lundi 29 août 2022

Densification et vie de famille

Alors que je travaille dans le coin du salon qui me sert de bureau, des écouteurs sur les oreilles, et que ma fille regarde la télé à deux pas de moi (elle aussi avec des écouteurs), permettez-moi une réflexion plus urbanistique que littéraire... 

(En fait, je m'excuse surtout pour d'éventuels nouveaux venus sur le blogue, les autres étant habitués que j'y jacasse de sujets d'actualité.)

Voyez-vous, on parle beaucoup de l'importance de densifier les villes ces temps-ci. Des bienfaits pour l'écologie et pour la qualité de vie des gens.

Malheureusement, ce deuxième aspect n'est pas souvent cru. On voit beaucoup de commentaire comme "je ne veux pas vivre dans une tour" (voire "dans une cage à lapin") ou "on va pas s'empiler les uns sur les autres pour faire plaisir aux urbanistes" (vous préférez attendre sur les routes pour faire plaisir aux vendeurs de char?) et mon préféré "c'est joli vivre dans petit quand on est célibataire, mais avec une famille ça prend une cour". 

J'aimerais ça vous en parler quelques minutes, de cette idée (très privilégiée) qu'élever une famille ça prend une cour (comme si y'avait pas plein de gens qui avaient des enfants dans des logements!). Parce que, voyez-vous, j'ai déjà pensé de même moi aussi. J'ai grandi dans une maison de banlieue avec cour et sous-sol. Puis j'ai passé mes années d'étudiantes dans un trois et demi pourri en demi-sous-sol avec pas de cour pis des voisins bruyants. Je m'étais dit que jamais plus je ne vivrais avec des voisins au-dessus ou à côté. 

Je me suis acheté une grosse maison : quatre chambres, trois salles de bain, un sous-sol, une cour... J'ai eu ma fille. J'ai eu des dégâts d'eau. J'ai passé des fins de semaine à entretenir le terrain. À faire le ménage. À peindre des murs. Changer des toilettes vieillissantes. À magasiner le déneigeur, le tondeur de gazon, l'installateur pour la fenêtre à changer ici puis là... À envisager d'installer une piscine dans la cour, mais à reculer devant les coûts et les tâches que ça ajouterait... Chaque fois que je voulais sortir jouer dans ma cour avec ma fille, j'étais confrontée à une tâche ou une autre qui était à faire ou n'était pas faite ou alors au fait qu'il y avait pas de balançoire ou de banc ou d'autres équipements pour elle, parce qu'on avait jamais le temps ou le budget ou juste l'énergie de s'en occuper...

Et puis, j'ai divorcé. Je n'avais plus les moyens d'avoir une maison. De toute manière, j'en avais ras-le-bol de l'entretien que ça exigeait.

Alors je me suis magasiné un condo. Récent ou bien entretenu. Bien situé. Bien insonorisé. Géré par une firme externe (c'est plus cher, mais je ne voulais pas avoir à négocier avec mes voisins quand les fenêtres seraient à changer). Exposé au sud parce que je voulais de la lumière. J'ai pas pris le plus grand ou le plus cher, mais vraiment celui qui allait le mieux avec mes critères. 

Et j'ai aménagé avec ma puce dans mon condo actuel, un rez-de-chaussée avec une grande terrasse, et une piscine, et des parcs partout autour. Mon chum est venu nous rejoindre... Pis mon seul regret c'est de ne pas avoir vécu ça avant! Un condo, c'est pas comme un appartement. À moins de tomber sur un citron, c'est mieux insonorisé. Et c'est chez nous! On l'améliore à notre goût!

Ok, pendant le quinze minutes de rush du matin (ou quand l'un de nous pogne la covid), j'aimerais bien avoir une salle de bain supplémentaire. Mais c'est tout. (Pis ça existe les condos avec deux salles de bain, j'avais juste pas pensé à mettre ça dans mes critères). 

Le reste du temps, on a toute la place qu'il nous faut. Faire le ménage ou l'entretien du condo, c'est trente minutes par semaine. Ça laisse beaucoup de temps pour aller au parc, profiter de la piscine, lire, relaxer... Je suis beaucoup plus souvent dehors depuis que je vis dans plus petit et c'est bien meilleur pour ma santé physique et mentale. Et comme j'avais magasiné mon quartier, je suis bien placée pour faire mes courses sans voiture, ainsi que pour accéder au transport en commun. 

Est-ce qu'il y a eu des jours de pluie ou de tempête de neige où on ne pouvait pas sortir et où je voulais hurler parce que ma puce aurait marché au plafond si elle l'avait pu? Ben oui. Est-ce que j'ai eu le réflexe de me dire "Ah, si seulement j'avais encore un sous-sol?" Ben oui. Mais en toute honnêteté, des journées de même ça arrivait aussi quand on avait un sous-sol! 

Bref, ça se fait élever une famille (ou entk, un enfant) dans un condo. J'ai même l'impression que c'est plus facile que dans une maison, parce qu'on a plus de temps à y consacrer. Et en allant au parc plutôt que dans ma cour, y'a plus de chance que ma fille tombe sur une amie avec qui jouer!

Oui, ça demande des aménagements. Le principal, selon moi : des écouteurs (voir le paragraphe d'introduction). Pour tout le monde. Pis une manière d'en brancher deux paires dans la télé pour pouvoir écouter la télé en amoureux quand les enfants dorment (ma solution low tech, c'est un looooooong fil audio pis un diviseur qui m'a coûté deux piasses, mais y'a aussi des coûteux bidules sans fil qui permettent la même affaire). Parce qu'avoir notre intimité, c'est souvent beaucoup plus une question de quiétude que d'espace. Une gestion raisonnée des possessions matérielles, ça aide aussi. (Je ne fais pas de ski? Pourquoi je les garderais alors? J'ai lu ce livre et je ne le relirai pas? Passons au suivant.)

En plus, vu l'état de la planète et du marché immobilier, on est ptêt mieux d'habituer tout de suite nos enfants à la densification, à la gestion serrée des ressources et à l'appréciation des aménagements communs. Sinon, le choc sera bien pire pour eux. 

lundi 22 août 2022

J'ai survécu à l'été

Ma puce retourne à l'école la semaine prochaine ce qui signifie que... 

J'ai survécu à l'été! Fiou!

J'ai rencontré mes dates de tombée, réussi à prendre du temps pour m'amuser avec ma cocotte (principalement dans la piscine, ce qui m'a dotée d'un bronzage comme j'en ai rarement eu, moi qui a plutôt tendance à brûler et ne fréquente donc le soleil que couverte de crème FPS 60), renoué avec le yoga matinal (nécessaire pour affronter la conciliation travail/famille) et même passé un moment ou deux à relaxer en compagnie de mon amoureux (gracieuseté de ma petite soeur ou du camp de jour ou de soupers très très tardifs). Ma puce et mon amoureux développant leurs liens et complicités, je ne suis plus vraiment monoparentale au quotidien, même si je reste la seule responsable officielle. 

Côté travail, mon été fut occupé, car mon automne le sera encore davantage : publication du prix Solaris, publication de mon roman policier chez Alire (c'est donc un retour dans les salons du livre!), publication dans un recueil des Six Brumes (la prévente est lancée, c'est par ici), autre publication dans un numéro spécial de Solaris... et direction littéraire d'un quatrième roman de VLB Imaginaire, qui sera sur les tablettes en février prochain! Ah et puis, comme d'habitude, quelques ateliers et animations à donner à travers tout ça! 

Après des années à me demander si j'aurais un jour assez de contrat pour vivre de mes activités littéraires, me voilà un point où je ne dirais pas non à un ralentissement, histoire de pouvoir souffler... Mais bon, faudrait que je sois certaine que le ralentissement est temporaire, sinon je stresserais pour mourir!

Ah, le paradoxe du travail autonome!

Enfin, j'espère que vous avez passé un bel été aussi! Et qu'on se croisera en salons!

vendredi 5 août 2022

Dévoilement de couverture

 Présentement, j'oscille entre deux états : "Mes dieux, j'y crois pas, je vais publier chez ALIRE!!!" et "Ok, calme-toi, c'est une super maison d'édition, mais c'est pas ton premier roman"...

Et puis arrive la page couverture...

Tant pis pour la retenue! La jeune lectrice en moi, celle qui était plus vite que son ombre pour repérer le dernier Alire sur un rayon de librairie, fait des backflips de joie depuis ce matin!

Ça changera sans doute pas ma vie, mais... Mes dieux, j'y crois pas, je publie chez Alire!!!!!

Pis la couverture (de François Vaillancourt) est géniale!