Quand l'écriture et la publication d'une série de bouquin s'étire sur plus de trente ans, mettons que vous avez des chances de les lire à différentes étapes de votre vie. C'est ce qui m'est arrivé avec Les enfants de la terre, série de romans écrits par Jean M. Auel et dont l'action se situe à la préhistoire.
J'ai lu le premier tome de la série alors que je finissais le cégep. Le dernier, Le pays des grottes sacrées, récemment traduit en français, je l'ai terminé la semaine passée. Que de changement dans ma façon de juger ces bouquins!
Au début, j'avais été émerveillée par cette saga préhistorique décrite avec tant de détails. Puis, au fil des tomes, je m'étais dit que l'auteure poussait l'exagération romanesque un peu trop loin. Son couple de personnages principaux, Jondalar et Ayla, se retrouvaient à l'origine de toutes les innovations qui ont marqué la préhistoire humaine (du propulseur en passant par l'aiguille à coudre et la domestication du cheval et du chien), en plus de présenter des schémas de pensée définitivement modernes.
Cependant, les personnages étaient sympathiques et les descriptions des techniques ou des réalités de l'époque (quoique inhumainement longues) étaient toujours très précises et documentées. Alors, je continuais à lire, malgré les défauts, juste pour savoir ce qui arriverait ensuite...
Après avoir lu les cinq premiers tomes de la série, j'ai suivi quelques cours d'anthropologie et d'archéologie. Bon, disons qu'en les suivant je me suis félicitée d'avoir lu les bouquins avant et non après. Parce que sinon les exagérations m'auraient sauté au visage et auraient gâché mon plaisir de lecture.
Quand le sixième et dernier livre de la série est sorti il y a quelques mois, j'ai hésité avant d'accepter l'offre de ma collègue qui m'a offert de me le prêter. Puis, finalement, j'ai cédé.
Je ne sais pas encore si j'ai bien fait. Il y a eu un point positif à ma lecture : j'ai pu constater que l'auteure avait corrigé ses erreurs anachroniques les plus grossières à l'aide un procédé à l'efficacité sous-évalué : le passage sous silence des éléments embarrassants (ainsi, elle n'a pas mentionné à nouveau l'aiguille à coudre ou les silex chauffés!!). Cependant, au chapitre des points négatifs, le livre comptait définitivement 200 pages de trop (sur 700), principalement les descriptions des "grottes sacrées" du titre.
De plus, l'histoire d'amour, qui avait soutenu quatre des cinq premiers romans, passait ici au second plan, les quelques rebondissements la concernant étant relégués à la dernière centaine de pages. C'est à se demander à quoi l'éditeur a pu penser!
Finalement, j'ai également trouvé extrêmement réducteur et sexiste le fait que la découverte du concept de paternité ("l'invention" de ce roman-ci) soit présentée par l'auteur comme une source immédiate de violence et de troubles sociaux.
Bref, c'est un roman pour les inconditionnels de la série. Ceux qui aimeraient en savoir plus sur l'époque préhistorique (et que les romans à l'eau de rose ne dégoûtent pas trop) peuvent toujours tâter des premiers tomes de la série, à condition de garder leur sens critique en éveil. L'utilisation que Jean M. Auel fait des hommes de Néandertal est fort féconde d'un point de vue romanesque, mais disons qu'elle est sujette à caution!
(Lecture 2011 #29)
jeudi 30 juin 2011
mercredi 29 juin 2011
Comment je suis restée prise devant ma télé
Bon, alors après deux séries télé, on commençait à désespérer un peu. On se demandait si on trouverait quelque chose qui maintiendrait notre intérêt et nous donnerait envie de regarder chaque soir l'épisode suivant...
Et on a commencé à écouter How I Met Your Mother.
Je ne voulais pas écouter cette série télé. C'est une sitcom, une comédie de situation et normalement je déteste ce genre de truc (j'ai envie de me cacher en voyant les personnages faire des fous d'eux-mêmes ou alors je voudrais pouvoir les appeler pour leur dire d'arrêter de faire de la peine à leur maman en s'humiliant à ce point). En plus, ça s'enligne pour être une infinitologie : y'a six saisons de faite et le gars a toujours pas rencontré la future mère de ses enfants! Il fait juste raconter ses aventures de jeunesse à New-York avec ses amis. Et puis c'est surtout les gars du bureau qui en parlaient de cette série. Ça avait pas l'air d'être un truc de fille...
(Bon, le dernier argument, on s'entend, était falacieux : j'aime rarement les trucs de fille. Et puis, une infinitologie, si ça reste bon, c'est pas un problème. Et les sitcom, ben peut-être qu'il y aurait moyen d'en faire une qui serait drôle sans être humiliante pour les personnages...)
Enfin, bref, mon chum a insisté, s'appuyant sur les bonnes critiques qui avaient été données sur mon blogue et ailleurs, alors j'ai fini par écouter un épisode.
On a dû le mettre sur pause trois fois.
On riait tellement qu'on arrivait plus à entendre le texte!!! :)
Alors, c'est comme ça que je suis restée prise devant ma télé tous les soirs depuis qu'on s'est mis à écouter How I Met Your Mother. Cette série est l'équivalent télévisuel des chips : on est pas capable de s'arrêter après un seul épisode!
Enfin, merci à ceux qui m'ont suggéré de l'écouter. Si le tome II s'écrit moins vite que prévu, vous saurez pourquoi! ;p
Et on a commencé à écouter How I Met Your Mother.
Je ne voulais pas écouter cette série télé. C'est une sitcom, une comédie de situation et normalement je déteste ce genre de truc (j'ai envie de me cacher en voyant les personnages faire des fous d'eux-mêmes ou alors je voudrais pouvoir les appeler pour leur dire d'arrêter de faire de la peine à leur maman en s'humiliant à ce point). En plus, ça s'enligne pour être une infinitologie : y'a six saisons de faite et le gars a toujours pas rencontré la future mère de ses enfants! Il fait juste raconter ses aventures de jeunesse à New-York avec ses amis. Et puis c'est surtout les gars du bureau qui en parlaient de cette série. Ça avait pas l'air d'être un truc de fille...
(Bon, le dernier argument, on s'entend, était falacieux : j'aime rarement les trucs de fille. Et puis, une infinitologie, si ça reste bon, c'est pas un problème. Et les sitcom, ben peut-être qu'il y aurait moyen d'en faire une qui serait drôle sans être humiliante pour les personnages...)
Enfin, bref, mon chum a insisté, s'appuyant sur les bonnes critiques qui avaient été données sur mon blogue et ailleurs, alors j'ai fini par écouter un épisode.
On a dû le mettre sur pause trois fois.
On riait tellement qu'on arrivait plus à entendre le texte!!! :)
Alors, c'est comme ça que je suis restée prise devant ma télé tous les soirs depuis qu'on s'est mis à écouter How I Met Your Mother. Cette série est l'équivalent télévisuel des chips : on est pas capable de s'arrêter après un seul épisode!
Enfin, merci à ceux qui m'ont suggéré de l'écouter. Si le tome II s'écrit moins vite que prévu, vous saurez pourquoi! ;p
mardi 28 juin 2011
Ce que je regarde ces temps-ci...
Ok, alors suite à mon billet où je vous demandais de me "vendre" votre série télé préférée, un ami m'a prêté quelques séries, dont certaines que vous aviez mentionnées. (En fait, ce fut un effet de synchronicité, puisqu'il ne lit pas le blogue! lol!)
Donc, j'ai pu regarder la première saison de Spartacus...
Hum... Alors, pour ceux qui n'ont pas vu, je vous décrirais ça comme un pillage total de Gladiator et de 300 avec peu de budget pour les décors, une scène de sexe aux 5 minutes (je sais qu'il y en a pour qui c'est un argument de vente, mais si j'avais envie de voir autant de sexe, je louerais un film porno...), des scènes de bataille mal chorégraphiées et on ne parlera pas de la vraisemblance historique (une orgie romaine n'était pas une réception officielle où on invitait les épouses!!!). Ok, on a pas fini la saison. En fait, on s'est rendu de peine et de misère à la fin du premier épisode. Next!
On nous a aussi prêté quelques saisons de Burn Notice...
Cette série raconte l'histoire d'un espion, Michael, qui travaillait comme sous-contractant du gouvernement américain, jusqu'au jour où, pendant une opération, il a appris qu'il était "brûlé" (que sa couverture venait d'être éventée et qu'il n'était plus considéré digne de confiance par le gouvernement). Suite à cet incident, il est obligé de vivre à Miami, sous surveillance, et il tente de gagner assez d'argent pour vivre grâce à quelques jobines (de l'espionnage à petite échelle dirons-nous) tout en essayant de comprendre ce qui s'est produit pour qu'il se retrouve dans cette situation.
Cette série n'est pas si mal! :) J'ai bien rit pendant les premiers épisodes et on a passé assez facilement à travers la première saison. Malheureusement, à peu près à mi-chemin de la deuxième saison, ça se met à fouairer royalement. Les scénarios des épisodes sentent la recette (Michael accepte un travail, mais en même temps il doit faire avancer sa propre enquête, les deux entre en conflit, mais il réussit à accomplir tout ce qui doit être fait, il refuse de se faire payer pour son travail et on a droit à une scène sentimentale ou deux avec sa famille) et les personnages deviennent très sentimentaux, ce qui est complètement incohérent avec leur propre personnalité.
Bref, après avoir goûté à deux séries télé, nous étions à nouveau mal pris. Heureusement, on est tombés sur... (on s'en reparle demain)
Donc, j'ai pu regarder la première saison de Spartacus...
Hum... Alors, pour ceux qui n'ont pas vu, je vous décrirais ça comme un pillage total de Gladiator et de 300 avec peu de budget pour les décors, une scène de sexe aux 5 minutes (je sais qu'il y en a pour qui c'est un argument de vente, mais si j'avais envie de voir autant de sexe, je louerais un film porno...), des scènes de bataille mal chorégraphiées et on ne parlera pas de la vraisemblance historique (une orgie romaine n'était pas une réception officielle où on invitait les épouses!!!). Ok, on a pas fini la saison. En fait, on s'est rendu de peine et de misère à la fin du premier épisode. Next!
On nous a aussi prêté quelques saisons de Burn Notice...
Cette série raconte l'histoire d'un espion, Michael, qui travaillait comme sous-contractant du gouvernement américain, jusqu'au jour où, pendant une opération, il a appris qu'il était "brûlé" (que sa couverture venait d'être éventée et qu'il n'était plus considéré digne de confiance par le gouvernement). Suite à cet incident, il est obligé de vivre à Miami, sous surveillance, et il tente de gagner assez d'argent pour vivre grâce à quelques jobines (de l'espionnage à petite échelle dirons-nous) tout en essayant de comprendre ce qui s'est produit pour qu'il se retrouve dans cette situation.
Cette série n'est pas si mal! :) J'ai bien rit pendant les premiers épisodes et on a passé assez facilement à travers la première saison. Malheureusement, à peu près à mi-chemin de la deuxième saison, ça se met à fouairer royalement. Les scénarios des épisodes sentent la recette (Michael accepte un travail, mais en même temps il doit faire avancer sa propre enquête, les deux entre en conflit, mais il réussit à accomplir tout ce qui doit être fait, il refuse de se faire payer pour son travail et on a droit à une scène sentimentale ou deux avec sa famille) et les personnages deviennent très sentimentaux, ce qui est complètement incohérent avec leur propre personnalité.
Bref, après avoir goûté à deux séries télé, nous étions à nouveau mal pris. Heureusement, on est tombés sur... (on s'en reparle demain)
lundi 27 juin 2011
Aventures bancaires
Grève des postes oblige, j'ai dû, la semaine dernière, me convertir aux solutions bancaires par Internet, histoire de payer mes comptes qui n'arrivaient plus. Jusqu'ici j'avais résisté aux transactions bancaires sur le web, parce que quand vous connaissez suffisamment d'informaticiens, vous vous dites assez vite qu'il est pas question de confier votre argent à un truc développé en temps supplémentaire non payé, débuggé à la va-vite et livré dans le délai que le grand boss avait décidé sans consulter les employés...
Donc, mardi soir, j'essaie de m'inscrire. Je ne peux pas le faire directement par Internet. J'abandonne, parce qu'il est tard. Le lendemain matin, j'arrête à mon guichet automatique habituel et je retire un peu de liquide en prévision de la fin de semaine qui vient. Le midi, j'appelle la banque, on m'inscrit aux solutions bancaires après avoir vérifié mon identité. Je paie un compte le midi et un le soir. Ouf, plus d'inquiétude pour les paiements en retard.
Le soir suivant (on est rendu au jeudi veille de la Saint-Jean), j'achète de la bière à l'épicerie. Je tente de payer. Carte refusée. Hein?!? J'arrive chez moi. Accès refusé à mes solutions bancaires web. WTF?!? J'appelle la banque.
On pense que ma carte a été clonée. Je dois me présenter en succursale... le samedi. Bâtard!!!
Samedi, je me présente à la banque. 500$ se sont envolés de mon compte! Heureusement, avant que je ne puisse faire une attaque cardiaque, on me les rembourse. Ma carte avait bel et bien été clonée. Et où, d'après vous?
Fort probablement au guichet automatique de la banque où j'étais passée le mercredi matin, en toute confiance.
Ironique, hein?
Donc, mardi soir, j'essaie de m'inscrire. Je ne peux pas le faire directement par Internet. J'abandonne, parce qu'il est tard. Le lendemain matin, j'arrête à mon guichet automatique habituel et je retire un peu de liquide en prévision de la fin de semaine qui vient. Le midi, j'appelle la banque, on m'inscrit aux solutions bancaires après avoir vérifié mon identité. Je paie un compte le midi et un le soir. Ouf, plus d'inquiétude pour les paiements en retard.
Le soir suivant (on est rendu au jeudi veille de la Saint-Jean), j'achète de la bière à l'épicerie. Je tente de payer. Carte refusée. Hein?!? J'arrive chez moi. Accès refusé à mes solutions bancaires web. WTF?!? J'appelle la banque.
On pense que ma carte a été clonée. Je dois me présenter en succursale... le samedi. Bâtard!!!
Samedi, je me présente à la banque. 500$ se sont envolés de mon compte! Heureusement, avant que je ne puisse faire une attaque cardiaque, on me les rembourse. Ma carte avait bel et bien été clonée. Et où, d'après vous?
Fort probablement au guichet automatique de la banque où j'étais passée le mercredi matin, en toute confiance.
Ironique, hein?
vendredi 24 juin 2011
La Saint-Jean
Ah, la Saint-Jean-Bastiste!
Survivance païenne des fêtes du solstice d'été célébrées dans presque toutes les religions anciennes et où le feu de joie qui brillait dans la nuit symbolisait la puissance du soleil et son union avec la terre pour la rendre fertile...
Verni chrétien ajouté à des rites qu'on n'arrivait pas à éradiquer...
Souvenir des premières célébrations religieuses que les colons organisèrent après avoir touché terre...
Célébration de l'union des deux peuples fondateurs du Canada, puis consécration de leur division...
Cristallisation de la fierté québécoise...
Et, surtout, occasion rêvée pour prendre congé et s'ouvrir une bonne bière frette! Santé, bonheur, prospérité, pis le paradis à la fin de vos jours! ;)
Survivance païenne des fêtes du solstice d'été célébrées dans presque toutes les religions anciennes et où le feu de joie qui brillait dans la nuit symbolisait la puissance du soleil et son union avec la terre pour la rendre fertile...
Verni chrétien ajouté à des rites qu'on n'arrivait pas à éradiquer...
Souvenir des premières célébrations religieuses que les colons organisèrent après avoir touché terre...
Célébration de l'union des deux peuples fondateurs du Canada, puis consécration de leur division...
Cristallisation de la fierté québécoise...
Et, surtout, occasion rêvée pour prendre congé et s'ouvrir une bonne bière frette! Santé, bonheur, prospérité, pis le paradis à la fin de vos jours! ;)
jeudi 23 juin 2011
Je sais que c'est arrangé
Je sais que cette photo a été arrangée, prise sous un angle soigneusement étudié, que sa luminosité et ses couleurs ont été retravaillées... Mais, quand je l'ai vue la première fois, j'y ai cru. Et mon âme d'écrivaine ne peut pas s'empêcher d'y revenir. Tant de beauté et d'amour au milieu de l'émeute. On dirait une finale de film américain, non?
On pourra m'objecter la vérité, c'est-à-dire que la pauvre fille avait été bousculée par un policier, que son copain ne l'embrassait pas à pleine bouche, mais légèrement, pour la réconforter, qu'il y a des gens qu'on ne voit pas et qui se précipitent pour s'enquérir de l'état de santé de la jeune femme...
Mais, tout de même, le geste de cet homme, penché sur sa compagne, l'entourant de ses bras, je le trouve profondément touchant. Ne vous étonnez pas si un jour vous lisez quelque chose là-dessus! ;)
Photo: AFP/Rich Lam |
Mais, tout de même, le geste de cet homme, penché sur sa compagne, l'entourant de ses bras, je le trouve profondément touchant. Ne vous étonnez pas si un jour vous lisez quelque chose là-dessus! ;)
mercredi 22 juin 2011
En formation
Aujourd'hui et demain, mon employeur m'envoie suivre une formation de secouriste.
Je vois pas en quoi ça va améliorer mes performances de secrétaire, mais bon... Les normes légales font qu'il doit y avoir un certain nombre d'employés formés aux premiers soins et là on est en dessous des ratios permis.
Donc, je vais passer deux jours à apprendre la réanimation cardio-vasculaire et d'autres trucs du genre.
J'ai deux souhaits à formuler :
1- J'espère ne jamais avoir à me servir de ce que je vais apprendre...
2- Sauf dans un texte de fiction! ;)
Je me demande si un jour quelqu'un va comprendre pourquoi je suis toujours volontaire quand il s'agit de suivre les formations les plus farfelues? :p (Entre vous et moi, j'espère bien que non! ;)
Je vois pas en quoi ça va améliorer mes performances de secrétaire, mais bon... Les normes légales font qu'il doit y avoir un certain nombre d'employés formés aux premiers soins et là on est en dessous des ratios permis.
Donc, je vais passer deux jours à apprendre la réanimation cardio-vasculaire et d'autres trucs du genre.
J'ai deux souhaits à formuler :
1- J'espère ne jamais avoir à me servir de ce que je vais apprendre...
2- Sauf dans un texte de fiction! ;)
Je me demande si un jour quelqu'un va comprendre pourquoi je suis toujours volontaire quand il s'agit de suivre les formations les plus farfelues? :p (Entre vous et moi, j'espère bien que non! ;)
mardi 21 juin 2011
C'est l'été!
Il fait soleil, il fait chaud, le gazon pousse pis il faut le tondre, les terrasses sont ouvertes, mais on peut pas y passer l'après-midi parce qu'il faut retourner au boulot, les filles portent des mini-jupes ou des micro-shorts, les touristes ont envahi le Vieux-Montréal, les maringouins et les quêteux aussi...
Les travailleurs des tours à bureaux climatisées portent une veste en dedans et l'enlèvent dehors...
Y'a pas de doute : c'est l'été! :)
Off, crème solaire FPS 560, pancarte disant "mes bleus me viennent de mes cours d'arts martiaux, arrêtez de fixer mon chum en fronçant les sourcils", lunettes noires, climatiseur pour la maison, éventail pour pas mourir de chaleur dans l'autobus, café glacé...
Voilà, je suis parée! Allez, amenez-en du soleil!
Les travailleurs des tours à bureaux climatisées portent une veste en dedans et l'enlèvent dehors...
Y'a pas de doute : c'est l'été! :)
Off, crème solaire FPS 560, pancarte disant "mes bleus me viennent de mes cours d'arts martiaux, arrêtez de fixer mon chum en fronçant les sourcils", lunettes noires, climatiseur pour la maison, éventail pour pas mourir de chaleur dans l'autobus, café glacé...
Voilà, je suis parée! Allez, amenez-en du soleil!
lundi 20 juin 2011
Privilégiée
Je me sens incroyablement privilégiée quand j'ouvre une revue et que je tombe sur un texte pour lequel j'ai fait partie des premiers lecteurs! :)
C'est impressionnant de retrouver ce texte, qu'on a vu à divers stades de son développement, et de le découvrir achevé. De constater que l'auteur a creusé son imaginaire et y a découvert les réponses aux questions qu'on a pu lui poser. Que l'histoire est essentiellement la même, mais qu'il y en a désormais davantage sur le papier et moins dans la tête de l'auteur.
L'exercice est très formateur pour le travail d'écrivain je trouve, parce qu'on apprend à repérer les défauts d'un texte et qu'on découvre comment d'autres réussissent à les corriger. On comprend également qu'un texte est toujours notre texte, peu importe le nombre de changement qu'on nous demande d'y faire. Parce que les changements seront toujours teintés de notre façon de voir et de faire. On découvre aussi que, parfois, un lecteur interprète un texte d'une façon bien plus profonde qu'on ne le faisait nous-même. À nous dans ces cas-là de pousser dans la direction indiquée pour la clarifier, en disant bien haut : "Oui, oui, bien sûr, avec ce texte, je m'interrogeais sur le sens de la vie, voyons!" :p
Le travail de lecteur et de commentateur de texte en cours d'écriture, c'est un boulot long et ingrat. Il faut établir une relation de confiance entre l'auteur et le lecteur (parce que non seulement on a tous peur de se faire plagier, mais en plus présenter un texte qui n'est pas achevé, c'est un peu comme se présenter à poil à un rendez-vous!). Ensuite, faut lire le texte, le commenter de façon diplomate tout en faisant ressortir les défauts et les faiblesses... puis on attend que l'auteur retravaille le tout. Ou pas. Parce que des fois on expose des défauts et l'auteur ne sait pas comment les corriger. Alors le texte "meurt" dans un fond de tiroir.
Mais quand l'auteur trouve les réponses et réussit à faire publier son oeuvre, mautadine que c'est grisant! On se sent comme la matante à une réunion de famille qui a la chance d'être la récipiendaire du premier sourire du dernier-né du clan! Le sourire serait arrivé tôt ou tard de toute façon, mais, sur le coup, elle est sûre d'avoir quelque chose à y voir! ;)
C'est impressionnant de retrouver ce texte, qu'on a vu à divers stades de son développement, et de le découvrir achevé. De constater que l'auteur a creusé son imaginaire et y a découvert les réponses aux questions qu'on a pu lui poser. Que l'histoire est essentiellement la même, mais qu'il y en a désormais davantage sur le papier et moins dans la tête de l'auteur.
L'exercice est très formateur pour le travail d'écrivain je trouve, parce qu'on apprend à repérer les défauts d'un texte et qu'on découvre comment d'autres réussissent à les corriger. On comprend également qu'un texte est toujours notre texte, peu importe le nombre de changement qu'on nous demande d'y faire. Parce que les changements seront toujours teintés de notre façon de voir et de faire. On découvre aussi que, parfois, un lecteur interprète un texte d'une façon bien plus profonde qu'on ne le faisait nous-même. À nous dans ces cas-là de pousser dans la direction indiquée pour la clarifier, en disant bien haut : "Oui, oui, bien sûr, avec ce texte, je m'interrogeais sur le sens de la vie, voyons!" :p
Le travail de lecteur et de commentateur de texte en cours d'écriture, c'est un boulot long et ingrat. Il faut établir une relation de confiance entre l'auteur et le lecteur (parce que non seulement on a tous peur de se faire plagier, mais en plus présenter un texte qui n'est pas achevé, c'est un peu comme se présenter à poil à un rendez-vous!). Ensuite, faut lire le texte, le commenter de façon diplomate tout en faisant ressortir les défauts et les faiblesses... puis on attend que l'auteur retravaille le tout. Ou pas. Parce que des fois on expose des défauts et l'auteur ne sait pas comment les corriger. Alors le texte "meurt" dans un fond de tiroir.
Mais quand l'auteur trouve les réponses et réussit à faire publier son oeuvre, mautadine que c'est grisant! On se sent comme la matante à une réunion de famille qui a la chance d'être la récipiendaire du premier sourire du dernier-né du clan! Le sourire serait arrivé tôt ou tard de toute façon, mais, sur le coup, elle est sûre d'avoir quelque chose à y voir! ;)
vendredi 17 juin 2011
Tu sais que (7)
Tu sais que tu possèdes une maison depuis suffisamment longtemps quand...
Tu sais où trouver des ampoules fluo-compactes, des vis galvanisées et du ruban au teflon dans une quincaillerie en moins de dix minutes et sans parcourir plus d'une rangée inutilement.
Tu sais que toute maison qui n'est pas neuve n'est jamais faite exactement comme elle le devrait et qu'ouvrir une cloison, c'est ouvrir une boîte de Pandore.
En conséquence, tu sais que toute estimation de la durée de travaux de rénovation doit être multipliée par deux. Par trois s'il s'agit d'une estimation faite par un beau-frère. Par quatre s'il a défini le travail comme étant "l'affaire d'un dimanche matin en buvant un café" et que dans ce cas, cela risque également de nécessiter la location d'outils spécialisés et l'intervention d'un beau-père! :p
Tu sais que tout travail de finition qui n'est pas exécuté dans la semaine suivant la fin d'un chantier important ne sera fait que dans "A x B semaines", où "A" représente le facteur "paresse" des occupants exprimé sur une échelle de 1 à 10 et où "B" exprime le degré d'occupation de leurs horaires, sur la même échelle. Si l'un des occupants est un écrivain, le résultat doit être calculé en mois.
Finalement, tu sais que toute cette formule mathématique n'est là que pour justifier le fait que tu as mis trois ans et demi avant de faire la retouche de peinture sur le cadre de porte du garde-robe de l'entrée!
Tu sais où trouver des ampoules fluo-compactes, des vis galvanisées et du ruban au teflon dans une quincaillerie en moins de dix minutes et sans parcourir plus d'une rangée inutilement.
Tu sais que toute maison qui n'est pas neuve n'est jamais faite exactement comme elle le devrait et qu'ouvrir une cloison, c'est ouvrir une boîte de Pandore.
En conséquence, tu sais que toute estimation de la durée de travaux de rénovation doit être multipliée par deux. Par trois s'il s'agit d'une estimation faite par un beau-frère. Par quatre s'il a défini le travail comme étant "l'affaire d'un dimanche matin en buvant un café" et que dans ce cas, cela risque également de nécessiter la location d'outils spécialisés et l'intervention d'un beau-père! :p
Tu sais que tout travail de finition qui n'est pas exécuté dans la semaine suivant la fin d'un chantier important ne sera fait que dans "A x B semaines", où "A" représente le facteur "paresse" des occupants exprimé sur une échelle de 1 à 10 et où "B" exprime le degré d'occupation de leurs horaires, sur la même échelle. Si l'un des occupants est un écrivain, le résultat doit être calculé en mois.
Finalement, tu sais que toute cette formule mathématique n'est là que pour justifier le fait que tu as mis trois ans et demi avant de faire la retouche de peinture sur le cadre de porte du garde-robe de l'entrée!
jeudi 16 juin 2011
Nuits blêmes et Boulevard des étoiles de Daniel Sernine
J'ai attaqué la pile de livres reçus en prix au concours de l'Ermite. Dans cette pile se trouvait trois recueils de nouvelles de Daniel Sernine. Tous à peu près introuvables à l'heure actuelle d'ailleurs (ils ont été édités en 1990 et 1991 respectivement par XYZ et par les défuntes Publications Janus), alors je ne vais pas m'éterniser, mais je voulais souligner quelques belles trouvailles dans les deux premiers que j'ai lus.
La plume de Sernine, tout d'abord, est telle que j'en avais gardé le souvenir : précise et presque lyrique par moment, puis soudainement si crue et familière qu'on en sursaute. J'adore ce mélange des genres, l'équivalent littéraire de s'emmêler dans une toile d'araignée tendue entre deux arbres au moment même où on se disait que la forêt en cette saison, c'est vraiment parfait pour les promenades!
Outre la qualité du style, le premier recueil, "Nuits blêmes" ne m'a pas particulièrement marquée, je dois dire. Par moment, les images étaient même un peu trop envahissantes pour mon goût. Cependant, une nouvelle, "Le visiteur", m'a surprise par sa manière et son propos, précurseur du film "Sixth Sense". Un personnage y discute avec son père, qui désapprouve tous ses choix de vie. On découvre à la fin de la nouvelle que ledit paternel est décédé depuis un an et que le fils parle dans le vide... ce qui n'est peut-être pas très différent de ce qu'il faisait auparavant de toute façon. Criant de réalisme malgré le filtre fantastique. Je l'ai relue deux fois.
C'est dans le second recueil, "Boulevard des étoiles", que j'ai trouvé, ou plutôt retrouvé, davantage de thèmes à mon goût. Je me souvenais, voyez-vous, d'avoir un jour lu des histoires qui se déroulaient dans un lieu où l'ambiance de carnaval et de fête foraine était permanente, avec toutes les grandeurs et décadences que cela suppose.
Hé bien, voilà, je viens de retrouver où j'avais lu ça : dans ce recueil de Daniel Sernine! Les habitants d'une Terre dépeuplée (et de ses colonies) trompent leur oisivité en faisant la fête tous les soirs ou en courtisant la mort à bord d'avions chargés d'explosifs ou d'aéronefs lancés à plein vitesse dans des parcours resserrés. Lorsqu'on connaît suffisamment de retraités désoeuvrés, ces textes prennent des accents très véridiques : il y a des gens qui ne sauraient pas quoi faire de leur vie si les impératifs de notre monde de consommation à outrance n'était pas là pour les encadrer. Dans l'une de ces nouvelles, l'auteur introduit également l'idée d'un "sensicircuit", un système permettant à des spectateurs de vivre par procuration les sensations et émotions d'un athlète de haut niveau (dans ce cas-ci les pilotes trompe-la-mort des aéronefs). Si un jour on l'invente, les réseaux des sports vont faire fortune!
Un élément de ce recueil fait sourire : sur la fête permanente du "Boulevard des étoiles" plane l'un des éléments récurrents de l'univers de Daniel Sernine, soit la cité lunaire d'Argus et ses observateurs qui ont oeuvré dans l'ombre pour que l'humanité atteigne afin la paix. Les résultats doivent les laisser songeurs...
(Lecture 2011 #27 et #28)
La plume de Sernine, tout d'abord, est telle que j'en avais gardé le souvenir : précise et presque lyrique par moment, puis soudainement si crue et familière qu'on en sursaute. J'adore ce mélange des genres, l'équivalent littéraire de s'emmêler dans une toile d'araignée tendue entre deux arbres au moment même où on se disait que la forêt en cette saison, c'est vraiment parfait pour les promenades!
Outre la qualité du style, le premier recueil, "Nuits blêmes" ne m'a pas particulièrement marquée, je dois dire. Par moment, les images étaient même un peu trop envahissantes pour mon goût. Cependant, une nouvelle, "Le visiteur", m'a surprise par sa manière et son propos, précurseur du film "Sixth Sense". Un personnage y discute avec son père, qui désapprouve tous ses choix de vie. On découvre à la fin de la nouvelle que ledit paternel est décédé depuis un an et que le fils parle dans le vide... ce qui n'est peut-être pas très différent de ce qu'il faisait auparavant de toute façon. Criant de réalisme malgré le filtre fantastique. Je l'ai relue deux fois.
C'est dans le second recueil, "Boulevard des étoiles", que j'ai trouvé, ou plutôt retrouvé, davantage de thèmes à mon goût. Je me souvenais, voyez-vous, d'avoir un jour lu des histoires qui se déroulaient dans un lieu où l'ambiance de carnaval et de fête foraine était permanente, avec toutes les grandeurs et décadences que cela suppose.
Hé bien, voilà, je viens de retrouver où j'avais lu ça : dans ce recueil de Daniel Sernine! Les habitants d'une Terre dépeuplée (et de ses colonies) trompent leur oisivité en faisant la fête tous les soirs ou en courtisant la mort à bord d'avions chargés d'explosifs ou d'aéronefs lancés à plein vitesse dans des parcours resserrés. Lorsqu'on connaît suffisamment de retraités désoeuvrés, ces textes prennent des accents très véridiques : il y a des gens qui ne sauraient pas quoi faire de leur vie si les impératifs de notre monde de consommation à outrance n'était pas là pour les encadrer. Dans l'une de ces nouvelles, l'auteur introduit également l'idée d'un "sensicircuit", un système permettant à des spectateurs de vivre par procuration les sensations et émotions d'un athlète de haut niveau (dans ce cas-ci les pilotes trompe-la-mort des aéronefs). Si un jour on l'invente, les réseaux des sports vont faire fortune!
Un élément de ce recueil fait sourire : sur la fête permanente du "Boulevard des étoiles" plane l'un des éléments récurrents de l'univers de Daniel Sernine, soit la cité lunaire d'Argus et ses observateurs qui ont oeuvré dans l'ombre pour que l'humanité atteigne afin la paix. Les résultats doivent les laisser songeurs...
(Lecture 2011 #27 et #28)
mercredi 15 juin 2011
Trois coups l'annoncent - Extrait
Bon, puisque Pascale a lancé la campagne de pub (lol!) voici le début de la nouvelle qui m'a valu le Prix Alibis 2011. Pour l'écrire, je me suis inspirée de deux éléments : un changement législatif mineur, dont j'ai poussé les conséquences à l'extrême, et quelques lectures concernant les psychopathes, qui me sont tombées sous les yeux suite à l'affaire du colonel Russel Williams. Le croisement des deux a donné ce texte, définitivement le plus dur que j'aie écrit. Pour le lire en entier, faudra commander la revue.
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Obscurité totale dans la chambre. Oppressante. C'est ainsi que Sean aime dormir. Silence, hormis le bruit de ses pas qui s'approchent. Le matelas se creuse sous son poids. Rouler vers lui, tout naturellement, malgré mon esprit qui se rebelle. Poser ma tête contre son épaule, caresser ses cheveux. Ne pas tenter de repérer l'odeur du sang sur sa peau. Il s'est douché de toute façon. Jamais il ne viendrait au lit avec du sang sur les mains.
Garder un silence compréhensif. Contrôler mes angoisses, mon envie de fuir. De le fuir. Lui et le récit horrible qui va bientôt lui monter aux lèvres et déborder, m'éclabousser, comme la toux sanglante d'un cancéreux. Me raccrocher à cette image. Le cancéreux n'est pas contagieux. Les histoires de Sean ne le sont pas non plus. Pas pour moi. Elles se contaminent les unes les autres, s'encouragent, mais ne m'affectent pas. Le croire est vital.
- C'était une femme ce soir, Marie.
Passer de ses cheveux à son front. Effacer ses rides du bout des doigts. Lui donner la réponse qu'il attend. Poser la question dont je ne désire pourtant pas la réponse.
- Encore ? Ça a été difficile ?
- C’était une Iranienne. Il a fallu plus que des menaces et des coups frappés contre la porte pour la faire parler.
Ne pas réfléchir à ce que cela implique. Ce n'est pas à ce sujet qu'il me faut plus de détails.
- Une Iranienne ?
- Oui. Jolie une fois son voile arraché. Mince, fragile, mais coriace. La frapper ne donnait rien. Mais quand je l'ai pliée en deux sur la table et que Mark et Tom sont entrés, elle a brisé. Je crois qu'elle se sentait encore plus nue qu'une femme ordinaire.
Tenter d'enregistrer sans imaginer la scène que les mots suggèrent. J'y arrivais avant. Sauf que ça devient de plus en plus dur. Sean se sent en confiance. Il détaille davantage. Il explicite. Il change. On m'avait avertie que cela finirait par arriver.
mardi 14 juin 2011
X-Men : First Class
Si, comme moi, vous aviez été un fan fini de X-Men et de X-Men II, vous aviez probablement besoin de quelque chose pour vous faire oublier le décevant X-Men III... tout en sachant que rien ne pourrait racheter le navet qu'a été Wolverine!
Hé bien, je dois dire que le prequel X-Men : First Class/Première Classe arrive à nous réintéresser à la franchise X-Men. Et pas qu'un peu!
Bryan Singer, qui avait dirigé les deux premiers opus, a participé à l'écriture de celui-ci en plus de le produire et sa vision clairement présente. Le scénario est intelligent, très axé sur les personnages et servi par de très bons comédiens, bien choisis pour leurs rôles (sauf celui qui joue Beast, qui aurait plutôt eu la gueule pour jouer Cyclop!).
L'une des thèmes principaux des histoires de X-Men étant la revendication d'une minorité pour obtenir des droits égaux, c'était une bonne idée de replacer le combat dans son contexte originel, soit les années 60, au plus fort de la Guerre Froide. Cela permet de retrouver l'esthétisme classique des X-Men sans blesser les rétines et on en profite pour faire le pont avec l'autre thème, plus intemporel, de la série, qui est l'acceptation des différences et la réalisation qu'elles enrichissent l'humanité.
Sur ce fond de "l'union fait la force", la relation entre le Professor Xavier et Magneto (James McAvoy et Michael Fassbender) est construite lentement durant le film et on n'a aucune peine à croire qu'elle résulte en cet étroit rapport de frères ennemis (unis par le respect mutuel, divisés par leurs principes) qui sera la base de toutes les histoires des X-Men.
Une autre relation mise en place dans ce film est celle qui unit Mystique et Magneto. Une scène en particulier est magnifiquement conçue, servie par l'âge respectif des personnages et tout à fait en accord avec ce qu'on connaît d'eux... Je ne vous en dit pas plus, sinon qu'elle fera le lien avec les opus à venir.
J'ai également bien apprécié les effets spéciaux, ni trop nombreux, ni trop exagérés, surtout ceux entourant l'usage des pouvoirs mentaux du Professor X. Dans les autres films, j'avais trouvé qu'on ne nous faisait pas tellement sentir l'usage de la télépathie. Cette fois-ci, on partage les visions de Xavier, de la même façon que lui-même partage les émotions et les sensations des esprits qu'il visite.
Les puristes se plaindront peut-être du fait que l'origine du handicap de Xavier ne respecte pas ce qui a été établi par les bandes-dessinées. Pour ma part, j'ai trouvé que la nouvelle explication est tellement forte émotionnellement qu'elle ne mérite même pas qu'on s'en excuse.
En fait, j'ai un seul bémol à mettre à mon appréciation du film : la bande sonore des scènes finales manquait de subtilité. Quelqu'un a retrouvé les trompettes de la bande sonore de X-Men III! Je sais pas c'est qui, mais, de grâce, ne le laissez plus toucher à la console de son!
Hé bien, je dois dire que le prequel X-Men : First Class/Première Classe arrive à nous réintéresser à la franchise X-Men. Et pas qu'un peu!
Bryan Singer, qui avait dirigé les deux premiers opus, a participé à l'écriture de celui-ci en plus de le produire et sa vision clairement présente. Le scénario est intelligent, très axé sur les personnages et servi par de très bons comédiens, bien choisis pour leurs rôles (sauf celui qui joue Beast, qui aurait plutôt eu la gueule pour jouer Cyclop!).
L'une des thèmes principaux des histoires de X-Men étant la revendication d'une minorité pour obtenir des droits égaux, c'était une bonne idée de replacer le combat dans son contexte originel, soit les années 60, au plus fort de la Guerre Froide. Cela permet de retrouver l'esthétisme classique des X-Men sans blesser les rétines et on en profite pour faire le pont avec l'autre thème, plus intemporel, de la série, qui est l'acceptation des différences et la réalisation qu'elles enrichissent l'humanité.
Sur ce fond de "l'union fait la force", la relation entre le Professor Xavier et Magneto (James McAvoy et Michael Fassbender) est construite lentement durant le film et on n'a aucune peine à croire qu'elle résulte en cet étroit rapport de frères ennemis (unis par le respect mutuel, divisés par leurs principes) qui sera la base de toutes les histoires des X-Men.
Une autre relation mise en place dans ce film est celle qui unit Mystique et Magneto. Une scène en particulier est magnifiquement conçue, servie par l'âge respectif des personnages et tout à fait en accord avec ce qu'on connaît d'eux... Je ne vous en dit pas plus, sinon qu'elle fera le lien avec les opus à venir.
J'ai également bien apprécié les effets spéciaux, ni trop nombreux, ni trop exagérés, surtout ceux entourant l'usage des pouvoirs mentaux du Professor X. Dans les autres films, j'avais trouvé qu'on ne nous faisait pas tellement sentir l'usage de la télépathie. Cette fois-ci, on partage les visions de Xavier, de la même façon que lui-même partage les émotions et les sensations des esprits qu'il visite.
Les puristes se plaindront peut-être du fait que l'origine du handicap de Xavier ne respecte pas ce qui a été établi par les bandes-dessinées. Pour ma part, j'ai trouvé que la nouvelle explication est tellement forte émotionnellement qu'elle ne mérite même pas qu'on s'en excuse.
En fait, j'ai un seul bémol à mettre à mon appréciation du film : la bande sonore des scènes finales manquait de subtilité. Quelqu'un a retrouvé les trompettes de la bande sonore de X-Men III! Je sais pas c'est qui, mais, de grâce, ne le laissez plus toucher à la console de son!
lundi 13 juin 2011
La lecture est à l'écriture
La lecture est à l'écriture ce que les galas d'arts martiaux mixtes sont à la pratique des arts martiaux.
C'est bien beau de pratiquer tout seul dans notre coin, mais voir ce que les maîtres de la technique savent en faire, ça permet parfois de saisir les concepts beaucoup plus vite!
Sauf que quand le gala a l'air de celui de samedi soir, on se dit qu'il faudrait ptêt que les combattants se renouvellent un peu. Le niveau technique général a tellement augmenté ces dernières années et l'aspect stratégique des combats a été tellement développé qu'on se retrouve de plus en plus avec deux sortes de combattants : les gars prudents, bons partout, qui étirent des combats plates jusqu'à la décision et les risque-tout, unidimentionnels, qui réussisent à nous donner des affrontements excitants même lorsqu'ils perdent. Le problème c'est que les classements sont en fonction des victoires, alors au sommet de la pyramide, on a de plus en plus de combats longs et sans grande excitation.
J'commence à avoir hâte de voir certains grands noms prendre à nouveau des risques!
Là je me sens comme si la littérature se retrouvait partagée à parts égales entre des Édouard Bond et des Marie Laberge, sans rien entre les deux!!!
C'est bien beau de pratiquer tout seul dans notre coin, mais voir ce que les maîtres de la technique savent en faire, ça permet parfois de saisir les concepts beaucoup plus vite!
Sauf que quand le gala a l'air de celui de samedi soir, on se dit qu'il faudrait ptêt que les combattants se renouvellent un peu. Le niveau technique général a tellement augmenté ces dernières années et l'aspect stratégique des combats a été tellement développé qu'on se retrouve de plus en plus avec deux sortes de combattants : les gars prudents, bons partout, qui étirent des combats plates jusqu'à la décision et les risque-tout, unidimentionnels, qui réussisent à nous donner des affrontements excitants même lorsqu'ils perdent. Le problème c'est que les classements sont en fonction des victoires, alors au sommet de la pyramide, on a de plus en plus de combats longs et sans grande excitation.
J'commence à avoir hâte de voir certains grands noms prendre à nouveau des risques!
Là je me sens comme si la littérature se retrouvait partagée à parts égales entre des Édouard Bond et des Marie Laberge, sans rien entre les deux!!!
vendredi 10 juin 2011
La cinématographie appliquée à l'écriture
Alors que je retravaillais "Ce qui reste de l'ange" sous la direction de Joël Champetier, celui-ci m'a, mine de rien, ouvert tout un monde côté écriture : celui du langage cinématographique. En effet, Joël m'avait suggéré de faire un "zoom in" avec ma description du début du texte.
Sur le coup, j'ai eu du mal à m'exécuter. Puis, j'ai compris ce qu'il voulait dire. J'ai commencé ma description de façon large : la basilique, le soleil, puis le parvis, puis la statue, puis le personnage. Voilà : "zoom in".
Évidemment, mon esprit a rapidement compris les implications : si on peut faire un "zoom in" en décrivant, on peut aussi faire un "zoom out"... et des "travelling", des scènes plus ou moins en focus (en donnant plus ou moins de détails), des plans partiels (la vue de celui qui décrit étant bloquée par quelque chose), des fondus au noir (ok, celui-là j'essaie encore d'y arriver). En plus, contrairement au cinéaste qui ne peut exécuter son art que sur des éléments visuels, en tant qu'écrivain on peut appliquer le même procédé à toutes les descriptions.
Par exemple : un personnage peut penser que tout le monde se révolte sur la planète, qu'il y a des gens qui parlent de renverser le gouvernement de son pays, qu'à son bureau le patron va bientôt avoir une mutinerie sur les bras, qu'il en a marre d'obéir au doigt et à l'oeil à sa femme. Et voilà : "zoom in" sur des pensées.
Bon, vous allez me dire que c'est pas si révolutionnaire, qu'on le fait souvent naturellement, sans y penser.
J'suis parfaitement d'accord, mais des fois, quand on décide d'essayer de faire quelque chose consciemment, ça nous amène à exploiter une histoire de façon différente. En tout cas, pour moi, ça marche comme ça... Alors je partage! :)
Sur le coup, j'ai eu du mal à m'exécuter. Puis, j'ai compris ce qu'il voulait dire. J'ai commencé ma description de façon large : la basilique, le soleil, puis le parvis, puis la statue, puis le personnage. Voilà : "zoom in".
Évidemment, mon esprit a rapidement compris les implications : si on peut faire un "zoom in" en décrivant, on peut aussi faire un "zoom out"... et des "travelling", des scènes plus ou moins en focus (en donnant plus ou moins de détails), des plans partiels (la vue de celui qui décrit étant bloquée par quelque chose), des fondus au noir (ok, celui-là j'essaie encore d'y arriver). En plus, contrairement au cinéaste qui ne peut exécuter son art que sur des éléments visuels, en tant qu'écrivain on peut appliquer le même procédé à toutes les descriptions.
Par exemple : un personnage peut penser que tout le monde se révolte sur la planète, qu'il y a des gens qui parlent de renverser le gouvernement de son pays, qu'à son bureau le patron va bientôt avoir une mutinerie sur les bras, qu'il en a marre d'obéir au doigt et à l'oeil à sa femme. Et voilà : "zoom in" sur des pensées.
Bon, vous allez me dire que c'est pas si révolutionnaire, qu'on le fait souvent naturellement, sans y penser.
J'suis parfaitement d'accord, mais des fois, quand on décide d'essayer de faire quelque chose consciemment, ça nous amène à exploiter une histoire de façon différente. En tout cas, pour moi, ça marche comme ça... Alors je partage! :)
jeudi 9 juin 2011
Prudence élémentaire (je dis des gros mots)
Si un policier disait que pour réduire les chances de se faire voler, il faut éviter de montrer qu'on trimballe une palette de cash dans notre portefeuille, tout le monde approuverait. Ça nous paraîtrait de la prudence élémentaire. Parce qu'il y a des lois qui interdisent le vol. Mais il y a également des prédateurs qui n'en ont rien à foutre des lois et qui sont à l'affût de proies.
De la même manière, tout le monde verrouille sa voiture. Une voiture déverouillée sera toujours une proie plus facile et alléchante qu'une voiture verrouillée. Si vous oubliez de barrer vos portes pis qu'on vous vole votre char, la police va quand même poursuivre le voleur. Vous allez ptêt vous sentir un peu con, mais la justice va suivre son cours et vous appuyer. Si vous barrez votre char, ça se peut qu'on vous le vole pareil. Mais vous pourrez vous dire que vous avez tout fait pour l'éviter.
Malheureusement, en Ontario, un policier n'a pas parlé de prudence élémentaire par rapport à des voitures ou à des portefeuilles. Le pauvre a osé parler de la Femme. Il a dit à une assemblée de femmes que si elles voulaient décourager les agressions, elles devaient éviter de s'habiller en salope si elles devaient marcher seule le soir à la sortie des bars.
Pauvre gars.
Son rappel d'une consigne de prudence élémentaire (en termes peu élégants, mais clairs) a déclenché des "marches de salopes" (slut walk au Canada anglais) : des défilés de filles qui revendiquent le droit de s'habiller comme elles le veulent sans se faire agresser. Selon les images que j'ai vu, le look "pute de rue de bas étage" et "danseuse sur poteau" prédominait lors des défilés.
On accuse le policier de verser dans le préjugé machiste voulant que les victimes d'agression sexuelle l'ont cherché. De rajouter au malheur des femmes victimes d'agression en les faisant se sentir coupables.
Là, franchement, je pense que la protection à outrance de la Femme, ça fait, simonac!
Oui, en principe, une femme devrait pouvoir se promener toute nue dans la rue pis les gars ne devraient la toucher et la regarder qu'avec sa permission (ça vaut aussi pour les gars qui voudraient se balader à poils). Mais la réalité, c'est pas ça.
Dans la réalité, une fille seule en jupe courte et en talons hyper hauts à 3h du matin dans une ruelle sombre, c'est une proie plus alléchante pour un prédateur éventuel que la même fille en jeans et en running (en grande partie tant qu'à moi parce que c'est plus facile de s'enfuir en cas de problème si on porte des running). Ça ne justifie pas l'agression si agression il y a. Ça ne rend pas la fille coupable de son malheur. Le gars qui l'agresse est encore un violeur pis un salaud. Mais crisse, on peut-tu oser dire qu'elle s'est mise dans une situation risquée? Ni plus, ni moins que l'étourdi qui oublie de barrer sa porte de char.
C'est moi qui écrit de la fiction, mais des fois quand je lis les journaux, j'me dis qu'il y a pas mal de gens qui vivent dans un monde imaginaire!
De la même manière, tout le monde verrouille sa voiture. Une voiture déverouillée sera toujours une proie plus facile et alléchante qu'une voiture verrouillée. Si vous oubliez de barrer vos portes pis qu'on vous vole votre char, la police va quand même poursuivre le voleur. Vous allez ptêt vous sentir un peu con, mais la justice va suivre son cours et vous appuyer. Si vous barrez votre char, ça se peut qu'on vous le vole pareil. Mais vous pourrez vous dire que vous avez tout fait pour l'éviter.
Malheureusement, en Ontario, un policier n'a pas parlé de prudence élémentaire par rapport à des voitures ou à des portefeuilles. Le pauvre a osé parler de la Femme. Il a dit à une assemblée de femmes que si elles voulaient décourager les agressions, elles devaient éviter de s'habiller en salope si elles devaient marcher seule le soir à la sortie des bars.
Pauvre gars.
Son rappel d'une consigne de prudence élémentaire (en termes peu élégants, mais clairs) a déclenché des "marches de salopes" (slut walk au Canada anglais) : des défilés de filles qui revendiquent le droit de s'habiller comme elles le veulent sans se faire agresser. Selon les images que j'ai vu, le look "pute de rue de bas étage" et "danseuse sur poteau" prédominait lors des défilés.
On accuse le policier de verser dans le préjugé machiste voulant que les victimes d'agression sexuelle l'ont cherché. De rajouter au malheur des femmes victimes d'agression en les faisant se sentir coupables.
Là, franchement, je pense que la protection à outrance de la Femme, ça fait, simonac!
Oui, en principe, une femme devrait pouvoir se promener toute nue dans la rue pis les gars ne devraient la toucher et la regarder qu'avec sa permission (ça vaut aussi pour les gars qui voudraient se balader à poils). Mais la réalité, c'est pas ça.
Dans la réalité, une fille seule en jupe courte et en talons hyper hauts à 3h du matin dans une ruelle sombre, c'est une proie plus alléchante pour un prédateur éventuel que la même fille en jeans et en running (en grande partie tant qu'à moi parce que c'est plus facile de s'enfuir en cas de problème si on porte des running). Ça ne justifie pas l'agression si agression il y a. Ça ne rend pas la fille coupable de son malheur. Le gars qui l'agresse est encore un violeur pis un salaud. Mais crisse, on peut-tu oser dire qu'elle s'est mise dans une situation risquée? Ni plus, ni moins que l'étourdi qui oublie de barrer sa porte de char.
C'est moi qui écrit de la fiction, mais des fois quand je lis les journaux, j'me dis qu'il y a pas mal de gens qui vivent dans un monde imaginaire!
mercredi 8 juin 2011
Brins d'éternité #29
Sous une couverture au dessin un peu chargé pour mon goût, mais aux couleurs vibrantes, Brins d'éternité nous livre son cortège habituel de nouvelles et d'articles, avec cette fois-ci une incursion du côté de la bande-dessinée en prime.
Au royaume des aveugles de V.K. Valev ouvre le numéro avec une nouvelle fort bien écrite et qui laissait présager un univers de fantasy très riche, mais qui finit un peu abruptement. Dommage. On a un peu l'impression de lire l'embryon d'une idée née d'un fait historique plutôt que l'histoire complète.
Major de Alexandre Lavertue est une novella de science-fiction qui met en scène un sympathique personnage de vieux militaire blanchi sous le harnoi qui considère son naufrage spatial en solitaire sur une planète inconnue comme des vacances! Malheureusement, la fin n'est pas à la hauteur de la qualité du personnage, ni de la netteté du style.
Renaissance de Pascale Raud rachète les deux premiers textes. J'apprécie d'autant plus la fin de ce texte-ci que les premières versions, que j'ai pu lire via l'atelier d'écriture d'Élisabeth Vonarburg, laissaient elles aussi un goût amer. Cette fois, le récit est complet, les personnages sont aussi caractérisés que le contexte le permet et les atmosphères sont délicieuses, comme toujours sous la plume de Pascale. À lire!
Champion chuteur de Jean-Pierre April partait d'une bonne idée (la téléréalité poussée à l'extrême), mais disons qu'on devine le punch assez vite et que ça manque un peu d'action. Le personnage qui mène enquête à retardement, à partir de son ordinateur, disons que ce n'est pas frappant d'originalité. Ça se veut de son temps, je suppose, alors ça s'expose à avoir l'air banal, parce que justement trop proche de la réalité.
D'ailleurs, c'est cette même volonté d'être "de son temps" de réfléchir sur notre "devenir proche et plausible" via la fiction qui me semble sous-tendre la seconde partie de l'essai de Jean-Pierre April, Pour une littérature du devenir, SF entre métissage et postmodernisme. Personnellement, j'ai beaucoup donné côté réflexion d'anticipation durant mon parcours académique en histoire, sociologie et anthropologie. Et je me demande un peu pourquoi JP April invite avec tant de passion les écrivains à se mêler de ce genre de jeu aride et peu fructueux.
Selon mon expérience de lectrice et d'historienne, le gros désavantage des livres qui réfléchissent de façon trop visible à partir du présent, comme plusieurs titres cités en exemple dans l'essai, c'est qu'ils sont datés (ce qui les assortis d'une désuétude certaine en dehors des cercles littéraires et historiens) et qu'ils présentent un potentiel d'évasion beaucoup moindre que des livres qui nous projettent dans un futur improbable ou un univers magique.
Alors, en tant qu'écrivain, si cette "littérature du devenir" n'est pas ce qu'on a envie de raconter, pourquoi s'y risquerait-on?
(Lecture 2011 #26)
Au royaume des aveugles de V.K. Valev ouvre le numéro avec une nouvelle fort bien écrite et qui laissait présager un univers de fantasy très riche, mais qui finit un peu abruptement. Dommage. On a un peu l'impression de lire l'embryon d'une idée née d'un fait historique plutôt que l'histoire complète.
Major de Alexandre Lavertue est une novella de science-fiction qui met en scène un sympathique personnage de vieux militaire blanchi sous le harnoi qui considère son naufrage spatial en solitaire sur une planète inconnue comme des vacances! Malheureusement, la fin n'est pas à la hauteur de la qualité du personnage, ni de la netteté du style.
Renaissance de Pascale Raud rachète les deux premiers textes. J'apprécie d'autant plus la fin de ce texte-ci que les premières versions, que j'ai pu lire via l'atelier d'écriture d'Élisabeth Vonarburg, laissaient elles aussi un goût amer. Cette fois, le récit est complet, les personnages sont aussi caractérisés que le contexte le permet et les atmosphères sont délicieuses, comme toujours sous la plume de Pascale. À lire!
Champion chuteur de Jean-Pierre April partait d'une bonne idée (la téléréalité poussée à l'extrême), mais disons qu'on devine le punch assez vite et que ça manque un peu d'action. Le personnage qui mène enquête à retardement, à partir de son ordinateur, disons que ce n'est pas frappant d'originalité. Ça se veut de son temps, je suppose, alors ça s'expose à avoir l'air banal, parce que justement trop proche de la réalité.
D'ailleurs, c'est cette même volonté d'être "de son temps" de réfléchir sur notre "devenir proche et plausible" via la fiction qui me semble sous-tendre la seconde partie de l'essai de Jean-Pierre April, Pour une littérature du devenir, SF entre métissage et postmodernisme. Personnellement, j'ai beaucoup donné côté réflexion d'anticipation durant mon parcours académique en histoire, sociologie et anthropologie. Et je me demande un peu pourquoi JP April invite avec tant de passion les écrivains à se mêler de ce genre de jeu aride et peu fructueux.
Selon mon expérience de lectrice et d'historienne, le gros désavantage des livres qui réfléchissent de façon trop visible à partir du présent, comme plusieurs titres cités en exemple dans l'essai, c'est qu'ils sont datés (ce qui les assortis d'une désuétude certaine en dehors des cercles littéraires et historiens) et qu'ils présentent un potentiel d'évasion beaucoup moindre que des livres qui nous projettent dans un futur improbable ou un univers magique.
Alors, en tant qu'écrivain, si cette "littérature du devenir" n'est pas ce qu'on a envie de raconter, pourquoi s'y risquerait-on?
(Lecture 2011 #26)
mardi 7 juin 2011
Hanaken Tome II - Début de l'écriture
Bon, ma petite nouvelle policière est finie et là je vais la laisser reposer. Mes notes (recherches, concepts, plan préliminaire et plan scène à scène) pour le roman policier sont toutes belles et bien complètes, mais elles vont devoir attendre leur tour. Idem pour les 4 ou 5 autres projets dont les notes sont à différents stades. (Oui, je sais, je suis control freak et je prends des tonnes de notes!)
Parce que là, le plan scène à scène du tome II de Hanaken est fini et a été approuvé par l'éditeur. Et si je veux que ce bouquin soit prêt en août l'année prochaine, ça veut dire que le premier jet doit être terminé autour du mois de décembre. Alors comme j'écris pas vite, c'est dès cette semaine que je vais m'y mettre.
Un peu bizarre de commencer l'écriture du tome II avant même d'avoir lancé le tome I... J'espère juste que mes ventes ne seront pas catastrophiques au point que mon éditeur change d'idée au sujet de la suite! ;p
Cette fois, j'ai décidé de pousser l'aventure "roman historique" un petit pas plus loin. Mes personnages, jusqu'ici cantonnés dans leur village fictif, vont commencer à croiser la route de quelques grands personnages de l'histoire du Japon. Ça m'oblige à la fois à plus de recherches et à plus de louvoiement entre les détails historiques, mais bon...
Réaliste, je me suis résignée et j'accepte d'avance une plus grande marge d'erreurs du côté des faits et gestes de ces grands personnages que je ne le tolérais sur l'arrière-plan culturel du premier tome. Je n'ai pas tellement le choix : faire intervenir des personnages fictifs au milieu de personnages réels, ça signifie faire un délicat travail d'insertion entre les faits historiques connus. Or, quand on parle d'histoire du Japon, les livres de référence non traduits dans une langue occidentale sont la norme plutôt que l'exception! Et mon japonais est un peu rouillé... (pis même à mon meilleur, je pouvais pas lire mieux que des albums pour enfants!)
De toute façon, on aime les Trois mousquetaires malgré tous les anachronismes que Dumas y a laissé. Hein? Hein? (Ça c'est le moment où vous devez me rassurer... ;)
Parce que là, le plan scène à scène du tome II de Hanaken est fini et a été approuvé par l'éditeur. Et si je veux que ce bouquin soit prêt en août l'année prochaine, ça veut dire que le premier jet doit être terminé autour du mois de décembre. Alors comme j'écris pas vite, c'est dès cette semaine que je vais m'y mettre.
Un peu bizarre de commencer l'écriture du tome II avant même d'avoir lancé le tome I... J'espère juste que mes ventes ne seront pas catastrophiques au point que mon éditeur change d'idée au sujet de la suite! ;p
Cette fois, j'ai décidé de pousser l'aventure "roman historique" un petit pas plus loin. Mes personnages, jusqu'ici cantonnés dans leur village fictif, vont commencer à croiser la route de quelques grands personnages de l'histoire du Japon. Ça m'oblige à la fois à plus de recherches et à plus de louvoiement entre les détails historiques, mais bon...
Réaliste, je me suis résignée et j'accepte d'avance une plus grande marge d'erreurs du côté des faits et gestes de ces grands personnages que je ne le tolérais sur l'arrière-plan culturel du premier tome. Je n'ai pas tellement le choix : faire intervenir des personnages fictifs au milieu de personnages réels, ça signifie faire un délicat travail d'insertion entre les faits historiques connus. Or, quand on parle d'histoire du Japon, les livres de référence non traduits dans une langue occidentale sont la norme plutôt que l'exception! Et mon japonais est un peu rouillé... (pis même à mon meilleur, je pouvais pas lire mieux que des albums pour enfants!)
De toute façon, on aime les Trois mousquetaires malgré tous les anachronismes que Dumas y a laissé. Hein? Hein? (Ça c'est le moment où vous devez me rassurer... ;)
lundi 6 juin 2011
La vérité de Terry Pratchett
Les nains ont trouvé le moyen de changer le plomb en or. En effet, ils viennent d'inventer l'imprimerie à caractères mobiles! Et dans les heures suivantes, le journal s'inventera à son tour. Avec moults conséquences sur ce qui passe, à Ankh-Morpork, pour de la normalité.
Un Terry Pratchett dans les règles de l'art (c'est à dire que vous risquez fort de rire tout seul en le lisant et de passer pour légèrement dérangé dans l'autobus...) où on voit, pour une fois, le Guet d'un regard extérieur. On y découvre également qu'être un criminel, à Ankh-Morpork, est plus compliqué que dans le reste du Disque-Monde, parce qu'entre les guildes des voleurs et des assassins, la ligue pour l'égalité des tailles, l'utilisation des loups-garous par le Guet et la surveillance par gargouilles, les rues sont étonnamment policées.
Seul bémol : le graphiste devait être la lune : il y a une phrase en petites majuscules qui n'est pas prononcée par la Mort. Y'a de quoi rendre confus un habitué de Pratchett pendant deux ou trois paragraphes!
Bref, si vous avez jamais goûté à Terry Pratchett, c'est un livre comme un autre pour commencer (et devenir accro), même si j'aurais plutôt une préférence pour "Au Guet / Guards!Guards!" À chaque roman, Pratchett nous fait la preuve que ce n'est pas parce qu'un monde est absurde qu'il n'est pas possible de le rendre tout à fait cohérent et donc riche en possibilités narratives!
(Lecture 2011 #25)
Un Terry Pratchett dans les règles de l'art (c'est à dire que vous risquez fort de rire tout seul en le lisant et de passer pour légèrement dérangé dans l'autobus...) où on voit, pour une fois, le Guet d'un regard extérieur. On y découvre également qu'être un criminel, à Ankh-Morpork, est plus compliqué que dans le reste du Disque-Monde, parce qu'entre les guildes des voleurs et des assassins, la ligue pour l'égalité des tailles, l'utilisation des loups-garous par le Guet et la surveillance par gargouilles, les rues sont étonnamment policées.
Seul bémol : le graphiste devait être la lune : il y a une phrase en petites majuscules qui n'est pas prononcée par la Mort. Y'a de quoi rendre confus un habitué de Pratchett pendant deux ou trois paragraphes!
Bref, si vous avez jamais goûté à Terry Pratchett, c'est un livre comme un autre pour commencer (et devenir accro), même si j'aurais plutôt une préférence pour "Au Guet / Guards!Guards!" À chaque roman, Pratchett nous fait la preuve que ce n'est pas parce qu'un monde est absurde qu'il n'est pas possible de le rendre tout à fait cohérent et donc riche en possibilités narratives!
(Lecture 2011 #25)
vendredi 3 juin 2011
Mort aux mythes des arts martiaux! (1)
J'aime pas les mythes qui entourent les arts martiaux. Les arts martiaux, ça n'a rien de mystique ou de magique. C'est de la biomécanique, de la physique pis beaucoup beaucoup de pratique.
Oui, des fois, ça s'accompagne d'explications qui ont l'air mystique, mais qui datent tout simplement d'une époque où le vocabulaire et les connaissances ne pouvaient pas expliquer ce que l'expérience avait pourtant démontré. (Pour le vocabulaire, disons en passant comme ça que le mot "ki" en japonais, qui équivaut au "chi" chinois, signifiait jadis l'énergie, la force, la gravité terrestre, votre état de santé général et la force de votre concentration... pas exactement le meilleur cadre linguistique pour une explication technique, quoi!)
Un exemple de mythe qui me hérisse? Allons-y avec le classique du "vous devez sentir l'énergie de la terre monter dans vos jambes et décupler votre force".
Les anime japonais ont fait plusieurs jolies représentations de petites étincelles qui tournaient autour des jambes du personnage en train de se concentrer. Dans un anime, c'est amusant et j'embarque dans l'univers créé. Mais j'ai connu des étudiants de karaté qui pouvaient passer une demi-heure à crisper les orteils contre le sol tout en méditant très sérieusement pour absorber l'énergie de la terre...
Et pourtant, tout ce que cette maxime voulait dire, c'est que plus vous avez un bon appui au sol et plus vous poussez avec vos jambes, plus vous ferez un transfert de poids efficace et donnerez un meilleur coup. La boxe l'a redécouvert depuis longtemps.
Mais pourquoi donc suis-je si chatouilleuse sur le sujet des mythes entourant les arts martiaux?
Essentiellement parce que le charlatanisme en arts martiaux est une source de blessures.
Méditer pour recueillir l'énergie de la terre dans un cours de yoga, au pire ça ne vous apportera rien de plus que méditer tout court. Mais méditer pour recueillir l'énergie de la terre dans un cours de karaté et se croire ensuite plus fort que ses adversaires à cause de ça, mettons que ça peut pousser à prendre des risques aux conséquences fâcheuses.
Ceux qui liront Hanaken verront d'ailleurs que j'ai trouvé moyen d'y récupérer cette idée... ;)
Oui, des fois, ça s'accompagne d'explications qui ont l'air mystique, mais qui datent tout simplement d'une époque où le vocabulaire et les connaissances ne pouvaient pas expliquer ce que l'expérience avait pourtant démontré. (Pour le vocabulaire, disons en passant comme ça que le mot "ki" en japonais, qui équivaut au "chi" chinois, signifiait jadis l'énergie, la force, la gravité terrestre, votre état de santé général et la force de votre concentration... pas exactement le meilleur cadre linguistique pour une explication technique, quoi!)
Un exemple de mythe qui me hérisse? Allons-y avec le classique du "vous devez sentir l'énergie de la terre monter dans vos jambes et décupler votre force".
Les anime japonais ont fait plusieurs jolies représentations de petites étincelles qui tournaient autour des jambes du personnage en train de se concentrer. Dans un anime, c'est amusant et j'embarque dans l'univers créé. Mais j'ai connu des étudiants de karaté qui pouvaient passer une demi-heure à crisper les orteils contre le sol tout en méditant très sérieusement pour absorber l'énergie de la terre...
Et pourtant, tout ce que cette maxime voulait dire, c'est que plus vous avez un bon appui au sol et plus vous poussez avec vos jambes, plus vous ferez un transfert de poids efficace et donnerez un meilleur coup. La boxe l'a redécouvert depuis longtemps.
Mais pourquoi donc suis-je si chatouilleuse sur le sujet des mythes entourant les arts martiaux?
Essentiellement parce que le charlatanisme en arts martiaux est une source de blessures.
Méditer pour recueillir l'énergie de la terre dans un cours de yoga, au pire ça ne vous apportera rien de plus que méditer tout court. Mais méditer pour recueillir l'énergie de la terre dans un cours de karaté et se croire ensuite plus fort que ses adversaires à cause de ça, mettons que ça peut pousser à prendre des risques aux conséquences fâcheuses.
Ceux qui liront Hanaken verront d'ailleurs que j'ai trouvé moyen d'y récupérer cette idée... ;)
jeudi 2 juin 2011
Ça vaut la peine de mettre un pince-nez!
J'en ai parlé et Dominic Bellavance avant moi, mais disons que préparer des demandes de subvention et des dossiers de candidature pour des bourses, c'est une corvée. Longue, plate, répétitive et très souvent vaine. Dominic avait comparé ça à pelleter du fumier.
Eh bien, je vais vous confier que des fois ça vaut la peine de mettre un pince-nez et de s'acharner!
Après m'être fait refuser une bourse par ma région administrative sous prétexte que je n'avais pas encore reçu assez de reconnaissance de mes pairs, v'là ti-pas que ma MRC vient de me récompenser en tant qu'artiste de la relève! (Leur date de dépôt des dossiers étant deux semaines plus tard que ceux pour la région administrative, j'avais eu le temps d'inscrire le prix Alibis dedans, ce qui a sans doute fait la différence). J'aurais dû m'en douter : contrairement à l'an passé, cette fois-ci on m'avait demandé de préparer un ti-mot de remerciement!
(Par contre, on n'avait toujours pas pensé à munir les artistes et les élus de badges les identifiant, ce qui fait que l'heure de réseautage précédant la cérémonie est complètement perdue et qu'une fois que tu as gagné ton prix, là tout le monde veut te parler! En plus, je continue à trouver ça chien de faire déplacer même les gens qui gagnent rien. Ça veut dire qu'ils perdent du temps pour créer, sans compensation financière.)
Bon, le montant de la bourse reçu est pas faramineux (750$), mais ça va payer quelques livres de référence et compléter le budget alloué par les éditeurs pour les salons du livre, en plus de me permettre de prendre quelques jours de congé à mes frais pour y assister plus longtemps!
Coudonc, après mon billet d'hier, celui-là fait tout un contraste! lololol! Mais pour ceux qui s'inquiéteraient des changements brusques de mon humeur, je signale que le billet d'hier a été écrit samedi (et que mon moral avait remonté tranquillement depuis) et que celui-ci a été tapé très exactement 7h52 minutes avant sa mise en ligne, au retour de la soirée de remise des bourses (facque si y'a des fautes, étonnez-vous pas). Bref, j'suis pas totalement instable.
Juste momentanément sur un high! :) :) :D
Eh bien, je vais vous confier que des fois ça vaut la peine de mettre un pince-nez et de s'acharner!
Après m'être fait refuser une bourse par ma région administrative sous prétexte que je n'avais pas encore reçu assez de reconnaissance de mes pairs, v'là ti-pas que ma MRC vient de me récompenser en tant qu'artiste de la relève! (Leur date de dépôt des dossiers étant deux semaines plus tard que ceux pour la région administrative, j'avais eu le temps d'inscrire le prix Alibis dedans, ce qui a sans doute fait la différence). J'aurais dû m'en douter : contrairement à l'an passé, cette fois-ci on m'avait demandé de préparer un ti-mot de remerciement!
(Par contre, on n'avait toujours pas pensé à munir les artistes et les élus de badges les identifiant, ce qui fait que l'heure de réseautage précédant la cérémonie est complètement perdue et qu'une fois que tu as gagné ton prix, là tout le monde veut te parler! En plus, je continue à trouver ça chien de faire déplacer même les gens qui gagnent rien. Ça veut dire qu'ils perdent du temps pour créer, sans compensation financière.)
Bon, le montant de la bourse reçu est pas faramineux (750$), mais ça va payer quelques livres de référence et compléter le budget alloué par les éditeurs pour les salons du livre, en plus de me permettre de prendre quelques jours de congé à mes frais pour y assister plus longtemps!
Coudonc, après mon billet d'hier, celui-là fait tout un contraste! lololol! Mais pour ceux qui s'inquiéteraient des changements brusques de mon humeur, je signale que le billet d'hier a été écrit samedi (et que mon moral avait remonté tranquillement depuis) et que celui-ci a été tapé très exactement 7h52 minutes avant sa mise en ligne, au retour de la soirée de remise des bourses (facque si y'a des fautes, étonnez-vous pas). Bref, j'suis pas totalement instable.
Juste momentanément sur un high! :) :) :D
mercredi 1 juin 2011
Triste et terne?
Pis, quoi de neuf? me demande-t-on souvent ces temps-ci. Je ne sais pas quoi répondre.
Parler de ma santé? Ben, elle est replacée merci. Non, pas envie de m'étendre sur les aléas de la reproduction humaine. :p
Parler des concours gagnés? Les gens sont déjà au courant. J'aurais juste l'impression de me vanter.
Parler des romans qui s'en viennent? Ça fait près d'un an que j'en parle et personne ne les a vus. Je finis par me sentir un peu nouille.
Parler des dernières publications? Y'a rien de nouveau à annoncer. J'viens de me faire refuser un texte parce qu'il était moins bon que ce j'écris d'habitude. C'est aussi bien de même je suppose.
Parler des projets en cours? Ça me met toujours mal à l'aise. En dehors du milieu littéraire, les gens sont intéressés par un texte quand ils peuvent le lire. Et en plus, je n'aime pas parler des projets non terminés. Parce que, justement, je ne sais jamais si je vais les finir. Et d'ici à ce qu'ils soient publiés...
Parler de quoi alors? De l'entraînement? Pas grand chose à en dire à part "je continue d'en coincer le plus possible dans mon horaire" et "j'ai mal partout". Ah pis, de temps en temps "j'ai étranglé Vincent hier". Sans spécifier "avant ça, il m'avait passé trois clefs de bras et un triangle choke". (Bon c'est pas juste, il est plus grand pis plus fort! ;)
Alors je parle de mon boulot. J'ai beaucoup à dire à ce sujet. Pas grand chose de positif par contre. Les dossiers sont intéressants, mais souvent immensément frustrants. La loi, c'est de plus en plus la loi des riches. Alors la secrétaire qui voit passer les causes se sent assez démunie, merci. Je constate aussi qu'il suffit d'une seule collègue toxique pour empoisonner la vie de ben du monde.
L'ensemble de ces facteurs finit par donner aux autres (et même à moi dans les moments de déprime) l'impression que ma vie est terne et triste.
Et pourtant il y a des centaines d'univers qui bouillonnent en moi!
Parler de ma santé? Ben, elle est replacée merci. Non, pas envie de m'étendre sur les aléas de la reproduction humaine. :p
Parler des concours gagnés? Les gens sont déjà au courant. J'aurais juste l'impression de me vanter.
Parler des romans qui s'en viennent? Ça fait près d'un an que j'en parle et personne ne les a vus. Je finis par me sentir un peu nouille.
Parler des dernières publications? Y'a rien de nouveau à annoncer. J'viens de me faire refuser un texte parce qu'il était moins bon que ce j'écris d'habitude. C'est aussi bien de même je suppose.
Parler des projets en cours? Ça me met toujours mal à l'aise. En dehors du milieu littéraire, les gens sont intéressés par un texte quand ils peuvent le lire. Et en plus, je n'aime pas parler des projets non terminés. Parce que, justement, je ne sais jamais si je vais les finir. Et d'ici à ce qu'ils soient publiés...
Parler de quoi alors? De l'entraînement? Pas grand chose à en dire à part "je continue d'en coincer le plus possible dans mon horaire" et "j'ai mal partout". Ah pis, de temps en temps "j'ai étranglé Vincent hier". Sans spécifier "avant ça, il m'avait passé trois clefs de bras et un triangle choke". (Bon c'est pas juste, il est plus grand pis plus fort! ;)
Alors je parle de mon boulot. J'ai beaucoup à dire à ce sujet. Pas grand chose de positif par contre. Les dossiers sont intéressants, mais souvent immensément frustrants. La loi, c'est de plus en plus la loi des riches. Alors la secrétaire qui voit passer les causes se sent assez démunie, merci. Je constate aussi qu'il suffit d'une seule collègue toxique pour empoisonner la vie de ben du monde.
L'ensemble de ces facteurs finit par donner aux autres (et même à moi dans les moments de déprime) l'impression que ma vie est terne et triste.
Et pourtant il y a des centaines d'univers qui bouillonnent en moi!
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