vendredi 29 avril 2011

Les jeux de rôle appliqués à l'écriture

J'ai découvert récemment une nouvelle méthode pour créer rapidement des personnages : la méthode du jeux de rôle.

Je commence par sculpter rapidement "le costume" : le personnage a l'air de quoi, il fait quoi dans la vie, quelles sont les grandes lignes de son passé (pour ceux qui connaissent les jeux de rôle : j'établis la feuille de joueur, quoi!) Puis, au lieu d'essayer de détailler sa personnalité (ce que je faisais souvent en écrivant des anecdotes qui lui seraient arrivées, ses répliques fétiches, etc), j'essaie de voir qui, dans mon entourage, a une personnalité semblable à celle que je recherche. Quand j'ai trouvé (si je trouve, parce que c'est pas toujours le cas) j'écris le nom de la personne à côté de celui du personnage sur ma feuille de note.

Ensuite, en cours d'écriture, quand j'en arrive à faire réagir ce personnage, je n'ai plus qu'à m'imaginer ce que ça donnerait si c'était la personne que je connais qui était à sa place. Dans ma tête, je fais littéralement jouer le rôle du personnage à une de mes connaissances, comme si nous étions assis autour d'une table, avec les feuilles, les dés, le bouquin de règles... (les chips, la bière, les jujubes, la liqueur...)

Et là j'ai du fun! lol!

Ça me permet non seulement d'avoir des personnages qui réagissent très différemment de moi, mais, en même temps, c'est une façon d'étudier les gens qui m'entourent, de réaliser lesquels je connais bien et lesquels me sont plus mystérieux. Ça nourrit les discussions futures!

jeudi 28 avril 2011

Biographie

Y'a un type de message que je déteste recevoir depuis que je publie. C'est "Il me faudrait une photo et une courte biographie pour accompagner le texte." Angoisses garanties. Hein quoi? Je vous mets déjà mes trippes noir sur blanc et en plus vous voulez ma binette à côté du texte et un résumé de ma vie? Comme ça, si c'est pas bon, tout le monde saura précisément c'est la faute de qui?

(Attendez, je remets l'imposteur dans le garde-robe là...)

Bon. Récemment, j'ai réglé le problème des photos. J'en ai une douzaine, qui peuvent être appropriées pour toutes les ambiances possibles et impossibles. Et comme je les trouve superbes, ça me fait désormais plaisir de les distribuer. :)

Reste la biographie.

J'haïs ça parler de moi à la troisième personne (ça peut sembler comique pour une spécialiste de l'histoire romaine, mais bon...). Je sais jamais quoi raconter. Faut dire que j'ai tendance à ne pas lire les biographies des auteurs...

Et vous, les lisez-vous? Si oui, qu'aimez-vous y retrouver? (Question corrolaire : Qu'est-ce que vous ne savez pas encore sur moi et que vous aimeriez bien que j'écrive quelque part? Hihihihi! :p )

mercredi 27 avril 2011

Ajout à ma liste de faiblesses

Je viens de réviser un texte qui sera publié sous peu. Et on vient de me remettre sur le nez une de mes grandes faiblesses, que j'avais oubliées quand est venu le temps d'en dresser la liste : ma dépendance au verbe "faire"!

Ça donne des boutons à mes dir lit et je les comprends : dans ma volonté d'écrire des phrases simples, j'ai une malheureuse tendance à calquer l'oral et à allourdir inutilement mes phrases de "faire". Par exemple, au début de ce billet, j'avais écrit "Je viens de faire la révision d'un texte"... Aïe!

Objectif pour la fin de 2011 : espacer les doses de "faire" en écrivant... et traquer moi-même ce verbe sournois avant d'envoyer mes textes où que ce soit!

Autre faiblesse constatée, mais plus dure à corriger : maudit que je suis poche pour trouver des titres!!! À date, à part "Hanaken, la lignée du sabre" (pour lequel j'ai eu beaucoup d'aide) et "Ce qui reste de l'ange" (qui doit m'avoir été livré par erreur par une muse qui voulait plutôt atteindre Yves Ménard ou, soyons honnête, n'importe qui sauf moi), ça vole pas haut mes affaires!

Y'a quelqu'un qui a un truc extraordinaire pour régler ce problème là? À part l'interminable série de questions qui est supposée nous donner l'essence de notre texte, s'il-vous-plaît. Je l'utilise déjà et mettons que les résultats sont... dans ma liste de publication. Et pas très probants!

Addendum :
Ah, tiens, durant ma récente rencontre avec Isa (pendant laquelle nous n'avons parlé que pendant 7 heures, contraintes d'horaire obligent), celle-ci m'a fait remarquer une autre de mes faiblesses : le manque de romantisme. Il semblerait que ma plume, habituée de tremper dans l'encre noire des travers de l'âme humaine, oublie parfois de décrire les petites touches de douceur qui rendraient évident à mes lecteurs les interractions sentimentales entre mes personnages. Mais bon, pour ça, Isa veille! ;)

mardi 26 avril 2011

Opération pieuvre de François Bélisle

C'est le deuxième roman de François Bélisle que je lis (ayant lu le premier tome de sa série des Moufettes). Comme le précédent, celui-ci a été publié aux éditions Z'Ailées, mais dans la série Obzcure, soit pour un public un peu plus âgé (15 ans et plus) que celui des Moufettes.

L'histoire de ce court bouquin est à double facette : on lit les angoisses d'un petit garçon qui ne trouve pas le sommeil, ainsi que l'enquête d'une super équipe qui tente de résoudre la série de meurtres qui frappe la petite ville tranquille de Frontenac.

Si j'ai un reproche à faire au roman, c'est de ne pas nous avoir permis de lier les deux facettes de l'intrigue avant les toutes dernières pages. Je n'aime pas les romans policiers où je devine la fin trop aisément, mais j'ai également du mal à apprécier les romans où je n'avais aucune chance d'arriver à la bonne conclusion. Malheureusement, ce roman-ci tombe dans la deuxième catégorie. Le temps qu'on commence à se douter que... voilà qu'on nous livre la clef de l'énigme. Cela semble toutefois être un problème lié au format du roman plutôt qu'à la technique de l'auteur.

Parce que côté technique et imaginaire, l'idée même du roman et son découpage prouvent que François Bélisle sait de mieux en mieux mener sa barque! J'aurais pris un peu moins de dialogues informatifs et j'aurais préféré que les différents points de vue nous soient racontés en narrateur aligné plutôt qu'avec des "je" alternés (Élisabeth Vonarburg doit m'avoir contaminée), mais sinon, le rythme est excellent et on est entraînés au pas de course vers le dénouement.

Bref, un roman qui se laisse lire. Saura-t-il trouver son public? J'ai malheureusement peur que certaines références littéraires ne disent rien du tout aux ados actuels, mais le roman devrait au moins piquer leur curiosité!

(Lecture 2011 #16)

lundi 25 avril 2011

La classe de yoga

Les secrétaires ont toujours un paquet de petits bobos. Maux d'épaule, problème de tunnel carpien, maux de cou, maux de dos... Tous ces problèmes sont souvent causés par des postes de travail non ergonomiques et une mauvaise posture engendrée par un manque de tonus musculaire et d'étirements.

N'écoutant que mon devoir, après avoir entendu mes collègues se plaindre pendant des mois de leurs divers bobos, j'ai demandé à mes patrons de me prêter un local un midi par semaine et j'ai décidé d'offrir une classe de mise en forme tout à fait gratuite et orientée vers la correction des problèmes les plus fréquents chez les employés de bureau. Pour ne faire peur à personne, j'ai appelé ça du yoga, mais disons que le cours est plutôt, à 50%, du conditionnement physique doux.

J'ai fait des recherches sur les postures de yoga les plus communes, relus mes notes du temps où je suivais des cours de yoga et de pilates, j'ai réfléchis aux exercices que je fais dans le cadre des réchauffements d'arts martiaux et qui me font le plus de bien, puis j'ai monté ma routine, je l'ai testée sur une amie et voilà, j'ai commencé à donner mes cours. J'aurais voulu ouvrir la classe à tous les employés de la boîte, mais on n'avait qu'un tout petit local de disponible, alors j'ai approché moi-même les gens qui, me semblait-il, bénéficieraient le plus de cette heure hebdomadaire d'étirements et de musculation douce.

Ça marche à merveille à date. Mes cinq apprentis-yogi sont tous contents. Au bout de deux mois, ils remarquent qu'ils sont plus souples, plus solides et qu'ils ont moins de douleur quotidienne.

Y'a juste un problème par contre. Au nombre des mes apprentis, je compte 2 avocates, 1 directeur, 1 conseillère en ressources humaines et 1 seule secrétaire. Pourtant, j'ai visé les secrétaires en premier. Je les ai approchées une par une, j'ai essayé de leur vendre le concept. Mais elles m'ont toutes fait à peu près la même réponse : "Bof, non merci, j'ai déjà mal partout."

Euh... J'ai manqué quelque chose?

samedi 23 avril 2011

Café au lait et pain au chocolat

Non, c'est pas le titre de mon futur roman de chick lit, mais le menu de mon déjeuner ce matin! :p

Pendant que tout le monde s'émerveille sur les avancées des téléphones intelligents (dans lesquels la fonction téléphonique semble devenir de plus en plus accessoire), moi j'en reviens toujours pas qu'il soit possible de mettre de la farine, du sucre, de l'eau, de la levure et des pépites de chocolat dans une machine, d'aller se coucher et de se faire réveiller dix heures plus tard par l'arôme inimitable du pain chaud.

Si je devais choisir quelle invention doit être sauvée entre le cellulaire et la machine à pain, je vous laisse deviner laquelle je prendrais...

La cafetière à espresso, voyons!

J'suis enfin en congé, hier j'ai fait toutes les corvées ménagères et là il me reste trois long jours de repos. Si mon billet est décousu, c'est pour cause de débordement de bonheur! lol!

Mautadine que Pâques s'est fait attendre cette année! (Si un jour on est forcés de laïciser le calendrier à cause d'un accommodement déraisonnable, j'espère qu'on placera la "Fête du printemps" à date fixe!!!)

vendredi 22 avril 2011

Enfin sortie des jardins de la lune!

En sautant de blogue en blogue, je suis tombée quelque part où on parlait du livre "Gardens of the Moon" (Les jardins de la lune), premier livre de la série "The Malazan Book of the Fallen" (Le livre malazéen des trépassés, si je me souviens bien de la traduction) de Steven Erikson, un auteur canadien de fantasy. On décrivait la série comme une fresque en dix volumes d'une ampleur inimaginable, écrire par un anthropologue et archéologue qui a créé un univers entier d'une incroyable originalité.

Bon, si ça vient de votre blogue, dites-moi le pas! Parce que la critique, en plus du titre fort intéressant de la série, m'a poussée à me procurer le livre.

Et le lire fut une pénible entreprise!

Pour ce qui est de l'ampleur de la fresque, je vais croire le critique sur parole : dans les 600 pages de ce premier volume, on nous présente au moins 30 personnages, 3 continents, 10 dieux, autant de races et trois ou quatre époques surperposées via des légendes, des on-dit et des bouts de poème. S'il doit y avoir 9 suites, j'ai effectivement pas les capacités nécessaires pour imaginer le résultat final. J'ai déjà trouvé indigeste les listes de personnages, de concept et de lieux présentés dans le premier volume!

Pour le reste... qu'un anthropologue et archéologue mette en scène des personnages qui ont supposément vécu des centaines de milliers d'années (pas centaine, ni millier, mais les deux accolés, vous avez bien lu) sans les doter de personnalité plus décalées et d'un peu plus de sagesse, ça me dépasse.

Quant à l'originalité, on repassera : j'avais l'impression de lire le résultat d'une collision entre les mauvais bouts du Seigneur des anneaux (les poèmes) et le concept de la Trilogie des avatars, de la série Royaumes oubliés de TSR (les joueurs de Donjons et Dragons comprendront). Découverte que j'ai fait par la suite : Erikson avait d'abord développé son univers en tant que monde dans lequel se déroulait ses parties de jeux de rôles. Ah, voilà qui explique bien des choses! Aucune positive par contre.

Le style d'écriture n'était pas non plus particulièrement agréable. Il était surchargé d'interminables descriptions de lieux et de paysages, mais il manquait presque complètement de détails permettant de visualiser les personnages. De toute façon, il est visible que l'auteur a essayé d'écrire une histoire dans laquelle les personnages ne constituent pas le point focal. En effet, de la façon dont le récit est découpé, il nous est quasiment impossible de nous attacher à l'un ou à l'autre : il y en a trop, ils sont mal définis et ils ne partagent pratiquement jamais leurs pensées avec le lecteur. Malheureusement, il a complètement échoué à créer un autre fil conducteur qui aurait pu me donner envie de continuer à lire cette série.

Je me suis péniblement frayée un chemin à travers ces 600 pages, par acquis de conscience. Mais il n'est pas question que j'achète l'un des bouquins suivants.

Étant donné la règle voulant que le premier 10% d'un texte constitue l'introduction, on pourrait me dire que ce premier livre, sur une série de dix, n'était que la mise en place du récit et qu'il est normal que l'action démarre plutôt dans les livres suivants. Ce à quoi je répondrai que si un auteur n'arrive pas à m'intéresser en 600 pages, c'est probablement qu'il n'y réussira jamais!

Bref, la vie est trop courte, lisez autre chose que Le livre malazéen des trépassés. Même si c'est un bon titre.

(Lecture 2011 #15)

jeudi 21 avril 2011

Envie d'écrire de la chick lit!

Vous me croirez peut-être pas, j'ai vraiment, mais vraiment envie de me mettre à écrire de la chick lit pendant la congé de Pâques!

Ben oui, moi, la fille qui n'est jamais allée chez le coiffeur de sa vie, qui sait pas par quel bout prendre une lime à ongles et qui ne pourrait pas différencier des Manolo de n'importe quels talons hauts de chez Payless (à moins que ça soit écrit dessus).

Pourquoi est-ce qu'il me prend donc de ces envies contre nature?

Ben parce que si j'écrivais de la chick-lit, je pourrais boire du vin rouge, du rosé, des cocktails et du mousseux à longueur de journée pis faire passer ça pour de la "recherche"! :)

(Vous comprenez pas? Relisez les règles de la chick lit...)

Avouez que c'est un bon argument! ;) Allez, mettons que j'en écris juste pendant les quatre prochains jours...

mercredi 20 avril 2011

C'est une femme de 55 ans

C'est une femme de 55 ans. Ou plutôt, une femme qui a "ACV + 4" ans. Ça équivaut à 155, je dirais. Sa mère de 88 ans est plus en forme. La vieille mère appelle sa fille de 55 ans tous les jours. Elle va la voir une fois par semaine. L'aide à changer les draps de son lit, vide la litière du chat, lui dit de se laver les cheveux, essaie de tenir ses papiers en ordre.

À son âge, elle ne devrait pas avoir à faire ça. Mais qu'est-ce que les plus jeunes de la famille sont supposés sacrifier pour s'occuper de la femme de 55 ans? Leur couple? Leur travail? Leur santé? Ils ne sont pas prêts à renoncer à leur vie. Pas pour une femme qui ne fait même plus l'effort de se laver le matin. Ils sont ingrats, semble-t-il. Assez pour s'en sentir coupable. Pas assez pour que ça change quoique ce soit à leur quotidien. Ils font ce qu'ils peuvent. Appellent plusieurs fois par semaine. Visitent une fois par mois.

Dès que la femme de 55 ans en a l'occasion, elle se plaint. De sa solitude. De son emploi perdu. De son chum parti. De son souffle trop court et de ses vêtements qui sont laids (parce qu'elle pèse 300 livres, qu'elle boit trop et qu'elle n'a pas mangé un légume depuis sont ACV). De ses enfants ingrats qui ne viennent jamais, dit-elle, la voir.

Et elle se plaint de sa propre mère, la pauvre vieille de 88 ans. La prétend harcelante. Se félicite du fait que quand la vieille appelle, elle lit son journal et ne l'écoute pas. Se moque du sérieux avec lequel la vieille collige et répand les nouvelles familiales. Ne s'intéresse pas au reste de la famille. Geint d'être encore prise avec sa mère dans sa vie. Chiale qu'elle en a pas besoin.

L'ingratitude, ça s'apprend quelque part, maman.

mardi 19 avril 2011

Le dit du Musè (2)

Musè : n.m., du grec ancien "mousai", source d'inspiration.

On est dans le métro. Je demande à mon chum s'il connaît le chemin menant à notre but à partir de notre station de destination.

"Non" me répond-t-il "mais on a juste à suivre les pancartes".

Bon, excellent, me dis-je.

"Je sais ben pas comment on va faire, par contre" poursuit le chéri "parce que les pancartes, même si on les suit, elles bougent pas."

Des fois avoir une conversation avec lui, c'est un peu surréaliste... ;)

lundi 18 avril 2011

En avril, découvre-toi juste d'un fil

Le proverbe "en avril ne te découvre pas d'un fil" est inaplicable au Québec. Quand le mercure remonte enfin en haut de zéro, les doudounes de duvet et manteaux de ski triple épaisseur ne sont plus de mise. Si vous essayez de continuer à les porter, vous allez avoir chaud, transpirer, ouvrir le col du manteau, laisser entrer un courant d'air frette et pogner le rhume.

Par contre, si vous abandonnez tout de suite les manteaux d'hiver et passez au simple coupe-vent non doublé, vous allez avoir frette et pogner le rhume.

Bref, en avril, faut enlever une couche de vêtement, mais juste une. C'est le moment d'enfiler les manteaux de printemps/ automne : lainages, cuir ou coupe-vent doublés de polar. Malheureusement, cette année, la première journée où il a fait un peu plus chaud, j'ai découvert que mon manteau de cuir, était décédé. Et décédé dans le sens de "même si tu le portes, il servira plus à grand chose" : doublure déchirée juste à côté de la dernière réparation, cuir craqué qui n'a plus de couleur et laisse passer l'air, boutons qui tiennent plus...

Alors, qu'est-ce que j'ai fait? Ben la première journée j'ai gardé mon manteau d'hiver et j'ai crevé de chaleur. La deuxième, j'ai mis mon coupe-vent avec un bon chandail dessous et j'ai grelotté...

Et au bout de trois jours, j'ai pogné un bon rhume!

Quand je suis finalement allée magasiner pour m'acheter un manteau, c'était juste après avoir encaissé le chèque du prix Alibis, ce qui m'a donné un faux sentiment d'aisance financière. Résultat : je suis maintenant l'heureuse propriétaire d'un magnifique (et coûteux) trench coat en cuir! lol! Je suis ruinée, mais au moins je devrais être au chaud! hihihihi

Pis j'espère que le rhume achève...

dimanche 17 avril 2011

Le prochain Brins d'éternité

Pssst!

On annonce le prochain Brins d'éternité. Il sera en vente au Boréal. :)

Le sommaire, en plus de compter les habituelles fictions, fait de la place à une bande dessinée, ainsi qu'à la critique la plus vitriolique que j'aie écrite. Les livres visés auraient mérité pire, mais j'suis trop gentille... :p

Bon, je vous laisse. Faut que je me mette au travail sur la maquette du roman. Hé oui, encore une relecture! (Pis là, en plus, faut que je m'empêche de trop modifier les phrases, même si la moindre maladresse me donne envie d'aller me cacher dans un fond de garde-robe...)

vendredi 15 avril 2011

Lisez jusqu'à la fin

Si je calcule bien, étant donné que j'étais tombée enceinte au mois d'août, j'aurais probablement dû accoucher cette semaine. À la place, comme vous le savez, j'me suis tapée une grossesse ectopique.

Hémorragie, hôpital, opération... puis trois semaines alitée à cause de ma vingtaine de points de suture, à ne pas prendre mes antidouleurs parce que ça me mettait la cervelle en compote, avec Bibitte sur les genoux pour me relier au monde extérieur, monde qui n'offrait malheureusement que le colonel machin en sous-vêtements féminins comme événement marquant.

J'ai passé deux de ces trois semaines à travailler intensément sur la nouvelle littéraire la plus sombre et la plus violente que j'aie écrite. Une nouvelle dans laquelle j'ai déversé toute la souffrance qui me vrillait le ventre, toute ma colère devant le deuil que mon corps me faisait vivre. Un récit aux relents de colonel machin, basé sur des détails législatifs glanés au boulot. Un texte que mon chum a détesté, mais dont il reconnu le style percutant (inspiré de mon texte qui s'était hissé parmi les finalistes des 1000 mots de l'an dernier). Quand j'ai été remise, j'ai envoyé la nouvelle vivre sa vie de texte littéraire...

Résultat : ben, neuf mois après le début de ma grossesse qui semblait s'être terminée en flop, il semblerait que j'aie finalement accouché du prix Alibis 2011.

?!?

...  

!!!

:)

(Histoire de prendre Daniel de vitesse: Faut croire qu'il n'y avait pas beaucoup de participation cette année! Voilà qu'ils font gagner une fille, pour la première fois depuis la création du prix, en 2005. ;)

jeudi 14 avril 2011

Le dit du Musè (1)

Musè : n.m., du grec ancien "mousai", source d'inspiration.*

Une personne normale qui constate, rendue au jeudi, qu'elle a passé à travers la semaine (alors qu'elle s'est levée le lundi matin en se disant qu'elle n'y arriverait pas) réagit typiquement en disant : "C'est fou comme le temps passe vite!".

Mon chéri, dans la même situation, constate plutôt "C'est ben la preuve que le temps avance pis qu'il se crisse de moi."

Dur de le contredire! lol! ;)

* Tu sais que tu as trop fait de cours de langue quand tu prends la peine d'aller vérifier les déclinaisons du grec ancien pour voir si, à partir du mot "mousai" qui a donné "muse", y'aurait eu plus de chance qu'une forme masculine se francise en "muson" ou "musè"...

mercredi 13 avril 2011

Extrait : Ce qui reste de l'ange

Je viens de recevoir mes exemplaires du Solaris #178 dans lequel je publie un texte. Normalement, ça veut dire qu'il sera en vente bientôt. Pour vous abonner, c'est par ici. En attendant, voici donc un court extrait de ma nouvelle. :)

------

Ce qui reste de l'ange

La basilique est située en haut d'une pente et, chaque matin, le soleil qui se lève à contre-jour la nimbe de lumière dorée. Pour ne pas être éblouis, ceux qui gravissent la pente doivent baisser les yeux et se contenter de contempler le parvis tandis que l'édifice se rapproche. C'est donc sur lui, Rémiel, que le regard se pose. Il est toujours au même endroit, assis sur le piédestal de la statue de l’ange, épaule contre épaule avec la créature de pierre comme il le serait avec un vieil ami. Pour les observateurs qui montent, son corps cache complètement celui de l’ange. Seules les ailes de pierre de la statue dépassent, dans son dos, et, de loin, avec le soleil levant qui brouille les couleurs et les contours, elles semblent lui appartenir. Les éléments ont érodé et grugé ces ailes, comme le reste de la sculpture de pierre tendre dont on ne distingue plus les traits. Elles devaient être majestueuses, ces ailes, deux siècles plus tôt, mais leur gloire est passée depuis longtemps. On devine que, bientôt, l’action du temps les brisera.

Pendant un bref instant, chaque matin, lorsqu’ils découvrent ce tableau, la même pensée vient à tous les promeneurs : s'ils devaient illustrer un ange déchu, c’est ainsi qu’ils le feraient. L’idée persiste jusqu’à ce qu’ils passent devant lui et croisent son regard vide. Alors, malgré ses cheveux blonds et ses yeux d’azur, ils le reconnaissent pour ce qu’il est : un junkie parmi d’autres, dans un coin de la ville où ils pullulent.

mardi 12 avril 2011

RED : Retraités Extrêmement Dangereux

Le concept : Des retraités de la CIA, qui tentent de composer avec des vies normales qu'ils trouvent fades et solitaires, découvrent que quelqu'un cherche à les tuer. Or, même s'ils sont diminués par leur âge, ces retraités sont toujours extrêmement dangereux... et ils n'attendaient qu'une excuse pour reprendre du service, renouer avec leurs vieux contacts et régler les problèmes à leur façon!

Les acteurs : Bruce Willis, John Malkovitch, Morgan Freeman, Helen Miren. Réalisation de Robert Schwentke (dont ça semble être la première comédie).

Le résultat : J'ai été obligée de mettre le film sur pause pour aller me chercher un kleenex pour m'essuyer les yeux parce que je riais trop!!! Ça ne se prend pas du tout au sérieux, c'est léger, surprenant dans son absurdité, bien fait, bien joué... Bref, c'est à voir si vous voulez rigoler!

Addendum
Tandis que vous lisez ce billet, j'essaie probablement de répondre à l'épineuse question suivante : est-il possible de faire passer un texte de 1500 à 1000 en moins de deux jours et sans perdre le style et le contenu? Ah, les limites de mots...

lundi 11 avril 2011

Samedi soir, au Centre Bell

Alors, samedi soir au Centre Bell, j'ai constaté :

- Que le concepteur des gradins travaillait auparavant dans une compagnie de sardines. Quand même moi je trouve qu'on a pas de place pour les jambes, ça va mal!

- Que cette année, chez les amateurs d'arts martiaux mixtes, les messieurs portent le bicep surgonflé et les cheveux figés dans le gel, tandis que les femmes arborent le silicone sur talons aiguilles.

- Qu'on faisait partie de la moitié la plus âgée de l'assistance (et qu'il y avait à peu près 1 fille pour 20 gars, mais ça c'était pas une surprise).

- Que le prix d'un coke au Centre Bell (5,05$) semble prohibitif seulement tant qu'on a pas vu le prix de la bière (10,10$).

- Qu'il y a parfois un peu de justice en ce bas-monde : l'énergumène saoul qui criait des atrocités pendant le combat féminin en début de soirée a tellement écoeuré ses voisins qu'ils l'ont fait expulser avant l'événement principal de la soirée.

- Qu'un Centre Bell plein de monde, c'est quand même moins bruyant qu'un bar sportif, malgré les quelques énergumènes.

- Que l'énergumène moyen peut crier "Tue-lé stie!" pendant un combat, pas plus, avant de perdre la voix. Mais qu'il se trouve malheureusement souvent un autre énergumène pour prendre la relève au combat suivant.

- Que si t'es pas un combattant québécois, tu te fais systématiquement huer quand tu viens au Centre Bell, jusqu'à ce que ton adversaire québécois refuse de te serrer la main en fin de combat. Alors là, c'est lui qui se fait huer et salement. Comme quoi les Montréalais sont chauvins, mais pas cons.

- Que c'est ben le fun pendant les 10 premières minutes de voir les combats en vrai, mais que pour les 5 heures suivantes, on passe plus de temps à regarder les écrans géants.

- Que c'est donc pas avec le gala d'hier soir que j'ai eu la piqûre pour les galas de combats ultimes "live", au grand plaisir de mon chum qui s'inquiétait un peu pour nos finances! hihihihihi ;)

dimanche 10 avril 2011

Ringside 10 : Côté vs Starnes

Alors, grâce à RDS, je suis allée voir le gala Ringside 10 au Centre Bell hier soir. Ringside est une ligue mineure comparé au UFC. Elle donne la chance à de jeunes combattants québécois de faire leurs premières armes... et elle fournit aux vétérans qui n'ont pas réussi à devenir des vedettes un endroit où finir leur carrière.

Bref, le niveau technique des combattants et leur expérience est très très variable. Hier, on a eu droit à deux types de scénario : des combats où l'un des deux adversaires était nettement plus technique et expérimenté (ce qui nous a donné plusieurs KO et TKO, dont celui dû au magnifique coup de pied à la tête décoché par Lenard Terrance, et ses 280 lbs, à son adversaire, ainsi que le non moins réussi coup de pied de Valérie Létourneau qui a plié son opposante en deux) et des combats où les deux adversaires étaient d'un niveau semblable, pas nécessairement très élevé (ce qui a tendance à étirer le combat jusqu'à la décision). 

Le combat principal de la soirée opposait deux anciens combattants du UFC, Patrick Côté et Kalib Starnes. Patrick Côté, récemment remercié par la UFC, était en quête d'une victoire éclatante, histoire de pouvoir revenir au plus vite dans la grande ligue. Starnes, lui, n'a plus été revu dans la UFC depuis 2008, son dernier combat ayant consisté en une longue course à reculons autour de la cage pour tenter désespérément d'échapper à Nate Quarry. 

Je faisais partie des gens qui croyaient que ce serait un combat facile pour Côté. Starnes est un combattant de calibre international, mais pas du niveau de la UFC, où Côté a déjà performé plus qu'honorablement. Or, au premier round, Côté s'est fait amener au sol 20 secondes après le début du combat et il a passé le reste du round à se débattre, avec Starnes bien accroché à son dos, pour éviter de se faire étrangler. Mettons que ce n'est pas ce qu'on appelle un début de combat impressionnant. On commençait à se demander si Côté n'avait pas négligé de s'entraîner pour le combat au sol...

Au deuxième round, Côté a semblé plus déterminé et plus en contrôle de ses capacités. Il s'est battu un peu plus de l'extérieur, a bloqué les tentatives de Starnes pour l'amener au sol, l'a secoué de quelques bons coups et s'est même payé le luxe d'amener son adversaire au sol à son tour pour une petite séance de "ground and pound". Par contre, à quelques moments, il nous a donné envie de hurler de rage : en effet, Côté, on sait pas trop pourquoi, finit toujours par amener ses adversaires dans la cage ou par se laisser acculer à la cage, sans aucune raison stratégique valable. Et une fois contre la clôture, il se retrouve pris dans un "clinch" et dans une logique de lutte dont il ne sort pas souvent gagnant. Décourageant.

Heureusement, hier, il a réussi à limiter les dégâts. Au troisième round, Starnes nous a montré qu'il n'avait pas perdu sa capacité de courir à reculons. Il a passé le round à fuir les poings de Côté, perdant donc le combat en décision. Voilà donc une victoire pour Patrick Côté. On ne peut pas dire que le combat a été ennuyeux, mais j'ai pas l'impression que c'est le genre de coup d'éclat qu'il espérait.

Parmi les autres duels de la soirée, on nous avait dit de surveiller le jeune Alex Garcia, une étoile montante... Hum... Disons que son adversaire, Baczynski, a mis fin de façon abrupte à sa montée et qu'en fait d'étoiles Garcia a dû être servi. Ça donne une idée du calibre de la ligue Ringside quand leur jeune espoir, invaincu en 6 combats, se fait envoyer dans les vappes au deuxième round par un combattant de deuxième rang issu de l'Ultimate Fighter (la téléréalité mise sur pied par la UFC).

Pour racheter cette impression assez négative du calibre de la ligue, on a heureusement eu droit au combat entre Gagnon (l'actuel champion poids plumes de Ringside) et Groulx (l'aspirant au titre). Cet affrontement a tenu ses promesses. Les deux combattants étaient d'un bon niveau, tant debout qu'au sol. Je l'ai suivi depuis le bout de mon banc et j'ai été très contente d'acclamer le vainqueur, Gagnon, qui n'a pas volé sa ceinture.

Au final, j'ai passé une très bonne soirée. Merci à RDS! ;)

vendredi 8 avril 2011

On sort ensemble samedi soir?

Hier matin, le gardien de sécurité de l'immeuble, avec qui je placote et rigole pas mal étant donné que c'est un autre amateur d'arts martiaux, me lance : "On sort ensemble samedi soir?"

Comme je suis à la course pour pogner l'ascenseur et que j'ai pas encore bu mon café (que je tiens à la main parce que je viens de l'acheter et que ça a été long et que je suis un peu en retard et que c'est donc pour ça que je cours pour pogner l'ascenseur...), je crois qu'il me fait une joke que j'ai pas pognée et je réponds d'un rire, juste avant que les portes se referment.

Une heure plus tard (après que la caféine ait fait effet), sa remarque me revient. Tiens donc, pourquoi il me parle de ce samedi? Je viens justement d'apprendre que samedi, grâce au blogue de RDS sur le MMA, je m'en vais au gala Ringside 10 du Centre Bell, parce que j'ai gagné des billets!!! J'suis super excitée. Mais... la remarque du gardien... est-ce une coïncidence?

Je redescends donc au rez-de-chaussée sous un prétexte fallacieux (bon, en fait, j'allais chercher le courrier du département) et le gardien m'apostrophe à nouveau : "Pis, on sort ensemble samedi soir?"

"C'est quoi cette histoire de samedi soir?" que je lui dis. "Ben, je viens avec toi au Ringside!" qu'il me répond. J'ouvre probablement des yeux ronds ébahis, parce qu'il se met à rire : "J'ai gagné des billets moi aussi!"

Imaginez : on a suivi le même blogue de MMA, on a participé au même concours, on a gagné tous les deux... et comme il est moins tête en l'air que moi, lui il a reconnu mon nom dans la liste des gagnants! lol!

Le monde est petit vous dites? Allez, pour me consoler d'avoir la tête dans les nuages, donnez-moi d'autres exemples! :)

jeudi 7 avril 2011

C'est vrai que ça ressemble à pelleter du fumier

N'ayant pas encore l'envergure de certains de mes collègues, je n'ai pas présenté de demande de bourse au Conseil des arts cette année (de toute façon, avant de le faire, j'pense qu'il va falloir que je saoule quelqu'un qui a déjà eu une bourse pour comprendre combien je peux demander et pour quel genre de projet... pis si vous êtes disponible pour m'expliquer ça à jeun, je paie la bière après! ;).

Enfin, bref, sans encore oser viser le Conseil des arts, j'ai quand même déposé quelques dossiers pour des petites bourses de la relève qui sont distribuées par les conseils culturels de ma région (je suis gâtée : j'ai une opportunité dans ma région administrative et une autre dans la MRC). Ce qui m'a demandé plusieurs heures à remplir des formulaires et à me battre avec une photocopieuse pour réussir à obtenir une version présentable de quelques-unes de mes nouvelles publiées (les reliures des Alibis sont raides en cr****!). En plus de devoir défrayer pas loin de 40$ en photocopies et frais de poste (hé, 40$, c'est plusieurs semaines de café ça!).

Je viens de recevoir le refus officiel de mon dossier pour l'une de ces bourses et voilà les commentaires qu'on me fait :

Dossier remarqué, belle démarche, bel imaginaire, intéressant, belle approche, fiction avec assise solide (semble bien documentée), très belle plume mais peu de reconnaissances des pairs pour le moment (prix ou bourses).

Euuuuhhh... Pas assez de reconnaissance des pairs? J'appliquais pour une bourse de la relève (moins de 30 ans et moins de 5 ans de pratique professionnelle) d'un faramineux montant de 500$. Ils veulent quoi? Que j'aie déjà gagné un Nobel?!?

Dire que je m'essayais avec ces bourses-là en me disant qu'en obtenir une m'aiderait sans doute quand je ferais des demandes au Conseil des arts... Là j'ai l'impression de me faire répondre "Ben comme personne vous a encore donné de bourse, on veut pas être les premiers". Grmmbbbllllll. Vous pourriez être originaux!

Entk, maintenant je comprends Dominic Bellavance. C'est vrai que tout le processus de demande de bourse, ça ressemble pas mal à pelleter du fumier!

mercredi 6 avril 2011

Force : clarté

Pour compléter le billet d'hier et éviter de sombrer dans la dépression, voici donc un billet sur mes forces.

Bon, ben, c'est pas compliqué, tant qu'à moi, j'ai la force qui vient avec ma faiblesse : mon écriture est ptêt trop construite et anonyme, mais au moins elle est claire.

On sait qui parle à qui, qui fait quoi, qui pense quoi, comment marche la magie pis les autres patentes, quand est-ce que tout se passe et pourquoi. J'utilise beaucoup la métaphore et la comparaison pour rendre mon texte le plus visuel possible, parce que je fais partie des gens qui, de temps en temps, aiment bien qu'on leur fasse un dessin!

Dans mes écrits, on a aussi tendance à savoir qui sont les personnages importants, parce que je passe jamais 15 pages à vous raconter le passé du personnage qui meurt trois paragraphes plus loin. Y'en a qui trouvent que c'est un défaut (et que ça allait donc dans le billet d'hier), mais personnellement, j'haïs ça me faire présenter un personnage tout en subtilités, m'attacher à lui et découvrir ensuite qu'il occupe un rôle de quatorzième plan. Je déteste aussi que chaque personnage d'une histoire aient leurs sombres secrets. J'm'excuse, mais y'a des gens dans ma vie qui sont plates et sans surprise, tandis que d'autres ne semblent avoir aucune existence en dehors des moments où je les croise. J'suis sûre qu'il y a des gens comme ça autour de vous aussi, des gens auxquels vous ne portez que peu d'attention, pas par méchanceté, mais tout simplement parce que les connaître ne fait pas partie de vos priorités. J'pense donc que c'est normal qu'il y ait parfois des personnages à peine esquissés dans les romans.

Mais bon, c'est ptêt juste moi...

Ah, paraît aussi que quand je veux, j'arrive à écrire avec un ton "oral" très crédible! :p

mardi 5 avril 2011

Faiblesse : cartésianisme aigü

Pat a eu l'idée de nous faire parler de nos faiblesses en tant qu'écrivain. Bon, ça me semble un peu curieux, parce que je suis pas sûre qu'on est capables d'identifier nous-mêmes nos lacunes (sinon, on les corrigerait), mais bon je me lance : "Je m'appelle Gen et je suis cartésienne".

Ce qui me pose deux problèmes majeurs.

Problème 1 : oubliez ça la "fontaine à idée".

Je rencontre souvent des gens qui ont, à tout moment, des super idées, qui improvisent des jeux de mot, qui pensent à des concepts narratifs sur un coin de table, qui sortent toujours des mots d'esprit, qui vous inventent d'un claquement de doigt un personnage original... Mon chum, par exemple, est excellent dans tous ces domaines.

Moi? Nulle. Pour avoir une idée potable, il me faut deux-trois heures de réflexion, un crayon pis ben du papier. Et encore, la première esquisse est nulle, clichée, plate. Ce n'est qu'après avoir tourné le truc dans tous les sens, changé deux personnages de sexe, déplacé l'action ailleurs, ajouté un motif mythologique en arrière-plan, pillé les cauchemars de Vincent et les conversations entendues dans les trois derniers mois que je finis par avoir un truc raisonnablement intéressant entre les mains.

Alors, forcément, tout mon texte devient un objet construit, ordonné, sans beaucoup de spontanéité. Pour une fille qui a tendance, dans sa vie réelle, à oublier de se tourner la langue sept fois dans la bouche avant de parler, c'est un peu étrange...

Problème 2 : phrases académiques et donc anonymes.

Mon cartésianisme caractérisé a également un grand impact au niveau de mes phrases. Elles sont courtes et simples. Je les voudrais claires et percutantes, mais je dois admettre qu'elles sont le plus souvent sans relief, académiques, anonymes. Je ne manque pourtant ni du vocabulaire pour les enrichir, ni des capacités grammaticales pour en varier les formulations et les allonger. Cependant, ce n'est pas ce qui me vient naturellement. Étant donné que j'en suis consciente, j'essaie de travailler là-dessus quand je ré-écris. J'ai aussi une tendance à abuser des coordonnants (cependant, donc, toutefois, mais, etc...). Là encore parce que mon esprit semble toujours rechercher la précision, souvent au mépris de l'envolée lyrique.

J'ai bien l'impression que c'est l'effet de mon esprit trop ordonné sur ma syntaxe qui m'empêche le plus de me développer en tant qu'écrivaine, car il me prive d'un atout précieux : une voix propre. Mes textes sentant le construit et l'effort, ils pourraient avoir été écrits par n'importe qui de suffisamment minutieux et acharné. J'essaie de compenser ce défaut en me démarquant au niveau des thèmes et du contenu, mais ça ne pourra pas me porter durant toute une carrière (un moment donné, les combats vont vous sortir pas les oreilles!).

Alors j'expérimente des tons, des ambiances, en attendant de trouver la manière d'écrire qui coulera aisément, celle qui s'imposera d'elle-même et que je n'aurai pas besoin de contrôler dans ses moindres détails pour la rendre agréable.

Ça viendra je suppose.

lundi 4 avril 2011

Photoshoot

Pour ceux qui m'ont croisée dans les salons du livre ou ailleurs, vous avez probablement remarqué que j'aime pas tellement me faire prendre en photo. En fait, non : me faire prendre en photo, ça me dérange pas. C'est de revoir ensuite ladite photo que j'haïs!!! À chaque fois, je me trouve grosse, boutonneuse, trop maquillée, ridée, avec un double menton, les dents croches, le ventre pas rentré, cernée, pâlotte parce que j'aurais dû me maquiller, les dents jaunes, les cheveux ébouriffés, mal habillée... alouette!

Sauf que là, j'ai deux romans qui s'en viennent et ça commence à être ridicule d'utiliser toujours les deux mêmes photos pour toutes mes publications... surtout qu'elles datent d'une couple d'années!

Donc, j'ai pris mon courage à deux mains et, profitant du fait que Lucille faisait de la pub pour Patrick, son photographe de fils, j'ai décidé d'aller me faire tirer le portrait par un professionnel pour faire changement. J'ai écrit à Patrick, qui m'a tout de suite réservé du temps pour un photoshoot, ce qui sonnait à la fois très pro et très intimidant!

Mais, finalement, une fois passée la gêne initiale (gêne décuplée par le fait que j'étais allée voir sur le site de Patrick le genre de pétards qu'il a photographiés dans passé), ça c'est super bien passé. Patrick a l'art de mettre ses sujets à l'aise (son excellent café y contribue beaucoup ;) et il nous aide à explorer, à expérimenter, à découvrir les expressions et les ambiances qui nous vont le mieux. Bien vite, on oublie le fait qu'il y a des trépieds, des réflecteurs et des lumières partout, qu'il nous braque un gigantesque objectif sur le nez et qu'on a le visage emplâtré de fond de teint mat (ma seule concession à ma volonté de naturel, rendue obligatoire pour ne pas reluire sous les flash).

Bref, Patrick finit par vous donner l'impression que vous êtes intéressant à regarder, malgré tous vos défauts! :) Et ce qu'il dit sur son site web est tout à fait vrai : grâce à la façon qu'il a de jouer avec la lumière, vous vous verrez comme vous ne vous êtes jamais vus!

J'étais arrivée là sans trop d'idée de concept pour les photos. Ça m'a donné un lot de magnifiques photos d'auteur qui seront adaptées à tous les styles dans lesquels je pourrai publier dans les prochaines années! :) (En prime, j'ai même pu faire un coucou à Lucille!)

Par contre, la prochaine fois (parce que oui : prochaine fois, il y aura, c'est sûr!) je vais m'arranger pour avoir plus de concepts en tête, plus d'idées précises de poses et de composition. Après tout, faut l'exploiter le talent de ce photographe-là! :) Parce que quand on lui donne des défis, on obtient des résultats qui touchent au génie, même en version basse résolution non retouchée!  La preuve :

(c) Patrick Lemay, Studio Humanoid

vendredi 1 avril 2011

7 fusillades en 2011

Je sais pas si vous avez lu, mais en 2011, les policiers du Québec ont utilisé leur arme 7 fois, dont 4 fois en une semaine. Or, la dernière fois que l'arme de service avait été utilisée avant 2011, il s'agissait de l'incident où le jeune Villanueva a été tué. En 2008.

Dans les 7 cas qui sont survenus cette année, il y a peu de contreverse : les policiers se font fait foncer dessus par une voiture, pointer avec une arme à feu ou charger à l'arme blanche.

Que se passe-t-il? Mon instinct d'historienne me dit que cette agressivité envers les forces de l'ordre n'est pas de bon augure.

De un, ce genre d'agressivité est souvent le signe que la disparité de classe sociale commence à être trop marquée et que les plus pauvres perçoivent les policiers comme les serviteurs d'une élite oppressante.

De deux, ces incidents risquent de donner plus d'appuis aux conservateurs et à leurs politiques de droit criminel dignes du Texas, ce qui accentuera à long terme la fracture sociale.

De trois, lorsque des policiers se mettent à abattre des citoyens, c'est extrêmement mauvais pour leur image et l'agressivité envers eux tend à augmenter, ce qui encouragera les forces de l'ordre à avoir la gachette plus facile.

Bref, la citoyenne en moi commence à considérer l'idée de déménager en Papouasie (ou au Luxembourg, tiens, comme Foglia).

... tandis que l'écrivaine se pourlèche les babines! Je sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que ce qui est bon pour notre tranquillité d'esprit n'est pas nécessairement inspirant! Hihihi ;)

Addendum
Pour ceux qui se demandent comment est ma nouvelle patronne, laissez-moi simplement vous dire que c'est une passionnée d'histoire qui fait du kickboxing dans ses loisirs. Ça s'annonce bien! :)