lundi 31 décembre 2018

Bilan 2018

Je ne suis pas du genre à danser sur la tombe de qui que ce soit, même pas sur la tombe métaphorique d'une année de merde. 

... Cela étant dit, je sens que ce soir à minuit, le champagne va être bon en maudit! 

Avec mes deux dégâts d'eau, qui ont foutu mes horaires en l'air, provoqué des crises d'angoisse et un état constant d'hyper-vigilance (je peux vous faire le catalogue complet de toutes les craques, poques et irrégularités de tous les plafonds et murs de ma maison!!!), mis le bordel dans notre quotidien, vidé mes économies, m'ont empêchée d'écrire et ont traumatisé ma puce un brin, mettons que 2018 n'a pas été une bonne année. En plus, avec ma cocotte qui grandit et qui commence à poser des questions, on dirait que je ressens encore plus profondément l'absence de ma mère et de ma grand-mère. Ça me rend triste, surtout dans le temps des Fêtes, que les deux adoraient. Mais bon, je ne peux pas y faire grand chose, hein?

Au milieu de ces catastrophes et de ma nostalgie, ai-je atteint quand même mes objectifs pour l'année? Pas vraiment. Je voulais : 

1- Écrire davantage de nouveau matériel 

Échec total. J'ai à peine avancé la réécriture de mon roman policier et écrit seulement deux nouvelles. J'espère que l'inspiration (et, soyons honnête, la motivation à travailler) va se pointer le nez avec la nouvelle année. 

2- Choisir davantage mes projets

Oh ça, c'est sûr que quand on écrit pas et qu'on est épuisée à la simple idée de se lever le matin, ça nous évite de nous embarquer dans trop de projets reliés à l'écriture! Enfin, j'ai quand même réussi à être un peu plus sélective. J'ai surtout accepté des mandats de direction littéraire et des ateliers. J'aime ça, car ça joint ma passion pour l'écriture avec ma carrière avortée d'enseignante. :) 

3- Réduire mes déchets 
et 
4- Acheter des vêtements éco-responsables

Dans ces deux domaines, malheureusement sans impact sur ma carrière d'écrivaine, ça va bien. C'est pas encore parfait, mais je crois que j'ai pris de bonnes habitudes. Ne pas avoir le temps ou l'énergie ou l'argent pour magasiner a aidé aussi, faut avouer! Reste à continuer dans la bonne voie. 

5- Prendre le temps de vivre

J'ai fini l'année tellement exténuée que "vivre" est pas mal tout ce que j'avais le temps de faire de mes journées! Me semble qu'une fois les repas préparés, la vaisselle lavée, le linge nettoyé, mon café bu pis ma douche prise, la journée était terminée. Même le yoga n'entrait plus dans l'horaire! O.o Heureusement, cette impression de me déplacer constamment dans la mélasse est en train de diminuer. J'ai regagné du temps ces dernières semaines et réussi à avancer un peu mes projets. 

Pis je me promets du beau pour 2019. Je vous en rejase mercredi! ;) Après avoir cuvé mon champagne! :p

jeudi 27 décembre 2018

Votre cadeau en retard

Comme promis, je vous offre un cadeau de Noël en retard, sous la forme d'un peu de lecture de fiction : ce matin, le site de la République du Centaure publie un quasi-inédit de ma plume.

Pourquoi quasi-inédit? Parce qu'il s'agit du texte gagnant du (défunt?) concours des 1000 mots de l'Ermite de Rigaud, édition 2011. Le texte avait donc été en ligne pendant quelques jours à l'époque et, depuis, il n'existait que dans un recueil à tirage ultra-limité offert en cadeau à Élisabeth Vonarburg pour souligner ses 65 ans.

Pour un texte sur lequel j'ai cogité aussi longtemps et dont j'ai disséqué l'écriture en long et en large, je trouvais dommage qu'il n'ait pas une diffusion un peu plus large. La République m'a offert l'occasion d'y remédier.

J'ai d'ailleurs profité de cette publication officielle pour corriger le titre. L'original était volontairement du latin de cuisine (où j'avais écrit "dragonis" en lieu et place de "draconis"), mais je n'avais pas envie de devoir expliquer plusieurs fois que "oui, je sais que j'ai fait une erreur, je suis quand même une pas pire latiniste, merci", alors j'ai utilisé la bonne graphie.

Alors, si ça vous tente, servez-vous un thé, un café ou un mimosa (c'est pas moi qui vais vous juger!) et venez découvrir (ou redécouvrir si vous l'avez lue jadis) ma "geste des dragons".

Et si vous aimez ce que vous lisez, n'hésitez pas à partager le lien. La République du Centaure, comme notre éditeur l'a souligné récemment, est là pour servir le public, pour faire découvrir des textes. Alors ne gardez pas son existence secrète! La publicité aidera tous ses artisans! ;)


lundi 24 décembre 2018

Joyeuses Fêtes!

Normalement, à ce temps-ci de l'année, je procède à un bilan, je réfléchis à mes plans pour l'année à venir, puis j'essaie de finir avec un billet léger (souvent les paroles d'un chant de Noël).

Mais l'année 2018 ayant été difficile, je la finis plutôt à plat (c'est un euphémisme : je suis épuisée mentalement, physiquement et émotionnellement!), alors je vais remettre le bilan à après Noël et je vais attendre de m'être reposée avant de prendre quelque résolution que ce soit.

Désolée pour le billet léger : il passe à la trappe lui aussi.

Par contre, je vous ai quand même préparé un cadeau... qui va arriver un poil en retard. Vous irez voir du côté de la République du Centaure le 27 décembre. ;)

Sur ce, je vous souhaite à tous, chers lecteurs, de très joyeuses Fêtes! Bonheur, santé, inspiration et maison qui ne coule pas! Bises virtuelles à tous, pis une couple de câlins en prime!

On se revoit début janvier!

C'est le sapin de l'an dernier, parce que j'ai pas le temps de prendre une photo à jour, mais celui de cette année est identique, sauf que situé dans l'autre coin du salon, donc tournez-vous pour avoir une meilleure image! :p

vendredi 21 décembre 2018

Direction littéraire (9) - Le style

Ironiquement, quand le directeur littéraire travaille sur le style du texte (plutôt que sur le fond), c'est soit parce que le texte est de très bon niveau et qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire, soit parce que le texte n'est vraiment pas publiable en l'état et qu'il faut le réécrire à la place de l'auteur pour lui enseigner les notions qui lui manquent. Dans les deux cas, on s'attardera aux mêmes éléments : éviter le telling, varier la syntaxe, ménager les adverbes, préciser le vocabulaire, etc, mais dans un bon texte, on fera moins de commentaires!

Oh et j'allais oublier : si les autres aspects de la direction littéraire peuvent être traités pas mal dans n'importe quel ordre (et le plus souvent tous en même temps), le style, lui, est toujours le dernier aspect touché. Comme ça, on évite de polir des phrases qui devront être réécrites ou sacrifiées! 

C'est quoi ça du telling?

Ça veut dire que l'auteur nous dit les choses au lieu de nous les montrer. Par exemple, il écrit "Anna était terrifiée", alors qu'en fait "Anna, la bouche sèche, entend son coeur battre dans ses tempes et doit s'appuyer au mur pour éviter que ses jambes ne se dérobent."

On prend tous des raccourcis semblables en écrivant, souvent afin de passer plus rapidement sur un élément moins important. Cependant, si on prend un raccourci au mauvais moment, le directeur littéraire nous le pointera et nous demandera d'y remédier.

Qu'est-ce que j'entends par varier la syntaxe?

Eh bien, en atelier, j'ai tendance à dire qu'il faut éviter d'enchaîner les phrases "sujet-verbe-complément", mais je me rends compte (en écrivant ce billet!) que ce n'est pas exactement ça. Ce qu'il faut éviter, c'est le même sujet, suivi d'un verbe et d'un complément, soit les phrases qui commencent toujours pareil. Par exemple :

Elle se lève de sa chaise. Elle s'étire pour chasser les tensions dans le bas de son dos. Elle se rend compte qu'il est tard. Elle doit appeler chez elle pour les prévenir de son retard assuré.

Ou

Elle se lève de sa chaise et s'étire pour chasser les tensions dans le bas de son dos. Se rendant compte qu'il est tard, elle s'apprête à appeler chez elle pour les prévenir de son retard assuré.

Vous devriez remarquer que le deuxième extrait est moins répétitif que le premier. Bon, ça gagnerait pas un GG non plus, mais au moins le lecteur ne s'endort pas sous la répétition des "Elle. Elle. Elle." Déjà, visuellement, c'est plus varié. En direction littéraire, je propose beaucoup de modifications du genre. (C'est l'avantage de ne pas avoir écrit le texte : les répétitions syntaxiques nous sautent aux yeux!)

Pourquoi est-ce que je parle de ménager les adverbes?

Parce que la fonction d'un adverbe, c'est d'apporter une modification, une précision ou un complément à un verbe (et donc à la phrase où on le retrouve). Si vous avez besoin de mettre des adverbes partout, cela pourrait signifier que vos phrases, dans leur état de base, sont incomplètes ou imprécises (ou les deux). Si c'est vrai, vous devez apprendre à écrire de manière plus précise et complète (en sachant que le recours aux adverbes est parfois inévitable). Si c'est faux et que vos phrases sont parfaitement compréhensibles sans adverbe, eh bien... enlevez-les! Vous n'y perdrez rien de toute manière! (Pis si vous êtes pas sûr que ce sera encore compréhensible... ben le directeur littéraire vous aidera à décider!)

Oh et ces deux conseils (écrivez de manière plus précise et enlevez les précisions inutiles) s'applique aussi aux adjectifs. Un adjectifs bien choisi accolé à un nom, ça frappe l'imaginaire du lecteur. Un adjectif (ou même deux!) pour accompagner chaque nom, après un bout de temps, ça ne signifie plus rien!

Écrire de manière plus précise, comment on fait ça?

En soignant son vocabulaire!

Ce qui ne signifie pas de manger son dictionnaire de synonyme (et de le vomir ensuite sur la page sans discernement), mais simplement d'utiliser les mots appropriés aux différents contextes et de privilégier les verbes d'action aux périphrases. Par exemple, on préfère "s'accouder" que "s'appuyer sur ses coudes", "s'agenouiller" plutôt que "se mettre à genoux".

Parfois, le directeur littéraire va vous encourager à faire une petite recherche Google, histoire que vous alliez chercher un vocabulaire un brin plus technique. Parce qu'un bateau n'a pas un "muret tout le tour", mais un bastingage et, selon le site de Canadian Tire, on ne dit pas "ciseaux à couper le métal", mais "cisailles à métaux".

Quand il le pourra, le directeur vous suggérera directement la modification appropriée, mais il n'est pas un maître dans tous les domaines et il n'a pas toujours l'envie/ le temps/ la possibilité de faire vos recherches à votre place. Alors parfois il va simplement écrire "Est-ce bien la bonne terminologie?" ou "Il faudrait peut-être faire une recherche sur les termes exacts".

Ce n'est pas une insulte, une remise en question de vos compétences ou un signe que votre histoire est à jeter. C'est simplement une manière d'attirer votre attention sur un point du texte qui semble moins clair, plus faible, moins crédible. Souvent, un petit tour sur Google ou sur Wikipédia ou dans un dictionnaire visuel réglera le problème. Et votre style s'en trouvera immédiatement amélioré!

Et les métaphores dans tout ça?

Les métaphores, c'est comme les adjectifs : une, bien choisie, de temps en temps, cela place l'ambiance d'un texte. Trop nombreuses, elles embrouillent le lecteur qui perdra le sens réel du texte... Sauf que la quantité acceptable dépendra beaucoup du type de texte et de son degré de poésie. Mal choisies, les métaphores risquent de faire rire quand on veut effrayer ou dégoûter quand on veut attendrir. Mal placées, elles font décrocher le lecteur de l'action. Alors, oui, vous risquez d'en parler beaucoup avec votre directeur littéraire, mais j'ai peu de principes généraux à vous présenter. Hormis que, comme tout le reste, elles devront servir votre propos et soutenir vos intentions!

Vous avez survécu?

Quand vous aurez, à grand coup de courriels, textes annotés et échanges divers, assuré la cohérence interne de votre texte, choisi le bon narrateur, réglé les problèmes de focalisation, précisé vos intentions, développé vos personnages, poli vos dialogues, travaillé votre subtilité, retiré le telling, varié votre syntaxe, éliminé les adverbes inutiles et précisé votre vocabulaire, voilà, vous aurez terminé la direction littéraire!

Bravo, vous avez survécu!

Et maintenant vous comprenez probablement pourquoi la plupart des écrivains ne s'imaginent pas publier un texte sans l'aide d'un directeur littéraire. Votre récit a sans doute changé un peu, mais, si vous avez bien exprimé vos intentions et que les échanges avec votre directeur se sont bien déroulé, vous devriez trouver la nouvelle version plus aboutie, plus proche de votre vision profonde.

Malheureusement, il pourrait aussi être plein de scories et de bouts de texte oubliés ici et là au fil des révisions.

Vous en faites pas : il reste encore la révision linguistique... (J'haïs moins ça qu'à l'époque, notamment parce que j'ai de meilleurs réviseurs, mais... Rendus là dans le processus, on voudrait tellement que ce soit fini! lolol!)

mercredi 19 décembre 2018

Direction littéraire (8) - Rythme et structure

Note : si vous vous demandez "Ça achève-tu cette histoire de direction littéraire?", bravo, vous voici dans l'état d'esprit de tous les auteurs la première fois qu'ils ont à retravailler un texte! :p Mais oui, ça achève... ;) 

En plus de vous poser un million de questions et de vous suggérer des changements un peu partout, la direction littéraire va travailler avec vous sur le rythme et la structure du texte : couper des scènes, en raccourcir, en rajouter, changer des éléments de place, élaguer les descriptions et les dialogues ici, les rallonger là...

Le travail sur le rythme est souvent fort déstabilisant pour l'auteur (et, je vais vous confier un secret, même pour le directeur littéraire!), parce qu'il faut couper des bouts de texte ici et les recoller là-bas... Et on sait tous l'angoisse qu'on éprouve quand on fait disparaître 2 ou 3 pages de texte!!! (Même si c'est juste pour 30 secondes et qu'on a 23 backup!)

Cependant, ça aide à recadrer le récit, à plonger le lecteur davantage dans l'histoire, à entrelacer les parties les plus lentes de l'intrigue avec les parties les plus actives, à dissimuler ou à révéler plus efficacement un mystère, etc. (J'ai déjà parlé ici des différents types de structure qu'on peut utiliser dans un texte.)

Mon impression est que notre sensibilité au rythme des textes s'est beaucoup accrue dans les dernières décennies (probablement parce que notre rythme de vie tout entier est devenu plus effréné). De nos jours, je ne crois pas qu'un directeur littéraire laisserait le chapitre-description "Paris à vol d'oiseau" de Victor Hugo ouvrir le roman "Notre-Dame-de-Paris". Ou alors il le réduirait impitoyablement à quelques lignes.

Certains poussent les hauts cris et disent que c'est un signe de l'appauvrissement de notre littérature, de notre pensée, de notre imaginaire.

(O tempora, o mores!)

Personnellement, je crois que c'est seulement le reflet d'un changement de goûts. Après tout, les Japonais, il y a quelques siècles, ont développé une poésie très évoluée, haïkus et tankas, à coup de 17 ou 31 syllables! Difficile de faire plus concis... et ils ne semblent pas avoir un imaginaire appauvri pour autant!

Alors, est-ce normal si votre directeur littéraire vous demande de raccourcir votre texte? Oui!

Ou même de couper un personnage? Oui aussi!

(Ah tiens, j'ai oublié d'en parler ça... la règle des trois personnages... on y reviendra...)

Est-ce normal s'il vous demande de rallonger votre récit? Toujours oui! (Confession : c'est ce qui m'arrive la plupart du temps, parce que je suis une nouvelliste dans l'âme!)

Et s'il veut que vous le découpiez en morceaux et le réorganisiez en vous fiant aux cartes de tarot que vous aurez tiré durant une nuit sans lune? Euh... Y'a pas de mauvaise méthode dans l'absolu. L'important, c'est que ça serve votre propos. :p

lundi 17 décembre 2018

Direction littéraire (7) - Tout n'a pas à être sur la page

Qu'on parle de cohérence interne, d'arrière-monde, de recherches, d'histoire de vos personnages, d'intentions (de l'auteur ou des personnages) ou de dialogue, il existe une règle primordiale en littérature, et donc en direction littéraire :

Tout n'a pas à être sur la page.

Par contre, le corollaire de cette règle, selon moi, c'est que tout doit être dans la tête de l'écrivain. (Ou dans ses carnets de note). Parce que si l'écrivain a inventé une nouvelle science, s'il a développé l'histoire de son personnage, s'il a une idée claire du début de la conversation dont il ne nous écrit que le milieu, eh bien ça va transparaître dans le texte.

Je vous ai déjà parlé de ma recette personnelle pour éviter les infodump. Cette même recette (en gros, tout noter de la manière la plus plate possible sur un sujet, afin de fixer nos idées, puis fermer le document et écrire à partir du souvenir qu'on en garde, de la logique qu'on a intégrée) peut s'appliquer à plusieurs aspects du texte (histoire des personnages, résultat de recherches historiques, scènes non montrées, etc.).

Souvent, le directeur littéraire va poser des questions à l'écrivain, le forcer à trouver des explications, ... et lui demander ensuite de ne pas les mettre dans le texte! (Ce qui est toujours déstabilisant les premières fois!) Par contre, il voudra qu'on ajuste l'événement X ou la réplique Y en conséquence, pour montrer la logique sous-jacente.

À d'autres moments, le directeur nous demandera d'enlever des explications, en nous assurant qu'on comprend très bien le texte sans.

Dans les deux cas, le lecteur comblera tout naturellement les trous, devinera tout ce qui n'est pas sur la page, en ayant l'impression de participer au texte. :)

Et si on ne comprend vraiment pas vos inventions, ne vous en faites pas : le directeur littéraire se fera un plaisir de vous demander d'ajouter des explications... et il vous aidera à ne pas les balancer toutes au même endroit, histoire de ne pas assommer votre lecteur! ;)

vendredi 14 décembre 2018

Direction littéraire (6) - Les dialogues

Je voulais vous parler des personnages et des dialogues dans mon dernier billet, mais finalement je me suis arrêtée après le personnage, parce que ça commençait à faire pas mal de matière (pis il était l'heure de partir donner un atelier d'écriture! lol!).

Alors, aujourd'hui, jasons direction littéraire et dialogues.

Tant qu'à moi, il y a quatre aspects des dialogues sur lesquels la direction littéraire risque de s'attarder:

1- Les dialogues écrits comme la narration.

À l'oral, on tend à faire des phrases courtes et des répétitions. C'est normal et nécessaire pour éviter que notre interlocuteur ne perde un bout de notre message. Il n'est pas nécessaire de reproduire ça exactement à l'écrit, mais si vous voulez me faire décrocher de ma lecture, mettez une phrase de quatre lignes dans la bouche d'un personnage! À moins que ce soit un personnage bien particulier, par exemple un maniaque d'Alexandre Dumas. Ce qui m'amène au point suivant...

2- Les personnages qui parlent tous de la même manière.

La longueur des phrases, le vocabulaire, les références culturelles, les expressions, etc, devrait varier, au moins légèrement, d'un personnage à l'autre. Si on décide de jouer en plus avec l'oralité et peut-être d'introduire des anglicismes ou des mots étrangers, alors sky is the limit! Conseil personnel :  n'essayez pas de reproduire un accent étranger, parce que ça risque de sonner soit comique, soit raciste, soit les deux. Par contre, rien ne vous empêche de copier des tournures de phrases comme si le personnage traduisait en français dans sa tête avant de parler! (C'est pour ça que mes dames japonaises parlent en posant des questions dans les Hanaken :)

En fonction de l'histoire du personnage, de ses goûts et de sa personnalité (dont on a discuté dans le dernier billet), vous pouvez créer un éventail de voix dialoguées fort variées, qui aideront le lecteur à suivre le fil des dialogues et à s'immerger dans votre récit.

3- Les dialogues vides

Oui, je sais, les dialogues de type :
- Salut!
- Salut!
- Ça va?
- Pas mal et toi?
- Oui, oui, ça va... 
Ça crée un effet de réel. Cependant, à moins qu'on ait envie de refléter la vacuité des échanges entre les personnages, on gagnera du temps (et sauvera du papier) en disant "Ils se saluèrent, puis Untel demanda..." et d'entrer ensuite dans le vif du sujet, avec une réplique qui fait avancer le récit.

4- Les dialogues informatifs de série télé

Je ne veux pas ici dénigrer les gens qui écrivent pour la télé, mais il faut avouer que les scripteurs télévisuels ont un gros handicap : ils n'ont pas accès à la narration. Alors quand ils veulent nous expliquer quelque chose, il faut que ça passe par le dialogue. Yves Meynard a donné l'exemple canonique de ce qu'est un "dialogue de série télé" juste ici (regardez à la section "dialogue"). En gros, dans un dialogue de série télé, les personnages s'expliquent des choses qu'ils savent déjà, pour le bénéfice du lecteur/spectateur. Les indices clairs qu'on est en présence d'un bout de dialogue dont les renseignements auraient dû nous être passés en narration sont les expressions "Vous n'êtes pas sans savoir..." ou "Comme vous le savez..." S'ils le savent, pourquoi ils en parlent!?!

Cela dit, toute règle est faite pour être brisée. Un dialogue un peu vide ou de série télé, une fois de temps à autre, ça peut servir de ressort d'intrigue. Votre directeur littéraire vous aidera à doser. ;)

mercredi 12 décembre 2018

Direction littéraire (5) - Personnages

Alors, après la cohérence interne, la narration et l'interrogatoire sur vos intentions, vous pensiez qu'on achevait les billets sur la direction littéraire, hein? Que le prochain billet vous parlerait surtout du style...

Tttt! On est par encore rendus là. Faut encore jaser du personnage.

Pour moi (et pour la plupart de directeur littéraire avec lesquels j'ai travaillé), les éventuels problèmes de personnage se résument simplement :

Vos personnages ne doivent pas donner l'impression qu'ils se sont levés ce matin dans le but de tenir leur rôle dans votre récit.

Bref, chaque personnage avait une existence propre avant le début de l'histoire et, à moins qu'il ait tiré le mauvais numéro, il devrait continuer à vivre une fois le texte terminé.

Donc, en créant vos personnages, pensez non seulement à leurs caractéristiques nécessaires dans le cadre de votre récit, mais aussi à quelques traits non nécessaires. Vous écrivez une histoire centrée sur les relations familiales? Vous aurez alors besoin de connaître les familles de tous vos personnages... mais vous pourriez également décréter que tel personnage peint dans ses temps libres et est extrêmement jaloux, que tel autre a un genou raide depuis un accident de ski subi à l'adolescence et est mordu de science-fiction, etc.

Évidemment, une fois introduits, ces détails devraient teinter la réaction de vos personnages à certains événements ou simplement colorer leurs dialogues. (Par exemple, le mordu de science-fiction pourrait, devant un phénomène inexpliqué, penser tout d'abord à l'intervention de super-science ou d'extra-terrestres. Et sa réponse à toute question sur le sens de la vie sera certainement "42".)

Vous n'avez pas besoin de vous apesantir sur ces détails. Ils n'ont pas besoin (et même je dirais qu'ils ne devraient pas) se révéler utiles à l'histoire. Vous en glisserez simplement un mot en passant, à l'occasion, comme ça. Et, soudain, votre personnage prendra vie pour votre lecteur. Il aura l'impression d'être devant une vraie personne, avec son vécu, ses expériences hétéroclites et ses intérêts variés.

En réfléchissant aux expériences antérieures et à la personnalité de vos personnages, il n'est pas non plus nécessaire de doter tout le monde d'un Lourd Passé ou d'un Sinistre Secret (comme on voit trop souvent dans les séries policières où tout le monde a quelque chose à cacher). Le but est de donner une impression de réalisme.

Ne vous en faites pas, le directeur littéraire vous aidera... Mais parfois ce sera d'un commentaire nébuleux comme "Tel personnage manque de profondeur" ou "semble unidimensionnel" ou, pire, "a l'air en carton".

Maintenant, vous saurez ce qu'il veut dire et comment y remédier!

lundi 10 décembre 2018

Direction littéraire (4) - Les intentions

Poursuivons donc ce mélange de réflexions et d'informations visant à démystifier la direction littéraire.

Alors que je parlais de focalisation et de point de vue, dans mon dernier billet, Annie a mentionné en commentaire avoir déjà lu un livre où il semblait que l'histoire aurait été mieux servie si elle avait été narrée par le point de vue d'un autre personnage.

Ça arrive. Et, dans une certaine mesure, je crois que c'est normal.

Écrire, c'est manier un média sans contrainte de budget ou d'espace. On peut pratiquement tout faire avec un texte. Alors il arrive souvent un point, durant une direction littéraire, où une décision difficile doit être prise. Plusieurs choix se présentent, aucun n'est objectivement meilleur que l'autre, cependant le statu quo nuit au texte.

Dans ce cas là, il faut interroger l'auteur sur ses intentions.

Par exemple, alors qu'on retravaillait le premier tome de Hanaken I (où je faisais alterner le point de vue de Yukié et de Sato d'un chapitre à l'autre, en les faisant parler tous les deux au je), Élisabeth m'a demandé "Mais c'est qui le personnage principal? Qui est le plus important pour toi? On va laisser celui-là en je et mettre l'autre à la troisième personne."

En y réfléchissant, je me suis rendue compte que, pour moi, les deux étaient importants. Ils étaient les deux extrêmes, les deux facettes de ce que ça signifiait être samouraï, homme ou femme, conformiste ou pas, loyal envers son seigneur ou envers sa famille... Ce à quoi Élisabeth a répondu "Ok, alors on les met tous les deux à la troisième personne. Et, tu sais... si tu veux présenter les deux facettes, Yukié étant très fonceuse et courageuse, Satô pourrait peut-être être plus craintif?"

Et ainsi est née la peur du noir de Satô. Qui occupe à peine une ligne ici ou là, mais qui approfondit le personnage et mon intention.

Les intentions de l'auteur, ce qui inclut les grands thèmes auxquels il veut toucher dans son texte et les messages qu'il veut passer, doivent être au centre de la direction littéraire. Parce qu'un partie du travail du directeur, ce sera d'aider l'auteur à mettre son intention en valeur, sans pour autant assommer le lecteur à coup de messages!

Pour moi, les intentions se travaillent à petites touches, éparpillées ici et là dans le texte. Elles n'ont pas besoin d'être expliquées au lecteur (j'oserais même dire qu'elles ne le devraient pas), mais elles devraient percoler à travers l'écriture, être ressenties subtilement.

Parfois, l'auteur écrit sans même se rendre compte qu'il a mis un message ou un thème dans son texte. Il a écrit sans intention. Le travail du directeur littéraire sera alors de l'aider à cerner ses motivations inconscientes (oui, je sais, ça semble ésotérique dit de même, mais comme on écrit à partir de soi, on met toujours davantage de nous qu'on ne le pense dans un texte) et de les mettre en valeur.

Car ce sont les intentions, thèmes et messages qui resteront dans la tête du lecteur une fois qu'il aura refermé le livre. Et qui, peut-être, lui donneront envie de le lire de nouveau.

vendredi 7 décembre 2018

Direction littéraire (3) - Question de narration

Poursuivons notre série de billet sur "Une direction littéraire, qu'ossa donne?"

(Entre autres, ça élimine les allusions douteuses qui détonnent avec le reste du texte... Soyez indulgents : mes billets, je les écris sans aide! hihihihi! ;)

Alors une fois la cohérence interne de votre texte rétablie (ou en même temps qu'il vous demande de la corriger), votre directeur littéraire pourrait pointer des problèmes de narration et, surtout, de focalisation.

Si vous savez ce qu'est une narration et une focalisation, sautez les paragraphes qui suivent... 

Le narrateur, c'est la voix qui raconte l'histoire. Ce n'est pas l'auteur, mais ça peut être un personnage ou alors un espèce de point de vue désincarné.

La focalisation, c'est le fait de choisir un personnage et de raconter les événements de son point de vue.

Un narrateur qui parle en "je" est automatiquement focalisé. Mais même un narrateur qui parle des personnages à la troisième personne peut être focalisé s'il suit pendant toute une unité narrative (toute l'histoire ou tout un chapitre ou toute une scène) un seul personnage.

La focalisation en "je" est automatiquement très forte (on est dans la tête du personnage et on entend ses pensées). La focalisation à la troisième personne peut être plus ou moins profonde (on peut intégrer les pensées du personnage à même la narration ou alors les observer avec une certaine distance).

Dans tous les cas, le principe de la focalisation, c'est que le narrateur ne pourra pas affirmer des choses que le personnage-point-de-vue ignore, ni décrire des événements où il n'est pas présent, ni donner des renseignements auxquels le personnage ne pensera pas, parce qu'ils sont trop évidents pour lui. (Pensez-vous au fonctionnement d'une serrure chaque fois que vous entrez chez vous? Pourtant certains textes de SF narré au je ou de manière très focalisée nous décrivent avec moult détails les réflexions des personnages chaque fois qu'ils accomplissent des gestes qui sont, dans leur contexte, banals.)

Et recommencez à lire ici. 

Le directeur littéraire pourra vous pointer les moments où vous avez dérogé de votre focalisation ou alors les passages où un narrateur omniscient triche ou donne le tournis. Il pourrait même (et ça c'est long, pénible, douloureux... et tellement fructueux!) vous suggérer un changement de narrateur, de type de focalisation ou de personnage-point-de-vue.

Selon mon expérience personnelle d'auteure et directrice littéraire, les deux erreurs de narration les plus courantes, c'est de choisir le mauvais personnage pour raconter une histoire (comme j'avais fait dans la première version de ma nouvelle "La Comorte", en racontant le récit du point de vue de la jeune femme traquée plutôt que de celui du soldat qui la recherche) ou de décrocher de notre focalisation en cours de route (en passant sans raison à un narrateur omniscient ou en s'éloignant trop longuement des perceptions de notre personnage-point-de-vue ou tout simplement en affirmant quelque chose que notre personnage-point-de-vue ne pouvait que déduire).

Heureusement, non seulement ces problèmes se corrigent bien une fois qu'on a compris la technique, mais ils peuvent doter un texte de beaucoup de profondeur, en induisant, de manière tout à fait naturelle, une couche de réalisme et de mystère. Après tout, dans la vraie vie, on ne sait jamais exactement ce que les gens autour de nous pensent et ressentent.

mercredi 5 décembre 2018

Direction littéraire (2) - Cohérence interne

Maintenant qu'on sait grosso modo, théoriquement, de quoi il retourne quand on parle de direction littéraire, la question suivante est : concrètement, ça prend quelle forme ce travail sur le texte?

Et c'est là que mon exposé se complique.

Y'a la réponse littérale : ça prend la forme d'un document avec un tas de questions et de changements proposés en commentaires et/ou en suivi des modifications.

Et y'a la réponse réelle : ça dépend du texte, du public visé et du directeur littéraire.

Tous les textes n'auront pas les mêmes faiblesses. Tous les directeurs n'accorderont pas la même priorité aux différents éléments. Et on ne travaillera pas une histoire absurde de la même manière qu'un récit de science-fiction, une nouvelle jeunesse comme un roman pour adulte, un poème comme un récit, etc. C'est peut-être pour ça que la notion de direction littéraire reste très obscure. J'ai travaillé avec une quinzaine de directeurs littéraires différents à ce jour et aucun n'avait la même approche.

Cependant, il y a des points communs, qui feront l'objet de ce billet et des suivants. Notez toutefois que je vais vous présenter ces points les uns après les autres, dans un ordre que j'espère logique, mais, dans la vraie vie, les directeurs auront tendance à renvoyer des commentaires sur tous ces aspects-là en même temps, entremêlés les uns aux autres!

La première chose qu'un directeur littéraire devrait observer au sujet d'un texte, c'est sa cohérence interne. C'est-à-dire que le récit doit se dérouler en accord avec les règles qu'il présente ou qu'on peut supposer.

C'est l'étape que je résume souvent en disant "Est-ce que le revolver laissé dans un tiroir au chapitre 2 apparaît dans la poche du personnage au chapitre 4?". Ou, si vous préférez une sauce fantasy : "Est-ce que votre personnage capable de jeter un sort de lévitation restera stupidement au fond du trou où il sera tombé?" Ou encore, façon SF, "Comment justifier la survivance d'un système économique capitaliste si on a découvert une technologie permettant de créer de la nourriture et de l'énergie à partir de rien?"

Évidemment, il s'agit là d'erreurs grossières de cohérence. Souvent, celles-ci sont plus subtiles.

Par exemple, l'auteur a imaginé un personnage principal timide, mais au milieu du texte, il change brusquement de personnalité et devient un meneur d'hommes aux discours inspirés et inspirants. Oups... Le directeur l'invitera probablement à corriger le début du texte (pour éliminer la timidité du personnage, ce qui changera ses actions et réactions et demandera sans doute la réécriture de plusieurs scènes) ou à trouver une maudite bonne explication  pour justifier ce changement de personnalité (explication qu'il faudra mettre en scène) ou alors à éliminer les discours ou, à tout le moins, à raconter que le personnage est malade avant ou après ses allocutions.

Parfois, les questions de cohérence sont primordiales et exigent une réécriture en profondeur du texte. D'autres fois, elles seront plus accessoires et se corrigeront en une phrase ou deux, sans toucher au gros de l'intrigue.

En tant qu'auteur, les problèmes de cohérence, même cosmétiques, sont souvent les plus douloureux à corriger, car ils touchent au fond du récit, à l'histoire telle qu'on l'avait imaginée. Toutefois, comme ils peuvent affecter la capacité d'un lecteur à croire en notre récit, ils ne peuvent pas être écartés.

D'ailleurs, je transpire depuis un an sur la réécriture de mon roman policier justement parce qu'il souffrait d'un problème de cohérence interne associé aux motivations de mon "méchant". J'ai trouvé une solution, mais qui exige que je retouche toutes les scènes du roman!

lundi 3 décembre 2018

Direction littéraire (1) - Kossé cé ça?

Dans "Écrire et publier au Québec", mes complices et moi avons abordé le sujet de la direction littéraire, de manière théorique.

Cette semaine et la suivante, j'aimerais l'aborder d'un point de vue pratique, avec des exemples concrets, pigés dans mes archives. 

Mais d'abord, j'aimerais mettre quelques détails au clair : 

1- La direction littéraire, c'est le processus éditorial qui permet à l'auteur de dialoguer avec quelqu'un d'autre au sujet de son texte, afin d'en identifier les forces, les faiblesses et d'améliorer généralement son oeuvre.

2- Oui, avant même la direction littéraire, un texte peut être déjà publiable. Dans ces cas-là, la direction permettra d'amener le texte à un niveau nettement supérieur. Souvent, par contre, le texte n'est pas publiable en l'état. Il y a des éléments qui ont attiré l'oeil de l'éditeur, mais il y a aussi de grosses faiblesses, qui devront être corrigées. 

3- La direction littéraire ce n'est pas (ou entk, ça ne devrait pas être) une dictature : le directeur propose, l'auteur dispose. Parfois, le directeur va dire "tel élément doit être changé sinon le texte n'est pas publiable", mais l'auteur sera toujours libre des moyens par lesquels il veut régler les problèmes identifiés (même si, souvent, le directeur suggérera des solutions). Je l'ai dit plus haut :la direction, c'est un dialogue, un échange. 

4- Le but de la direction littéraire est double : améliorer le texte et développer la technique de l'auteur. Personnellement, j'ai appris de nouveaux outils narratifs, identifiés de nouveaux tics d'écriture et découvert de nouvelles manières de raconter à chaque nouvelle direction littéraire. 

5- La direction littéraire ne dépossède pas l'auteur de son texte. En fait, les questions que le directeur littéraire devraient poser le plus souvent, c'est "qu'est-ce que tu essayais de faire ici?" et "qu'est-ce que tu essaies de dire avec ce texte?". Par contre, il peut amener le texte dans une direction que l'auteur n'avait pas conscience d'avoir empruntée. 

En tant qu'auteur, il y a toujours un écart entre ce qu'on a en tête et ce qu'on réussit effectivement à mettre sur le papier. La direction littéraire, pour moi, c'est l'étape qui permet de combler cet écart, de rapprocher ce que j'ai imaginé de ce que j'ai effectivement écrit. (D'autres personnes ont d'autres visions de la direction littéraire. Pour les connaître, z'avez qu'à acheter le bouquin! :p )

Mercredi, je vais vous montrer quelle forme ce travail peut prendre. 

En entendant, est-ce que la nature de la direction littéraire est plus claire? Les copains, est-ce que j'ai oublié des éléments?

vendredi 30 novembre 2018

Je suis toujours vivante!

Vous en faites pas : je suis toujours vivante, les petits cocos de la garderie ne m'ont pas dévorée.

Mais j'suis dans un rush de direction littéraire/ révision de texte post-atelier/ retravail de mes romans, alors j'ai complètement oublié de préparer un billet de blogue.

Mais je vous promets une série de billets sur la direction littéraire pour conclure l'année.

À bientôt!

mercredi 28 novembre 2018

Écrivaine en... garderie!

Il y a six mois, la garderie de ma fille m'a contactée. Ils organisent des rencontres avec différents parents afin que ceux-ci viennent parler de leur métier aux enfants et, puisque mon métier est quand même peu commun, ils avaient envie que je vienne les visiter.

Comme mon éditrice venait d'accepter mon projet d'album et qu'on prévoyait le sortir bientôt, j'ai accepté avec enthousiasme!

Seulement, oups, le programme de l'éditrice a été bousculé, l'album a pris du retard (si tout va bien, il verra le jour en 2019) et me voilà, six mois plus tard, sans projet approprié. Ou, plutôt, avec un texte conçu pour cette tranche d'âge, mais pas d'illustration pour l'appuyer. Alors que, à cet âge, les dessins sont primordiaux pour aider à suivre l'histoire.

Pas question d'annuler (ma fille serait fort déçue et puis j'aimerais bien cette occasion de tester mon matériel), alors ce matin, prenant mon courage à deux mains (et laissant mon égo au vestiaire), j'ai dessiné sept itérations de mon lapin Croque-Lune.

Ouf! Le résultat prouve que je ne serai jamais illustratrice, mais j'espère qu'il satisfera un public d'enfants de 4 ans.

Si vous avez pas de billet vendredi, c'est que j'ai échoué et qu'ils m'ont dévorée vivante! :p

lundi 26 novembre 2018

Cher univers...

Cher univers,

Si j'avais voulu écrire régulièrement des lettres de mise en demeure, j'aurais continué à travailler dans des bureaux d'avocats.

En plus, le taux horaire était nettement meilleur.

Sincèrement,

L'écrivaine qui est à la veille de pouvoir se recycler en gestionnaire de chantier.

(Ouaip, les travaux étant terminés, là faut essayer de se faire payer par les responsables du désastre.)


vendredi 23 novembre 2018

Poésie

Je le dis depuis des années : je suis nulle en poésie.

Je n'y connais à peu près rien, à part quelques textes de théâtre en alexandrins (notamment Cyrano de Bergerac), quelques poèmes classiques en vers et, Japon oblige, les haïkus.

Mes profs ont bien essayé, au cégep, de me présenter la poésie moderne, mais je lui ai faussé compagnie dès que j'ai pu, parce que je ne retirais aucune plaisir de sa conversation, trop confuse pour moi.

Avant même de commencer ma carrière littéraire, j'en suis arrivée à une conclusion : la poésie, ce n'était pas pour moi.

D'ailleurs, ceux qui ont lu mes écrits publiés pourront témoigner du fait que le lyrisme et moi ne nous sommes jamais rencontrés. Les rares fois où j'ai voulu aller le visiter, semblerait que j'me suis trompée de porte et que j'ai cogné chez la mièvrerie. Je pourrais pas vous dire : je ne les distingue pas bien l'un de l'autre.

Tout allait bien pour moi dans mon univers sans poésie, jusqu'à ce que les dames de mon atelier d'écriture me lancent "On aimerait ça un atelier sur la poésie!"

Ouille! Il n'en fallait pas plus pour que mon syndrôme de l'imposteur sorte en grand du placard.

Mais bon, je me suis retroussé les manches et, pour mon premier atelier de poésie, j'ai parlé poèmes classiques, quatrain, tercets, alexandrins, pieds, vers, haïkus, rimes plates, croisées, embrassées...

J'ai dû faire illusion, parce que mes dames en ont redemandé!

J'ai donc appelé Luc Dagenais à la rescousse (parce que lui, il en lit de la poésie et ça paraît quand il écrit sa prose!). Il m'a fourni une pile de recueils de poésie. En parallèle, je me suis renseignée sur la poésie moderne, le slam, j'ai rafraîchi mes connaissances sur les figures de style, les jeux sonores... J'ai lu partout, avec scepticisme, que "si on aime pas la poésie, c'est qu'on n'est pas encore tombé sur le poète qui nous parle".

Je me suis mise à faire des exercices de création poétique trouvés ici et là. Ressortis mes manuels de littérature. Plongé dans les recueils empruntés...

Et là, au bout de presque un mois, y'a eu un déclic. Entre deux poèmes de "Priscilla en hologramme" d'Érika Soucy, puis entre deux pages de "Fourrer le feu" de Marjolaine Beauchamp et plus tard en lisant le texte du slam "Je te suis, tu m'es" de David Goudreault, ma cervelle a commencé à comprendre.

J'ai soudain visualisé les poèmes comme des textes effondrés sur eux-mêmes, des vestiges magnifiques d'une construction disparue. Les suites poétiques devenaient des instantanés un peu flous, des artefacts d'une histoire terminée, qui, mis bout à bout, permettaient presque de retrouver une trame narrative.

Et je me suis mise à tripper!

J'ai enfin l'impression d'avoir ouvert une porte dans mon esprit. On m'avait dit "pour lire de la poésie, faut se laisser flotter sur les mots", mais je crois que je n'avais pas compris. Pour moi, un livre ça se dévorait d'une couverture à l'autre, le plus vite possible. Alors qu'avec la poésie, je dois développer une autre manière de lire, plus calme, plus contemplative, un poème à la fois, en laissant le temps aux images de se développer entre les mots. Et en bavant d'admiration devant tout ce que les poètes arrivent à placer entre les mots!

Ce ne sont toujours pas tous les poèmes qui me plaisent, car ceux avec des longs vers me donnent l'impression d'étouffer, mais je suis prête à accepter que c'est normal. Je ne sais pas si j'ai dépassé le mièvre lorsque je m'essaie moi-même à écrire des vers, mais peu importe. J'ai découvert une nouvelle manière de m'amuser avec les mots et ça, pour moi, c'est toujours merveilleux!

Merci à Luc pour le coup de main! Et à mes dames (et Jean-François) de m'avoir poussée dans cette direction.

Et vous, la poésie, ça vous parle ou pas?

mercredi 21 novembre 2018

Douche et cadeaux de Noël

Ah! Quel doux plaisir que de prendre sa douche sur le même étage que celui où on a dormi! (Ça évite notamment d'oublier sa serviette ou sa robe de chambre à l'autre bout de la maison!)

Oui, ça veut dire que les travaux sont finis. Il reste juste à laisser sécher le silicone autour du bain.

Oh et j'veux pas vous faire suer, mais...

J'ai fini mes cadeaux de Noël.

:)

Vive le magasinage en ligne... quand on n'arrive pas à se concentrer sur son travail parce que les bruits de rénovation nous défoncent les tympans! O.o

lundi 19 novembre 2018

États

État de la maison :

Sale, pleine de cette poussière de gypse qui semble avoir la capacité de rester dans l'air tant et aussi longtemps qu'on essaie de faire le ménage, pour retomber ensuite sur toutes les surfaces.

État de la plomberie :

On n'a toujours pas de bain, mais la douche, les lavabos et la toilette ont été rebranchés... En espérant que tout ait été fait selon les règles de l'art. Le plombier devrait venir jeudi terminer le travail.

État de ma puce :

Épuisée, parce que la semaine l'ayant mise à plat, là elle a pogné un bon rhume et, comme souvent avec les enfants de cet âge, elle s'est rendue malade à force de tousser.

État de l'écrivaine :

Après 31 heures de présence au salon en trois jours, j'ai dû me lever à 2h du matin pour laver des draps et une fillette couverte de vomi... C'est quoi le nom du stade de fatigue où on est trop fatigué pour dormir? Parce que j'en suis là. Ah pis j'ai pu de voix.

Mes plans des prochains jours : me coller contre ma puce et regarder des films en attendant que le rhume, la fatigue et les plombiers finissent par passer.

Et vous, ça va?

vendredi 9 novembre 2018

Salon du livre de Montréal

Alors, la semaine prochaine, ce sera le salon du livre de Montréal.

Ce sera aussi le début des travaux dans ma maison afin de remettre ma salle de bain et ma salle à dîner en état. Ah et la gang qui devait venir changer ma porte-patio en octobre va finalement venir faire ça la semaine prochaine aussi... Tsé, tant qu'à être prise dans le bordel!

Voici donc mon horaire de la semaine prochaine :

Lundi
Début des travaux de démolition/reconstruction.
Je gère la puce au milieu du bruit et du bordel.

Mardi
Les travaux de démolition/reconstruction continuent.
Une autre gang vient changer ma porte-patio.
La puce fait le bacon au milieu du chaos.

Mercredi
La puce se repose à la garderie.
Les travaux de démolition/reconstruction continuent.
J'attends que les ouvriers soient partis en break pour faire ma crise du bacon.

Jeudi
Les travaux de démolition/reconstruction continuent.
Au tour de mon chum de gérer les travaux.
Je suis au salon du livre de Montréal :
    10h à 11h chez Druide (kiosque 260)
    12h à 13h aux Six Brumes (kiosque 100)
    13h à 14h chez Druide (kiosque 260)
    14h à 15h aux Six Brumes (kiosque 100)

Vendredi 
Les travaux de démolition/reconstruction continuent.
Mon chum fait probablement le bacon en cachette à la maison.
Je suis au salon du livre de Montréal :
    10h à 11h aux Six Brumes (kiosque 100)
    11h à 12h chez Druide (kiosque 260)
    12h à 13h aux Six Brumes (kiosque 100)
    14h à 15h chez Druide (kiosque 260)
    En soirée, (20h30) j'assisterai à la table-ronde des Horizons Imaginaires

Samedi
La maison est en bordel, mais les travaux prennent une pause.
Mon chum gère ma fille.
Je suis au salon du livre de Montréal :
    10h à 11h chez Druide (kiosque 260)
    11h à 18h aux Six Brumes (kiosque 100)
    En soirée (18h) je serai à l'événement Solaris au kiosque d'Alire.

Dimanche
Toute la famille dort au milieu de la poussière de plâtre et du chaos.

Bref, le blogue sera sans doute silencieux la semaine prochaine, mais on se voit au Salon du livre!

Sinon, je vous rejase ici lundi le 19 novembre, si j'ai survécu à ma semaine! O.o (Et non, les travaux ne seront probablement pas encore finis!!!)

mercredi 7 novembre 2018

La quête de la barre tendre parfaite

Ok, alors pendant nos vacances, on avait décidé d'aller en camping.

Et comme on avait aussi prévu marcher pas mal, j'avais pensé nous préparer des barres tendres pour emporter.

Déjà, ça voulait dire trouver une recette de barres tendres sans gluten ni avoine (parce que mon chum ne tolère même pas l'avoine certifiée sans gluten, comme 10% des cœliaques).

En plus, question de ménager mon tour de taille et d'éviter à ma puce de se transformer en diable de Tasmanie, je ne voulais pas un truc qui tenait grâce à 1 tasse de miel!

Ni quelque chose de trop salé (parce que, ouais, semblerait que je vais devoir surveiller mon apport en sodium, parce que la génétique paternelle me rattrape).

Oh et, idéalement, la recette pourrait être fabriquée sans noix ni arachides. Parce que la puce entrera à l'école dans un an, alors autant commencer à tester des recettes adaptées...

J'ai donc fait une recherche Google pour des barres de céréales sans avoine ni gluten ni arachides ni noix avec faible sodium et faibles calories...

Ouais, j'étais optimiste.

Après avoir lu près de quarante recettes, j'en suis arrivée à la triste conclusion que si je voulais une barre tendre répondant à mes critères, j'étais mieux de l'inventer moi-même.

J'ai donc relevé mes manches et je me suis mise à l'ouvrage!

Ça a donné ça (inspirée de la barre "Rizgotante" de Mme Labrisky) :

Barres tendres sans... toute!

1 oeuf
½ tasse de purée de dattes
¼ tasse de beurre d'arachides ou d'amandes ou de sésame ou autre remplacement
1 c. à soupe d'essence de vanille (ou d'amande ou d'érable ou de caramel...)
2 tasses de céréales style rice crispies (les miennes sont évidemment sans gluten)
2 c. à soupe de graines de lin moulues
1 tasse d'ajouts divers (fruits séchés, graines, noix, etc) ou 1 tasse de céréales de plus

Mélanger l'oeuf, la purée de dattes et le beurre de noix.

Ajouter tous les autres ingrédients et mélanger.

Étendre sur une plaque à biscuit recouverte de papier parchemin et bien compresser.

Cuire 15 min à 350F.

J'ai testé à date une version céréales seulement, avec beurre d'arachides et essence de vanille. Ce n'était pas très sucré, mais quand même très bon, avec le riz qui avait conservé un peu de croquant. :)

lundi 5 novembre 2018

L'aventurière des siestes perdues

Depuis quelques temps, à mon grand regret, je vous néglige les lundis.

C'est que, voyez-vous, le moment que je redoutais depuis longtemps est finalement arrivé dans la vie de ma puce : elle ne fait plus de sieste!

Cela veut non seulement dire que j'ai perdu mes pauses quotidiennes pendant lesquelles je rédigeais des billets de blogue, buvais un café chaud, regardais un peu de télé, lisais et faisais du yoga, mais en plus je dois désormais gérer une petite fille trop avide d'aventures pour dormir, mais trop épuisée pour vraiment profiter de son temps.

Ouf! J'ai hâte que tout ça se replace!

vendredi 2 novembre 2018

Opinions et plomberie

Vous devez commencer à le savoir : j'ai assez souvent une opinion sur les sujets d'actualité. Opinion mûrement réfléchie, nourrie de nombreuses lectures, mais prête à se modifier au contact d'arguments solides.

Cependant, s'il y a ben un truc sur lequel je n'ai pas d'opinion, c'est la plomberie.

Bain podium ou bain autoportant?

Robinet à deux poignées ou une seule?

Lavabo d'acier émaillé, de pierre cultivée (kossé cé ça?!?) ou d'acrylique?

Douche en angle, en néo-angle, en demi-cercle, en rectangle?

Or, ces jours-ci, alors que nous sommes en magasinage intensif de matériaux pour refaire notre salle de bain de l'étage (celle dont la douche a coulé et inondé mon plafond de salle à manger), je DOIS avoir une opinion sur tout ça.

Et ça m'énarve!

Tout ce que j'attends d'une salle de bain, c'est qu'elle me permette de me laver et de la laver elle-même sans trop de problèmes.

Pfffff!

C'est rare que ça me dérange d'avoir trop de choix dans un domaine, mais côté plomberie, je prendrais volontiers une seule option : le truc solide et fiable qui ne coulera pas et qui rentre dans l'espace disponible. Oui, en blanc, merci.

mercredi 31 octobre 2018

Halloween et robes de princesse

C'est l'Halloween! Youppi!

Mais... Brrrrr! Il fait frette...

Oh oh!

J'avais oublié ce problème.

Ce dilemme que j'ai pourtant connu moi aussi à l'Halloween quand j'étais petite : est-ce que je préfère geler en robe de princesse ou avoir chaud dans un manteau qui cache mon costume?

(Pour une petite fille de 4 ans, l'option de porter autre chose qu'une robe de princesse ne semble pas vraiment exister, c'est l'âge je suppose, à moins d'opter pour une robe de princesse-licorne, comme ma puce l'a fait.)

Ils fabriquent des costumes magnifiques pour les enfants maintenant... mais faudrait qu'ils pensent à fournir les combines qui vont dessous!

M puce va grelotter ce soir, même avec un chandail sous sa robe. :(

Maintenant je sais pourquoi ma mère nous avait fabriqué (à ma soeur et moi) des costumes de Calinours en peluche quand j'étais petite (qui sont devenu des licornes et des lapins en peluche dans les années suivantes!).

Quelqu'un a une solution miraculeuse à proposer?

lundi 29 octobre 2018

Parentalité, manuel d'instruction

Chers parents, devant un comportement problématique de votre enfant, veuillez suivre les étapes suivantes :

1- Cernez bien le comportement. Est-ce que l'enfant hurle à pleins poumons pendant des heures pour s'opposer systématiquement à toutes vos demandes ou est-ce qu'il refuse simplement d'aller au lit le soir?

2- Ne vous mettez pas la tête dans le sable : s'il fait ça "seulement avec vous", c'est qu'il se pratique pour le faire ensuite en permanence.

3- Fouillez dans les livre de développement de l'enfant que vous avez acheté afin d'y trouver votre problème et les solutions proposées. Refermez les livres en constatant que, évidemment, votre problème précis n'y est pas abordé.

4- Googlez comme un fou le comportement en question. Lisez les explications et les solutions proposées sur des sites relativement fiables comme Naître et Grandir, Maman pour la vie, Canal vie, etc. Évitez les forums et Facebook (sinon, gare aux trolls!).

5- Choisissez la solution qui semble la plus proche de vos valeurs, expliquez-la à votre enfant (attendez qu'il ait fini sa crise du moment) et appliquez-la.

6- Résolument. (Même s'il hurle pendant 2 heures).

7- Pendant une bonne semaine. (Au bout de la deuxième journée, les hurlements devraient durer moins longtemps.)

8- Ré-examinez la situation. Le comportement problématique a-t-il disparu? Si oui, bravo, vous devriez avoir un ou deux jours de répit avant qu'un prochain problème apparaisse. Profitez-en pour dormir. Si non, reprenez le processus à l'étape 3, sauf s'il s'agit de votre troisième tentative, auquel cas, sautez à l'étape 9.

9- (facultatif) Allez en parler à son pédiatre, il aura sans doute d'autres solutions à vous proposer.

10- Écrivez un billet de blogue plus ou moins cryptique. :p (Si ça peut vous rassurer, à date j'ai jamais eu besoin de l'étape 9. ;) )

vendredi 26 octobre 2018

Torpeur automnale

L'automne est ma saison préférée. C'est un moment de douceur, de langueur. L'automne, c'est un peu comme si la Nature se préparait pour une soirée en amoureux : elle s'habille de ses plus belles couleurs, festoie dans un grand éclat de lumière dorée, puis s'effeuille peu à peu et s'endort pour l'hiver.

Le seul problème avec l'automne, c'est que sa langueur est contagieuse. Depuis deux semaines, j'ai juste envie de vestes douillettes, de thés chauds, de siestes sous la couette, de repas longuement mijotés... Bref, je me retrouve plongée dans une douce torpeur, amplifiée par le fait qu'octobre a démarré sur les chapeaux de roue et que la fatigue s'est accumulée.

C'est pas mêlant : j'en oublie d'écrire des billets de blogue! ;)

(Pis là on parlera pas de mes romans en réécriture, qui avancent, mais à un rythme... ben... automnal!)

Et vous, quel effet l'automne a-t-il sur vous?

mercredi 24 octobre 2018

Lire de la non fiction

Mon amie Valérie (qui est repartie au Japon pour un petit trois mois et nous conte ses aventures sur son blogue) disait dans son dernier billet que le cerveau n'aime pas travailler.

Et c'est tellement vrai!

Heureusement, après un bout de temps, il y a des tâches qu'il considère assez familières pour qu'elles prennent des allures de facilité. Dans mon cas, mon cerveau n'essaie plus de se défiler lorsqu'il doit lire un roman, analyser la prose d'un auteur, écrire un texte, préparer des ateliers d'écriture ou des animations...

Mais suffit que j'ouvre un livre de non fiction (manuel, essai, livre de référence) pour que mes neurones entre en rébellion. Eh ho! C'est compliqué! Y'a plein de notions nouvelles! Faut prendre des notes! On veut pas! Dépose ce bouquin et prends un roman à la place, non mais! Y'en a qui sont informatifs, tu vas apprendre pareil! Prends une tite pause Facebook avant au moins!

Et pourtant, une fois que je suis plongée dans ma lecture, une fois que mon cerveau a accepté de collaborer, de rester en éveil... Wow!

Non seulement j'apprends (de manière plus concentrée qu'avec un simple roman) et me semble que ça me fait du bien, mais en plus, ça donne des milliers d'idées pour des histoires!!! :)

Bon, après avoir lu sur les relations villageoises à la fin du Moyen Âge et l'Amérique avant Christophe Colomb, me semble que je serais prête pour un truc à propos de l'astronomie et de l'exploration spatiale.

Quelqu'un aurait un bouquin de non fiction accessible à me suggérer?

Et là je précise : très accessible? :p (Parce que j'ai toujours pas passé ma physique de secondaire 5...)

Et sinon, qu'avez-vous lu de bon en non fiction dernièrement?

vendredi 19 octobre 2018

Périssologue!

Je préparais un document sur les figures de style pour un atelier d'écriture et je m'émerveillais devant leur nombre (mon document de référence répertoriait même les figures fautives, comme le pléonasme, ainsi que de nombreuses figures qui étaient fort difficiles à distinguer les unes des autres, malgré leur nom différent) quand je suis tombée sur ça :

Périssologie
Faute d'écriture par redondance, qui consiste à l'ajout d'un ou de plusieurs détails inutiles qui n'apportent rien à la compréhension d'une idée, ni à l'expression de cette idée, sinon pour l'alourdir. 

Oh oui, j'en connais beaucoup des textes écrits de même! lol!

Y'a pas de doute, périssologue va devenir ma nouvelle insulte favorite! :p

mercredi 17 octobre 2018

Soupe aux bibittes

(Désolée pour l'absence de billet lundi, mais j'suis revenue crevée du Salon de l'Estrie. Et comme c'est le lancement de Brins d'Éternité ce samedi, fallait bien que je me repose un peu!)

Avant même d'avoir ma puce, j'avais lu un livre de recette pour enfant, écrit par une nutritionniste, qui donnait ce conseil simple : "Passé un an, la job des parents, c'est d'amener la bouffe à l'enfant, pas de la mettre dans l'enfant."

Ça m'a pas mal évité de transformer les repas en guerres de tranchées à date. Chez nous, pour ma puce, les règles sont simples :
- Les repas et collations sont à heures fixes. 
- Tout le monde vient s'asseoir à table quand c'est l'heure de manger. 
- Elle mange ou pas, c'est son problème, mais on lui rappelle qu'il n'y aura rien avant le repas suivant et qu'elle aura sans doute mal au ventre si elle ne mange pas. 
- Si elle veut un dessert ou simplement davantage de ce qu'elle aime dans le souper (comme du pain), elle doit goûter au reste : une bouchée par année d'âge.

Récemment, on a eu une passe assez difficile, où mon coeur de maman poule a dérogé aux règles, argumentant avec ma puce pour qu'elle mange davantage, parce que je ne voulais pas qu'elle aille se coucher sans souper. Cela dit, dès que j'ai arrêté d'argumenter, tout est rentré dans l'ordre : elle a sauté complètement un souper, puis le lendemain, elle a mangé comme un ogre. Ouf!

Peu de temps après, ma cocotte s'est mise à "jouer à la maman" avec moi. Inversion totale des rôles : elle m'appelait "ma chérie", me flattait les cheveux et me préparait des repas dans sa cuisinette jouet. Au menu : de la soupe aux bibittes. Dont je devais prendre mes cinq bouchées réglementaires pour avoir le droit à un dessert (ma puce a calculé que, comme je suis plus vieille qu'elle, je dois avoir au moins cinq ans!). Et pour dessert, j'ai eu droit à... des biscuits au bibittes!

Le jeu s'étant répété pendant quelques jours, avec un menu invariable, j'ai comme eu l'impression qu'elle me passait un message! Hihihihihi!

vendredi 12 octobre 2018

Ils ont survécu!

Malgré quelques moments difficiles...

Simon en était rendu à tourner son écran pour voir plus clair dans son texte...
Gabriel se demandait si le ciel ne pouvait pas lui venir en aide un ptit peu...
 Ils ont survécu à l'atelier court, édition 2018!

Pis j'ai décidé de prendre la photo, histoire de pas montrer que j'étais la plus cernée du groupe! :p
Ouf! Ce fut vraiment un bel atelier, très intense.

Avec les années, j'ai essayé plusieurs formules (surtout des exercices courts, un peu d'écriture sur place, juste de l'écriture sur place, plus ou moins de travail en groupe sur les textes et les plans, etc..) et là je crois que je suis arrivée à un résultat vraiment satisfaisant. Tout le monde est arrivé avec son plan et le début (500 mots) de son texte. On a révisé un peu de théorie, en faisant des exercices, puis on a discuté des plans, regardé l'écriture, essayé d'arrimer style et propos... On a ensuite écrit chacun de notre côté, puis j'ai révisé les textes de tout le monde lors d'une looooongue soirée de travail et, le lendemain, on était à pied d'oeuvre pour commenter le tout, corriger et écrire encore.

J'suis crevée, mais j'pense que ça valait la peine.

Là, reste juste à espérer ne pas m'effondrer de fatigue pendant le salon du livre de Sherbrooke. J'y serai aujourd'hui et demain, dans le kiosque des Six Brumes et à l'animation d'une table-ronde sur l'inclusivité en science-fiction québécoise. Ouaip, on va passer des auteurs au "Test Dagenais"! Puis discuter des résultats. Parce que comme tout bon instrument de mesure, ce test a ses avantages et ses limitations! :)


Si vous êtes dans le coin, venez faire un tour!

mercredi 10 octobre 2018

Créer des fictions de gauche?

Voilà des années qu'Élisabeth Vonarburg nous répète, découragée, qu'à force d'écrire et de montrer (sous forme de films et séries télés) des dystopies de droite, hyper inégalitaires, ces idées vont faire leur chemin dans l'esprit des gens et on va se ramasser dans l'une de ces dystopies.

Chaque fois, je lui opposais que non, voyons, ces dystopies avaient une valeur d'exemple à ne pas suivre.

Et pourtant... plus le temps passe, plus les dérives politiques semblent lui donner raison. En plus, j'arrête pas de tomber sur des articles qui illustrent à quel point beaucoup de gens ne font pas la différence entre la réalité et la fiction.

Coudonc, peut-être qu'ils s'imaginent que le futur inégalitaire est inévitable, mais que c'est pas grave, on aura une Katniss Evergreen ou un Takeshi Kovacs pour nous en sortir? (Ils devraient pourtant réaliser que Takeshi est pas fort sur l'aide désintéressée...) C'est peut-être pour ça qu'ils votent à droite? Pour susciter ce point de bascule après lequel les choses s'arrangeront?

Ou peut-être qu'ils ne comprennent juste pas qu'un futur plus à gauche, plus égalitaire, plus communautaire, est possible? Ils ne l'ont jamais vu, jamais lu, alors ils n'arrivent pas à le concevoir?

Je commence à penser qu'il va falloir se mettre à créer des fictions basées sur des utopies de gauche (c'était un peu l'idée derrière le mouvement "solarpunk").

Le problème avec ça, c'est qu'une fois qu'on aura créé un monde qui va bien, va falloir être créatif pour que l'histoire ne soit pas trop plate! :p

Ou alors ptêt que je devrais y aller pour une dystopie de gauche? Tsé une histoire horrifiante où toutes les entreprises d'importance sont nationalisées, où les soins de santé sont gratuits et efficaces, où l'éducation est mise au centre des priorités, où les arts sont appréciés, où les gens ont tout ce qu'il leur faut pour vivre, mais où un pauvre chef d'entreprise dont le salaire a été plafonné se voit interdire de s'acheter une troisième télé...

Mouin... En attendant que je trouve une bonne intrigue, qu'est-ce que vous pensez du concept?

vendredi 5 octobre 2018

Tranche de vie (34)

Hier, c'était la première journée de travailleur autonome de mon chum. (Qui travaillera désormais seulement quatre jours par semaines à son boulot de salarié.)

Il est donc allé porter notre puce à la garderie, notre auto au garage, puis il est revenu, il a joué de la guitare, on a discuté des travaux à faire dans notre salle de bain, on s'est entraînés, on a dîné et là, soudain, il m'a dit :

-- Ouais, ben, j'ai pas arrêté depuis le début de la journée, même si j'ai fait fuck all!

Bienvenu dans le monde du travail autonome, mon amour. On accomplit beaucoup de choses, mais rarement celles espérées! hihihihihi!

Farce à part, c'est le fun de l'avoir à la maison avec moi... Même si, une fois hyper concentrée, je peux mettre trente minutes pour répondre à ses questions et/ou me rendre compte qu'il m'a parlé! :p

mercredi 3 octobre 2018

Le bidou idéal

J'ai pas trop parlé de politique pendant la campagne. Pas que je ne sois pas intéressée, pis impliquée, mais quand ton papa fait campagne pour Québec Solidaire, ben t'as l'air un peu biaisée, peu importe ce que tu diras. (Pis oui, j'ai voté pour mon papa, même si l'ado rebelle en moi trouvait ça vraiment bizarre! lol!)

Cela dit, maintenant que la poussière est retombée et qu'on ("on" exclut ici définitivement la personne qui parle) a élu un gouvernement caquiste majoritaire, puis-je remarquer un truc?

On vit vraiment dans une idéologie du tout-à-l'argent, où le bidou idéal, c'est celui qu'on ne dépense pas et qui reste dans nos poches. 

On ne pense pas au long terme, on ne pense pas à ceux qui n'ont pas les mêmes moyens que nous. On pense au contenu immédiat de nos poches. Pas au coup dur qui risque de venir les vider demain. 

Un exemple de cette pensée à court terme?

Présentement, de plus en plus de gens, découragés de l'état des écoles publiques, envoient leurs enfants à l'école privée, où ils obtiennent plus de service. Ça représente une dépense moyenne de 5000$ par an, par enfant. Plus tard, ces mêmes enfants iront à l'université, ce qui coûtera, au minimum, un autre 5000$ par année.

Chaque fois qu'on parle de réinvestir en éducation et peut-être même de mettre en place la gratuité complète, les gens montent aux barricades : Ça va coûter trop cher. Et ce qui m'étonne, c'est que ceux qui crient le plus fort, ce sont souvent ceux qui paient déjà pour de l'école privée. Est-ce qu'ils préfèrent vraiment flamber 50000$ pour que leur enfant ait une bonne éducation, mais que le système reste brisé et que leurs petits-enfants aient besoin de la même somme pour s'éduquer? Est-ce qu'ils n'aimeraient pas mieux payer un peu plus d'impôt par an, mais pouvoir envoyer leur enfant finir sa scolarité au public, pis choisir ensuite son université sans se soucier de son prix? Est-ce qu'ils n'aimeraient pas savoir que leurs petits-enfants pourront faire la même chose? Pis que les enfants de la rue d'en arrière, dont la mère travaille au salaire minimum, auront une chance d'être bien éduqués eux aussi, pis ptêt de gagner plus cher qu'elle et donc payer plus d'impôt et participer à l'effort commun?

Réponse : non. Tout ce qu'ils voient, c'est que, pendant deux ou trois ans, le temps que le système se redresse, ils paieront probablement en double : la scolarité au privé ET l'augmentation d'impôt. 

C'est la même chose dans tous les domaines, transport, santé, environnement, etc. À un point où je me demande... Ces gens-là, est-ce qu'ils font des rénovations chez eux?

Parce que la dernière fois que j'ai changé les fenêtres de ma maison, j'ai pas pris le produit le plus cheap et ça m'a coûté une beurrée. Sur le coup, ça a été dur à avaler. Par contre, mes coûts de chauffage ont baissé depuis. J'économise. Et la valeur de revente de ma maison sera meilleure. 

En contrepartie, quand j'ai fait refaire mon toit, mon budget était plus serré et j'ai cru faire une bonne affaire en y allant avec le plus bas soumissionnaire. Après tout, le bidou idéal est celui qui reste dans mes poches... Un méga dégât d'eau, quatre mois de bordel, une facture salée et des primes d'assurance doublées plus tard, j'ai appris ma leçon. 

Ah, attendez, est-ce que c'est ça qu'il nous faut, collectivement, pour se défaire de cette vision du bidou idéal? L'équivalent social d'un dégât d'eau?

Est-ce qu'on parie sur ce que ça sera?  

(Pour le fun, allez voir la définition de kakistocratie... non, c'est pas une farce, j'ai eu des doutes moi aussi, mais les racines grecques sont légitimes, un très sérieux dictionnaire anglais et un plus long article anglophone le confirment!)

lundi 1 octobre 2018

Tartes aux pommes

Dimanche, profitant d'une journée agréablement fraîche, mais un peu grise, nous sommes donc allés aux pommes. 

Éliane, qui fait un câlin à un pommier
C'est sans doute mon activité d'automne préférée. On marche lentement dans la nature, en admirant les écureuils et, comme cette année, les deux chevreuils venus se sucrer le bec dans les pommiers, puis on cueille nos fruits et on en déguste un ou deux au passage. On y va de bonne heure le matin et le temps de remplir les sacs, on a eu juste assez froid pour apprécier de revenir chez nous, se préparer une bonne crème de légumes et une omelette aux pommes.

Pis ensuite, c'est le moment de la corvée de tartes!

Moins de douze heures du pommier à la tarte... Miam! :)
Pis oui, bon, y'a une intruse aux cerises, mais tant qu'à rouler de la pâte à tarte...
Voilà, l'automne est lancée. La prochaine entreprise culinaire sera l'opération citrouilles! :) 

vendredi 28 septembre 2018

Scène de bureau (44)

Histoire de soigner mes contacts (et de m'éloigner de ma maison qui coule), je suis allée récemment visiter l'un de mes anciens employeurs, qui continue de me donner des contrats de rédaction de temps en temps.

Je débarque donc en début de matinée, mon trench coat de cuir sur le dos, avec une boîte de mini-scones à la vanille d'un pâtissier qu'on adorait jadis et mon café au lait. Tsé, je me dis que sans le café, j'ai ptêt des anciennes collègues qui ne me reconnaîtront pas, malgré la présence de mon manteau iconique. :p

La réceptionniste est nouvelle et a l'air bête, mais je me présente en souriant et je lui offre un scone, tandis que j'attends mon ancienne Directrice dans le lobby. Elle le refuse. Bon, tant pis pour elle.

Ma Directrice arrive, l'air heureuse de me voir. Elle appelle mon ancienne Collègue et m'informe du même souffle que l'autre ex-collègue est partie pour de bon, au bout de deux congés de maternité. Ah, flûte, j'espérais la voir aussi.

On s'enferme dans le bureau de la Directrice pour papoter un petit moment. Je leur offre les scones (qui, soit dit en passant, sont de format "deux bouchés et c'est fini").

Directrice -- Ah non, j'essaie de faire attention à ce que je mange. Tsé, j'suis assise à la journée longue.

Collègue -- Ah non, merci, mais moi aussi j'essaie de faire attention. Depuis que je me stationne directement au bureau, j'ai engraissé.

Bon, tant pis pour elles, moi je grignote donc un scone. Après tout, juste à me déplacer entre les divers éléments du transport en commun, j'ai déjà marché 30 minutes depuis le matin!

Directrice -- T'as l'air vraiment en forme, Gen!

Collègue -- Pis t'as tellement un look d'artiste!

Euh... Je jette un regard à mes vêtements. Je porte un jeans et un tshirt, des vêtements tout ce qu'il y a de plus norm... Ah, oups, c'est vrai : les jeans sont interdits dans ce bureau. Et personne, sauf moi, n'a jamais osé s'y présenter en tshirt. D'ailleurs, les deux autres filles portent des chemisiers.

Directrice -- C'est vraiment le fun de te voir! On est toujours contentes de tes rédactions. Par contre, là, on risque d'en avoir moins à t'offrir, parce que le nouveau DG veut faire affaires avec une boîte de pub...

Collègue -- Mais, tsé, on manque tellement de bras. Ça te tenterait pas de revenir? J'suis sûre que même un temps partiel, ce serait possible, hein, Directrice?

J'essaie de digérer la nouvelle au sujet de la fin prochaine de mon contrat de rédaction. Bon, je me doutais que ça durerait pas éternellement, mais... Et là elles font quoi? Elles m'offrent une job à temps partiel? Hum, ce serait ptêt pas une si mauvaise idée... Un jour ou deux par semaines, ça ferait une rentrée d'argent et ça renflouerait les économies, avec toutes les tuiles qui nous tombent dessus dernièrement...

Directrice -- Oh oui, sans problème! Y'a presque rien qui a changé ici, tu aurais pas de misère à te remettre dans le bain. Pis, tsé, on pourrait même s'entendre pour que tu commences à 8h30 plutôt qu'à 8h, si c'est plus simple pour toi, avec ta puce. T'aurais juste à prendre 30 minutes pour dîner au lieu d'une heure...

Je me retiens pour ne pas rire. La Directrice a toujours eu une compréhension limitée du concept d'horaire flexible.

À ce moment, on cogne à la porte du bureau de la Directrice. Une tête apparaît dans l'embrasure. Le Comptable. Il me voit et grimace quelque chose qui veut sans doute passer pour un sourire.

Comptable -- Ah, me semblait que j'avais entendu une voix connue. (S'adressant à la Directrice) Depuis quasiment quinze minutes. C'est une grande pause ça. Enfin... Elle a-tu dis oui? (Tournant son regard vers moi) Oh, des scones, c'est gentil!

Il entre dans le bureau, s'empare du sac et s'apprête à ressortir.

Comptable -- Par contre, temps partiel ou pas, les jeans, c'est non, hein, Gen, oublie pas.

Et il disparaît. Avec les trois scones restant.

Directrice (l'air gênée) -- Euh, ouais, facque, c'est ça. Tu me le diras si tu es intéressée.

Collègue (roulant des yeux au ciel, l'air découragée) -- Comme on disait, y'a rien qui a changé.

J'les ai embrassées, puis mes jeans et moi sommes ressortis dans le soleil automnal. J'ai fait un peu de lèche-vitrine, parce que j'avais le temps avant le dîner prévu avec un ami, sans rien acheter, parce que j'ai pas d'argent à gaspiller. Pis j'ai pensé à l'époque où j'avais l'argent pour acheter, mais jamais le temps de flâner dans la rue.

Mon envie de retourner travailler dans un bureau m'est passée aussi vite qu'elle est venue! :p

J'finirai bien par trouver d'autres contrats.

lundi 24 septembre 2018

Objectifs et résolutions 2018 - Bilan de mi-année

Alors... entre les infiltrations d'eau et l'organisation d'un Boréal, je crois que j'ai complètement oublié que j'avais pris des résolutions pour l'année 2018, moi! Faudrait ptêt que je fasse un bilan de mi-année... ou, enfin, de trois-quart d'année... Tsé, pendant que j'ai le temps de rajuster le tir. Alors, c'était quoi ces résolutions-là?

1- Écrire davantage de nouveau matériel

Ouais, ben, c'est pas fameux ça. Depuis janvier, j'ai écrit un gros total de deux nouvelles (dont une qui a déjà été publiée, dans le recueil "Mystères à l'école"). J'ai aussi écrit un texte d'album pour les tout-petits. Et conçus une foule d'exercices d'ateliers d'écriture et plusieurs animations scolaires. Par contre, mes deux romans terminés-mais-à-retravailler n'ont pas avancé d'un iota. Ok, il me reste donc 3 mois pour faire ça... entre la gestion du projet de reconstruction de mes salles à dîner et salles de bain! O.o


2- Choisir davantage mes projets

Croyez-le ou non, je semble avoir réussi. Je ne me suis pas embarquée dans des projets collectifs, des organisations de ci ou de ça ou des commandes hors de ma zone de confort (j'ai bien reçu une commande, mais elle est tout à fait dans mes cordes et c'est même un texte que je pensais déjà écrire). Et savez-vous quoi? Ça m'insécurise! Hihihihi! J'suis habituée d'avoir plus de projet que de temps pour les mener à bien. Là j'ai juste à me consacrer sur mes trucs à moi. J'suis plus habituée!

3- Réduire mes déchets

Notre maisonnée est maintenant passée aux pailles réutilisables et aux sacs en filet pour l'épicerie, je me traîne un kit d'ustensiles, un sac et une paille lavable dans ma sacoche, pis j'amène ma tasse dès que je sors. On n'a toujours pas de serviettes de table, mais c'est faute d'avoir eu le temps de les magasiner. L'an prochain, ma ville va se mettre au compost, alors ça devrait diminuer mes vidanges d'un bon 75%. Si les compagnies de bouffe pouvaient se mettre aux emballages moins dommageables pour l'environnement, je serais comblée!


4- Acheter des vêtements locaux et/ou éco-responsables

Devant composer avec un budget limité, je me suis souvent retrouvée à acheter "le moins pire" produit entre deux ou trois options. Mais bon, c'est déjà ça. Et je suis en train de découvrir l'avantage de ma garde-robe minimaliste : j'ai quand même beaucoup de vêtements classiques et de bonne qualité qui datent de mon ancienne vie de travailleuse de bureau. Trop pour les intégrer tous à une même "capsule" saisonnière. Résultat : d'une année à l'autre, je peux faire une rotation parmi ces pièces classiques (j'en mets certaines en "sabatiques" pour un an et je sors celles qui n'ont pas pris l'air l'an dernier) et ça me donne l'impression d'avoir du nouveau linge! :) 

5- Prendre le temps de vivre

J'ai travaillé comme une folle cette année, en plus de devoir gérer plusieurs catastrophes, alors ça n'a pas toujours été facile de m'arrêter, mais j'ai quand même réussi à mettre du yoga à l'horaire de mes semaines (parfois, j'ai même intégré des pauses quotidiennes) . Et je me suis permis de décrocher pour vrai durant mes vacances. Faut juste que je travaille à garder ces bonnes habitudes. Parce que, certains l'ont remarqué, mon niveau d'énergie est bas. Et mon moral est fragile. 


Cela dit, je le sens qui remonte là, parce que je pensais que ce serait pire que ça comme bilan. Ne relevez pas le fait que le point #1 (le plus important pour ma carrière d'écrivaine) est celui que j'ai échoué le plus solidement, ok? :p J'y travaille là! 

vendredi 21 septembre 2018

Tranche de vie (33)

Saviez-vous que...

Quand un plombier force comme un boeuf après un robinet de douche qu'il devait ouvrir pour nettoyer, ben ça se peut qu'il le déforme et qu'ensuite il ne puisse pas le remettre en place comme il faut? 

Et qu'ensuite, chaque fois que vous prendrez une douche, l'eau coulera à l'intérieur du mur et imbibera la base de la douche, ainsi que le plancher de l'étage inférieur?

Et qu'il faudra environ un mois avant que le plafond dudit étage menace de vous tomber sur la tête?

Ben moi, maintenant, je le sais. 

Je sais aussi que dans cette situation, vous serez en beau maudit contre votre plombier. 

Heureusement, vous serez couverts par vos assurances. 

Mais savez-vous que vos primes vont tellement augmenter que vous aurez bientôt l'impression de payer une hypothèque de plus? 

Ça aussi je l'ai appris...

Enfin... les assurances viendront ouvrir votre plafond de salle à dîner, le mur du placard qui donne accès à la douche et installeront deux gros déshumidificateurs industriels. 

Savez-vous que lorsque des déshumidificateurs industriels tournent à fond dans une maison, ça assèche tellement l'air que vous risquez de perdre la voix?

... 

*avale une pastille*

... ouais... *râclement de gorge et voix éraillée* c'est ça que ça fait. 

Ça fait aussi un vacarme de tous les diables qui vous empêcheront de dormir et de penser et vous donneront un mal de tête permanent. 

Soit dit en passant, savez-vous qu'aucun de ces éléments n'est recommandé quand votre médecin a trouvé que votre tension artérielle était haute le mois passé et vous a conseillé d'essayer de diminuer le stress?

Savez-vous qui est-ce qui est à boutte et qui a envie de brailler 25 heures sur 24?

Ah oui, ça vous vous en doutez, hein? 

Enfin, là au moins les déshumidificateurs sont partis, le trou dans le plafond de la salle à dîner est fermé avec un plastique et l'évaluateur des assurances viendra la semaine prochaine pour déterminer quels travaux devront être faits dans ma salle de bain (dont la douche demeure inutilisable). 

Un jour, je suppose, tout ça sera fini et je pourrai écrire. 

Je sais ben pas quand par contre. 

mercredi 19 septembre 2018

Lancement Mystères à l'école



Wow! Mystères à l'école (le collectif de nouvelles policières jeunesse auquel j'ai participé chez Druide), avant même son lancement officiel, est devenu coup de coeur Renaud-Bray, suggestion Archambault et a récolté le "oui" des libraires indépendants!

Dix auteurs sur quinze!
 Pis hier soir, j'suis allée au lancement(si, si, j'suis là, juste derrière Martine Desjardins) à la librairie Verdun (dont le libraire, Billy Robinson, est vraiment un gars extraordinairement sympathique et accueillant) et y'a pas eu de dégât d'eau.

Ces temps-ci, pour moi, c'est une victoire à part entière.

J'étais très contente de revoir Martine Latulippe, ma directrice littéraire de la défunte Alibis. Et Richard Migneault, l'instigateur du projet (qui a aussi écrit une nouvelle). Pis Mathieu, qui est passé me faire un petit coucou!

Oh et Sophie Lit et Évelyne, avec lesquelles j'ai pu échanger plus que deux mots pour une fois!

J'espère juste ne pas avoir trop parlé à tort et à travers, parce qu'avec mon état de fatigue nerveuse, les deux verres de vin ont fessé pas mal. (Certains diront que je suis déjà au bord de l'incohérence à jeun... J'suis trop fatiguée pour les contredire. Mais un jour j'aurai regagné toute mon énergie, alors prenez pas des habitudes que vous regretterez! :p )

Note : Ce billet a été écrit au son des déshumidificateurs industriels. Ça a pas rapport, fallait juste que je le dise, bon!

lundi 17 septembre 2018

Tranche de vie (32)

C'est dimanche après-midi. Je suis écrasée sur mon sofa et je relaxe un peu de notre fin de semaine occupée, tandis que ma puce fait semblant d'essayer de faire sa sieste.

Je tourne la tête vers ma salle à dîner et je remarque qu'un carré se découpe nettement dans le plafond, comme si les joints étaient soulevés, plus apparents. Surtout dans un coin, vers le milieu de la pièce.

Ma petite paranoïaque intérieure et ma contre-partie raisonnable se mettent alors à débattre. (Ouais, y'a des gens qui ont un ange et un démon sur leurs épaules. Moi j'ai une paranoïaque persuadée que sa maison est en train de pourrir autour d'elle et une fille raisonnable, créée de toute pièce après plusieurs visites chez le psychologue, qui s'efforce de la calmer).

Paranoïaque -- Hé! C'est quoi ça? C'était pas comme ça avant! On dirait des traces d'infiltration d'eau. Le papier des joints a l'air gondolé!

Raisonnable -- Mais non, ça doit toujours avoir été comme ça. Tu dois le remarquer à cause d'un jeu de lumière particulier, pis parce que tu es paranoïaque!

Paranoïaque -- On est souvent ici à cette heure-ci de la journée et on regarde le plafond exactement sous cet angle. Moi je te dis que c'était pas de même hier. Est-ce qu'on peut aller y toucher? Si c'est dur, ça voudra dire que c'est le joint qui est en relief et que ça a toujours été de même. Mais si c'est mou...

Raisonnable -- T'es pas sérieuse, là? Faudrait arrêter notre émission, aller dans la salle à dîner, monter sur une chaise, jouer les équilibristes, tout ça pour toucher à une bosse dans le plafond? Non.

Paranoïaque -- Envoye-donc!

Raisonnable -- Non!

Paranoïaque -- S'te plaît!

Raisonnable -- Non! J'écoute mon émission, bon!

Paranoïaque -- Ben non, tu l'écoutes pas : tu discutes avec moi. Pis t'as pas fini, j'te signale. J'te lâcherai pas. Tu pourras jamais te concentrer, pis si jamais ça coule vraiment dans le plafond et que ça empire, tu...

Raisonnable -- Arrrgggg!

Vaincue, je me levée et je suis allée dans la salle à dîner. J'ai positionné une chaise sous l'endroit suspect, j'ai grimpé, je me suis étirée (à la taille que j'ai, toucher le plafond, même juchée sur une chaise, c'est pas facile!) et... mon doigt s'est enfoncé dans un plafond spongieux. Gonflé d'eau.

FUCK!

Appel fut passé aux assurances. Verdict temporaire de l'expert venu hier : on dirait qu'il y a de l'eau qui coule dans les murs quand on prend nos douches.

Là j'attends la compagnie qui va venir trouer mes murs, peut-être arracher ma douche et tenter de comprendre d'où vient cette eau.

À vue de nez, ça veut dire que je vais me retrouver avec une salle à dîner, une salle de bain principale, une lingerie (adossée à la douche) et peut-être une autre pièce ou deux en travaux. (Je crains particulièrement pour le garde-robe de ma chambre, qui s'adosse lui aussi à la salle de bain.)

Ai-je besoin de spécifier que je suis découragée et mentalement épuisée rien que de penser au processus qui s'en vient? Et qui devra être géré en même temps que mes divers contrats et engagements?

Enfin, au moins on a une salle de bain avec douche au sous-sol. À défaut d'être de bonne humeur, au moins je resterai propre.

Soit dit en passant, 2018 nous ayant à date coûté un dégât d'eau dans le salon, un nouveau frigo et maintenant le dégât d'eau salle à dîner/salle de bain, j'aimerais que les tuiles arrêtent de nous tomber dessus là! Parce que j'ai beau avoir dépassé mes objectifs financiers de l'année, j'ai quand même dû piger dans mes fonds d'urgence, pis j'ai un peu l'impression d'avoir travaillé pour rien. :( J'ai hâte qu'elle finisse cette année-là!