lundi 30 juin 2014

Offrir, définition

Mon chéri travaille souvent de la maison ces temps-ci, histoire de pouvoir m'accompagner à mes divers rendez-vous. Et la vitesse de notre connexion Internet (pourtant annoncée comme Totale Performance par Bell) le faisait régulièrement sacrer.

Il a donc résolu de nous magasiner un meilleur service. Ça a pris deux semaines et notre nouveau fournisseur nous a installé une connexion Internet 10 fois plus rapide (pis c'est même pas de la fibre optique!), avec une limite de bande-passante 3 fois supérieure, et, en prime, une ligne téléphonique résidentielle avec de meilleurs tarifs d'interurbain, l'afficheur et la boîte vocale. Le tout, pour moins cher que ce qu'on payait avec Bell (où on avait juste une ligne téléphonique "de base", sans services associés).

On a donc appelé chez Bell pour faire annuler nos services. C'est mon chéri qui s'en est chargé.

Mon chum - Bonjour, j'ai Internet et le téléphone avec vous et je voudrais annuler mes services.

Téléphoniste - Euh, tous?

Mon chum - Oui.

Téléphoniste - À partir du 1er juillet?

Mon chum - Non, dès maintenant.

Téléphoniste - Puis-je connaître la raison de cette annulation?

Mon chum - J'ai trouvé moins cher ailleurs pour un service bien meilleur.

Téléphoniste - Mais nous offrons nous aussi un service moins cher! Pour six mois, à raison de seulement *montant un poil plus élevé que ce qu'on a avec le nouveau fournisseur* nous pouvons vous brancher la fibre optique!

Mon chum - Je sais, j'ai reçu vos pamphlets. Mais le prix que j'ai obtenu, il est moins cher que ça et il est permanent.

Téléphoniste - Mais là, ça se peut pas un service moins cher de façon permanente!

Mon chum - Je vous demande pas de me croire, juste de me débrancher.

Téléphoniste - Mais notre offre peut être reconduite si vous nous appelez avant l'expiration du...

Mon chum - Ça ne m'intéresse pas. Pis passant, une offre, c'est supposé être une proposition que vous me faites, un cadeau que vous donnez. Pas un marché à durée limitée que vous essayez de passer une fois que je vous ai dit de me débrancher.

Téléphoniste - Euh....

Mon chum - Je vais être débranché à partir de quand?

Téléphoniste (d'une voix piteuse) - Dès la fin du mois, monsieur.

Mon chum - Merci, bonne fin de journée!

Non mais, un moment donné, y'en a marre de devoir sans cesse lire les petits caractères des "offres" ou passer notre temps au téléphone avec le service à la clientèle pour faire prolonger des "promotions", appels au cours desquels on se faisait constamment offrir de nouveaux services!

Les diverses compagnies de service devraient vraiment commencer à se concentrer sur la satisfaction de leur clientèle actuelle. Parce qu'avec la baisse démographique, la chasse aux nouveaux clients, ça a fait son temps.

vendredi 27 juin 2014

Les blogues c'est out

Je me suis fait dire récemment que les blogues, c'est out. Que de nos jours, les outils informatiques promotionnels à utiliser, c'est le site Internet (au design revisité souvent et plein de contenu), Facebook et Twitter.

Ah bon. Remarquez, ça explique pourquoi il se publie moins de billets sur les blogues que je suis.

Sauf que...

Sauf que c'est bien beau un site Internet, mais s'il faut y mettre beaucoup de contenu et revisiter souvent le design, ça devient lourd à gérer. Les pages d'un blogue peuvent donner la même information il me semble. Et puis pour qu'un site ait beaucoup de visite, idéalement vous voulez qu'il ait du contenu interactif. Le plus simple se présente sous forme de... blogue! On s'en sort pas! ;)

Quant à  Facebook et Twitter, ils ont tous les deux le même problème : si le message que vous venez de publier ne soulève pas les passions au moment même où il s'affiche, il va rapidement tomber dans les limbes (ou le bas de la scrollbar), submergé par les messages des gens qui ne semblent pas pouvoir avaler un repas sans en parler.

En plus, bonne chance pour retrouver, au bout d'un an ou deux, une réflexion intelligente faite par un ami sur un sujet donné. C'est pas impossible (les tag sont supposés aider), mais vous allez en faire défiler du message archivé avant de tomber dessus!

Tandis qu'avec le blogue, vous choisissez votre rythme de publication. Si vous avez envie qu'on puisse discuter longtemps d'un sujet, ben vous le mettez en ligne et vous attendez avant de publier un autre billet (d'ailleurs, j'essaie souvent que ce soit mes billets du vendredi qui contiennent les éléments sur lesquels on a le plus de chance d'amorcer des échanges intéressants... comme celui-ci! ;)

Et les archives du blogue (ou la barre de recherche Google gentiment fournie avec Blogger) vous permettent, même après des années, de retrouver d'anciens billets, de relire de vieilles discussions, parfois pour en faire écho dans un billet actualisé.

En plus, quand j'aime un auteur et que j'ai déjà lu tous ses livres, c'est rare que je vais fréquenter son site officiel (qui n'a plus rien à m'apprendre). Par contre, si l'auteur a un blogue, là il y a bien des chances que j'aille y faire un tour de temps à autres, histoire de prendre les dernières nouvelles.

Bref, c'est pour ces raisons que même si on me dit que les blogues c'est out, je continue encore et toujours à alimenter le mien. Et j'ai pas l'intention d'arrêter! ;)

Vous en pensez quoi, vous, de cette supposée mort des blogues?

jeudi 26 juin 2014

Bonne fête blogue - 5 ans!

Woah!

Mine de rien, le blogue a cinq ans aujourd'hui!

En comptant 3 à 5 billets par semaine, ça en fait des réflexions, des folies, des anecdotes, des tranches de vie, des scènes de bureau ou de salon du livre, quelques auto-promotions éhontées... Mais surtout, ça en fait des commentaires et des gens qui sont passés me lire! :)

Merci, ça me fait toujours plaisir de vous jaser par page web interposée! :) Dans le fond, c'est pour le plaisir de lire vos réactions que je publie aussi régulièrement depuis si longtemps. Bientôt, le rythme va diminuer pendant quelques mois, mais je me promets de revenir dès que je le pourrai.

En attendant, pour souligner en beauté l'anniversaire du blogue, voilà un petit texte inédit. Il a été créé durant le concours d'écriture sur place du Boréal 2012.

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La femme sous le cèdre

Dès que les vaches commencèrent à mourir au village, Briette s’inquiéta. Leur maladie ne semblait pas naturelle. Seuls les mâles reproducteurs et les meilleures femelles laitières furent touchées. Les malingres troupeaux des serfs, eux, ne se portèrent ni mieux, ni pire qu’auparavant.

Quand le mot « sorcellerie » fut prononcé, tous les regards se tournèrent vers Briette. Jolie, deux fois veuve alors qu’elle n’avait pas vingt ans, sans enfant… Elle était une proie facile, une cible toute désignée pour le premier inquisiteur venu.

Et celui qui débarqua au village, appelé à grand renfort de lettres par le curé de la paroisse, se révéla de la pire espèce : jeune, avec le regard fiévreux, la parole emportée et le geste brutal des abstinents peu convaincus.

Briette lut sa condamnation dans ses yeux dès leur première rencontre, très brève, sur la place du village. Elle ne savait pas combien de temps il ferait mine d’enquêter avant de porter ses accusations, mais elle avait résolu de trouver, d’ici-là, un moyen de le manipuler, peut-être même de le convaincre de quitter le village.

Elle commença à le suivre, de loin, dès qu’il s’éloignait des habitations. Elle espérait le surprendre à culbuter une serve ou à négliger l’un de ses devoirs d’homme de Dieu.

Il lui fallait un moyen de pression, n’importe lequel!

Un jour, l’inquisiteur, comme il en avait l’habitude, partit faire une promenade en forêt. Briette, bien plus habile que lui à se déplacer sans bruit, lui emboîta le pas. Or, ce jour là, l’inquisiteur, sitôt arrivé dans une clairière, s’arrêta.

Pendant un long moment, il resta là, sans bouger. Briette, tapie sous un cèdre, à l’affût, attendit. Et attendit.

La lumière du jour devint celle, rasante, du crépuscule. Autour de Briette, le parfum entêtant du cèdre monta dans la fraîcheur du soir.

Comme l’inquisiteur ne bougeait toujours pas, Briette soupesa dans sa main le couteau qui ne la quittait pas. Saurait-elle s’approcher de lui, le prendre par surprise et…

Elle n’avait pas encore formulé sa pensée lorsque l’inquisiteur entama une lugubre psalmodie, à l’intention de la lune qui se levait lentement à l’horizon, au-dessus des frondaisons sombres de la forêt.

Briette tendit l’oreille. Elle ne connaissait pas ce chant. Il racontait la ruine des nobles, la mort de leur bétail, la fin de leur emprise sur un village convoité…

En réponse à l’incantation, une silhouette sombre, pareille à une noire fumée, apparut devant l’inquisiteur.

Toujours à l’affût sous le cèdre, Briette sentit son souffle se bloquer dans sa gorge et ses mains devenir glaciales. Un démon. L’inquisiteur avait invoqué un démon!

Heureusement qu’elle n’avait pas tenté de lui trancher la gorge tout à l’heure. Il ne serait pas mort paisiblement, comme son premier époux. Et elle aurait manqué l’occasion d’apprendre une nouvelle invocation.

Tandis que l’inquisiteur discutait avec le démon, Briette s’installa plus à son aise sous le cèdre. Plus tard, l’inquisiteur partirait. Alors, Briette prendrait sa place, emprunterait son chant et s’emparerait de son démon-servant.

Les nobles de la région la payaient depuis si longtemps, elle n'allait pas laisser un inquisiteur aux velléités de nécromant détruire son village.

mercredi 25 juin 2014

Donner une voix à chaque personnage

Dernièrement, alors que je révisais une nouvelle de quelques pages, je me suis rendue compte que des fois, quand je suis à l'étape de la réécriture, je vire un peu maniaque sur les bords.

Surtout pour les dialogues.

Voyez-vous, j'aime que chaque personnage ait sa voix propre, ses expressions, son vocabulaire.

Souvent, je me contente de noter, dans mon document de plan et de notes diverses, quelques expressions particulières et manières de parler des divers personnages (un tel fait des comparaisons, une telle pose beaucoup de questions, l'autre doit avoir un vocabulaire limité, celui-ci parle à moitié anglais...). Je m'y réfère avant de commencer à écrire un dialogue et j'espère que ça permet au lecteur, à la longue, de repérer facilement les interlocuteurs. J'ajoute des incises pour que ce soit encore plus clair (parce qu'il n'y a rien qui gâche mon plaisir de lecture autant qu'un dialogue où je me demande qui a prononcé la quatrième réplique!), mais j'aime penser que le lecteur reconnaît de toute façon les personnages à leur manière de parler.

Mais parfois, à l'étape de la révision, je pousse l'exercice encore plus loin (et c'est là que je me traite moi-même de maniaque) : je passe à travers tout le texte, j'en extraie toutes les répliques dialoguées et je les copie-colle dans un autre document en les classant par personnage qui les prononce. Ainsi, je me retrouve avec, à la suite, toutes les répliques d'un même personnage. Je ne peux plus suivre le sens du texte, mais je repère facilement les répétitions de vocabulaire, de structure de phrases, d'expressions choisies, d'onomatopées, etc.

Alors que dans le reste du texte je prends garde à conserver un vocabulaire précis et varié, dans les dialogues c'est tout le contraire. La plupart des gens utilisent à l'oral un nombre limité de mots. Ils ont des tics de langage. Ils font des détours inutiles ou changent de niveau de langue lorsqu'ils s'énervent. Leur éducation transparaît dans les termes choisis pour expliquer certaines réalités, mais leur milieu d'origine peut également se deviner à d'autres moments. J'essaie donc, en étudiant l'ensemble des répliques d'un personnage, de refléter ces réalités, d'insuffler une identité, de créer une manière de parler distincte de celle des autres intervenants de l'histoire.

Et la raison pour laquelle je me traite de maniaque est que... ben je sais pas si ça fonctionne!

Mais c'est pas grave : j'aime bien me livrer à cet exercice. Ça me rappelle mes études en théâtre. :)

Et vous, avez-vous une façon particulière de traiter les dialogues?

mardi 24 juin 2014

Tranche de vie (5)

Je me réveille, de bonne heure comme d'habitude depuis que j'ai arrêté de travailler. (Cherchez pas la logique : quand je travaillais, j'avais toutes les misères du monde à m'extraire du lit à l'heure le matin et je pouvais dormir jusqu'à midi la fin de semaine. Maintenant, à 7h30 au maximum j'ai les yeux grands ouverts, même le samedi!)

Donc je m'ouvre un œil (encore un peu brumeux quand même) et je regarde mon cadran. 7h45. Ah tiens, j'ai dormi un peu plus ce matin. Ça s'explique : mon chum est encore couché à côté de moi, le bruit de son réveil et de sa douche ne m'a donc pas doucement tirée du sommeil vers 7h15.

Puis la réalisation : oh oh, on est pas samedi et mon chum est encore couché à côté de moi.

Moi (doucement) - Chéri?

Chéri (encore aux trois quarts endormi) - Mmmhein?

Moi (toujours doucement) - Tu travailles de la maison aujourd'hui?

Ça pourrait expliquer qu'il se lève plus tard, puisqu'il n'a pas de trajet à effectuer.

Chéri (dans un grognement de gars qui veut se rendormir) - Noooon.

Moi (un petit peu moins doucement) - Mais c'est parce qu'il est 7h45...

Chéri (en mettant son oreiller sur sa tête pour ne plus m'entendre) - C'est congé aujourd'hui!

Oups! :p On perd le fil de ce genre de détail quand on ne travaille pas.

Bonne Saint-Jean! (et mon chum s'est rendormi, ne vous en faites pas pour lui! ;)

lundi 23 juin 2014

Panier surprise, épisode 1

Je viens d'aller chercher mon premier panier de légumes bio! :) Parce que oui, tel que je me l'étais promis, me voici désormais pourvue d'un fermier de famille. (Si la formule vous intéresse, la saison est commencée, mais il n'est pas trop tard pour faire le saut vous aussi. Les détails sont là. En passant, on a pris le panier conçu pour une seule personne et ça fait en masse de légumes pour nous deux!)

L'expérience en elle-même a été rafraîchissante. Au lieu de se trouver dans un magasin aseptisé, les légumes nous sont remis depuis un kiosque au grand air, par des bénévoles souriants. Ils sont gros, ils sentent bons (les légumes, pas les bénévoles!). On les place dans notre sac (recyclable) et on peut même poser quelques questions. Du genre...

Moi (déroutée par une botte de feuilles rougeâtres) - Euh, c'est quoi ça?

Souriante bénévole - Une laitue rouge.

Moi (me sentant vraiment nouille) - Ah... de la salade, mais rouge?

Souriante bénévole - Ben oui! Ça goûte comme la verte, mais c'est plus joli.

C'est vrai que c'est joli, entre un gigantesque brocoli vert tendre, une botte de coriandre odorante, un bouquet d'ail, un peu de chou kale et un paquet d'une mystérieuse verdure nommée pourpier. Ça met de la couleur dans mon sac et ça en mettra dans nos assiettes.

Bon maintenant, il ne me reste plus qu'à découvrir comment se cuisine le pourpier (ok, ça semble facile : en salade!) et qu'est-ce que je pourrais bien faire avec trois tasses de coriandre fraîche (mmmm... du pesto et du hummous).

J'ai bien hâte de voir ce que les prochains paniers contiendront.

vendredi 20 juin 2014

Amusante symétrie

En 2012, les étudiants sont descendus dans les rues pour protester contre l'augmentation des frais de scolarité. Ce qu'ils demandaient? La gratuité.

Ce qu'on leur a répondu? Essentiellement qu'à 4000$ par an de frais de scolarité, ils devraient fermer leur gueule, payer et arrêter de rêver en couleurs. Qu'il n'était pas question que toute la province paie pour leur assurer un bel avenir. Que les frais de scolarité, c'est un investissement.

On a envoyé la police casser les manifs (ce qui nous a permis d'entendre certains commentaires assez disgracieux de la part de nos forces de l'ordre), on a créé des lois et règlements permettant d'arrêter plus facilement les manifestants, il y a eu des élections, le mouvement s'est essoufflé et tout a fini par se placer.

Ces jours-ci, ce sont les policiers, les pompiers et les cols bleus qui sont dans les rues, pour protester contre les coupes envisagées dans leurs régimes de retraite. Ce qu'ils demandent? Que le projet de loi proposé soit rejeté et que les villes négocient de bonne foi. Sauf que ça fait des années que les villes négocient et se retrouvent devant les mêmes demandes syndicales, c'est-à-dire que le déficit soit comblé sans piger dans les poches des travailleurs et sans diminuer les rentes promises. Même si ledit déficit est en train de mettre les budgets de toutes les villes en péril, forçant le gouvernement provincial à intervenir.

Selon ce que j'ai lu ce matin, plusieurs policiers, pompiers et cols bleus devraient assumer, si le projet de loi passe tel que proposé, des cotisations supplémentaires de l'ordre de 4000$ par an pour s'assurer le même revenu de retraite que prévu initialement.

4000$ par an, hein? La symétrie m'a fait sourire.

Dites, 4000$ par an pour s'assurer de conserver une retraite en béton armé (avec rente à vie indexée au coût de la vie), ça me semble un bon investissement. Y'a pas beaucoup de gens dans la province qui prendront leur retraite avec des conditions pareilles (moins d'un travailleur sur 5 en fait). Faudrait que tout le monde paie pour eux?

Qui est-ce qui rêve en couleurs maintenant?

Je prédis que la cause n'attirera pas beaucoup plus de sympathie que le mouvement étudiant... Surtout si les employés municipaux se mettent eux aussi à bloquer des rues et allumer des feux!

Une chose est sûre : si les syndicats des pompiers organisent une maNUfestation, je sens qu'elle ne manquera pas de spectatrices! :p

(Et oui, je sais, on nous sort des histoires de congés de cotisation pris par les villes, de retraités qui ne verront plus leurs rentes indexées, etc... Mais il reste que même après restructuration, les employés municipaux conserveront un régime de retraite à prestations déterminées, c'est-à-dire des rentes à vie. Ils sont chanceux : quand un employeur non gouvernemental se retrouve avec un régime à prestations déterminées dans le rouge, il est bien souvent forcé de l'abandonner complètement. Je le sais : je l'ai vécu avec un ancien employeur. Alors à leur place, j'avalerais la pilule avant que des lois plus restrictives ne soient proposées. Les libéraux ont clairement fait connaître leurs intentions : tôt ou tard, on passera tous à la caisse.)

jeudi 19 juin 2014

Tranche de vie (4)

On se prépare à partir pour un cours prénatal (traduction : pour un cours où nous allons recevoir 15 minutes d'informations précieuses diluées dans deux heures de répétitions). Mon chum tousse et mouche à n'en plus finir. Je m'en tiens à bonne distance. C'est pas que je l'aime pas, mais j'ai déjà eu un rhume enceinte et ça m'a suffit. C'est pénible un rhum quand on peut pas prendre de décongestionnants!

Lui - J'pense que je vais juste te déposer et je reviendrai te chercher. Ce serait pas ben fin de contaminer toutes les femmes enceintes.

Moi (pas follement heureuse à l'idée de supporter toute seule les deux heures de cours) - Ouais, ce serait sans doute mieux.

Ainsi faisons-nous donc. Mon chum me dépose au cours. J'entre dans la salle, consulte le programme de la soirée. Hum... Ça s'annonce particulièrement mince comme contenu original. (Faut dire que j'ai lu attentivement le guide "Mieux vivre avec son enfant" distribué par le Ministère de la Santé et que les cours reprennent essentiellement cette information).

Plusieurs couples entrent. On se salue de la tête, parce qu'on commence à se reconnaître. Un futur papa prend place à quelques chaises de moi. Sors un kleenex et se mouche avec vigueur. Puis tousse. Pas dans son coude, ni dans sa main. Hum...

Un autre couple arrive, avec un futur papa au nez rouge et aux yeux larmoyants. Lui aussi passera le cours à se tousser et à moucher.

Fin du cours, je rejoins mon chum dans la voiture.

Lui - Pis, le cours?

Moi - J'ai appris qu'il y a des futurs papas pas mal plus généreux que toi.

Lui (un peu perdu) - Hein? Qu'est-ce que tu veux dire?

Moi - Y'en a deux qui sont venus partager leur rhume avec nous.

Lui (en grognant) - Y'a vraiment du civisme qui se perd!

En effet!

Petit rappel à tous : si vous toussez et mouchez, c'est pas le temps d'aller rendre visite à une femme enceinte, un couple avec un bébé de moins d'un an, un ami qui se relève d'une chimio thérapie, une grand-maman de 90 ans ou toute autre personne à la santé fragile. En fait, si vous êtes malade, c'est le temps de rester chez vous et de faire une sieste. On vous en voudra pas!

À la limite, si vous sortez, assurez-vous de savoir tousser comme un être civilisé et non pas comme une version bio hazard du gicleur de jardin!

mercredi 18 juin 2014

Le voleur de dieu - Extrait

Bon, vous allez me dire qu'il était temps que je me décide à mettre en ligne un extrait de cette nouvelle. J'aurais pu laisser tomber, depuis le temps, mais j'avais envie de faire un peu de pub à ce texte, ainsi qu'à ce numéro de Brins d'éternité sorti en toute discrétion pendant le dernier Congrès Boréal.

Voyez-vous, la nouvelle "Le voleur de dieu" a une triple valeur sentimentale. Premièrement, la version initiale de ce texte avait été rédigée pour l'un des ateliers d'écriture d'Élisabeth Vonarburg. C'était ma première expérience d'atelier. Me suis retrouvée enfermée pendant 5 jours dans une auberge de Chicoutimi en compagnie de Pascale Raud, Philippe-Aubert Côté, Sébastien Aubry et Élodie Daniélou. Je sens qu'on va tous s'en souvenir longtemps! Y'a des liens qui se forment en atelier! ;)

Deuxièmement, l'idée derrière cette nouvelle devait, à l'origine, servir de support à un scénario pour une partie de... Donjons et Dragons. Le personnage de Lagash était d'ailleurs celui de Vincent. La publication de la nouvelle me rappelle donc tout le temps que je pouvais passer, jadis, à inventer et peaufiner des aventures sortant des sentiers battus pour mon groupe de joueurs!

Finalement, la nouvelle s'appuie sur deux principes appris dans mes cours d'histoire ancienne. Selon le premier principe, certaines civilisations considéraient que les statues représentant les divinités étaient en fait les divinités elles-mêmes. En s'appuyant sur cette idée, il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que des peuples voisins se mettent à prendre en otage les statues des divinités des uns et des autres, pour assurer leur domination. Je m'étais toujours dit qu'il fallait que j'intègre un jour ces deux principes dans une histoire fantastique... La voici! :)

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Le voleur de dieu

Le dieu de la ville avait disparu. Les grands prêtres étaient venus à lobservatoire, aux petites heures du jour, afin de lannoncer à Lagash. Pour la première fois dans l'histoire de la ville, les grands prêtres s'étaient tournés vers un mage, un de ces hommes qui étudiaient le ciel et la nature avec logique et méthode, pour les aider à résoudre un problème religieux. Et le mage ne les avait pas très bien reçus, malgré le caractère exceptionnel de la visite. À la défense de Lagash, les observations astronomiques ne s'exécutant quen pleine nuit, il dormait depuis peu lorsque les prêtres paniqués l'avaient réveillé et le manque de sommeil le rendait grincheux.

Lagash, l'esprit embrumé de rêves, avait mis un long moment à calmer les trois vieilles barbes et à obtenir un récit cohérent de laffaire. À ce qu'il en comprit, les prêtres venaient de découvrir que la chambre du dieu, au sommet de la ziggourat, avait été vidée durant la nuit. Les trésors du dieu navaient pas été touchés, mais le divin Sinir et sa concubine du moment n'y étaient plus.

Les prêtres, paniqués, expliquèrent ensuite toutes les manœuvres divinatoires quils avaient tentées pour découvrir l'endroit où se cachait leur dieu.

Les signes nont rien révélé, mage Lagash ! s'écrièrent-ils. Le divin Sinir, Feu du ciel, ne nous parle plus ! Sinir a abandonné Sinive, son épouse !

Tandis que les prêtres terrorisés bêlaient comme des brebis, Lagash contenait à grand-peine son irritation. Les vieilles barbes ne venaient le voir quaprès avoir épuisé toutes leurs ridicules ressources magiques ! Si le dieu, comme Lagash le soupçonnait, avait été enlevé par un être de chair et de sang, les prêtres venaient de donner une belle longueur davance au voleur.

mardi 17 juin 2014

Quels problèmes de tension?

J'avais une échographie de contrôle hier à l'hôpital.

Pour laquelle je stressais, évidemment.

Parce que c'est à cette échographie qu'on saurait si la puce s'était développée normalement malgré l'artère ombilicale unique, le diabète et la haute tension, si elle était bien placée en vue de l'accouchement (la tête en bas), si j'avais assez de liquide amniotique, si le placenta faisait bien son travail...

Réponse à toutes ces questions : tout est parfait!!! :) :) :)

(Commençait à être temps que je reçoive des bonnes nouvelles de la part d'un médecin!)

En prime, l'infirmière qui me suit m'a confirmé que mon diabète semble sous contrôle... Et c'est drôle, mais j'ai l'impression que je n'aurai plus de problèmes de tension là! ;)

Et donc vous devriez en avoir fini pour un petit moment avec les billets parlant de ma santé et de celle du bébé! Hihihihi! ;)

lundi 16 juin 2014

Livres à donner

Aujourd'hui, je prête le blogue à Sébastien Chartrand, qui a des livres à donner. Détails ci-dessous. Si quelque chose vous tente, manifestez votre intérêt dans les commentaires, puis envoyez-moi un courriel, je vous mettrai en contact avec Sébas pour les détails! :)
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J’achète souvent les livres par lots et ça fait des doublons. Voici ceux de 2013-2014. Il me fera plaisir de les offrir gratuitement.
 
Qualité « bibliovente », c’est la couverture cartonnée, plastifiée et code-barrée. Qualité « usagé » c’est des coins pliés, du papier jauni. « Neuf », c’est neuf. Tous les livres ont toutes leurs pages et sont parfaitement lisibles.
 
Vous pouvez me poster des timbres ou attendre un événement littéraire… à moins que vous passiez en Mauricie et que vous souhaitiez venir me visiter. Je stocke au placard pour encore un an.
 
Premier à demander, premier servi.
 
Asimov, Isaac. Les Robots. Neuf.
Baker, Scott. La danse du feu. Qualité bibliovente.
Barbéri, Jean. La mémoire du crime. Qualité bibliovente.
Benford, Gregory. Marées de lumière. Qualité bibliovente.
Bergeron, Alain. L’ombre dans le cristal. Qualité bibliovente.
Bradley, Marion Z. Chasse sur la lune rouge. Qualité bibliovente.
Bradley, Marion Z. La chaine brisée (Darkover). Qualité bibliovente.
Bujold, Lois M. Un clone encombrant. Qualité bibliovente.
Clarke, Arthur C. 2001, l’odyssée de l’espace. Usagé.
Clarke, Arthur C. Base Vénus -1. Qualité bibliovente.
Curval, Philippe. L’Odeur de la bête. Neuf.
Dick, Philip K. La transmigration de Timothy Archer. Qualité bibliovente.
Hubbard, L.R. Mission Terre, tome 1. Neuf.
Hubbard, L.R. Mission Terre, tome 2. Neuf.
Hubbard, L.R. Mission Terre, tome 3. Neuf.
Jeury, Michel. Livre d’or. Usagé.
King, Stephen. Salem. Qualité bibliovente.
Le Guin, Ursula. La cité des illusions. Usagé.
Lewis, Matthew G. Le moine. Très usagé !
Mann, Phillip. La chute des familles. Qualité bibliovente.
Moorcock, Michael. Le seigneur des araignées. Qualité bibliovente.
Schweitzer, Darrell. La déesse fracassée. Qualité bibliovente.
Vinge, Joan D. La reine de l’été, tome 1. Qualité bibliovente.
Vinge, Joan D. La reine de l’été, tome 2. Usagé.
Vinge, Joan D. La reine de l’été, tome 3. Neuf.
Vonarburg, Élisabeth. Contes de Tyranaël. Qualité bibliovente.
 
Sébastien

vendredi 13 juin 2014

Miuri et Jack

Avis à tous ceux qui ont bien aimé les personnages de Miuri et de Jack (mes deux policiers qui tenaient la vedette dans les nouvelles "Seppuku" et "Comme une poupée brisée", parues dans la revue Alibis) : je viens de recevoir une bourse de ma MRC qui va me permettre, après la naissance de la puce, de me consacrer à la rédaction de la suite de leurs aventures...

Sous forme de roman! :)

L'écrivaine est pas mal contente!!! :)

Le montant reçu est modeste (c'est pas une bourse d'un Conseil des arts, quoi), mais il couvre quand même le quart du revenu annuel que j'espère tirer de ma plume. Ça s'enligne bien pour la première année! (et ça compense les animations que j'ai dû annuler)

Mon agenda d'écriture d'ici à mon accouchement consistera donc à : terminer les recherches pour le roman policier, en établir le plan détaillé et rédiger quelques nouvelles de divers genres, histoire d'avoir des textes à proposer pour 2015.

Post-accouchement (ok, mettons au moins 3 mois après! lol!) ce sera le moment de me glisser dans la peau de la glaciale Miuri et dans les espadrilles de Jack le marathonien.

Maudit que j'ai hâte! :)

jeudi 12 juin 2014

Question pas claire

Une amie me lance :

Elle - "Chialer", est-ce que c'est accepté en France?

Moi - Ben évidemment!

Elle - Ah oui? C'est pas un québécisme, c'est inscrit dans le dictionnaire?

Moi - Ah, c'est ÇA que tu voulais dire?

S'cusez, j'ai été confuse pendant un instant. :p

mercredi 11 juin 2014

Les textes de 1000 mots et moins

Vous avez peut-être remarqué, mais on est une gang d'écrivains ces temps-ci à travailler sur des textes de 750 mots. C'est une commande. Bientôt, on pourra vous dire de qui. :) (Moi en tout cas j'ai hâte de lire le produit final!)

J'adore concevoir des textes d'environ 1000 mots! :)

Mais c'est pas facile. Parce qu'en moins de 1000 mots, y'a pas de place pour les maladresses, les erreurs, les redites, les explications complexes. Faut bien peser chaque mot, chaque phrase, sélectionner les plus évocateurs...

En même temps, cette longueur présente plusieurs avantages. J'ai souvent l'impression que c'est le domaine de l'idée solitaire.

Par exemple, vous avez une idée de style d'écriture différent? C'est le moment de l'expérimenter. Avec un texte aussi court, même si c'est difficile de bien utiliser ce style nouveau, vous pouvez retravailler plusieurs fois sans que ça bouffe trop de temps. Et même si ce que vous racontez est un peu banal, peu importe, le style prendra toute la place.

À l'opposé, vous avez une idée pour une anecdote, une technologie bizarre, un personnage inusité, etc., mais pas d'un roman où intégrer cette idée? C'est le moment de la mettre en scène. Il faut alors se centrer sur un moment de la vie des personnages ou de l'existence de cet univers. On sait ce qui arrive avant, peut-être aussi ce qui se passera après, et on l'évoque en quelques mots, mais c'est l'anecdote, la technologie, le personnage, etc., qui prend toute la place.

Personnellement, sur 1000 mots et moins, je privilégie soit un texte très dialogué, soit un texte avec une narration distante, qui permet de couvrir une plus longue période de temps. Mais il y a moyen de mélanger les deux.

Et la beauté des textes de 1000 mots et moins, c'est qu'une fois qu'on a fini, il ne reste plus... qu'à couper!

Parce que, bonyenne, on arrive toujours trop long le premier coup! :p

La commande de 750 mots en faisait 1000 hier. N'en reste que 880 ce matin. Où sont mes ciseaux?      

mardi 10 juin 2014

De salarié à écrivain

Être écrivain à temps plein, c'est, pour beaucoup de jeunes écrivains, un rêve.

Quitter le statut de salarié, écrire toute la journée, en pyjama si on le souhaite, arrêter de courir pour concilier boulot et création, vivre avec moins d'argent, certes, mais avec tellement plus de liberté.

Mais c'est aussi, quand un médecin nous alite, être forcé d'annuler les animations scolaires prévues depuis un an. Pas de collègue capable de ramasser nos dossiers au pied levé (il y a bien sûr les amis-écrivains qu'on peut référer en remplacement, mais ils ont pas écrit mes romans à moi...). Pas d'assurance qui fait qu'on sera payé de toute manière.

Un ennui de santé, ça fait mal aux finances, mal à la réputation parce qu'on a pas l'air super fiable, mal au réseau de contacts qui nous a référé... Bref, un gros pas en arrière pour la carrière naissante.

Enfin, espérons que c'est juste un cas de "reculer pour mieux sauter".

À part ça, ma glycémie va bien, mon bébé bouge, j'ai pas encore fait exploser mon tensiomètre... et la commande de 750 mots que je dois rendre bientôt est presque terminée. :) 

lundi 9 juin 2014

Naissance et mort des fleurs de cerisiers

La journée d'hier a été fertile en émotions.

D'abord, mon déjeuner a été interrompu par un coup de fil de mon beau-frère. Sa copine venait de donner naissance à leur premier né... Trois jours avant la date de sa césarienne programmée (parce que le bébé se présentait mal). Alors au lieu d'aller souper avec eux pour célébrer notre dernière fin de semaine sans enfants, on est allés leur rendre visite à l'hôpital.

Et pendant que j'avais mon minuscule neveu dans les bras, ma puce s'agitait dans mon ventre, sans doute pressée de saluer ce cousin qui sera si proche d'elle en âge. 

Ensuite, en rentrant à la maison, j'ai appris qu'un décès que nous savions imminent avait eu lieu. Mon premier éditeur, Pierre Chartray, nous a quitté vendredi, paisiblement, dans son sommeil, comme il l'avait désiré.

Ainsi naissent et ainsi meurent les fleurs de cerisier.

vendredi 6 juin 2014

À risque de...

L'autre matin, lors d'une visite de routine chez mon doc (le genre de visite qui demande normalement plus de temps pour se rendre et pour revenir que le temps qu'on passe dans son bureau), ma tension artérielle était trop haute. Pas immensément trop haute, mais dans la zone grise indiquant un risque potentiel de pré-éclampsie (traduction : risque que mes reins et mon foie décident de ne plus filtrer mon sang, m'empoisonnant moi et le bébé).

On m'a donc aussitôt dirigée à l'hôpital, où j'ai eu droit aux prises de sang et d'échantillons d'urine. Au bout de 2 heures et demi, tous les indicateurs de pré-éclampsie sont revenus négatifs. Ma tension était toujours haute, mais toujours seulement dans la zone grise.

Alors on a fini par me munir d'un tensiomètre et des instructions pour l'utiliser sur moi-même (soit dit en passant, c'est pas exactement une mesure précise) et par me renvoyer chez moi. Avec l'instruction de rester au repos complet (alitée ou allongée sur mon sofa) jusqu'à ma prochaine rencontre avec mon médecin, dans dix jours. D'ici là, terminé les séances sur l'elliptique, l'aquaforme, le yoga, les promenades un peu longues ou même les dîners à l'extérieur avec les amis (de toute façon, je ne peux pas ingérer de sucre, de glucides, ni de sel, de gras et de caféine!). Cela, en dépit du fait que l'exercice aide à abaisser la glycémie et donc à contrôler mon diabète de grossesse. (Pourquoi est-ce que je sens que, alors que tout allait bien depuis 10 jours, je vais faire connaissance avec l'insuline dans les prochaines semaines?)

Le pire dans tout ça? Ben comme avec le diabète (qui, tiens donc, est lui aussi dans la zone grise), moi je n'ai aucun symptômes et je me sens parfaitement bien. Si on ne me l'avait pas interdit, je serais sans doute en train de parcourir les magasins à la journée longue pour acheter les derniers trucs de bébé. Mais ma condition présente un risque potentiel pour ma puce. Alors j'suis immobilisée.

D'ailleurs, là si je fais les bilans des risques que mon bébé court, il pourrait :
- avoir un retard de croissance et un faible poids à cause de l'artère ombilicale unique
- être trop grand et trop gros à cause du diabète
- avoir un retard de croissance et un faible poids (bis) à cause de ma haute tension

C'est moi où y'a des trucs là-dedans qui semblent s'annuler les uns les autres?

L'accouchement ne me faisait déjà pas tellement peur, mais là, franchement, la perspective de souffrir pendant une vingtaine d'heures pour enfin avoir ma puce dans les bras et être débarrassée de l'angoisse constante que mon corps me trahisse et lui nuise sans que je puisse y faire quoique ce soit, ben mettons que je la trouve vraiment séduisante.

Il me reste environ 9 semaines à patienter.

En attendant, enfermée chez moi sans possibilité de m'entraîner un peu ou de bouffer du chocolat pour me remonter le moral, je vais m'efforcer de ne pas me taper une bonne dépression.

Heureusement que je peux encore écrire.

jeudi 5 juin 2014

Tranche de vie (3)

La scène se déroule devant l'une des innombrables réceptions que semblent compter les hôpitaux. Derrière le comptoir, une infirmière blasée me pose des questions pour remplir l'un des formulaires standards.

Infirmière - Vous faites quoi dans la vie, madame?

C'est trop compliqué d'expliquer que je travaille pour un assureur, mais que j'ai pris mon congé de maternité d'avance pour écrire à temps plein, alors j'y vais avec la réponse courte.

Moi - Je suis écrivain.

Infirmière - Euh...

Elle regarde son formulaire, perplexe.

Infirmière - Définiriez-vous ça comme un emploi de bureau?

Jamais dans 100 ans! L'emploi de bureau, c'est celui que j'ai largué!

Moi - Plutôt comme un emploi de sofa.

Elle réfléchit, l'air à peine surprise par ma réponse, que j'espérais propice à lui arracher un sourire.

Infirmière - Mouais... Si vous passez vos journées assise devant un ordinateur, je pense que je peux classer ça comme un emploi de bureau.

Et elle coche la case appropriée de son formulaire.

Avis donc à tous ceux qui se sont fait dire au cours des ans qu'écrire c'est pas une vraie job : selon les formulaires du système de santé, c'est du travail de bureau! ;)

mercredi 4 juin 2014

Scène banlieusarde (6)

Dans notre coin de banlieue, les vers blancs sont nombreux et voraces. Ils bouffent les racines du gazon (ce dont on se fout un peu : on est en train de remplacer notre pelouse par du trèfle, ça pousse moins vite), mais, surtout, ils attirent tout un tas de moufettes, mulots, araignées et autres bibittes indésirables qui s'en nourrissent. Alors on fait traiter notre terrain depuis des années pour essayer d'enrayer cette détestable prolifération... Avec un succès assez médiocre je dirais. Heureusement que ça coûte pas trop cher.

Samedi matin, on sort tondre le gazon (et le trèfle). Et on remarque une petite pancarte de carton qui a été piquée dans la pelouse au bord de la rue.

Mon chum (ramassant la dite pancarte) - Ah tiens, la compagnie d'entretien paysagé est passée épandre le premier traitement contre les vers blancs.

Je fronce les sourcils. J'ai été à la maison toute la semaine. Je travaille dans mon salon, avec les rideaux ouverts et j'ai une vue imprenable sur le terrain avant. Je ne quitte le salon que pour aller à la salle de bains ou ramasser de la bouffe dans le frigo. Quand un chat traverse la rue, je le remarque. Je sais à quelle heure la marmotte préfère grignoter les pissenlits et les bulbes de tulipes de la voisine d'en face. Alors me semble qu'une gang de jardiniers occupés à épandre un insecticide, j'aurais eu du mal à la manquer.

Moi - Quand ça?

Mon chum - Selon la pancarte, ils sont passés jeudi.

Moi - Impossible. À moins qu'ils soient capables de traiter la pelouse avant et arrière en moins de deux minutes, durée de ma plus longue absence du salon cette journée là!

Il fronce les sourcils à son tour. Puis on regarde la pancarte. Selon les renseignements énoncés, l'un des produits qui a été épandus est du gluten de maïs. On lève tous les deux un sourcil sceptique. C'est drôle, mais à ce qu'on sache, y'a justement pas de gluten dans le maïs...

On se promet de suivre cette histoire de près et on se met au travail.

Dimanche, mon téléphone sonne. C'est justement la compagnie d'entretien paysager.

Gars de la compagnie - Madame, l'analyse du sol de votre terrain nous montre qu'il est trop acide. Faudrait le traiter à la chaux liquide, sinon le second traitement contre les vers blancs ne donnera rien. Justement, le traitement à la chaux est en spécial. Pour seulement...

Moi (qui a vraiment l'impression qu'on essaie de m'extorquer de l'argent) - Quand êtes-vous passés faire l'analyse du sol de mon terrain et procéder au premier traitement contre les vers blancs?

Gars de la compagnie - Euh... jeudi passé.

Moi - Non.

Gars de la compagnie - Qu'est-ce que vous voulez dire par non?

Moi - Je veux dire que j'ai passé ma journée à la maison, assise dans mon salon, que j'ai quitté ma pelouse des yeux pour des intervalles de moins de deux minutes jeudi et que je n'ai vu personne. Vous avez ptêt eu le temps de piquer une pancarte, mais pas d'analyser quoique ce soit.

Gars de la compagnie - Euh... Euh... Ça devait être mercredi alors. Jeudi ils ont juste pris l'échantillon pour l'analyse, ça leur prend genre 30 secondes...

Moi - Mercredi j'étais là aussi.

Gars de la compagnie - Euh, ben là, je comprends pas.

Moi - Moi je commence à comprendre pourquoi les traitements fonctionnent jamais.

Gars de la compagnie (pas gros dans ses culottes au bout du fil) - Ben là, on fait notre travail!

Moi - J'attends d'en voir la preuve. Passe le message.

Gars de la compagnie - Euh... Oui, madame.

Et j'ai raccroché.

Hum... Est-ce que je viens de découvrir une compagnie qui s'en met plein les poches en vendant un service qu'elle accomplit supposément pendant l'absence de ses clients, mais qui en fait n'est jamais exécuté?

Si oui, je sens que l'Office de la protection du consommateur va en entendre parler. Ah, pis mes contacts Facebook aussi.

mardi 3 juin 2014

"Lasagne" d'aubergines

S'il y a un type de cuisine pour lequel j'ai un gros, gros faible, c'est bien la cuisine italienne américanisée (pâtes, lasagnes et pizzas). Et s'il y a un type de cuisine qui est vraiment difficile à réaliser quand il faut manger sans gluten et, diabète de grossesse oblige, avec très peu de glucides, c'est bien la cuisine italienne américanisée.

Qu'à cela de tienne, dimanche soir, j'avais envie d'une lasagne, alors je nous ai cuisiné une lasagne... en remplaçant les pâtes par des tranches d'aubergine! :) Recette, vaguement inspirée des traditionnelles aubergines à la parmesane, ci-dessous.

"Lasagne" d'aubergines (avec ou sans gluten)

1 grosse aubergine ou 2 petites
3 tasses de votre sauce spaghetti bien viandeuse préférée (c'est ici que le gluten pourrait se cacher, donc selon vos besoins, prenez une sauce sans gluten)
1 bonne tasse de fromage mozarella râpé
Du sel

Coupez l'aubergine en tranches d'un demi-centimètre (moi je l'ai coupée sur le long, mais vous pouvez faire des rondelles si ça vous amuse). Salez abondamment les tranches des deux côtés, puis placez-les dans un bol et laissez-les dégorger leur eau pendant une vingtaine de minutes.

(C'est le bon moment pour râper le fromage)

Quand les tranches d'aubergine ont commencé à perdre leur eau, épongez-les (en essayant d'enlever la majorité du sel). Puis montez la lasagne, comme vous le feriez avec des pâtes : un peu de sauce dans le fond du plat, une rangée d'aubergines, encore de la sauce, une autre rangée d'aubergines, encore de la sauce, etc. Terminez le montage en étalant le fromage sur la dernière couche de sauce.

Enfournez à 350F pendant 40 minutes (pour des aubergines tendres, mais encore fermes).

Donne environ 4 portions... ou 2 si vous avez à nourrir le Vincent moyen (il a un bon appétit et il raffole des aubergines! ;) J'ai estimé environ 15g de glucides dans une portion, à cause de la sauce (et mon glucomètre m'a plus tard donné raison), alors j'ai pu manger quelques biscottes à l'ail et aux fines herbes en accompagnement. Festin! :)

lundi 2 juin 2014

X-Men : Days of Future Past

En fin de semaine, on est allés voir X-Men : Days of Future Past (X-Men : Jours d'un avenir passé).

Et c'était génial!!! :)

Bon, mon chum et moi sommes tous les deux des fans des deux premiers films (X-Men et X2), réalisés par Bryan Singer. On avait trouvé le troisième film (X-Men : The Last Stand) très décevant (faut dire que le réalisateur n'était plus le même), mais la franchise avait ensuite été sauvée, à nos yeux, par l'excellent prequel X-Men : First Class, réalisé par Matthew Vaughn (et produit par Bryan Singer). Les deux films axés uniquement sur le personnage de Wolverine ne nous ont cependant pas accrochés (le premier était horrible et le deuxième à peine passable).

Alors on se demandait bien ce que le dernier opus de la série allait donner... Bryan Singer revenait à la réalisation, c'était déjà de bon augure...

Eh bien, le film s'est avéré encore meilleur que ce qu'on espérait! En exploitant un thème fréquent des bandes-dessinées (les sentinelles tueuses de mutants), il nous permet de revoit les personnages des deux premiers films (bon, on n'apprend pas comment le professeur Xavier a fait pour récupérer son corps, mais avec tous les mutants qui traînent, il doit y en avoir un qui lui a rendu service...), d'apprécier à nouveau les versions rajeunies de Xavier, Magneto et Mystique (même si les réactions de cette dernière ne sont pas toujours logiques) et de présenter un Wolverine assagi qui s'efforce de jouer les mentors.

Le tout, dans un décor où on reconnaît par moment Montréal et sur un fond de voyage dans le temps (un autre thème classique des bandes-dessinées) qui nous fait alterner entre les années 70 (attention aux yeux, les motifs des vêtements sont agressifs!) et le futur.

En prime, à la fin, grâce à un procédé souvent utilisé dans les séries de bandes-dessinées, le film se permet de se débarrasser de toutes les scories narratives introduites par X-Men : The Last Stand et il met la table pour une suite.

Bref, moi et mon chéri avons été conquis! :)

Oh, en passant, si vous allez voir le film au cinéma, restez assis jusqu'à la toute fin du générique. ;)