lundi 28 février 2011

Autopsie de mon imaginaire

Je viens d'à peu près terminer un texte qu'on m'avait demandé d'écrire. (Je dis "à peu près", parce que je sens qu'il va me rester encore quelques phases de dir lit...)

Ben ouais, vous avez bien compris : on m'avait passé une commande. J'peux-tu vous dire que j'étais excitée!?! Wow, on me demandait à moi, nommément, d'écrire un truc!

Et asteure que c'est fait, pas sûre qu'on va m'y reprendre!!!

Quoique... le problème n'a pas été d'écrire sur commande. Le problème, c'était le style imposé. Fallait écrire quelque chose de déjanté, de grandguignolesque, d'absurde.

Après avoir sué sang et eau sur quatre idées et en avoir péniblement menée une à peu près au bout, j'en arrive à la conclusion suivante : il n'y a rien de déjanté, de grandguignolesque ou de proprement absurde dans ma tête. Pas de baleine volante, pas de petits hommes verts, pas de jumelle vivant dans le garde-robe, pas de fée marraine, de guides illuminés, très peu de mutants de toute sorte... Y'a du sang, de la violence, des monstres-humains tapis dans le noir et quelques pouvoirs ténébreux surgis des âges sombres de l'humanité. Point. Du logique, de la cohérence interne, du construit, du...

Du cartésien. Ouch! Pour une fille qui veut écrire du fantastique, c'est un dur constat.

Va falloir que je vive avec je suppose! ;)

dimanche 27 février 2011

UFC 127 : Encore une égalité?!?

Ce que j'aime avec les combats ultimes, c'est la simplicité du concept : vous prenez deux combattants qui se croient meilleurs l'un que l'autre, vous les mettez ensemble avec un minimum de règlements et vous attendez de voir le résultat. Dans les 124 premiers UFC, je crois avoir vu une ou deux égalités...

Or, là ça fait deux fois en trois UFC que le combat principal, celui qu'on attendait avec le plus d'impatience, se finit avec une égalité. Deux fois que les juges, qui sont payés pour élire un gagnant s'il y a encore deux gars debout à la fin du combat, semblent refuser de faire leur job. Or, c'est chiant une égalité. Pour les fans, je crois que c'est plus chiant encore qu'une mauvaise décision.

Après une mauvaise décision, celui qui a perdu, mais qui aurait dû gagner, repart de l'arrière et refait son chemin à travers sa division. Et un retour, pour un fan, c'est toujours magnifique à voir.

À l'opposé, une égalité, ça veut dire qu'il va falloir faire un rematch. Ça veut dire que personne ne bouge dans les classements d'ici-là. Pour les fans, c'est frustrant. On attend le deuxième combat avec un peu moins d'impatience. On a l'impression d'assister à une rediffusion...

En plus, une égalité, je crois que ça envoie un mauvais message aux combattants : le message que ce n'est pas grave de se rendre en décision. Qu'il n'y a pas de risque. Que les juges ne se prononceront peut-être pas de toute façon. Que personne ne ressortira avec la déception d'une défaite... mais que personne non plus ne ressortira de la cage avec sa rage de vaincre décuplée par une victoire!

J'ai peur que ça enlève beaucoup de motivation aux combattants. Et aux amateurs.

Surtout quand le combat qui s'est terminé par une égalité était plate à regarder. BJ vs Fitch : 10 minutes de tiraillages dans la clôture, 5 minutes de domination de Fitch, qui n'a malheureusement pas pris la peine d'envoyer de vrais coups venant des hanches et de l'épaule.

Heureusement, dans un combat précédent, il y a eu les magnifiques coups de pied de Siver contre Sotiropoulos! Je suis un peu déçue parce que je voulais voir le jiu-jitsu de Sotiropoulos, mais bon, ce sera pour une autre fois. Et Siver valait la peine d'être vu!

vendredi 25 février 2011

Kinderesser de Marie Laporte

Un policier enquête sur des cadavres d'enfants qui ont été découverts au beau milieu d'un chantier de construction. Pendant ce temps, des ravisseurs ont attrappé la petite Élodie...

Ok, je vais commencer par parler du principal défaut du roman, publié dans la collection Nova des Six Brumes : tabarouette qu'il est court!!! C'est le problème avec tous les Nova : on les commence en se disant "Ah, super, je vais le lire en une soirée" et on les finit en s'écriant "Quoi?!? Pas déjà!!!"

(Ici, je vais prendre un moment pour m'inquiéter du fait que je vais publier une novella dans la même collection... puis je vais me rassurer en me disant qu'à côté de celle-ci, ma novella va faire figure d'obsère morbide avec ses 15 000 mots!)

À part son défaut de courteur caractérisée (si si "courteur" bon!) et quelques naïvetés rendues obligatoires pour raccourcir le récit, le roman de Marie Laporte est une fort honnête histoire policière. Le découpage et le déroulement de l'intrigue ne semblent pas renouveler le genre, mais ils nous ménagent une belle surprise pour la finale. Le personnage du policier, quant à lui, est très original (on n'a pas vu souvent des homosexuels "tardifs" avec ex-femme et enfants en littérature) et mériterait d'être repris ailleurs.

À lire avec autre chose à portée de la main pour vous consoler d'avoir fini si vite!

(Lecture 2011 #12)

jeudi 24 février 2011

Un mercredi qui commençait mal

Mardi soir, j'étais un peu congestionnée. Mercredi, je me suis réveillée à 6h avec un mal de tête carabiné. J'ai donc pris deux advil et j'suis retournée au lit avec l'intention de prendre une journée de congé pour me reposer (j'ai des journées de maladie : faut que ça serve). Première étape, dormir jusqu'à midi...

7h, le cadran de mon chum sonne. Vincent s'extraie du lit en râlant, va à la salle de bain, revient dans la chambre, allume la lumière (ouille, mes yeux endormis!) et me demande de regarder le fond de sa gorge. Constatation : sa luette a doublé de volume.

Mon chéri part donc en direction de la clinique, j'appelle au bureau pour dire que je rentre pas et je retourne me coucher, bien décidée à dormir jusqu'à ce que mon chum se soit extraie des méandres de notre système de santé...

Une heure plus tard, le bruit de la porte de garage me réveille. Chéri est de retour avec un char pis une barge d'antibiotiques, un arrêt de travail de trois jours et un diagnostique de pharyngite aigüe. Pis moi, j'viens de me faire réveiller 3 fois en 3 heures. Dodo foutu. Heureusement, le mal de tête est pas mal passé.

Alors je me lève, je déjeune, je me fais un latté, je m'écrase en pyjama sur mon sofa, j'allume Bibitte...

Et là je découvre un courriel d'Élisabeth Vonarburg m'informant que la direction littéraire du roman jeunesse est terminée!!!

Excitée au possible, j'ai donc pris une heure pour indiquer où les illustrations doivent être insérées dans le texte final, puis j'ai écris ma bio, ma dédicace, une première version du résumé... Et j'ai envoyé le tout à l'éditeur! :)

Ouaip, cette fois c'est vrai : mon travail à moi est fini.

Étape suivante : attendre. Attendre les suggestions pour le résumé, attendre les premières épreuves mises en page, attendre les bouquins imprimés...

Whoa! Je peux pas croire qu'on sort le roman juste au mois d'août! Je vais mourir d'impatience d'ici là! lol! Ou, plus probablement, je vais me mettre à croire que j'ai rêvé toute cette histoire...

Enfin, bref, pour une journée qui avait commencé plutôt moche, elle s'est bien terminée pour moi! :) Pour chéri... ben on lui a acheté de la crème glacée, ça va aider sa gorge en attendant que les médicaments fassent effet.

(Oh, et en cadeau-prime pour moi, on dirait bien que je vais me sauver de la pharyngite de mon chéri. La journée de repos préventif a dû aider! :)

mercredi 23 février 2011

Phrase prise hors contexte (1)

Je suis en train d'écrire, écrasée sur le divan, quand j'entends mon chum, tout heureux, crier depuis l'étage :

"Je suis en train de faire une transplantation de pieds."

...

Il parle évidemment du fait qu'il a dupliqué les pieds d'un de ses personnages modelés en 3D pour les donner à un autre modèle. Mais quand on est pas prévenus (ou qu'on est en train d'écrire une histoire policière bien sanglante) ça sonne bizarre! :p

Vous en connaissez des phrases de même?

mardi 22 février 2011

Buried, claustrophobes s'abstenir!

Un homme s'éveille, ligoté dans un cercueil. À ses côtés, un cellulaire. Dans ses poches, un briquet. Et dans sa tête, un seul but : sortir vivant de ce tombeau!

Avouez que comme concept de film, c'est assez particulier. Ajoutez à ça le fait que la caméra ne quittera jamais l'intérieur du cercueil, donnant au spectateur l'impression d'être enfermé avec le personnage, et vous avez tous les ingrédients requis pour raconter une fable des plus sombres et claustrophobique.

Le résultat est à la hauteur des éléments de la recette! La réalisation de Rodrigo Cortès est géniale et le travail du comédien Ryan Reynolds vous fera tomber en bas de votre chaise si vous aviez, comme moi, l'impression que ce gars-là n'avait pour lui que sa jolie gueule.

Je ne peux pas dire si j'ai aimé Buried. Je crois que c'est une oeuvre qui secoue beaucoup trop pour qu'on l'aime. On reste silencieux pendant le générique de la fin, le coeur passé dans le tordeur.

Bref, toute une expérience. À voir absolument! ...mais seulement un soir où vous êtes prêts à vous faire brasser un peu.

(Seul bémol : on dirait que le film n'a pas été traduit en français. Qu'à cela ne tienne : mettez les sous-titres!)

lundi 21 février 2011

La prière et le crucifix

Je sais pas si vous avez réussi à ne pas entendre parler de l'affaire du maire de Saguenay qui s'est fait dire par le Tribunal des droits de la personne d'arrêter de prier avant le conseil municipal et de retirer le crucifix de la salle du conseil? Oui? Chanceux! Et avez-vous réussi à éviter aussi les prises de positions des politiciens de la Ville de Montréal et de notre cher Premier Mouton aux sujets des crucifix de leurs salles de réunion? Oui? Coudonc, vous deviez être en vacances la semaine passée...

Enfin, bref, tout ça pour dire que je trouve que le tribunal a pris une décision assez discutable, merci.

Qu'ils forcent le maire à arrêter d'imposer une période de prière, je suis parfaitement d'accord. La prière est un acte religieux. Elle occupe une plage de temps et force même les gens qui n'y participent pas à la respecter, donc, peut-on argumenter, ils y participent indirectement. Alors, je suis tout à fait pour son abolition lors de toutes les manifestations politiques et dans tous les espaces publics.

Par contre, là où j'ai plus de difficulté, c'est avec les foutus crucifix. Le crucifix, c'est un objet. Laid, symbole d'une religion et d'un système de valeur dépassé, mais bon, si vous êtes vraiment laïc et athée, c'est juste une pièce de décoration. C'est pas pire qu'une nature morte kitsch (d'ailleurs, d'habitude on retrouve les deux ensemble dans les salons des grand-mères...) ou qu'un lustre baroque.

D'ailleurs, ça vaut pour les arbres de Noël, les pattes de lapin, les chandeliers à multiples branches, les statues de Bouddha, etc. Des objets, des décorations. Du culturel, si vous voulez. De l'esthétisme. Qui, oui, peut être utilisé dans un cadre religieux. Mais qui peut aussi rester gentiment dans son coin. Qui ne s'impose pas. Ces objets sont le plus souvent conservés par habitude. Alors laissons aux villes leurs habitudes, celles qui sont dépassées disparaîtront bien par elle-même lorsqu'on décidera de changer les tapis!

Cette différence entre l'acte et l'objet, tant qu'à moi ça vaut pour le voile aussi. Femme voilée, ok, si elle y tient et que la sécurité de tous le permettent. C'est un symbole qui me déplaît, mais j'aime pas non plus le verni à ongles, alors... Mais le fait de ne pas se découvrir le visage devant un homme lorsque nécessaire : ah non alors. Ça c'est la frontière entre le symbole et l'acte.

Une frontière qui est souvent franchie ces derniers temps, mais toujours dans le même sens : on permet des actes aux non-catholiques, mais on retire de partout les objets chrétiens. Je crois que ceux qui crient à l'injustice ont tout à fait raison.

Maintenant, la façon la plus simple de régler le problème serait sans doute d'interdire les actes ET les symboles dans toute la sphère publique, mais notre Premier Mouton a ben trop peur des loups, heu, pardon, des électeurs, pour ça!

De plus, a-t-on vraiment envie de vivre dans un monde d'où on a banni tous les symboles?

vendredi 18 février 2011

Y'était temps que ça finisse

Ça a été une mauvaise semaine. Elle a commencé avec de l'overtime lundi (soir de la St-Valentin bordel!), suivi par une montre pétée et la réalisation que je suis en train de devenir aussi négative et désagréable que ma collègue-négative-désagréable. Oups...

En plus, je suis fatiguée. De quoi? Mystère. Juste fatiguée, impatiente, irritable.

Pas envie de jaser, pas envie d'écrire, pas envie de bloguer, pas envie de faire des tâches ménagères, juste envie que le monde entier me foute patience pendant que je me réfugie au fond de mon lit avec un bon livre.

Ah ouais, mais je lis un service de presse pour Brins d'éternité et ça faisait longtemps que j'avais pas lu un truc aussi nul. Tsé, le genre de livre où en plus du ti message cul-cul passé en infodump pas subtile, il y a deux adverbes en "-ment" par phrase?

Pas ça qui aide mon moral.

Mais bon, c'est vendredi. Alors je vais me reprendre en main. Allez, je commence la journée avec un bon café, je me convaincs que collègue-désagréable appartient à la catégorie des bruits de fond et ce soir je délaisse le bouquin nul pour une bonne vieille BD qui ne peut pas me décevoir!

Quand même, faut que ça prenne plus qu'une semaine pourrie pour me faire perdre le sourire! :p

jeudi 17 février 2011

Tic tic tic

Mardi matin, après un début d'avant-midi assez essoufflant merci, je regarde ma montre, en me demandant quelle heure il peut être... 8h30 me répond ma montre. Pendant un instant, je me dis que la journée va vraiment être interminable, puis je réalise qu'il est impossible que je ne sois au boulot que depuis 30 minutes étant donné que j'ai déjà tapé une cassette de dictaphone contenant 25 minutes d'enregistrement.

Je regarde à nouveau ma montre. Ah, il est en fait "aiguille arrêtée pour cause de pu de batterie".

Merde. La dernière fois que j'ai dû faire changer une batterie de montre, le bijoutier a rayé mon bracelet, le bracelet a commencé à rouiller, il m'irritait la peau, j'ai dû le remplacer par un autre (pas du même modèle) qui allait moins bien et, au final, j'ai fini par devoir remplacer la montre.

Je raconte l'aventure du changement de batterie précédent à une collègue. Elle me répond que je n'ai qu'à changer la pile moi-même, qu'ils en vendent à la pharmacie. Elle me prévient aussi qu'en refermant le boîtier, je dois m'appuyer sur des serviettes ou une autre surface molle si je ne veux pas briser la vitre de ma montre.

Après le boulot, je me rends donc à la pharmacie où je trouve l'étalage des batteries et là, perdue au milieu des AA et des AAA, je trouve une pile de montre. Je la ramène à la maison, je réussis à ouvrir ma montre (ce qui me fait sacrer en masse, parce que c'est pas évident) et...

Bordel! C'est pas la bonne taille de pile!

En soupirant, je me dis que, bon, je me rends : je vais amener ma montre chez le bijoutier. Je remets le boîtier en place, je dépose la montre sur une serviette pliée et j'appuie pour la refermer comme il faut...

Crac.

Juste ça, un petit "crac". Hum... Le boîtier n'est même pas complètement en place. Je retourne ma montre.

Vitre pétée.

Arrrggggg! Je l'aimais cette montre!!!

Morale de cette histoire : amenez vos bijoux chez le bijoutier!

mercredi 16 février 2011

La défense Lincoln de Michael Connelly

Ok, première observation : il ne faut pas confondre Connolly et Connelly. L'un est un Irlandais superstitieux qui n'a pas l'air de savoir dans quel genre il écrit et l'autre est un sacré écrivain!

Je dois admettre qu'après avoir dévoré des Connelly pendant des années, un moment donné je m'en étais fatiguée. L'Américain a beau avoir une plume d'enfer (il a déjà remporté un Pulitzer), en tant qu'auteur de policier il a ses codes et ses recettes qui finissent par transparaître à travers les scènes les mieux ficelées et par gâcher le plaisir de lecture.

Mais bon, là, après une longue pause, j'étais prête à tout lire avec un regard neuf quand j'ai ouvert La défense Lincoln. Surtout que j'allais avoir droit à un nouveau personnage, l'avocat Mickey Haller, au lieu du sempiternel policier Harry Bosch. Dans ce roman, Haller, avocat de la défense habitué à des petites affaires, se retrouve à défendre enfin un client riche, mais ce qui se présentait comme une bonne affaire se révèle toute autre...

Bon, j'avoue, je m'attendais à ce que l'avocat Haller me fasse penser aux avocats de Grisham : un idéaliste, plus droit que la droiture même, ayant à coeur le respect de la JUSTICE... Quelle ne fut pas mon heureuse surprise en faisant la connaissance de Haller, un homme sans illusion, qui respecte scrupuleusement la lettre de la loi et qui ne s'occupe que des intérêts de ses clients, en laissant aux autres les jugements moraux. C'est pas mêlant : cet avocat est si réaliste que je pense bien l'avoir croisé une fois ou deux au bureau! lol! ;)

Le roman est mené au rythme habituel d'un Connelly : on commence lentement, puis la tension monte, les chapitres raccourcissent, les pages se tournent toutes seules et on se retrouve finalement à 1 heure du matin, avec les yeux qui tiennent à peine ouverts, à dévorer les 20 dernières pages, parce qu'il est pas question d'aller se coucher sans savoir comment ça finit!

Bref, j'ai adoré! :) Là il va juste falloir que je me retienne et que je n'achète pas immédiatement 4 ou 5 autres Connelly dans l'espoir de retrouver ce même plaisir de lecture. Je sais que si j'enfile ses romans, je les apprécierai moins, parce que je vais me mettre à les décoder trop facilement.

Quoique... je peux sûrement en lire un deuxième avant que le phénomène ne me rattrappe...  ;)

(Lecture 2011 #11)

mardi 15 février 2011

La proie des ombres de John Connoly

Condensé du résumé :

Un pédopsychiatre a disparu depuis cinq ans. Les enfants abusés qu'il suivait sont retombés dans l'enfer du viol. Le docteur disparu avait-il quelque chose à y voir? Un père en deuil, ex-tueur à gages, semble le penser. Le détective Charlie Parker arrivera-t-il à résoudre le mystère avant que les cadavres ne s'accumulent?

Réponse : non, évidemment. Il va y avoir des cadavres, le détective sera soupçonné pour certains meurtres, les méchants seront punis et toute cette vieille histoire sera enfin vengée. Jusque là, pas de grande surprise : c'est un roman d'enquête classique et bien fait.

Malheureusement, il y a également dans le récit quelques passages flirtant avec le fantastique qui m'ont franchement agacée. Les manifestations surnaturelles sont trop évidentes pour que la pragmatique que je suis se contente de se dire "Ah, c'est vrai, il y a des phénomènes inexplicables dans la vie". Mais elles ne sont pas non plus assez déjantées pour satisfaire la lectrice de fantastique. Bref, j'aurais aimé que l'auteur se branche. Il écrit du policier ou pas?

Cette indécision a beaucoup gâché mon plaisir de lecture et je me suis rappelé que c'était ce mélange des genres qui m'avait fait me tenir loin de cet auteur pendant plusieurs années. Cependant, si vous êtes du genre à croire aux revenants et aux tables qui cognent et que vous ne connaissez pas encore Connoly, je vous le recommande chaudement.

(Lecture 2011 #10)

lundi 14 février 2011

Curieuse St-Valentin

Ce qui me frappe toujours avec la St-Valentin, c'est le fait que les célibataires y accordent beaucoup plus d'importance que les amoureux de longue date.

Les couples de longue date que je connais se foutent un peu de la St-Valentin. Certains vont s'offrir des fleurs, se faire un souper en amoureux, mais, en général, pour eux la St-Valentin c'est juste une journée de plus dans l'année... et leur couple n'aurait sans doute pas duré si longtemps s'ils avaient attendu le 14 février pour se prouver leur amour ou prendre du temps pour eux. 

Pour les célibataires par contre, quelle épreuve que la St-Valentin! Y'a des coeurs partout, le monde entier semble rire de votre célibat, tous vos amis en couple seront occupés ce soir-là... mais, heureusement, les bars organisent des soirées pour célibataires, vos amis célibataires préparent un souper de groupe, les sites de rencontre offrent des rabais... Bref, tout le monde s'arrange pour que vous vous sentiez bien esseulé, mais on offre de vous soutenir dans l'épreuve moyennant un peu d'argent...

En fait, j'ai l'impression que les seuls qui semblent vraiment fêter la St-Valentin à fond et dans la joie (et dans la dépense, mais bon...), ce sont les jeunes couples, ceux qui se rappellent encore de façon cuisante la déprime qu'ils ont ressenti ce jour-là pendant leurs années de célibat! lol!

Avez-vous la même impression? Est-ce que, pour vous, le festival des boîtes de chocolat en forme de coeur, c'est important ou pas?

samedi 12 février 2011

Création en cours!

J'ai terminé les dernières corrections sur le roman pendant la semaine.

En fait, c'est pas tout à fait vrai : j'attends la version finale d'une illlustration pour faire un petit ajustement au texte, parce que j'ai dit à Sybiline de dessiner un truc comme elle l'imaginait et que je retoucherais la description en conséquence... faut bien qu'elle s'amuse un peu elle aussi! ;)  Oh et il y aura sans doute encore une fournée de corrections de français, mais bon, les trucs majeurs sont terminés.

Enfin, bref, là, j'en suis à l'étape d'écrire du neuf... YESSSS! :)

Ça a l'air de rien, mais ça fait presque un an que je bosse essentiellement sur le roman. Je commençais à avoir hâte de passer à autre chose. D'écrire à nouveau du matériel brut, de me laisser aller dans un premier jet...

Ben c'est en fin de semaine que ça se passe. Mon café est en train de couler, je suis en pyjama, le rez-de-chaussée embaume, Bibitte est chargée... À l'attaque! :)

vendredi 11 février 2011

Bon à savoir

Bon à savoir : si vous vous pointez dans un événement organisé par votre futur éditeur et que votre roman est déjà annoncé, préparez-vous à devoir en parler!

Ce qui veut dire, en clair : assurez-vous d'avoir en tête la version « résumé en 30 secondes » et la version « résumé structuré de 2 minutes » de votre projet.

Ça va vous éviter de faire comme moi, à la soirée des Six Brumes, et d'avoir l'air d'un paquet de nerfs qui part dans toutes les directions avec son résumé, en parlant de la genèse de l'oeuvre plus que de son contenu et en omettant la partie fantastique, qui est celle en lien avec la ligne éditoriale de l'éditeur.

Pas vendeur! Lol!

Mais bon, c'était mon coup de pratique. C'était la première fois que j'avais à me présenter en avant d'une assemblée pour parler en tant qu'écrivain... et l'assemblée était composée de gens qui ont tout autant sinon plus droit à ce titre, ce qui n'a pas aidé à diminuer ma nervosité! Pour les prochaines fois, j'vais m'écrire des ptits textes d'avance! :p

jeudi 10 février 2011

Cartée

J'ai remarqué récemment un curieux phénomène...

Vous voyez, j'ai la même tête depuis mes treize ans à peu près. Et pas juste la tête, le reste aussi. Je portais du 36 D en secondaire 2. En secondaire 3, je pouvais acheter de la bière au dépanneur ou rentrer dans des bars sans faire sourciller qui que ce soit. La seule fois où, avant mes 18 ans, je me suis fait demander mes cartes, c'est parce que quelqu'un m'avait dénoncée.

Mais depuis que j'ai plus de 25 ans, on dirait que c'est le monde à l'envers! Dans les trois dernières années, je me suis fait carter 3 fois! 3 fois! C'est plus que pendant mon adolescence en entier!

La première explication qui m'est venue à l'esprit, c'est que depuis que j'ai arrêté la pilule l'an dernier, j'ai des poussées d'acné qui font plutôt juvénile... Sauf que je me suis fait demander mes cartes dans des occasions où je n'avais aucun bouton...

La dernière fois, je pense que j'ai enfin compris le phénomène! Je sortais dans un bar un samedi soir (pour voir un UFC sur écran géant, évidemment). Je portais mes bottes à talon (qui doivent bien avoir deux pouces de haut), un jean flatteur, un tshirt modestement décolleté, aucun maquillage et mes longs cheveux (qui n'ont jamais connu la teinture) étaient détachés. Autour de moi, les filles de tous âges arboraient des talons aiguilles de 3 pouces, des minijupes, des jeans qui leur faisaient une deuxième peau, des maquillages lourds, des manucures multicolores, des chevelures tout aussi chamarées et pas grand chose en fait de haut.

Franchement, je comprends le bouncer (probablement plus jeune que moi) de m'avoir demandé mes cartes. J'étais attriquée comme une fille qui n'a jamais vu l'intérieur d'un bar de sa vie! lol!

Morale de cette histoire : les filles, pour avoir l'air plus jeune que votre âge, arrêtez tout effort!

mercredi 9 février 2011

Brins d'éternité - #28

La couverture de Martin Pelletier est à souligner. Je sais qu'on y perd un peu les noms des auteurs, mais le dessin lui-même est de toute beauté. Je sais pas pour vous, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer un monde où on risquait de croiser une bête semblable... Et voilà, j'étais partie dans les mondes de la fiction pure avant même d'ouvrir le numéro! Pas mal quand même! ;)

Ensuite, je me suis mise à lire...

Le vieil homme et la Lune de Valérie Larouche constitutait une belle entrée en matière. Un vieil homme y raconte à ses petits enfants des histoires de la Lune. La technique d'écriture bien maîtrisée, mais le récit semble un peu confus, jusqu'à ce qu'on comprenne avec la finale que la confusion était volontaire.

Confidences de Pat Isabelle donne pour sa part la parole à un robot industriel qui a développé une certaine méfiance envers... je n'en dis pas plus. Il aurait fallu un peu plus de contexte pour bien apprécier la finale je crois, mais c'est quand même très intéressant.

Premier Acte de Jean-Pierre Laigle ne m'a pas fait une grande impression. Bien écrit, mais les théories du complot me laissent déjà froide d'habitude, alors quand on les souffle aux stéroïdes fantastiques ou science-fantastique, je décroche tout à fait. Heureusement, c'était court.

Home, sweet home de Claude Bolduc est un pur délice :  un choc culturel sauce SF raconté avec la fluidité habituelle de l'auteur. Et, tiens donc, après avoir lu Entre les bras des amants réunis du même auteur, on dirait qu'une thématique se dégage. Claude aurait-il récemment découvert les joies d'être propriétaire?

L'âme soeur de Martin Lessard décrit les effets d'un artefact d'origine extra-terrestre sur le comportement humain. Le tout me plaisait bien, jusqu'à la finale où il flotte des relents de sexisme qui m'ont franchement dérangée. Quand un auteur met dans la bouche d'une entité omnisciente que l'intellect des femmes est plus modéré que celui des hommes, ça peut être juste pour servir son histoire... mais la lectrice risque de se poser des questions, surtout si ça conclut le récit. Bref, impression finale de SF très gender-oriented typique des années 70-80.

La troisième dimension de Romain Lucazeau m'a ensuite remise de bonne humeur. Imaginez une variation sur Les fourmis de Bernard Werber croisées avec un Michael Crichton. Une belle trouvaille, bien racontée, avec une fin qui nous laisse nous inquiéter un peu pour les personnages. Bravo! :)

Seidhr de Marie-Claude Bourjon a le mérite d'être court. Pour le reste, ayant été formée à l'école de "une pensée claire s'exprime clairement", je n'arrive pas à apprécier les récits aussi oniriques/poétiques. J'ai juste envie d'agripper l'auteur et de le secouer en lui hurlant "KOSSÉ QUE TU RACONTES EXACTEMENT?!?". Bref, pas mon truc. Point positif : c'est court!

Mécanique de ta disparition de Thomas Geha est bien écrit, bien construit, relativement original dans son propos... mais froid. On ne croit pas du tout au procédé voulant que cette histoire est une lettre écrite à son amoureuse disparue. Je suppose qu'il y a toute une dimension symbolique à voir là-dedans, avec la femme qui disparaît dans une rue laissée à l'abandon, mais je n'ai pas particulièrement envie de la chercher. En bref : bof.

Les fictions sont suivies de deux articles qui discutent de la SF. Je retiens du premier (de Lilia Kessens) que les écrivains Français de l'imaginaire commencent à s'intéresser à l'histoire plus qu'au style. Tant qu'à moi, y'était temps. Quand ils en seront rendus à penser au lecteur, je me mettrai sans doute à lire les Français avec plus de plaisir. Je retiens du deuxième qu'il y a des essayistes que je ne lirai jamais avec plaisir.

Au final, un excellent numéro que j'ai eu l'impression de lire extrêmement rapidement. Je crois qu'il faut en blâmer la qualité des textes! :)

(Lecture 2011 #9)

Pssst! Y'a une partie de la gang des artisans de Brins d'Éternité qui seront à la soirée des Six Brumes ce soir. J'y serai aussi (avec Vincent! événement rarissime puisqu'il est pantouflard comme pas un!). C'est un rendez-vous! :)

mardi 8 février 2011

Stephen King et la méthode de l'archéologie

Dans On writing (dont j'ai parlé ici), King parle de sa méthode pour créer les histoires : la méthode de l'archéologie. Pour lui, nous dit-il, les histoires sont en effet des "vestiges" ou "fossiles" qui existent déjà, entièrement formés, quelque part dans son esprit. Lorsqu'il eu une idée, il aperçoit tout simplement un bout de ce vestige qui dépasse. Son boulot est ensuite de le dégager, de l'extraire sans le casser.

Il compare les plans agressifs au fait d'essayer de sortir un fossile de terre avec un marteau piqueur. Il nous suggère donc de s'en tenir loin.

La beauté de l'explication de King, c'est qu'on peut la comprendre de plusieurs façons. Les plus portés à la métaphysique vont comprendre que les histoires sont des trucs complètement formés qui ont une existence indépendantes, que les histoires nous arrivent "de quelque part" et qu'il suffit d'écrire au fil de la plume pour les faire surgir.

Étant donné ma formation, qui comprenait des cours d'archéologie, le parallèle me pousse dans une autre direction d'interprétation. Vous voyez, en archéologie, lorsque vous découvrez véritablement la pointe émergente d'un vestige, vous ne vous mettez pas à creuser immédiatement. Vous essayez d'abord de comprendre ce que vous avez découvert. Un mur? Un dôme? Une habitation? En terme de littérature, vous commencez à circonscrire votre idée : ça semble être du policier, il y aura quatre personnages importants...

Armés de vos estimations, vous commencez à creuser, avec précaution, d'un coup que vous vous seriez trompés et que vous auriez pris un temple pour une hutte. En littérature, vous essayez de préciser votre histoire, de voir dans quelle direction elle va...

Et c'est là le moment important : c'est en creusant pour dégager le vestige, que vous le fassiez au fil de la plume ou à l'aide d'un plan, que vous allez voir si vous vous êtes trompés ou pas... si le bout du vestige qui pointait ne rejoignait pas deux ou trois autres pointes émergentes que vous aviez déjà découvertes sans essayer de les dégager (ou en essayant, mais mal)... si votre histoire policière n'est pas plutôt du fantastique...

Que vous croyiez que l'histoire est une construction de votre esprit ou un cadeau des muses, d'une façon ou d'une autre la technique de l'archéologie insiste sur un point : vous devez tenter de comprendre la forme de l'histoire et non pas lui en imprimer une. Il faut extraire le vestige de terre sans le casser en morceaux et sans le peindre en rouge pour essayer de le rendre plus joli.

L'analogie vaut la peine d'être gardée en mémoire! :)

lundi 7 février 2011

Courir après le diable de David Fulmer

Quand on lit beaucoup de romans policiers, on finit par avoir l'impression qu'il n'existe que trois villes aux États-Unis : New-York, Los Angeles et la mautadine de Nouvelle-Orléans (qui, depuis Anne Rice, a aussi envahit les romans fantastiques).

Aussi, quand j'ai commencé à lire le résumé de Courir après le diable, j'ai grimacé. Les deux premiers mots étaient : "La Nouvelle-Orléans".

Puis j'ai continué à lire : "1907". Le sang de l'historienne n'a fait qu'un tour : sud des États-Unis, beau milieu de l'époque de la ségrégation raciale, vestiges de l'esclavage, vaudou, jazz, populations métissées... La suite du résumé a rajouté une couche de sordide à l'époque qui m'était venue en tête : "Une vague de crimes s'abat sur le quartier [des prostituées]; à chaque fois, une rose noire signe le meurtre. Créole dans une ville où ce fait ne joue pas en sa faveur, mais protégé [par l'homme qui règne sur le quartier], le détective Valentin St-Cyr s'attaque à l'affaire".

J'étais alléchée, c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai plongé dans le roman et je me suis régalée des descriptions des lieux, des moeurs de l'époque. Je me suis laissée emportée ailleurs, dans un recoin fort sombre, mais extrêmement riche en tensions romanesques de l'histoire américaine.

Et puis... et puis j'ai commencé à m'ennuyer. Le livre a tellement d'ambiance qu'elle suffit à accrocher le lecteur pendant la première moitié du récit et les personnages sont suffisamment sympathique pour qu'on décide de les suivre encore un peu quand l'ambiance commence à devenir connue, mais l'intrigue manque de souffle. Or, il s'agit d'un roman policier, bordel, l'intrigue haletante, c'est un peu la condition sine qua non du genre! On est supposés soupçonner plusieurs personnes, s'en faire un peu pour le détective qui prend des risques, voir venir les coups un peu avant les personnages, histoire de s'inquiéter de leur sort...

Or, dans Courir après le diable, rien de tout ça. Les soupçons s'éparpillent, l'enquête suit un cours sans cesse interrompu, le détective a un peu laissé tomber l'affaire... et puis il la résoud, en sortant le coupable de son chapeau et avec une explication assez emberlificotée, merci. Déception. Autant je déteste arriver à deviner le coupable 300 pages avant le détective, autant j'haïs me faire servir un coupable que rien, mais rien du tout n'annonçait.

Enfin, le bouquin est quand même à lire, pour l'ambiance.

(Lecture 2011 #8)

dimanche 6 février 2011

UFC 126 : Je commence à trop bien prévoir

Ouin, ben, je pense que je commence à trop bien prévoir les résultats des UFC. Ils sont de moins en moins suprenants.

Cette fois-ci, on avait droit à trois combats fort intéressant : Jones vs Bader (deux lutteurs mi-lourds), Griffin vs Franklin (deux vétérans mi-lourds) et Silva vs Belfort (pour la ceinture des moyens, détenue par Silva).

Je m'étais dit que Jones avait pas grand chance de perdre, sauf si Bader arrivait à le contrôler au sol, que Griffin gagnerait sûrement s'il amenait Franklin au sol et que l'affrontement Silva/Belfort serait court. Je donnais une mince chance à Belfort, car il a prouvé par le passé qu'il peut frapper à la vitesse de l'éclair, mais je ne croyais pas vraiment qu'il pourrait ravir la ceinture à Silva.

Résultats? Jones a gagné parce que Bader n'a pas pu le contrôler au sol, Griffin a amené Franklin au sol et gagné, Silva a mis Belfort KO dans le premier round avec un superbe coup de pied.

Pour le KO par contre, je donne moins de crédit à Silva que je ne blâme Belfort : pour avoir vu beaucoup de combat de Silva, je savais que c'était un coup de pied qu'il essaie souvent. C'est aussi un coup de pied fréquent au taekwondo. Quand votre adversaire amorce ce coup de pied, vous ne pouvez pas savoir s'il va viser le corps ou la tête. La méthode normale pour le contrer c'est donc de contracter les abdos et de tenir la garde haute, parce que vous préférez le recevoir dans les abdos et le bloquer s'il vise la tête que de tenir votre garde à mi-chemin entre les deux cibles en espérant le bloquer au vol et risquer de recevoir le pied dans les dents... Ah, ou mieux encore : restez pas devant!!! Comment se tenait Belfort quand Silva a parti son coup de pied? Avec une jolie garde bien largement ouverte, un peu plus bas que le menton. Bonne nuit Belfort!

La victoire de Silva relance l'éternel débat à savoir qui, entre lui et Georges St-Pierre, est le meilleur combattant livre pour livre de la planète. Je dois dire que, entre les deux, ma préférence côté style va à Silva : quand il veut bien se battre, il est magnifique. Comme disent les commentateurs : on dirait qu'il sort de "Matrix". Tout simplement hallucinant! Par contre, ma préférence côté attitude est nettement pour St-Pierre : il n'a jamais humilié ses adversaires et il se bat pendant tous les rounds, même une fois qu'il est sûr de gagner.

Heureusement, la UFC nous promet un combat entre les deux champions pour 2012. (Juste d'y penser, j'en ai des frissons d'excitation! lol!) Ça devrait régler la question!

samedi 5 février 2011

Allez, avouez!

Samedi.

Pas de courriel.

Pas de nouveaux commentaires sur mon message de vendredi.

Pas beaucoup d'activité sur les blogues de mon blogroll (pourtant, il est long).

Coudonc, va falloir que je travaille...

Allez, avouez, vous êtes de mèche avec mon éditeur, hein? ;)

Addendum
Entk, il va être content : J'AI FINI!!!! :) Il me reste juste à abuser de la générosité d'Isa pour être sûre que mes changements font du sens et hop! chez l'éditeur le manuscrit! À moi les NOUVELLES CRÉATIONS! :)  (à coup de 1000 mots pour commencer... ;)

vendredi 4 février 2011

Je travaille

Dimanche passé, v'là le téléphone qui sonne. C'est assez rare chez nous, alors je réponds.

- Allo ma grande! C'est grand-maman!

Merde. La précision était inutile : du haut de ses quatre pieds dix pouces (mettons huit pouces parce qu'elle a refoulé avec l'âge), ma grand-maman est la seule personne au monde à m'appeler "sa grande". Là je sais que j'ai un problème : ma grand-maman est un petit bout de femme adorable et dynamique (j'ai l'impression que je risque de lui ressembler beaucoup dans 60 ans... en trois à cinq pouces plus grande), mais quand elle vous a au bout du fil, c'est pour deux heures, minimum, à moins que vous ayez une maudite bonne excuse.

Après l'avoir saluée, l'avoir écoutée me donner les nouvelles abrégées de toute la famille, proche comme éloignée, j'essaie de l'interrompre avant qu'elle entre dans les détails (ma grand-maman, c'est comme un bullerin de nouvelles : vous avez le résumé des faits importants au début, mais si vous zappez pas, ensuite vous êtes pris avec la description des détails pathétiques en long et en large).

- Heu, grand-maman, ça me fait plaisir de te parler...

Menteuse!

- ... mais là faut que je...

Et là j'essaie de réfléchir rapidement. La semaine passée je lui ai fait le coup du ménage. La fois d'avant, celui du souper sur le feu. Là elle a pas pris de chance, il est deux heures de l'après-midi.

- ... faut que j'écrive.

Je réalise en le disant que ce motif, quoique tout à fait véridique, ne sera pas jugé suffisant pour écourter la conversation.

- Oh, je te parlerai pas longtemps d'abord. Tu savais-tu que ton oncle...

Et c'est parti. Elle cancanne avec entrain, faut lui donner ça. Pas moyen de placer un mot. Au bout d'une demi-heure (après avoir changé le téléphone deux fois d'oreille parce que je finis par engourdir), j'arrive finalement à interrompre à nouveau le flot de la saga familiale.

- Écoute, c'est pas que c'est pas intéressant...

En fait, non, ce l'est pas, justement : la majorité de ce côté-là de ma famille se fout de moi et je le leur rends bien. Je dois trouver les mots pour me libérer, pour retourner à mon clavier, pour finir enfin mon roman... Et là, j'ai une illumination!

- ... mais faut vraiment que je travaille.

- Oh! Ton écriture, c'est du travail?

- Ben oui.

Je serai payée pour, un jour, donc c'est du travail, non?

- Ah ben, je savais pas, ma grande! Je vas te laisser. Tu viendras souper, là, avec ton grand, un moment donné.

- Oui, oui, grand-maman.

Et là, elle a raccroché. Comme ça. Pas de dernier conseil. Pas d'interminables au revoir. Pas de "dernière affaire qu'il faut que je te conte".

Ok, c'est noté. Dorénavant, pour le reste du monde (sauf vous) j'écris plus : je travaille. ;)

jeudi 3 février 2011

Scène de bureau (2)

Tout ressemblance avec des personnes ou des situations réelles est clairement intentionnelle, mais quand même fictive! :p

Secrétaire 1 (distraitement) : Pis, c'était comment la formation sur Open Office?

Secrétaire 2 (enthousiaste) : Pas pire pantoute. Y'a vraiment des fonctionnalités intéressantes avec Open Office. On va avoir des problèmes de compatibilité au début, mais j'suis sûre qu'on va être capables de s'arranger. Va juste falloir prendre l'habitude de...

Secrétaire 1 (qui n'a pas écouté la réponse) : Coudonc! Ça marche pas! Comment on fait déjà pour imprimer recto-verso?

(Secrétaire 2 explique le procédé à Secrétaire 1. Cela doit prendre 5 secondes au maximum.)

Secrétaire 1 : Bon, ça marche là. Maudite affaire compliquée! Facque tu disais quoi à propos de Open Office?

Secrétaire 2 (avec un soupir) : C'est dur à utiliser, t'as pas idée.

mercredi 2 février 2011

Écrivain, mémoire d'un métier de Stephen King

Il existe énormément de livres sur l'écriture. Ils se classent, je crois, en deux catégories : les livres de technique et les livres d'expérience. Dans les livres de technique, on nous enseigne les types de narrateur, l'art de faire passer de l'information sans abrutir le lecteur, la manière de ponctuer un dialogue. Dans les livres d'expérience, un écrivain nous parle de sa méthode à lui. Il tente de nous donner deux-trois conseils, mais surtout de nous expliquer ce qui marche pour lui et pourquoi.

Comment écrire des histoires d'Élisabeth Vonarburg est un livre de technique : instructif mais froid et un peu indigeste. Écrivain, mémoire d'un métier (ou plutôt On writing, puisque je l'ai lu en anglais) de Stephen King est à l'autre bout du spectre. C'est un livre très personnel, où King nous raconte surtout sa propre histoire... et où, mine de rien, si vous avez lu beaucoup de ses romans, vous apprendrez la manière de puiser dans votre expérience pour enrichir un texte et lui donner l'air vrai.

J'ai adoré ma lecture! Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai eu aussi envie de souligner des passages dans un bouquin. :)

Oubliez les discussions interminables sur l'importance du plan. Plan ou pas, King nous dit en gros de trouver la méthode qui nous plaît et de nous y tenir. Fait curieux : il se présente lui-même comme quelqu'un qui écrit sans plan, mais j'ai l'impression qu'il nous ment (ou qu'il se ment à lui-même, comme ma chère Isa, qui n'écrit pas de plan, mais des "résumés"). Parce qu'à plusieurs reprises, King mentionne des notes préparatoires 

Oubliez aussi les notions de technique de base. King se contente de nous dire d'apprendre la grammaire et d'économiser les adverbes. Bref, si vous avez besoin de conseils au niveau de la formulation de vos phrases ou de la cohérence des temps de verbe, ce livre-là n'est pas pour vous.

Cependant, si vous en êtes à l'étape de votre démarche littéraire où vous vous interrogez sur la symbolique, sur les thèmes, sur l'art de retravailler votre texte, sur la manière d'exploiter votre vécu, hé bien je crois que ce livre est celui qu'il vous faut. King ne donne pas de réponses toutes faites, mais avec ses romans dans une mains et ses réflexions dans l'autre, vous devriez arriver à trouver vos propres réponses... ou au moins à commencer à vous poser les bonnes questions.

Moi, en tout cas, je crois qu'il va beaucoup m'aider! :)

(Lecture 2011 #7)

mardi 1 février 2011

Ru de Kim Thuy

J'ai probablement pas besoin de vous dire de quoi ce livre parle. Tout le monde, je crois, a entendu parler de cette vietnamienne, survivante des boatpeople immigrée au Québec, qui a raflé tous les prix littéraires de l'année en racontant ses souvenirs de réfugiée.

Tout le monde a parlé de la finesse de son écriture dépouillée, de l'émotion qui se dégage de ses confidences. Le texte est éclaté, se déplaçant entre le Vietnam et le Québec, entre l'enfance et l'âge adulte, entre le rire et les larmes, tout en gardant une cohérence, un certain fil conducteur. Petit à petit, le passé et le présent de l'héroïne nous sont dévoilés. Et l'héroïne, on le devine, n'est pas tout à fait l'auteur, bien qu'elle en soit très proche. Certains se sont sentis perdus dans cette structure éclatée, mais c'est qu'il faut se laisser porter sur les mots, comme on se laisserait porter par une conversation, sans se demander où cela va nous mener.

Le livre a donc été encensé sur toutes les tribunes, mais il y a un détail que personne ne semble avoir soulevé. Le ton du récit, ce ton de la confidence, jamais larmoyant ni tout à fait rieur, pas le ton du journal intime, ni celui de la tribune publique, ce ton de qui écrit avec une certaine pudeur, en se disant que cela pourrait être lu, mais qui se livre tout de même beaucoup, parce que ce n'est pas certains qu'il sera lu, ce ton éclaté, cette série d'instannés de la vie... ce ton, c'est une voix qui nous est bien connue, à présent.

Car c'est le ton du blogue que j'ai vu dans Ru. Le ton des meilleurs blogues. Ceux où on a envie de revenir, jour après jour. Dommage que le livre, lui, se termine aussi vite.

(Lecture 2011 #6)