mercredi 26 décembre 2012

Pain irlandais au chocolat avec ou sans gluten

Ok, alors Noël est passé, vous avez quelques jours de vacances avant les célébrations du jour de l'An, vous vous levez un matin avec l'envie d'un déjeuner spécial, mais vous êtes trop paresseux pour rester debout devant le poèle à faire des crêpes ou du pain doré pour tout le monde... Voilà, vous êtes dans l'état d'esprit parfait pour préparer un pain irlandais (aussi connu sous le nom de lazy bread, parce qu'il est rapide à faire) ou, plus précisément, un spotted dog (parce qu'il contient des garnitures, des oeufs et du sucre).

Voici donc ma recette de pain irlandais au chocolat. Je l'ai adaptée d'une recette de ma Gluten Free Goddess (parce que toute déesse qu'elle soit, elle cuisine dans le sud des États-Unis, où c'est pas mal plus chaud et sec qu'ici, alors j'ai dû ajuster les liquides). Je vous mets la recette originale (sans gluten) et je vais essayer de vous expliquer (en italiques et entre * *) comment je la ferais si je pouvais utiliser de la bonne vieille farine de blé, mais notez bien que je ne l'ai jamais réalisée de cette manière, alors vous risquez de devoir expérimenter un peu (quoique selon mon expérience, la farine de blé est beaucoup plus indulgente envers les petites erreurs de calcul que les farines sans gluten!).

Pain irlandais au chocolat

Ingrédients secs :
½ tasse de farine de millet
½ tasse de farine de sorgho
½ tasse de fécule de tapioca
1½ c. à thé de gomme de xanthane
¾ tasse de farine/poudre d'amande
* Si vous cuisinez sans gluten, remplacez ces cinq ingrédients par 2 tasses de farine blanche. Ben oui, juste ça! *
¼ tasse de cassonade
½ c. à thé de sel
2 c. à thé de poudre à pâte
½ c. à thé de soda (bicarbonate aussi connu comme "tite vache")

Ingrédients humides :
3 oeufs * Seulement 2 si vous cuisinez avec gluten. *
5 c. à table d'huile d'olive au goût léger
1 c. à thé de jus de citron
2/3 de tasse de lait * 3/4 de tasse si vous cuisinez avec gluten, à laquelle j'ajouterais 1/2 c. à thé d'essence d'amandes *

La touche finale :
1 tasse de pépites ou morceaux de chocolat (ou de raisins secs ou autres)

Marche à suivre :
Mélangez tous les ingrédients secs.

Mélangez tous les ingrédients humides dans une grande tasse à mesurer (pis faites-vous en pas pour le lait : le citron va le faire sûrir, mais c'est normal).

Faites un puit au centre des ingrédients secs et ajouter le mélange de liquides peu à peu, tout en brassant.
Vous voulez obtenir une pâte élastique, épaisse et collante, avec laquelle vous pouvez former une boule qui se tient. Un peu comme une pâte à biscuit.

*Si vous faites la recette avec gluten, votre pâte ne sera pas aussi collante, mais elle devrait tout de même être capable de former une boule. Si vous manquez de liquide pour bien humecter, rajoutez du lait, une cuillèrée à soupe à la fois.*

Incorporer les pépites. Ne mélangez pas trop longtemps.

Mettez la pâte dans un moule à gâteau graissé. Mouillez vos mains et formez une miche ronde et basse avec le pain (ne l'écrasez pas trop, la miche doit faire environ 2 pouces d'épais).

Avec la pointe d'un couteau, dessinez une croix sur le dessus de la miche, en incisant la pâte sur un petit centimètre de profondeur. (La tradition dit que c'est pour empêcher les fées de se sauver avec la miche... La chimie culinaire dit que c'est pour permettre au pain de gonfler et de prendre de l'expansion plus facilement).

Enfournez à 375F pendant environ 30 minutes ou jusqu'à ce qu'un cure-dent inséré au centre de la miche en ressorte propre.

Essayez fort de laisser le pain refroidir un peu avant de le manger!

Bonus : contrairement aux pains au chocolat fait à la machine à pain, dans celui-ci les pépites ne fondent pas dans la pâte! :)

En passant, si quelqu'un connaît une recette de vin chaud qui goûte pas le vinaigre, je serais preneure... Et si vous faites la recette avec gluten, les commentaires seront les bienvenus! :)

vendredi 21 décembre 2012

L'ange à flocons

Si vous lisez ce courriel, c'est que la fin du monde n'a pas eu lieu. Comme en l'an 2000, quoi. J'espère qu'on aura droit à un autre 12 ans avant la prochaine psychose collective!

En attendant, je vais faire une pause de blogue pour les Fêtes. Alors au lieu de vous mettre de la musique de Noël en boucle, comme les années passées, cette fois-ci je vous laisse plutôt avec le conte de Noël que j'ai présenté le soir du party de bureau... et qui s'est retrouvé à me servir aussi de texte d'adieu. Soyez indulgent : c'était mon premier conte et l'une de mes premières histoires de Noël qui finit bien! ;) Comme j'ai mimé une partie du conte, j'vous ai mis des didascalies en italiques. Et puis un peu de contexte...

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(Imaginez-moi en robe à paillettes, parce que le party était chic, toute seule sur une petite estrade, micro à la main, au milieu de deux cent convives. Chacun a quelques verres d'alcool dans le corps, parce qu'on est rendus au moment du dessert. Les fourchettes se lèvent pour attaquer les bûchettes au chocolat au moment où je commence à raconter...)

Quand j’ai proposé de présenter un conte au party de Noël, j’ai pas vraiment pensé à mon affaire. J’avais pas réalisé qu’on attendrait de moi un conte de Noël.

Voyez-vous, je fais partie des gens qui aiment pas tellement les Fêtes. Ni les anniversaires et les journées de ci ou de ça. J’aime les choses spontanée. La magie de Noël, magasinée en catastrophe le 24 au matin, disons que ça m’impressionne pas.

Faut dire que moi je vois de la magie à l’année. Pis c'est pas seulement parce que je suis écrivain! Par exemple, je sais pas si vous le savez, mais dans mon service, il y a un lutin voleur de kleenex. Ce lutin-là, c’est une petite créature sournoise qui prend toujours le dernier kleenex de la boîte, pour le plaisir de faire sacrer la prochaine personne qui va arriver, la morve au nez, devant une boîte vide. Dans ce temps-là, si vous réussissez à pas sacrer et à tendre l'oreille, vous l'entendez rire.

(Je fais le geste de tendre l'oreille. Et dans la salle silencieuse, on entend distinctement les rires aigüs de deux de mes jeunes collègues. Ce sont elles qui ont inventé l'histoire du lutin voleur de kleenex un jour où une autre collègue demandait en chialant qui avait pris le dernier kleenex. Je savais qu'elles riraient si j'en parlais. Grâce à elles, je sens que la magie s'installe.)

Vous me pensez bizarre, hein, avec mes histoires de lutin? Ben c'est pas ma faute, c’est la faute de ma grand-mère. Faut dire que quand une grand-maman de 90 ans vous dit, du haut de ses quatre pieds de faut, que la magie existe et que si vous y croyez pas, ma petite fille, vous aurez pas de brownies, ben d’habitude vous vous découvrez une grande ouverture d’esprit.

Je sais pas si dans ma famille je suis la plus crédule ou la plus gourmande, mais toujours est-il que quand ma grand-maman a déménagé dans un foyer et qu’elle a dû se débarrasser de ses biens les plus précieux, c’est moi qui a hérité de son ange à flocons.

L’ange à flocons. Wow… Dans le fond, c'était rien qu'un ange en plâtre qu'on mettait en haut du sapin. Mais depuis que j’étais toute petite, je l’avais vu, presque à tous les Noëls, perché sur la plus haute branche du sapin, chez ma grand-mère. Je dis « presque à tous les Noëls », parce que, voyez-vous, grand-maman le sortait pas à tous les temps des Fêtes. Des fois, pour des raisons de sécurité, elle le laissait passer les Fêtes dans sa boîte. Parce que quand l’ange à flocons se retrouvait au sommet d’un sapin, ça provoquait automatiquement un Noël blanc. Froid, pas froid, routes glacées, pas routes glacées, si l’ange à flocons passait une journée de décembre au sommet d’un sapin, il y aurait de la neige à Noël. Pis faudrait vivre avec les conséquences.

Bon, quand elle m’a donné l’ange, les conséquences m’ont pas trop inquiétée. Comme j’aime pas tellement Noël, j’ai jamais de sapin chez nous. Alors l’ange à flocons, je l’ai rangé avec d’autres souvenirs, pis je l’ai un peu oublié.

Mais l’année où j’ai commencé à travailler ici, il s’est rappelé à moi.

Ça fait un bout de temps, vous vous en souvenez sûrement pas. Les filles de mon service avaient décidé qu’on se ferait un sapin pour Noël. J’ai décidé de participer. J’ai trouvé chez nous une petite boîte marquée « décorations » et je l’ai amenée au bureau.

En ouvrant la boîte, j’ai réalisé que c’était celle de l’ange à flocons.

Sur le coup, j’ai pas trop su quoi faire. Est-ce que j’allais le mettre dans l’arbre? Noël blanc ou pas Noël blanc, moi ça me dérangeait pas. Dans tous les cas, au party de bureau, j’aurais oublié quel menu j’avais demandé pis je me tordrais une cheville en dansant avec mes talons hauts. Dans les partys de famille, mes matantes me donneraient du linge trop grand pis des bas trop petits. Mais bon, j’étais pas toute seule dans cette histoire-là, alors je voulais pas prendre une décision égoïste. Si je pouvais enneiger toute la province et rendre plein de gens heureux, ça me ferait plaisir de leur rendre service!

J’ai donc tendu l’oreille et je me suis mise à écouter plus que d’habitude ce que racontaient mes collègues de bureau. J’ai traîné autour de la machine à café, j’ai dîné dans la cuisine, je me suis portée volontaire pour aller porter des mémos dans tous les services possibles...

C’est comme ça que j’ai entendu une grand-maman parler de ses préparatifs. Afin d’éblouir ses petits-enfants, elle avait décoré son jardin avec des tonnes de lumières et de guirlandes. Elle leur avait aussi tricotté des mitaines et des tuques de toutes les couleurs. Il fallait qu’il y ait de la neige le matin de Noël. Sans ça, toute la féérie serait perdue. Le jardin mouillé serait boueux et les enfants ne pourraient pas sortir dehors pour étrenner leurs nouvelles mitaines.

Voilà, j’avais ma réponse : il fallait de la neige pour Noël! De retour dans mon service, j’ai déballé l’ange à flocons. Puis je l’ai mis en haut de l’arbre…

(Imaginez-moi en train de m'étirer de tout mon long, un ange imaginaire à la main, en essayant de le mettre en haut d'un sapin tout aussi imaginaire.)

Voyons, c’est ben haut… Ah, fiou! Je l’ai eu!

Malheureusement, j’avais pas sitôt placé l’ange qu’une autre collègue est venue me raconter qu’elle devait se rendre dans sa famille pour Noël. Avec sa voiture aux pneus usés. Elle espérait qu’il ne neigerait pas, sinon elle était sûre qu’elle finirait dans un fossé.

Ah non! Se rendre en un morceau dans sa famille, c’est quand même plus important que de permettre à des enfants de jouer dehors. Bon, j’avais juste à m’étirer un peu et à enlever l’ange… (J'ai joint le geste à la parole, avec des difficultés manifestes) Enwèye… Bon!

J’pensais que ma décision était prise. De nos jours, le 25 décembre, c’est ben trop tôt pour qu’il y ait de la neige. C’est pas assez froid, ça fond, ça glisse. Non, franchement, avec le réchauffement de la planète, la neige à Noël, c’est du passé.

En allant me chercher un café, j’ai partagé ma réflexion avec un collègue, qui a haussé les épaules. Je devais avoir raison, puisque, depuis son arrivée au Québec, il avait jamais vu ça un Noël blanc. Dire qu’il en avait rêvé…

Il avait jamais vu un Noël blanc? Ah non, ça se pouvait pas. Il fallait que je fasse quelque chose. Bon, la collègue à la voiture capricieuse avait juste à s’acheter des pneus neufs! Viens ici petit ange, on va te remettre en haut de l’arbre…. (Même jeu précaire d'étirement sur le bout des pieds) Coudonc, c’est vraiment haut… Ah!

Mais le sort s’acharnait contre moi. L’ange était perché en haut de l’arbre depuis moins qu’une heure quand j’ai surpris un autre collègue en train de parler. Son fils travaillait dans une compagnie de déneigement. S’il fallait qu’il neige à Noël, il ne serait pas au réveillon.

Ah, j’aurais dû me fier à mon idée! Le plus important, à Noël, c’est pas la neige, c’est d’être avec ceux qu’on aime. Et il y a pas juste un gars qui travaille à déblayer des entrées! Débarque de là, l’ange…

(Je m'étire et attrape l'ange).

Cinq minutes plus tard, j’suis allée porter une facture chez les comptables. L'un d'eux se lamentait. Pas de neige! Il restait presque plus de jours avant Noël et y’avait pas de neige. C’était toute une génération d’enfants qui allait être déçue!

Toute une génération? Je pouvais quand même pas décevoir toute une génération! Ok, là je remets l’ange, (Je m'étire sur la pointe des pieds) pis…

(Je semble perdre l'équilibre, mes mains s'ouvrent, mon regard tombe vers le sol, mes mains s'écartent davantage, pour mimer l'éclatement de l'ange.)

Pis il a éclaté en mille miettes en frappant le sol! Mon ange à flocons. Le cadeau de ma grand-maman! J’avais le cœur gros en balayant les morceaux. J’les ai mis dans une boîte d’archivage, en me disant que j’essaierais de les recoller. Mais j’avais pas beaucoup d’espoir.

J’suis partie pour les Fêtes, avec l’impression d’avoir échoué ma mission. J’aurais pu assurer le bonheur d’une partie des gens, mais j’avais pas été capable de prendre une décision. J’étais pas fière de moi.

Mais, finalement, savez-vous quoi? L’ange devait avoir passé assez de temps en haut du sapin, parce qu’il a quand même agi ce Noël-là. Il s’est mis à neiger tard dans la nuit, bien après le réveillon, une fois que ma collègue à la voiture usée a été rendue chez ses parents et après que le déblayeur d’entrées ait pu fêter. Pis le reste du monde, enfants, petits-enfants, pis nouveaux arrivants, a eu droit à son Noël blanc!

Au retour des Fêtes, j’ai pris la boîte qui contenait les morceaux de l’ange, j’ai empilé des dossiers par-dessus pis je l’ai envoyé aux archives. J’pense que même brisé, l’ange a conservé un peu de magie. J’pense que depuis ce temps-là, de sa place, au fin fond des archives, il s’assure année après année que les Fêtes des employés soient toujours aussi heureuses que possible. Avec ou sans neige.

Joyeuses Fêtes!

(On s'est mis à applaudir. Sortie de ma bulle, j'ai regardé autour de moi. Les bûchettes au chocolat étaient intactes sur les assiettes. Y'avait une centaine d'avocats pis autant d'employés divers qui me regardaient en battant des mains, comme des petits enfants à qui on vient de raconter une histoire pour la première fois. J'suis réaliste : une partie de la magie qu'ils ont ressenti provient du vin qu'ils avaient bu, ainsi que du fait qu'ils n'avaient jamais vu un conteur à l'oeuvre, alors mes talents de novice ont suffi à les charmer. Mais disons que ça me donne le goût de réitérer l'expérience un de ces quatre!)

jeudi 20 décembre 2012

Scène de bureau (11)

En arrivant à ma nouvelle job, on me donne un bureau encombré de paperasses, avec un panneau d'affichage couvert de post-it divers.

Trois jours plus tard, toutes les paperasses ont trouvé leur place dans des dossiers ou des tiroirs et les renseignements des post-it ont été consolidés sur une seule feuille.

Nouveau patron passe devant mon bureau, jette un coup d'oeil distrait et s'arrête brusquement.

- On dirait pas que je t'ai engagée! s'exclame-t-il. On dirait que j'ai mis quelqu'un dehors!

Qu'est-ce que vous voulez... J'essaie d'être zen au moins dans mon environnement de travail! ;)

mercredi 19 décembre 2012

L'Irlande à la rescousse

Du côté maternel, j'ai des ancêtres bretons et irlandais... Ou, en tout cas, c'est ce que prétendent les légendes familiales et les tâtonnements généalogiques de certains membres de la famille. (Si on considère notre peau claire congénitalement intolérante au soleil et la tendance aux cheveux roux, sans compter notre remarquable tolérance à l'alcool, on a quand même de bonnes raisons d'y croire).

Adolescente, j'ai voulu explorer mes racines celtes. Ayant trouvé une vieille recette de pain irlandais dans les livres de recette de ma mère (une recette écrite à la main, visiblement par ma grand-maman), je m'étais aventurée à en faire quelque fois (déjà, à cette époque, j'étais souvent en charge des fourneaux familiaux, comme quoi plus ça change...). J'aimais bien le goût de ce pain sans levure, qui gonfle grâce à l'interraction du bicarbonate de soude et du babeurre (avec un petit coup de pouce de la poudre à pâte si on en a sous la main). Ma mère et ma soeur, par contre, le trouvaient trop massif et n'aimaient pas le goût un peu surette du babeurre, alors j'avais arrêté d'en faire.

Plus tard, j'ai découvert les joies de la machine à pain et j'ai complètement oublié le concept du pain irlandais.

Mais, récemment, avec l'allergie au gluten de mon chum, j'ai été confrontée aux limites de la machine à pain. Ou plutôt, aux limites de la levure lorsqu'on la mélange à des céréales non panifiables. Oui, en forçant la dose de levure, on finit par avoir un semblant de pain à peu près mangeable. Mais il est loin d'être délicieux. Pas de quoi vous faire attendre impatiemment la fournée du samedi matin.

Au hasard de mes errances sur les blogues de cuisine et de mes lectures de livres de recette, j'ai fini par tomber sur une recette de pain irlandais sans gluten. Tiens donc! Ça me rappelait de bons souvenirs ça... Les traditions culinaires de l'Irlande (terre où les céréales panifiables ont toujours eu du mal à pousser) viendraient-elles à la rescousse de notre nouveau régime?

Réponse : eh bien oui! :) Non seulement le pain irlandais aux raisins (appelé spotted dog cake pour les initiés) s'est révélé délicieux, mais en plus je suis arrivée à faire une version aux pépites de chocolat pas piquée des vers! :) Bonus non négligeable : alors que le pain à la levure met 3 heures et demi avant d'être prêt, le pain irlandais lève et cuit en moins d'une heure! :)

Prochain défi : convertir ma recette de tibonhommes en pain d'épice... sinon, ce sera moins animé dans mon pot à biscuit cette année... J'ai fait une tentative qui s'est révélée passable, mais les biscuits sont soit plus durs que la version avec gluten, soit ils ont une bizarre de texture poudreuse... Va falloir que je réessaie...

mardi 18 décembre 2012

Nouveau départ

Nouveau départ aujourd'hui : je commence mon nouveau boulot.

Pis j'suis stressée sans bon sens!!! Ma job, quelle qu'elle soit, servant essentiellement à payer les comptes, j'aimerais ça arrêter de m'en faire à chaque fois que je change de place. L'important c'est que j'aie un chèque à la fin de la quinzaine, non?

Non, semblerait que mon esprit fonctionne pas comme ça. Des années à entendre "Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait", ça marque. Surtout que j'ai un gros défaut : j'aime ça que mes collègues de travail m'aiment. (Bon, en fait, j'aime ça qu'on m'aime, point. Probablement parce que pour ma part j'ai tendance à aimer les gens). C'est ptêt niaiseux, mais j'suis de même.  Et ça rajoute de la pression. Enfin...

J'aurai sans doute pas accès à Internet avant quelques jours (et probablement moins de temps libre pour vous jaser durant mes journées de travail, étant donné que mes nouvelles tâches se promettent d'être plus prenantes), mais au pire je vous répondrai le soir, promis.

... Si vous trouvez de quoi à dire sur des billets plates comme celui-là! :p

lundi 17 décembre 2012

Créer sous la menace, encore

Le procès du maquilleur Rémy Couture est commencé. On l'accuse, tenez-vous bien, de fabrication, distribution et possession de matériel obscène. Et de corruption de moeurs.

Ce qu'il a fait exactement? Dans l'espoir de se faire connaître, le gars, spécialiste des maquillages d'horreur, avait mis en ligne son "porte-folio" : des cours films gore (très très gore même) où on voyait viols, démembrements et autres.

Les films étaient tellement réalistes que des internautes européens ont logé une plainte à Interpol. Ils pensaient que les crimes étaient réels. Interpol a réagi en transférant la plainte aux autorités québécoises. Qui ont mis du temps à se pencher sur le dossier. Faut dire que c'était avant l'affaire Magnotta. Quand les policiers se sont intéressés à Rémy, ils fait les vérifications qu'on attend d'eux, en tant que protecteurs de la population :

- Ils se sont assurés que toutes les "victimes" des films étaient des acteurs et que personne n'avait été tué ou blessé durant les tournages.

- Ils se sont informés pour savoir si toutes les actrices des scènes sexuellement explicites étaient majeures et consentantes.

À la lumière de toutes ces vérifications, il est apparu que Rémy n'avait fait de mal à personne. D'après vous, qu'est-il arrivé après ça?

Est-ce que notre système de justice a laissé Rémy travailler en paix? Avec ptêt même avec un sifflement d'admiration devant le réalisme de ses maquillages?

Eh non! Même si Rémy n'a fait de mal à personne, le voilà en cour. Parce qu'on croit, tenez-vous bien, que "l'alliage de la chose sexuelle, de la violence et de l'horreur serait de nature à prédisposer certaines personnes à avoir des comportements antisociaux" (dixit la Couronne, tel que citée ici).

Vous reconnaissez l'argument? Ouais, c'est le même qu'on a déjà servi au moins une fois à tous les amateurs de films d'horreur, romans d'épouvantes, séries policières ultra noires, jeux vidéos violents et autres divertissements/défouloirs fictifs. (Je rajouterais même dans cette énumération mes chers combats ultimes, qui ne sont pas fictifs, eux, mais balisés).

Qu'est-ce qui pousse les gens à tuer leurs prochains? Les problèmes mentaux? Les armes en circulation? Les frustrations provoquées par les inégalités sociales?

Mais non, voyons, ce sont les divertissement à saveur violente ou sanglante qui poussent les gens au crime. C'est bien connu.

Tout le monde sait qu'à l'époque où Internet et les jeux vidéo n'existaient pas, les civilisations étaient beaucoup plus pacifiques. On ne se réunissait pas par milliers sur des places publiques pour assister à d'imaginatives exécutions de criminels. On ne se racontait pas, bas reliefs à l'appui, des histoires où un dieu en démembrait un autre et éparpillait ses morceaux à la grandeur de l'Égypte...

J'ai bien hâte de voir comme ce procès va se conclure. Si Rémy est condamné, je crois que je vais suggérer à Patrick Sénécal de garder une carte d'affaire d'un bon avocat dans son portefeuille.

Pis je vais me mettre à écrire des romans Harlequin.

vendredi 14 décembre 2012

Dernière journée...

Dernière journée au boulot, aujourd'hui, dans le poste que j'ai occupé pendant 4 ans.

Derniers aux revoirs, derniers brins de jasette et, avec certains collègues, dernières embrassades émotives. Je pars pas à cause de la gang, alors les adieux sont douloureux.

Mais je vais partir en beauté j'pense. Je termine avec le party de Noël, ce soir. Et je vais offrir un conte à mes anciens collègues. Mon premier conte délivré comme il se doit, de vive voix, avec gestes à l'appui. L'histoire d'un ange de plâtre qui avait le pouvoir d'assurer un Noël blanc.

À partir de mardi prochain (parce que je prends congé lundi, tout de même!), ce sera un nouveau départ. Nouvelle entreprise, nouveaux collègues, nouvelles tâches... Nouvelle "première impression" à faire. J'ai l'estomac noué juste à y penser. Mais bon, il faut ce qu'il faut.

Envoyez-moi des ondes positives. Que ce soit pour le conte, le nouveau boulot ou l'exercice périlleux consistant à danser en talons hauts avec quelques verres dans le corps! ;)

Pour rigoler un brin, je vous laisse sur cette image, envoyée par Luc. Les barreaux sont un jeu de mot sur le fait que les avocats sont réglementés par un "barreau" (on se garde une petite gêne et si on comprend autre chose, on n'en parle pas dans le commentaire sivousplaît!). Série noire de Gallimar, ça a de la gueule quand même! ;)

jeudi 13 décembre 2012

Comment reconnaître quelqu'un qui prend rarement le métro

Comment est-ce qu'on reconnaît quelqu'un qui prend rarement le dans le métro?

Oui, parfois cette personne regarde le plan du réseau en se grattant la tête... mais des fois moi aussi je fais ça, quand j'essaie de calculer si je suis mieux de me rendre à la bibliothèque de l'Université de Montréal par la ligne verte ou la ligne orange à partir de l'Uqam... (Réponse : allez plutôt à la bibliothèque de l'université McGill!)

Non, le truc infaillible pour reconnaître quelqu'un qui ne prend pas souvent le métro, c'est que à Berri-Uqam, en pleine heure de pointe, quand une rame s'arrête, cette personne se plante pile en avant des portes avant qu'elles ouvrent.

C'est fascinant de voir ses yeux s'illuminer de compréhension lorsque, à moitié piétinée par les gens qui sortent, la personne comprend enfin le sens des flèches et des couloirs dessinés sur le quai du métro...

mercredi 12 décembre 2012

Un choc soudain - Liz Brady

Je viens de terminer "Un choc soudain" de la torontoire Liz Brady. La version originale de ce roman, "Sudden blow", s'était mérité le Prix Arthur-Ellis du meilleure premier roman en 1999. Et il l'a pas volé!

Je lis de moins en moins de romans anglophones traduits, préférant les savourer dans leur langue originale. Mais comme celui-ci était publié chez Alire et que c'est Élisabeth Vonarburg qui se chargeait de la traduction, j'ai opté pour la facilité (la version anglophone n'était pas au salon du livre). Et je n'ai pas de regret! :)

L'originalité de cette oeuvre de Liz Brady tient en trois éléments :

1- La toile de fond Torontoise, avec ce qu'elle implique de culture canadienne-anglaise, si près et si loin de la nôtre.

2- Son héroïne, Jane Yeats, qui n'est ni journalistes, ni détective privée, mais un peu tout ça à la fois. À mille lieux de la femme fatale ou de la femme "forte mais fragile, séduisante mais sans effort" dont on nous abreuve un peu trop souvent, Jane a plutôt des traits qui rappellent le flic alcoolique dur à cuire des romans policiers classiques, avec Harley en prime. Difficile de ne pas tomber sous le charme! ;)

3- Les autres personnages de l'univers de Jane, à la fois authentiques et hauts en couleur. On y croit, on les aime et on espère les revoir.

Pour le reste, l'intrigue n'est pas à tomber en bas de sa chaise (j'ai une petite fatigue des histoires policières avec douloureux secrets de famille), mais c'est intelligent, bien construit et ça se laisse lire.

Comme ce roman est le premier opus d'une série mettant en scène Jane Yeats, j'pense que je vais me laisser tenter par le volet suivant! :)

mardi 11 décembre 2012

Les cadeaux d'hôtesses

Le temps des Fêtes arrive.

Ah, ce merveilleux temps de l'année où on doit obligatoirement braver la foule des magasins, attendre en file aux caisses, prier UPS de livrer dans les délais annoncés, popotter des recettes qu'on fait juste une fois par année et qu'on a toujours peur de rater, nettoyer la maison dans tous les coins avant et après le passage des invités...

Et trouver quoi faire avec le enième ti plat à pinottes qu'on vient de nous donner!

Parce que tant qu'à moi, la vraie plaie du temps des Fêtes, c'est pas le stress du magasinage, la pression du "faut que tout soit parfait" et les inévitables tensions des partys de famille. Non, tout ça réussit déjà à nous amener à un cheveu de la folie, mais ce qui nous fait vraiment basculer, c'est les cadeaux d'hôtesse. Qu'on doive les donner ou les recevoir.

Quand les cadeaux se bornent à des bouteilles de vin, des fleurs ou des trucs qui se mangent, passe encore. Souvent (c'est-à-dire si l'invité a pour deux sous de goût ou la bonne idée de se faire conseiller) ils sont même bienvenus.

Mais quand on aborde le domaine des plats à bonbons de fantaisie, des planches à fromage en marbre, des chandelles parfumées et des autres cossins qui entrent de près ou de loin dans la catégorie des "ramasses-poussière" là c'est une autre histoire.

Je sais pas qui a inventé la coutume voulant qu'on donne un cadeau non alimentaire aux hôtes d'un souper. Qui a un jour pensé que ceux qui l'avaient invité désiraient être submergés de plats de services biscornus? Qui est l'illuminé qui a sincèrement cru qu'un peu plus de magasinage en pleine période des Fêtes, ça ne pouvait pas faire de tort? Qui s'est dit qu'arriver dans la famille avec les cadeaux de tout le monde, les pantoufles de chacun, les jouets du petit dernier, l'ingrédient secret pour la farce, un jeu de société pour la fin de la soirée, des oreillers au cas où il faudrait rester coucher, etc, ça suffisait pas? Qu'il fallait aussi ajouter à ça un pèle-patates rigolo ou un débouche-bouteille design, mais pas plus efficace que les cinq autres qu'on possède déjà?

Si jamais vous découvrez l'identité de cet individu (je penche pour le propriétaire des magasins Le Rouet, mais je manque de preuve), dites-le moi : je vais lui faire passer l'envie des kits de tasse à espresso avec grains de café dessinés dessus!

En attendant, si vous partagez ma haine des cadeaux d'hôtesse encombrants (ou laids ou trop parfumés), vous pouvez toujours faire comme moi et arriver les mains vides lorsque vous êtes invités chez des donneurs pathologiques de chandeliers-avec-garniture-de fleurs-en-tissu. Avec un peu de chance, cela ne les insultera pas suffisamment pour qu'ils rayent votre nom de leur liste d'invités, mais ils devraient avoir la mémoire assez longue pour ne plus jamais vous offrir de cadeau lorsqu'ils viennent chez vous.

À l'usage, si ça vous dérange pas de passer pour un mal élevé, cette méthode est, je crois, moins risquée que celle que j'avais lue dans un magazine féminin et qui consistait à refiler les cadeaux d'hôtesse reçus une première année à ceux qui nous inviteraient l'année d'après. Voyez-vous, le magazine ne spécifiait pas qu'il fallait tenir un registre desdits cadeaux pour éviter de redonner à belle-maman son bruloir à encens-qui-pue!

Mais non, c'est pas moi qui ait commis cette gaffe! C'est belle-maman qui a fini par me redonner mes chandelles parfumées. Mais c'est pas grave, je les tenais d'une cousine! ;p

Depuis ce temps-là, j'ai d'ailleurs développé une intéressante théorie : je crois qu'il existe un nombre fini de cadeaux d'hôtesse et que ceux-ci circulent d'hôte en hôte et de famille en famille depuis des années...

Ma théorie est complètement folle? J'vous l'avait dit que c'était pas bon pour ma santé mentale les cadeaux d'hôtesse! O_o

lundi 10 décembre 2012

Je craque pour la libraire!

Après avoir vu Hanaken, la lignée du sabre être sélection "Coup de coeur jeunesse 2011" dans l'édition spéciale du libraire 2011-2012, voilà que Le Chasseur est récipiendaire d'un "Le libraire craque" dans l'édition 2012-2013! (page 42 pour les curieux)

Moi c'est pour la libraire extraordinaire qui me fait ces beaux honneurs-là que je craque! ;) Si on l'avait pas, faudrait l'inventer!

D'ailleurs, tant qu'à jaser de libraire, je vais faire une annonce, pour des raisons de transparence : je suis maintenant affiliée à "Rue des libraires", alors si jamais vous passez par les liens que je mets vers mes livres (ou que je mettrai éventuellement vers d'autres livres), je vais faire un petit pourcentage sur le prix de vente.

J'ai pas retouché toutes mes critiques antérieures (et à moins de retrouver avec vraiment rien à faire, je pense pas m'atteler à ce boulot de titan), mais les éventuelles critiques que je mettrai en ligne comprendront toutes un lien vers cette plateforme électronique des librairies indépendantes. :)

Parce qu'acheter en ligne, c'est bien, mais acheter localement en ligne c'est encore mieux! ;)

vendredi 7 décembre 2012

Le dit du Musè (13)

Je suis assise à la table de cuisine, en train de parcourir le dernier UFC Magazine. (Ben oui, ça existe; ben non, je suis pas abonnée, parce que c'est surtout de la pub, mais mon père m'a acheté ce numéro parce qu'il comprenait un article intéressant sur St-Pierre). Une photo de Georges St-Pierre, en short et en muscles, s'étale en pleine page, avec une tite colonne de texte sur le côté. Il n'y a pas assez de contraste entre le texte et l'arrière-plan de la photo. Sourcils froncés, je peine à lire.

Mon chum passe derrière moi et m'apostrophe :

- Ouin, si je regardais la photo d'une fille avec cette attention-là, j'me ferais poser des questions!

- Je regarde pas la photo, je lis l'article.

Mon chum se met à rire.

- C'est exactement ça que je te répondrais!

Après avoir ri, j'ai réalisé qu'il y a un double standard ici : un gars vous répond ça et vous aller être, au mieux, sceptique. Tandis que venant d'une fille, la réponse sera plus facilement acceptée.

Et pourtant, j'avais bel et bien pris une seconde (ou deux) pour admirer la photo! :p

jeudi 6 décembre 2012

Pas de billet aujourd'hui...

Parce que j'ai cuisiné des muffins aux flocons de quinoa jusqu'à 10h30.

Au moins, ils sont bons!

mercredi 5 décembre 2012

L'intérêt des suites

Le billet d'hier m'a amenée à réfléchir... Voyez-vous, pour moi, écrire une suite ou lire une suite ou voir une suite n'a d'intérêt que si ladite suite explore une autre facette d'un univers déjà présenté.

Quelque chose doit avoir changé dans le temps (on peut se projeter dans le passé ou dans le futur), dans l'action, dans le point de vue général ou alors dans la psychologie des personnages. C'est ce changement que je veux voir, lire ou raconter. Une bonne série a besoin d'un grand arc, d'une évolution profonde qu'on perçoit au fil des histoires indépendantes... et qui ne s'étire pas non plus indéfiniment. Même Ulysse a fini par rentrer à Itaque!

Je comprends le point de vue des investisseurs (studio de cinéma ou éditeurs) pour qui la suite c'est du bonbon. Le premier opus ayant pogné, ils savent que le public suivra sans doute le second volet. Et peut-être même pour plusieurs volets.

Je comprends aussi le point de vue d'un certain public qui, s'il a aimé un premier opus, en voudra toujours plus. Ces gens se sont attachés aux personnages, à l'univers, à l'esthétisme, etc, et ils veulent continuer de vivre le même genre d'aventure.

Mais moi, personnellement, je ne vois pas d'intérêt à regarder, lire ou raconter encore un peu plus de la même chose. Une bonne histoire, ça a un début, un milieu, un développement et une fin. Pour une bonne série, c'est la même chose. Sinon, en l'absence de développement, ça ne m'apporte rien. À la limite, ça fait passer le temps. Mais j'en ai pas tant que ça à perdre...

Vous en pensez quoi, vous? Quand est-ce qu'une suite vous semble utile? Ou pas?

mardi 4 décembre 2012

Skyfall

Bon, ben après deux tentatives ratées (Vincent et moi sommes en train de nous rendre compte que le cinéma le plus près de chez nous est très achalandé la fin de semaine), j'ai finalement réussi à voir Skyfall, le dernier James Bond.

Verdict? Pas mauvais pour un James Bond, largement supérieur au dernier opus (Quantum of Solace), mais pas de quoi justifier un tel achalandage. Et ça arrive pas à la cheville de Casino Royale.

Entendons-nous : toute la première moitié du film est excellente. On voit d'abord Bond en mission, dirigé à distance par le MI6. Il est absolument délicieux d'entendre les Anglais s'exprimer avec calme et précision même en plein coeur de l'action. Ils ont l'air tellement plus professionnels que les Américains qui, dans la même situation, selon leurs films d'espionnage, jurent et s'emportent. Ensuite, après un pépin, Bond devra revenir de loin. Cela donnera lieu à quelques scènes fort intéressantes et à des dialogues pas piqués des vers (notamment avec celle qu'on nous présentera finalement comme la nouvelle Moneypenny). Finalement, l'arrivée de Bond au casino de Macao est d'une beauté à couper le souffle.

À partir de là, ça se gâte. Premièrement, Bond convainc une femme, prisonnière du traffic humain, de l'aider. Il la rejoint plus tard sur un bateau et entre sans prévenir dans sa douche. Dites, si la fille est vraiment forcée de se prostituer depuis des années, pas sûre qu'elle accueillerait chaleureusement un supposé "bon samaritain" qui simposerait sexuellement à elle! D'ailleurs, je trouve que dans ce film on retombe dans la séduction cheap de l'époque de Pierce Brosnan où les toutes les filles tombaient dans les bras de Bond sans que les spectateurs aient eu le temps de voir s'installer une quelconque tension entre les personnages. On est loin de la subtilité de Casino Royale!

Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, les faiblesses apparaissent. Le méchant joue bien, d'accord, la fameuse scène où il parle à un James Bond ligoté, elle est originale, j'avoue, mais... Mais moi, les histoires de trucs planifiés à l'avance depuis des années, j'embarque plus ou moins. Surtout lorsque cette planification finit par reposer sur des erreurs que l'une des parties doit commettre... J'fais un quiz : si vous récupérez l'ordinateur d'un pirate informatique, pensez-vous que c'est une bonne idée de le relier à votre réseau avant d'essayer d'en examiner le contenu? À la limite, disons que je pourrais passer outre ces détails, si l'objectif du "méchant" justifiait une telle préparation. Mais quand cet objectif consiste à se venger de ses patrons qui l'ont laissé se faire torturer pendant des mois, bof... Me semble qu'il y a des moyens plus rapides et satisfaisant de tuer quelqu'un.

Ah pis à ce que je sache, du cyanure, quand ça marche pas (ce qui est rare, parce que ça en prend pas beaucoup pour fonctionner), ça crée des paralysies, des insuffisances respiratoires, des problèmes cardiaques ou des dommages neurologiques, mais pas une perte de dent pis du mauvais Photoshop!

Enfin... Jusqu'à l'audience de M devant le parlement, le film n'est pas inintéressant (quoique certains des arguments de M pour défendre le MI6 sont parfaits pour le film, mais donnent l'impression d'avoir déjà été utilisés dans la vraie vie par Harper), mais après ça, ça devient n'importe quoi. On n'a plus l'impression de voir un James Bond, mais plutôt un croisement entre Highlander, Rambo et une version adulte de Home Alone! La finale aurait dû nous arracher le coeur, mais elle tombe à plat. Dommage.

Et puis il y a une quantité effarante de détails de continuité qui ont été négligés dans ce film!!! Entre les souliers d'une fille qui changent de couleur, le verre de martini qui est tantôt givré, tantôt normal, les bouteilles qui tournent toute seule, les oreillettes qui apparaissent et disparaissent, le foulard de M qui se téléporte, ça agace l'oeil. Le photographe de plateau était en congé ou quoi?

Bref, si vous êtes un inconditionnel des Bond, ce n'est pas un mauvais opus. Si vous vous rappelez la parodie de Philippe-Aubert, vous allez sourire devant l'une des scènes. Mais si, pour vous, tout James Bond devrait avoir le rythme, la tension et la finesse psychologique de Casino Royale (parce que le potentiel du personnage n'en mérite pas moins), ben vous allez être déçu. Comme moi.

lundi 3 décembre 2012

Bonjour, ça vous tenterait pas de dépenser?

Je suis en train d'écrire. Le téléphone sonne. Plutôt que de faire comme mon chéri et de laisser le répondeur se charger de filtrer l'appel, je décroche, même si ça me met de mauvais poils, parce que je préfère affronter un appel inutile que de devoir rappeler quelqu'un plus tard.

Voix masculine avec vague accent étranger - Bonjour, Madame Blouin?

Ça commence mal. La seule personne qui m'appelle "Madame Blouin" et avec laquelle j'ai parfois envie de parler (surtout après avoir reçu un retour d'impôt ou une bourse), c'est mon banquier.

Moi - Oui.

Voix masculine - Bonjour, je suis (prénom masculin que j'ai pas retenu), c'est moi qui suis en charge de votre dossier client chez Bell.

Ah zut. Mon cerveau défile les hypothèses : Paiement en souffrance? Impossible, j'ai payé y'a deux jours. Compte piraté? M'étonnerait, chéri veille. Rabais à l'horizon? Faut pas rêver! Ne reste qu'une option : on m'appelle pour m'offrir de dépenser. Comme j'en arrive à cette conclusion, le gars au bout du fil enchaîne.

Employé de Bell - Je vois que vous avez le téléphone et Internet avec nous et que vous bénéficiez donc d'importants rabais, mais que vous payez le plein prix ailleurs pour un service de télé.

Bel essai déductif, mais comme je n'ai pas de service de télé, le gars (ou plutôt celui qui lui a dit de m'appeler et qui a mis au point son laïus) vient de se fourrer un doigt dans l'oeil. En plus, 5$ de rabais par mois, en regard du prix de ma facture, faut être effronté pour appeler ça un "important" rabais! Tiens, pour me venger d'avoir été dérangée durant une de mes rares séances d'écriture, j'ai envie de me livrer à un exercice amusant : voyons combien de temps il faudra à l'employé pour comprendre qu'il est tombé sur quelqu'un qui vit (et fort bien) sans le câble ou le satellite.

Moi, laconique - Non, je paie pas ailleurs.

Employé - Mais... euh... Vous avez bien un téléviseur chez vous?

Moi - Oui.

Employé - Et vous n'avez pas le câble?

Pas mauvais le gars. La dernière fois qu'on m'a appelée pour le même sujet, le type avait mis plus de temps à réaliser qu'une télé peut exister même sans câble.

Moi - Non.

Employé - Ni de satellite?

Moi - Non.

Employé, d'un ton férocement joyeux - Alors j'ai une très bonne nouvelle pour vous! Pour le temps des Fêtes, Bell vous offre un extraordinaire rabais sur...

Bon, assez joué, j'ai pas envie d'entendre les détails d'une offre qui ne m'intéresse pas. Et le gars a oublié une possibilité : ma télé n'est reliée ni à un câble, ni à un satellite, mais elle est connectée au réseau Internet de la maison (ce qui veut dire : Youtube, Tou.TV, Radio-Canada en direct et autres).

Moi, le coupant avec une curiosité sincère - Sachant que j'ai un téléviseur, vous pensez pas que si j'avais envie d'un service de câble ou de satellite, je m'en serais déjà procuré un?

Employé - Euh, peut-être, mais jamais au prix que je peux vous offrir...

Intéressant, aurais-je senti une nuance d'hésitation dans sa voix?

Moi - Ce n'est pas une question de prix, c'est une question de besoin.

Employé - Euh... Oui, je comprends. Bonne fin de journée, Madame.

Wow! Il insiste pas plus que ça? D'habitude, ils se résignent moins vite, peu importe à quel point je réponds bêtement. Je lui ai souhaité une bonne journée, tout en raccrochant. Décidément, ce gars-là est trop brillant pour travailler à la sollicitation de clients récalcitrants. J'lui souhaite de se trouver une autre job bientôt. Et, entretemps, j'pense qu'il me rappelera plus! :p

Je sais pas pour vous, mais moi les appels de type "Bonjour, ça vous tenterait pas de dépenser?" ça m'énerve. D'ailleurs, je constate que je les trouve de plus en plus agressants depuis que je n'ai plus la télé. Faut croire qu'on perd l'habitude d'être sollicité.

vendredi 30 novembre 2012

Scène de bureau (10)

Je suis en train de réviser une opinion juridique pour un client. Je tombe sur ce paragraphe (où seul les numéros d’articles et noms de loi ont été changé, confidentialité oblige) :

L’article 34.3 exempte de l’application de certains articles de la Loi X, des décisions importantes et fondamentales, prises en vertu des articles 34.7, 34.12 et 34.27, devraient être assujetties à l’ensemble de la Loi X, notamment, afin de permettre aux clients de faire valoir leurs observations.
Hein? Ça fait pas de sens. Je relis. Ça fait pas plus de sens. J’essaie quelques permutations de virgules, des changements d’accord… Qu’est-ce qui devrait être assujetti à quoi? Les décisions? Les articles? Aucune idée. Je vais voir l’avocat qui a rédigé cette... "chose". 

Moi - Me Tête, dans ce paragraphe-là, je comprends pas ce que vous voulez dire, est-ce que...

Me Tête (Grosse de son prénom) m'interrompt avec hauteur - Tu comprends pas parce que c'est du droit.

Je serre les dents. Depuis le temps que je lis du droit, j'pense que je le comprends pas pire. Mais les avocats sont très chatouilleux à propos de leurs actes réservés et l'interprétation du droit en est un, alors j'insiste pas. De toute façon, c'est pas l'argument juridique le problème ici. Plutôt le crime abject à l'encontre de la syntaxe. Et la condescendance qui l'accompagne.

Moi - Je ne veux pas dire que je ne comprends pas le contenu. Je ne comprends pas la phrase, qu'est-ce qui est...

Me Très Grosse Tête - C'est du droit, bon, c'est clair pour un avocat. Envoie-la au client.

Normalement je m'obstinerais (le droit ça s'écrit en français que je sache! et on est pas pour envoyer une horreur pareille au client!), mais comme c'est pas la première fois que Grosse Tête fait l'erreur de me prendre pour une idiote, j'obtempère.

Sur le chemin vers mon bureau, je croise un autre "maître", plus parlable. Je lui mets la phrase sous le nez.

Moi - Est-ce que vous comprenez cette phrase?

Me Parlable, les sourcils froncés, relisant le truc - Hein? Qu'est-ce qui est assujetti à quoi?

Moi - Peu importe, vous venez de me prouver ce que je pensais.

Je retourne à mon poste et, tel qu'ordonné, expédie l'opinion au client.  Sans surprise, une demi-heure plus tard, par retour de courriel, je reçois la phrase soulignée de rouge avec pour seul commentaire du client : "Pardon?". En souriant, je transfère le courriel à Me Grosse Tête. 

La vengeance est un plat qui se mange froid.

jeudi 29 novembre 2012

Lancement de Exodes ce soir

Le lancement de la seconde anthologie de La maison des viscères, intitulée Exodes, se fera ce soir, à la microbrasserie l'Espace public (3632, rue Ontario Est, Montréal).

Évidemment, comme je signe l'une des micro-nouvelles de l'anthologie, je serai là-bas. Et vous?

Ah, encore une soirée à goûter de délicieuses bières de microbrasserie et à lever méthodiquement mon verre pour célébrer une nouvelle publication, une maison d'édition qui a des trippes (et une propension à les étaler littéralement),  la joie d'être entre amis... et ma nouvelle job. C'est dur la vie d'écrivain! ;)

PS : J'ai piqué l'adresse de l'endroit chez Richard, parce que j'aurais bien été capable de confondre l'Est et l'Ouest et de vous envoyer à la mauvaise place (et moi avec)! D'ailleurs si jamais je ne suis pas au lancement lorsque vous y arriverez, ce ne sera pas parce que les éditeurs m'auront découpée à la hache dans l'arrière boutique (quoique...), mais plus probablement parce que j'aurai monté vers Sherbrooke au lieu de descendre vers Ontario en sortant du métro...

mercredi 28 novembre 2012

De l'autodéfense appliquée au monde du travail

La première chose qu'on vous apprend dans tous les cours d'art martiaux, c'est un principe très simple : Si vous êtes pas là, vous ne pouvez pas avoir mal. C'est pour ça qu'on apprend à se déplacer et à esquiver les coups ou autres attaques, pas seulement à les bloquer.

Le principe subsidiaire, enseigné dans tous les ateliers d'autodéfense, c'est : La plus vieille technique d'autodéfense, c'est la course à pied. Autrement dit, en cas de problème, même si vous êtes le meilleur combattant du monde, si vous pouvez fuir, faites-le. Un bon combattant choisit ses batailles et ne gaspille pas son énergie dans des affrontements inutiles où il pourrait recevoir de mauvais coups.

Au boulot, ça fait presque deux ans que je me bats pour essayer de faire du bon travail, dans un environnement qui se dégradait de jours en jours. Deux ans à parer un dénigrement systématique, à rouler avec la condescendance, à éviter des coups en vache et de dangereux manques de communication susceptibles de provoquer des erreurs qui me retomberaient dessus. J'avais l'impression de me battre le dos contre le mur. Et, affaiblie par la longue lutte, le moral en miettes, j'étais en train de perdre.

Jusqu'à ce que je réalise... Minute, y'a pas de mur dans mon dos!

J'ai donc appliqué le plus vieux moyen d'autodéfense professionnel : le changement d'employeur.

Encore quelques semaines et je troquerai les avocats pour des assureurs.
En espérant ne pas tomber au milieu d'un autre champ de bataille! ;)

mardi 27 novembre 2012

Cervelle d'écrivain (3)

Je suis en train de lire mon manuel de traduction. Dans un texte fort sérieux, on m'explique :

"Toutes les époques sont interreliées. Ainsi, la sensibilité des lecteurs des Lumières s'accordaient mieux à celle des auteurs de l'Antiquité, tandis que le lecteur moderne..."

Whoa! Des époques interreliées. Belle idée. Ça change du voyage dans le temps classique. On ne pourrait pas aller où on veut, mais plutôt sauter d'une époque à une autre selon des passerelles pré-établies! Qu'est-ce que ça changerait aux motifs science-fictifs classiques? Comment est-ce que...

"C'est pourquoi l'apprenti-traducteur doit être prudent."

En effet : à lire son manuel, il pourrait partir solidement dans la lune et ne rien retenir de la dizaine de pages qu'il vient de parcourir!

Cercle vicieux : faut que je finisse le cours avant de pouvoir écrire, mais moins j'écris, moins je suis concentrée sur mon cours. Heureusement que la session achève! :p

lundi 26 novembre 2012

Le dit du Musè (12)

Je sais plus de quoi on jasait en fin de semaine. D'arts martiaux, sans doute, puisque j'ai fini par dire :

- Il portait un espèce de gros plastron Hayabou-ska...

Je m'arrête, parce que la langue vient de me fourcher. Le fournisseur d'équipements de protection dont je parle s'appelle "Hayabusa" (prononcé "bou-za") et non pas Hayabou-ska!

Mon chum s'empresse de renchérir :

- Ah oui, les plastrons fabriqués dans des pays comme la Bosnie et ses voisines.

À chaque fois que je lui dis que ça devrait être illégal de faire des jeux de mots pareils, mon fou rire me fait perdre toute crédibilité! :p

Addendum pour ceux qui auraient manqué le jeu de mots 
Étant donné que ma finale en "ska" sonnait très slave, mon chum a joué sur les sonorités du nom de la Bosnie "Herzégovine"... Ben ouais, ça suffit à me faire rire... :p

vendredi 23 novembre 2012

Attention à vos références

Dans leurs oeuvres, plusieurs écrivains font référence à des éléments culturels (livres, films, chansons) classiques ou appartenant à la culture populaire.

Stephen King est un maître à ce jeu.

Par contre, d'autres auteurs commettent des bourdes monumentales lorsqu'ils s'y essaient!

Déjà, j'ai toujours du mal à avaler les pirouettes, courantes en SF,  voulant qu'une société située 300 ans dans le futur soit tombée en amour avec la vieille musique des Beattles (ou de Métalica ou autres). Des fois c'est justifié, mais quand c'est Twilight qui devient le "hit" du futur, c'est gênant!

Cependant, j'ai encore plus de difficulté quand, dans un roman contemporain, un supposé ado de 12 ans enchaîne les références à Star Wars, Rocky, Indiana Jones et Rambo. Hé ho! Pour avoir enseigné au secondaire l'année de la sortie du dernier Indiana Jones, j'ai pu constater qu'aucun de mes élèves n'avait vu les opus précédents (et que c'était pas le Crâne de Cristal qui leur donnerait envie de découvrir les aventures de mon archéologue préféré!).

Et Rambo l'original, malgré mes vénérables 30 ans, je ne l'avais jamais vu avant de le déterrer au fond d'un bac de DVD en spécial dans un Wal-Mart! (À l'époque où il a passé à la télé, j'étais trop jeune pour que ma maman me laisse écouter un film aussi violent... Pauvre maman, si elle voyait les UFC...)

Enfin, bref, je trouve qu'il y a de la recherche sur le terrain qui se perd!

Je me demande comme les ados réagissent à ce genre d'invraisemblance (je n'en ai pas sous la main pour servir de cobaye...). Quelqu'un a-t-il une réponse?

jeudi 22 novembre 2012

Cause : vin nouveau

Ami qui débarque + Soirée de jeux de société + Vin nouveau = Pas de billet aujourd'hui.

Personnellement, je blâme le vin nouveau. Mais vous en faites pas : pour le lui faire payer, on a conscienceusement descendu la bouteille! ;p

mercredi 21 novembre 2012

Gen persiste et signe

La popularité toujours grandissante de Georges St-Pierre (en Asie, ses apparitions provoquent des embouteillages!) amène peu à peu les médias traditionnels à couvrir (enfin) ses combats.

En fait, la couverture médiatique québécoise du dernier gala de la UFC a été impressionnante.

Sauf qu'elle était plutôt manichéenne. D'un côté, vous aviez les articles, billets et reportages qui parlaient du MMA comme s'il s'agissait d'un sport comme d'un autre. Les personnes qui s'aventuraient, sur ces plate-formes, à signaler dans leurs commentaires l'aspect dangereux de la discipline se faisaient traiter de moumounes. De l'autre côté, vous aviez les articles, billets et reportages qui louangeaient St-Pierre, tout en se désolant de l'aspect sanglant et de la supposée sauvagerie de son sport. Les commentateurs de ces plate-formes s'indignaient qu'une telle discipline soit légale, qu'on présente St-Pierre comme un modèle pour les jeunes et appelaient agressivement à la non violence.

Je vous ai souvent parlé de ma perception des choses. (Un résumé en quatre billets pour les nouveaux ou ceux qui ont la mémoire courte : MMA vs boxe, Pourquoi je me bats, La peur de l'affrontement et Violent vs violence) Disons qu'elle est plus nuancée. Le MMA est un sport extrême, je l'admets et je comprends que ça puisse choquer certaines personnes. Cependant, savez-vous quoi? Après quelques temps, on ne remarque plus le sang lorsqu'on regarde un combat. Faut dire qu'il suffit d'être coupé au visage une seule fois pour réaliser à quel point ça pisse. (J'me suis fendu une lèvre au jiu-jitsu un jour et ça a quasiment reteint ma manche de kimono... alors que je m'étais même pas aperçue que je saignais!) Et puis après tous les films et jeux vidéo où on nous présente une violence graphique, mais esthétique, avec des angles léchés et très peu de conséquence à long terme pour les "héros", je crois que c'est sain de voir des vrais combats, avec des vrais impacts et leurs vraies conséquences.

Bref, dans toute la couverture médiatique, j'ai lu peu d'articles qui m'interpelaient, qui me donnaient l'impression que le journaliste était nuancé, ouvert d'esprit, pas un maniaque du double échec en manque de coups vicieux depuis que le hockey est en grève, ni un pacifiste outré.

Jusqu'à ce que je tombe sur cet article de François Gagnon dans La Presse. Je n'étais pas nécessairement d'accord avec toutes ses opinions, mais je lui ai écrit pour le remercier de son point de vue nuancé. Résultat? Mon nom est apparu dans son article du lendemain. :)

Dans ma quête visant à faire reconnaître les bons côtés des arts martiaux mixtes, je persiste et signe! ;)

mardi 20 novembre 2012

Admirer les oeuvres d'arts est un sport extrême

Samedi soir après le salon, je suis partie avec deux amis (Daniel Sernine et Sébastien Aubry pour ne pas les nommer) en direction du Boccacinos, pour réserver une table afin qu'un groupe d'écrivains affamés puissent nous rejoindre et qu'on se sustente un brin.

Sur notre chemin, nous avons croisé une oeuvre d'art placé sur l'esplanade séparant les édifices de la Place Ville-Marie. Il s'agissait d'une reproduction d'une salle de conférence, toute en miroir miroitant, placée sous une vitrine, sur une petite terrasse.

Nous sommes donc monté sur la terrasse et nous avons donc fait le tour de l'installation, admirant des détails comme une tasse de café de métal, posée sur une table de métal, près d'un faux cellulaire...
  
Pour la galerie du photographe, cliquez ici.

Bref, de loin, le truc que nous admirions avait l'air de ça (sauf que comme on était de nuit, toutes les surfaces étaient noires, ce qui était encore plus beau je pense) :


Malheureusement, je sais pas si vous remarquez sur la photo, mais la terrasse sur laquelle est posée la vitrine fait un bon mètre de haut et ne comporte pas de marche sur les côtés. Devinez ce qui est arrivé lorsque, après avoir contemplé quelques détails, le nez collé sur la vitre, j'ai voulu prendre un pas de recul pour avoir une vue d'ensemble?

Eh bien oui, fidèle à moi-même, j'ai mis le pied dans le vide! Je suis partie à la renverse (avec le cri de chihuahua approprié) et je me suis étalée de tout mon long. Heureusement, les réflexes de jiu-jiutsu ont pris le dessus et j'ai eu la présence d'esprit de frapper le sol avec l'un de mes bras pour diffuser l'onde de choc et protéger ma tête.

Résultat : j'ai fait une belle peur aux deux gars qui m'accompagnaient, je me suis poqué un coude, j'ai une paume à vif, une manche de mon manteau de cuir est égratignée et je me suis tordu un genou! (Demandez-moi pas comment... il doit avoir frappé contre le rebord de la terrasse)

Y'a pas à dire, admirer les oeuvres d'art, pour moi c'est un sport extrême!

Vous me croiriez pas si je vous disais que les arts martiaux sont moins dangereux, hein?

lundi 19 novembre 2012

SLM, UFC et GSP

Wow! Quelle fin de semaine! J'en suis encore toute essoufflée!

Premièrement, merci à tous ceux qui sont passés m'acheter un livre ou juste me dire "allo" pendant mes séances de signature. Je me sentais vraiment comme une vedette! :) Les ventes ont été tellement bonnes que mon éditrice va sans doute manquer de tome I aujourd'hui (il en restait 5 en tout et pour tout quand je suis partie dimanche soir).

Un salut particulier à Jessica, qui, semble-t-il, suit mon blogue depuis 3 ans, silencieusement, sans commenter, mais qui est quand même venue m'acheter un Hanaken. C'était super de te rencontrer! Et ça me montre que j'écris pas ce truc pour rien! :)

Pour les autres, je peux pas tous vous nommer, mais j'ai été super contente de vous voir! Par contre, je remarque que je n'ai jamais passé autant de temps au salon du livre de Montréal, mais acheté aussi peu de bouquins. Les longues séances de signature semblent être un remède aux dépassements de budgets...

Mais elles entrent également en conflit avec les activités sociales! Y'a plein de gens que j'ai à peine croisé! J'espère qu'on aura d'autres occasions de se jaser!

Deuxièmement... Avez-vous vu le combat? Non, mais, quel combat! Le reste du UFC a été ordinaire (quoique non, mais bon, j'étais tellement impatiente de voir le combat principal que même le KO de Hendricks n'est pas parvenu à m'émouvoir, même si, en y repensant, soit il a des mains en acier, soit il avait caché une brique dans son gant...), mais le combat de retour de Georges St-Pierre a fait vivre toute une gamme d'émotions à la fan que je suis.

Dans les deux premiers rounds, j'étais sur le bout de mon siège, le sourire aux lèvres, alors que St-Pierre, agressif comme on l'avait pas vu depuis longtemps, plaçait des combinaisons de coups avec un timing parfait. Mais au troisième round, j'ai eu un moment de frayeur quand Carlos Condit, son adversaire, l'a atteint avec un coup de pied à la tête qui a envoyé St-Pierre au tapis. Pendant un instant, j'ai cru que le règne du champion était fini. J'ai bien pensé que, comme durant sa défaite contre Matt Serra, jadis, St-Pierre n'arriverait pas à reprendre le dessus et abandonnerait la lutte...

Eh bien non! Cette fois, St-Pierre savait comment agir. Même s'il était sonné, il a réussi à contrôler son adversaire, à se relever et à reprendre le dessus. Pour le reste du combat, il a appliqué un plan de match un peu plus conservateur, amenant son adversaire au sol et l'attendrissant méthodiquement à coups de poing et de coude, mais on va pas lui jeter la pierre, hein? Surtout que Condit se débattait comme un beau diable pour se relever, avec pour tout résultat, lorsqu'il y parvenait enfin, de se faire ramener au sol par l'un des autoritaires takedown dont St-Pierre a le secret.

Bref, GSP a prouvé qu'il était de retour, en forme et capable d'en découdre. Ouf! Parce que laissez-moi vous confier un secret : même si le combattant du Chasseur arrive à donner un sens à son existence après sa fin de carrière, je préfère nettement que, dans la vraie vie, mes idoles continuent de se battre et de gagner! ;)

Ah, pis dans un autre ordre d'idée, faudrait vraiment que je m'achète un chandail de la UFC, même si c'est cher et que ça fait vraiment groupie. Dimanche, j'ai entendu plusieurs personnes demander avec espoir à un bédéiste, qui portait un chandail au logo de la UFC, si ses livres parlaient de combats ultimes. Le gars devait admettre que non, mais si c'est moi qui avait porté un chandail pareil derrière la table du Chasseur, j'aurais pu dire oui! (et ptêt faire beaucoup de ventes) J'pense que je vais mettre ça sur ma liste de cadeaux de Noël! ;)

Addendum
Pendant le salon, j'ai fait une entrevue pour le concours É-Lisez-Moi, où Hanaken est en lice. Vous pouvez la voir sur Facebook.

vendredi 16 novembre 2012

Ça jase de Hanaken!

Ça me fait toujours bizarre de me retrouver avec ma binette dans mon hebdo local, mais en même temps, c'est vraiment le fun! :)

Là faut juste que je fasse attention de pas mettre la version papier dans le recyclage...

(Ok, vous pouvez rire : j'ai même pas respectée la pause annoncée! J'suis blogo-dépendante j'pense!)

Ah, pis, pendant que j'y suis, au cas où vous auriez manqué les critiques du tome II, Hélène, Ève et Isabelle en ont parlé! :)

mercredi 14 novembre 2012

Pause salon du livre

Bon, allez, je mets le blogue en pause jusqu'à lundi prochain, parce que j'ai une tonne de trucs à faire avant le salon du livre de Montréal!

Si vous vous ennuyez trop, ben vous passerez me voir! ;) Je devrais pas être trop difficile à trouver : je vais passer tout mon temps dans le gigantesque kiosque 270 du distributeur Prologue!

Mon horaire de signature :

Jeudi :
17h à 20h, éditions du Phoenix, kiosque 270

Vendredi :
17h à 20h, éditions du Phoenix, kiosque 270

Samedi :
10h30 à 11h30, éditions des Six Brumes, kiosque 270
12h à 14h, éditions du Phoenix, kiosque 270
16h à 19h, éditions du Phoenix, kiosque 270
19h à 20h, éditions Alire, kiosque 315 (ma seule sortie du kiosque 270!)

Dimanche :
15h à 18h, éditions du Phoenix, kiosque 270
18h à 19h, éditions des Six Brumes, kiosque 270

En passant, cherchez-moi pas au salon dimanche matin : je vais être chez moi, soit en train d'écouter le combat de St-Pierre préalablement enregistré, soit en train de me remettre du fait d'avoir veillé jusqu'à 1h du matin pour le voir en direct! Lol!

mardi 13 novembre 2012

Je m'appelle Gen et j'ai lu Twilight

En cette saison du salon du livre de Montréal, temple du best seller et des bouquins écrits par des vedettes de tous les arts sauf la littérature, c'est le moment de briser le silence...

Bonjour, je m'appelle Gen et j'ai lu Twilight. Les quatre.

(Là, vous devriez répondre tous en coeur "Bonjour Gen", histoire que ça ait l'air d'un vrai meeting des AA.)

Pourquoi est-ce que j'ai lu Twilight? Pour la même raison que j'ai lu Millenium, Harry Potter, Guillaume Musso et d'autres gros vendeurs : pour comprendre. Comprendre le phénomène, décortiquer la recette, découvrir ce qui a pu attirer les lecteurs.

Parce qu'en tant qu'écrivaine qui aimerait bien vivre de sa plume, je suis dépendante, dépendante des lecteurs, d'un public.

Avec Twilight, ce fut facile de comprendre le succès du roman : la valse-hésitation du coeur de la pauvre Bella, Edward gentleman au point d'en être cruel, toute la sexualité refoulée parce que le vampire ne se fait pas confiance... et puis quelques bonheurs d'écriture, comme ces mois qui défilent dans un des romans (je crois que c'est le deuxième) sous forme de pages blanches avec simplement le nom du mois écrit dessus, comme si on tournait les pages d'un calendrier.

Maintenant, est-ce que j'ai aimé Twilight? Ehhhh... Pas vraiment! En fait, c'était tolérable au début (au sens de "j'avais envie d'étriper l'héroïne, mais je comprenais que malheureusement ce genre d'ado existe"), mais rendue au quatrième tome, quand on a quitté le ton "roman d'ado avec une tite touche de gentils vampires" pour se retrouver dans "Stephen King des mauvais jours, infusé de roman Harlequin", là j'ai voulu lancer le livre au bout de mes bras.

Mais je sais maintenant pourquoi cette série plaît. Je sais également que je ne faisais pas partie du public visé et que c'est donc normal qu'il ne me plaise pas. Cependant, présentement j'écris pour les ados. Je ne suis donc pas mon propre public!

Depuis quelques années, j'ai réalisé que ce n'est pas parce qu'un livre ne me plaît pas personnellement que je dois le considérer dépourvu de qualité. Et que les divers publics recherchent parfois avidement des éléments qui, en tant qu'auteure ou lecture, me laissent indifférente (comme un personnage principal féminin ou une histoire d'amour qui se termine bien ou un décor exotique, etc). Alors, si ça ne nuit pas à ma vision d'un projet, pourquoi ne pas les leur donner?

Un moment donné, sans tomber pour autant dans le formatage marketing, y'a des leçons à tirer des gros vendeurs... Même si des fois ils sont un pénible sujet d'étude! :p

lundi 12 novembre 2012

Les mains dans la farine

En fin de semaine, je devais avancer mon cours de traduction, terminer un bouquin que je dois remettre à quelqu'un au salon du livre de Montréal, me coucher tôt, m'entraîner...

Résultat?

J'ai passé deux jours les mains dans la farine, à tenter de réaliser un pain sans gluten. C'est-à-dire que j'ai essayé désespérément de faire un pain grâce à des farines qui ne sont pas, par définition, panifiables. Pas évident comme contrat, mettons. Mais je commence à me tailler une réputation de bonne cuisinière (au moins auprès de mon chéri), alors il était pas question qu'un "petit détail" comme ça m'abatte! J'ai donc enchaîné les tentatives aussi vite que ma machine à pain le permettait.

Le premier pain n'a pas cuit et sentait mauvais. Le second pain a cuit, pas levé et goûtait pas bon. Rendue là, j'ai réalisé que c'est la farine de riz brun sans gluten (conseillée dans toutes les recettes) qui goûtait amer. Alors j'ai mélangé plusieurs farines pour atténuer l'amertume et j'ai continué les tests...

Le troisième pain n'a pas levé, mais goûtait meilleur. Le quatrième pain a partiellement levé et goûtait plutôt bon... On était sur la bonne voix.

Et finalement, au cinquième pain, miracle! Il a levé, il sentait bon, il goûtait bon, il ne s'est pas détruit en miettes au moment de le couper et, une fois en bouche, il avait une vraie texture de mie de pain! Ouf! :) Mon chum va pouvoir recommencer à manger des toasts (après cinq jours à le voir manger du riz pour déjeuner, j'avais vraiment pitié!)

Bon, tout n'est pas parfait, il faut encore que je détermine le meilleur cycle de ma machine pour cuire le foutu pain (parce que je l'ai commencé dans la machine, mais j'ai dû le finir au four), mais le défi est relevé et je suis pas mal fière de moi! :)

Si jamais quelqu'un que vous connaissez se retrouve aux prises avec la même maladie que Vincent, je vous conseille de leur pointer ce site là : Gluten-Free Goddess. La fille mérite son surnom : sa recette est la première à avoir fonctionné! :)

Bon, ce dossier étant réglé, retour à la normale : j'ai le plaisir de vous annoncer que la suite des aventures de Marie (l'espionne de "Trois coups l'annoncent") a été acceptée par Alibis. Elle paraîtra dans le prochain numéro, sous le titre "Comme on se retrouve"! :) J'vous mettrai un extrait bientôt! :)

vendredi 9 novembre 2012

Sans gluten

Bon, ben, suite aux démarches médicales mentionnées hier, nous voilà (enfin) devant un diagnostique qui explique 99,9% des problèmes de santé de mon chéri : Vincent semble être atteint de la maladie coeliaque, dont la principale manifestation est une allergie au gluten.

Fiou! Mon chum a rien de grave finalement! Ça se règle sans médicament ou opération! :)

Mais... Oh boy! Du gluten... Y'en a partout de ce truc-là! O_o 

Notamment dans le blé, l'orge, le seigle, le kamut, dans tous les produits qui en sont issus, plus dans pleins de produits normalement sans gluten, mais qui peuvent avoir été contaminés, comme l'avoine ou le sarrasin.

Ouin, une chance qu'on mange déjà beaucoup de tofu, riz, viandes maigres, fruits et légumes et très peu de produits transformés! Mais disons que j'ai l'impression qu'il va falloir que je réapprenne à cuisiner (et ce, juste au moment où je commençais à me trouver bonne!), parce que toutes mes recettes de pain, biscuits, muffins et pizza vont devoir être adaptées aux farines sans gluten.

Heureusement, les ressources ne manquent pas sur le Net, mais je vais quand même devoir me livrer à pas mal d'expérimentations.

Je vois une jolie ribambelle de produits de boulangerie pas levés à l'horizon! (Ribambelle commencée hier soir d'ailleurs, avec un pain qui n'a pas assez cuit, parce que le cycle de machine à pain qui devait être utilisé était pas très clair... À peu près 10$ de farine sans gluten de foutu. Misère!)

Je vous tiendrai au courant... ça nous donnera sans doute de bonnes occasions de rigoler! lol! :p

Déjà, je me bidonne un peu en tombant sur des sites qui proclament fièrement offrir des recettes "sans gluten", alors que lesdites recettes sont à base de viande et de légumes. Hé, ça prend pas la tête à Ricardo pour cuisiner un poulet sans gluten! Y'en a pas de gluten dans le poulet! Mais faire un pain, ça c'est une autre paire de manche.

Enfin, bref, en attendant, si jamais vous avez des recettes sans gluten sous la main, que vous avez testées et aimées, vous connaissez mon courriel! :)

jeudi 8 novembre 2012

Si vous trouvez que je commente pas beaucoup...

En passant, si vous trouvez que je commente pas beaucoup depuis quelques jours, c'est que j'ai passé mes journées à naviguer le système de santé québécois.

Rien de grave, vous en faites pas. Seulement quelques petits examens "au cas où" pour moi et Vincent. Des trucs routiniers. Quelques prises de sang. Un rendez-vous chez le dentiste...

Bref : au total à peu près 24 heures de perdues à nous deux! Et moins de 3 heures passées en compagnie de personnel soignant (le dentiste et l'hygiéniste comptant pour plus de 50%).

Y'a pas à dire, rester en santé, ça demande tout un investissement en temps de nos jours!

mercredi 7 novembre 2012

Se jouer les scènes pour choisir son narrateur

Ah, le narrateur! Je pense que si on faisait des études statistiques des blogues d'écrivains, on découvrirait que c'est la question littéraire qui est le plus souvent discutée. Quels types existent, comment le choisir, comment l'utiliser, tel auteur aurait peut-être pas dû privilégier celui-ci plutôt que celui-là...

Il y a quelques mois (plus précisément après avoir dû réécrire le premier Hanaken au complet pour changer de narrateur), une petite phrase de la Grande Dame m'a fait réfléchir : "Joue-toi la scène, m'a-t-elle dit, tu verras quel point de vue est le meilleur."

Me jouer les scènes? Facile, ai-je pensé. Non seulement j'établis toujours mon plan scène à scène, mais en plus je me joue déjà la majorité des scènes...

Puis j'ai regardé mes vieux plans. Je notais les scènes fortes, oui, et je me les jouais (sur mon cinéma intérieur). Mais je ne notais pas nécessairement comment je me les jouais. Avec quel point de vue. Je pouvais très bien bâtir une histoire autour de trois scènes fortes, pour m'apercevoir seulement au moment d'écrire la troisième que je ne me l'étais pas jouée avec le point de vue choisi pour les deux premières.

Résultat? Depuis cette prise de conscience, je réfléchis (encore) plus longtemps au-dessus de mon plan. Et je prends des notes. La scène 1 m'apparaît plus forte si je la joue du point de vue de personnage A... Même chose pour les scènes 4 et 5. Personnage B, par contre doit absolument être celui par lequel nous vivons la scène 2. La scène 3 fonctionne des deux points de vue...

Et lorsque je me suis joué toutes les scènes, que j'ai noté de quelle façon elles fonctionnent le mieux, j'analyse les résultats. Si les points de vue sont trop nombreux, j'opte pour le narrateur omniscient. Deux ou trois points de vue, on peut les faire alterner avec des narrateurs alignés. Une seule scène forte pour un personnage? Voyons s'il n'y a pas moyen de la repenser pour qu'elle fonctionne avec un autre point de vue...

Bon, on n'est pas dans l'équation mathématique précise et la méthode présente encore quelques flous (notamment si une scène forte se révèle à nous en cours d'écriture ou s'il faut discriminer entre un narrateur en "il" aligné ou en "je"), mais ça semble fonctionner pour moi.

Alors je partage! ;)

Et pendant qu'on y est... vous avez pas d'autres trucs sur le même sujet?

mardi 6 novembre 2012

Scène de bureau (9)

L'autre matin, je sacrais après mon dictaphone. (Pour ceux qui ne le savent pas, un dictaphone est un genre de gros baladeur muni d'écouteurs, mais également d'un pédalier qui permet de faire avancer, arrêter ou reculer l'enregistrement. L'avocat doit dicter sur un enregistreur à mini-cassette, que j'insère ensuite dans la machine. Entre le ruban de la cassette qui s'emmêle, la statique qui brouille les enregistrements et le pédalier qui fait des siennes, y'a matière à se faire suer!).

Moi - Maudite patente archaïque! Je peux pas croire qu'en 2012 on travaille encore avec des putains de cassettes! Qu'est-ce qu'ils attendent pour inventer des nouveaux modèles?

À force de secouer mon pédalier, la pédale "marche" se remet à fonctionner.

Collègue A, compatissante - Ben ça existe, à l'étage en dessous, ils ont des dictaphones USB.

Moi, un peu distraite, parce que je cherche le début de la dictée sur la cassette - Hein? Comment ça marche?

Collègue A - Les avocats dictent dans leur téléphone, envoient le MP3 à leur secrétaire et le pédalier est un affaire USB qu'on branche dans l'ordi.

Je constate à ce moment que la cassette ne semble contenir que de le bruit blanc de la statique. Soit l'avocat n'a rien dicté, soit le ruban est endommagé, soit la femme de ménage a passé son chiffon sur la cassette après avoir nettoyé des écrans pleins de statique, effaçant du coup la cassette (ce serait malheureusement pas la première fois et même si j'ai d'abord douté de la possibilité du phénomène, je dois avouer que c'est soit ça, soit le bureau est habité par un lutin farceur muni d'un aimant). En cet instant, oubliez tous les téléphones intelligents, tablettes, liseuses et mini-portables du monde : la bébelle technologique que je désire plus que tout, c'est ce nouveau modèle de dictaphone!

Moi - J'en veux un!

Collègue B, qui a suivi la conversation depuis l'autre côté de la partition - Oublie ça. Ils veulent plus dépenser là-dessus. Ils disent que bientôt les dictaphones vont être remplacés par des logiciels de reconnaissance vocale. On va se faire prendre notre job par des ordinateurs!

Collègue A - Ouais, ouais, ça fait des années qu'ils nous disent ça.

Collègue B - L'avocat prend des notes, il dicte, on tape, on corrige, pis on met en page. On a déjà des logiciels de correction. Ils vont ben réussir à automatiser les deux autres étapes qu'on fait. Si ça peut leur faire économiser des salaires, inquiète-toi pas, ils vont se forcer!

Le débat m'intéresse, mais j'ai d'autres cassettes qui attendent. J'en insère une dans le dictaphone. Elle daigne se dérouler normalement et elle n'a pas été effacée. La voix de Me Surmené envahit mes écouteurs. Par son ton, je devine qu'il a dicté ça après une journée d'audiences...

« Bon, alors on écrit une lettre au client là. T’as son adresse dans le dossier. Fais attention de prendre celle de l’avocat, pas sa résidence. Monsieur… chose là… La présente est pour vous aviser qu’étant donné non suite à non qu’à la suite de votre absence de ce jour on est quoi là… le 25 octobre… virgule, il a été décidé non le tribunal n’a que pu décider… ah non… le tribunal n’a pas eu pas d’autre choix que de prononcer à votre rencontre le jugement par défaut virgule, tel que stipulé à l’article huit cent vingt-quatre point deux alinéa trois du c c q point. Paragraphe. Oublie pas le numéro de cour en en-tête. Tel qu’entendu avec entre les parties lors du de la comparution précitée…»

J'arrête le déroulement du ruban et je me mets à rire. Ouin… Quelque chose me dit que c’est pas demain la veille qu'un logiciel va me mettre au chômage!

lundi 5 novembre 2012

Brins d'éternité #33

Bon, entre deux devoirs pour mon cours de traduction, j'ai quand même trouvé le temps de lire le dernier Brins d'éternité! :) Pour un premier numéro en tant que revue professionnelle, c'était toute une réussite! :)

Isangma de Daniel Sernine m'a d'abord charmée par son ambiance mystérieuse et un brin désuette. Un bal masqué, une belle inconnue aux cheveux de feu, un jeune homme séduit... On sait d'avance que la belle n'est pas ce qu'elle paraît être, mais, comme le personnage principal, on ne peut s'empêcher de la suivre chez elle. Décidément, j'adore la plume de Daniel! :)

Lire Désert vorace d'Isabelle Lauzon, c'était comme retrouver un vieil ami. On a travaillé ensemble sur les premières ébauches du texte et là, enfin, je découvrais la version achevée. Le décor n'est pas sans rappeler celui de Dune : un désert où rôde une Bête vorace, où l'homme isolé survit tant bien que mal, jusqu'à sa rencontre avec... Vous verrez bien!

Je dois dire que le concept des Fées embouteillées d'Anne Goulard, un mage qui soupçonne une fleuriste de vendre des fées de contrebande, m'a plu davantage que son traitement. J'ai eu l'impression que la nouvelle n'est un chapitre d'une oeuvre plus vaste. L'ensemble doit être délicieux, parce que le hors d'oeuvre m'a vraiment mis l'eau à la bouche, mais je suis restée sur ma faim!

L'épitaphe m'a rappelé d'autres textes de Louis Auger, qui semble développer l'art de traiter de thèmes sérieux, comme la mort, tout en maniant l'absurde et l'humour. Dans ce récit, un homme qui a passé sa vie à raconter des histoires abracadabrantes pour remonter le moral des gens ne laisse pas la mort l'empêcher de poursuivre son oeuvre. Excellent!

L'ingénue du 48e de Vanessa Venus m'a fait sourire. Comment ne pas se dérider en imaginant les amours d'un homme et d'un ascenseur?

Finalement, le sommaire des fictions se concluait avec Enfouis au coeur de la pierre de Mathieu Fortin, un extrait de son dernier recueil. Le texte nous permet de voir que la plume de l'auteur semble s'être affinée. Le sujet, aux consonnances amérindiennes, n'est pas sans rappeler certains vieux textes de Daniel Sernine. Cela a cependant pour conséquence que la nouvelle ne nous surprend pas beaucoup.

Après les fictions suivent les habituelles critiques, la rétrospective du festival Fantasia, ainsi qu'un article de fond qui décortique Aliss de Patrick Sénécal en regard de sa source d'inspiration, Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Chapeau à l'auteure (Mélissa Boudreault) : d'habitude, j'ai du mal à lire en entier les articles d'analyse, mais cette fois mon intérêt a été maintenu. Et même, j'en aurais pris d'avantage!

Bref, un excellent numéro de Brins d'éternité! Bravo à toute l'équipe!

vendredi 2 novembre 2012

Je vais me faire tirer des tomates

Ok, je sens que je vais me faire tirer des tomates, mais je me lance pareil...

On s'entend, la langue française a d'immenses qualités : précise, nuancée, c'est l'outil par excellent pour les travaux d'analyse et ses multiples sonorités la dotent d'une grande beauté. De plus, maîtriser son orthographe aux exceptions chargées de sens historique et sa grammaire capricieuse constituent un défi intellectuel dont on peut être fiers!

Pour sa part, l'anglais a également ses avantages, souvent cités : facilité d'apprentissage, concision et poids émotif incomparable. Ce n'est pas une langue belle, c'est surtout une langue forte.

Cela dit, plus je progresse dans mon cours de traduction, plus je constate que le français du Québec,  celui qui a été poli par l'usage plutôt que moulé aux normes, possède maintenant plusieurs des qualités de l'anglais, acquises grâce à une tendance au dépouillement et à la simplification du discours.

Mon manuel de traduction, qui ne suit pas du tout l'usage courant du français, m'a poussée à remarquer quelques exemples.

Premier cas : On me demande de traduire "I quit" (dans un contexte d'emploi). J'inscris "Je démissionne." Le corrigé m'informe que j'aurais dû dire "Je vous présente ma démission." Peut-être vrai en France. Ici, pas nécessairement.

Second cas : "Nos services sont offerts 24 heures par jour, 7 jours par semaine" me demande-t-on de traduire en anglais. Je commence "We provide services..." Je consulte le corrigé : "Services 24/7". Bien sûr! Et c'est valable dans les deux langues!

Certes, en quelques occasions, la simplification du français "québécois" passe par l'emploi de calques syntaxiques de l'anglais. Cependant, si certains de ces calques sont des monstruosités grammaticales et s'effectuent aux détriments de mots précis déjà existant (je pense au "Mon nom est" que les enfants utilisent avant d'apprendre à dire "Je m'appelle"), d'autres ne sont pas fautifs grammaticalement parlant et me semblent souvent rejetés par simple principe de "on veut pas que le français ça puisse être une traduction de l'anglais"! (Notons dans cette catégorie l'usage de "comparé à" plutôt que de "comparativement à" dont on a déjà parlé cette semaine. Quand on a pris l'habitude d'éviter les adverbes, la seconde formulation, pourtant celle mise de l'avant par l'Office de la langue française, apparaît douteuse).

Mais en de nombreuses occasions, notre français s'est simplifié de lui-même, sans heurt, en perdant simplement l'habitude (Française) de dire en 100 mots ce qui peut être exprimé en 10. Je crois que notre langue est en train de se simplifier, de gagner en versatilité, de devenir, par moment, plus dense, moins verbieuse, sans perdre pour autant sa précision ou sa capacité à expliquer longuement en cas de besoin.

Et vous savez quoi? J'adore ça! :)

jeudi 1 novembre 2012

Cervelle d'écrivain (2)

La tempête a été surnommée Frankenstorm.

Elle survient deux jours avant l'Halloween.

Elle plonge des milliers de personnes dans l'obscurité. Coupe des villes de leurs voisines. Provoque des morts accidentelles.

Quoique... Sont-elles toutes accidentelles? Et si...

Wow, quel contexte pour une nouvelle policière!

Eh merde! On dirait un complot pour m'empêcher de me concentrer sur mes projets en cours!

Si j'avais des ennemis scientifiques, ils auraient pu bricoler cette tempête pour me nuire!

Ah tiens, là ça devient de la SF...

:p

mercredi 31 octobre 2012

Où sont passées les critiques de lecture?

Coudonc, je remarque que ça fait un bon mois que j'ai parlé de mes lectures. Que se passe-t-il? Je n'ai quand même pas lu uniquement des trucs abjectes impossibles à commenter sans me faire des ennemis mortels!

Voyons que je regarde mes piles de "livres à classer dans ma bibliothèque". Dernièrement, j'ai lu...

"Samurai Commander (2)" de Turnbull.

Et les manuels "Criminologie générale", ainsi que "Criminologie et réaction sociale" de Rizkalla.

Mouais... Tout s'explique.

Recherche, recherche, quand tu nous tiens! ;)

Et vous, qu'est-ce que vous lisez de bon ces temps-ci?

mardi 30 octobre 2012

Exercice de traduction

Trouvez, me demande mon manuel de traduction, les erreurs de traduction dans la phrase suivante :

"Comparé avec mes amis, ça l'a va pas si pire dans mon cours de traduction."

Ayoye! Mes yeux saignent! (© Guillaume Voisine) Par où commencer?!? Ah tiens, j'ai juste une petite ligne pour répondre, pourtant la phrase est quasiment à réécrire en entier. Bizarre...

Je jette un coup d'oeil au corrigé. Qu'est-ce qui ne va pas d'après lui? Le prépositionnellement incorrect "Comparé avec"? L'horrible "ça l'a va"? Le passable, mais douteux "pas si pire"?

Ah non, le corrigé me dit que l'erreur que j'aurais dû relever est le "Comparé", qui devrait être remplacé par "Contrairement", et la préposition est ajustée pour donner "Contrairement à mes amis".

Euh... Ça veut même pas dire la même chose!!!

Pffff... Je veux ben croire que le but de mon cours est de m'apprendre à traduire en anglais, mais quand un manuel de traduction massacre le français à ce point-là, on est en droit de se poser des questions, hein? J'espère juste que les exemples anglais ont été mieux conçus...

lundi 29 octobre 2012

Fleurs de cerisier (3)

C'était une collègue de travail, aussi forte en gueule et en caractère que je peux l'être par moment. On avait eu des moments durs, mais depuis quelques années, on s'était rapprochées.

Elle avait adoré le premier Hanaken.

Je lui ai donc dédicacé le second tome, parce qu'au moment où j'ai commencé à l'écrire, son corps s'était changé en champ de bataille : la médecine y affrontait le cancer.

Elle n'était pas seule dans ce cas. Elle partageait sa maladie, et la dédicace, avec une autre amie-collègue-de-travail, ainsi qu'avec mon premier éditeur.

Trois fleurs de cerisier, soumises aux caprices du vent. Comme nous le sommes tous, même si on l'oublie souvent.

Le vent a soufflé. Les deux autres fleurs ont tenues. Elle s'est envolée.

Rager ne sert à rien. Peut-être un jour vaincrons-nous le cancer, mais le jour est encore loin où nous vaincrons la mort. Pour le moment, c'est la fragilité de la vie qui lui confère sa valeur. Il faut trouver le temps de la savourer. C'est la fragilité des fleurs qui leur confère leur beauté.

Il faut les admirer, les fixer dans nos mémoires et chérir leur souvenir.

vendredi 26 octobre 2012

Remise en question

Il y a quelques années, je discutais avec une connaissance, peintre talentueuse à ses heures.

- Je ne veux pas essayer d'en faire un métier, me disait-elle. Je connais beaucoup d'artiste et ils sont toujours en train de se remettre en question. Je ne pourrais pas vivre comme ça.

Avec le recul, j'ai à présent l'impression que cette personne avait pris le problème par le mauvais bout.

À ce que je sache, l'artiste ne se remet pas en question volontairement, mais c'est parce qu'il se remet en question qu'il est un artiste.

Personnellement, même si je ne créais rien, je vivrais quand même des questionnements et des incertitudes constantes. Alors tant qu'à faire, aussi bien les sublimer par la création! ;)

Je sais pas pour vous, mais j'ai souvent l'impression que c'est la seule chose qui me garde saine d'esprit!

jeudi 25 octobre 2012

Scène de bureau (8)

Sur l'heure du dîner, une collègue passe devant mon bureau alors que je suis en train de lire.

Collègue, curieuse - Qu'est-ce que tu lis?

Moi - Un traité de psychologie.

Collègue, encore plus curieuse, parce qu'elle aime bien ce que j'écris - Est-ce que c'est pour une de tes histoires?

Moi, avec un soupir de découragement - Non, c'est pour essayer de comprendre comment interagir avec Me Bizarre.

Collègue - Tu devrais plutôt essayer la sorcellerie.

Moi - Quoi?!?

Collègue, hilare - J'suis sûre qu'il doit exister un sort pour le renvoyer dans sa dimension d'origine!

C'est ça qui arrive quand on conseille à nos collègues de lire du fantastique pis de regarder "Supernatural"! ;)

mercredi 24 octobre 2012

Une nouvelle pointe pour ma plume?

J'étais en train d'établir ma liste des priorités des prochains mois côté projets d'écriture (comme j'ai pas le temps de les avancer ces temps-ci à cause de mon cours de traduction, mettons qu'ils s'accumulent) lorsque je me suis fait accrocher par une fille du bureau.

Collègue - Ce serait le fun que tu nous racontes une histoire pendant le party de Noël. Notre thème cette année, c'est justement de mettre les talents du bureau à l'honneur.

Mon réflexe a été d'expliquer que je suis écrivaine, pas conteuse. Que ce sont deux disciplines complètement différentes. Que je pouvais leur référer des conteurs s'ils le voulaient...

Et je me suis rattrappée juste à temps.

Parce que, voyez-vous, l'art de conter me fascine. C'est à mi-chemin entre le théâtre (pour lequel j'ai beaucoup de goût, mais pas tellement de talent) et la nouvelle (pour laquelle j'ai plus d'aptitude). Et puis mes meilleurs souvenirs d'enfance, ce sont ces moments où mon père s'assoyait à côté de moi sur mon lit pour me raconter les histoires qu'il était en train de lire. C'était tellement plus magique que la simple lecture d'un texte...

Alors j'ai dit que oui, pas de problème, je leur ferais un conte de Noël. Tout en me disant que c'est une bonne occasion de m'essayer à l'art du conte et que si j'arrive à le développer, ça me fera une pointe de plus pour ma plume!

J'ai donc fais sonner le téléphone arabe et obtenu de précieux conseils (merci milles fois à Éric Gauthier, si je m'en sors bien, ce sera grâce à lui).

Maintenant, il ne me reste qu'à écrire un conte. De Noël. Pas comme celui-là. Un vrai.

J'suis pas sortie du bois, hein?

mardi 23 octobre 2012

L'écrivaine en bonhomme Lego

Pour faire plaisir à Isa :  


 La ressemblance est évidente, non?


Soit dit en passant, mon équipement est un ramassis des meilleures pièces protectrices glanées ici et là alors que Vincent et moi explorions le monde des arts martiaux. Mon dobock de taekwondo ITF n'a pas grand rapport avec le reste : seules les protections de pied et de tibia viennent de cet art martial. Je continue de porter l'uniforme parce qu'il est merveilleux pour absorber la sueur! (Et la ceinture le tient fermé). Le plastron est issu du taekwondo olympique, les gants et le casque sont conçus pour la boxe, tandis que mon protège-dents a été acheté pour le jiu-jitsu. Hep, c'est pas pour rien qu'on dit "arts martiaux mixtes".

Bon, ça fait les photos là!