Répondant à l'appel de nos instances gouvernementales, je me suis adaptée et mise, comme tous les artistes, en mode virtuel. Animations scolaires virtuelles, ateliers virtuels, table-rondes virtuelles, réunions de travail virtuelles...
Teams, Zoom, Messenger, Slack, parfois le téléphone, tous les moyens sont bons.
Mon laptop conçu pour faire du traitement de texte souffre et gèle et lag, mais bon, j'arrive à donner des performances minimales.
Et c'est là qu'une amie qui fait du télétravail pour sa job de bureau m'a dit "Quand même, ça doit tellement te faciliter la vie et te sauver du temps de ne pas avoir à te déplacer".
Savez-vous quoi? Non, pantoute.
Lors d'une journée d'animation, congrès ou d'atelier normale, je me levais le matin, je me préparais (ça incluait de m'habiller un peu chic), puis je partais avec mon matériel et un livre. En chemin, je lisais dans le transport en commun, je me ramassais un café et un déjeuner, j'avais ptêt prévu un dîner avec des amis ou avec les profs de l'école, j'arrivais sur place en me sentant très "artiste les cheveux aux vents qui gagne sa vie avec ce qu'elle aime" et je livrais ma journée de travail. Puis je rentrais chez moi, le coeur léger, le corps fatigué, mais inspirée par les échanges, les questions. Je lisais encore un peu dans l'autobus de retour, ça me faisait une transition vers chez moi et j'arrivais, prête à reprendre ma vie domestique.
Maintenant... maintenant c'est très différent.
Le matin, je dois me préparer... Je peux pas tellement m'habiller chic, ça fait un an que j'ai pas magasiné, tout mon linge est usé, mais bon, je prends un haut qui paraîtra bien sur un écran. Par contre, je dois ensuite préparer l'arrière-plan (mettre un paravent et/ou organiser les traîneries). Puis faut tester la technologie utilisée ce jour-là. Prévoir un back up au cas où. Faire mon déjeuner. Préparer ou manger un ou deux repas en pensant à ma présentation, en essayant de me préparer mentalement, tout en vaquant à mes tâches ménagères habituelles, à endosser mon statut d'écrivaine. Ensuite mon cellulaire sonne pour me rappeler que c'est l'heure, je démarre le truc, j'essaie de me sentir "dans l'ambiance", de créer des interactions. Ça manque de chaleur humaine et de spontanéité, c'est jamais parfaitement fluide, les échanges, retours et réactions sont moins nombreuses, ça plante parfois ou quelqu'un sonne à la porte... Ouf, enfin, c'est fini, on coupe le truc. Pas de transition, bang, on est de retour dans la domesticité qu'on n'a jamais quittée. J'me sens pas inspirée, j'suis juste fatiguée.
Mais c'est ça ou changer de métier alors... on continue.
En ayant hâte au vaccin.
(PS : C'est dans ces circonstances qu'on vient d'accomplir l'atelier court édition 2020. Ce fut amusant de constater que sur 8 textes proposés, on avait 6 huis clos!)
5 commentaires:
C'est vrai que l'énergie des interactions joyeuses et de la création collective était moins là, donc... CHRISTIE QUE J'AI HÂTE AU PROCHAIN EN VRAI! #manouvelled'enfindesemaine
J'ai ma première animation "en personne" depuis un an et demi cette semaine, et je ne peux te dire à quel point j'ai hâte! Alors qu'au contraire, je craint les 2-3 en virtuelles qui sont prévues à mon calendrier. Comme tu dis: vivement le vaccin!
@Prospéryne : Oui, on est tous à la veille de faire une chasse-galerie pour se retrouver en atelier! lololol! (Sauf que si on se retrouve en enfer au premier sacre, j'suis pas sûre que vous me voudrez dans le canot :P )
@Annie : Je suis déchirée, parce qu'avec la santé de mon chum, j'aurais peur en maudit d'aller faire des animations en personne. Mais j'suis tannée du virtuel. Donc... ouais, faut un vaccin.
Je me demande d'où vient l'allusion à la chasse-galerie et aux sacres dans ton commentaire ;)
@Prospéryne : j'sais ben pas, hein? ;)
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