L'avantage de vivre à deux écrivains sous le même toit, c'est qu'on rencontre toujours beaucoup de compréhension quand on dit "je veux écrire" (on n'a même pas besoin de préciser "sacrez-moi patience") ou quand notre corps est autour de la table au souper, mais que notre tête est restée dans une carapace d'escargotte géante, dans un hôpital futuriste ou dans un autre recoin de notre imaginaire.
En plus, on se nourrit mutuellement. Discuter de problèmes autour d'un café ou d'un martini (selon l'heure de la journée), c'est parfait pour les dénouer. Lire côte à côte permet aussi de faire rebondir en direct nos trouvailles, nos idées... À d'autres moments, on se dit carrément "Hé, j'ai pensé à X, me semble que ça irait bien dans Untel de tes projets".
Le seul désavantage, c'est que... des fois l'autre a raison! Comme lorsqu'on explique un nouveau concept, qui pourrait devenir un quatrième projet de roman, et qu'on se fait répondre que ça s'hybriderait fort bien avec le projet numéro deux... Mais non! Il est commencé ce roman... Ça marcherait pas... Il faudrait le changer d'univers... Ça marcherait pas... Faudrait faire des recherches de plus... Surtout, il y a tel point de l'intrigue qui marcherait p... Ah merde oui, ça marcherait. Et ça aussi, ça irait mieux. Et ça. Et... Et merde!
Bilan : une conversation de fin de soirée autour d'un verre de vin m'a fait scrapper des pages déjà écrites et j'ai des semaines de recherche devant moi. Mais le projet vient de prendre le souffle qui lui manquait.
Parlant de souffle, j'ai un peu perdu le mien en voyant ça ce matin :
Je compte les dodos d'ici au Boréal!!!