vendredi 30 décembre 2022

Bilan et objectif

C'est l'heure des bilans, voyons donc, en 2022...

- on a commencé confinés
- mon ex a annulé une partie de son temps des Fêtes avec la puce
- j'ai été publiée en anglais
- le gouvernement s'est mis à faire semblant que la covid n'existait plus
- j'ai passé une semaine en animations en Gaspésie
- mon ex a décidé que voir sa fille un après-midi aux trois semaines ça lui suffisait
- j'ai gagné le prix Solaris!!! :)
- j'ai eu la covid (une chance que ça n'existe plus!)
- la broderie est devenue mon passe-temps
- j'ai pas eu de vacances d'été
- j'ai édité deux titres pour VLB et un autre que vous connaîtrez plus tard
- mon hommage à la Guerre des mondes est paru dans Solaris
- j'ai donné une tonne d'ateliers
- mon roman policier est enfin sorti!!! (et les critiques ont été bonnes)
- les salons ont repris
- j'ai souffert d'un urticaire mystérieux qui est pas encore fini
- j'ai été invitée à me joindre aux critiques de LQ
- ce fut mon année sans bourse la plus lucrative depuis que j'écris

Avez-vous dit "montagnes russes"? Moi qui avait la stabilité comme objectif, c'est raté! 

Je termine l'année complètement épuisée. Au moins, sur le plan familial, la stabilité est atteinte : la puce est avec moi 97% du temps. Pour le meilleur... et pour le pire! 

Objectif 2023 : tout ralentir, sauf l'écriture. Me concentrer sur l'écriture. Et sur ma santé.

À la vôtre! Bonne année!

mardi 20 décembre 2022

Mini-calendrier de l'Avent d'écriture

Ça fait des années que je me promets de faire un calendrier de l'Avent d'écriture pour tous mes ateliéristes... Évidemment, j'ai jamais le temps. 

Mais cette année, j'en ai trouvé un peu. Pas assez pour faire 24 jours, mais j'ai trouvé quelques pistes d'écriture intéressantes pour faire pratiquer diverses notions et pour occuper non pas les jours avant Noël (parce que les adultes qui ont des temps libres au début du mois de décembre sont plutôt rares), mais surtout pour meubler ces jours souvent plus calmes qui s'étirent entre le 26 et le 30... Ou entre le 2 et le 8... Bref, je propose et vous disposez!

Voici mes cinq suggestions : 

1. Cher Père Noël...
Pratiquez le narrateur en "je", mettez-vous à la place d'un enfant un peu naïf et écrivez au Père Noël pour lui demander un cadeau qui ne s'emballe pas. (Je dirais 200 mots environ)

2. Haiku de neige tombée
Attendez qu'il neige, ou regardez la bordée qu'on a reçue, et parlez-en dans un poème de style haïku (5/7/5 syllabes prononcées, rimes optionnelles). Lisez ceci pour plus d'explications sur les haïkus

3. Odeurs de Noël
Alors que le repas cuit ou que le sapin embaume, fermez les yeux, prenez le temps de vous laisser flotter sur les parfums et essayez ensuite de décrire les odeurs qui vous parviennent. Vous allez voir qu'on manque vite de mots, alors explorez métaphores et synonymes. (100 mots) 

4. Comment ____ en X étapes faciles
Expliquez-moi une tâche de Noël (monter un sapin, installer des décorations de Noël, faire une maison en pain d'épices) avec toutes les étapes réelles, incluant celles qui tournent mal. Exemple ici. Texte au vous. Nombre d'étapes et de mots, et degré de catastrophes, à votre discrétion. 

5. Conversation dans une autre pièce
Un personnage entend deux autres personnes discuter du cadeau qu'iel a reçu ou recevra, mais pour une raison ou une autre, iel ne peut pas aller les rejoindre, ni les voir. Narrateur focalisé sur le personnage qui entend, le reste sera des répliques de dialogues et des descriptions de sons. Amusez-vous avec la longueur, c'est ma dernière idée pour la saison! ;) 

Bonne écriture et, surtout, joyeuses Fêtes!

samedi 3 décembre 2022

De l'uchronie

Ma rencontre avec Solaris, je l'ai souvent mentionné, s'est faite par hasard : Daniel Sernine avait mentionné la revue dans un de ses romans jeunesses (il la faisait lire à un moniteur de camp de vacances), puis j'étais tombée sur le recueil "Escales sur Solaris" au hasard de ma bibliothèque municipale. J'avais douze ou treize ans, je ne sais plus trop. Mais je me souviens que je l'ai lu sur le sofa de la famille dont je gardais les enfants, une fois les petits couchés. 

Et dans ce recueil, il y avait "Le huitième registre" d'Alain Bergeron. Une nouvelle qui avait l'air, aux yeux de la passionnée d'Histoire que j'étais déjà, d'appartenir plutôt au genre historique qu'à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy... mais non, en cours de lecture il devenait claire qu'il ne s'agissait pas de l'Histoire que je connaissais. C'était... autre chose. Je crois que le mot "uchronie" était mentionné dans l'introduction. Il m'a fallu consulter bien des dictionnaires avant de tomber sur un qui m'expliquerait qu'il s'agissait d'un "récit d'évènements fictifs à partir d'un point de départ historique".

J'avais déjà lu de la science-fiction, du fantastique, de la fantasy et j'aimais bien... mais ce qui m'a fait tomber en amour avec les genres de l'imaginaire, ce qui m'a poussée à rechercher les Solaris, à rêver d'écrire dans ses pages, ce fut cette première uchronie. Ensuite j'ai découvert Guy Gavriel Kay and the rest is uchronie. 

Cependant, même si je dévorais les histoires alternatives depuis mon adolescence, même si je me développais comme écrivaine, je restais paralysée à l'idée d'essayer de créer une uchronie. J'avais l'impression que ma formation d'historienne me nuisait. L'Histoire est pour moi une telle toile de causes et d'effets imbriqués, de continuités et de changements interreliés, je ne voyais pas sur quel fil tirer pour désemberlificoter tout ça, glisser un changement et quoi imaginer à partir de celui-ci... Un point de divergence majeur et ancien mènerait à une société n'ayant aucune parenté avec la nôtre, un point trop récent servirait peu, un aspect trop obscur dérouterait les lecteurs, je ne voulais surtout pas m'approcher des guerres mondiales...

Puis est arrivée l'invitation à participer au numéro spécial "125e anniversaire de la Guerre des mondes" de Solaris. J'ai commencé par essayer d'écrire une Guerre des mondes qui se produirait de nos jours, mais passerait pour une fake news... ça n'allait pas, je tournais en rond, je tâtonnais...

Et puis, je me suis dit "et si les événements du bouquin avaient vraiment eu lieu, si on avait vraiment été attaqués à les Martiens en 1897, où en serait-on 125 ans plus tard?" À partir de là, mes réflexes d'historienne sont venus à mon aide : j'ai pris la société britannique contemporaine de Wells, j'ai examiné ses travers, ses réactions devant l'adversité, j'ai ajouté les changements issus de l'invasion martienne, transformé notre aveuglement actuel devant les changements climatiques en un autre déni rassurant, emprunté les visages et les noms de certains de mes compagnons d'étude, imaginé - avec l'aide de Luc - un Montréal demeuré très anglophone... et voilà : j'avais écrit ma première uchronie. 

J'y ai pris un plaisir fou. Ce ne sera sûrement pas la dernière!

En attendant, si vous ne l'avez pas lue, c'est dans le dernier Solaris! ;) 



lundi 7 novembre 2022

Salon du livre de Montréal, puis ralentissement

Comme chaque année, après une belle récolte de citrouilles, je constate que le salon du livre de Montréal approche à grands pas! Et j'ai hâte! Mon horaire de dédicaces sera chargé (vous pouvez le consulter ici), partagé entre mes trois éditeurs : Alire, les Six Brumes... et KO/Phoenix qui renaît de ses cendres (c'est thématique au moins!). Je serai donc présente au salon tous les jours, mais souvent une heure ou deux à la fois seulement (sauf le samedi, où je fais garder ma fille pour pouvoir fêter dignement la reprise des événements en personne!). 

Ce salon marquera la fin du rush de fou que l'automne a constitué pour moi. Une période de frénésie à laquelle j'étais mal préparée : l'été avait été occupé, sans vrai repos, alors le stress et la fatigue me sont rentrés dedans comme jamais. 

J'ai donc décidé de ralentir pour décembre et janvier. J'ai refusé quelques offres, mis fin (la mort dans l'âme) à ma disponibilité pour être bénévole à l'école de ma fille, évité d'envoyer des dossiers pour certaines ouvertures... 

C'est dur comme travailleuse autonome de dire "non". J'ai toujours peur que les offres ne reviennent pas. De découvrir, dans deux ou trois ans, que je n'ai plus d'argent, que je dois reprendre un boulot alimentaire, alors que si j'avais accepté ce contrat-là...

Mais faut apprendre à équilibrer angoisses pour le futur et soins du présent. Et mon corps, en ce moment, m'envoie plusieurs signaux qu'il n'en peut plus. Je fais des œdèmes et des urticaires que notre système de santé surchargé ne sait pas trop comment régler. À date, me reposer semble être le meilleur remède. Je vais donc m'y employer. 

Et, qui sait, écrire un peu... ;)

mardi 18 octobre 2022

Fractale citrouille 2022

 


Oyez! Oyez!

Octobre est à nos portes et, conformément à la tradition, la Citrouille Fractale réclame vos offrandes. 

Vous avez donc 31 mots, pas un de plus, pas un de moins, pour nous faire rire, frissonner, grimacer, sur le thème de la peur de l'étrange de l'horreur... c'est l'Halloween, amusons-nous! 

(Les commentaires de ce billet resteront ouverts jusqu'au 1er novembre.)

mardi 11 octobre 2022

Salon du livre de l'Estrie

En fin de semaine, me voilà de retour au Salon du livre de l'Estrie! Premier salon en présentiel depuis la pandémie! J'ai hâte!!! Même si ça va aussi être le premier salon où j'amène ma puce. Gloups. Souhaitons-lui bonne patience.

Mon horaire : 


Ça c'est au kiosque 6-7 (éditions Alire). Si jamais vous me manquez de peu, venez jeter un oeil à côté, au kiosque 8, chez les Six Brumes, j'y serai le samedi jusqu'à 17h30 et le dimanche jusqu'à 13h!

Méthode alternative pour me repérer dans le salon : dites très fort "moi j'aime pas les dragons" et suivez les cris de fillette indignée, je devrais être juste à côté. :p 

jeudi 6 octobre 2022

Automne intense

Je sais que je suis pas super originale, mais l'automne est vraiment ma saison préférée. Les jours rafraîchissent, mais il fait encore bon de flâner dehors, les nuits froides invitent à se coller sous la couette avec l'amoureux, les arbres se parent de leurs plus belles couleurs, les étals du marché débordent de légumes frais...

J'ai juste envie de ralentir, de passer la journée à lire emmitouflée dans une grosse veste, de cuisiner des plats mijotés qui vont embaumer la maison...

Mais, d'un début d'automne à l'autre, je ne peux rien faire de tout ça! Tandis que la Nature ralentit et somnole, je dois enclencher la vitesse supérieure : préparer la rentrée de la puce à l'école, mettre la touche finale aux titres à éditer ou à publier, planifier les ateliers, donner les ateliers, planifier les salons, assister aux salons, aux lancements, faire de la promotion sur les réseaux sociaux... 

C'est déjà intense d'habitude, mais cette année, c'est exceptionnel : ayant participé aux numéros d'été et d'automne de Solaris et publiant mon roman entre les deux, sans compter la prévente des Six Brumes parce que j'ai également une nouvelle dans un de leur collectif, me semble que ça fait des semaines que je suis en permanence en mode "promotion". Et en coulisse, je travaille à l'édition de quatre romans... 


Si mon roman vous intrigue, Alire a publié une entrevue en trois parties à son sujet. C'est ici : première, deuxième et troisième partie. 

À paraître

Ouf! Je ne me plains pas : être aussi occupée, ça tombe dans la catégorie des "beaux problèmes", mais j'ai hâte que le salon du livre de l'Estrie soit passé, histoire que ça se calme un peu!

J'espère qu'il y aura encore des feuilles dans les arbres...

lundi 26 septembre 2022

Tant qu'à être damnée...

Le Mouroir des anges paraîtra la semaine prochaine chez Alire. 

Entre deux moments d'exaltation, j'ai parfois des poussées d'angoisse. 

Voyez-vous, ce roman met en scène un trio de personnages créés en 2012, bien avant qu'on parle d'appropriation culturelle et de l'absence de diversité parmi les artistes québécois et dans les produits culturels du Québec. L'une de mes personnages est une québécoise "de souche" (quoiqu'à demi-Irlandaise), l'autre une Japonaise. Le dernier est Noir. 

En écrivant ces personnages, je représentais le monde tel que je le voyais : j'ai toujours vécu dans la banlieue montréalaise, dans des quartiers plutôt multi-ethniques et j'avais envie de mettre en scène des personnages qui font écho à mon quotidien. Je voulais aussi, avec mon personnage japonais, exploiter les années de recherche faites pour écrire mes Hanaken (non mais! lol!).

J'ai consulté mon ami.e Noir.e (iel existe pour vrai, vous en faites pas) pour ne pas dire trop de niaiseries, en sachant que ce ne serait pas parfait. Qu'il doit rester des clichés racistes et des micro-agressions ou des propos que des gens jugeront qu'il n'était pas ma place de tenir. J'ai eu la tentation, au dernier moment, de passer une couche de peinture blanche sur tout ça. Après tout, ça ne changerait pas grand chose à l'histoire. 

Et puis je me suis dit que non, justement, c'est parce que ça ne changeait pas grand chose que ça devait rester. Parce qu'on reproche souvent à la littérature québécoise d'être uniformément blanche. 

Damned if you do, damned if you don't. 

J'en suis venue à la conclusion que tant qu'à être damnée, je préfère que ce soit en essayant de faire mieux, quitte à me planter, plutôt qu'en restant cantonnée dans mon confort.

J'espère que ce sera reçu ainsi. Si c'est pas le cas, si je vous ai blessé, venez m'en jaser. Je ne pourrai pas changer ce roman-là, mais je vous promets de faire mieux avec le prochain.

mardi 20 septembre 2022

Noms de personnage et argument d'autorité

Il y a un élément sur lequel j'insiste souvent en direction littéraire : l'importance d'utiliser des noms de personnage (ou de lieux importants ou de race, etc) facilement différenciable au premier regard. Parce que beaucoup de bons lecteurs lisent les mots "en bloc" plutôt que lettres à lettres, alors après quelques pages Anastasia et Améliana risquent de se confondre, de même que Neige et Nébule, Robert et Roger, etc. 

La manière la plus simple pour introduire une distinction, c'est de varier les premières lettres des mots. Ou, à défaut, d'avoir des différences de longueurs marquées (on confondra rarement Bob et Beaumarchais). 

Ces trucs m'ont été donnés par un prof de cégep et ils me suivent depuis. 

Un jour, la provenance de cette notion, alors que je suggérais un changement de nom de personnage, a été ridiculisée. Ben voyons, insister pour utiliser des trucs de cégep dans une direction littéraire professionnelle d'un auteur qui n'en est pas à ses premières armes!

Je n'avais pas insisté. Tant pis pour les lecteurs que ça embrouillerait. 

Mais récemment, j'ai écouté une entrevue avec Margaret Atwood où elle donnait EXACTEMENT ce même avis : il faut utiliser des noms aisément différenciables. Et les mêmes trucs pour éviter l'écueil. 

Bon, dorénavant, je ferai appel à l'argument d'autorité. Les trucs, dirai-je, viennent de Margaret Atwood. Je vais arrêter de mentionner mon prof de cégep. 

Même si c'était Claude Beausoleil. 

lundi 29 août 2022

Densification et vie de famille

Alors que je travaille dans le coin du salon qui me sert de bureau, des écouteurs sur les oreilles, et que ma fille regarde la télé à deux pas de moi (elle aussi avec des écouteurs), permettez-moi une réflexion plus urbanistique que littéraire... 

(En fait, je m'excuse surtout pour d'éventuels nouveaux venus sur le blogue, les autres étant habitués que j'y jacasse de sujets d'actualité.)

Voyez-vous, on parle beaucoup de l'importance de densifier les villes ces temps-ci. Des bienfaits pour l'écologie et pour la qualité de vie des gens.

Malheureusement, ce deuxième aspect n'est pas souvent cru. On voit beaucoup de commentaire comme "je ne veux pas vivre dans une tour" (voire "dans une cage à lapin") ou "on va pas s'empiler les uns sur les autres pour faire plaisir aux urbanistes" (vous préférez attendre sur les routes pour faire plaisir aux vendeurs de char?) et mon préféré "c'est joli vivre dans petit quand on est célibataire, mais avec une famille ça prend une cour". 

J'aimerais ça vous en parler quelques minutes, de cette idée (très privilégiée) qu'élever une famille ça prend une cour (comme si y'avait pas plein de gens qui avaient des enfants dans des logements!). Parce que, voyez-vous, j'ai déjà pensé de même moi aussi. J'ai grandi dans une maison de banlieue avec cour et sous-sol. Puis j'ai passé mes années d'étudiantes dans un trois et demi pourri en demi-sous-sol avec pas de cour pis des voisins bruyants. Je m'étais dit que jamais plus je ne vivrais avec des voisins au-dessus ou à côté. 

Je me suis acheté une grosse maison : quatre chambres, trois salles de bain, un sous-sol, une cour... J'ai eu ma fille. J'ai eu des dégâts d'eau. J'ai passé des fins de semaine à entretenir le terrain. À faire le ménage. À peindre des murs. Changer des toilettes vieillissantes. À magasiner le déneigeur, le tondeur de gazon, l'installateur pour la fenêtre à changer ici puis là... À envisager d'installer une piscine dans la cour, mais à reculer devant les coûts et les tâches que ça ajouterait... Chaque fois que je voulais sortir jouer dans ma cour avec ma fille, j'étais confrontée à une tâche ou une autre qui était à faire ou n'était pas faite ou alors au fait qu'il y avait pas de balançoire ou de banc ou d'autres équipements pour elle, parce qu'on avait jamais le temps ou le budget ou juste l'énergie de s'en occuper...

Et puis, j'ai divorcé. Je n'avais plus les moyens d'avoir une maison. De toute manière, j'en avais ras-le-bol de l'entretien que ça exigeait.

Alors je me suis magasiné un condo. Récent ou bien entretenu. Bien situé. Bien insonorisé. Géré par une firme externe (c'est plus cher, mais je ne voulais pas avoir à négocier avec mes voisins quand les fenêtres seraient à changer). Exposé au sud parce que je voulais de la lumière. J'ai pas pris le plus grand ou le plus cher, mais vraiment celui qui allait le mieux avec mes critères. 

Et j'ai aménagé avec ma puce dans mon condo actuel, un rez-de-chaussée avec une grande terrasse, et une piscine, et des parcs partout autour. Mon chum est venu nous rejoindre... Pis mon seul regret c'est de ne pas avoir vécu ça avant! Un condo, c'est pas comme un appartement. À moins de tomber sur un citron, c'est mieux insonorisé. Et c'est chez nous! On l'améliore à notre goût!

Ok, pendant le quinze minutes de rush du matin (ou quand l'un de nous pogne la covid), j'aimerais bien avoir une salle de bain supplémentaire. Mais c'est tout. (Pis ça existe les condos avec deux salles de bain, j'avais juste pas pensé à mettre ça dans mes critères). 

Le reste du temps, on a toute la place qu'il nous faut. Faire le ménage ou l'entretien du condo, c'est trente minutes par semaine. Ça laisse beaucoup de temps pour aller au parc, profiter de la piscine, lire, relaxer... Je suis beaucoup plus souvent dehors depuis que je vis dans plus petit et c'est bien meilleur pour ma santé physique et mentale. Et comme j'avais magasiné mon quartier, je suis bien placée pour faire mes courses sans voiture, ainsi que pour accéder au transport en commun. 

Est-ce qu'il y a eu des jours de pluie ou de tempête de neige où on ne pouvait pas sortir et où je voulais hurler parce que ma puce aurait marché au plafond si elle l'avait pu? Ben oui. Est-ce que j'ai eu le réflexe de me dire "Ah, si seulement j'avais encore un sous-sol?" Ben oui. Mais en toute honnêteté, des journées de même ça arrivait aussi quand on avait un sous-sol! 

Bref, ça se fait élever une famille (ou entk, un enfant) dans un condo. J'ai même l'impression que c'est plus facile que dans une maison, parce qu'on a plus de temps à y consacrer. Et en allant au parc plutôt que dans ma cour, y'a plus de chance que ma fille tombe sur une amie avec qui jouer!

Oui, ça demande des aménagements. Le principal, selon moi : des écouteurs (voir le paragraphe d'introduction). Pour tout le monde. Pis une manière d'en brancher deux paires dans la télé pour pouvoir écouter la télé en amoureux quand les enfants dorment (ma solution low tech, c'est un looooooong fil audio pis un diviseur qui m'a coûté deux piasses, mais y'a aussi des coûteux bidules sans fil qui permettent la même affaire). Parce qu'avoir notre intimité, c'est souvent beaucoup plus une question de quiétude que d'espace. Une gestion raisonnée des possessions matérielles, ça aide aussi. (Je ne fais pas de ski? Pourquoi je les garderais alors? J'ai lu ce livre et je ne le relirai pas? Passons au suivant.)

En plus, vu l'état de la planète et du marché immobilier, on est ptêt mieux d'habituer tout de suite nos enfants à la densification, à la gestion serrée des ressources et à l'appréciation des aménagements communs. Sinon, le choc sera bien pire pour eux. 

lundi 22 août 2022

J'ai survécu à l'été

Ma puce retourne à l'école la semaine prochaine ce qui signifie que... 

J'ai survécu à l'été! Fiou!

J'ai rencontré mes dates de tombée, réussi à prendre du temps pour m'amuser avec ma cocotte (principalement dans la piscine, ce qui m'a dotée d'un bronzage comme j'en ai rarement eu, moi qui a plutôt tendance à brûler et ne fréquente donc le soleil que couverte de crème FPS 60), renoué avec le yoga matinal (nécessaire pour affronter la conciliation travail/famille) et même passé un moment ou deux à relaxer en compagnie de mon amoureux (gracieuseté de ma petite soeur ou du camp de jour ou de soupers très très tardifs). Ma puce et mon amoureux développant leurs liens et complicités, je ne suis plus vraiment monoparentale au quotidien, même si je reste la seule responsable officielle. 

Côté travail, mon été fut occupé, car mon automne le sera encore davantage : publication du prix Solaris, publication de mon roman policier chez Alire (c'est donc un retour dans les salons du livre!), publication dans un recueil des Six Brumes (la prévente est lancée, c'est par ici), autre publication dans un numéro spécial de Solaris... et direction littéraire d'un quatrième roman de VLB Imaginaire, qui sera sur les tablettes en février prochain! Ah et puis, comme d'habitude, quelques ateliers et animations à donner à travers tout ça! 

Après des années à me demander si j'aurais un jour assez de contrat pour vivre de mes activités littéraires, me voilà un point où je ne dirais pas non à un ralentissement, histoire de pouvoir souffler... Mais bon, faudrait que je sois certaine que le ralentissement est temporaire, sinon je stresserais pour mourir!

Ah, le paradoxe du travail autonome!

Enfin, j'espère que vous avez passé un bel été aussi! Et qu'on se croisera en salons!

vendredi 5 août 2022

Dévoilement de couverture

 Présentement, j'oscille entre deux états : "Mes dieux, j'y crois pas, je vais publier chez ALIRE!!!" et "Ok, calme-toi, c'est une super maison d'édition, mais c'est pas ton premier roman"...

Et puis arrive la page couverture...

Tant pis pour la retenue! La jeune lectrice en moi, celle qui était plus vite que son ombre pour repérer le dernier Alire sur un rayon de librairie, fait des backflips de joie depuis ce matin!

Ça changera sans doute pas ma vie, mais... Mes dieux, j'y crois pas, je publie chez Alire!!!!!

Pis la couverture (de François Vaillancourt) est géniale!

vendredi 22 juillet 2022

Vacances coupables

En 2020, j'ai passé, pour la première fois de ma vie, 10 jours sans ma puce. En théorie, c'était des vacances, des vraies (comme les parents en connaissent rarement) avec juste ma petite personne à m'occuper. En pratique, je m'ennuyais de ma puce, mon condo était pas encore meublé, Luc venait d'entrer dans ma vie, j'avais quand même quelques courriels professionnels demandant mon attention, bref, ça n'avait pas été aussi reposant que ça aurait pu. Mais bon, j'aurais la moitié des fins de semaine et un soir par semaine pour me reprendre...

En 2021, la puce a passé 14 jours avec son père. Cette fois, ça aurait dû être de vraies vacances. Mais des contrats se sont étirés, fallait faire ci ou ça pour VLB... donc il n'y a pas eu tellement de repos non plus. Mais bon, j'aurais une fin de semaine sur trois... ah non, une demi-journée aux trois semaine pour me ressourcer... 

Cette année, je m'étais dit que je ne me ferais pas avoir. Je ressens depuis longtemps (genre septembre dernier!) le besoin de vraies vacances, de temps calme pour moi et pour Luc. Sans aucune obligation reliée au travail. J'ai donc soigneusement calculé les contrats pour éviter d'encombrer les vacances prévues. La puce partait deux semaines chez son père et cette fois... 

Cette fois c'était sans compter mon ex qui a renoncé, en mai, à ses vacances avec la puce. J'étais dévastée, épuisée. C'est pas pour rien que la covid m'est rentrée dedans aussi solidement. 

Alors j'ai fait un truc que je ne pensais jamais faire : j'ai mis ma fille au camp de jour une semaine de plus que strictement nécessaire. C'était cette semaine. Je n'avais rien de prévu. Je me suis simplement reposée. Toute la journée. Avec Luc. À lire. Écrire quand l'envie nous en prenait. Écouter le silence. 

Je me suis sentie coupable. Je savais que ma fille était tannée des environnements structurés.

Mais j'en avais besoin.

En fait, une semaine, c'était pas assez, mais ça m'aura aidée à envisager les deux semaines à venir (les vacances en famille) avec plus de sérénité... et d'énergie!

lundi 11 juillet 2022

Cadeau d'écrivain

Pour la sortie de mon premier roman et mes 29 ans, mes collègues de bureau m'avaient offert un stylo en bambou. (J'peux même vous donner la date exacte, j'avais fait un billet de blogue! lol!)

Je l'ai traîné dans tous les lancements et salons du livre. Il en a signé des publications ce stylo! Au cours des ans et des pérégrinations, j'ai failli le perdre deux fois, il a cassé son agrafe, mes doigts l'ont décoloré et il a, coup fatal, presque épuisé ses cartouches d'encre (qui ont été discontinuées).

Puis est arrivé tous les bouleversements de 2020 et la reprise en mains de ma vie et mes quarante ans, étape symbolique, se sont pointés le nez... Et un soir Luc m'a demandé ce que j'aimerais pour ma fête... 

Le reste est un magnifique stylo! Épuré et élégant, il devrait être encore là dans 20 ans! ;) 

En haut, le nouvel ami; en bas, le retraité.

J'pense pas qu'il y ait un cadeau plus significatif à faire à un écrivain. C'est une belle manière de nous dire de continuer à écrire! (Ma petite soeur m'a bien fait rire d'ailleurs il y a quelques années en m'offrant un stylo-porte-clef capable d'écrire la tête en bas ou en haute altitude! Soit dit en passant : je l'ai toujours). 

En plus, ce stylo arrive juste avant les vacances, moment où j'écris toujours beaucoup à la main dans des carnets. Oh oh, on dirait que je vais devoir m'acheter des nouveaux carnets :p 

mercredi 6 juillet 2022

Sur les rives de la quarantaine

J'ai quarante ans aujourd'hui!

Pour mes trente ans, je m'étais amusée à écrire des billets rigolos avec la métaphore de l'abordage. Vous pouvez les lire ici et

Hé bien... vu les eaux troublées sur lesquelles ma trentaine a vogué (deuils, infertilité, grossesse difficile, problèmes de maison, divorce, pandémie... de beaux succès aussi, mais souvent noyés dans le reste), je dois dire que je suis moins angoissée que prévu d'aborder enfin les rives de la quarantaine. 

Il paraît que, mes années fertiles touchant à leur fin, je quitte la catégorie des jeunes femmes séduisantes pour devenir invisible aux yeux des hommes. Tant que Luc me voit encore, les autres j'en ai rien à cirer. :p Par contre, ils risquent de m'entendre (et de me lire) plus que jamais, car le temps qui passe semble m'aider à (re)trouver ma voix.

En plus, pour la première fois en trois ans, le mot "quarantaine" va référer à un chiffre, évoquer une fête avec des parents et amis, plutôt que des journées d'isolement! Yeah! 

C'est sûr que je me demande un peu comment je suis arrivée là. Quarante ans, c'est un âge de dame respectable... alors que, dans ma tête, j'suis encore une écolière à la fois nerd et un peu rebelle qui lit des romans au lieu d'écouter ses cours.

Et puis... quand je regarde où en est ma vie, avec mes publications, mes directions littéraires, mon condo, ma puce, mon amoureux, les prix, la broderie et la demi-lune de yoga qui tient enfin en suspension, je me dis que c'est normal que je n'aie plus 20 ans. ;) 

Récapitulatif de ce que je veux cultiver dans la prochaine décennie! ;) 



jeudi 16 juin 2022

Compter les jours avant l'été

L'année scolaire tire à sa fin. L'été s'en vient. 

Ma puce compte les jours : 6 journées d'école avant la liberté. 

L'été s'en vient, le camp de jour est réservé depuis février. Mon ex m'a annoncé en avril qu'il ne prendrait désormais la puce qu'un dimanche, de 10h à 18h, toutes les trois semaines. Et que non, il ne prendrait pas deux semaines de vacances avec elle. (Ne me demandez pas pourquoi : je ne le sais pas.)

Alors je compte aussi : 6 jours de travail ininterrompus avant de devoir me livrer à neuf semaines de conciliation travail-famille. 

Heureusement, j'avais prévu quelques semaines de camp de jour. Jusqu'à hier, j'étais sur la liste d'attente pour deux autres, vu le changement de plans à la dernière minute. La chance m'a sourit : elles se sont libérées. Là je dois juste vivre avec la culpabilité d'imposer à ma puce un environnement structuré pendant la moitié de son été. Elle qui vit si mal avec les règles de l'école. 

Heureusement, il y aura des vacances à trois avec mon amoureux. Ce sera pas reposant, mais ça va changer le mal de place.

Il y aura aussi, je l'espère, quelques visites de la puce chez des amies de son âge. (Quoique si je me fie aux années passées, il y aura surtout des fillettes sur le bord de la piscine du condo!)

Mais les deux semaines perdues à cause de la covid font mal. Les deux semaines sans enfant qui n'auront pas lieu, aussi. Je vois venir bien des soirées de travail à tenter de boucler les contrats dans un délai raisonnable.

Je viens de remporter le prix Boréal de la meilleure nouvelle. J'ai du mal à me réjouir. Je ne sais pas quand je pourrai me concentrer à nouveau sur l'écriture. On me dit souvent (jusqu'à deux fois dans la même journée dernièrement!) que j'ai beaucoup de mérite à concilier ma maternité avec la carrière littéraire, surtout la création. 

Savez-vous, je prendrais moins de mérite, pis plus de temps de création. 

Je compte les jours avant l'été... en espérant qu'il me laissera souffler. 

lundi 30 mai 2022

Rester à 2 mètres quand t'es 3 dans un 4½

Voilà bientôt deux ans qu'on vit à 3 dans notre condo 4 et demi. Et malgré les confinements et les quelques épisodes de maladie, jamais on ne s'est senti à l'étroit.

Chacun a ses quartiers : la puce a sa chambre, le bureau de Luc est dans la nôtre (ce qui lui permet de se réveiller aux aurores et faire ses affaires sans réveiller la puce, puisque de mon côté je pourrais dormir au milieu d'une canonnade à condition que personne n'appelle "maman") et moi j'ai le meilleur coin du salon. (Pour la "chambre à soi" on repassera, mais de toute manière si la puce est là je ne peux pas travailler, pièce fermée ou pas.)

Vu la santé de Luc, le moindre rhume est problématique alors on avait déjà établi les protocoles nécessaires. S'il n'y a que lui qui tombe malade, on ne l'isole pas : nos systèmes immunitaires à moi et à la puce sont capables d'en prendre. Si la puce est malade, Luc s'isole, je soigne la puce et au moindre symptômes je dors dans le salon pour éviter de contaminer mon chum. 

Le seul cas de figure qu'on avait pas prévu, c'est ce qui est arrivé mardi dernier. J'étais épuisée depuis quelques temps (parce que je travaille beaucoup et que j'ai la garde de la puce 95% du temps), alors en me levant à plat mardi matin, je décide de prendre la journée en vacances. Et peut-être une autre le lendemain... Sauf que mon état se détériore durant la journée, donc le soir, voulant en avoir le coeur net, j'ai droit à ça : 

L'apocalypse

Test Covid positif. Mon premier depuis le début de la pandémie. Et sans aucune idée de comment j'ai bien pu attraper ça, vu qu'on est aussi prudents qu'au début de la pandémie! Bon, aller, me dis-je en enfilant mon masque, si je l'ai pognée, les autres aussi et on sera une belle gang de joyeux covidés...

Mais non. Test négatif pour la puce et l'amoureux. Je braille un peu de panique devant l'ampleur de la situation à gérer. Je suis la seule contaminée (et donc potentiellement contagieuse!) Je consulte les consignes gouvernementales : je dois m'isoler durant 5 jours, "dans une pièce isolée et utiliser une salle de bain dédiée". Euh... l'époque du cottage avec chambres vides et trois salles de bain étant révolue pour moi, ça s'annonce mal. 

J'établis mes quartiers dans le salon. Je me munis de lingettes, de purell, de ma boîte de kleenex et d'une poubelle qui m'est dédiée. J'ouvre les fenêtres. 

Mes quartiers

Au moins, je découvre que la puce peut aller à l'école, masquée. Je vais donc pouvoir me reposer... Et heureusement! Parce que du mercredi au vendredi, servir le déjeuner de la puce, la mettre dans le bus, avaler un repas, prendre une douche, désinfecter une pièce ou superviser 15 minutes de devoirs seront des épreuves qui me demanderont ensuite une sieste pour récupérer. J'ai la gorge enflée et à vif, le nez qui coule (mais pas de perte d'odorat), des quintes de toux qui me laissent épuisée, des douleurs musculaires dans tout le corps (mais particulièrement dans le bas du dos, ce qui rend vite toute position inconfortable), le souffle court, des poussées de fièvre qui me font trembler et claquer des dents, en plus de cette fatigue intense qui m'interdit même de lire. 

Je ne quitte mon masque que lorsque je suis seule dans le salon pour une longue période avec des fenêtres ouvertes ou si c'est absolument nécessaire, comme pour brosser mes dents et prendre ma douche (je désinfecte ensuite la salle de bain), avaler mes repas et dormir. Luc se masque aussi en ma présence. 

Déjeuner en "compagnie" de la puce

Une chance que Luc est là pour nous ravitailler, me nourrir, garder la maison un peu à l'ordre et aller chercher la puce à l'autobus ou au service de garde. Je ne sais pas comment on aurait fait si on avait été malades les trois en même temps! Ou si ça avait été un moment de l'année où on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres! 

Samedi, la fièvre disparaît, je remonte la pente. Dimanche, j'obtiens un test Covid négatif. Je peux techniquement quitter l'isolement, mais comme je dois rester masquée et à deux mètres, ça ne change pas grand chose. La puce commence à souffrir du manque de contact (même si je lui fais des câlins, je reste masquée et je ne m'éternise pas comme d'habitude). Luc et moi aussi d'ailleurs. Et j'ai mal aux oreilles à cause des élastiques des masques. Mais je tousse encore, alors autant rester prudente. 

Encore 4 jours à patienter, en me croisant les doigts pour que la puce et l'amoureux se soient sauvé du virus et ne développeront pas de symptômes. 

Ouf, on y aura goûté à l'isolement et à la solitude et au manque de ressources extérieures durant cette foutue pandémie. Au moins, j'ai pas eu à vivre ça avec une puce hyperactive en état d'aller à l'école, mais confinée à la maison.

Et j'suis foutument contente d'avoir eu mes trois doses! J'aurais pas voulu voir le résultat sinon. 

(Mise-à-jour : Et on découvre au jour 8 que malgré tout ça, Luc l'a pognée. Os-tie. )

lundi 16 mai 2022

Prix Solaris 2022!

Peu de temps après avoir commencé à publier, je m'étais lancé un défi : gagner un prix Solaris. 

À l'époque, ça me paraissait inatteignable. La compétition est féroce : des textes moins nombreux qu'au prix de la nouvelle Radio-Canada ou à d'autres concours, mais qui proviennent souvent d'habitués de la revue, d'écrivains professionnels...

Qu'à cela ne tienne, depuis 2014, je me suis essayée presque chaque année. Mes textes ont été remarqués et publiés dans la revue, mais je n'arrivais pas à remporter la palme. Un prix Alibis, un Canada-Japon, une place de finaliste au Radio-Canada, deux Aurora-Boréal, oui, mais le Solaris? Non. Il m'échappait chaque fois.

Jusqu'à cette année! :)

Suffisait donc de croiser l'image antique de la femme-escargot avec le Boys' Club de Martine Delvaux, sur fond de Moana qui tournait en boucle pendant que j'essayais d'écrire en tant que mère monoparentale épuisée en maudit par une pandémie. 

... Franchement, malgré le résultat, je ne recommande pas la méthode, c'est un peu usant pour les nerfs! :p J'en essaierai une autre la prochaine fois! ;) 

vendredi 6 mai 2022

Le hobby comme symbole de l'espace mental

Je pense que le symbole des tâches ménagères et de la charge mentale bien réparties dans un couple, c'est quand les deux membres, en plus d'avoir chacun leur carrière, ont un hobby. 

Depuis la naissance de ma fille, je n'avais pas ça. Je travaillais, puis je m'occupais de la maisonnée. Une chance que j'avais été en mesure d'abandonner la job alimentaire avant d'accoucher, sinon je ne serais pas écrivaine. 

Maintenant, j'ai du temps pour me reposer (merci, mon amour!). Du temps pour faire autre chose le soir que laver de la vaisselle, plier du lavage ou avancer les contrats que je n'ai pas eu le temps de finir dans la journée. 

J'ai mis presque deux ans à m'habituer à cet espace mental. À reprendre mon souffle en écoutant Luc plier du papier. À tâtonner pour voir ce que j'avais envie d'en faire de cet espace, moi là, juste moi, en suivant mes goûts à moi, sans pression d'être bonne ou de performer ou de faire quelque chose d'utile, juste pour le plaisir. J'ai fait du yoga, beaucoup, mais c'était pour me maintenir en forme, pas vraiment par simple plaisir. Et puis, je voulais créer...

Finalement, j'ai trouvé la broderie.


... Et c'est en train de devenir de la recherche pour un projet, mais c'est pas grave! hihihihihi!

jeudi 21 avril 2022

Des nouvelles des parutions

C'est bizarre comment, des fois, il ne se passe rien de neuf pendant des mois, puis tout d'un coup, tout arrive en même temps!

Depuis le début de la semaine, on m'a d'abord annoncé la date officielle de sortie du Mouroir des anges (mon roman policier) soit le 6 octobre!!! Ça s'en vient!

Puis j'ai (enfin) reçu mes exemplaires de la revue OnSpec contenant ma première traduction en anglais!!! (Par la merveilleuse Margaret Sankey)


Je ne me fais pas d'illusion : c'est pas en me faisant traduire une nouvelle de temps en temps que je vais percer le marché anglophone. (Pour ça, vaudrait mieux que je puisse écrire directement en anglais ou alors que je me traduise moi-même). Par contre, ça fait une belle vitrine pour montrer aux non-francophones le genre de texte que je peux écrire. 

Finalement, côté VLB Imaginaire, un contrat a été signé... je peux pas en dire grand chose pour le moment, mais... googlez gaslamp fantasy pour le fun ;) Ah pis afrofantasy aussi tant qu'à y être... 

lundi 11 avril 2022

Damnatio memoriae

Je regarde ce qui se passe en Ukraine avec la même horreur, la même peine, la même terreur que tout le monde, je suppose. 

Le même désespoir de ne pouvoir agir, aussi. Faire des dons, oui, d'accord, dans la mesure de mes moyens, je veux bien... mais après? Héberger des réfugiés? Ah oui, il doit rester de l'espace dans un coin du salon... Joindre les rangs de l'armée et aller me battre? J'ai trop envie de vivre, merci. En plus, j'aurais pas l'impression de faire partie de la solution. 

Le problème, c'est présentement la folie d'un homme, d'un seul chef d'état. Ses politiques ont créé la propagande qui a permis cette guerre contre laquelle les institutions internationales sont impuissantes. Il veut se bâtir un empire. Il veut qu'on le craigne, qu'on l'admire, qu'on se souvienne de lui...

Et c'est là que je crois qu'on pourrait frapper. Blesser son ego. Ramener le remède antique aux problèmes de mégalomanie : la damnatio memoriae, la damnation de la mémoire. L'oubli, l'effacement volontaire. 

Il veut qu'on le craigne et qu'on l'admire? Arrêtons de le nommer. On peut dire "ce fou" ou "le fou", on saura de qui on parle. Arrêtons de publier sa photo. Comme on le fait déjà avec les autres tueurs en série. Arrêtons de parler de lui. Restructurons jusqu'aux titres des journaux pour le faire passer de sujet à objet. Ce fou bombarde encore l'Ukraine? Non : l'Ukraine est encore bombardée par ce fou. 

Je n'encourage évidemment pas le révisionnisme historique. Mais on n'a pas à le faire disparaître des livres d'histoire : on consacrera une note de bas de page au fou qui s'est mérité une damnation moderne.

On ne peut pas le désarmer, mais je crois qu'on peut lui enlever toute la gloire qu'il pensait tirer de ses victoires. Je vais activement m'y employer.

Qui présente la motion à l'ONU? ;) 

jeudi 17 mars 2022

Découvrir le hopepunk et le noblebright

Dans les dernières années, deux courants sont apparus en SFF et ont piqué mon intérêt (et celui de mes comparses écriveuxes) : le hopepunk (en SF) et le noblebright (en fantasy). Deux courants qui sont encore à leurs débuts, surtout présents sous forme de nouvelles et/ou en anglais, mais qui prennent peu à peu leur essor. Deux courants difficiles à définir, car ils sont surtout une réponse : le hopepunk (et son sous-genre le solarpunk) répondent aux dystopies, imaginent un monde différent, généralement mieux. Le noblebright, quant à lui, répond au grimdark et dépeint des mondes médiévaux moins violents, avec des personnages aux grands idéaux qui tentent, même s'ils échouent parfois, d'agir pour le bien commun. 

Si cette description pique votre curiosité et que vous aimeriez savoir quoi lire pour découvrir des romans lumineux et qui font du bien (surtout ces temps-ci) voici une petite liste de titres. (N'hésitez pas à me laisser d'autres titres en commentaire, ça me fera plaisir de les ajouter, ce billet est destiné à évoluer avec le temps... mais prenez note qu'un certain tri sera fait : je veux noter ici des oeuvres qui se rattachent aux courants de manière claire, avec un propos adulte). 

Hopepunk

The Dispossed/ Les Dépossédés d'Ursula Le Guin (près de l'origine du genre)

A Tale for the Wild Built de Becky Chambers (et généralement tout Becky Chambers)

Solar Punk Winters et Solar Punk Summers de Weaver Press (deux anthologies)

Rebuilding Tomorrow de Twelfth Planet Press (anthologie) 

Collisions par temps calme de Stéphane Beauverger

The Annual Migration of Clouds de Premee Mohamed (novella)

Cycling to Asylum/ Les lignes invisibles de Su Sokol

Plus près de nous, la nouvelle "Oikos cherche cuisinière" de Geneviève Blouin :p 


Noblebright

Uprooted/Déracinée Naomi Novik

Un long voyage de Claire Duvivier


mardi 15 février 2022

En entrevue avec Solaris

Depuis la pandémie, histoire d'animer un peu le monde littéraire, la revue Solaris a lancé sa chaîne Youtube. Le coordonnateur de la revue, Jonathan Reynolds, s'est mis à interviewer nombre d'auteurs liés aux genres de l'imaginaire. 

Cette semaine, c'était mon tour! :)

Et cette entrevue a été passionnante! Jonathan me connaît depuis des années, ce qui lui a permis de poser des questions qui m'ont forcée à réfléchir et m'ont sortie de ma zone de confort.

À un moment, je me suis retrouvée à mettre des nouveaux mots sur mon processus d'écriture. À créer une image qui, je le pense, va m'aider à creuser, euh non pardon, à cultiver mes prochains projets. ;) 

Pour comprendre le clin d'oeil, allez m'écouter sur le site de Solaris ou sur Youtube.

 


vendredi 11 février 2022

Reprendre pied

Entre les Fêtes et les deux semaines d'école virtuelle qui ont suivies, on s'est retrouvés à passer un mois à temps plein avec ma puce en décembre-janvier. 

Un mois sans amies pour elle.

Un mois pendant lequel mon travail a pris du retard. 

Un mois pendant lequel j'ai effectué les tâches ménagères minimales. (Une chance que l'amoureux était là pour s'assurer que la vaisselle sale ne prenait pas le contrôle du condo!)

Un mois pendant lequel j'ai eu très peu de temps pour moi. Ou pour mon amoureux. 

Ça m'aura nous aura pris un autre mois pour s'en remettre. J'ai l'impression que j'émerge à peine de la fatigue et du brouillard. 

Mon condo est à nouveau propre, le lavage ne s'accumule plus, mes menus ne sont plus des déclinaisons de "tout ce qu'on peut rôtir en 30 minutes sur une plaque" ou de "qu'est-ce que Luc a le temps de nous faire pour souper", j'ai recommencé à écrire et à faire de la dirlitt, j'ai pu me permettre d'aller passer un après-midi à bouquiner avec mon amoureux. 

Ouf. 

Je peux pas dire qu'on est pressés de voir arriver la semaine de relâche! Hihihihihi!

Comment vous avez survécu aux confinements vous?

vendredi 21 janvier 2022

La peur de payer quelqu'un à ne rien faire

Durant mes années de bac, mon boulot d'étudiante, c'était "secrétaire volante" pour le département juridique d'une société immobilière. Traduction : je remplaçais les absentes, fussent-elles réceptionniste, secrétaire, adjointe à la direction ou même technicienne juridique. La haute saison était évidemment l'été, où je remplaçais les vacances de tout le monde. Mais j'étais aussi là pour répondre au téléphone jusqu'à 16h le 24 décembre, accueillir le facteur le 2 janvier à 8h le matin, venir classer 300 dossiers reçus à la suite d'une nouvelle acquisition ou dépanner pendant un congé de maladie. 

C'était super intéressant comme travail. Pour moi, parce que les tâches étaient variées, mais aussi pour tout le personnel administratif du département, qui savaient qu'elles (c'était toutes des femmes) pouvaient tomber malade, prendre des vacances, s'occuper de leurs enfants, etc sans que le travail s'accumule. L'ambiance était détendue, créative, collaborative. Un plaisir. 

Je dois admettre que c'était pas toujours super occupé. Pendant les Fêtes, en particulier, c'était mort. Je classais des dossiers, j'archivais quelques boîtes, mais je passais aussi de nombreuses heures les pieds sur un classeur, à lire un roman en sirotant le mauvais café gratuit du bureau. Les patrons le savaient et ça ne les dérangeait pas : j'étais là au cas où. J'avais prouvé qu'en cas d'imprévu, je gèrerais et que j'irais au-delà de ce qui m'était demandé, compensant pour les fois où je n'avais pas grand chose à faire. Trois années ont passé ainsi. 

À la maîtrise, j'ai été davantage prise par mes études, alors j'ai dû abandonner mon poste. Ça ne m'a pas dérangée. J'avais assez d'économies pour finir d'étudier sans travailler et je pensais que mes années de secrétariat étaient finies, que j'aurais une autre carrière, bien plus payante et valorisante, après ma maîtrise (insérez ici un rire de dérision dépitée). 

Cinq ans plus tard, quand je suis revenue au secrétariat, j'ai senti tout de suite que les choses avaient changé. Les secrétaires volantes n'existaient plus. Partout on me disait qu'on en avait eu, mais que ce n'était plus nécessaire. Qu'il y avait pas assez de travail pour les occuper. Que le personnel en place suffisait à la charge habituelle. 

La charge de travail habituelle, oui, mais... Et les débordements? Les imprévus? Les maladies? Les vacances? Les bugs informatiques qui nous forcent à renumériser trois ans d'archives? (Fait vécu.) Réponse : on se débrouillerait. On travaillerait plus fort. Même si on était déjà pas mal à fond... On n'allait certainement pas engager des gens en cas de surplus de tâche et les payer à ne rien faire! 

J'ai rapidement vu la différence dans l'ambiance de travail. Les secrétaires stressaient avant de partir en vacances et revenaient découragées. Certaines rentraient même malades pour ne pas accumuler de retard. Il était de bon ton d'avoir l'air débordée, sinon il se trouvait quelqu'un pour nous rajouter du boulot, remettre en question la pertinence de notre poste ou nous envoyer aider une collègue qui, elle, ne semblait jamais arriver à bout de ses tâches. Ça s'espionnait entre secrétaire, ça murmurait qu'une telle avait jamais rien à faire, qu'une autre tournait les coins ronds. Optimiser les manières de faire était découragé, car ça pouvait nous donner une allure au-dessus de nos affaires, ouvrir la porte à davantage de travail ou, pire, à des coupures de poste chez nos collègues. Et alors, en cas de débordement, maladie, vacances, on serait encore plus mal prises...

Je repense à ce milieu toxique dont je me suis extirpée, à cette culture voulant que les employés doivent être toujours occupés à pleine capacité, histoire de surtout ne pas les payer à ne rien faire, ou à travailler plus lentement, même pas une minute par jour, et je comprends l'état de notre système de santé. Et d'éducation. Et de services sociaux. 

Des systèmes où, au nom de l'efficacité, au nom de la saine gestion des fonds publics, on a surchargé les employés. Ça a donné des manières de faire fossilisées, une gestion inhumaine et une organisation incapable de serrer les rangs et de fournir un effort supplémentaire en cas de coup dur. Individuellement, oui, les gens se décarcassent actuellement pour maintenir les services. Mais le système lui-même, non. Il ne peut pas fournir plus. 

Parce que depuis longtemps, il avait tellement peur de payer quelqu'un à ne rien faire qu'il s'est débarrassé de tous ceux qui pourraient lui venir en aide. 

Espérons que ça changera à l'avenir. 

Il faut apprendre à se payer une marge de manoeuvre permanente, à prévoir l'imprévu. 

lundi 10 janvier 2022

Maman en mode survie

La pandémie a mis en lumière les inégalités. Disons qu'on ne vit pas les confinements de la même manière quand on possède un chalet sur un terrain boisé au bord d'un lac, un bungalow avec un grand sous-sol pour s'aménager un gym ou un quatre et demi pas de balcon. (Le mien a heureusement une terrasse et un parc à proximité.)

Mais ce qui me frappe surtout, c'est à quel point on ne vit pas les confinements de la même manière quand on a des enfants en bas âge. 

Mes ami.e.s sans enfant ont plus de temps que jamais avec la pandémie. L'absence de déplacement et d'activités sociales leur débloque du temps pour lire, écouter des séries télé, regarder des événements culturels en virtuel, s'entraîner à la maison, essayer de nouvelles recettes et, surtout, iels ont du temps pour écrire!!!

Pour les parents, par contre, c'est une autre histoire. Les obligations pré-pandémique - travail, préparation des repas, tâches ménagères, soins aux enfants, aide aux devoirs - sont encore là. D'accord, le temps de déplacement a disparu (enfin, sauf pour ceux qui, comme moi, travaillaient déjà de la maison), mais selon les niveaux de confinement, l'aide sur laquelle on s'appuyait habituellement - écoles, service de garde, loisirs organisés, gardienne, famille et amis - n'est plus disponible. 

Alors non seulement faut essayer de travailler tout en fournissant un support technique à des enfants qui font l'école virtuelle, mais faut aussi les motiver à faire leurs travaux et leurs devoirs, en plus de leur servir de cercle social et de compagnon de jeu. 

Et s'il y a un seul parent dans l'équation, on ne peut même pas diviser les responsabilités. Mon amoureux a beau me décharger autant que possible des tâches ménagères, c'est la puce qui demande le plus d'attention. Et c'est la mienne qu'elle veut. 

Alors je fais quoi pour survivre à ça?

Volet travail : j'annule tout ce qui peut être annulé et je repousse tout ce qui n'est pas urgent. J'ai à peu près deux heures productives par jour, alors je cours au plus pressé. 

Volet école : c'est là que j'investis le maximum de mon énergie, pour motiver la puce, lui éviter de prendre du retard. Cours sur l'écran, devoirs, leçons, lecture, je m'assure que tout est fait et bien fait. 

Volet jeu : je donne au moins deux périodes de 20 minutes par jour d'attention exclusive à ma fille, en jeu libre. Ça remplit son réservoir d'attention et ça m'assure sa coopération. Et puis, la mort dans l'âme, je me résigne à ne plus calculer son temps d'écran. Elle veut jouer avec ses figurines devant la télé? Jadis j'aurais refusé, lui aurais demandé de faire l'un ou l'autre, mais maintenant, tant pis. Si ça peut me libérer du temps pour travailler, ce sera ça de gagné. 

Volet ménage : un peu chaque jour. Parce que ça me calme quand l'environnement est propre. Et la puce ramasse sagement ses jouets si elle me voit ranger autre chose en même temps. 

Volet personnel : je fais mon 20 minutes de yoga par jour. Idéalement le matin, avant que l'école virtuelle ne commence. Et le soir, une fois ma puce endormie, des fois je laisse mon amoureux à la garde du condo et je sors marcher avant le couvre-feu. Au retour, on lit ensemble, collés-collés. Et on essaie de reprendre notre souffle. 

Parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer.