vendredi 28 juin 2013

L'atelier et les activités extra-curriculaires

Cette année, l'atelier se déroulait chez les parents de l'une des participantes (qui ont une maudite grande maison).
 
Cela nous a permis d'épargner sur la bouffe, le logement et de nous livrer à quelques activités extra-curriculaires. J'veux dire, la plupart du temps on était sagement assis comme ça :
 
Enthousiasme rayonnant des premières heures... Dans l'ordre à partir de la gauche : Simon, Pascale, Dave, Isa, Élodie (notre hôte), moi et Marie.

Les mêmes (ah tiens, on avait perdu Marie) quelques jours plus tard, en plein travail intense, croqués sur le vif par Élisabeth.
Arrivée à un certain point, Pascale utilisait deux ordinateurs à la fois!

Mais on a aussi dompté des serpents...

Le reptile, c'est Vlad. Et la main à l'avant-plan, c'est la mienne. J'ai pas particulièrement peur des serpents, mais j'en avais jamais laissé un me ramper dessus!
Assisté à une démonstration d'aïkido...

Pascale explique à Simon que là où la tête va, le corps suit.
Découvert les avantages de la tresse française quand on veut pas avoir les cheveux dans le visage...

Mon œuvre, dans la chevelure de Pascale.
Fais plusieurs pauses culinaires...

Élodie, d'origine bretonne, nous préparant de vraies de vraies de crêpes bretonnes pour fêter la St-Jean. C'était bon!
Et pris vraiment, vraiment beaucoup de photos!

C'est pas mêlant, comme Élodie et ses parents élèvent des chats et qu'une femelle venait d'avoir une portée, sur les quelques 600 photos que je ramène de l'atelier (prises par 4 personnes différentes, quand même, mais oui, y'a des maniaques du kodak dans le groupe), y'a au moins 500 photos de chat! Oubliez ça, je ne vous les montrerai pas ici. Ça contreviendrait aux règles de ce blogue.

Y'a aussi au moins 50 photos de ce coucher de soleil :

Ça c'est la version d'Élisabeth je pense...
Je crois qu'il y a également 25 gros plan de gouttes d'eau sur une nappe rouge et... ah tiens, une photo d'un improbable écrivain, dont la participation enthousiaste à l'atelier nous a tous surpris :

Ceci n'est pas un chaton prénommé Tiger, puisque les chatons n'avaient pas le droit de monter sur la table.
Bref, comme vous pouvez voir, on a beaucoup travaillé, mais on s'est aussi bien amusés! :)

(Les copyright des photos vont à Élisabeth, Pascale, Élodie ou Nathalie, maman d'Élodie, puisque je suis une déplorable photographe et que, en plus, ma caméra n'avait plus de pile)

jeudi 27 juin 2013

Post-atelier : Bonne fête blogue!

Le blogue fête ses quatre ans aujourd'hui! C'est amusant : en quatre ans, il m'est arrivé trois fois de fêter l'anniversaire du blogue durant ou juste après un atelier.

D'ailleurs, puisque j'évoque l'atelier, je vous en jaserai davantage demain... ou la semaine prochaine. Pour le moment, histoire de satisfaire la tradition (et Pat), voici un texte original, écrit sous la férule de la Grande Dame. La phrase de départ nous était donnée, on devait inclure le concept du "sablier" et on avait 20 minutes pour écrire.

Si vous trouvez ça bon, faites pas de complexe : c'est sans contredit le meilleur texte que j'ai pondu durant l'atelier. Et c'était le deuxième. Les jours suivants ont été plus pénibles.

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Les sabliers

Peu m'importe ce qui se dresse entre nous.

À travers la paroi de verre, je te vois et cela suffit à mon bonheur. Au tien aussi, tes yeux me le disent. Nous discutons constamment et nos propos sont le miel dont nos cœurs se nourrissent. Nous parlons de tout, sauf du temps, sauf de nos prisons. Si nous nous abstenons de tendre la main l'un vers l'autre, nous pouvons oublier que nous vivons dans deux univers séparés. Que nous sommes les prisonniers de deux sabliers géants, placés là, côte à côte.

Cependant, le sable impose sa loi. Il s'égrène, inexorablement, constante pluie dorée qui coule sur nos têtes, nous dévale le long du dos et s'accumule sous nos pieds. Le plafond de verre de nos prisons se rapproche alors que l'ampoule se remplit. Le temps courbe nos nuques, pèse sur nos épaules, rend nos mouvements difficiles.

Tu es là depuis plus longtemps que moi. Déjà, tu te tiens comme un vieillard et, poussé vers le haut, près du point où l'ampoule s'effile, tu ne peux plus éviter le sable et ses ravages abrasifs. Tu dois le laisser s'accumuler sur toi, t'écraser peu à peu après l'avoir défié si longtemps. Tout ton être est à vif, tes propos se font pressants, hâtifs. Chaque question que tu poses demande une réponse immédiate, par peur que le sable ne t'étouffe avant que tu ne puisses l'entendre.

Peu importe ce qui se dresse entre nous : le sablier impose son joug. À la fin, il nous broiera.

jeudi 20 juin 2013

Pause atelier 2013

Vendredi soir, je pars affronter la Grande Dame en compagnie de sept autres vaillants écrivains!

C'est ma deuxième expérience d'atelier long et si celui-ci est aussi intéressant et stimulant que le premier (je verrais pas pourquoi ce serait différent), ce sera un feu roulant de création, de rires et de discussions enlevantes sur l'art de choisir son narrateur ou de décrire une machine sans emmerder le lecteur (si, si, y'a moyen de rendre ça enlevant! ;)

Bref, ce soir, j'vais me reposer, alors y'aura pas de billet demain.

De retour jeudi prochain! :)

mercredi 19 juin 2013

En carton, unidimensionnel et vrai

J’ai déjà entendu des gens se demander ce qu’est un personnage en carton ou un personnage unidimensionnel, par rapport à un « bon » personnage. Bon, j’ai pas la science infuse, mais une lecture récente m’a inspirée.

Prenons, pour l’exemple, la même situation, qu’on pourrait retrouver dans un roman policier :

Un enquêteur doit se défendre d’une attaque au couteau dans une ruelle, puis identifier un reste de poisson abandonné sur les lieux d’un crime, discuter avec ses collègues, puis aller chez lui souper.

Le personnage en carton va se défendre sans mal de l’attaque parce que, apprend-on au moment de l’attaque, il est ceinture noire en arts martiaux. Puis il va identifier le poisson sans mal, parce que c’est un grand pêcheur dans ses loisirs. La discussion avec ses collègues va consister à un échange d’information court et rapide. Puis il rentrera souper dans son appartement vide ou, à la limite, peuplé par une famille avec laquelle il a peu de liens.

En somme, le personnage en carton est un corps plaqué par-dessus les habiletés dont l’auteur a besoin pour faire avancer l’histoire. Il n’a pas de passé, pas d’avenir, pas de motivations,  pas de personnalité, mais il est là au bon moment, avec les bons outils.

Le personnage unidimensionnel, lui, a probablement commencé l’histoire dans un gym d’arts martiaux, où un des autres personnages l’a remercié pour le poisson qu’il lui a offert en revenant de son voyage de pêche. Ensuite quand le personnage se fait attaquer et identifie le poisson, on ne s’en étonne pas. Pendant la discussion avec les collègues, il fera preuve d’un esprit gentiment compétitif, mais économe de mots, qui va bien avec la figure du pêcheur silencieux ou du maître d’armes martiaux. Chez lui, le personnage sera accueilli par une compagne ou des enfants qui ne comprennent pas pourquoi il accorde autant de place à son travail.

Ça vous dit quelque chose comme modèle d’histoire? Ben c’est le film américain classique. Le héros est taillé sur mesure pour affronter les épreuves qu’on lui balance. Il a un but dans la vie, mais c’est de surmonter, justement, le genre d’épreuve qu’il rencontre. Il n’a aucun talent qui ne seront pas utilisés dans le scénario. Et s’il a une famille, elle finira par être menacée ou pire. Rien d'inutile dans les récits unidimensionnels. Tout est au service de l'histoire. Elle peut être bonne ou non, reste que le personnage sera fade.

Le personnage « vrai », lui pourrait se faire amocher dans la ruelle. Ou identifier le poisson de façon provisoire, parce que son fils est un passionné de la vie aquatique. Durant la discussion avec ses collègues, il échangera de l’information, mais pourrait aussi, selon son tempérament, faire des farces, se moquer d’un patron, s’inquiéter d’un ami ou jaser de ses plans pour la fin de semaine… On pourra sentir, à ce moment, pourquoi le personnage est devenu enquêteur : par sens de la justice, par altruisme, par goût du risque, par défaut, etc.  Finalement, le souper de famille devrait donner l’impression qu’il y a une vraie famille autour du personnage. Des gens qui ont chacun leurs buts dans la vie, leur curiosité. Et si on découvre que le plat préféré du personnage est la lasagne ou que sa fille aînée est sexy, cela n’aura pas nécessairement d’impact sur le récit.

Bref, le personnage « vrai », le « bon » personnage doit, à mon sens, donner l’impression qu’il existait avant le récit, qu’il existera après et, surtout, surtout, qu’il a des habiletés, des intérêts, des motivations et des sentiments en dehors de ceux qui conviennent à l’auteur pour faire avancer le récit.
 
Maintenant, c'est plus facile à dire qu'à écrire...  

mardi 18 juin 2013

C'est pas que je vous aime pas...

C'est pas que je vous aime pas, c'est juste que passer 8 heures assise sur une chaise à faire mon boulot, ça me paraît déjà un sport extrême, alors j'ai un peu la cervelle en sauce blanche pour ce qui est de vous composer des billets de blogue.

De toute façon, j'suis pas supposée bloguer tous les jours! ;)

Dès que je retrouverai un peu d'énergie, je m'y remets, promis! ;) 

lundi 17 juin 2013

Retour au travail

Bon, ben, ma santé est rétablie.

Ou, à tout le moins, les anti-inflammatoires ont suffisamment agi, pendant que la morphine m'assommait, pour que j'aie l'impression que ma santé est rétablie.

J'vais avoir des examens à faire et des visites de suivi, mais comme personne semble pressé dans notre merveilleux système médical, j'vais présumer que c'est pas inquiétant et que tout va bien aller.

En attendant, pour me changer les idées, j'suis de retour au travail.

Et vendredi, je quitte pour l'atelier d'Élisabeth! :) Cette année, j'ai opté pour la formule longue. Isa et Pascale (et Dave et d'autres) sont également de la partie (ou, quand on arrivera à tromper la vigilance de la Grande Dame, du party ;).

J'ai hâte!

Et cette année, j'ai pas pris de chance avec le bien-être de mon chum : ça fait des semaines qu'on lui surgèle de la bouffe afin qu'il survive 5 jours sans ma présence aux fourneaux! :p

vendredi 14 juin 2013

L'écrivain et la lecture

Quand t'es écrivain (ou que t'essaye de l'être), tu te fais dire qu'il faut lire. Lire beaucoup. Lire ce qui s'est fait précédemment dans le genre que tu veux écrire. Lire ce qui se fait présentement dans le genre que tu veux écrire. Lire les autres amis qui écrivent, peu importe le genre, afin de voir la tangente que la littérature locale prend... et afin de les encourager, pour qu'ils fassent pareil quand ce sera ton tour de publier. Ah pis faut aussi lire les suggestions des directeurs littéraires.

Le résultat, on se le cachera pas, c'est qu'on se retrouve à lire des trucs que, dans d'autres circonstances, on aurait jamais ouvert.

Les classiques d'un genre ou d'un autre, c'est bien beau, mais généralement ça a vieillit. Et pas toujours bien. J'ai beau être historienne, analyser une oeuvre en tant que produit de son époque, c'est pas aussi divertissant que se laisser simplement porter par l'histoire.

Ce qui s'écrit présentement dans un genre, c'est intéressant et instructif, mais souvent, en refermant un bouquin, on sait pertinemment qu'on vient de se taper un truc qui ne figurera pas dans la liste des classiques de la prochaine génération.

Et lire les romans des amis, c'est ben le fun, mais des fois tu te rends compte qu'il y a des gens que tu préfères fréquenter en chair et en os plutôt qu'en format imprimé! lol! (Et là je ne nommerai pas personne, même si vous insistez... de toute façon, c'est pas de mes amis à moi dont je parlais! ;p )

Pis là j'évoquerai même pas les suggestions des directeurs littéraires. Dépendamment du directeur et des suggestions, ça peut donner des flashbacks du secondaire et du jour où vous avez passé un cours d'éducation physique caché dans les toilettes pour finir "Le fou de l'île" avant l'examen de français de la période suivante...

Bref, quand t'es écrivain, y'a des jours où la lecture ressemble à une job : tu la finis par principe. J'suis-tu toute seule à avoir cette impression-là?

jeudi 13 juin 2013

De Dr. Reichs à Bones

J'ai bien aimé les premiers romans de Kathy Reichs, mettant en vedette l'anthropologue judiciaire Temperance Brennan. (Si vous connaissez pas, commencez par Déjà Dead et continuez la série). Le fait que ça se passait à Montréal, les notions d'anthropologie, l'aspect hors norme du personnage principal (dans la quarantaine, bourrue, peu sociale, pas particulièrement féminine, mais dotée d'un certain charme athlétique)... Bref, les bouquins avaient beaucoup de caractéristiques pour me plaire.

Anecdote amusante : ayant pris un cours d'anthropologie durant mon bac, j'me suis même retrouvée un moment donné devant une conférence vidéo d'une heure donnée par ladite anthropologue. Elle expliquait le genre de recherches qu'un anthropologue "physique" pouvait faire, par rapport aux recherches d'un anthropologue "culturel". J'ai fait le lien des années plus tard. Dur d'associer "Dr. Reichs, PhD" qui n'aimait que comparer des os sans trop chercher à faire des hypothèses sur les histoires derrière ces os, avec l'écrivaine.

Depuis que je suis convalescente (c'est-à-dire dopée à la morphine et pas vraiment en état de lire ou d'écrire), je regarde "Bones", la série télé inspirée des romans de Kathy Reichs.

Le personnage de l'anthropologue est moins intéressant. Temperance Brennan version télé est plus jeune que le personnage de roman, plus sexy, froide au lieu d'être bourrue. On la voit faire quelques passes d'arts martiaux, bien qu'elle n'ait absolument pas la carrure d'une athlète et qu'on ne la voit jamais s'entraîner. En fait, on a du mal à imaginer qu'elle quitte son labo de temps à autres. L'action a été transposée à Washington D.C et le Dr. Brennan travaille comme consultante pour le FBI.

Un bon point pour la série : la relation amusante entre Temperance-la-rationnelle et son partenaire plus intuitif du FBI, joué par David Boreanaz c'est-à-dire Angel de la série Buffy (et donc le comédien pour lequel la plupart des filles de mon âge ont eu un faible à un moment où un autre. ;)

Pour le reste, ça ressemble à une autre version de CSI, avec des corps décomposés, brûlés, des squelettes et autres os au lieu des cadavres "frais". Ça se prend bien si on aime le genre. Et qu'on accepte de laisser son esprit critique au vestiaire. (Une analyse d'ADN en une journée? Ou même en une semaine? Come on!)

J'suis pas sûre que "à jeun" j'apprécierais autant par contre! lol! ;)

mercredi 12 juin 2013

Le médecin de l'urgence vs la centrale de rendez-vous

Le médecin de l'urgence me dit :
"On va vous appeler demain ou après-demain pour vous donner un rendez-vous pour une échographie, pour vérifier la nature du kyste. Mais les médicaments devraient faire disparaître la douleur pendant votre semaine d'arrêt de travail."

À la centrale de rendez-vous de l'hôpital, que j'appelle après avoir passé deux jours sans nouvelle, on me répond :
"Oh, votre échographie, ce sera pas avant août-septembre. On va vous appeler trois semaines avant. Si jamais les médicaments font pas effet, revenez à l'urgence."

Ouais, ben j'espère que c'est rien, hein, ce kyste. Parce que je me sens un ti peu abandonnée là.

Pis j'ai hâte qu'ils fassent effet les mautadines d'anti-inflammatoires!

mardi 11 juin 2013

Les vieux projets

Mon chéri et moi étions à nos ordinateurs, en train de travailler côte à côte. Le pianotement des claviers n'était concurrencé que par la musique qui jouait à faible volume. Tout d'un coup, mon chum a lancé un "Yark, dégueux!" retentissant.

Moi - Qu'est-ce qui se passe?

Lui - J'viens d'ouvrir un super vieux projet. Ma syntaxe est à chier, pis je sais ben pas à quoi je pensais, mais c'est structuré tout croche.

Tiens, c'est moi qui dit ça d'habitude! Je me suis étiré le coup pour voir ce qu'il y avait sur son écran. Non, ce n'était pas un roman qu'il aurait écrit en cachette, mais bien une page de code informatique.

Lui - En plus, tu devrais voir mes noms de classe.

J'ai hoché la tête, amusée de penser qu'en remplaçant "classe" par "personnage", on obtenait une autre réplique pouvant sortir de la bouche d'un écrivain.

Lui - J'peux pas croire que ma façon de coder a changée tant que ça en deux ans! Moi qui pensais utiliser ce bout de code-là dans mon projet en cours...

Moi - Si tu savais comme je te comprends!

Hep, qu'on parle de code ou de littérature, y'a des similitudes semble-t-il. Rouvrir un vieux projet, c'est une bonne façon de constater le chemin parcouru... mais ça peut provoquer des nausées! ;)

lundi 10 juin 2013

Mon système reproducteur et moi

Depuis quelques jours, je filais un peu croche. Règles qui ne venaient pas, douleurs diffuses au ventre, légères nausées... ça aurait pu être l'amorce d'une bonne nouvelle (ou d'une reprise de l'apocalypse), mais le test de grossesse s'est révélé négatif.

Dans la nuit de samedi à dimanche, ça s'est aggravé : les douleurs m'ont empêchée de dormir. Alors dimanche, on a pris la direction de l'hôpital.

Résultat de la démarche : on m'a découvert un kyste sur un ovaire. On ne sait pas s'il est grave. On ne sait pas s'il est dangereux. On ne sait surtout pas s'il est cancéreux (j'vous rassure toute de suite, c'est très rare que des kystes ovariens soient malins). Faut investiguer davantage. En attendant les tests complémentaires, j'suis en arrêt de travail pour une semaine, consignée sur mon sofa (parce qu'être assise droite, ça fait mal, mais être couchée aussi), dopée à la morphine et aux anti-inflammatoires (si mes billets font pas de sens, j'veux dire, encore moins que d'habitude, vous saurez pourquoi).

Savez-vous quoi? Après une grossesse ectopique, une fausse couche, deux années d'attentes déçues, pis une douloureuse excroissance suspecte, je commence à trouver que mon système reproducteur et moi, on s'entend moyen.

vendredi 7 juin 2013

De l’asymétrie des relations modernes

En tant que blogueuse hyperactive, je donne quasiment quotidiennement signe de vie à mes proches et amis. Vous vous demandez ce que je deviens? Passez par mon blogue. Bon, il ne reflète pas souvent mes états d'âme, mais la majeure partie des nouvelles importantes s'y retrouvent. Et si jamais y'a pas de billet en ligne deux jours de suite, sans que ce soit la fin de semaine ou que j'aie déclaré une pause, c'est sans doute qu'il se passe quelque chose de grave.

Envoyez quand même un courriel avant de prévenir la police! ;)

Enfin, bref, tout ça pour dire que mes proches et mes amis qui me lisent régulièrement finissent par tomber dans un drôle d'état mental : ils semblent croire que parce qu'ils ont de mes nouvelles, comme s'ils venaient de prendre un café ou une bière en ma compagnie, je dois être également rassurée quant à leur propre sort.

Malheureusement, dans notre monde moderne, les relations ne marchent plus comme ça. Si vous ne commentez pas sur mon blogue, ne mettez pas votre propre blogue/ page web/ compte Facebook/ Twitter à jour, ne répondez pas à vos courriels et, généralement, ne donnez aucun signe de vie virtuelle, ben un moment donné, moi je peux pas savoir qu'on a pris, selon votre point de vue, notre café ensemble à tous les matins.

Alors, des fois, je m'inquiète.

Si un jour vous recevez un courriel de moi qui se termine avec "donne des nouvelles", sachez que le message caché derrière ce courriel (dont le propos pourrait être très banal) est le suivant :

"Gen désire s'assurer que t'es pas mort."

Si jamais le message provient de mon adresse du boulot, adresse à partir de laquelle je n'écris jamais de courriels personnels, c'est que j'ai activé, à votre insu, l'option "l'expéditeur désire une confirmation de lecture" et que le message, peu importe son propos officiel, est :

"Gen est pas mal sûre que t'es mort, mais elle te donne une dernière chance de la détromper."

Bref, dans tous les cas, ces deux situations me semble issues d'un même problème : l'asymétrie des relations modernes.

Quoique... Y'a-tu juste moi qui vit des situations du genre?

jeudi 6 juin 2013

Les lugubres exploits spaciaux de Léotable Sans-Repos (extrait)

En 2010, Jean-Pierre April (aussi connu sous le nom de Marius Mars) a eu l'idée de réunir Michel Châteauneuf, Frédérick Durand et Ariane Gélinas dans un projet qui se voulait une série de pastiches des romans pulp des années 50. Je me suis retrouvée invitée (peut-être par erreur, mais j'ai pas protesté) et, après 2 ans de travail, voici que le fruit de nos délires, efforts paraît dans le numéro 114 de la très sérieuse revue XYZ. Ma contribution au projet se présente donc ainsi...

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Les lugubres exploits spatiaux de Léotable Sans-Repos
Épisode 15
Le mystère du Marie-Céleste

La lune baigne d’une lueur verdâtre l'immense cimetière des Saints-Pas-Très-Innocents. Un homme et une silhouette vaguement féminine se tiennent, silencieux et anxieux, près d’un monument funéraire représentant un globe terrestre*. Soudain, au pied du monument, la terre se soulève. Une main en émerge, tâtonnante, puis une autre. Les fortes poignes agrippent des touffes d’herbe noirâtre et, à la force des poignets, le grand corps viril de l’agent Léotable s’extrait des profondeurs humides.

Aussitôt parvenu à l’air libre, il se laisse rouler sur le dos, fouille dans les poches de son costume maculé de boue, en tire une cigarette miraculeusement intacte et l’allume avec son briquet doré. Les deux témoins de la scène poussent un soupir de soulagement. S'il fallait que les charmes d’Élisée échouent à le rappeler d’entre les morts! Surtout qu’en fait de charmes…

Entre deux bouffées de cigarette, Léotable se redresse, racle sommairement les amas boueux qui adhèrent à ses vêtements, puis adresse un signe de tête à l’homme venu attendre sa résurrection.

— Ah, capitaine. Que me vaut l’honneur, cette fois?

L’interpellé secoue les épaules comme pour essayer d’en faire tomber le poids du monde, ce qui fait reluire les galons de son uniforme du service de sécurité terrien.

— Nous avons un problème à l’astro-port, Léotable.

* Ce qui ne surprendra pas les lecteurs de « La mort de Léotable », premier épisode des Lugubres exploits spatiaux de Léotable Sans-Repos. Pour les autres, sachez que Léotable est un grand nostalgique de sa Terre natale.

mercredi 5 juin 2013

4 ans de cogitations

En fin de semaine, en préparant une partie de jeux de rôle qu'on planifie avec des amis, j'ai ouvert un vieux carnet de note. Un très vieux carnet. Il contient les renseignements sur un univers que j'ai créé jadis pour Donjon & Dragons 2e édition (geek alert!). La dernière fois que je m'en suis servie, ça devait être en 2007, alors que j'avais le projet de tourner cet univers en une série de romans (geek alert, bis!). J'vous rassure : ça m'est passé!

Mais toujours est-il qu'au milieu de ce carnet, je suis tombée sur un vieux post-it. Il portait le texte suivant :

- Pourquoi dragons veulent jeunes filles?
- Écrire histoire où filles envoyées à un
dragon reviennent enceinte. Bébés
deviennent grands seigneurs.

Ouaip, pour ceux qui se souviennent de De Dragonis Gesta (texte gagnant de l'édition 2011 des Milles mots de l'Ermite), semblerait que l'inspiration pour ce texte m'était venue en 2007.

Si on calcule que j'ai cogité 4 ans sur une idée qui a finalement donné un texte de 1000 mots, ça fait 1,46 jours ou un peu plus de 2000 minutes par mot avant de trouver quelque chose de signifiant...

Mon texte écrit sur place au dernier Boréal, en une heure avec un thème imposé, comptait 462 mots... 7,7 à la minute! Y'a pas à dire, ma vitesse s'améliore! Hihihi! ;p

mardi 4 juin 2013

Alibis #46

Je viens de terminer le dernier Alibis, qui, ma foi s'est révélé assez intéressant. Premièrement, j'ai bien aimé l'illustration de couverture, œuvre de la copine de Sébastien Chartrand. Les couvertures d'Alibis, comme celles des Solaris, ne sont pas toujours accordées au contenu des revues, mais cette fois c'est le cas et, ma foi, ça apporte un petit vent de fraîcheur bienvenu! :)

Le numéro s'ouvre avec "La Justice pour le mal" de Richard Ste-Marie, nouvelle noire qui se déroule... dans les coulisses de la Commission Charbonneau! À lire pour l'originalité du contexte et  pour l'ambiance, parce que la fin est un peu télégraphiée.

La nouvelle suivante "Et ainsi naquit le vingtième siècle..." de Sébastien Chartrand était plus surprenante. Cette fois, le contexte n'est pas original (en fait, c'est probablement l'un des thèmes les plus traités en polar historique), mais Sébastien y introduit une variation qui plairait à la Grande Dame, en changeant le sexe du protagoniste. L'écriture accroche un peu à quelques moments en début de texte, mais y'a pas de quoi éviscérer un chat. Je vous en dit pas plus! ;)

Y'a-t-il encore des Québécois qui n'ont pas pensé au moins une fois dans leur vie que tout ce qui allait mal était "La Faute à Péladeau"? En tout cas, le personnage de François Leblanc, un pauvre type mis en lock out par l'Empire, ne se prive pas de rejeter la responsabilité sur le grand patron lorsqu'il se retrouve avec un cadavre sur les bras. Ironiquement noir.

La section des fictions se termine avec "Au théâtre du monde" de Camille Bouchard,  texte aux allures de western, en pleine guerre des cartels mexicains. J'ai adoré! Objectivement, il n'y avait sans doute rien de neuf dans cette histoire de tueur qui découvre en lui-même une parcelle d'humanité, mais j'ai un faible pour ce genre de récit... et pour la plume de Camille Bouchard.

Les articles qui suivent m'ont tous interpellée d'une façon ou d'une autre. Le récit du voyage à Toulouse de Véronique Bessens m'a rappelé le mien avec nostalgie, tandis que la discussion autour des avantages réels des prix littéraires était fort instructive. Finalement, la conversation à bâtons rompus avec Martin Michaud, relatée par Pascale Raud, ne peut pas manquer de nous faire sourire : ce gars-là, quand il se fixe un objectif, il n'y va pas de main morte!

Après les articles, on retrouve l'habituel cortège de critiques, pour inspirer nos prochaines razzia en librairies... et dans les magasins de DVD, puisque la nouvelle formule de la revue a rapatriée la chronique "Camera Oscura" de Christian dans le format papier. J'en suis fort heureuse! :)

Bref, au final, un très bon numéro d'une très bonne revue.

lundi 3 juin 2013

Gluten et vie sociale

Ben oui, je vais encore vous parler de gluten... Qu'est-ce que vous voulez : après une fin de semaine à popotter, ça arrive que ça me reprenne...

Mais bon, après quelques problèmes au démarrage (qui se sont réglés quand j'ai décidé d'abandonner l'idée de faire des pains à la levure), je dirais que l'alimentation sans gluten s'est installée chez nous sans trop de heurt. À part pour mes céréales à déjeuner, mon pain et, de temps à autre, mes tortillas ou ma bière, notre maison est exempte de produits avec gluten. Ça reste la façon la plus simple de ne pas créer de contamination croisée.

Ça fait plusieurs mois maintenant que Vincent n'a pas été malade. Comme quoi les efforts valent la peine! :)

La seule chose qui est dommage, c'est que cette allergie au gluten a donné un coup dur à notre vie sociale, déjà plutôt calme.

Désormais, impossible de répondre "oui" au pied levé à une invitation au resto. Parce que... quel resto? Oubliez le sympathique boui-boui ethnique et familial où le serveur baragouine à peine le français ou l'anglais. Faites une croix sur les pizzérias, les restaurants italiens, la plupart des rôtisseries... Dans tous les cas, peu importe le resto envisagé, il faut que nous ayons le temps de consulter le site web, en espérant que le resto affiche son menu et la liste des allergènes par plat. Sinon, on a l'option d'appeler. Mais les restaurateurs sont bien prompts à dire "oui, oui, on a un menu sans gluten" alors que, une fois sur place, on découvre que, malheureusement, il ne reste plus de pâtes sans gluten ou de pâte à pizza sans gluten et, euh, on est pas trop sûrs que nos frites sont exemptes de contamination croisée (ah, ces souvenirs d'une soirée chez Boston Pizza). Bref, avoir un menu sans gluten, c'est bien beau, mais ça ne garantit pas les aliments qui vont avec!

Vous voulez contourner le problème et nous inviter à souper? Hum... Avez-vous planifié un souper sans gluten? Non, mais vous nous dites "c'est pas grave, on va trouver quelque chose pour Vincent"? J'm'excuse, mais on ira pas chez vous. Un gars peut survivre seulement un certains nombres de fois à un repas de crudités et de cubes de fromage, alors que tout le monde s'empiffre autour de lui.

Vous nous avez invités suffisamment d'avance pour essayer de relever le défi de la cuisine sans gluten? Super, pour vous aider je vais vous envoyer le "manuel d'instruction" que j'ai concocté. Il fait quatre pages et c'est essentiellement une longue liste d'ingrédients permis ou pas et de précautions à prendre. Malgré ça, vous risquez de m'adresser 23 courriels et autant de coups de téléphone pour qu'on s'assure que tous les ingrédients de la préparation sont sécuritaires. Et j'vous préviens : dès qu'on va arriver chez vous, Vincent et moi allons être constamment dans vos jambes, à intercepter tous les pots d'épice pour lire les étiquettes, avant que vous n'ayez la chance de les secouer au-dessus des plats. C'est pas qu'on vous fait pas confiance, c'est juste qu'on est nerveux...

Et que la quantité de gluten nécessaire pour rendre un céliaque malade, c'est à peu près 1/70 de tranche de pain ou 1/8 de cuillérée à thé de farine de blé. Et quand je dis "malade", je parle pas de quelques heures de digestion difficile, mais bien de deux jours à se tordre de douleur...

Enfin, bref, c'est l'impact social de l'allergie qui est le pire pour le moment (quoique je soupçonne Vincent de fantasmer en permanence sur un repas composé d'une stout et d'un millefeuilles! ;). C'est là qu'on voit à quel point la bouffe, même dans notre monde civilisé, demeure un élément central et rassembleur.

Heureusement qu'on a de la place pour recevoir chez nous!