L'an dernier pour ma fête, j'ai écrit un billet où je parlais de projets perdus dans les limbes éditoriaux, dont j'espérais qu'ils allaient débloquer, mais pas tous en même temps. J'attendais une bourse, les réponses pour trois nouvelles, un recueil, mon roman policier, j'espérais aller à l'atelier d'Élisabeth, je voulais faire plus de direction littéraire...
La fille qui a écrit ce billet ne savait pas que son mariage s'apprêtait à lui péter dans la face. Qu'elle aurait sa bourse, qu'elle publierait ses trois nouvelles et son recueil, qu'elle aurait un éditeur intéressé par son roman policier (je vous en rejaserai), qu'elle vendrait sa maison, s'achèterait un condo, passerait ben du temps chez sa psy, prendrait conscience de son amour pour son meilleur ami, donnerait des tonnes d'ateliers, découvrirait que son amour est partagé, commencerait à monter une collection chez VLB, vivrait une pandémie, s'occuperait à temps plein de sa fille sans pouvoir écrire, déménagerait en craignant la contagion, habiterait seule pour la première fois de sa vie, coincerait une chaise sous la poignée de sa porte d'entrée la première nuit, gèrerait encore des calvaires de rénovations, apprivoiserait la monoparentalité, n'aurait toujours pas le temps d'écrire, passerait enfin quelques jours avec son amoureux... et renoncerait à l'atelier d'Élisabeth.
Parce que ma 38e année de vie m'a paru durer 10 ans. Elle m'a tordue dans tous les sens, comblée et piétinée. J'en sors forte et fragile, usée et renouvelée.
Mais, surtout, épuisée. J'aurais eu besoin, après toutes ces secousses, de passer quelques jours à pleurer, écrire ce qui me plaît, lire pour le plaisir, me ressourcer, guérir... Pandémie oblige, ça attendra septembre, quand ma puce sera à l'école. Encore huit emaines. Bof, je viens d'en faire douze, je vais y arriver!
J'ai 38 ans aujourd'hui. Pis j'ai envie de serrer la fille de l'an passé dans mes bras. Elle a passé à travers tout ça. C't'une ostie de guerrière qui me passe le flambeau. On va me souhaiter moins de bataille, ok? J'suis pas sûre d'avoir sa résistance.
Pis j'ai une nouvelle vie de couple et de famille à créer.
7 commentaires:
Moi aussi, j'aurais le goût de la prendre dans mes bras cette fille-là. Elle était déjà épuisée par un an de réno dans sa maison, on la sentait fatiguée, que quelque chose la retenait, comme un petit fil invisible qui ne la lâchait jamais. Un jour, on l'a vu et on a enfin su pourquoi ça n'allait pas. Depuis, je l'ai vue se battre, affronter des situations difficiles, être découragée par bout, relever la tête et continuer. Et affronter une pandémie par-dessus le marché. Je ne suis pas inquiète pour cette fille, un an après. Mais je la serre très fort dans mes bras à distance, je lui souhaite des bonnes nuits de sommeil, du temps de qualité pour se reposer, beaucoup de temps avec son amoureux et plein de câlins, de sourires et de dragons avec sa fille.
Ah oui et plein de temps pour écrire, j'ai hâte de la lire! ;)
Bonne fête Gen!
@Prospéryne : Bon, ça y est, je braille. Heureusement que j'ai des ami.e.s extraordinaires! Merci!
Et puis ma fois, tu as changé le look de ton blogue?
Après avoir lu ce que Prospéryne écrit si bien, je vois bien que je ne suis ni l'amie, ni la confidente, ni l'élève, ni même la copine qui peut aider, mais je ne sais trop pourquoi, tu es chère à mon coeur et c'est donc au nom d'une affection sincère que je te souhaite la meilleure des chances dans ta vie de fin de trentenaire!
@Claude, les rôles de confidente, d'amie, d'élève peuvent être tenues par plusieurs personnes! ;)
@Claude : Oui, j'ai changé le look du blogue il y a quelques semaines, mais ça paraît pas sur mobile.
Et comme dit Prospéryne, tous les rôles sont ouverts à plusieurs personnes (sauf celui d'amoureux! Hihihi). Dans tous les cas, l'affection est partagée. Alors merci pour les souhaits!
T’es une badass! On t’en souhaite une 39e Un ti peu plus calme!
@Mademoiselle éparpillée : Merci! Ça va prendre du calme en effet! (À boutte la fille!)
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