lundi 28 septembre 2020

J'suis encore en vie

J'suis encore en vie... 

C'est pas mal le mieux que je peux écrire. 

Stress oblige, j'ai mal partout. Le yoga fournit plus à me replacer. J'vais survivre pareil. 

Je prépare mon atelier annuel, qui se tiendra à distance. J'suis pas full inspirée, mais faut payer les comptes, la PCU est finie. J'vais y arriver. J'pense. 

J'essaie de pas penser à ce que je ferai si les écoles ferment. Confinée au printemps dernier avec mon ex dans notre grande maison, ça n'avait déjà pas été de la tarte. Mais confinée dans mon 4½ en automne/hiver... Isssh, j'aime mieux pas y penser. Où ma puce passera-t-elle son énergie? Comment est-ce que je trouverai la force (et la patience!) de lui faire faire ses travaux scolaires? Si j'avais eu les compétences (et la patience (bis)!) pour être prof au primaire, je serais pas écrivaine. Est-ce que j'arriverais à lui enseigner à lire? Parce que c'est ça la pandémie pour moi : l'accès de ma fille au monde des livres qui est mis en danger. 

Au moins mon amoureux vit avec moi maintenant.

J'suis chanceuse : au milieu de tout ça, entre lui et ma fille je manque pas de câlins. Je sais qu'il y en a pour qui c'est un problème, un grand vide. 

À ceux là, je vous serre dans mes bras en pensée. 

PS : Vous voulez me remonter le moral? Allez voter pour mes textes éligibles au Prix Aurora/Boréal. ;) 

lundi 14 septembre 2020

Goûter à la nouvelle normalité

Avec la rentrée et l'amoureux fraîchement installé avec moi et ma puce, une routine s'était installée. Le matin, il me faisait mon café tandis que je m'occupais de la préparer pour l'école, le jour on travaillait chacun de notre côté, avec une pause le midi pour manger en amoureux, le soir on soupait à trois en jasant de nos journées. 

Sauf que...

Jeudi matin passé, ma puce s'est plainte d'un mal de gorge en se levant. Cependant, comme elle sautait partout en se préparant pour l'école, je me suis dit que ça ne devait pas être trop grave et je l'ai tout de même mise dans l'autobus. 

Après le dîner, l'école m'a appelée : ma fille avait très mal à la gorge et des maux de ventre, deux symptômes potentiels de Covid, donc je devais aller la chercher. 

Découragée (parce que je m'enlignais pour une journée d'écriture), c'est ce que j'ai fait. À l'école, ma fille gambadait en entrant dans le local du secrétariat. Bon, ça ne semblait pas trop grave. Je me suis informée de la procédure à suivre, parce que bon, j'allais évidemment la garder avec moi le lendemain, mais ensuite... 

Si les symptômes ont pas disparu en 24 heures, faudra investiguer, m'a-t-on dit. 

Ah merde. 

De retour à la maison, j'ai mis ma puce au lit pour un "repos", puis je me suis plongée dans la lecture des protocoles de la commission scolaire et de la santé publique. En effet, pour tout symptôme de plus de 24 heures, je devais soit aller la faire tester pour la Covid et la renvoyer à l'école une fois le test négatif obtenu, soit la garder isolée pendant 10 jours. Euh... bon, si ça passait pas miraculeusement, il y aurait un test. 

Ma puce a dormi pendant son repos - chose rare - puis a dévoré 4 collations différentes, a demandé à se coucher pour un autre repos vers 17h... et dormi d'une traite jusqu'au lendemain matin. Ok, d'accord, elle était malade. Tant pis pour notre petite routine sympathique : avec mon amoureux, on a établi des lignes directrices pour éviter de le contaminer, parce que rhume ou Covid, pour lui les risques sont à peu près les mêmes. Donc plus de câlins à la puce, plus de repas pris tous ensemble, lavage des mains aussi fréquents que si on était dans un lieu public, décontamination régulière des surfaces...

Le lendemain, vendredi, alors que je patientais au téléphone pour obtenir un rendez-vous de dépistage, ma puce, qui regardait la télé avec grand plaisir, s'est mise à couler du nez comme un érable. Et moi j'avais un peu la gorge qui grattait... 

Après 3 heures d'attente (oui, vous avez bien lu, vive la fonction "haut parleur" du téléphone qui m'a permis de faire mon ménage en même temps O.o) rendez-vous fut pris à une clinique de dépistage. Et je remarque qu'ils ne m'ont jamais demandé si j'avais un moyen sécuritaire de m'y rendre. Heureusement que j'avais insisté pour que mon ex me laisse sa voiture durant son voyage, sinon j'aurais risqué de contaminer un chauffeur de taxi. Là, ça a juste été dur pour mes nerfs, parce que je déteste toujours autant conduire et l'amoureux pouvait pas me servir de chauffeur puisqu'on ne voulait pas risquer de le contaminer en l'enfermant dans la voiture avec la cocotte qui s'était mise à tousser.

À la clinique de dépistage, les précautions étaient draconniennes : hall d'entrée fermé où on désinfectait nos mains, changeait nos masques lavables pour des masques de procédure, redésinfectait nos mains (et nos cartes de la RAMQ), puis questionnaire sur nos symptômes avec des infirmières recouvertes de jaquettes, visières, masques, gants, etc. Le test lui-même prend 30 secondes, mais le moment où on sent l'écouvillon s'appuyer au fond de la narine, puis passer dans la fosse nasale proprement dite, disons qu'il compte triple. C'est incroyablement désagréable! J'y suis passé la première et j'ai essayé de jouer les braves, mais ma puce n'a pas été convaincue et quand ce fut son tour elle s'est débattue et j'ai dû la cajoler et la tenir pour que le test soit complété. Pauvre cocotte. 

On est ensuite retournées à la maison, où elle a alterné entre la télé et les siestes, tandis que j'angoissais dans l'attente des résultats. On m'avait dit 24 à 72 heures...   

Samedi, ma puce avait plus d'énergie que la veille, mais elle s'est mise à tousser, tandis que moi je commençais à avoir mal à la gorge. J'ai pris à mon tour mes distances avec mon amoureux. Me suis mise à désinfecter non seulement tout ce que ma puce touchait, mais aussi ce que je touchais moi-même. (Mon condo va sentir le M. Net pendant des semaines!) Et, flash back désagréable de mes derniers mois de cohabitation avec mon ex et de mon premier mois dans mon condo, je me suis installé le matelas gonflable dans le salon. Faire chambre à part comme un vieux couple après à peine un mois de cohabitation : joie (NOT!). 

Dimanche, ma fille toussait à peine et sautait partout, me suppliant de l'amener au parc, tandis que mon nez coulait sans discontinuer, que je paniquais parce que je ne sentais plus rien et que je voulais juste dormir (ou qu'on me fasse des câlins, ce qui n'était pas possible non plus, l'amoureux devant rester aussi loin de nous que la taille du condo le permettait). J'ai réussi faire comprendre à ma puce qu'on ne pouvait pas sortir tant qu'on n'avait pas eu le résultat du test. Celui-ci est finalement arrivé en fin de journée : négatif. Ma cocotte avait eu un bon rhume et me l'avait donné, mais c'était pas la Covid. 

Heureusement, à la vitesse à laquelle elle se remettait, ce matin, lundi, j'ai pu l'envoyer à l'école, tandis que je retournais me coucher, après avoir toussé toute la nuit. Si la fatigue que je traîne depuis mars dernier ne me nuit pas trop, j'espère me rétablir aussi vite qu'elle et être sur pied demain. Et j'espère aussi que les mesures mises en place à l'intérieur du logis permettront d'éviter à mon amoureux de pogner notre rhume. Pas évident de s'isoler dans un 4½! 

Toute cette aventure me laisse complètement épuisée et découragée, car je me rends bien compte que ce branle-bas de combat au moindre rhume sera notre réalité pour les prochaines années. 

Y'a des jours où je me demande pourquoi j'essaie encore d'écrire... (Réponse : parce que ce serait pas plus facile de concilier ma vie de maman avec un autre genre d'emploi anyway!)

lundi 7 septembre 2020

Première journée d'écriture

Vendredi passé, première journée (et non juste une heure volée) d'écriture depuis le confinement. 

Je décide de m'attaquer à ce que je repousse depuis le confinement (parce que je ne voulais pas y travailler seulement quelques heures à la fois) : la enième réécriture de mon roman policier (qui a reçu un "peut-être, fais une couple de changement et on verra" d'un éditeur qui me fait beaucoup, beaucoup envie). 

Je commence par enregistrer une nouvelle version de mon document en date du jour.

Ça demande de changer même l'année. Le document précédent date de novembre 2019. 

Ouf. 

10 mois sans écrire sérieusement. 

J'essaie très fort de me convaincre que ce ne sont pas 10 mois perdus. 

L'avenir nous le dira.