Depuis qu'elle est toute petite, ma puce parle en dormant.
Pendant longtemps, c'était juste mignon : elle marmonnait, indistinctement, tout bas. Et, de temps à autre, surnageait un mot appris durant la journée.
Puis les mots se sont faits plus forts, plus distincts, mais c'est resté mignon. Passer devant la chambre de ton enfant au milieu de la nuit et entendre "Je t'aime maman", y'a de quoi ravir un coeur de parent. (J'ai aussi entendu des "Y'é où mon dragon?" et autre "Mon oreiller vole!" qui m'ont bien faire rire.)
Cependant, ces derniers temps, c'est devenu plus intense. Les mots sont devenus des cris. Et si se faire réveiller par un "JE T'AIME MAMAN!" hurlé au milieu de la nuit, c'est pas trop inquiétant, quand c'est plutôt "AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH LÂCHE-MOI!" ça réveille croche en maudit!
Qui c'est qui a bondi de son lit et a déboulé dans la chambre de sa fille à 2h30 du matin, en panique totale? Ouais, vous avez deviné : c'est moi!
Ma puce, elle, dormait à poings fermés.
Mon chum aussi d'ailleurs. O.o
C'était à se demander si je l'avais rêvé! (Mais non : le cri a été répété, moins fort, deux minutes plus tard et j'étais bien réveillée.)
Ouf! Heureusement, la puce ne fait pas ça toutes les nuits! Mais j'espère que ça va lui passer! (J'ai peu d'espoir : mon chum aussi parle en dormant, mais il a la politesse de marmonner! :p )
vendredi 31 mai 2019
mercredi 29 mai 2019
Observation d'un phénomène social
Avec l'affaire de l'auteur accusé de pornographie juvénile, je me suis retrouvée, un peu involontairement, aux premiers rangs pour observer un phénomène social : les vagues qui agitent parfois les médias sociaux.
Je n'ai pas pris position pour ou contre cette histoire (quoique je sois définitivement contre les appels à la panique et que je sois très triste pour le pauvre auteur!). J'ai écrit un (long) billet pour remettre le tout en contexte historique et judiciaire, et pour me donner, à moi-même, la paix d'esprit nécessaire pour continuer à créer.
Mais j'ai vu le phénomène médiatique se dérouler.
J'ai vu des gens, qui n'avaient ni lu la loi, ni lu le livre, réagir avec passion... et approximation.
J'ai vu des gens qui comparaient des pommes avec des oranges.
J'ai vu de la désinformation être semée et reprise allègrement.
J'ai vu des gens, en position d'autorité et/ou bien informés, qui laissaient planer le doute et la peur, comme si cette histoire allait faire boule de neige et les emporter tous.
J'ai vu défiler des opinions, mais très peu de faits. Ceux que j'ai eu, je suis allée les chercher moi-même.
J'ai vu des gens se demander qui était cette prof qui avait fait la première plainte, avec une envie évidente de pouvoir s'en prendre à elle. Des gens qui ne voyaient pas que les articles plus récents parlaient de plaintes au pluriel. Ils cherchaient un coupable et étaient prêts à tirer sur le messager.
J'ai reçu des messages privés de plusieurs personnes qui étaient heureuses de mon initiative et me remerciaient de mon travail de recherche, mais n'avaient pas envie de le dire publiquement, par crainte des retombées, ne serait-ce que les milliers de messages qu'ils auraient à gérer! (Et, on s'entend, je ne défendais pas une position controversée!)
J'ai vu des gens m'accuser à mots voilés (ou pas) de malhonnêteté intellectuelle voire de paresse, parce que je faisais des raccourcis (le texte était déjà assez long) et que je n'avais pas pris en note et cité tous les sites, lois et jugements parcourus (dites, si vous en voulez plus, faites vos recherches, c'est pas dur, suffit de taper "pornographie juvénile lois (ou jugements) canada" dans Google). J'ai compris la fatigue récente du Pharmachien!
J'ai vu des gens m'écrire de longs textes, qui disaient en essence que, peu importe les faits que je citais, je ne les ferais pas changer d'avis. Je ne sais pas s'ils se rendent compte que le temps que j'ai pris à les lire, c'est du temps pour travailler que je ne retrouverai jamais.
J'ai vu des gens chercher l'exemple, LE truc que je n'avais pas lu et dont je ne pourrais pas discuter, pour me prouver que le livre accusé n'était pas si pire que ça. (Et oui, ces exemples existent, je n'en doute pas, mais ils ne sont pas couramment disponibles sur les tablettes du Walmart.)
J'ai vu mon texte, que je crois raisonné et nuancé, être lu quelque 5000 fois... Pendant que les opinions sans nuance de gens médiatisés, mais pas nécessairement informés, étaient lues et aimées dix fois plus.
J'ai perdu des amis. (Remarquez, si je perds des amis parce que je demande qu'on réfléchisse et qu'on se calme, c'est ptêt des amis que je préfère ne pas avoir.)
Bref, j'ai pu observer, de près, à quel point un appel à la raison et des mots rassurants ça peut passer dans le vide. À quel point les gens semblent préférer réagir que réfléchir. À quel point la peur de perdre des libertés individuelles et immédiates (écrire ce qu'on veut, lire ce qu'on veut) semble être le moteur pour mobiliser les gens.
Ce n'est pas rassurant (c'est même terrorisant) tout ça, mais, le sachant... Ptêt qu'on pourrait organiser une vraie campagne de peur au sujet des changements climatiques? :p Étudier la montée du prix des denrées en raison des changements du climat et leur expliquer ce que ça donnera si ça continue comme ça? Forcer les gens à s'indigner? Montrer ce qu'ils perdront comme libertés?
En attendant, vous pouvez être sûrs que tout ça va m'inspirer au moins un texte!
Je n'ai pas pris position pour ou contre cette histoire (quoique je sois définitivement contre les appels à la panique et que je sois très triste pour le pauvre auteur!). J'ai écrit un (long) billet pour remettre le tout en contexte historique et judiciaire, et pour me donner, à moi-même, la paix d'esprit nécessaire pour continuer à créer.
Mais j'ai vu le phénomène médiatique se dérouler.
J'ai vu des gens, qui n'avaient ni lu la loi, ni lu le livre, réagir avec passion... et approximation.
J'ai vu des gens qui comparaient des pommes avec des oranges.
J'ai vu de la désinformation être semée et reprise allègrement.
J'ai vu des gens, en position d'autorité et/ou bien informés, qui laissaient planer le doute et la peur, comme si cette histoire allait faire boule de neige et les emporter tous.
J'ai vu défiler des opinions, mais très peu de faits. Ceux que j'ai eu, je suis allée les chercher moi-même.
J'ai vu des gens se demander qui était cette prof qui avait fait la première plainte, avec une envie évidente de pouvoir s'en prendre à elle. Des gens qui ne voyaient pas que les articles plus récents parlaient de plaintes au pluriel. Ils cherchaient un coupable et étaient prêts à tirer sur le messager.
J'ai reçu des messages privés de plusieurs personnes qui étaient heureuses de mon initiative et me remerciaient de mon travail de recherche, mais n'avaient pas envie de le dire publiquement, par crainte des retombées, ne serait-ce que les milliers de messages qu'ils auraient à gérer! (Et, on s'entend, je ne défendais pas une position controversée!)
J'ai vu des gens m'accuser à mots voilés (ou pas) de malhonnêteté intellectuelle voire de paresse, parce que je faisais des raccourcis (le texte était déjà assez long) et que je n'avais pas pris en note et cité tous les sites, lois et jugements parcourus (dites, si vous en voulez plus, faites vos recherches, c'est pas dur, suffit de taper "pornographie juvénile lois (ou jugements) canada" dans Google). J'ai compris la fatigue récente du Pharmachien!
J'ai vu des gens m'écrire de longs textes, qui disaient en essence que, peu importe les faits que je citais, je ne les ferais pas changer d'avis. Je ne sais pas s'ils se rendent compte que le temps que j'ai pris à les lire, c'est du temps pour travailler que je ne retrouverai jamais.
J'ai vu des gens chercher l'exemple, LE truc que je n'avais pas lu et dont je ne pourrais pas discuter, pour me prouver que le livre accusé n'était pas si pire que ça. (Et oui, ces exemples existent, je n'en doute pas, mais ils ne sont pas couramment disponibles sur les tablettes du Walmart.)
J'ai vu mon texte, que je crois raisonné et nuancé, être lu quelque 5000 fois... Pendant que les opinions sans nuance de gens médiatisés, mais pas nécessairement informés, étaient lues et aimées dix fois plus.
J'ai perdu des amis. (Remarquez, si je perds des amis parce que je demande qu'on réfléchisse et qu'on se calme, c'est ptêt des amis que je préfère ne pas avoir.)
Bref, j'ai pu observer, de près, à quel point un appel à la raison et des mots rassurants ça peut passer dans le vide. À quel point les gens semblent préférer réagir que réfléchir. À quel point la peur de perdre des libertés individuelles et immédiates (écrire ce qu'on veut, lire ce qu'on veut) semble être le moteur pour mobiliser les gens.
Ce n'est pas rassurant (c'est même terrorisant) tout ça, mais, le sachant... Ptêt qu'on pourrait organiser une vraie campagne de peur au sujet des changements climatiques? :p Étudier la montée du prix des denrées en raison des changements du climat et leur expliquer ce que ça donnera si ça continue comme ça? Forcer les gens à s'indigner? Montrer ce qu'ils perdront comme libertés?
En attendant, vous pouvez être sûrs que tout ça va m'inspirer au moins un texte!
vendredi 24 mai 2019
On peut pas plaire à tout le monde
Récemment, alors que je discutais avec d'autres écrivains du concept de la diversité en littérature ( ça veut dire refléter la réalité dans nos textes et ne pas mettre seulement des personnages blancs, québécois de souche, hétérosexuels, etc.), l'un d'eux m'a lancé : "Le problème, c'est que si on fait ça, y'a des gens qui vont se plaindre qu'on a pas le droit, qu'on les approprie..."
C'est un point... qui mérite, je crois, d'être discuté.
Voyez-vous, dans ce genre de contexte, on tombe dans une situation pour laquelle les anglophones ont une très belle expression : damned if you do, damned if you don't (damné si vous le faites, damné si vous ne le faites pas). Vous ne représentez que des gens qui vous ressemble? Vous risquez de passer pour un raciste, homophobe, etc. Vous représentez des gens qui ne vous ressemble pas et on vous reproche la manière dont vous l'avez faite? Vous risquez de passer pour un raciste, homophobe, etc, en plus d'un appropriateur culturel!
Savez-vous quoi? Tant qu'à moi, vous devriez y aller quand même pour la seconde option! Dans le premier cas, tous ceux qui vous liront pourront vous reprocher, avec raison, votre manque de réalisme et de sensibilité sociologique et culturelle. Tandis que dans le second cas, surtout si vous avez fait des recherches honnêtes (oui, ça implique d'aller parler avec des gens qui ne vous ressemblent pas, même si c'est intimidant), je parie qu'il y aura autant de gens heureux de lire vos efforts que de gens qui vous les reprocheront.
Et pour vous protéger de ceux qui vous feront des reproches, j'ai une petite formule magique à vous apprendre. Trois phrases. Dites sincèrement (mais voilà, faudra être sincère), elles règlent pas mal tous les problèmes. Les voici : "Je suis désolée si je vous ai offensé. Qu'est-ce que j'ai écrit qui vous dérange? Comment est-ce que je pourrais m'améliorer dans un prochain texte?"
Comme écrivain, comme artiste, on ne peut jamais plaire à tout le monde. Mais je pense que ce n'est pas une raison pour fuir devant les situations qui ouvrent à la critique. Sinon, on avancera jamais. Notre société est belle et riche à cause de sa diversité. Il faut apprendre à la mettre en scène dans notre littérature (parce qu'en introduisant les différences dans l'imaginaire collectif, on contribue à leur acceptation). Même si ça implique que ce sera pas parfait du premier coup.
C'est un point... qui mérite, je crois, d'être discuté.
Voyez-vous, dans ce genre de contexte, on tombe dans une situation pour laquelle les anglophones ont une très belle expression : damned if you do, damned if you don't (damné si vous le faites, damné si vous ne le faites pas). Vous ne représentez que des gens qui vous ressemble? Vous risquez de passer pour un raciste, homophobe, etc. Vous représentez des gens qui ne vous ressemble pas et on vous reproche la manière dont vous l'avez faite? Vous risquez de passer pour un raciste, homophobe, etc, en plus d'un appropriateur culturel!
Savez-vous quoi? Tant qu'à moi, vous devriez y aller quand même pour la seconde option! Dans le premier cas, tous ceux qui vous liront pourront vous reprocher, avec raison, votre manque de réalisme et de sensibilité sociologique et culturelle. Tandis que dans le second cas, surtout si vous avez fait des recherches honnêtes (oui, ça implique d'aller parler avec des gens qui ne vous ressemblent pas, même si c'est intimidant), je parie qu'il y aura autant de gens heureux de lire vos efforts que de gens qui vous les reprocheront.
Et pour vous protéger de ceux qui vous feront des reproches, j'ai une petite formule magique à vous apprendre. Trois phrases. Dites sincèrement (mais voilà, faudra être sincère), elles règlent pas mal tous les problèmes. Les voici : "Je suis désolée si je vous ai offensé. Qu'est-ce que j'ai écrit qui vous dérange? Comment est-ce que je pourrais m'améliorer dans un prochain texte?"
Comme écrivain, comme artiste, on ne peut jamais plaire à tout le monde. Mais je pense que ce n'est pas une raison pour fuir devant les situations qui ouvrent à la critique. Sinon, on avancera jamais. Notre société est belle et riche à cause de sa diversité. Il faut apprendre à la mettre en scène dans notre littérature (parce qu'en introduisant les différences dans l'imaginaire collectif, on contribue à leur acceptation). Même si ça implique que ce sera pas parfait du premier coup.
mercredi 22 mai 2019
Transitions
Je crois que je n'en ai pas parlé ici, mais mon chum, après huit ans chez le même employeur, a décidé d'aller changer d'air. Une opportunité en or s'est présentée chez Unity, la compagnie qui développe l'éditeur de jeux vidéos avec lequel il travaillait déjà depuis quelques années pour ses projets personnels!
Bref, mon chéri vient de trouver sa job de rêve! :) Technologies motivantes, projets motivants, salaire motivant (note aux employeurs : ça veut dire élevé!) et on espère que les collègues seront tout aussi motivants.
Seul bémol : il doit recommencer à travailler cinq jours par semaine, ses semaines de travail seront un peu plus longues et, surtout, le bureau est sur l'île de Montréal, ce qui veut dire deux heures de déplacement par jour (en transport en commun, parce qu'en voiture ce serait tout aussi long, peut-être même plus, et plus stressant!). Donc, mon chéri sera désormais parti de la maison beaucoup plus longtemps chaque jour. Il pourra déposer la puce à la garderie le matin, mais je devrai aller la chercher le soir. À pieds. Parce que la voiture sera au terminus incitatif, d'où mon chum sera parti pour Montréal. O.o
Ouf! Les prochains mois s'annoncent longs. Je ne sais pas si la puce sera capable de faire tout le trajet de retour à pieds avec moi à tous les soirs. Or, elle est trop grande pour la poussette désormais et un peu trop malhabile en vélo pour que ce soit une option. Et je préfère ne pas compter sur le bus, aux horaires parfois fantaisistes.
Heureusement, tout va rentrer dans l'ordre quand la puce commencera l'école (en septembre) : un autobus viendra la cueillir le matin et la redéposer le soir. En attendant, faudra s'adapter. Mettons que pour le prochain quatre mois, j'ai l'impression qu'on va vivre une longue (et pas trop pénible, j'espère) transition.
Ne vous étonnez pas si les billets sont irréguliers pour un moment. (Bon déjà que mercredi et vendredi, c'est pu la régularité qu'on avait, je sais, je sais... :p ) J'vais essayer de m'arranger pour que l'écriture, elle, ne souffre pas trop!
Bref, mon chéri vient de trouver sa job de rêve! :) Technologies motivantes, projets motivants, salaire motivant (note aux employeurs : ça veut dire élevé!) et on espère que les collègues seront tout aussi motivants.
Seul bémol : il doit recommencer à travailler cinq jours par semaine, ses semaines de travail seront un peu plus longues et, surtout, le bureau est sur l'île de Montréal, ce qui veut dire deux heures de déplacement par jour (en transport en commun, parce qu'en voiture ce serait tout aussi long, peut-être même plus, et plus stressant!). Donc, mon chéri sera désormais parti de la maison beaucoup plus longtemps chaque jour. Il pourra déposer la puce à la garderie le matin, mais je devrai aller la chercher le soir. À pieds. Parce que la voiture sera au terminus incitatif, d'où mon chum sera parti pour Montréal. O.o
Ouf! Les prochains mois s'annoncent longs. Je ne sais pas si la puce sera capable de faire tout le trajet de retour à pieds avec moi à tous les soirs. Or, elle est trop grande pour la poussette désormais et un peu trop malhabile en vélo pour que ce soit une option. Et je préfère ne pas compter sur le bus, aux horaires parfois fantaisistes.
Heureusement, tout va rentrer dans l'ordre quand la puce commencera l'école (en septembre) : un autobus viendra la cueillir le matin et la redéposer le soir. En attendant, faudra s'adapter. Mettons que pour le prochain quatre mois, j'ai l'impression qu'on va vivre une longue (et pas trop pénible, j'espère) transition.
Ne vous étonnez pas si les billets sont irréguliers pour un moment. (Bon déjà que mercredi et vendredi, c'est pu la régularité qu'on avait, je sais, je sais... :p ) J'vais essayer de m'arranger pour que l'écriture, elle, ne souffre pas trop!
vendredi 17 mai 2019
Décoder l'humain
Depuis que je suis maman, je me dis qu'être parent est un exercice extrêmement intéressant pour un écrivain. En effet, ça nous donne mille occasions de décoder l'humain.
Au début, on commence par des exercices faciles : le petit bout d'humain hurle et on doit deviner s'il a faim, chaud, froid, soif, mal quelque part, une couche souillée ou envie d'un câlin.
Puis le petit bout d'humain grandit et commence à maîtriser le langage. Cependant, en cas de situation complexe, il revient à son mode d'expression premier : le hurlement. À nous de comprendre pourquoi. Quelle tension psychologie a amené cette régression? Un ami qui a volé un jouet? Une frustration devant un objet difficile à manipuler? Un sentiment d'abandon devant maman qui lit son livre au lieu de nous regarder? (Pas que ce soit arrivé pour vrai, voyons *tousse*)
Arrive le moment où l'humain en formation hurle rarement. À la place, dans les moments de grand stress psychologique, il frappe, mord, griffe ou insulte. Il faut donc éviter de se faire blesser (par les coups, hein, parce que les insultes d'un enfant de 3-4 ans, ça donne surtout envie de rire), tout en décryptant la situation. Pourquoi mon enfant m'en veut-il soudain? Est-il vraiment fâché contre moi ou est-il tout simplement fatigué? L'ai-je négligé, insulté involontairement ou a-t-il passé une mauvaise journée à la garderie?
Et c'est là que ça devient fascinant. Parce qu'on découvre que, dès 3-4 ans, l'humain, lorsqu'il est malheureux, a tendance à réagir agressivement envers les gens les plus proches de lui, ceux qui l'aiment le plus. Même s'ils n'ont rien à voir dans son malheur.
Oui, d'accord,on nous a déjà expliqué ce mécanisme (en tout cas, je l'avais vu dans mes cours de psychologie au cégep), mais dans une situation réelle, lorsque notre meilleur ami nous criait des bêtises, on avait tendance à l'oublier. On se repliait sur notre blessure, crachait à notre tour quelques insultes et l'appel à l'aide inconscient du meilleur ami passait sous silence.
Sauf que le parent ne peut pas ignorer l'appel à l'aide de son enfant. Pour éviter les coups, il faut ouvrir grand les bras, les refermer autour de la petite boule de furie et, même si on est nous-même fâché, lui murmurer "Je t'aime, je vois que tu vas pas bien, je t'aime, arrête de me frapper, je t'aime, ça va aller, on va s'expliquer..." Au bout d'un moment, ça finit par fonctionner, la furie se calme et on peut ensuite obtenir le fin mot de l'histoire.
Et puis, un jour, un ami adulte nous pète un plomb et au lieu de nous replier sur nous-même, de réagir à l'agression par l'agression, on applique notre réflexe de parent, on ouvre les bras et on dit "Qu'est-ce qui ne va pas? Pourquoi tu réagis comme ça? Je t'aime, moi."
Pis là on obtient une vraie réponse, sur laquelle bâtir une meilleure relation ou qui aidera notre ami à passer à travers un moment difficile. Pis on est bien fiers d'avoir appris à décoder l'humain. On se dit que ça va servir dans un prochain roman...
En fait, on est tellement fiers qu'on écrit un billet de blogue qui avoue, essentiellement, que depuis deux ans on traite nos amis comme des enfants de trois ans... Mais des enfants de trois ans qu'on aime de tout notre coeur! ;)
Au début, on commence par des exercices faciles : le petit bout d'humain hurle et on doit deviner s'il a faim, chaud, froid, soif, mal quelque part, une couche souillée ou envie d'un câlin.
Puis le petit bout d'humain grandit et commence à maîtriser le langage. Cependant, en cas de situation complexe, il revient à son mode d'expression premier : le hurlement. À nous de comprendre pourquoi. Quelle tension psychologie a amené cette régression? Un ami qui a volé un jouet? Une frustration devant un objet difficile à manipuler? Un sentiment d'abandon devant maman qui lit son livre au lieu de nous regarder? (Pas que ce soit arrivé pour vrai, voyons *tousse*)
Arrive le moment où l'humain en formation hurle rarement. À la place, dans les moments de grand stress psychologique, il frappe, mord, griffe ou insulte. Il faut donc éviter de se faire blesser (par les coups, hein, parce que les insultes d'un enfant de 3-4 ans, ça donne surtout envie de rire), tout en décryptant la situation. Pourquoi mon enfant m'en veut-il soudain? Est-il vraiment fâché contre moi ou est-il tout simplement fatigué? L'ai-je négligé, insulté involontairement ou a-t-il passé une mauvaise journée à la garderie?
Et c'est là que ça devient fascinant. Parce qu'on découvre que, dès 3-4 ans, l'humain, lorsqu'il est malheureux, a tendance à réagir agressivement envers les gens les plus proches de lui, ceux qui l'aiment le plus. Même s'ils n'ont rien à voir dans son malheur.
Oui, d'accord,on nous a déjà expliqué ce mécanisme (en tout cas, je l'avais vu dans mes cours de psychologie au cégep), mais dans une situation réelle, lorsque notre meilleur ami nous criait des bêtises, on avait tendance à l'oublier. On se repliait sur notre blessure, crachait à notre tour quelques insultes et l'appel à l'aide inconscient du meilleur ami passait sous silence.
Sauf que le parent ne peut pas ignorer l'appel à l'aide de son enfant. Pour éviter les coups, il faut ouvrir grand les bras, les refermer autour de la petite boule de furie et, même si on est nous-même fâché, lui murmurer "Je t'aime, je vois que tu vas pas bien, je t'aime, arrête de me frapper, je t'aime, ça va aller, on va s'expliquer..." Au bout d'un moment, ça finit par fonctionner, la furie se calme et on peut ensuite obtenir le fin mot de l'histoire.
Et puis, un jour, un ami adulte nous pète un plomb et au lieu de nous replier sur nous-même, de réagir à l'agression par l'agression, on applique notre réflexe de parent, on ouvre les bras et on dit "Qu'est-ce qui ne va pas? Pourquoi tu réagis comme ça? Je t'aime, moi."
Pis là on obtient une vraie réponse, sur laquelle bâtir une meilleure relation ou qui aidera notre ami à passer à travers un moment difficile. Pis on est bien fiers d'avoir appris à décoder l'humain. On se dit que ça va servir dans un prochain roman...
En fait, on est tellement fiers qu'on écrit un billet de blogue qui avoue, essentiellement, que depuis deux ans on traite nos amis comme des enfants de trois ans... Mais des enfants de trois ans qu'on aime de tout notre coeur! ;)
mercredi 15 mai 2019
Mes madames (2)
Je vous ai déjà parlé de "mes madames", c'est-à-dire le groupe de jeunes retraitées de ma ville à qui je donne des ateliers d'écriture depuis maintenant deux ans (groupe qui comprend désormais un papa en congé de paternité, alors ce n'est plus vraiment un groupe de madames, mais on a décidé que le féminin l'emportait encore! lol!).
Deux ans avec, en moyenne, trois heures d'atelier d'écriture par mois, plus un devoir à faire à la maison... Mine de rien, on en a couvert de la matière avec ce groupe!
Les différents narrateurs, les manières de créer des personnages, les dialogues, les descriptions, le schéma narratif, les figures de style, la science-fiction, le fantastique, la poésie, le conte, le texte historique, la recherche...
Quand je commence à recevoir des courriels qui ressemblent à ça :
Je pensais écrire ma nouvelle avec un narrateur choral qui parlera des personnages au "vous", pour bien impliquer le lecteur dans le récit, qu'est-ce que tu en penses?
ou à ça :
Je veux couvrir une assez longue période de temps... Penses-tu que je pourrais y aller par fragment, en ordre chronologique, mais avec des ellipses un peu brusque, pour ne pas perdre de temps en transition?
C'est signe que "mes madames" sont rendues plus aguerries que certains écrivains débutants qui fréquentent les ateliers courts ou que je dirige pour Brins d'Éternité!
Comme on l'a dit dans Écrire et publier au Québec, il n'y a pas d'âge pour apprendre à écrire! :) J'en vois la preuve régulièrement avec mes ateliers et c'est génial de penser que j'y ai contribué!
Deux ans avec, en moyenne, trois heures d'atelier d'écriture par mois, plus un devoir à faire à la maison... Mine de rien, on en a couvert de la matière avec ce groupe!
Les différents narrateurs, les manières de créer des personnages, les dialogues, les descriptions, le schéma narratif, les figures de style, la science-fiction, le fantastique, la poésie, le conte, le texte historique, la recherche...
Quand je commence à recevoir des courriels qui ressemblent à ça :
Je pensais écrire ma nouvelle avec un narrateur choral qui parlera des personnages au "vous", pour bien impliquer le lecteur dans le récit, qu'est-ce que tu en penses?
ou à ça :
Je veux couvrir une assez longue période de temps... Penses-tu que je pourrais y aller par fragment, en ordre chronologique, mais avec des ellipses un peu brusque, pour ne pas perdre de temps en transition?
C'est signe que "mes madames" sont rendues plus aguerries que certains écrivains débutants qui fréquentent les ateliers courts ou que je dirige pour Brins d'Éternité!
Comme on l'a dit dans Écrire et publier au Québec, il n'y a pas d'âge pour apprendre à écrire! :) J'en vois la preuve régulièrement avec mes ateliers et c'est génial de penser que j'y ai contribué!
vendredi 10 mai 2019
Exposer sa douleur
J'ai toujours un malaise quand je lis des messages sur Facebook comme "Déjà deux ans que tu es partie, tu me manques tellement grand-maman!"
Je ne doute pas de la sincérité de la peine de la personne qui écrit ça, mais en même temps... ben je trouve que ça montre que, non, la douleur n'est plus si forte, le manque si aigu.
Pourquoi?
Parce que, sept ans après avoir perdu ma mère, quatre ans après avoir perdu ma grand-mère, je ne me verrais pas mettre un tel message sur Facebook. Je sais que je n'arriverais pas à gérer ensuite les commentaires de quasi-inconnus et que les messages maladroits, même d'encouragement, me feraient trop mal. Ici, c'est moins pire, l'audience sera plus limitée, mais sur Facebook...
Je sais que je finirais avec des larmes qui me dévalent les joues sans que je puisse les contenir, pliée en deux comme après un direct au plexus, recroquevillée autour de cris qui ne veulent pas sortir. (Ou qui ne peuvent pas, sous peine de traumatiser à jamais ma puce qui joue à mes côtés!)
Je me sens déjà de même quand je lis les messages de mes cousins qui, eux, ne se privent pas d'écrire à quel point ma mère leur manque. À quel point notre grand-mère est présente dans leurs pensées. Je sais qu'ils s'attendraient à ce que je renchérisse, à ce que j'en rajoute, que j'approuve, que je commente, que je "like"... Mais je peux pas. Parce que ma maman et ma grand-maman méritent plus qu'un clic sur un bouton. Parce que ça ferait trop mal d'essayer de réduire ma douleur de ne plus les avoir près de moi à un commentaire ou un statut sur Facebook.
Parce que la seule qui peut comprendre à quel point je me sens abandonnée, orpheline, depuis que ces deux femmes-là sont parties de ma vie, c'est ma petite soeur. Mais elle, au moins, elle a une grande soeur.
Cela étant dit... Bonne fête des mères à tous! En fin de semaine, si vous le pouvez, faites un câlin à votre maman de ma part. xxx
Je ne doute pas de la sincérité de la peine de la personne qui écrit ça, mais en même temps... ben je trouve que ça montre que, non, la douleur n'est plus si forte, le manque si aigu.
Pourquoi?
Parce que, sept ans après avoir perdu ma mère, quatre ans après avoir perdu ma grand-mère, je ne me verrais pas mettre un tel message sur Facebook. Je sais que je n'arriverais pas à gérer ensuite les commentaires de quasi-inconnus et que les messages maladroits, même d'encouragement, me feraient trop mal. Ici, c'est moins pire, l'audience sera plus limitée, mais sur Facebook...
Je sais que je finirais avec des larmes qui me dévalent les joues sans que je puisse les contenir, pliée en deux comme après un direct au plexus, recroquevillée autour de cris qui ne veulent pas sortir. (Ou qui ne peuvent pas, sous peine de traumatiser à jamais ma puce qui joue à mes côtés!)
Je me sens déjà de même quand je lis les messages de mes cousins qui, eux, ne se privent pas d'écrire à quel point ma mère leur manque. À quel point notre grand-mère est présente dans leurs pensées. Je sais qu'ils s'attendraient à ce que je renchérisse, à ce que j'en rajoute, que j'approuve, que je commente, que je "like"... Mais je peux pas. Parce que ma maman et ma grand-maman méritent plus qu'un clic sur un bouton. Parce que ça ferait trop mal d'essayer de réduire ma douleur de ne plus les avoir près de moi à un commentaire ou un statut sur Facebook.
Parce que la seule qui peut comprendre à quel point je me sens abandonnée, orpheline, depuis que ces deux femmes-là sont parties de ma vie, c'est ma petite soeur. Mais elle, au moins, elle a une grande soeur.
Cela étant dit... Bonne fête des mères à tous! En fin de semaine, si vous le pouvez, faites un câlin à votre maman de ma part. xxx
mardi 7 mai 2019
Extrait de maltraitement de texte
Alors je ne vous ferai pas un récapitulatif du Boréal, parce que j'en serais bien incapable, sauf pour dire que ce fut génial! Je n'ai pas assisté à assez de table-ronde (parce que j'étais occupée à jaser ou à lire des textes pour l'écriture sur place), mais j'ai eu beaucoup de plaisir à animer la mienne et à participer à deux autres. À part ça, j'en suis arrivée au stade où je peux repérer sans peine les nouveaux venus au congrès (parce que ce sont ceux qui ne me sautent pas dessus en criant "Gen!!!!!!" pour me faire la bise) et où me semble que j'ai des sujets de conversation avec tous les anciens, alors je me sens comme un poisson dans l'eau! Ok, ça me donne aussi l'impression de faire partie des meubles et de recevoir un petit coup de vieux, mais c'est pas grave, c'est juste réconfortant d'être parmi "les miens" pendant toute une fin de semaine.
Puisque j'ai touché un mot au sujet des tables-rondes... L'une de celles où je participais était le maltraitement de texte. Le principe de ce panel est que Yves Meynard, notre animateur, envoie à quatre participants, quelques jours avant le congrès, des extraits de très mauvais livres publiés. Il nous demande d'écrire des continuités crédibles à ces extraits. Durant la table-ronde, l'extrait original est lu, ainsi que les continuités proposées par les participants et la continuité originale. Le public doit ensuite deviner quel est le morceau original. Tâche à laquelle il échoue toujours! Cette année, le public a cru que les textes de Francine Pelletier étaient les vrais.
De mon côté, je suis vraiment nulle à ce jeu, finissant année après année bonne dernière. Je crois qu'Yves me réinvite surtout parce qu'il finit par y avoir un moment (très comique) où je suis trop pliée en deux de rire pour continuer à lire l'extrait que je dois présenter.
Cette année, je pensais que j'avais joué un bon tour à un autre participant, car j'ai écrit un texte très loufoque... Malheur à moi : le hasard a voulu que je doive rire de mon propre texte!!! Et oui, je suis le genre de personne qui rit de ses propres jokes! :p (Ça fait toujours au moins une personne!)
Puisque personne n'a donc pu entendre ce texte correctement, je vous le mets ci-dessous. Imaginez-vous essayer de lire ça à haute voix, avec intonations appropriées, devant une salle déjà hilare des textes précédents, alors que vous avez vous-mêmes les larmes au yeux tellement vous riez depuis une heure... Ben c'est ça. J'ai pas pu.
La consigne était d'écrire une texte d'environ 200 mots, où tous les noms de personnages finiraient en -ar, et qui se terminerait avec les mots suivants : "... une sorte de poche métallique tressée. Horrible filet! Un nid? Une gigantesque nacelle grise? Montgolfière insolite! Résille catastrophique!" Ça m'a décidément trop bien inspirée...
* * *
Lorrenar, déboussolé, contempla son environnement. Qu'est-ce que c'était que ce tube à section carrée? Une prison ouverte aux deux bouts? Une ruelle intérieure? Débauche de murs! Alternance de portes! Un couloir, voilà, c'était un couloir.
— Ton implant cérébral s'embrouille encore? lui demanda Michelar.
Il avait deviné, en voyant Lorrenar tâter les murs avec effroi, que les connexions neurales artificielles de ce dernier lui avaient livré des interprétations erronées des stimuli captés par ses sens. Cela lui arrivait de plus en plus souvent, pauvre Lorrenar. Éventuellement, les pannes de lexique seraient permanentes.
— Il faut vraiment que tu te payes cette mise à jour! ajouta Michelar.
— Si on réussit notre coup, c'est la première chose que je ferai, je te le serment solennel, vœux séculier, promets.
— Ça s'arrange pas, ton affaire, Lorrenar.
— Ouvre la porte, Michelar, sinon ça n'ira jamais en s'améliorant, s'amieutant… ah non, s'améliorant c'était bon. Tu sais que c'est pire quand je suis nerveux.
Répondant à l'invitation de son compère voleur, Michelar se pencha sur ses crochets métalliques, ses électro-aimants et ses cadrans numériques, le tout accroché à la porte qu'ils essayaient d'ouvrir, car derrière ils espéraient trouver une cargaison de puces mnémoniques vierges, une denrée rare et précieuse.
— Je l'ai! Arrgggggg!
Une manipulation de Michelar avait provoqué un déclic encourageant, vite suivit par un bruit d'électricité et une odeur de cochon brûlé. Michelar cria et s'écroula, tandis que la porte s'ouvrait. Lorrenar, paniqué, se retrouva face au contenu de la pièce, une sorte de poche métallique tressée. Horrible filet! Un nid? Une gigantesque nacelle grise? Montgolfière insolite! Résille catastrophique!
Puisque j'ai touché un mot au sujet des tables-rondes... L'une de celles où je participais était le maltraitement de texte. Le principe de ce panel est que Yves Meynard, notre animateur, envoie à quatre participants, quelques jours avant le congrès, des extraits de très mauvais livres publiés. Il nous demande d'écrire des continuités crédibles à ces extraits. Durant la table-ronde, l'extrait original est lu, ainsi que les continuités proposées par les participants et la continuité originale. Le public doit ensuite deviner quel est le morceau original. Tâche à laquelle il échoue toujours! Cette année, le public a cru que les textes de Francine Pelletier étaient les vrais.
De mon côté, je suis vraiment nulle à ce jeu, finissant année après année bonne dernière. Je crois qu'Yves me réinvite surtout parce qu'il finit par y avoir un moment (très comique) où je suis trop pliée en deux de rire pour continuer à lire l'extrait que je dois présenter.
Cette année, je pensais que j'avais joué un bon tour à un autre participant, car j'ai écrit un texte très loufoque... Malheur à moi : le hasard a voulu que je doive rire de mon propre texte!!! Et oui, je suis le genre de personne qui rit de ses propres jokes! :p (Ça fait toujours au moins une personne!)
Puisque personne n'a donc pu entendre ce texte correctement, je vous le mets ci-dessous. Imaginez-vous essayer de lire ça à haute voix, avec intonations appropriées, devant une salle déjà hilare des textes précédents, alors que vous avez vous-mêmes les larmes au yeux tellement vous riez depuis une heure... Ben c'est ça. J'ai pas pu.
La consigne était d'écrire une texte d'environ 200 mots, où tous les noms de personnages finiraient en -ar, et qui se terminerait avec les mots suivants : "... une sorte de poche métallique tressée. Horrible filet! Un nid? Une gigantesque nacelle grise? Montgolfière insolite! Résille catastrophique!" Ça m'a décidément trop bien inspirée...
* * *
Lorrenar, déboussolé, contempla son environnement. Qu'est-ce que c'était que ce tube à section carrée? Une prison ouverte aux deux bouts? Une ruelle intérieure? Débauche de murs! Alternance de portes! Un couloir, voilà, c'était un couloir.
— Ton implant cérébral s'embrouille encore? lui demanda Michelar.
Il avait deviné, en voyant Lorrenar tâter les murs avec effroi, que les connexions neurales artificielles de ce dernier lui avaient livré des interprétations erronées des stimuli captés par ses sens. Cela lui arrivait de plus en plus souvent, pauvre Lorrenar. Éventuellement, les pannes de lexique seraient permanentes.
— Il faut vraiment que tu te payes cette mise à jour! ajouta Michelar.
— Si on réussit notre coup, c'est la première chose que je ferai, je te le serment solennel, vœux séculier, promets.
— Ça s'arrange pas, ton affaire, Lorrenar.
— Ouvre la porte, Michelar, sinon ça n'ira jamais en s'améliorant, s'amieutant… ah non, s'améliorant c'était bon. Tu sais que c'est pire quand je suis nerveux.
Répondant à l'invitation de son compère voleur, Michelar se pencha sur ses crochets métalliques, ses électro-aimants et ses cadrans numériques, le tout accroché à la porte qu'ils essayaient d'ouvrir, car derrière ils espéraient trouver une cargaison de puces mnémoniques vierges, une denrée rare et précieuse.
— Je l'ai! Arrgggggg!
Une manipulation de Michelar avait provoqué un déclic encourageant, vite suivit par un bruit d'électricité et une odeur de cochon brûlé. Michelar cria et s'écroula, tandis que la porte s'ouvrait. Lorrenar, paniqué, se retrouva face au contenu de la pièce, une sorte de poche métallique tressée. Horrible filet! Un nid? Une gigantesque nacelle grise? Montgolfière insolite! Résille catastrophique!
vendredi 3 mai 2019
Tranche de vie (38)
Je suis debout devant un miroir, en train d'inspecter les résultats de mon shampooing colorant fait la veille. Ma puce se plante à côté de moi.
Elle - Qu'est-ce que tu fais maman?
Moi - Je regarde si ma teinture a bien caché mes cheveux gris.
Elle, du haut de ses quatre ans - Pourquoi?
Moi - Parce que j'en ai beaucoup, mais ils sont pas très bien placés, alors c'est pas joli, donc je les cache. Quand j'en aurai plus, un peu partout, je les cacherai plus. J'aurai des belles mèches argentées!
Elle - Ah oui, ça va être beau. J'ai hâte que tu fasses ça!
Puis elle s'étire... et met sa main sur mon épaule.
Elle - Maman! Regarde, je suis tellement grande, je touche ton épaule!
Moi, qui n'en revient pas parce que je devais bien avoir six ans, si c'est pas sept, quand j'ai réussi à faire ça avec ma mère - Wow! C'est vrai!
D'accord, j'suis petite, mais tout de même! Elle ne peut pas pousser aussi vite!?!
Elle, jouant avec une de mes couettes - Ça va être quand que tu vas avoir des cheveux en argent?
Moi, marmonnant entre mes dents - Si tu continues à grandir de même, ça risque d'être bientôt!
Elle - Quoi?
J'lui ai fait un câlin. C'était plus simple. ;)
Elle - Qu'est-ce que tu fais maman?
Moi - Je regarde si ma teinture a bien caché mes cheveux gris.
Elle, du haut de ses quatre ans - Pourquoi?
Moi - Parce que j'en ai beaucoup, mais ils sont pas très bien placés, alors c'est pas joli, donc je les cache. Quand j'en aurai plus, un peu partout, je les cacherai plus. J'aurai des belles mèches argentées!
Elle - Ah oui, ça va être beau. J'ai hâte que tu fasses ça!
Puis elle s'étire... et met sa main sur mon épaule.
Elle - Maman! Regarde, je suis tellement grande, je touche ton épaule!
Moi, qui n'en revient pas parce que je devais bien avoir six ans, si c'est pas sept, quand j'ai réussi à faire ça avec ma mère - Wow! C'est vrai!
D'accord, j'suis petite, mais tout de même! Elle ne peut pas pousser aussi vite!?!
Elle, jouant avec une de mes couettes - Ça va être quand que tu vas avoir des cheveux en argent?
Moi, marmonnant entre mes dents - Si tu continues à grandir de même, ça risque d'être bientôt!
Elle - Quoi?
J'lui ai fait un câlin. C'était plus simple. ;)
mercredi 1 mai 2019
Boréal 2019!
C'est le congrès Boréal en fin de semaine!
Ce sera un petit congrès relativement tranquille pour moi cette année. (Surtout si on compare avec l'an dernier, où je prenais part à l'organisation!!!).
Je participerai au maltraitement de texte (une activité hilarante où des participants doivent, à partir d'un extrait d'un mauvais livre, tenter d'écrire la suite la plus crédible possible, tandis que le public vote pour les suites proposées et essaie d'identifier la vraie).
J'animerai une table-ronde (sur la représentativité).
Je participerai à une autre table (sur la situation actuel de l'écriture et de la publication au Québec).
Et je serai juge pour le concours d'écriture sur place.
Je suis contente, parce que toute la programmation a l'air passionnante, alors j'aurais détesté ne pas pouvoir y assister!
Cela dit, les conversations de couloir (et autour des repas) restent toujours mes moments favoris des congrès! :)
Au plaisir de vous y voir! (Et de jaser! ;)
Ce sera un petit congrès relativement tranquille pour moi cette année. (Surtout si on compare avec l'an dernier, où je prenais part à l'organisation!!!).
Je participerai au maltraitement de texte (une activité hilarante où des participants doivent, à partir d'un extrait d'un mauvais livre, tenter d'écrire la suite la plus crédible possible, tandis que le public vote pour les suites proposées et essaie d'identifier la vraie).
J'animerai une table-ronde (sur la représentativité).
Je participerai à une autre table (sur la situation actuel de l'écriture et de la publication au Québec).
Et je serai juge pour le concours d'écriture sur place.
Je suis contente, parce que toute la programmation a l'air passionnante, alors j'aurais détesté ne pas pouvoir y assister!
Cela dit, les conversations de couloir (et autour des repas) restent toujours mes moments favoris des congrès! :)
Au plaisir de vous y voir! (Et de jaser! ;)
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