lundi 16 mai 2022
Prix Solaris 2022!
vendredi 6 mai 2022
Le hobby comme symbole de l'espace mental
Je pense que le symbole des tâches ménagères et de la charge mentale bien réparties dans un couple, c'est quand les deux membres, en plus d'avoir chacun leur carrière, ont un hobby.
Depuis la naissance de ma fille, je n'avais pas ça. Je travaillais, puis je m'occupais de la maisonnée. Une chance que j'avais été en mesure d'abandonner la job alimentaire avant d'accoucher, sinon je ne serais pas écrivaine.
Maintenant, j'ai du temps pour me reposer (merci, mon amour!). Du temps pour faire autre chose le soir que laver de la vaisselle, plier du lavage ou avancer les contrats que je n'ai pas eu le temps de finir dans la journée.
J'ai mis presque deux ans à m'habituer à cet espace mental. À reprendre mon souffle en écoutant Luc plier du papier. À tâtonner pour voir ce que j'avais envie d'en faire de cet espace, moi là, juste moi, en suivant mes goûts à moi, sans pression d'être bonne ou de performer ou de faire quelque chose d'utile, juste pour le plaisir. J'ai fait du yoga, beaucoup, mais c'était pour me maintenir en forme, pas vraiment par simple plaisir. Et puis, je voulais créer...
Finalement, j'ai trouvé la broderie.
... Et c'est en train de devenir de la recherche pour un projet, mais c'est pas grave! hihihihihi!
jeudi 21 avril 2022
Des nouvelles des parutions
lundi 11 avril 2022
Damnatio memoriae
Je regarde ce qui se passe en Ukraine avec la même horreur, la même peine, la même terreur que tout le monde, je suppose.
Le même désespoir de ne pouvoir agir, aussi. Faire des dons, oui, d'accord, dans la mesure de mes moyens, je veux bien... mais après? Héberger des réfugiés? Ah oui, il doit rester de l'espace dans un coin du salon... Joindre les rangs de l'armée et aller me battre? J'ai trop envie de vivre, merci. En plus, j'aurais pas l'impression de faire partie de la solution.
Le problème, c'est présentement la folie d'un homme, d'un seul chef d'état. Ses politiques ont créé la propagande qui a permis cette guerre contre laquelle les institutions internationales sont impuissantes. Il veut se bâtir un empire. Il veut qu'on le craigne, qu'on l'admire, qu'on se souvienne de lui...
Et c'est là que je crois qu'on pourrait frapper. Blesser son ego. Ramener le remède antique aux problèmes de mégalomanie : la damnatio memoriae, la damnation de la mémoire. L'oubli, l'effacement volontaire.
Il veut qu'on le craigne et qu'on l'admire? Arrêtons de le nommer. On peut dire "ce fou" ou "le fou", on saura de qui on parle. Arrêtons de publier sa photo. Comme on le fait déjà avec les autres tueurs en série. Arrêtons de parler de lui. Restructurons jusqu'aux titres des journaux pour le faire passer de sujet à objet. Ce fou bombarde encore l'Ukraine? Non : l'Ukraine est encore bombardée par ce fou.
Je n'encourage évidemment pas le révisionnisme historique. Mais on n'a pas à le faire disparaître des livres d'histoire : on consacrera une note de bas de page au fou qui s'est mérité une damnation moderne.
On ne peut pas le désarmer, mais je crois qu'on peut lui enlever toute la gloire qu'il pensait tirer de ses victoires. Je vais activement m'y employer.
Qui présente la motion à l'ONU? ;)
jeudi 17 mars 2022
Découvrir le hopepunk et le noblebright
Dans les dernières années, deux courants sont apparus en SFF et ont piqué mon intérêt (et celui de mes comparses écriveuxes) : le hopepunk (en SF) et le noblebright (en fantasy). Deux courants qui sont encore à leurs débuts, surtout présents sous forme de nouvelles et/ou en anglais, mais qui prennent peu à peu leur essor. Deux courants difficiles à définir, car ils sont surtout une réponse : le hopepunk (et son sous-genre le solarpunk) répondent aux dystopies, imaginent un monde différent, généralement mieux. Le noblebright, quant à lui, répond au grimdark et dépeint des mondes médiévaux moins violents, avec des personnages aux grands idéaux qui tentent, même s'ils échouent parfois, d'agir pour le bien commun.
Si cette description pique votre curiosité et que vous aimeriez savoir quoi lire pour découvrir des romans lumineux et qui font du bien (surtout ces temps-ci) voici une petite liste de titres. (N'hésitez pas à me laisser d'autres titres en commentaire, ça me fera plaisir de les ajouter, ce billet est destiné à évoluer avec le temps... mais prenez note qu'un certain tri sera fait : je veux noter ici des oeuvres qui se rattachent aux courants de manière claire, avec un propos adulte).
Hopepunk :
The Dispossed/ Les Dépossédés d'Ursula Le Guin (près de l'origine du genre)
A Tale for the Wild Built de Becky Chambers (et généralement tout Becky Chambers)
Solar Punk Winters et Solar Punk Summers de Weaver Press (deux anthologies)
Rebuilding Tomorrow de Twelfth Planet Press (anthologie)
Collisions par temps calme de Stéphane Beauverger
The Annual Migration of Clouds de Premee Mohamed (novella)
Cycling to Asylum/ Les lignes invisibles de Su Sokol
Plus près de nous, la nouvelle "Oikos cherche cuisinière" de Geneviève Blouin :p
Noblebright :
Uprooted/Déracinée Naomi Novik
Un long voyage de Claire Duvivier
mardi 15 février 2022
En entrevue avec Solaris
vendredi 11 février 2022
Reprendre pied
Entre les Fêtes et les deux semaines d'école virtuelle qui ont suivies, on s'est retrouvés à passer un mois à temps plein avec ma puce en décembre-janvier.
Un mois sans amies pour elle.
Un mois pendant lequel mon travail a pris du retard.
Un mois pendant lequel j'ai effectué les tâches ménagères minimales. (Une chance que l'amoureux était là pour s'assurer que la vaisselle sale ne prenait pas le contrôle du condo!)
Un mois pendant lequel j'ai eu très peu de temps pour moi. Ou pour mon amoureux.
Ça m'aura nous aura pris un autre mois pour s'en remettre. J'ai l'impression que j'émerge à peine de la fatigue et du brouillard.
Mon condo est à nouveau propre, le lavage ne s'accumule plus, mes menus ne sont plus des déclinaisons de "tout ce qu'on peut rôtir en 30 minutes sur une plaque" ou de "qu'est-ce que Luc a le temps de nous faire pour souper", j'ai recommencé à écrire et à faire de la dirlitt, j'ai pu me permettre d'aller passer un après-midi à bouquiner avec mon amoureux.
Ouf.
Je peux pas dire qu'on est pressés de voir arriver la semaine de relâche! Hihihihihi!
Comment vous avez survécu aux confinements vous?
vendredi 21 janvier 2022
La peur de payer quelqu'un à ne rien faire
lundi 10 janvier 2022
Maman en mode survie
La pandémie a mis en lumière les inégalités. Disons qu'on ne vit pas les confinements de la même manière quand on possède un chalet sur un terrain boisé au bord d'un lac, un bungalow avec un grand sous-sol pour s'aménager un gym ou un quatre et demi pas de balcon. (Le mien a heureusement une terrasse et un parc à proximité.)
Mais ce qui me frappe surtout, c'est à quel point on ne vit pas les confinements de la même manière quand on a des enfants en bas âge.
Mes ami.e.s sans enfant ont plus de temps que jamais avec la pandémie. L'absence de déplacement et d'activités sociales leur débloque du temps pour lire, écouter des séries télé, regarder des événements culturels en virtuel, s'entraîner à la maison, essayer de nouvelles recettes et, surtout, iels ont du temps pour écrire!!!
Pour les parents, par contre, c'est une autre histoire. Les obligations pré-pandémique - travail, préparation des repas, tâches ménagères, soins aux enfants, aide aux devoirs - sont encore là. D'accord, le temps de déplacement a disparu (enfin, sauf pour ceux qui, comme moi, travaillaient déjà de la maison), mais selon les niveaux de confinement, l'aide sur laquelle on s'appuyait habituellement - écoles, service de garde, loisirs organisés, gardienne, famille et amis - n'est plus disponible.
Alors non seulement faut essayer de travailler tout en fournissant un support technique à des enfants qui font l'école virtuelle, mais faut aussi les motiver à faire leurs travaux et leurs devoirs, en plus de leur servir de cercle social et de compagnon de jeu.
Et s'il y a un seul parent dans l'équation, on ne peut même pas diviser les responsabilités. Mon amoureux a beau me décharger autant que possible des tâches ménagères, c'est la puce qui demande le plus d'attention. Et c'est la mienne qu'elle veut.
Alors je fais quoi pour survivre à ça?
Volet travail : j'annule tout ce qui peut être annulé et je repousse tout ce qui n'est pas urgent. J'ai à peu près deux heures productives par jour, alors je cours au plus pressé.
Volet école : c'est là que j'investis le maximum de mon énergie, pour motiver la puce, lui éviter de prendre du retard. Cours sur l'écran, devoirs, leçons, lecture, je m'assure que tout est fait et bien fait.
Volet jeu : je donne au moins deux périodes de 20 minutes par jour d'attention exclusive à ma fille, en jeu libre. Ça remplit son réservoir d'attention et ça m'assure sa coopération. Et puis, la mort dans l'âme, je me résigne à ne plus calculer son temps d'écran. Elle veut jouer avec ses figurines devant la télé? Jadis j'aurais refusé, lui aurais demandé de faire l'un ou l'autre, mais maintenant, tant pis. Si ça peut me libérer du temps pour travailler, ce sera ça de gagné.
Volet ménage : un peu chaque jour. Parce que ça me calme quand l'environnement est propre. Et la puce ramasse sagement ses jouets si elle me voit ranger autre chose en même temps.
Volet personnel : je fais mon 20 minutes de yoga par jour. Idéalement le matin, avant que l'école virtuelle ne commence. Et le soir, une fois ma puce endormie, des fois je laisse mon amoureux à la garde du condo et je sors marcher avant le couvre-feu. Au retour, on lit ensemble, collés-collés. Et on essaie de reprendre notre souffle.
Parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer.