mercredi 29 février 2012

Le dit du Musè (8)

Musè : n.m., du grec ancien "mousai", source d'inspiration.

Mon chéri, qui lisait, me lance :

- J'pense que je fais une insol-ite.

- Hein? C'est quoi ça? Ça sonne comme une maladie.

- C'est une irritation grave suite à un abus du mot "insolite" dans un texte.

J'l'ai bien ri. Il commence à avoir l'oeil pour repérer les travers d'écriture! ;)

mardi 28 février 2012

Scène de salon du livre (1)

Au salon du livre, une dame bien mise à qui je faisais mon laïus de vente m'interrompt en fronçant les sourcils.

- Eh ben, votre livre, il ressemble vraiment beaucoup à celui de mon mari.

À ces mots, j'ai le coeur qui s'emballe. Panique!!! Je pensais pourtant avoir soigneusement fait mes recherches. J'avais rien vu de québécois (ni même de français) qui ressemblait à Hanaken... J'avais certifié à mon éditeur qu'on avait un créneau minimalement original. C'est ma responsabilité, c'est écrit noir sur blanc dans mon contrat. Et je suis en train d'écrire une suite! Au secours! La dame a l'air en moyens... J'veux pas recevoir une mise en demeure pour plagiat! J'le connais pas ce livre, j'l'ai pas lu, j'l'ai pas vu, j'vous le jure!!!

- Ah oui, dis-je d'une voix aussi posée que possible, où a-t-il été publié?

- Oh, nulle part.

Pour lui faire payer la frayeur qu'elle venait de m'infliger, j'ai vraiment eu envie de lui rétorquer que, quand on me demande combien d'enfant j'ai, je n'inclus pas mes fausses couches. Mais j'me suis retenue! Après tout, elle ne réalisait sans doute même pas la peur qu'elle venait de me faire...

Mais quand même!!! Tu parles d'un commentaire à faire à un auteur!

Douce vengeance : si ledit mari publie un jour son bouquin, c'est son livre qui va ressembler au mien. Na! :p

lundi 27 février 2012

UFC 144 - Faire le poids

Y'a des expressions qui changent de sens selon le contexte. "Faire le poids" en est une. Dans le parler populaire, quand on fait pas le poids, on est trop petit ou trop faible pour l'adversaire auquel on s'attaque. Dans les sports de combat, ça veut dire au contraire qu'on est trop lourd.

En effet, dans tous les sports de combat, les combattants sont répartis dans des catégories de poids. Pourquoi? Tout simplement parce que comme la puissance d'un coup est égale à la masse multipliée par le carré de la vitesse, vous voulez pas des trop gros écarts de poids, histoire que ce soit vraiment la technique (qui donne la vitesse) qui devienne le facteur important. En plus, en combat au sol, faut un écart de poids raisonnable si on veut que la personne coïncée dessous ait une chance de se relever.

Pour s'assurer que les combattants sont dans la bonne catégorie de poids, on leur donne un poids maximal qu'ils ne peuvent dépasser et on les pèse la veille d'un match. En théorie, c'est simple : les gars ont juste à choisir la catégorie à laquelle ils appartiennent selon le poids qu'ils font une fois bien musclés et entraînés...

Seulement, comme je le disais, la masse est importante. Non seulement elle donne de la puissance de frappe, mais en plus un petit surplus de muscle par-ci par-là, ça permet de mieux protéger les organes, de moins sentir les coups... et si on est plus lourd que l'adversaire, il aura de la misère à nous déplacer...

Alors, avec le temps, les combattants se sont mis à tricher un peu avec leur poids. Un gars pesant normalement 180 livres s'inscrivait dans la catégorie des 170 livres et moins. Une semaine avant le combat, il se mettait à manger de la salade et rien d'autre. Il perdait du poids, arrivait à faire 170 livres à la pesée, bouffait trois steaks dans la nuit et, pour le match du lendemain, il avait regagné une bonne partie du poids perdu et faisait donc 5 ou 6 livres de plus que son adversaire. Le stratagème s'est su, le gars d'en face s'est mis à faire pareil... et ça a fait boule de neige.

À présent, ce n'est même plus considéré un stratagème. Une ou deux semaines avant un combat, tous les combatttants font ce qu'on appelle "couper du poids" (weight cut), c'est-à-dire une méga diète destinée à les déshydrater au maximum en plus de les faire maigrir de façon éclair. Ils ajoutent à ça des séances de sauna le jour de la pesée et ils arrivent à diminuer leur poids de 5 livres (pour les plus petites catégories de poids) à 40 livres (pour les poids lourds). Suite à la pesée, ils se remettent à bouffer et à boire beaucoup. Le soir du match, ils sont presque revenus à leur poids normal (qu'on appelle leur walk around weight).

Seulement, de temps à autre, vous avez des gars qui tirent un peu trop sur la corde, qui se musclent trop, deviennent très lourd et n'arrivent pas à perdre tout ce poids de surplus en une seule semaine. Qu'arrive-t-il quand un combattant n'arrive pas à faire le poids? Hé bien on donne le choix à son adversaire : il peut décider de refuser le combat ou de l'accepter contre compensation monétaire (on lui donne une partie du salaire de son adversaire). D'habitude, les adversaires (qui viennent de s'entraîner pendant 3-4 mois en vue du match) acceptent. Le combat est cependant considéré un catchweight (entre deux catégories de poids) et, en théorie, il ne compte pas dans les classements pour se mériter une chance d'aller défier le champion d'une catégorie de poids.

Et d'autre fois, on a des cas où un combattant a tellement essayé de se déshydrater pour faire le poids que les médecins ne veulent pas qu'il combatte.

Heureusement, en fin de semaine, Quinton Rampage Jackson n'a pas réussi à faire le poids (il est arrivé 6 livres trop lourd), mais il a tout de même pu combattre. Ça a permis à Ryan Bader d'ajouter une belle victoire à son palmarès.

À part ça, le mot d'ordre du UFC d'en fin de semaine fut : Vive le taekwondo!!! (Anthony Pettis et Ben Henderson ont montré que c'est l'art martial à étudier pour savoir comment donner des vrais bons coups de pied... et qu'un coup de pied, c'est bien plus dévastateur qu'un coup de poing en combat!)

vendredi 24 février 2012

Claude Lalumière, Odyssées chimériques

Les éditions Alire nous présentent "Odyssées chimériques", un recueil de douze nouvelles de Claude Lalumière, traduites en français pour la première fois (parce que l'auteur, malgré son nom 100% francophone et son état de montréalais, oeuvre en anglais).

Jonathan en avait parlé et avait piqué ma curiosité. Voyez-vous, Claude Lalumière, lors du dernier Congrès Boréal, avait prétendu qu'il était encore possible d'écrire des textes originaux en utilisant des vampires, des zombies et des loups-garous. Selon Jonathan, "Odyssées Chimériques" présentait les preuves de cette affirmation audacieuse.

Après ma lecture, je dois l'admettre : oui, Claude Lalumière réussit, dans une certaine mesure, à renouveler les thèmes ultra usés du zombie, du loup-garou, des batailles divines, des catastrophes planétaires et même des supers héros.

D'ailleurs, les nouvelles où l'auteur se livre à ces exercices de "renouvellement" sont définitivement les plus réussies du recueil. Les autres, moins portées par leur concept, m'ont semblées souffrir un peu au niveau du style et de la profondeur des personnages.

Bref, pour ceux qui aiment les découvertes à la Ted Chiang, ce recueil contient des pièces qui vous raviront!

(Pour les autres, ben vous aimerez probablement pas... mais c'est pas grave : si vous l'avez déjà acheté,  prêtez-le à quelqu'un qui appréciera... D'ailleurs, Luc, j'ai fini le bouquin si tu veux le récupérer! Hihihihi ;)

jeudi 23 février 2012

Question de perception

Quand je me tiens avec de jeunes écrivains, je me sens souvent "riche" : j'ai un boulot stable, un salaire enviable (un poil à peine sous la moyenne québécoise), je n'ai pas à m'inquiéter de faire une dépense imprévue de 100$, mon hypothèque est ma seule dette, elle est gigantesque, mais on arrive à la payer... Bref, ça va bien financièrement.

Pour atteindre cette aisance par contre, ça m'oblige à jongler entre ma job d'écrivain et celle de secrétaire. Je n'ai pas la liberté d'écrire à temps plein quand je le voudrais ou de tout laisser tomber pendant trois jours parce qu'une école de Chibougamau m'invite à faire des animations. Des fois, j'envie mes amis qui travaillent moins. Leur budget est plus serré, mais ils sont libres.

À l'opposée, quand je suis au travail, parmi mes avocats, je me sens parfois "pauvre". Je ne peux pas sortir au resto à tous les midis, ma garde-robe est majoritairement démodée, je ne sais pas faire la différence entre deux modèles de téléphone intelligent et pour moi un "budget de vacances", ça ne se chiffre par en milliers de dollars.

Une avocate me disait l'autre jour qu'elle n'arrive pas à imaginer comment elle pourrait vivre à nouveau sans la liberté de pouvoir acheter ce qu'elle désire sans hésiter, ne jamais compter en faisant l'épicerie, partir dans le Sud sur un coup de tête, aller chez le coiffeur quand ça lui chante... Que toutes ces facilités que l'argent lui procurent lui sont extrêmement précieuses. Puis son cellulaire a sonné. Il était 16h30. Un vendredi. On était au boulot depuis 8h, donc techniquement notre journée venait de finir. Elle a répondu. Demande urgente, dossier à finaliser d'ici lundi matin. Une trentaine d'heures de travail, minimum, en perspective.

Parce que je suis une gentille secrétaire, je me suis chargée d'annuler sa réservation au restaurant prévue pour le soir même. Je l'ai laissée prévenir son chum et ses enfants que la sortie en ski de la fin de semaine se ferait sans elle.

Puis je suis partie en réfléchissant au fait que la liberté et la richesse, c'est vraiment une question de perception. Pour moi, disposer à mon goût de mes soirées et de mes fins de semaine, c'est ça l'ultime liberté. Ça vaut tout l'or du monde. Enfin, je suppose que l'important est que chacun soit heureux et libre, selon sa perception des choses.

Tout ça m'est revenu en mémoire en lisant l'excellente série d'articles sur l'argent qui paraît ces jours-ci dans La Presse sous la plume de Patrick Lagacé. À lire pour découvrir "la culture du voyage dans le Sud". Et pour vous demander si c'est vraiment celle à laquelle vous voulez adhérer.

mercredi 22 février 2012

Crimes de Ferdinand Von Schirach

Je viens de terminer la lecture du recueil de nouvelles "Crimes" écrites par l'Allemand Ferdinand von Schirach. Je l'avais achetée parce que Norbert Spehner (grande autorité des genres au Québec et fondateur de la revue Solaris, pour ceux qui sauraient pas) en avait dit beaucoup de bien. Et puis parce que l'auteur est un avocat de la défense. Voyez-vous, à date, dans ma vie de secrétaire juridique, j'ai toujours trouvé fascinants les criminalistes que j'ai croisés. Alors j'avais envie de lire ce que l'un d'eux aurait à raconter.

Ça tombait bien : le recueil proposait de raconter onze histoires tirées d'affaires criminelles auxquelles l'auteur avait été mêlé. On nous promettait une plongée dans la psychée des criminels, racontée avec le "laconisme d'un style chirurgical", une "prose glaçante".

J'aurais dû me méfier!

Ce n'est pas que les histoires ne sont pas intéressantes, loin de là. Comment ne pas être fascinée par cette histoire d'un changement d'heure qui permet à un avocat d'éviter à son client d'être condamné pour meurtre? Ou par le récit de cet autre homme qui en tue deux en situation de légitime défense, mais d'une façon si efficace que la police le soupçonne du pire et se refuse à le libérer? Ou par ce mari qui assassine son épouse après quarante ans de vie commune... et dont on se dit que, à sa place, on aurait sans doute agit de même?

Cependant, tout est raconté sur un ton tellement clinique que j'avais l'impression de lire des procédures officielles et non pas des nouvelles. Les récits nous sont racontés par l'avocat, au "je", mais le narrateur s'y fait tellement discret qu'à chaque fois que le "je" intervient pour la première fois, on en sursaute. "Ah tiens, réalise-t-on, un personnage nous parlait depuis le début?" En onze nouvelles, on n'apprend d'ailleurs pas grand chose de ce "je", sinon qu'il est avocat et qu'il prend un grand soin de ses clients.

Je ne peux pas dire que j'ai aimé. Je n'ai pas détesté non plus. J'ai été intéressée. Cependant, sans doute parce que j'ai déjà lu des jugements de procès criminel, je n'ai pas pu me débarrasser de l'impression que l'auteur n'avait pas cherché bien loin son inspiration. Qu'il nous a simplement livré les onze histoires les plus marquantes de sa carrière, dans un style façon "dictée à la secrétaire".

Est-ce que c'était vraiment une faiblesse du récit? Ou est-ce que ça a simplement rallumé la jalousie que je ressens parfois devant des gens qui me semblent avoir des boulots bien plus trépidants que le mien et bien plus propice à leur inspirer des histoires passionnantes? Mystère... Faudra que quelqu'un d'autre le lise et qu'on compare nos impressions! ;)

mardi 21 février 2012

Changement de domaine

J'ai croisé récemment une amie avec qui j'ai étudié en histoire et qui travaille toujours dans le domaine. Elle fait de la recherche pour des manuels scolaires. Je lui expliquais que, pour ma part, j'ai pas trop essayé de me trouver un poste en histoire finalement. Que j'ai préféré prendre un boulot alimentaire et donner du temps à ma passion de toujours : l'écriture.

"C'est bien, dit-elle, ça doit être plus facile. Moi j'ai toujours peur de me tromper, d'en avoir oublié des bouts... Ça doit être le fun d'écrire sans toujours douter de soi."

Mes dieux que j'aime ça quand les gens me font rire de même! ;)

lundi 20 février 2012

Critique et source d'inspiration

On vient de me signaler une nouvelle critique pour Hanaken :

http://www.sophielit.ca/critique.php?id=392&o=texte

Je suis touchée : l'auteure a beaucoup aimé! :)

En plus, elle fait une intéressante comparaison avec la série Le clan des Otori (parue au début des années 2000, sous la plume de la britannique Lian Hearn). J'ai à nouveau l'impression que quelqu'un vient de lire dans mon subconscient...

Voyez-vous, maintenant que j'y songe, je me rends compte qu'Hanaken a été écrit partiellement en réaction à cette série. Après l'avoir lue (enfin, les deux premiers tomes, parce que je me suis tannée avant la fin : je trouvais qu'on larmoyait et qu'on s'y plaignait trop pour mon goût) j'avais eu pour la première fois envie de faire un récit situé au Japon où les personnages seraient uniquement samouraï (et non pas ninja/ magicien/ moine/ etc), où il n'y aurait pas de fantastique et où les sentiments seraient traités avec plus d'ellipse, à la japonaise... Il a fallu des années (et d'autres sources d'inspiration) avant que ça se cristalise et que ça donne Hanaken.

Comme quoi une lecture n'est jamais perdue! ;)

vendredi 17 février 2012

La radio en anglais

Mon chéri travaille sur la Rive-Sud depuis un peu plus d'un an. Ce qui veut dire qu'il a dû, bien malgré lui, renoncer aux transports en commun pour se rendre au boulot. Dans notre patelin, les autobus sont organisés de façon à ce que se rendre au Centre-Ville soit facile (c'est normal : 90% des gens y travaillent), mais gagner d'autres points de la Rive-Sud est infernal (le trajet que Vincent effectue en quinze minutes de voiture prendrait au bas mot une heure et deux bus différents!).

Bref, Vincent a dû se résoudre à prendre la voiture en solitaire matin et soir (l'été, je voyage parfois avec lui le matin, mais l'hiver je préfère prendre le bus, parce que ça m'évite de traverser à pied une esplanade glacée et battue par le vent pour rejoindre le métro Longueuil!). Pour tromper son ennui, il s'est mis à écouter la radio. Avec notre radio qui venait avec l'auto et qui pogne juste les "grands" postes.

Au début, il a essayé les stations francophones. À la "Radio numéro 1" et ses clones, entre deux versions originales des chansons popularisées par Star Academy, des humoristes démontraient leur incapacité à être drôles sans textes, leur méconnaissance des enjeux profonds de l'actualité et leur goût pour le hockey. Au poste dit "Rock Matante", entre deux chansons tirées de Star Academy, des humoristes jadis connus débitaient des phrases toutes faites sur des sujets qui lui ont rapidement rappelé pourquoi la station avait reçu son surnom. À la radio nationale publique, entre deux grands classiques oubliés de la chanson, de vieux animateurs pédants discutaient, en articulant trop, de sujets de "grande culture" dont Vincent n'avait que faire. (Soit dit en passant, ils ont fait quelques entrevues avec Georges St-Pierre où ils faisaient preuve d'une condescendance que GSP ne méritait vraiment pas).

Un matin, je suis montrée dans la voiture. Vincent a mis la radio. Une chanson de Nickelback s'est faite entendre. Suivie par un classique rock. Puis l'animateur s'est fait entendre. En anglais!!! J'ai fait les gros yeux à mon chum. Quoi? CHOM!?! La seule maudite radio anglophone qu'on pogne et il fallait que mon chum l'écoute!?!

Mon chéri n'a rien dit. Il n'a pas changé de poste non plus. Il m'a laissé écouter. Et constater qu'à CHOM, les animateurs sont journalistes de formation. Que lorsqu'ils abordent un sujet, ils l'ont fouillé un minimum, ils dépassent les idées reçues. Ils sont articulés, jeunes, allumés, capables de parler de culture populaire et de culture tout court, de prononcer des noms français sans les écorcher, de discuter de hockey, de MMA et même de soccer. Pis en plus, la musique est bonne.

Alors, depuis ce temps-là, on écoute CHOM. Tout en se demandant pourquoi est-ce que les autres grandes stations de radio n'ont pas plus de journalistes aux commandes... Vous avez une théorie sur la question?

jeudi 16 février 2012

Conan, c'est un classique

J'ai souvent vu les vieux films de Conan mettant en vedette Arnold Schwarzenegger (en plus d'avoir joué à Donjon et Dragons, où le personnage du "barbare", copie conforme de Conan, occupe une grande place), mais je n'avais jamais lu les textes originaux de Robert E. Howard.

Cependant, avec la sortie du dernier navet tridimensionnel remake film sur Conan, les éditions Milady ont senti l'opportunité et édité un recueil des "meilleures nouvelles" de Conan. Je me le suis procuré et j'ai plongé dans les aventures du guerrier cimmérien.

Bon, signalons tout de suite que si ce recueil contient vraiment "les meilleures histoires" de Conan c'est triste, parce que, sur huit, il y en avait quatre de bonnes et deux vraiment mauvaises. Et quand je dis "bonnes", disons qu'il faut pas être trop exigeant : le style d'écriture n'a rien d'enlevant, les personnages secondaires sont en carton, les intrigues sont extrêmement simplistes, le propos est souvent raciste et mysogyne...

Mais, on comprend quand même aisément, dans les "bons" récits, pourquoi cette série d'histoire a connu une grande popularité. Le héros est une figure plus grande que nature : puissant, beau, viril, plus rusé qu'intelligent, dirigé par ses appétits. Il rappelle les figures imparfaites de la mythologie grecque (Achille et sa crise de colère, surtout). Ses aventures sont marquées du sceau de la démesure et, à l'époque, elles devaient être suffisamment originales pour provoquer l'émerveillement des lecteurs.

De plus, les récits sont imprégnés d'un certain parfum de luxure qui devait être titillant pour les lecteurs de jadis... même si, de nos jours, les mésaventures, quiproquo et "hasards" qui dénudent invariablement les personnages féminins avant de les précipiter dans les bras de Conan prêtent plutôt à rire.

Au final, j'ai été heureuse de lire les origines du personnage de Conan. Toutefois, comme avec les récits de Lovecraft (contemporain et ami de Howard), l'impact de ces textes sur les générations d'écrivains subséquentes me semble avoir été plus significatif pour le monde littéraire que les récits eux-mêmes.

mercredi 15 février 2012

Vérification des résolutions...

Il paraît que les résolutions du Jour de l'An ont tendance à prendre le bord autour du 15 janvier (selon les pessimistes) ou du 15 février (pour les optimistes). Les deux dates fatidiques étant passées, voyons voir où j'en suis...

Mes résolutions 2012 étaient donc :

1- Faire diminuer mon stress issu du boulot

Je dirais que je suis bien partie : la semaine d'écriture à temps plein m'a fait un bien fou!

2- Finir Hanaken II dans les délais prescrits

Je suis en bonne voie aussi, toujours à cause de la même semaine d'écriture. Ça s'appelle faire d'une pierre deux coups!

3- Continuer à m'entraîner minimum 3 heures semaines

Hum, ici, je constate une faiblesse. Je sais pas ce qu'on a Vincent et moi depuis les Fêtes, mais il me semble que notre divan a une lourde tendance à vouloir nous avaler lorsqu'on revient du boulot... se battre bec et ongles pour s'en extraire, est-ce que je peux compter ça comme de l'entraînement?

4- Perdre du poids

Bon, à voir les résultats sur la balance, non, se battre avec son divan n'est pas de l'exercice. J'ai perdu... trois livres depuis le 1er janvier... puis j'en ai repris deux. Misère! Je fais définitivement partie des gens qui, sans exercice, n'arrivent pas à perdre de poids.
 
Allez, je me recentre : pour les prochaines semaines, priorité santé et entraînement. Sans négliger le roman, bien entendu. Ni les tâches ménagères. Ni les moments de détente. Ni le temps de qualité passé avec mon chéri. Ni...

mardi 14 février 2012

J'vous souhaite...

C'est la St-Valentin aujourd'hui.

Réjouissez-vous fleuristes, chocolatiers, restaurateurs, vendeurs de cartes de souhait, gérants des boutiques de lingerie et autres acteurs de l'industrie du ti-coeur rouge!

C'est aujourd'hui que les nouveaux amoureux vont claquer une fortune en fleurs, chocolats et resto pour leur nouvelle amoureuse, qui elle fera probablement de folles dépenses dans un magasin de lingerie, histoire d'être (dés)habillée pour l'occasion.

C'est aujourd'hui qu'une bonne proportion de célibataires prennent la résolution de trouver l'amour dans la prochaine année.

Et c'est aujourd'hui que les vieux couples regardent le reste de la population s'énerver, tout en mangeant une quantité raisonnable de chocolat, collés-collés sur leur divan. Parce que la St-Valentin, c'est bien joli, mais ça dure juste une journée. L'amour lui, il sera là encore demain!

Bonne St-Valentin! J'vous souhaite d'en être à une étape de votre vie où, peu importe comment vous aller passer la journée, elle va vous satisfaire totalement! ;)

lundi 13 février 2012

Un salon très spécial

J'ai passé la fin de semaine au Salon du livre de Longueuil.

C'était spécial... Pas tant à cause du salon en lui-même (qui ressemble à tous les autres petits salons chaleureux), mais surtout à cause du lieu où il est situé.

Voyez-vous, le cégep Édouard-Montpetit, qui accueille le salon chaque année, c'est le collègue où j'ai étudié... et où j'ai rencontré Vincent, dans le Donjon (le local de l'associations de jeux de rôles) aux fins fonds des catacombes (surnom affectueux des sous-sols).

Comme nous avons ensuite habité non loin du cégep pendant des années, c'est aussi entre ses murs que j'ai appris le taekwondo, sur sa piste d'athlétisme que j'ai entraîné mon cardio afin de passer l'examen pour ma ceinture noire, à sa Coop que j'ai acheté nombre de mes livres, à son guichet automatique que j'ai constaté l'état déplorable de mes finances d'étudiante... Bref, le cégep a été ma deuxième maison pendant des années.

Ça m'a fait tout drôle d'y retourner en tant qu'auteur. Parce que c'est également durant mon séjour dans ce cégep que j'ai connu mes années sans écriture. Voyez-vous, des cours de littérature donnés par des profs amers de n'avoir pas réussi à percer en tant qu'écrivain, ça peut vous refroidir drastiquement les ardeurs créatives!

En fin de semaine, dans les couloirs du cégep, j'aurais aimé croiser la jeune adulte que j'ai été, histoire de lui mettre Hanaken dans les mains et de lui redonner un peu confiance en l'avenir.

Je l'ai pas vue. Mais j'ai constaté que le Donjon est toujours au fond des sous-sols du cégep. Il est toujours aussi miteux et décrépi, avec des graffitis pleins les murs et une fresque où deux dragons se livrent bataille. Le local de classe à moitié abandonné où Vincent et moi avons échangé notre premier baiser (puis de nombreux autres) n'est plus le même par contre : il semble désormais loué à l'UQTR et équipé pour des vidéos conférences.

J'espère qu'il n'y aura pas d'accidents quantiques qui permettrait à l'équipement de capter par mégarde des images du passé, ce serait un peu embarassant! :p

vendredi 10 février 2012

Snif!

Dernière journée d'écriture à temps plein.

Dernier latté maison.

Salon du livre jeunesse de Longueuil en fin de semaine. Puis retour au travail comme tout le monde.

Snif!

Je relis mes billets de la semaine et une constatation s'impose : quand je sors pas de chez moi, j'suis pas très inspirée pour bloguer! lol! ;)

Je suppose donc que si j'écrivais à temps plein, après avoir épuisé la (longue) liste de projets déjà envisagés, faudrait sans doute que je me trouve un boulot histoire de recommencer à voir du monde et de diversifier mes sources d'inspiration.

Aurais-je trouvé un point positif au fait de retourner travailler lundi? Hum... ;)

jeudi 9 février 2012

En mode nomade

J'suis une écrivaine nomade aujourd'hui!

En matinée, je serai au Salon du livre jeunesse à Longueuil.

Cet après-midi, Bibitte et moi allons élire domicile dans un café, histoire de changer de décor (et de donner le temps à l'empreinte de mon postérieur de disparaître de mon divan).

Vais-je arriver à écrire mes deux chapitres malgré cet horaire bousculé? Probablement pas... Mais c'est pas grave : hier fut une journée productive, où j'ai pondu deux chapitres et demi. La moitié du premier jet est faite! Et là j'entre dans la partie de l'histoire où l'action s'accélère... Et... Et...

Maudit que c'est le fun écrire! ;)

mercredi 8 février 2012

Après trois jours d'écriture à temps plein

Ça avance pas aussi vite que je l'espérais.

Mais ça avance. Deux chapitres par jour environ, soit 3000 mots.

J'trouve ça bizarre de ne voir personne d'autre que mon chum, un instant le matin et quelques heures le soir. La visite imprévue d'une amie a donc été appréciée hier soir, même si ça a bousculé mon horaire.

Une chance qu'il y a le blogue pour m'offrir un peu de relations sociales! ;) (J'ai aussi des courriels, mais pas le temps de leur répondre!)

mardi 7 février 2012

Jamais aussi productif qu'on voudrait

J'ai eu une bonne journée d'écriture hier.

J'ai intégré les commentaires faits par Isa et Vincent sur les 10 premiers chapitres (pour une fois, ils allaient tous les deux à peu près dans la même direction!). Ça m'a forcée à ré-écrire un demi-chapitre, mais ça valait la peine. Là j'ai replacé l'un des personnages dans le bon "ton". Puis j'ai relu mon plan et réalisé que je pouvais fusionner trois chapitres en un. Finalement, j'ai pondu deux chapitres.

Bref, j'ai accompli en une journée le boulot qui me demande habituellement de voler des heures par-ci par-là sur l'étendue d'une semaine entière.

Et pourtant, je suis un peu déçue. J'aurais voulu écrire trois ou même quatre chapitres. Complètement irréaliste comme attentes, mais bon...

Comme quoi on est jamais aussi productif qu'on voudrait!

Allez, aujourd'hui je n'ai que de l'écriture "pure" à faire, alors trois chapitres, ça devrait être possible... À peine 5000 mots, j'ai déjà fait mieux (mais c'était il y a longtemps).

Soit dit en passant, après avoir passé quasiment 14 heures assise sur mon divan hier, Bibitte sur les genoux, je découvre qu'il est pas aussi confortable que je le croyais!

lundi 6 février 2012

UFC 143 - Diaz vs Condit

Comme Georges St-Pierre, blessé à un genou, ne pourra pas se battre pour encore plusieurs mois, la UFC a décidé de mettre en jeu un titre intérimaire des mi-moyens. Nick Diaz et Carlos Condit se sont donc affronté dans l'espoir de mettre la main dessus.

Diaz est un combattant remarquable qui lance des barrages de petits coups de poing rapides et qui possède un excellent jiu-jitsu, mais également une grande gueule, une tête brûlée qui insulte ses adversaires, ne se présente pas aux conférences de presse et cherche la bagarre même en dehors de la cage. Condit, au contraire, est un gars poli et respectueux, un ancien camarade d'entraînement de St-Pierre. Il excelle en combat debout, notamment parce qu'il sait varier les frappes et utiliser ses pieds autant que ses poings.

Mais voilà, parce que Condit est "un bon gars" et un ancien coéquipier, St-Pierre avait exprimé publiquement le souhait qu'il perde contre Diaz. Comme ça, St-Pierre et Diaz pourraient enfin s'affronter, ainsi qu'il était prévu avant que St-Pierre se blesse.

Pauvre Georges! Condit a, tant qu'à moi, clairement remporté le match, qu'il a mené intelligemment, en évitant de se planter devant Diaz pour échanger coup pour coup. Une belle victoire. J'ai bien hâte de voir le combat entre St-Pierre et Condit. Pour une fois, je vais peut-être me demander pendant un instant si je pourrais pas prendre pour quelqu'un d'autre que Georges... ;)

---------------

Sur un tout autre sujet : c'est parti!!!

Première journée d'écriture à temps plein aujourd'hui!

Bon... pour l'instant, j'ai pas grand chose à en dire, sinon que je suis levée.

Quand même, ça part bien! lol!

vendredi 3 février 2012

Débrancher Internet

C'est bizarre, il me semble que ça fait vraiment plusieurs personnes qui me suggèrent de débrancher Internet pour écrire. Ce qui sous-entend que pour la plupart de ces personnes, Internet est une source de distraction et/ou de perte de temps lorsqu'elles écrivent.

Pour ma part, depuis que je me tiens loin du bouffe-temps nommé Facebook, je ne peux pas dire qu'Internet est une grande source de distraction. J'ai ma routine, soigneusement planifiée dans mon horaire de la journée. En gros, je consacre environ une heure par jour à Internet. Journaux, courriels et blogues confondus.

J'exclus bien sûr de cet horaire les recherches rapides du genre : "À quelle date le Canada a-t-il aboli la peine de mort?" ou "Pousse-t-il des roses au Japon?". Que ce soit au boulot pour mes avocats ou chez moi en train d'écrire, j'ai toujours besoin de ce genre de détails alors que je suis sur une lancée. Donc je tape la question dans Google, je lis quelques pages, je trouve le renseignement, je note ma référence, je ferme la fenêtre et je continue à travailler. Les rares fois où j'ai essayé d'écrire ou de travailler sans être branchée à Internet, l'impossibilité de faire ce genre de recherche rapide m'a frustrée au plus haut point, me déconcentrant complètement.

Bon, je vais pas vous mentir : ça m'a pris du temps pour arriver à cette discipline. Il m'a fallu bien des ajustements (dont le bannissement presque total de Facebook), mais à présent je parviens à vivre (et à rester productive) tout en étant connectée en permanence.

Et je remarque que, peu importe où je suis ou ce que je fais, les symptômes d'ennuis caractérisés sont les mêmes : je rafraîchis à répétition ma boîte de courriel et mon blogue. Lorsque ça se produit au boulot, il me reste juste à prier pour qu'un dossier intéressant atterrisse enfin sur mon bureau. Si je fais ça au milieu d'une séance d'écriture, c'est le signe que je dois m'interrompre, aller m'aérer l'esprit loin de mon ordinateur et y revenir plus tard.

Alors non, je ne vais pas me débrancher complètement la semaine prochaine même si j'écrirai à temps plein.

Vous, dans la même situation, vous sentiriez-vous vraiment le besoin de le faire? Allez, c'est le moment de se confier : quelle est votre véritable relation avec Internet?

jeudi 2 février 2012

La semaine prochaine

La semaine prochaine, ça va être une semaine spéciale.

En effet, bourse du Conseil des arts en poche, je me suis négocié une entente au travail : une semaine de congé, à mes frais, pour travailler à temps plein sur mon roman! :)

Ça tombe bien, je suis dans une période plutôt creuse, alors mes collègues grogneront pas qu'elles doivent se taper ma job en plus de la leur. Et puis, j'ai vraiment pas pris beaucoup de congé l'an passé.

J'ai tellement hâte à cette "semaine d'écrivain"! J'ai pas écrit à temps plein depuis ma maîtrise (que j'avais rédigé à temps plein grâce à... une bourse. Tiens donc!).

À partir de lundi, ma routine sera donc : me lever tôt (enfin, à l'heure où d'habitude je dois monter dans le bus), déjeuner léger, lire le temps de digérer, m'entraîner, me doucher, puis écrire toute la journée (en buvant un ou deux cafés au lait et en passant au thé quand je vais commencer à être trop énervée)...

Avez-vous dit "le paradis sur terre"? :D

mercredi 1 février 2012

En train de m'arracher les cheveux

Hanaken II a bien avancé en fin de semaine. Deux chapitres en deux jours. Bon, je sais qu'il y a plusieurs "machines à écrire" à l'écoute pour qui ces quelques 3000 mots sont de la petite bière, mais pour moi, hors folie Nanowrimo, c'est excellent.

Sauf que je dois dire que je m'arrache les cheveux... et ce n'est plus à cause des faits historiques.

Non, je suis retombée dans les banales angoisses d'auteur :
- Est-ce que c'est logique que mes personnages aient évolué dans cette direction?
- Mes personnages sont-ils rendus trop vieux pour que le roman se qualifie encore de roman jeunesse?
- Est-ce qu'il y a moyen de raconter une histoire d'amour sans que ça sonne fifille?
- Les lecteurs vont-ils accrocher à l'intrigue même si elle est un peu extérieure aux personnages?
- Est-ce qu'il y a assez d'action?
- Est-ce qu'il y a trop d'action?
- Sent-on l'émotion? Le suspense?
- Est-ce que je décris assez?
- Trop?
- Ai-je utilisé "samouraï" dix fois dans le dernier paragraphe?

Bref, la routine habituelle, quoi! ;)