mardi 30 novembre 2010

Le sabre des Takeda de Inoue Yasushi

Dans le Japon de l'ère Sengoku (les royaumes en guerres du début du 16e siècle), un homme, Yamamoto Kansuke, porte sur ses épaules les succès guerriers du clan des Takeda. En effet, Kansuke, malgré un physique ingrat, est un stratège génial. Grâce à lui, le clan des Takeda a l'espoir d'unifier enfin le Japon morcelé.

Ça s'annonçait une lecture passionnante. Premièrement parce que j'aime les écrivains japonais. Deuxièmement parce les fresques historiques d'Inoue me plaisent particulièrement. Troisièmement parce que l'ère Sengoku, riche en conflits potentiels, est celle que j'ai choisie pour situer mon propre roman japonais et qu'elle me passionne (et elle m'intimide, parce qu'elle est si vaste que j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à m'en faire une idée claire).

Mautadine que j'ai été déçue! J'ai jamais réussi à embarquer dans le roman. Le personnage principal n'est pas tellement sympathique. En fait, il est un peu malhonnête, se prétendant grand stratège à une époque où il n'a encore jamais vu une bataille, et il a une si haute opinion de lui-même qu'on a juste envie de le gifler.

En plus, l'auteur a décidé de composer avec la légende qui entoure le personnage de Kansuke. Nous nous retrouvons docn avec des incohérences et des exagérations typiques des récits héroïques, mais qu'Inoue évite habituellement dans ses romans. La pire de ces incohérences? On dit que Kansuke n'a jamais tenu un sabre de sa vie (ce qui est impossible pour un rejeton mâle de la caste samouraï), mais il tue un champion de sabre à son premier affrontement (ce qui est non pas impossible, n'écartons jamais le facteur de chance pure, mais hautement improbable). Ensuite, pendant tout le reste du livre, on nous le décrit comme un très bon combattant. C'est un peu dérangeant au niveau de la cohérence interne du récit. On aurait aimé que l'auteur tranche.

Il y a tout de même quelques beaux moments dans le roman. Notamment l'histoire d'amour tout à fait platonique entre Kansuke et la concubine de son seigneur, la belle Yubu, qu'il aidera à devenir la femme la plus influente de l'entourage du seigneur Takeda.

Cependant, disons qu'au final je ne le recommande pas. Essayez plutôt "Le château de Yodo", du même auteur. Il a beaucoup plus de rythme et d'action.

lundi 29 novembre 2010

Le Nano kossa donne?

Bon, je fais suite à des billets publiés ( et  et ) dans les derniers jours. Je vous avoue tout de suite que j'ai bien failli ne pas l'écrire ce billet. Parce qu'il s'est dit des trucs qui ne m'ont pas semblé me toucher tellement (j'ai écrit 3 billets en 30 jours donnant ma progression en fait de mots écrits, alors je pense pas avoir submergé mes lecteurs avec l'impression que je visais la quantité plutôt que la qualité...). Et parce qu'il s'est dit des trucs qui m'ont semblé relever du préjugé et que ça a tendance à me mettre en beau calvaire.

Mais bon, je me suis rendue compte que je n'ai peut-être pas mis mes réflexions noir sur blanc ici et que, peut-être, il y aura des intéressés. La question est donc : pourquoi je fais le Nano? Ou plutôt : kossé ça me donne d'essayer d'écrire 50 000 mots en 30 jours une fois par an?

Commençons avec ce que ça donne pas :

- un roman
Dans le meilleur de cas, un Nano, ça donne un premier jet mal fichu. Mais c'est un premier jet. Du matériel de base, quoi. Et l'avantage d'un premier jet, c'est qu'on peut le foutre dans un tiroir et le retravailler plus tard. Une fois qu'il est écrit, y'a plus de danger d'oublier des bouts de l'histoire. On y reviendra, ou pas, si l'occasion, le marché, le cours du thé sur Mars ou toute autre conjoncture cosmique s'y prête.
Ah, et un premier jet, on peut aussi le faire lire à un ami. Qui pourra nous dire si c'est de la merde ou s'il y a des éléments à sauver. C'est plus simple que d'essayer de raconter le projet de A à Z!

Maintenant, kossa donne?

- une discipline de travail...
Après un mois de Nano, vous vous rendez compte que si vous assoyez votre derrière sur votre chaise et que vous vous mettez au travail, vous allez finir par être capable d'écrire. Même si les muses ne semblent pas au rendez-vous. J'avais tendance à attendre "le bon moment" pour écrire. Après deux Nano, je crois que ça m'est définitivement passé. J'ai écrit des passages très intéressants sous pression à 11h30 le soir, au moment où il fallait que je finisse mes mots du jour malgré mes paupières fort lourdes. Et j'ai écrit des bouts très très nuls un samedi matin alors que j'avais l'impression d'être dans la meilleure ambiance du monde. Bref, le Nano m'a forcée à apprendre à écrire partout, tout le temps.

- ... mais moins de perfectionnisme acharné au premier jet!
 Avant, j'avais tendance à piocher sur les passages qui ne sortaient pas bien jusqu'à ce qu'ils finissent par prendre le tour voulu. Ce faisant, je pouvais bloquer sur mon histoire pendant une semaine, deux semaines... Avec le Nano, on apprend vite à passer à la scène suivante. À ne plus nécessairement écrire les scènes de façon chronologique. J'avais besoin de cet apprentissage. Un mois plus tard, en relisant les passages problématiques, la bonne façon de dire les choses, l'angle d'attaque d'une scène, a tendance à vous sauter aux yeux.

- une réflexion sur vos méthodes de travail
Vous apprenez vite ce qui vous bloque et ce qui vous fait planer. J'ai découvert à quel point je suis l'esclave de mon plan. Résultat : à présent, j'y passe beaucoup plus de temps qu'avant, en sachant que plus je le mûris, plus l'écriture va être agréable. J'ai également découvert que je suis incapable de ne pas faire des recherches sur des détails, même pendant le Nano. Je dois donc prendre l'habitude de me documenter beaucoup avant de commencer un projet, parce que me documenter pendant, ça m'énerve. C'est comme un téléphone qui sonne pendant qu'on fait l'amour : ça casse le fun!
Vous découvrez aussi si vous travaillez bien ou pas sous pression. Ça peut se révéler utile pour plus tard. Qui sait? Un jour, vous aurez peut-être à essayer de finir un manuscrit en deux jours. Le Nano vous permet de savoir tout de suite si vous pourrez, en cas de force majeure, torcher un truc à peu près passable (traduction : où la dir litt froncera les sourcils, mais n'ira pas jusqu'à réclamer votre tête) ou si vous êtes mieux d'appeler tout de suite l'éditeur pour lui dire que vous allez être en retard.

- un trip de gang
Le reste de l'année, même avec les collègues écrivaillons, on n'est jamais tous au même point en même temps. Un tel écrit, un autre ré-écrit, un troisième jongle avec deux trucs en même temps, un quatrième est en pause pour cause de nouveau bébé... Pendant le Nano, on est tous à la même place : plongés dans notre écriture jusqu'au coup. Alors on se donne les tape dans le dos et les coups de pied au cul qui sont de mise. Une fois par an, c'est sympa. :)

- un premier jet
Pas mieux qu'aucun autre premier jet. Pas nécessairement pire non plus. Ça dépend de vous, de votre façon de travailler. Du genre de projet que vous avez choisi d'écrire. De votre capacité à planifier, à travailler sous pression, à écrire de belles phrases au fil de la plume, etc... Personnellement, comme j'écris à l'aide d'un plan détaillé, je n'ai pas à revenir en arrière pour ajuster l'histoire pendant que j'écris. Je file toujours du début à la fin. Hors Nano, je relis les passages écrits la veille pour les polir. Durant le Nano, je saute cette étape. Ça ira à la ré-écriture.

- une opinion définitive sur la réécriture
Après le Nano, faut réécrire. Beaucoup. Et c'est là que vous découvrez à quel point vous aimez cette partie là du boulot. Chacun a sa démarche d'écriture et chacun a sa perception de la réécriture. Personnellement, j'aime bien retravailler un texte brut et lui donner forme, même quand le travail est colossal. (Oui, je me suis plains des 55 000 mots de mon roman jeunesse où je dois changer le narrateur, mais non, une fois le choc initial passé, c'est pas si mal).
Si vous préférez plutôt retravailler 5 000 mots à la fois, vous allez le découvrir très vite après le Nano. Vous allez regarder votre manuscrit de 50 000 mots et vous allez être pris de nausée à la pensée d'y replonger pour le décortiquer, l'analyser, le secouer, le reconstruire... Vous allez donc l'abandonner. C'est correct. Le Nano aura servi à vous apprendre quelque chose. Et on ne vous y reprendra plus! ;)

Bref, le Nano kossa donne? Le fruit d'un autre mois de travail, mais un mois où vous avez été forcé à faire des expériences. Ni plus. Ni moins.

dimanche 28 novembre 2010

Le Nano est fini! :)

Bon, ben, le Nano est fini pour moi cette année! :)

Ce n'est pas un Nano "terminé" au sens normal du terme, puisque je n'ai pas atteint la barre des 50 000 mots. Mais peu m'importe : je viens d'écrire la dernière ligne de l'histoire que je voulais coucher sur papier cette fois-ci. Sentiment du devoir accompli, victoire et autres euphories! :)

Là je vais... aller faire dodo!

Et demain (ou, enfin, après le dodo, puisque techniquement on est déjà demain...) je vais plonger à plein clavier dans la fin de la ré-écriture en IL du roman jeunesse... et dans d'autres petits trucs qui traînent ici et là.

Dont : le plan du tome II, une histoire "spécial Noël", une courte parodie, une novella fantastique qui deviendra peut-être un roman, un projet pour lequel Vincent veut un coup de main et une nouvelle policière qui a besoin de ré-écriture.

J'pense que je ferais mieux de commencer tout de suite à me préparer une surdose de café. ;)

vendredi 26 novembre 2010

Les hypocrisies des séries américaines

On regarde beaucoup de séries télé américaines. Avec le temps, on a remarqué une série de petites hypocrisies qui nous tapent royalement sur les nerfs.

Hypocrisie 1 : Les héros ne tuent pas de sang froid

Ok, y'a des exceptions. Mais, en règle générale, ça prend une méchante bonne excuse à un héros pour qu'il tue les méchants. Souvent, il va même se mettre en danger en essayant de "donner une dernière chance" au méchant. Le classique, c'est le héros qui a blessé le méchant et qui se penche sur lui pour le menotter ou le soigner (au lieu de lui tirer une balle dans la tête depuis une distance sécuritaire), ce qui laisse au méchant une occasion de saisir son revolver ou un couteau pour essayer d'égorger le héros. Alors seulement on autorise le personnage principal à tuer son ennemi, dont on a montré la méchanceté irrécupérable. Ça permet peut-être de renforcer l'image de bonté du héros, mais ça lui donne aussi l'air d'un épais! (Surtout s'il répète souvent le schéma au cours de la série)

Hypocrisie 2 : Inégalité des sexes devant la violence

Un personnage masculin qui fait partie des héros d'une série ne peut pas être physiquement violent envers une femme. Peu importe à quel point la femme mérite de se faire gifler ou tuer. Ce serait un homme et le héros l'aurait déjà tabassé cinquante fois? Pas grave : si c'est une fille, on lui fait pas bobo (même Jack Bauer ne torture pas de terroriste féminine). Ou si jamais on frappe la fille, on s'assure qu'on a déjà établi que le personnage sait se défendre et on lui donne l'occasion de rendre les coups au centuple (style "Buffy" quoi). C'est ça l'égalité des sexes en 2010?!?

Hypocrisie 3 : On ne fait pas de mal aux enfants

Ça c'est l'équivalent de l'inégalité des sexes devant la violence, mais à la puissance 30 000! Un enfant peut être possédé par un démon, avoir tué un million de personnes, être le seul obstacle entre le héros et la sauvegarde du monde entier... peu importe : si ça a moins de 15 ans, il est impossible qu'un héros de série télé le blesse. Même quand ce serait raisonnable. Même quand ce serait cohérent avec l'histoire. Oubliez ça. L'enfant va s'en sauver. Y'a peut-être la moitié de la planète qui va y passer, mais cet enfant-là va survivre. Pathétique.

La contamination de la fiction par le politiquement correct, je trouve ça à vomir. Pas vous?

Écoutant peu de séries québécoises (depuis l'excellent Omertà, j'ose plus : tout le reste m'a déçue), je ne sais pas si le phénomène s'est répandu chez nous également. Quelqu'un peu me répondre?

jeudi 25 novembre 2010

Comment va le Nano après 25 jours?

Bon, alors le Nanowrimo, ça allait bien pour moi cette année pendant les trois premières semaines.

Mais là avec le salon du livre et la fatigue post-salon, je me suis retrouvée à commencer la semaine 4000 mots dans le trou.

Depuis, j'essaie de grignoter, de rattraper mon retard, mais c'est pas évident. 1700 mots par jour, ça s'approchait déjà pas mal du maximum que je pouvais produire en disséminant des séances d'écriture dans mon horaire.

Et là, en plus, comme mon billet d'hier vous l'a signalé, j'ai rencontré quelques difficultés avec mon plan. Enfin, je les ai surmontées, mais j'ai bien l'impression qu'après avoir remis mon histoire sur les rails, elle se précipite vers sa fin plus vite que prévu (traduction : avant la marque des 50 000 mots).

Je sais que je vais finir mon roman dans les temps cette année (l'an dernier, comme l'histoire était plus longue que prévu, je l'ai finie plusieurs mois plus tard). Pour le nombre de mots, on verra. Anyway, on s'entend : mon objectif était d'écrire mon premier jet. C'est quasiment fait! :)

Me restera plus qu'à le réviser, réparer ses faiblesses, l'éditer, le faire lire, le corriger, lui trouver un éditeur, le ré-écrire, le re-corriger... Hé, encore 5 jours et le gros de la job sera fait! hihihihihihi

mercredi 24 novembre 2010

Des trous dans le plan

J'haïs ça quand ça m'arrive.

Vous me connaissez (sinon, y'a plus de 400 messages dans les archives...) : je suis disciplinée. Très (trop?) disciplinée. Alors, évidemment, quand j'écris, c'est à l'aide d'un plan.

Un gentil plan juste assez détaillé pour que je sache toujours où je m'en vais. Un plan qui s'étoffe au fur à mesure de l'écriture, quand les idées se précisent. Un superbe plan qui me dit, étape par étape ce que je dois écrire.

Un ostie de plan qui me joue parfois des tours de cochons!

Parce que c'est bien beau, un plan, mais des fois il s'y glisse des trous sans même qu'on s'en aperçoive. Vous savez, le genre de trou qui paraît pas, parce qu'il fait sa job : il raconte ce qui doit se produire dans l'histoire. Au moment où vous l'écrivez, vous savez pas que c'est un trou. "Ils attendent Noël", ça a l'air bien quand vous en faites un élément du plan.

Mais quand vous êtes rendus à écrire ce bout là de l'histoire, vous réalisez que c'est CINQ putains de semaines que vous devez soudainement meubler. Arrggggggg!!!

Addendum
Mon éditeur raconte les débuts de mon roman jeunesse juste ici, pour ceux qui n'ont pas suivi la saga! ;)

mardi 23 novembre 2010

Ce projet que j'aime depuis longtemps...

On dit souvent aux écrivains de se méfier, que c'est pas parce qu'ils trouvent leur propre texte génial qu'il l'est réellement.

Personnellement, le conseil m'a toujours semblé curieux. Quand je finis d'écrire un texte, d'habitude je le trouve nul. Des fois je le trouve archi-mauvais, dans le meilleur des cas je le trouve juste remâché, mais en moyenne, je le considère nul. Le relire me donne mal au coeur. M'emmerde. Me donne envie de me cacher dans un trou. Ce sentiment persiste d'ordinaire jusqu'à ce que quelqu'un le lise et m'en donne une critique bien objective. Alors, on dirait que grâce à l'oeil de mon lecteur j'arrive enfin à voir les bons et les mauvais côtés de mon texte. Et que je peux enfin l'apprécier à sa juste valeur, envoyer à la poubelle les ratés et retravailler les autres.

Il y a un seul projet qui a fait exception à cette règle. Un projet que j'aime depuis la minute où j'ai commencé à l'écrire. Parce que c'est le meilleur texte que j'aie écrit? Je sais pas. Peut-être. Peut-être pas. Vous me le direz un jour... Mais c'est sans contredit le texte qui me ressemble plus. Un projet hyper personnel. Je ne vois pas qui aurait pu écrire la même chose. Ça prenait une historienne, écrivaine, combattante, amateure de noir, de fantastique, de concepts narratifs et d'écriture atmosphérique pour l'inventer celui-là.

Ça a pris un bout de temps avant qu'il trouve sa niche, car la première version du texte a vu le jour en 2008. Ça va prendre un bout de temps aussi pour que vous puissiez le lire. C'est pas grave : sa parution éventuelle est enfin confirmée et j'en danse de joie! :D

Dans un peu plus d'un an, aux Six Brumes, vous ferez connaissance avec le Chasseur.

lundi 22 novembre 2010

J'avais un ti-carton au Salon

J'ai eu une surprise la semaine dernière au moment de planifier ma visite au salon : Pierre-l'éditeur m'a appris qu'il avait des laissez-passer d'auteurs en trop, alors il m'en a déposé un à l'entrée du salon. Samedi matin, c'est donc avec des jambes un peu tremblantes que je me suis présentée au comptoir des accréditations pour réclamer mon ti-carton d'auteur, qui m'a non seulement permis d'entrer gratuitement dans le salon, mais également d'investir la place avant le reste du public! Mouhahahahaha!

Ti-carton dans le cou, mais sans livre à vendre, j'ai fait une méchante rechute du syndrôme de l'imposteur. Sauf que c'est pas grave : ça a été compensé par mon amusement en voyant les gens tenter de lire discrètement le nom sur le carton, histoire de voir s'ils ne le connaissaient pas... Ben non, pas encore. Mais ça va venir, ça va venir... :p

Le Salon étant un endroit fort déshydratant (parce qu'il fait chaud, il fait sec et qu'on que je parle tout le temps), vendredi soir je m'étais surhydratée à l'avance en compagnie de Guillaume, Carmélie Jacob et Ariane au Saint-Bock. Je sais pas si ça a aidé, mais ça a été ben le fun. Entre deux (trois, quatre, cinq...) pintes, on a même pensé à discuter un peu de Brins d'éternité... hihihihi! ;)

Pour ce qui est du samedi, je sens que je vais vous décevoir... Voyez-vous, cette année j'ai pas écrasé les pieds de personne, j'ai pas perdu mon ticket du vestiaire et j'ai emprunté au moins deux fois le bon chemin pour me rendre du point A au point B! Ma matinée a été consacrée aux rencontres professionnelles et l'après-midi aux rendez-vous entres amis.

Et là, je dois dire que je ressors du salon avec une interrogation : comment est-ce que je peux avoir passé douze heures là-bas et avoir quand même réussi à manquer autant de monde?!?

Enfin, je m'excuse à Annie, Audrey et Mathieu : j'ai jamais réussi à passer chez vos éditeurs à l'heure où vous y étiez! J'ai croisé l'Ermite (qui était de sortie avec l'Ermitaine et l'Ermitaillon), mais on a à peine eu le temps de dire bonjour. On se revoit au Boréal! Des excuses aussi à Pierre-l'éditeur : j'étais supposée repasser par le kiosque de Trampoline. Le temps que je le fasse, y'avait plus personne. Ah ouais, les éditeurs jeunesses font sans doute la majorité de leurs ventes dans la journée, hein, pas à 7 heures le soir... :p

À part ça, ben ça a été super le fun d'avoir un peu de temps pour jaser avec Isa, Jonathan, Claude Bolduc (on s'est fait un point d'honneur à s'assurer qu'il y ait plus de monde devant sa table que devant cette de Gilles Duceppe), Dominic, Carl, Gabrielle Syreeni, Élisabeth Tremblay, Sébastien Aubry, Philippe-Aubert, Luc Dagenais, Guillaume Houle (parlant de Guillaume, regardez donc l'onglet "publications"... plus de détails demain là-dessus ;), Pierre H. Charron et sa Chantale... je sais pas si je peux considérer que j'ai jasé à Pascal Raud, Benoit Bouthillette, Élisabeth Vonarburg et Jean Pettigrew, parce que ça a été très très bref, mais bon je les nomme pareil... ça compensera pour ceux que j'ai sûrement oublié!

C'est drôle, mais on dirait que je commence la semaine un peu fatiguée... les mâchoires surtout... lolol! Oh, et ruinée, bien sûr, parce qu'à travers tout ça j'ai quand même trouvé le moyen d'acheter des livres. Paraît que le salon sert surtout à ça... :p

dimanche 21 novembre 2010

UFC 123 : jiu-jitsu en pleine évolution

J'suis déçue par le UFC d'hier. Lyoto "The Dragon" Machida a perdu par décision. Une mauvaise victoire, mais qui est entière sa faute. Il a dominé Quinton "Rampagne" Jackson pendant tout le troisième round, mais sans réussir à l'achever et après avoir été trop timide pendant les deux premiers rounds. Dommage.

Juste avant ça, Matt Hugues s'était fait envoyer dans les vappes par BJ Penn, lors d'un rubber match (un troisième combat entre deux adversaires, qui, jusque là, ont gagné chacun une fois) de 21 secondes! J'haïs déjà BJ Penn lorsqu'il est paresseux, qu'il s'entraîne pas et qu'il perd, mais je l'haïs encore plus quand il gagne, bordel! Le gars est tellement imbu de lui-même, il me rend malade. Pfffff!

Enfin, heureusement, pour me consoler, j'ai aussi eu droit à une superbe performance d'un combattant qui monte, Phil Davis. Il a non seulement gagné son combat, mais en plus il a soumis son adversaire grâce à une prise improvisée "sur le moment". C'est la deuxième fois que je vois ça dans un combat de la UFC et, à chaque fois, c'est impressionnant. Les commentateurs comprennent pas ce qui se passe, le combattant qui se fait soumettre non plus et, dans la journée suivante, Vincent et moi (comme à peu près tous les pratiquants de jiu-jitsu de la planète) nous mettons à essayer de reproduire la prise et de l'intégrer à notre pratique.

C'est des moments comme ça qui font que j'aime autant le MMA : c'est une discipline en constante évolution, qui se réinvente elle-même. On peut l'apprécier même quand nos favoris perdent! :)

vendredi 19 novembre 2010

Samedi, Salon du livre

C'est le Salon du Livre de Montréal depuis quelques jours! J'adore cette époque de l'année. :)

Depuis 2008, c'est devenu un rendez-vous avec les amis virtuels, avec les compagnons de publication dans les revues, avec mes auteurs préférés... et avec les livres, évidemment. Parce qu'en plus du reste, le Salon c'est une gigantesque librairie! :)

Oh et c'est également un bon terrain pour chasser l'éditeur. Ça demande beaucoup de tact et de doigté par contre... deux qualités qui ne comptent pas dans le top 10 de ma personnalité, mais j'y travaille, j'y travaille! :p

Cette année, je ne suis pas (encore) en signature. Ce sera pour l'année prochaine. Par contre, j'ai tout de même l'impression que ma journée de samedi sera réglée comme celle d'un ministre. En matinée, passage chez Trampoline pour serrer la main à Pierre-mon-éditeur, puis recherche du kiosque des Z'Ailées pour acheter la novella Pierre-le-blogueur (mêlant ça, puisque les deux bloguent...), puis dîner avec un éditeur pour jaser d'un projet éventuel, puis j'aurai quelques heures pour bouquiner avant de rejoindre Isa et Élisabeth pour un papotage qui s'annonce épique, puis je dois souper avec des amis et, pour finir, y'a la revue Alire qui organise sa traditionnelle célébration autour des revues Alibis et Solaris (j'vais en profiter pour faire signer mes derniers numéros par les auteurs des nouvelles...). Sans oublier que je dois ensuite rentrer chez moi avant 22h, parce que le Dragon Machida affronte Rampage Jackson et qu'il est hors de question que la littérature entre en conflit avec un UFC!

Bref, si jamais vous avez envie de me jaser en vrai, ce sera pas compliqué : samedi, je serai la petite madame avec les grands cheveux et l'air un peu survolté! Vous avez juste à me faire une jambette au détour d'une allée et je serai très heureuse de vous voir! hihihihihi (En cas de doute sur mon identité, j'aurai sans doute soit le plan du site à la main, soit le nez en l'air pour voir les pancartes, parce que le SLM me rappelle à chaque année à quel point j'ai pas le sens de l'orientation! lol!)

Au plaisir de vous croiser! :) Lundi, j'aurai sans doute le traditionnel récit de mes gaffes à vous relater... :p (Mon objectif de cette année : ne pas perdre mon ticket du vestiaire...)

jeudi 18 novembre 2010

Le fragile équilibre d'un personnage féminin

Mon roman jeunesse me donne du fil à retordre. Tout en le retravaillant, je dois m'assurer de préserver le fragile équilibre du personnage de Yukié, une jeune fille de la caste samouraï.

Voyez-vous, j'ai été élevée à coup de personnages féminins revendicateurs de type "je peux faire ça même si je suis une fille". Ça a sans doute servi à m'empêcher de me donner de fausses limitations, mais ça m'a également dotée d'une attitude assez agressive merci, attitude dont j'ai dû me débarasser tant bien que mal vers la fin de mon adolescence, quand j'ai réalisé que considérer les gars comme des ennemis n'était pas la meilleure base pour bâtir des relations enrichissantes.

Donc, avec Yukié, j'ai essayé de créer un personnage qui, au lieu de faire une chose ou une autre même si elle est une fille, considère plutôt les deux éléments comme des données séparées. Bref, elle fait ceci ou cela parce que cela lui plaît et elle est une fille. Pour elle, il n'y a pas d'opposition entre les termes.

Pour son entourage, par contre, c'est moins évident. Alors je dois jouer serré, préserver l'équilibre, éviter de doter Yukié d'une attitude trop agressive. Elle sait ce qu'elle veut, mais c'est par la sérénité et l'acharnement qu'elle l'obtiendra. Pas à coups d'éclats.

J'espère arriver à transmettre cette idée correctement... Enfin, au pire vous serez prévenus :p

mercredi 17 novembre 2010

Décharge d'énergie négative

Hier soir, séance de punching bag, la première depuis longtemps. Très très courte la séance, parce que je suis pas encore tout à fait rétablie.

Mais ça a été tellement libérateur!

J'suis la première à dire en rigolant "Ben oui, la vie est injuste, vous avez rien de neuf à m'apprendre?". Sauf qu'une fois de temps en temps, pour arriver à vivre avec cette philosophie, faut que quelqu'un paye. De temps en temps, j'suis comme tout le monde : j'ai juste envie de fesser, de mordre, de gueuler... Hier, y'a deux mois d'énergie négative accumulée qui me sont sortis du corps à coups de poings.

Ouf! J'ai bien dormi après! :)

Beaucoup semblent croire que les gens qui font des sports de combat sont violents. Pourtant, tous les pratiquants sérieux que je connais ont très peu de rage intérieure et de frustration accumulée. Parce que ce sont ces énergies noires-là qu'on brûle au gym. Après, il ne reste que la paix.

mardi 16 novembre 2010

Phaos d'Alain Bergeron

Sur la Lune, les laboratoires du Moon Institute of Technology abritent Phaos, l'intelligence artificielle la plus sophistiquée jamais conçue. Mais le contenu du système a été volé malgré des mesures de sécurité extraordinaires. Un ingénieur en fuite vers la Terre semble être le coupable, et tant les sbires de Thor Corp, les propriétaires de Phaos, que ceux des congrégats concurrents se lancent à sa poursuite. Profitant de la situation, des membres du conseil d'administration de Thor Corp veulent déloger Odako le "Dieu Lion" de son poste...

J'ai acheté Phaos d'Alain Bergeron pour deux raisons : premièrement, parce que j'adore la plume de Bergeron (ça reste la meilleure raison pour acheter un bouquin, hein?) et deuxièmement parce que je voulais voir comme il s'y était pris pour transformer sa nouvelle L'homme qui fouillait la lumière (que j'avais déjà bien aimée) en un aussi gros pavé. Je me demandais comme cela pouvait être fait sans "étirer la sauce".

J'en suis encore à analyser les mécanismes utilisés. Mais une chose est sûre : le boulot a été magistral! À aucun moment je n'ai eu l'impression qu'on étirait quoique ce soit. En fait, il y a même des épisodes du récit que j'aurais voulu voir détaillés davatange! :) Notamment les combats! :p

Ouais, si j'avais un seul reproche à faire au bouquin, c'est qu'il manque de combats corps à corps (lol! mais quand on sait de qui ça vient...;). Pour le reste, tout y est : rythme, intrigue, personnages vrais tantôt attachants, tantôt royalement antipathiques, implications politiques à plusieurs niveaux, arrière-monde riche et intelligent, technologie cohérente avec elle-même... Bref, un régal! :)

lundi 15 novembre 2010

Ouais, ben, on a plus vingt ans

Vendredi passé, discussion à bâtons rompus avec une collègue de travail sur l'heure du dîner. Elle fait de la physio présentement pour essayer de regagner de la mobilité dans la jambe qu'elle s'est fracturée l'an dernier à pareille date. Elle est un peu découragée. Au passage, on discute des mérites comparés de l'épidurale (qu'elle a eu) par rapport à l'anesthésie générale (que j'ai eu) lors des opérations.

Fin de journée, arrivée à la maison. Visite du beau-frère, qui se remet de sa reconstruction de genoux. Fort intéressant échange à propos des effets des différents anti-douleur et des réactions différentes de nos organismes. Alors qu'il gobe la codéine sans résultat, moi ça me faisait l'équivalent d'un coup de masse.

Heure du coucher. Chéri a mal dans le dos. Je le masse. On essaie de comprendre ce qu'il a bien pu faire comme mouvement pour se blesser ainsi. Fou rire. Je réalise que j'ai passé ma journée avec des gens de mon âge et qu'on a discuté de nos bobos, comme une gang de petits vieux.

Ouais, ben, on a plus vingt ans! lololol!

vendredi 12 novembre 2010

Expression discrète d'une opinion religieuse

Je me demandais combien de temps ça prendrait, mais j'ai un lecteur qui a fini par remarquer...

Avez-vous déjà noté que je n'écris pas "mon dieu", mais plutôt "mes dieux" quand je m'exclame?

C'est une habitude que j'ai prise à l'université. Six ans à étudier des civilisations polythéistes et des philosophes qui vivaient techniquement "avant le péché originel", ça vous fait remettre sérieusement en question le monothéisme. (Même quand vous êtes, comme moi, à fortes tendances athées au départ).

Après avoir étudié d'assez près comment les hommes se sont déchirés et entretués en raison de choix religieux, j'ai tout d'abord essayé d'éliminer de mon vocabulaire toute référence au divin. Après tout, on s'entend, l'expression "mon dieu", ça veut normalement dire "mon Dieu chrétien, rétrograde et mysogyne", Bref, l'utiliser, c'est exprimer une préférence... Malheureusement, arrêter de recourir à l'expression s'est révélé impossible. Elle est trop ancrée dans le langage de mon entourage, je finissais par la réutiliser sans y penser.

Alors j'ai décidé de continuer à m'exclamer en prenant les divinités à témoin, mais seulement au pluriel. Après tout, comme, d'un point de vue d'historienne, il y en a plusieurs, je laisse aux croyants le soin de choisir la leur! ;)

jeudi 11 novembre 2010

L'horrible pensée du jour (yeux délicats s'abstenir)

Je viens de lire un enième article sur la dernière réforme de l'éducation et cela m'inspire une réflexion...
Un pédophile abuse et détruit un enfant à la fois.
Un pédagogue, lui, fourre toute une génération en même temps!

C'est pas politiquement correct de dire ça, mais maudit que ça fait du bien! hihihihihi ;)

mercredi 10 novembre 2010

D'la misère avec Blogger

Message du jour ci-dessous

Après dix jours de Nano

Comment va le Nanowrimo de mon côté? Hé bien, je tiens le rythme tant bien que mal. J'arrive pas à prendre tellement d'avance, mais je n'accumule pas de retard non plus. Et j'ai l'impression que mon histoire est nulle. La routine habituelle, quoi!

Ma première phrase?

Je pense que je l'ai cherchée instinctivement dès mon entrée dans le cimetière.

Ma découverte de cette année?

L'avantage de compter ses mots et d'avoir un objectif précis, c'est qu'on sait tout de suite si on respecte les règles de construction d'un texte ou si on s'étire en vain. 5000 mots représentant 10% de la longueur totale du récit, après les avoir écrits vous devriez avoir terminé votre introduction. Vous devriez avoir accroché votre lecteur. Sinon, ça veut dire que vous êtes partis pour une histoire poche OU que vous êtes en route pour un sacré pavé! :p

Mon évolution par rapport à l'an dernier?

C'est beaucoup plus facile cette année de laisser filer ma plume, d'accumuler les mots, de dérouler le récit, de le pousser en avant. Lorsque je rencontre un blocage dans l'histoire, je m'arrange pour le dépasser en "faisant court". La scène qui pose problème est résumée en quelques phrases et je passe à la suite. Souvent, au bout de quelques centaines de mots de plus, j'arrive à retourner en arrière et à étoffer ce qui ne voulait pas sortir au départ. Ce n'est pas exactement ce qu'on nous conseille dans le cadre du Nano, mais ça marche bien pour moi. C'est grâce à mon plan en fait. Il n'est pas très détaillé, mais toutes les actions principales y sont, tous les éléments d'intrigue. Alors ça me permet de jouer à saute-mouton avec l'écriture.

En parrallèle de l'écriture du Nano, je tente de trouver le temps de retravailler le roman jeunesse et j'ai commencé à discuter avec l'illustratrice. Faut que je me rende à l'évidence : je rêve pas! Le projet prend forme. Je serai bientôt publiée.

Je me pince encore!

mardi 9 novembre 2010

Ma position sur l'affaire Lola

Fuat que j'en parle ici, parce que ça discute juste de ça au bureau... J'ai pas besoin de vous rappeler le contexte j'espère? Bon, ok, je résume : Lola fut la conjointe d'Éric pendant des années. Lui a donné deux enfants. Éric décide qu'il ne l'aime plus. Ils ne sont pas marié. Ils se séparent. Éric verse une pension pour les enfants. Rien pour Lola par contre. En tant que conjointe de fait, elle n'a pas droit à une pension pour elle-même, même si elle n'a jamais travaillé, ayant toujours élevé les enfants à la maison, ni au partage du patrimoine familial. Pour ça, il aurait fallu qu'ils soient mariés.

Lola trouve que la situation est discriminatoire envers les conjointes non mariées. Éric a toujours refusé le mariage, mais a toujours été très heureux d'avoir une conjointe au foyer. Lola refuse de voir son train de vie baisser ou de devoir soudainement aller travailler parce qu'Éric ne l'aime plus.

Comme Éric est milliardaire et que Lola a sans doute mis un sous ou deux de côté, elle le traîne en cour.

À ce point-là de l'histoire, ma réaction est : "T'avais juste à pas faire d'enfant avec un gars qui était pas prêt à t'épouser!" Pour moi, la question a toujours été claire : la fatigue de la grossesse, les suites de l'accouchement, l'allaitement... bref toutes les conséquences que les hommes ne peuvent pas assumer font que les femmes risquent de perdre de l'argent en ayant des enfants (ne serait-ce parce que même les plus zélées d'entre les travailleuses ne feront plus autant de temps supplémentaire pendant quelques mois). Donc, la seule façon sécuritaire économiquement parlant d'avoir des enfants, c'est à l'intérieur du mariage. Cela garantit qu'ensuite le couple séparera ses acquis équitablement (partage du patrimoine familial) et que dans les cas où le couple avait décidé d'un commun accord que madame sacrifierait sa carrière, hé bien elle recevra une pension pour elle-même le temps de retomber sur ses pattes.

Mon chum a entendu pendant des années "Pas de mariage, pas de bébé". Le jour où il a décidé que j'étais bien la femme avec laquelle il voulait des enfants, on s'est mariés. Au palais de justice. Rien de fancy. On signait un contrat au fond. Un contrat qui me protégeait légalement et me permettrait d'avoir des enfants l'esprit en paix. Pour mon chum, ce ne fut pas un événement particulièrement stressant. Certes, c'était un engagement, mais on songeait déjà à avoir un jour des enfants. Dites-moi, c'est quoi signer un contrat pouvant être ensuite annulé à côté du fait de prendre la responsabilité de mettre au monde un autre être humain? Enfin...

Lola s'est donc fait, comme je m'y attendais, débouter en première instance. Elle va en appel. Et là... Surprise! Les juges lui donnent raison. Oui, la loi serait discriminatoire. Les conjoints de fait qui se sont appauvris au profit de l'union devraient avoir droit à une pension pour eux-mêmes. Pas au partage du patrimoine familial (valeur de la maison, des fonds de pension et des épargnes), mais à la pension, oui.

Et là je ne comprends plus. Me semble que toute cette histoire, c'est comme poursuivre un commerçant parce qu'on a refusé la garantie étendue quand il nous l'a proposée, mais que là on la voudrait parce que notre bidule est cassé...

lundi 8 novembre 2010

On va être francs 5 minutes

Je discutais avec un ami l'autre jour. Il était tout content de me dire que son fils allait bien à la garderie. Que les éducatrices sont tellement bien formées pour stimuler les petits. Qu'elles les sociabilisent tellement bien. Que son fils suit parfaitement les courbes d'apprentissage. Que bien sûr, il ne parle pas beaucoup, mais que c'est normal. Oh, il y a bien un couple d'ami dont la fille parle déjà énormément plus, mais c'est parce qu'elle est toujours avec sa mère et son frère plus âgé. Elle a de l'avance là-dessus, mais elle aura sans doute des lacunes ailleurs plus tard. La mère n'est pas une éducatrice après tout.

Je l'écoutais parler et j'ai senti le poids du désespoir s'abattre sur moi. On en est rendus là? On est rendus à ce point de professionnalisation où on pense qu'une mère n'est pas qualifiée pour élever ses enfants? Et là on ne parle pas d'une femme des milieux défavorisés à qui les enfants sont arrivés par accident! Je parle d'une femme éduquée, qui a lu ses livres de développement de l'enfant et sacrifié sa carrière pour élever ses rejetons soigneusement planifiés et ardemment désirés!!!

Ok, les éducatrices sont formées pour éduquer les enfants. Ok, c'est leur job. Mais on va être francs 5 minutes là. Pensez à votre boulot. Pensez à toutes les fois dans une journée où vous tournez les coins ronds. Où vous n'êtes pas aussi perfectionniste que vous le pourriez, parce que personne ne va s'en rendre compte. Pensez aux appels que vous retournez avec un peu plus de retard que prévu. Aux dossiers qui attendent parce que vous devez traiter d'autres urgences. Aux collègues et clients avec lesquels vous êtes secs un matin, parce que vous avez mal dormi.

Non, n'essayez pas de pousser les hauts cris en disant que vous ne faites jamais ça. Allez mentir ailleurs, s'il-vous-plaît. Faites un vrai examen de conscience. Je suis sûre que vous allez trouver des occasions où vous vous êtes dit "Bah, c'est juste la job" ou "Pourquoi est-ce que je me défoncerais au salaire où me paye?".

Maintenant, soyons réaliste : pensez-vous vraiment que les éducatrices de garderie sont immunisées contre ce genre de réaction?  Pensez-vous vraiment que parce que c'est leur job d'éduquer des enfants, elles font nécessairement mieux qu'une mère "qui n'est pas formée pour"?

Si oui, vous devez être heureux : notre société est faite pour vous. Moi ça me donne envie de vomir.

samedi 6 novembre 2010

Billet supprimé

En passant, ne paniquez pas : en préparant mes billets pour la semaine, celui intitulé "On va être francs 5 minutes" s'est publié par erreur. C'est ça qui arrive quand on fait 23 affaires en même temps! hihihihi

Il va vous revenir plus tard cette semaine, vous en faites pas! ;p

vendredi 5 novembre 2010

Le danger d'écrire des suites

Un billet de Benoit m'a fait réfléchir. Quand j'ai commencé à écrire, j'écrivais des récits qui se suivaient les uns les autres. J'avais bâti un univers, des personnages et chaque histoire se construisait sur les assises de la précédente. Je rêvais du jour où je publierais l'ensemble de mon oeuvre!

Et un jour, j'ai réalisé que ça ne fonctionnait pas. Entre le premier récit et le dernier, trop de temps avait passé. Non seulement ma technique d'écriture avait changé et s'était raffinée (ce qui m'aurait forcée à tout réécrire du début), mais les faiblesses de mon univers commençaient à m'apparaître. Les concepts étaient bancals, la psychologie des personnages étaient convenue, l'enchaînement des événements n'avait rien de surprenant, la mythologie était déjà vue mille fois. Bref, ma toile de fond craquait de partout.

Après avoir fait ce constat, j'ai enterré la série de récits dans un répertoire intitulé "Vieux cossins" et je suis passée à autre chose. 

Depuis, j'ai presque toujours résisté à la tentation d'écrire des suites à mes projets. Parfois, je me permets de réutiliser quelques personnages d'un récit à l'autre, en filigrane, mais en prenant bien soin de préserver l'indépendance des divers textes. Comme ça, si l'un d'eux se révèle mauvais, il ne condamnera pas tous les suivants. En un mot comme en cent : comme ça, j'évite d'écrire "pour rien".

Sauf que même en étant consciente des risques et des dangers, je ne suis pas complètement arrivée à éliminer les suites. Depuis le début du Nanowrimo, je travaille à poursuivre le projet commencé lors du Nanowrimo de l'an dernier. Projet dont le début n'a pourtant pas été accepté pour publication. C'est peut-être pourri. Un éditeur me dirait peut-être de ne pas perdre mon temps avec ça...

Bref, je prends un risque. Ou peut-être n'en est-ce pas un? Vous en dites quoi?

jeudi 4 novembre 2010

Aux nombreux mots les petits moyens

Boulot à temps plein
Vie sociale minimale
Salon du livre de Montréal
Couple à entretenir
Fin de convalescence
Tâches ménagères
Roman à réécrire

Depuis le début du Nanowrimo, je me demandais comme je réussirais à le faire entrer dans mon horaire en plus du reste! Finalement, j'ai trouvé la réponse :

Un sac à dos
Bibitte
30 minutes de bus matin et soir

Et voilà! L'art d'écrire 1000 mots à un moment normalement stérile de la journée, loin des tentations du web en prime! Il ne reste ensuite que 700 mots à pondre le soir ou sur mon heure de dîner.

Suffisait d'y penser! :) Je crois même que je garderai peut-être cette routine une fois le Nano terminé! :)

mercredi 3 novembre 2010

Ces auteurs qu'on rêve d'être

Quand on commence à écrire, on ne rêve pas de devenir Mishima (qui s'est suicidé et a connu un succès posthume) ou Nelligan (qui a fini ses jours dans un asile). Quand on commence à écrire, on rêve qu'on va présenter notre roman et qu'il va être accepté et qu'il va être populaire et qu'on va devenir assez riche pour pouvoir écrire à temps plein d'autres romans qui vont connaître un succès mondial et... Bref, quand on commence à écrire, on rêve. Normal : si on rêvait pas un peu, on aurait pas ce qu'il faut pour devenir écrivain.

On termine notre premier roman. On l'envoie partout. Tout le monde le refuse. On écrit des nouvelles. Elles sont refusées. On déprime. On lit des livres de théorie littéraire ou on tombe sous la coupe d'un professeur au lourd crayon rouge qui nous apprend à écrire. On réalise que ce qu'on a écrit jusque là, c'était incroyablement mauvais.

On écrit à nouveau. La même chose ou autre chose. On arrive à publier un peu. On est contents. On apprend la réalité du milieu. On se trouve une job qui nous permet de vivre et qui nous laisse du temps pour écrire. On se dit qu'on écrit pour la beauté de la chose. Ou on se dit qu'on écrit pour se faire un second revenu. L'argent d'extra qui paie les sorties au resto, les livres, peut-être un voyage si on est chanceux...

Puis on entend parler des phénomènes. Des JK Rowlings et Élisabeth Tremblay de ce monde. De ceux qui écrivent leur premier roman, qui le publient, comme ça, direct, et connaissent un succès fou.

Et là on se remet en question un peu. Est-ce que c'est parce qu'on l'a juste pas? Après tout, notre premier roman n'était pas publiable... Est-ce que c'est parce qu'on se pose trop de questions? Qu'on veut trop bien écrire? Qu'on attend trop "d'être prêt" pour se lancer? Est-ce que c'est parce qu'on est juste malchanceux? Parce que les auteurs à succès écrivent "du populaire" et pas nous? Alors que, avouons-le, on serait souvent bien en peine de dire en quoi notre écriture diffère de la leur? Ou est-ce que c'est les épreuves que ces écrivains-là ont vécues qui ont imprégné leur premier roman et lui ont donné le souffle qui a attiré l'oeil de l'éditeur?

Mystère. À ce point du questionnement, on se tourne vers Stephen King. Vers l'histoire du clou planté dans le mur qui a fini par s'arracher à cause du poids des lettres de refus que King y accrochait. Et on se dit que, bah, on est peut-être plutôt partis pour son parcours à lui. Lentement, mais sûrement.

L'important c'est juste de ne pas arrêter de rêver.

mardi 2 novembre 2010

L'éditeur est content, mais la direction littéraire...

YOUPPI! :) Mon éditeur est content du manuscrit qui lui a été remis! :) 

J'avais un peu peur qu'il ne pousse les hauts cris étant donné qu'on y trouve des suicides, des adultères, des têtes coupées, des personnages adolescents qui en tuent d'autres... Ben quoi, roman jeunesse ou pas, c'est une histoire de samouraïs après tout! lol!

Mais finalement, depuis que l'éditeur a terminé sa lecture, il veut savoir la suite! lolololol!

Le manuscrit a ensuite été remis entre les mains de ma directrice littéraire... nulle autre que la redoutable Élisabeth Vonarburg! En effet, la Grande Dame a adorablement accepté de me diriger, même si on ne trouve pas une molécule fantastique dans tout le roman. Je la soupçonne d'avoir bien aimé me faire transpirer durant l'atelier de cet été! lolol!

J'ai donc reçu le premier commentaire d'Élisabeth, sur mes 50 000 mots écrits au JE : "Ce serait pas mieux en IL?" Nooooooooooon! (Réponse honnête : "Ben oui. Tabarn....") Le pire, c'est que je connais Élisabeth : le passage au IL, ce n'est que la pointe de l'iceberg. Ensuite j'aurai droit à des remarques comme : "Maintenant qu'on n'est plus dérangé par le JE, on voit que..."

Enfin, bref, je vais m'ateler aux corrections quand l'inspiration fera défaut pour le Nanowrimo... et je vais attendre de pouvoir dire que j'ai survécu à la direction littéraire avant d'écrire un second tome! Pas que je pense être ensuite dégoûtée de l'écriture, loin de là, mais surtout histoire de ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs. (Ça me dérange pas de me tromper, mais je suis assez orgueilleuse pour essayer de ne pas en faire une habitude! lol!).

Note à moi-même : la prochaine fois que tu écris un roman en JE et qu'on te demande qui tu veux comme direction littéraire... ben demande encore Élisabeth! Comme ça, si le JE était pas approprié, tu vas te le faire dire en maudit pis tu vas ptêt finir par apprendre à t'en servir comme du monde!

lundi 1 novembre 2010

Retour à la normale

Bon, aujourd'hui, retour officiel à la normale.

Je ne suis plus prise de l'envie irrépressible de faire huit siestes par jour.

Je n'ai plus besoin de prendre de codéine pour m'endurer (une chance, parce que ça m'embrouillait solide!).

J'arrive enfin à mettre un pantalon sans qu'il accroche dans mes points de suture (la plupart étant tombés).

Je ne considère plus la petite marche entre ma maison et l'arrêt de bus comme un exercice physique.

Je peux rester assise sans douleur à peu près assez longtemps pour faire ma journée.

... Et la perspective d'un latté Starbucks format géant me fait saliver! (À chacun ses motivations! ;)

Oh, c'est aussi le début du Nanowrimo. Tant qu'à me remettre au boulot...

J'y songe : à présent que je n'ai littéralement plus besoin de me préoccuper de mon nombril (il est à peu près cicatrisé), je vous invite à penser à Élisabeth et à son adorable petit garçon aujourd'hui. On n'a jamais trop d'ondes positives!