jeudi 21 janvier 2021

L'arrière-monde, de la nouvelle au roman

Voilà quelques fois qu'on me demande, en atelier, à quel point l'arrière-monde d'une nouvelle peut être simplifié par rapport à celui d'un roman. À chaque fois, ma réponse surprend : il ne peut pas vraiment l'être. 

Nouvelle ou roman, vous devez situer une histoire et des personnages dans un univers. Cet univers doit donc être, pour vous, parfaitement clair et détaillé. 

Évidemment, contrairement à ce qui pourrait se passer durant un roman, la nouvelle ne vous donnera sans doute pas le temps de visiter tous les recoins de votre monde. Vous n'avez donc pas à en placer déjà toutes les villes et les sous-cultures au niveau micro. Mais il faut que les grandes lignes sociales, historiques, psychologiques, philosophiques, culturelles, religieuses, politiques, économiques, magiques (et/ou scientifiques) soient établies. Bref qu'au niveau global, macro, vous ayez créé votre univers. 

C'est uniquement de cette manière que vous pourrez donner, dans votre nouvelle, une impression de réalité cohérente et invitante.

Qu'est-ce que je veux dire par là? Évidemment, en 5000 mots, vous n'allez pas nous expliquer votre arrière-monde. Mais il suffit que votre personnage crache au sol en entendant le nom du roi d'Ebba, ce royaume rival situé derrière les montagnes, pour que le lecteur comprenne beaucoup. 

Si vous ne faites pas cet exercice (qui vaut autant pour la nouvelle que pour le roman), si vous ne prenez pas le temps de réfléchir à la globalité de votre monde, vous risquez d'écrire, au fil de la plume, des éléments qui ne s'articulent pas les uns aux autres. Comme des lois interdisant l'héritage des titres et des fortunes, mais un traité mariant la fille aînée du roi au chef du royaume voisin. Or, quelle valeur les mariages arrangés auraient-ils dans un monde où on n'hérite rien de ses parents?

Plus les années passent, plus j'en suis venue à penser que cette obligation de développer suffisamment l'arrière-monde explique pourquoi il s'écrit si peu de nouvelles de fantasy. En fantastique, vous partez de notre monde et vous ajoutez du surnaturel, dont vous établissez les règles. En science-fiction, vous partez de notre monde, vous avancez dans le temps et vous ajoutez une super-science dont vous établissez les règles. En fantasy, vous établissez un nouveau présent, vous le dotez d'un passé ET vous ajoutez du surnaturel, avec les règles associées. La somme de travail est phénoménale. Une fois que vous l'avez abattue, se contenter d'écrire une nouvelle dans cette univers-là peut sembler un gaspillage d'effort (sans compter la frustration de ne pas pouvoir expliquer tout votre univers en une seule histoire). 

Ma solution personnelle est d'écrire plusieurs histoires dotées du même arrière-monde, mais bon, j'avoue que c'est un peu de la triche! ;) (Et c'est pas payant, je devrais me mettre au roman! lol!)

Une fois votre arrière-monde bien détaillé, comment pourrez-vous l'évoquer dans vos histoires sans noyer le lecteur sous les info-dumps? J'ai déjà donné mes trucs pour vous aider à ce sujet-là. ;) 

... Dites, je me casse trop la tête ou ça se tient ce que je raconte?

dimanche 10 janvier 2021

Retour à la normale, disais-je...

 Dans mon idée d'une nouvelle normalité, j'avais présupposé, sans oser le dire, que je me remettrais à faire des billets de blogue plus réguliers. 

... 

Hum, ouais, bon, ma fille est même pas encore de retour à l'école, j'vais me donner une chance :p 

Déjà, j'ai donné un genre de structure à mes semaines. 

Notamment, j'ai arrêté de penser en terme de "semaine" et plutôt en cycle de 14 jours, puisque c'est sur ce rythme-là qu'on a basé la garde de la puce. L'an dernier, je prenais congé, comme tout le monde, les fins de semaine, que ma fille soit avec moi ou pas. Le problème? J'avais aussi tendance à prendre congé les mercredis, soit la journée où je n'avais pas à me lever pour m'occuper d'elle. Six jours de congé sur 14, c'était bien côté repos, mais pas très productif pour le boulot. (Avantage de travailleuse autonome : y'a juste mon compte de banque qui s'en plaignait).  

Là j'essaie une nouvelle formule : je me donne congé les mercredis, MAIS la fin de semaine où j'ai pas ma fille, je travaille. 

D'où ce billet de blogue un dimanche. 

Étape suivante : effectuer du travail payé. :p 

***

Parlant de travail payé : si vous êtes auteur.es aller lire le mémoire d'Annie Bacon sur les tarifs (misérables) de Culture à l'école, puis écrivez-lui pour le signer aussi!