mercredi 28 octobre 2020

Fractale citrouille 2020

 


Ah là là! Cette année bizarre me fait perdre la notion du temps! Et je cherchais partout mes citrouilles fractales, en oubliant que j'en suis désormais la gardienne!

C'est quoi cette histoire? L'explication longue est ici

L'explication courte est que vous avez 31 mots, pas un de pluspas un de moins pour nous faire rire, frissonner, grimacer, sur le thème de la peur, de l'étrange, de l'horreur... bref, c'est l'Halloween, amusez-vous! Et excusez mon retard! (Les commentaires de ce billet resteront ouverts jusqu'au 1er novembre.)

mardi 27 octobre 2020

Ce qu'on ne peut pas écrire en 2020

 Alors, finalement, l'écrivain qui a été accusé de production de pornographie juvénile (cas que j'évoquais dans mon billet "Ce qu'on ne peut pas écrire en 2019") a été acquitté, ainsi que son éditeur. (Et le délai pour faire appel est dépassé, donc on est bien sortis de cette histoire!)

Ouf! C'est un soulagement, on ne se le cachera pas. (Bravo à l'écrivain de s'être accroché. Je le nomme pas pour m'éviter des hordes de troll, mais je lui lève mon chapeau, parce qu'il a traversé des heures crissement sombres alors que le rouleau compresseur de notre système de justice lui passait sur le corps.) On va se poser moins de questions en prenant la plume désormais! 

Suite à ça, qu'est-ce qu'on peut ou ne peut pas écrire en 2020?

J'ai lu le jugement (vous pouvez m'imiter si vous voulez, ou lire un résumé ici) et, à ce que j'en comprends, en gros, avant 2005, un écrit (même artistique) était jugé pédopornographique s'il conseillait ou préconisait les activités sexuelles avec des mineurs. Après 2005, la loi a été modifiée et il suffisait de les décrire. Le juge a trouvé qu'enlever les mots "conseille ou préconise" rendait l'article trop large, portait une trop grande atteinte à la liberté d'expression en fonction du but visé (protéger les enfants en interdisant la porno juvénile) et donc était anticonstitutionnel. (À noter, la nuance entre "décrire" ou "évoquer" n'a jamais été abordée.)

Donc, le juge a suspendu l'application de cet article de loi et, dès lors, il a pu prononcer un acquittement bienvenu. 

Maintenant, mes connaissances de ce genre de cas sont trop floues pour que je puisse vous dire si l'article est invalidé durablement au complet (ce serait étonnant et ça aurait motivé un appel du jugement) ou si c'est juste la modification de 2005 qui est suspendue. Prenez pas de chance, considérez que c'est juste la modification. (Moi c'est ce que je vais faire!)

Alors, suite à la conclusion de cette affaire, qu'est-ce que vous ne pouvez pas écrire en 2020?

- Des incitations à la haine.

- Des atteintes à la réputation, à la vie privée ou à la sécurité des gens.

- Des plagiats.

- Des scènes de sexe avec mineur qui conseillent ou préconisent la pédophilie. 

- Des histoires de pandémie parce qu'on est écoeurés en maudit. (Ah non, ça c'est pas dans la loi! lolol! Mais on pourra exercer notre droit de lecteur de ne pas vous lire! :p ) 

Maintenant, à vos claviers tout le monde!

PS : En passant, ça ne sert à rien de m'écrire pour me dire - en termes plus ou moins injurieux - à quel point j'étais dans le champ avec mon analyse première. 1- J'suis pas juriste, c'était mon exercice de réflexion, pour mes besoins personnels d'écrivaine qui avait pas le goût d'être la prochaine accusée. 2- J'avais analysé les lois qui étaient en vigueur et qui avaient permis l'accusation. Comme ça a pris une suspension d'articles de loi pour prononcer l'acquittement pis que je possède pas exactement cette autorité-là, j'pense que j'étais pas trop perdue! O.o 

mardi 13 octobre 2020

Animations réelles vs virtuelles

Répondant à l'appel de nos instances gouvernementales, je me suis adaptée et mise, comme tous les artistes, en mode virtuel. Animations scolaires virtuelles, ateliers virtuels, table-rondes virtuelles, réunions de travail virtuelles... 

Teams, Zoom, Messenger, Slack, parfois le téléphone, tous les moyens sont bons. 

Mon laptop conçu pour faire du traitement de texte souffre et gèle et lag, mais bon, j'arrive à donner des performances minimales. 

Et c'est là qu'une amie qui fait du télétravail pour sa job de bureau m'a dit "Quand même, ça doit tellement te faciliter la vie et te sauver du temps de ne pas avoir à te déplacer". 

Savez-vous quoi? Non, pantoute. 

Lors d'une journée d'animation, congrès ou d'atelier normale, je me levais le matin, je me préparais (ça incluait de m'habiller un peu chic), puis je partais avec mon matériel et un livre. En chemin, je lisais dans le transport en commun, je me ramassais un café et un déjeuner, j'avais ptêt prévu un dîner avec des amis ou avec les profs de l'école, j'arrivais sur place en me sentant très "artiste les cheveux aux vents qui gagne sa vie avec ce qu'elle aime" et je livrais ma journée de travail. Puis je rentrais chez moi, le coeur léger, le corps fatigué, mais inspirée par les échanges, les questions. Je lisais encore un peu dans l'autobus de retour, ça me faisait une transition vers chez moi et j'arrivais, prête à reprendre ma vie domestique. 

Maintenant... maintenant c'est très différent. 

Le matin, je dois me préparer... Je peux pas tellement m'habiller chic, ça fait un an que j'ai pas magasiné, tout mon linge est usé, mais bon, je prends un haut qui paraîtra bien sur un écran. Par contre, je dois ensuite préparer l'arrière-plan (mettre un paravent et/ou organiser les traîneries). Puis faut tester la technologie utilisée ce jour-là. Prévoir un back up au cas où. Faire mon déjeuner. Préparer ou manger un ou deux repas en pensant à ma présentation, en essayant de me préparer mentalement, tout en vaquant à mes tâches ménagères habituelles, à endosser mon statut d'écrivaine. Ensuite mon cellulaire sonne pour me rappeler que c'est l'heure, je démarre le truc, j'essaie de me sentir "dans l'ambiance", de créer des interactions. Ça manque de chaleur humaine et de spontanéité, c'est jamais parfaitement fluide, les échanges, retours et réactions sont moins nombreuses, ça plante parfois ou quelqu'un sonne à la porte... Ouf, enfin, c'est fini, on coupe le truc. Pas de transition, bang, on est de retour dans la domesticité qu'on n'a jamais quittée. J'me sens pas inspirée, j'suis juste fatiguée. 

Mais c'est ça ou changer de métier alors... on continue. 

En ayant hâte au vaccin.

(PS : C'est dans ces circonstances qu'on vient d'accomplir l'atelier court édition 2020. Ce fut amusant de constater que sur 8 textes proposés, on avait 6 huis clos!)