lundi 4 mai 2020

L'école et la logique

Habitant dans la grande région de Montréal (en Montérérie plus précisément, cinquième région la plus touchée), l'école reprendra le 19 mai pour ma puce... si Vincent et moi faisons le choix de l'y envoyer.

Au chapitre des raisons en faveur, il y a :
- un peu de contacts sociaux avec des enfants de son âge (elle a joué dans un parc à la cachette avec des fillettes en fin de semaine, en respectant bien le 2 mètres, et elle riait comme je ne l'avais pas entendue rire depuis 6 semaines)
 - le fait de revoir sa professeure (qui m'a confirmé qu'elle serait là et que ma puce, qui a vécu assez de changement cette année, serait dans son groupe)
 - lui faire reprendre une discipline de travail (parce qu'à la maison, la motivation est en baisse)
- et m'offrir un répit post-déménagement (alors que le condo sera en travaux).

Au chapitre des arguments contre un retour en classe :
- les risques pour la santé (qu'on nous dit négligeables pour elle, mais moi et Vincent? si on risque de pogner le virus tôt ou tard, vaut-il mieux prendre le risque pendant que les hôpitaux ont encore de la place ou espérer être épargnés d'ici à ce qu'il y ait des traitements...)
- le danger de la dégoûter de l'école (rester toujours à 2 mètres des amis? pas d'éducation physique? toute la journée dans le même local? ouille! sauf que ce sera pas mieux en septembre...)
- le fait que je ne suis pas obligée de l'envoyer (ma carrière s'est déjà pété la gueule avec le confinement, alors une couple de mois de plus ou de moins rendue là... mais étant monoparentale à présent, je ne peux pas me permettre de ne pas avoir de revenus...)
- et l'idée que si je repousse, ça m'évite de devoir attendre la fin des classes, plus quatorze jours de quarantaine pour revoir mon amoureux (mais ça c'est mes priorités à moi, à ne pas mélanger avec les besoins de ma puce...).

Selon le gouvernement, j'ai pas assez de jugement pour savoir si je peux aller visiter des gens, on me donnera une amende si on m'y prend, mais je devrais être capable de décider d'envoyer ou pas ma fille à l'école. O.o Savez-vous quoi? Tant qu'à me faire infantiliser, j'apprécierais que la job soit faite jusqu'au bout.

Complètement perdue, j'ai demandé à ma puce ce qu'elle en pensait. Voulait-elle retourner à l'école voir des amis - de loin - et leur parler?

"J'aimerais mieux voir juste une amie. Si elle est pas malade, elle pourrait venir jouer à la maison et on ferait de l'école ensemble."

Quand même ton enfant de 5 ans trouve que la solution logique fait pas partie des choix de réponse, ça va mal. :(

On doit se décider d'ici dimanche. Joie.

4 commentaires:

Prospéryne a dit…

J'ai presque l'impression que c'est un choix damn if you do, damn if you don't...

Bon courage dans vos réflexions...

Gen a dit…

@Prospéryne : Oui, c'est pas mal comme ça que je le ressens. :'(

Mario Tessier a dit…

Bonjour Geneviève,
J'ai l'impression que ta Puce a trouvé une solution bien supérieure à celle que le gouvernement suggère. Dommage que personne n'écoute les enfants...

Gen a dit…

@Mario : c'est ce que je me dis aussi! Alterner l'école à la maison une semaine sur deux avec d'autres parents,me semble que ça irait tellement mieux!!!