qu'elle participe. 

L'aider à mesurer et mélanger les ingrédients. 

Nettoyer les dégâts.

Terminer la recette seule parce que la puce s'est tannée avant. 

Mettre les biscuits à cuire. 

Faire la vaisselle. 

Sortir les biscuits du four. 

Appeler la puce pour qu'elle y goûte. 

Ramasser les miettes éparpillée pendant la dégustation. 

Voir la puce ramasser les deux plus beaux biscuits et aller les porter fièrement à son papa en disant "Sont bon hein papa? Je les ai fait moi toute seule". 

Oh well... Tant qu'elle apprend à aimer cuisiner! :p 

jeudi 2 avril 2020

Décompte : 43 jours

Il reste 43 jours.

Que va-t-il se passer dans 43 jours? La fin du confinement?

Ce serait bien. Mais honnêtement, ça m'étonnerait de plus en plus.

Cela dit, pandémie ou pas, dans 43 jours je change de domicile. Les déménageurs sont réservés. Le meuble manquant essentiel (un lit pour ma fille) est commandé. Les boîtes sont commencées. Restera à finaliser ça et à s'attaquer aux changements d'adresse.

Je m'imaginais changer de domicile au milieu d'une bande d'amis venus attaquer le ménage et le déplacement des meubles avec forces rires, bières et pizzas.

À la place, ça risque d'être en solo, avec masque et gants.

Je me voyais camper une semaine ou deux dans un appartement en travaux, mais attaquer juin dans une demeure fraîchement repeinte, tous ses petits bobos réglés, avec une décoration qui me ressemble.

Je m'enligne plutôt pour des mois de confort approximatif, au milieu de petites réparations que je ferai moi-même, de mon mieux, en attendant de pouvoir confier les gros bobos à des professionnels. Et le condo va être laitte pendant un moment.

J'essaie de ne pas me décourager. Mes économies fondent, mais je n'ai pas de problème financier immédiat. Je peux attendre l'aide du gouvernement. Je suis en santé, ma puce aussi. Elle commence à lire. Son premier mot découvert lettre par lettre fut "luciole".

Une bibitte qui met de la lumière un bref instant dans l'obscurité. C'est poétiquement approprié.

mercredi 25 mars 2020

Mon conseil : écrivez

On est pas tous égaux devant la pandémie.

Pour les gens sans enfant payés à rester à la maison avec leur amoureux, c'est la vie de chalet. 

Pour les gens avec enfants payés à rester à la maison, c'est un peu le chaos, mais c'est aussi du beau temps en famille.

Pour les gens avec enfants qui doivent télétravailler ou, pire, continuer à aller travailler, c'est un peu beaucoup le bordel.

Pour les employés des services de santé, la tâche est herculéenne et l'épuisement guette.

Pour ceux qui n'ont plus de revenu, l'angoisse financière est étouffante.

Pour les célibataires et les esseulés, le manque de contact humain est un vide souffrant.

Pour ceux qui sont loin de leurs êtres chers, l'inquiétude ronge le coeur.

Quand un proche est atteint, le monde semble trembler sur ses bases.

Peu importe notre situation, la situation est anormale.

Mon conseil d'auteure : prenez un carnet et écrivez. Faites un journal. Notez vos pensées. Les belles, les noires, les craintes, l'épuisement, les moments de pauses, les moments doux, les moments de drame, les heures esseulées... Mettez-vous à la poésie, aux chansons, à la philosophie... Peu importe que ce soit bon ou mauvais, pertinent ou pas.

Écrivez, ça servira plus tard à vous rappeler. 

Écrivez, ça vous tiendra lieu de thérapie.

Écrivez...

Mais de grâce, ne mettez pas tout ça en ligne en direct. On est tous dans la même galère, alors la marche à suivre c'est "ta gueule pis rame". :p

lundi 23 mars 2020

Tout va bien!

Ne paniquez pas : vous êtes bien sur mon blogue! Et oui, il a changé de look pour la première fois depuis sa création! :p

Écoutez, la pandémie et les annulations de contrats, ça libère du temps pour faire du ménage. J'espère que vous aimez le nouveau thème, il risque d'être là longtemps! hihihihihi! (Parce qu'on va espérer qu'on aura pas des pandémies trop souvent.)

Je sais pas comment vous survivez au confinement, mais chez nous... euh... on fait aller.

J'suis pas en train d'écrire le prochain Frankenstein, parce que je dois m'occuper de ma puce, mais je n'ai pas assassiné Vincent (et il ne semble pas planifier non plus ma disparition inexplicable), pis ma cocotte progresse dans son apprentissage de l'alphabet, donc tout va bien je suppose! :p

Je panique en pensant à comment je vais réussir à gagner ma vie si les mesures de distanciation sociale se poursuivent, mais comme je fais partie des rares artistes avec des économies de côté, ça va aller pour un bout de temps.

Ah pis anyway j'ai pas le temps de penser à ça : je dois commencer à planifier mon déménagement pour la mi-mai! O.o Déménager au milieu d'une pandémie... c'est drôle, on voit jamais ce genre de scénario dans les films et les livres. :p

lundi 16 mars 2020

Comment écrire un synopsis

Ni la quarantaine, ni la présence de ma puce, ni la cohabitation avec mon ex, ni les multiples dates de tombées, ni la frustration de ne pas pouvoir voir mon amoureux ne m'empêcheront de tenir ce blogue!

La preuve : voici un billet. :p

Son inspiration est née lorsque (pour une raison que je vous expliquerai plus tard) je me suis retrouvée à devoir lire plusieurs synopsis de roman.

Et que j'ai constaté que, mes dieux, l'art d'écrire un synopsis semble obscur! J'ai donc décidé de vous donner une méthode simple - partiellement piquée à nul autre que Neil Gaiman - qui a déjà fait ses preuves (notamment, depuis que j'écris mes synopsis ainsi, je me rends beaucoup plus souvent en deuxième lecture chez les éditeurs ;)

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Comment écrire un synopsis 

Premier paragraphe : présenter le ou les personnages principaux, leurs buts et conflits, ainsi que l'univers du roman et les thèmes.

Deuxième paragraphe : expliquer les retournements majeurs de l'intrigue (de manière générale, pas étape par étape) et parler des personnages secondaires.

Troisième paragraphe : dire comment les conflits majeurs seront résolus et révéler la fin (oui, oui,  même les punchs!).

Quatrième paragraphe : s'il y a lieu, dire un mot au sujet du style, de la narration et/ou du point de vue choisi.

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Voilà, c'est tout. Le résultat devrait tenir sur une page.

Pas de trucs qui s'étalent pendant des heures et disent que  A fils de B frère de C étranglera X fille de Y lorsque de la bataille de Z. C'est inintéressant pour le lecteur qui ne connaît pas encore les personnages. Vous voulez donner une idée générale du déroulement des événements, pas le détail.

Vous ne voulez pas non plus laisser planer le suspense : vous n'écrivez pas une C4. Donner le punch dès le synopsis, ça permet au lecteur de la maison d'édition de voir si c'était évident dès la page 4 ou s'il y a place au doute à mi-parcours.

Et, de grâce, le synopsis n'est surtout pas la place pour expliquer depuis combien d'années vous travailler ce texte et à quel point vous le trouvez achevé. Laissez l'éditeur penser que vous avez peut-être écrit votre manuscrit vite-vite sur un coin de table. Si c'est génial, il vous canonisera. Si ce l'est moins, il vous pardonnera! ;)

(Mais ne donnez pas volontairement l'impression que vous avez écrit à la va-vite sur un coin de table. Corrigez toutes les maladresses que vous pourrez et faites-vous confiance : il en restera! Hihihihi!)

Là-dessus, je souhaite bonne écriture (de manuscrit ou de synopsis) à tous ceux qui vivent leur quarantaine sans enfants dans les pattes! :p Profitez-en bien!

lundi 9 mars 2020

Passée et à venir

Alors, pour faire court, la semaine de relâche a eu l'air de ça :


Bricolage avec une amie, musée et écriture à la plume, beaucoup de jeux (et de dragons), pis une journée à faire, découper et décorer des biscuits.

Le verdict de la puce hier soir : les semaines de relâche, c'est trop génial! (Ouf! Au moins elle a eu du fun.)

Mon verdict : aïe, j'ai accompli zéro travail cette semaine! Ben trop crevée! L'été va être dur et non productif! O.o

Dans la semaine à venir, je m'en vais là :

Centre Culturel Pauline-Julien
Trois-Rivières 

On va discuter de l'écriture de nouvelles de genre et de nos parcours. Mathieu étant un gars fort sympathique qui ne manque pas de répartie, ça devrait être instructif et drôle!

À part ça...

Enfin!!!

Je vous laisse : je vais courir partout pour terminer des contrats et pour commencer à préparer un déménagement qui pourrait survenir... dans moins d'un mois! Bonne semaine!

vendredi 28 février 2020

Semaine de pyjamas

Aujourd'hui commence la première semaine de relâche de ma puce. (Oui ça commence aujourd'hui, parce que l'école y a accolé une journée pédagogique).

Ce qui veut dire que je ne serai pas très disponible pour la prochaine semaine. N'espérez pas de billet de blogue, ni de réponse à d'éventuels courriels! Hihihihihi!

Histoire de ne pas laisser ma puce végéter devant la télé pendant toute la semaine (malheureusement, elle en serait très capable : elle aime autant que moi qu'on lui raconte des histoires et elle ne serait pas encore lire!) je lui ai demandé quelles activités elle aimerait faire.

Sa demande : qu'on passe beaucoup de temps en pyjamas et qu'on décore des biscuits avec des guimauves et des bonbons. Et qu'on aille dans un musée.

Je sais pas ce que vous allez faire dans les prochains jours, mais les miens s'enlignent pas pire pantoute! hihihihi! Hormis l'absence de temps libres, ça devrait bien aller! ;)

mercredi 26 février 2020

Élément déclencheur et roman policier

Voilà plusieurs années que j'enseigne le schéma narratif en atelier. En martelant pas mal toujours la même chose : il faut qu'un élément déclencheur survienne dans le premier 10% du récit.

Bon, j'suis pas puriste, mettons qu'on peut se rendre à 15%, voire 20% si vous connaissez bien votre public et le savez patient. Mais reste que dans le premier quart du texte, il doit se passer quelque chose qui annonce la suite sinon, votre lecteur risque de perdre intérêt.

Récemment je me suis rendue compte qu'il y a une gigantesque exception à cette règle : le roman policier.

Dans un roman policier, on sait qu'il y aura, tôt ou tard, un mort ou un crime et l'enquête associée. Alors l'auteur peut prendre son temps au début du livre, donner l'occasion aux enquêteurs de vivre leur routine, amener le lecteur sur des fausses pistes, dans des enquêtes qui se révéleront secondaires...

Parce qu'il sait à quoi s'attendre, ou qu'il pense qu'il le sait, le lecteur va s'accrocher, dans l'attente du déclencheur qui surviendra... ou pas! ;)

Ça donne plein d'idées de tours à jouer au lecteur, vous ne trouvez pas? Hihihihihi!

lundi 24 février 2020

Lancement Chasseur et autres noirceurs

Alors samedi soir passé, ce fut le lancement du Chasseur et autres noirceurs...

Oui, je sais, j'aurais dû vous prévenir.

Franchement, je crois que j'avais oublié de me prévenir moi-même!!! J'avais même oublié de réclamer un contrat à mon éditeur! O.o Ça vous donne une idée de mon état d'éparpillement mental. Je surnage, mais n'en demandez pas plus.

Savourer d'avance le lancement d'une publication, ce sera pour la prochaine fois. ;)

Heureusement, l'accueil fut chaleureux, la bière délicieuse et vous ça ne devrait pas vous empêcher d'apprécier votre lecture! ;) À défaut d'avoir pu vous prévenir du lancement, je peux vous en donner quelques images...

La table de vente, avec mes exemplaires! 

Lecture d'un extrait plein de noms japonais...

Si vous avez participé à la prévente, vos exemplaires devraient vous parvenir bientôt! Et si vous voulez une dédicace, je serai au salon du livre de Trois-Rivières à la fin mars! :)

(Crédits photos : Ariane Gélinas)

mercredi 19 février 2020

Tranche de vie (45)

Que ceux qui n'ont pas de blonde ou d'enfants soient prévenus : ce billet parle de menstruations, de toilettes et donne généralement trop de détails. Si ça vous dégoûte, vous pouvez arrêter de lire ici.

Bon? Vous êtes encore là? Ok, alors ça parle surtout du fait que, lorsque vous êtes parents, l'intimité dans la salle de bain n'est plus assurée. Ça s'améliore à mesure que les rejetons vieillissent, mais des fois il y a des rechutes. Particulièrement si vous êtes la maman. Et des fois ça oblige à des discussions un peu intense entre la bolle et le lavabo.

Bref, l'autre soir je suis à la toilette. J'achève et je m'essuie lorsque ma fille ouvre la porte en claironnant "Maman, tu sais pas mais..."

Et elle s'arrête net, les yeux ronds. Je réalise qu'elle a vu un bout de mon papier de toilette souillé (hé, j'ai prévenu qu'il y aurait trop de détails!). Et qu'il était probablement imbibé de sang bien rouge parce que je suis menstruée et que c'est le déluge. (Bis, détails, vous étiez prévenus.)

"Maman!!!" geint-elle, l'air complètement traumatisée.

Y'a pas de sot moment pour entendre parler de menstruations, je suppose. Me suis donc lancée dans une explication - que j'espère rassurante - à propos de la petite maison pour bébé que le corps des femmes adultes construit chaque mois, maisons qui se défait et qui sort sous forme de sang quand elle ne sert pas. Sans que ça fasse mal, ai-je spécifié plusieurs fois. (Et là j'espère qu'elle aura pas de crampes trop douloureuses quand ce sera son tour d'être menstruée, sinon j'vais me faire accuser de mensonge éhonté!)

Résultat des courses : y'a fallu que je lui fasse une démonstration de changement de serviette sanitaire pour qu'elle accepte ensuite (enfin) de retourner jouer.

Ben coudonc, elle sera pas surprise à l'adolescence, elle! lol!