Pour écrire avec une productivité maximale, il me faut :
Un ordinateur +
Un accès Internet un peu lent (pour faire des recherches, mais éviter les distractions) +
Une chaise confortable +
De la caféine (ou du thé) +
Des distractions ambiantes soigneusement dosées (juste assez pour me forcer à me concentrer, pas assez pour que ça soit pénible) +
Aucune possibilité de quitter ma chaise, d'aller regarder la télé, de prendre un bouquin dans ma bibliothèque ou d'aller faire une rapide séance d'arts martiaux (qui s'étirera à cause de la douche subséquente) +
Une température soigneusement contrôlée alors qu'il pleut, neige ou fait une chaleur excessive à l'extérieur (facultatif)
Solution à cette équation :
STARBUCKS!!! :)
vendredi 30 juillet 2010
jeudi 29 juillet 2010
Un truc d'écriture qui marche pour moi
Des trucs et des méthodes d'écriture, il y en a autant qu'il y a d'auteurs. Quand on commence à écrire, on les essaie tous les uns après les autres. Certains sont bizarres, d'autre ésotériques, d'autres tellement simples qu'on les connaissait déjà instinctivement. Certains marchent pour nous, d'autres non.
Et puis un jour on tombe sur un truc qui nous fait nous exclamer "Mais pourquoi j'y ai pas pensé avant!?!?" et voilà toute notre routine d'écriture qui en est changée pour de bon.
Dans mon cas, cette épiphanie m'est arrivée quand je suis tombée sur... je pense que c'est un billet de Stéphane Dompierre... ou le concernant... enfin, bref, la provenance n'a pas d'importance. Le conseil, lui, l'est (pour moi en tout cas). C'était le suivant :
Ne faites jamais coïncider la fin d'une séance d'écriture et la fin d'un chapitre.
Quelle extraordinaire parole de sagesse! Depuis que je l'ai lue, je me force à toujours arrêter d'écrire en plein milieu d'un chapitre (ou deux ou trois phrases après le début). C'est tellement plus facile de reprendre le fil de l'histoire lors de la séance suivante! Le mieux pour moi, c'est même de m'interrompre en milieu de phrase. Ça me fait le même effet qu'un "à suivre" à la fin d'un épisode d'une télé-série. La fois suivante, je suis pressée en mautadine de me remettre dans l'histoire et de la faire avancer.
(Faut dire qu'en cas de mort subite, je ne voudrais pas laisser la postérité sur un "Elle croyait être seule dans la pièce, mais soudain...")
Enfin, bref, je sais plus d'où ce truc me vient, mais je voulais vous le faire partager, parce qu'il m'a récemment sauvée de la panne sèche dans mon roman. ;) Et vous, vous avez un truc du genre à partager?
Et puis un jour on tombe sur un truc qui nous fait nous exclamer "Mais pourquoi j'y ai pas pensé avant!?!?" et voilà toute notre routine d'écriture qui en est changée pour de bon.
Dans mon cas, cette épiphanie m'est arrivée quand je suis tombée sur... je pense que c'est un billet de Stéphane Dompierre... ou le concernant... enfin, bref, la provenance n'a pas d'importance. Le conseil, lui, l'est (pour moi en tout cas). C'était le suivant :
Ne faites jamais coïncider la fin d'une séance d'écriture et la fin d'un chapitre.
Quelle extraordinaire parole de sagesse! Depuis que je l'ai lue, je me force à toujours arrêter d'écrire en plein milieu d'un chapitre (ou deux ou trois phrases après le début). C'est tellement plus facile de reprendre le fil de l'histoire lors de la séance suivante! Le mieux pour moi, c'est même de m'interrompre en milieu de phrase. Ça me fait le même effet qu'un "à suivre" à la fin d'un épisode d'une télé-série. La fois suivante, je suis pressée en mautadine de me remettre dans l'histoire et de la faire avancer.
(Faut dire qu'en cas de mort subite, je ne voudrais pas laisser la postérité sur un "Elle croyait être seule dans la pièce, mais soudain...")
Enfin, bref, je sais plus d'où ce truc me vient, mais je voulais vous le faire partager, parce qu'il m'a récemment sauvée de la panne sèche dans mon roman. ;) Et vous, vous avez un truc du genre à partager?
mercredi 28 juillet 2010
Criminal : BD pour amateurs de romans noirs
J'aime le polar, mais plus encore le roman noir. Une bonne plongée au coeur de la violence et du sexe qui baigne le monde interlope est une excellente thérapie contre les coups de cafard. Après ça, il me semble que notre vie est tellement lumineuse... quoique pas toujours simple. Les solutions brutales (et illégales) ont parfois un certain charme, non? Un attrait venu de leur aspect définitif.
Si vous êtes comme moi et que le noir vous attire, j'ai trouvé la BD parfaite pour vous : Criminal par Ed Brubaker et Sean Phillips (duo qui a aussi écrit Sleeper, bientôt adapté en film). La série de BD nous présente un à un différents acteurs du milieu criminel de Center City, en nous les faisant suivre dans leurs péripéties, celles-ci s'étalant parfois sur plusieurs générations et, donc, différentes époques. Les dessins superbes, aux couleurs fortes et sombres, renforcent les textes et nous font pénétrer dans ce monde si proche et si différent du nôtre. Un univers de voleurs, prostituées, tueurs, vendeurs de drogue, flics pourris, junkies et casseurs de jambes dont le pôle central est un bar, l'Undertown, véritable personnage récurrent de cette série de BD qui change sans cesse de protagonistes.
Si vous passez par un magasin de BD, jetez-y un oeil. Jusqu'à maintenant, quatre recueils ont été publiés. Les trois premiers sont excellents et, quoique le quatrième soit moyen, j'attends les autres avec impatience.
Et oui, elles ont été traduites en français (ce qui n'arrive quand même pas si souvent!) :) C'est dire la qualité de l'oeuvre!
Si vous êtes comme moi et que le noir vous attire, j'ai trouvé la BD parfaite pour vous : Criminal par Ed Brubaker et Sean Phillips (duo qui a aussi écrit Sleeper, bientôt adapté en film). La série de BD nous présente un à un différents acteurs du milieu criminel de Center City, en nous les faisant suivre dans leurs péripéties, celles-ci s'étalant parfois sur plusieurs générations et, donc, différentes époques. Les dessins superbes, aux couleurs fortes et sombres, renforcent les textes et nous font pénétrer dans ce monde si proche et si différent du nôtre. Un univers de voleurs, prostituées, tueurs, vendeurs de drogue, flics pourris, junkies et casseurs de jambes dont le pôle central est un bar, l'Undertown, véritable personnage récurrent de cette série de BD qui change sans cesse de protagonistes.
Si vous passez par un magasin de BD, jetez-y un oeil. Jusqu'à maintenant, quatre recueils ont été publiés. Les trois premiers sont excellents et, quoique le quatrième soit moyen, j'attends les autres avec impatience.
Et oui, elles ont été traduites en français (ce qui n'arrive quand même pas si souvent!) :) C'est dire la qualité de l'oeuvre!
Piqué sur http://comicsmedia.ign.com/ |
mardi 27 juillet 2010
Ah, la jalousie
Devant la jalousie, fréquente dans notre petit milieu, deux attitudes sont possibles :
1- Le déni. L'autre est juste chanceux, a des contacts, a payé pour son succès, est publié dans une maison d'édition aux standards peu élevés (mais qui fait de l'argent alors on cracherait pas dessus si elle nous acceptait), est aimé des directeurs littéraires alors que ceux-ci ne comprennent pas notre génie, etc. Ce n'est sûrement pas parce que nos textes ont besoin de travail. Non, c'est la vie et le monde entier qui est injuste envers nous. Déprimons dans notre coin.
2- L'acceptation. L'autre a travaillé fort, a corrigé ses pires défauts et a su cerner ce que la maison d'édition voulait. Son succès est la preuve que le succès est possible. Retroussons nos manches et remettons-nous au boulot. Notre tour viendra.
J'ai toujours adopté la seconde attitude. C'est celle qui permet de dire : "Je crève de jalousie, mais bravo!" Je sais que l'association de ces deux idées en confond certains. Je vous rassure : vous me motivez en me rendant jalouse, chers Pierre, Mathieu, François, Dominic, Élisabeth, Sébastien, Luc et Alex de ce monde! ;)
1- Le déni. L'autre est juste chanceux, a des contacts, a payé pour son succès, est publié dans une maison d'édition aux standards peu élevés (mais qui fait de l'argent alors on cracherait pas dessus si elle nous acceptait), est aimé des directeurs littéraires alors que ceux-ci ne comprennent pas notre génie, etc. Ce n'est sûrement pas parce que nos textes ont besoin de travail. Non, c'est la vie et le monde entier qui est injuste envers nous. Déprimons dans notre coin.
2- L'acceptation. L'autre a travaillé fort, a corrigé ses pires défauts et a su cerner ce que la maison d'édition voulait. Son succès est la preuve que le succès est possible. Retroussons nos manches et remettons-nous au boulot. Notre tour viendra.
J'ai toujours adopté la seconde attitude. C'est celle qui permet de dire : "Je crève de jalousie, mais bravo!" Je sais que l'association de ces deux idées en confond certains. Je vous rassure : vous me motivez en me rendant jalouse, chers Pierre, Mathieu, François, Dominic, Élisabeth, Sébastien, Luc et Alex de ce monde! ;)
lundi 26 juillet 2010
Alibis #35
Wow, ça faisait un petit bout de temps que je n'avais pas lu d'Alibis et là je viens de réaliser tout ce que j'ai dû manquer! Au plan des fictions, ce numéro est époustouflant. Je vous les présente brièvement :
Monsieur Hämmerli de Robert Ste-Marie, prix Alibis 2010. J'en ai commencé la lecture avec un état d'esprit de finaliste frustrée "il est mieux de l'avoir mérité ce prix" et je l'ai finie avec le sourire. Un tueur à gages comme on les aime (professionnel mais encore humain sans tomber dans le larmoyant), de la musique classique, les Milles et une nuits... Je m'incline avec plaisir devant ce petit chef-d'oeuvre. J'ai encore beaucoup de croûtes à manger!
Morts sur le corner de Sylvain Meunier et un groupe d'élève de Montréal. L'auteur a eu la tâche difficile, mais intéressante, d'essayer de pondre un texte de polar pouvant être présenté lors d'un spectacle à partir de récits policiers écrits par des élèves du secondaire. Il en résulte un slam pas piqué des vers. J'ai cependant trouvé qu'on devinait assez facilement les passages où Meunier a dû boucher les trous de l'histoire présentée par les jeunes. En plus, je me suis retrouvée à lire ce texte dans le bus, alors qu'il aurait fallu que je sois chez moi, là où j'aurais pu le lire à haute voix comme il le méritait. Mais bon, ça c'est mes bibittes à moi ;)
Intoxication de Genevyève Delorme. Style d'écriture fort intéressant, avec des descriptions évocatrices (j'ai senti une odeur de lait suri, je vous jure!), mais histoire un peu grosse pour mon goût.
Seppuku de... heu, ben, moi. Facque j'en parlerai pas plus que ça. Je l'aime beaucoup cette nouvelle-là, mais vous êtes pas obligés d'être d'accord. Oh, un truc que je veux quand même mentionner : j'ai pris beaucoup de temps à enlever tous les mots faisant référence à des couleurs dans ce texte, sauf ceux se rapportant à noir, blanc, gris et rouge. J'espérais créer une impression subtile sur le lecteur. C'est raté. Personne a remarqué. Lolol!
Banlieue Xtrême de Sébastien Aubry. On lit la nouvelle, on est estomacqué en voyant jusqu'où l'auteur était prêt à aller pour la finale, on tourne la page en pensant que c'est fini... et on reçoit la vraie finale dans les dents! J'en suis tombée sur le cul. Heureusement que Sébastien est sympathique, sinon je lui en voudrais d'écrire aussi bien! Si vous aimez les nouvelles à chute, c'est la meilleure que j'aie lu depuis un sacré bout de temps!!!
À souligner : parmi les articles qui terminent le numéro (et sur lesquels je passe souvent rapidement, je l'avoue) l'enquête de Norbert Spehner sur les écrivain qui ont connu des épisodes criminels est passionnant. Ça donne envie de peupler ses romans d'écrivains voleurs de banque... (ou d'aller en voler une soi-même, dépendamment des jours...) ;)
Monsieur Hämmerli de Robert Ste-Marie, prix Alibis 2010. J'en ai commencé la lecture avec un état d'esprit de finaliste frustrée "il est mieux de l'avoir mérité ce prix" et je l'ai finie avec le sourire. Un tueur à gages comme on les aime (professionnel mais encore humain sans tomber dans le larmoyant), de la musique classique, les Milles et une nuits... Je m'incline avec plaisir devant ce petit chef-d'oeuvre. J'ai encore beaucoup de croûtes à manger!
Morts sur le corner de Sylvain Meunier et un groupe d'élève de Montréal. L'auteur a eu la tâche difficile, mais intéressante, d'essayer de pondre un texte de polar pouvant être présenté lors d'un spectacle à partir de récits policiers écrits par des élèves du secondaire. Il en résulte un slam pas piqué des vers. J'ai cependant trouvé qu'on devinait assez facilement les passages où Meunier a dû boucher les trous de l'histoire présentée par les jeunes. En plus, je me suis retrouvée à lire ce texte dans le bus, alors qu'il aurait fallu que je sois chez moi, là où j'aurais pu le lire à haute voix comme il le méritait. Mais bon, ça c'est mes bibittes à moi ;)
Intoxication de Genevyève Delorme. Style d'écriture fort intéressant, avec des descriptions évocatrices (j'ai senti une odeur de lait suri, je vous jure!), mais histoire un peu grosse pour mon goût.
Seppuku de... heu, ben, moi. Facque j'en parlerai pas plus que ça. Je l'aime beaucoup cette nouvelle-là, mais vous êtes pas obligés d'être d'accord. Oh, un truc que je veux quand même mentionner : j'ai pris beaucoup de temps à enlever tous les mots faisant référence à des couleurs dans ce texte, sauf ceux se rapportant à noir, blanc, gris et rouge. J'espérais créer une impression subtile sur le lecteur. C'est raté. Personne a remarqué. Lolol!
Banlieue Xtrême de Sébastien Aubry. On lit la nouvelle, on est estomacqué en voyant jusqu'où l'auteur était prêt à aller pour la finale, on tourne la page en pensant que c'est fini... et on reçoit la vraie finale dans les dents! J'en suis tombée sur le cul. Heureusement que Sébastien est sympathique, sinon je lui en voudrais d'écrire aussi bien! Si vous aimez les nouvelles à chute, c'est la meilleure que j'aie lu depuis un sacré bout de temps!!!
À souligner : parmi les articles qui terminent le numéro (et sur lesquels je passe souvent rapidement, je l'avoue) l'enquête de Norbert Spehner sur les écrivain qui ont connu des épisodes criminels est passionnant. Ça donne envie de peupler ses romans d'écrivains voleurs de banque... (ou d'aller en voler une soi-même, dépendamment des jours...) ;)
vendredi 23 juillet 2010
Une fêlure au flanc de la littérature convenue
J'ai beau chercher, je dois me rendre à l'évidence : j'ai pas encore parlé ici de Une fêlure au flanc du monde d'Éric Gauthier. Alors je me reprends de ce pas!!!
----------
Ce livre pourrait être une définition parfaite de l'"urban fantasy" s'il ne se déroulait pas à moitié dans un petit village d'Abitibi... On va devoir se contenter de lui faire redéfinir le mot "fantastique", dans tous les sens du terme. :)
Le personnage principal, Malick, est un magicien. Il est persuadé que ses gri-gris, amulettes et autres rituels fonctionnent... et à force de le voir se tirer des situations les plus abracadabrantes les unes que les autres, vous finirez par le croire aussi. Surtout qu'il y a quelques indices irréfutables : quand Malick a pris un coup, il parle aux fantômes... ou peut-être qu'il les hallucine...
En tout cas, en face de lui, il y a une secte maléfique qui veut détruire le monde en le fissurant... ou qui veut peut-être juste laver le cerveau de tous les gens qu'elle croise...
Une seule chose est sûre dans ce roman : Éric Gauthier, c'est tout un écrivain! Quoiqu'il soit plutôt conteur d'habitude...
Bref, Une fêlure au flanc du monde nous entraîne dans un univers très particulier, où il est difficile de démêler le merveilleux du banal et la croyance du réel. Le Bien et le Mal, eux, apparaissent fort clairement par contre... mais qui l'emportera?
À lire si vous aimez les magiciens, mais que la magie érigée en système vous tape sur les nerfs. À dévorer si les "méchants dont on ne doit pas prononcer le nom" vous énervent. Dans ce roman-ci, ils en prennent pour leur rhume! :)
Addendum
Au dernier Congrès Boréal, nous avons eu droit à une lecture d'un extrait de "Montréel", le prochain roman de Gauthier. J'en ai encore l'eau à la bouche! :)
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Ce livre pourrait être une définition parfaite de l'"urban fantasy" s'il ne se déroulait pas à moitié dans un petit village d'Abitibi... On va devoir se contenter de lui faire redéfinir le mot "fantastique", dans tous les sens du terme. :)
Le personnage principal, Malick, est un magicien. Il est persuadé que ses gri-gris, amulettes et autres rituels fonctionnent... et à force de le voir se tirer des situations les plus abracadabrantes les unes que les autres, vous finirez par le croire aussi. Surtout qu'il y a quelques indices irréfutables : quand Malick a pris un coup, il parle aux fantômes... ou peut-être qu'il les hallucine...
En tout cas, en face de lui, il y a une secte maléfique qui veut détruire le monde en le fissurant... ou qui veut peut-être juste laver le cerveau de tous les gens qu'elle croise...
Une seule chose est sûre dans ce roman : Éric Gauthier, c'est tout un écrivain! Quoiqu'il soit plutôt conteur d'habitude...
Bref, Une fêlure au flanc du monde nous entraîne dans un univers très particulier, où il est difficile de démêler le merveilleux du banal et la croyance du réel. Le Bien et le Mal, eux, apparaissent fort clairement par contre... mais qui l'emportera?
À lire si vous aimez les magiciens, mais que la magie érigée en système vous tape sur les nerfs. À dévorer si les "méchants dont on ne doit pas prononcer le nom" vous énervent. Dans ce roman-ci, ils en prennent pour leur rhume! :)
Addendum
Au dernier Congrès Boréal, nous avons eu droit à une lecture d'un extrait de "Montréel", le prochain roman de Gauthier. J'en ai encore l'eau à la bouche! :)
jeudi 22 juillet 2010
Notre ami le doute
Un billet de ClaudeL m'a fait réaliser quelque chose : pour un écrivain ou un athlète, bref pour toute personne qui désire se pousser au bout d'elle-même, je pense que le doute est notre ami. J'ai beau ne pas avoir le profil "oh moi, grande artiste torturée", je doute quand même constamment de moi-même, de mes réalisations, de mes capacités. Et, en y réfléchissant, je pense que c'est une bonne chose.
Je pense que le doute est notre ami, parce que la petite voix intérieure qu'il suscite et qui nous dit "c'est mauvais, t'es mauvais, t'es pas capable, les autres sont mieux, tu n'as pas pratiqué assez, tu n'as pas assez réfléchis, tu y arriveras pas cette fois" hé bien elle nous pousse, nous motive, nous force à nous questionner, à en faire plus... bref : à exceller.
Quand je lis des entrevues avec des champions de MMA, une chose ressort : les meilleurs s'entraînent constamment. Parce qu'ils aiment ça, oui, mais aussi parce que leur petite voix intérieure leur dit que s'ils ne le font pas, quelqu'un s'entraînera plus qu'eux et deviendra meilleur. Ils s'accrochent donc au sommet de leur gloire avec le doute en leurs capacités chevillé au ventre, avec la peur constante de voir arriver un jeune loup avide qui a travaillé encore plus d'heures. Quand ils cessent de douter, quand ils se croient supérieur, ils diminuent l'entraînement et ils tombent.
Pour les écrivains, c'est pareil : les grands sont ceux qui doutent. Jean-Jacques Pelletier se relit un million et demi de fois. Élisabeth Vonarburg ne commence pas à écrire tant qu'elle n'a pas trituré ses idées dans tous les sens et brainstormé chaque détail, y compris la couleur des murs d'une pièce où se déroulera une scène secondaire d'un troisième niveau d'intrigue. Stephen King est persuadé qu'il écrit mal et il cherche à s'améliorer. Les premiers romans d'un auteur sont parfois ses meilleurs, parce que le doute le forçait à les travailler longuement, à les polir. Avec le temps, certains cessent de le faire. Ils ne se renouvellent plus. Parce qu'ils ne doutent plus de leur capacité à produire des romans qui se vendront. Ils cessent cependant de produire des oeuvres d'art.
Évidemment, il y a des moments où il faut faire taire le doute. Pour les combattants, c'est au moment où ils mettent le pied dans le ring. Une fois l'action lancée, il faut être persuadé qu'on va vaincre, sinon on se ralentit soi-même. Pour les écrivains, c'est au moment de mettre le pied dans un salon du livre ou un événement littéraire. Une fois au contact avec les autres, il faut être persuadé qu'on est un écrivain, sinon on risque d'être confondu avec un bout de tapisserie.
Je pense que lorsqu'il faut agir, le doute devient le syndrôme de l'imposteur et nous ralentit. Cependant, lorsqu'il s'agit de retravailler, il peut devenir un allié précieux.
Vous en pensez quoi vous?
Je pense que le doute est notre ami, parce que la petite voix intérieure qu'il suscite et qui nous dit "c'est mauvais, t'es mauvais, t'es pas capable, les autres sont mieux, tu n'as pas pratiqué assez, tu n'as pas assez réfléchis, tu y arriveras pas cette fois" hé bien elle nous pousse, nous motive, nous force à nous questionner, à en faire plus... bref : à exceller.
Quand je lis des entrevues avec des champions de MMA, une chose ressort : les meilleurs s'entraînent constamment. Parce qu'ils aiment ça, oui, mais aussi parce que leur petite voix intérieure leur dit que s'ils ne le font pas, quelqu'un s'entraînera plus qu'eux et deviendra meilleur. Ils s'accrochent donc au sommet de leur gloire avec le doute en leurs capacités chevillé au ventre, avec la peur constante de voir arriver un jeune loup avide qui a travaillé encore plus d'heures. Quand ils cessent de douter, quand ils se croient supérieur, ils diminuent l'entraînement et ils tombent.
Pour les écrivains, c'est pareil : les grands sont ceux qui doutent. Jean-Jacques Pelletier se relit un million et demi de fois. Élisabeth Vonarburg ne commence pas à écrire tant qu'elle n'a pas trituré ses idées dans tous les sens et brainstormé chaque détail, y compris la couleur des murs d'une pièce où se déroulera une scène secondaire d'un troisième niveau d'intrigue. Stephen King est persuadé qu'il écrit mal et il cherche à s'améliorer. Les premiers romans d'un auteur sont parfois ses meilleurs, parce que le doute le forçait à les travailler longuement, à les polir. Avec le temps, certains cessent de le faire. Ils ne se renouvellent plus. Parce qu'ils ne doutent plus de leur capacité à produire des romans qui se vendront. Ils cessent cependant de produire des oeuvres d'art.
Évidemment, il y a des moments où il faut faire taire le doute. Pour les combattants, c'est au moment où ils mettent le pied dans le ring. Une fois l'action lancée, il faut être persuadé qu'on va vaincre, sinon on se ralentit soi-même. Pour les écrivains, c'est au moment de mettre le pied dans un salon du livre ou un événement littéraire. Une fois au contact avec les autres, il faut être persuadé qu'on est un écrivain, sinon on risque d'être confondu avec un bout de tapisserie.
Je pense que lorsqu'il faut agir, le doute devient le syndrôme de l'imposteur et nous ralentit. Cependant, lorsqu'il s'agit de retravailler, il peut devenir un allié précieux.
Vous en pensez quoi vous?
mercredi 21 juillet 2010
Jason Bourne, sauce fantasy
Dans l'univers de Contremont, des siècles après la disparition des sylvanneaux, un personnage s'éveille, blessé, prisonnier d'une cage. Il a perdu la mémoire. Et doit sauver sa peau.
Si le résumé vous fait penser aux aventures de Jason Bourne, vous n'êtes pas les seuls dans ce cas : c'est avec cette histoire en tête que j'ai acheté "Le voleur des steppes" de Joël Champetier après en avoir lu la quatrième de couverture.
Si l'action du "Voleur des steppes" est moins soutenue que cette de la trilogie des "Bourne" de Ludlum, elle est également plus variée, plus étrange, mêlant des aventures de cape et d'épée aux mystères magiques et aux interactions psychologiques de personnages fort attachants. Car notre protagoniste amnésique se retrouvera rapidement lié à une prostituée à quatre bras, un géant muet, un magicien bedonnant et un noble nain vêtu de soie (ce qui change agréablement des barbus munis d'une hache...).
Avec ce roman, Joël Champetier revite l'univers qu'il avait créé pour la série de romans "Le secret des sylvanneaux". Cependant, alors que cette première série avait été conçue à l'origine pour de jeunes lecteurs, ce roman-ci est définitivement destiné aux adultes. Les thèmes sont plus matures, l'action est plus dure et l'univers lui-même a changé, vieilli, puisqu'une partie de sa magie l'a quitté en même temps que les sylvanneaux.
Bref, c'est à lire si vous avez envie d'un bon roman de fantasy qui sait vous émerveiller à petite dose, sans vous demander de redevenir un enfant. :)
Un seul bémol par contre : la fin est précipitée. Alors que le personnage passe plus de 500 pages à rechercher son passé et à glaner peu à peu des informations sur les événements qui ont provoqué son amnésie, on nous défile le fin mot de l'histoire dans les 50 dernières pages, lors d'une scène classique de type "le méchant révèle tous ses plans".
Mais bon, c'est pas si grave : dans cette histoire, même si l'arrivée est décevante, c'est le trajet pour s'y rendre qui vaut le détour!
Si le résumé vous fait penser aux aventures de Jason Bourne, vous n'êtes pas les seuls dans ce cas : c'est avec cette histoire en tête que j'ai acheté "Le voleur des steppes" de Joël Champetier après en avoir lu la quatrième de couverture.
Si l'action du "Voleur des steppes" est moins soutenue que cette de la trilogie des "Bourne" de Ludlum, elle est également plus variée, plus étrange, mêlant des aventures de cape et d'épée aux mystères magiques et aux interactions psychologiques de personnages fort attachants. Car notre protagoniste amnésique se retrouvera rapidement lié à une prostituée à quatre bras, un géant muet, un magicien bedonnant et un noble nain vêtu de soie (ce qui change agréablement des barbus munis d'une hache...).
Avec ce roman, Joël Champetier revite l'univers qu'il avait créé pour la série de romans "Le secret des sylvanneaux". Cependant, alors que cette première série avait été conçue à l'origine pour de jeunes lecteurs, ce roman-ci est définitivement destiné aux adultes. Les thèmes sont plus matures, l'action est plus dure et l'univers lui-même a changé, vieilli, puisqu'une partie de sa magie l'a quitté en même temps que les sylvanneaux.
Bref, c'est à lire si vous avez envie d'un bon roman de fantasy qui sait vous émerveiller à petite dose, sans vous demander de redevenir un enfant. :)
Un seul bémol par contre : la fin est précipitée. Alors que le personnage passe plus de 500 pages à rechercher son passé et à glaner peu à peu des informations sur les événements qui ont provoqué son amnésie, on nous défile le fin mot de l'histoire dans les 50 dernières pages, lors d'une scène classique de type "le méchant révèle tous ses plans".
Mais bon, c'est pas si grave : dans cette histoire, même si l'arrivée est décevante, c'est le trajet pour s'y rendre qui vaut le détour!
mardi 20 juillet 2010
C'est dur de pas se sentir insultée...
C'est dur de pas se sentir insultée quand tu dis à quelqu'un : "Dans mes loisirs j'écris. J'ai publié quelques nouvelles et là je travaille sur mon premier roman." et que tu te fais répondre "Ah, ma fille aussi écrit. C'est fou l'imagination qu'elle a. Son professeur de cinquième année en revient pas."
...
C'est pas que je méprise la petite de cinquième année. Moi aussi j'écrivais à son âge. Mais que ce soit la seule réponse qui vienne à l'esprit de la personne d'en face, ça envoie un drôle de message...
...
C'est pas que je méprise la petite de cinquième année. Moi aussi j'écrivais à son âge. Mais que ce soit la seule réponse qui vienne à l'esprit de la personne d'en face, ça envoie un drôle de message...
lundi 19 juillet 2010
La belle au gant noir, Robert Malacci
C'est Benoit qui a le premier attiré mon attention sur Malacci. Ce qui m'a intriguée tout d'abord chez cet auteur, ce fut non pas ses intrigues, mais l'idée qu'il utilise son personnage principal comme nom de plume. J'ai trouvé ça fort amusant. Déjà, ça donnait un certain ton à ses bouquins.
Par contre, toujours selon Benoit, Malacci aurait dit qu'il destinait ses romans surtout à un public féminin. Cela m'avait un peu refroidie. En règle générale, la chick lit et moi ne nous entendons pas très bien. Les atermoiements sentimentaux et les descriptions de chiffon me laissent de glace. J'ai quand même décidé d'essayer un bouquin.
Je me suis donc procuré "La belle au gant noir", premier livre de la série. L'intrigue est assez simple : Malacci (le personnage) ayant perdu son boulot, il s'en trouve un autre comme secrétaire privé d'une belle politicienne. Des meurtres se produisent, Malacci y est impliqué malgré lui et il doit se débattre pour essayer de désembrouiller toute l'histoire... que sa tendance à courir les jupons complexifie constamment. L'action est rythmée, un peu convenue, mais il est visible que l'auteur veut qu'on devine plus vite que son personnage.
Celui-ci est d'ailleurs un type fort sympathique. Il arrive de France mais ne s'en ennuie pas du tout. Il manie l'argot autant que le joual, ce qui rend sa narration délicieusement colorée. Il travaille comme photographe pour un tabloïde, a le don de se retrouver mêler à des enquêtes policières et perd aisément la tête pour une jolie femme, alors disons que sa vie ne manque pas de rebondissement!
D'ailleurs, c'est cet aspect plutôt coureur de jupons du personnage qui m'a fait comprendre ce que l'auteur voulait dire en affirmant qu'il avait visé un public féminin. Un profond amour pour les femmes se dégage des réflexions du personnage, qui les aime toutes dès lors qu'elles lui sourient. Pas de protagonistes plus parfaites les unes que les autres pour Malacci. Seulement des femmes bien dans leur peau qui sourient et qu'on aime pour cette raison. En tant que femme, c'est effectivement fort plaisant à lire. :)
Après avoir lu cette première aventure, je me suis empressée de m'en procurer d'autres. Car ce que Malacci nous offre, c'est en quelque sorte un roman noir revisité, moins sombre, plus humoristique, plus tendre, vu par un homme aux réactions parfois vieillottes, qui surnage de son mieux dans un monde résolument moderne. Bref, c'est fort divertissant! :)
Par contre, toujours selon Benoit, Malacci aurait dit qu'il destinait ses romans surtout à un public féminin. Cela m'avait un peu refroidie. En règle générale, la chick lit et moi ne nous entendons pas très bien. Les atermoiements sentimentaux et les descriptions de chiffon me laissent de glace. J'ai quand même décidé d'essayer un bouquin.
Je me suis donc procuré "La belle au gant noir", premier livre de la série. L'intrigue est assez simple : Malacci (le personnage) ayant perdu son boulot, il s'en trouve un autre comme secrétaire privé d'une belle politicienne. Des meurtres se produisent, Malacci y est impliqué malgré lui et il doit se débattre pour essayer de désembrouiller toute l'histoire... que sa tendance à courir les jupons complexifie constamment. L'action est rythmée, un peu convenue, mais il est visible que l'auteur veut qu'on devine plus vite que son personnage.
Celui-ci est d'ailleurs un type fort sympathique. Il arrive de France mais ne s'en ennuie pas du tout. Il manie l'argot autant que le joual, ce qui rend sa narration délicieusement colorée. Il travaille comme photographe pour un tabloïde, a le don de se retrouver mêler à des enquêtes policières et perd aisément la tête pour une jolie femme, alors disons que sa vie ne manque pas de rebondissement!
D'ailleurs, c'est cet aspect plutôt coureur de jupons du personnage qui m'a fait comprendre ce que l'auteur voulait dire en affirmant qu'il avait visé un public féminin. Un profond amour pour les femmes se dégage des réflexions du personnage, qui les aime toutes dès lors qu'elles lui sourient. Pas de protagonistes plus parfaites les unes que les autres pour Malacci. Seulement des femmes bien dans leur peau qui sourient et qu'on aime pour cette raison. En tant que femme, c'est effectivement fort plaisant à lire. :)
Après avoir lu cette première aventure, je me suis empressée de m'en procurer d'autres. Car ce que Malacci nous offre, c'est en quelque sorte un roman noir revisité, moins sombre, plus humoristique, plus tendre, vu par un homme aux réactions parfois vieillottes, qui surnage de son mieux dans un monde résolument moderne. Bref, c'est fort divertissant! :)
samedi 17 juillet 2010
Inception
Ça fait combien de temps que vous n'êtes pas sortis du cinéma avec la sensation que chaque cenne dépensée pour acheter votre billet en valait la peine?
Ça fait combien de temps que vous n'avez pas suivi un film intensément à chaque seconde, incapable de prévoir avec certitude la prochaine péripétie?
Bref, ça fait combien de temps que vous n'avez pas vu une vraie méga-production digne de ce nom? Pas un film indépendant qui fait ce qu'il peut avec des bouts de chandelle, mais un bijou comme seule la machine d'Hollywood à son meilleur peut nous en offrir : un film qui allie originalité, superbes acteurs, excellents effets spéciaux, réalisation sortant des sentiers battus, cohérence interne et scénario travaillé?
Allez. Voir. Inception.
Vous pourrez alors dire comme moi : "Une super méga-production? J'en sors tout juste!"
J'arrive pas à arrêter de sourire béatement depuis! :)
Ça fait combien de temps que vous n'avez pas suivi un film intensément à chaque seconde, incapable de prévoir avec certitude la prochaine péripétie?
Bref, ça fait combien de temps que vous n'avez pas vu une vraie méga-production digne de ce nom? Pas un film indépendant qui fait ce qu'il peut avec des bouts de chandelle, mais un bijou comme seule la machine d'Hollywood à son meilleur peut nous en offrir : un film qui allie originalité, superbes acteurs, excellents effets spéciaux, réalisation sortant des sentiers battus, cohérence interne et scénario travaillé?
Allez. Voir. Inception.
Vous pourrez alors dire comme moi : "Une super méga-production? J'en sors tout juste!"
J'arrive pas à arrêter de sourire béatement depuis! :)
vendredi 16 juillet 2010
Une sensation de vide
Je peux dresser un bilan positif de mes expériences d'écriture. En 2008, j'ai publié une nouvelle, écrite en 2006. Au moment où elle est sortie, je travaillais comme prof et je n'avais pas le temps d'écrire autre chose. En 2009, comme mon contrat de prof n'avait pas été renouvelé, je suis retournée au secrétariat. Je pensais que ce serait "en attendant". J'en ai profité pour écrire comme une forcenée et pour ouvrir le blogue. J'ai publié une autre nouvelle à la fin de l'année et reçu de bons commentaires sur mon écriture en général.
Depuis le début de 2010, j'écris encore plus. J'ai publié trois nouvelles, reçu l'acceptation pour une quatrième, commencé à travailler un roman en collaboration avec un éditeur... Et je suis en train de me faire à l'idée que le secrétariat ne sera sans doute pas un emploi temporaire. C'est un des seuls qui me laisse le temps d'écrire. Essentiellement parce qu'il ne me fait pas tripper et donc que je m'y implique peu. Que je n'y pense plus une fois ma journée finie. Ça me laisse la tête libre pour créer. Ça m'attriste de penser que j'ai fait six ans d'études universitaires pour finir avec le même boulot que ma mère qui avait à peine fini son secondaire, mais bon. Heureusement, elle n'est pas en état de s'en désoler, elle qui m'avait tant poussée à étudier.
Malgré ce bilan plutôt positif, me voilà aux prises avec une étrange sensation de vide. Pas à cause de mon boulot, ni même parce que le blogue a été presque silencieux hier (pas sûre que je vais arriver à diminuer la fréquence finalement...).
Non, j'ai une sensation de vide parce que tous mes textes déjà produits ont trouvé leur voie. Les mauvais ont subi suffisamment de refus pour que je les envoie à la retraite. Les bons ont été acceptés. Les moyens sont à retravailler.
Je suis fixée sur tous mes projets. Pour la première fois depuis 3 ans (depuis que je me consacre sérieusement à l'écriture), je n'ai rien dans les limbes, en attente.
Que du travail. Une monstrueuse pile de travail.
Et l'impression très nette d'avoir besoin de vacances!!! lol! ;)
Depuis le début de 2010, j'écris encore plus. J'ai publié trois nouvelles, reçu l'acceptation pour une quatrième, commencé à travailler un roman en collaboration avec un éditeur... Et je suis en train de me faire à l'idée que le secrétariat ne sera sans doute pas un emploi temporaire. C'est un des seuls qui me laisse le temps d'écrire. Essentiellement parce qu'il ne me fait pas tripper et donc que je m'y implique peu. Que je n'y pense plus une fois ma journée finie. Ça me laisse la tête libre pour créer. Ça m'attriste de penser que j'ai fait six ans d'études universitaires pour finir avec le même boulot que ma mère qui avait à peine fini son secondaire, mais bon. Heureusement, elle n'est pas en état de s'en désoler, elle qui m'avait tant poussée à étudier.
Malgré ce bilan plutôt positif, me voilà aux prises avec une étrange sensation de vide. Pas à cause de mon boulot, ni même parce que le blogue a été presque silencieux hier (pas sûre que je vais arriver à diminuer la fréquence finalement...).
Non, j'ai une sensation de vide parce que tous mes textes déjà produits ont trouvé leur voie. Les mauvais ont subi suffisamment de refus pour que je les envoie à la retraite. Les bons ont été acceptés. Les moyens sont à retravailler.
Je suis fixée sur tous mes projets. Pour la première fois depuis 3 ans (depuis que je me consacre sérieusement à l'écriture), je n'ai rien dans les limbes, en attente.
Que du travail. Une monstrueuse pile de travail.
Et l'impression très nette d'avoir besoin de vacances!!! lol! ;)
jeudi 15 juillet 2010
Question
Ça fait quatre billets que j'envoie à Côté Blogue dans la dernière semaine et aucun n'a été publié.
J'suis tu toute seule dans ce cas?
Addendum
Je sais que c'était supposé être une journée "sans billet"... J'ai réussi à garder le silence pendant deux bonnes heures quand même... ;)
J'suis tu toute seule dans ce cas?
Addendum
Je sais que c'était supposé être une journée "sans billet"... J'ai réussi à garder le silence pendant deux bonnes heures quand même... ;)
mercredi 14 juillet 2010
Seppuku - Extrait
Je crois que le Alibis #35 est sorti. J'ai d'ailleurs reçu mes exemplaires (enfin, mon voisin les a reçus et est venu me les porter... la malédiction de la poste est sur moi je vous jure!). Alors je vous offre un extrait de ma nouvelle qui s'y trouve... mais il vous manque les illustrations qui vont avec mon texte et qui sont vraiment extra! :) Si vous voulez le tout, passez par là pour l'obtenir!
________________________________________
Seppuku
Le bruit de ses pas a dû trahir son arrivée, car Robert Saint-Onge, son partenaire, abandonne son occupation, qui semblait être de se tenir immobile au centre de la pièce, et se dirige vers elle.
— Mishima, il était temps !
Miuri comprend son impatience : la dernière fois qu’elle l’a rejoint sur une scène de crime, il lui a demandé d’aller lui chercher un café. Il doit être en manque, le pauvre.
— Dufour ! lance Saint-Onge par-dessus son épaule. Elle est arrivée, là ! Oublie pas de lui expliquer comment fermer le dossier comme du monde.
Là-dessus, le sergent-détective Saint-Onge s’engouffre dans l’escalier en bousculant presque sa partenaire au passage. Interloquée, Miuri se tourne vers Claude Dufour, le technicien médico-légal, qui se tient à présent sur le seuil de l’appartement.
— Qu’est-ce qui lui prend ? demande-t-elle.
Elle a posé la question pour la forme, en s’attendant à ce que Dufour lui réponde par une banalité fataliste ou un haussement d’épaules, mais celui-ci grimace avant de s’expliquer.
— Pour lui, l’affaire est classée, mais j’ai insisté pour que vous veniez jeter un œil sur la scène.
L’incrédulité fait lever un sourcil à Miuri. Jusqu’à maintenant, elle n’aurait même pas cru que Dufour était au courant de son existence, alors apprendre qu’il a fait pression pour qu’elle prenne part à un dossier…
— Entrez voir ça, Mishima-san. Vous allez comprendre.
L’emploi du suffixe de politesse nippon donne déjà un indice à Miuri. Serait-ce à sa qualité de Japonaise que le technicien médico-légal souhaite faire appel ? Répondant au geste d’invitation de Dufour, elle pénètre dans l’appartement. Le hall d’entrée est exigu, coincé entre la salle de bain et le coin cuisine, et rendu encore plus étroit par les quatre hommes qui s’y pressent. Par contre, sitôt les premiers mètres franchis, l’espace du loft se déploie de façon ininterrompue jusqu’aux grandes baies vitrées donnant sur le fleuve.
Joyau central de ce vaste espace dépouillé, la scène funèbre ressemble à un tableau moderne peint à grands traits. Sa violence n’a d’égale que son esthétisme : drap immaculé sur le sol, belle jeune femme aux cheveux d’ébène et kimono de soie blanche aux plis flottants, poignard à la poignée de laque noire, arabesques écarlates dessinées par le sang. La mise en scène a été parfaite. Malgré sa gorge tranchée et la flaque écarlate qui la baigne, la défunte a une allure douloureusement sereine.
— Vous comprenez pourquoi je vous ai fait appeler.
Miuri considère l’énoncé comme une affirmation plutôt que comme une question et se dispense d’y répondre. Elle ne peut détourner les yeux du cadavre. Il la fascine inexplicablement.
— L’équipe technique a photographié les lieux sous tous les angles, mais personne ne s’est approché.
Elle acquiesce. La nervosité fait débiter des évidences au technicien. Le sang ayant giclé en longues traînées sur le drap qui recouvre le plancher de la pièce principale, personne n’aurait pu s’approcher du corps sans brouiller les tracés délicats.
— Avez-vous déjà vu ça, sergent Mishima ?
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Seppuku
Le bruit de ses pas a dû trahir son arrivée, car Robert Saint-Onge, son partenaire, abandonne son occupation, qui semblait être de se tenir immobile au centre de la pièce, et se dirige vers elle.
— Mishima, il était temps !
Miuri comprend son impatience : la dernière fois qu’elle l’a rejoint sur une scène de crime, il lui a demandé d’aller lui chercher un café. Il doit être en manque, le pauvre.
— Dufour ! lance Saint-Onge par-dessus son épaule. Elle est arrivée, là ! Oublie pas de lui expliquer comment fermer le dossier comme du monde.
Là-dessus, le sergent-détective Saint-Onge s’engouffre dans l’escalier en bousculant presque sa partenaire au passage. Interloquée, Miuri se tourne vers Claude Dufour, le technicien médico-légal, qui se tient à présent sur le seuil de l’appartement.
— Qu’est-ce qui lui prend ? demande-t-elle.
Elle a posé la question pour la forme, en s’attendant à ce que Dufour lui réponde par une banalité fataliste ou un haussement d’épaules, mais celui-ci grimace avant de s’expliquer.
— Pour lui, l’affaire est classée, mais j’ai insisté pour que vous veniez jeter un œil sur la scène.
L’incrédulité fait lever un sourcil à Miuri. Jusqu’à maintenant, elle n’aurait même pas cru que Dufour était au courant de son existence, alors apprendre qu’il a fait pression pour qu’elle prenne part à un dossier…
— Entrez voir ça, Mishima-san. Vous allez comprendre.
L’emploi du suffixe de politesse nippon donne déjà un indice à Miuri. Serait-ce à sa qualité de Japonaise que le technicien médico-légal souhaite faire appel ? Répondant au geste d’invitation de Dufour, elle pénètre dans l’appartement. Le hall d’entrée est exigu, coincé entre la salle de bain et le coin cuisine, et rendu encore plus étroit par les quatre hommes qui s’y pressent. Par contre, sitôt les premiers mètres franchis, l’espace du loft se déploie de façon ininterrompue jusqu’aux grandes baies vitrées donnant sur le fleuve.
Joyau central de ce vaste espace dépouillé, la scène funèbre ressemble à un tableau moderne peint à grands traits. Sa violence n’a d’égale que son esthétisme : drap immaculé sur le sol, belle jeune femme aux cheveux d’ébène et kimono de soie blanche aux plis flottants, poignard à la poignée de laque noire, arabesques écarlates dessinées par le sang. La mise en scène a été parfaite. Malgré sa gorge tranchée et la flaque écarlate qui la baigne, la défunte a une allure douloureusement sereine.
— Vous comprenez pourquoi je vous ai fait appeler.
Miuri considère l’énoncé comme une affirmation plutôt que comme une question et se dispense d’y répondre. Elle ne peut détourner les yeux du cadavre. Il la fascine inexplicablement.
— L’équipe technique a photographié les lieux sous tous les angles, mais personne ne s’est approché.
Elle acquiesce. La nervosité fait débiter des évidences au technicien. Le sang ayant giclé en longues traînées sur le drap qui recouvre le plancher de la pièce principale, personne n’aurait pu s’approcher du corps sans brouiller les tracés délicats.
— Avez-vous déjà vu ça, sergent Mishima ?
mardi 13 juillet 2010
OH YEAH!
J'avais préparé un court message pour vous dire que, au moins pour l'été, il n'y aurait pas de billet les mardis et jeudis et donc qu'aujourd'hui était mon premier jour "vide". (Cela dit, je répondrai toujours aux commentaires laissés sur les billets des jours précédant).
Sauf que là, une nouvelle vient d'atterrir dans ma boîte de courriel : mon texte "Ce qui reste de l'ange" a été accepté chez... Solaris! :) OH YEAH!!! :)
Ça aura pris pas mal de refus, mais la persévérance vient de payer! :) Me voilà entrée dans le bastion de la SFFQ et j'ai bien l'intention d'investir la place! En attendant, sortie prévue du texte quelque part en 2011.
Entre deux figures de la danse de l'écrivaine satisfaite, je vous informe donc officiellement qu'il n'y aura pas de nouveau billet de blogue les mardis et jeudis, au moins jusqu'en septembre... ou jusqu'à ce que j'aie à vous parler d'urgence, comme aujourd'hui! hihihihi
Sauf que là, une nouvelle vient d'atterrir dans ma boîte de courriel : mon texte "Ce qui reste de l'ange" a été accepté chez... Solaris! :) OH YEAH!!! :)
Ça aura pris pas mal de refus, mais la persévérance vient de payer! :) Me voilà entrée dans le bastion de la SFFQ et j'ai bien l'intention d'investir la place! En attendant, sortie prévue du texte quelque part en 2011.
Entre deux figures de la danse de l'écrivaine satisfaite, je vous informe donc officiellement qu'il n'y aura pas de nouveau billet de blogue les mardis et jeudis, au moins jusqu'en septembre... ou jusqu'à ce que j'aie à vous parler d'urgence, comme aujourd'hui! hihihihi
lundi 12 juillet 2010
Les yeux troubles, Claude Bolduc
Je me souviens qu'il fut une époque où le nom de Claude Bolduc m'était bien connu (parce que mon papa m'a appris très jeune que quand un livre me plaisait, retenir le nom de l'auteur était une bonne façon d'en trouver d'autres dans le même genre). Je dévorais ses romans jeunesse. Je pourrais plus vous dire ce qu'ils racontaient pas contre. Le souvenir des récits s'est enfui, mais le nom est resté. Je l'ai rencontré à nouveau, à l'occasion, au hasard d'une revue. Et à chaque fois, j'ai adoré sa plume.
Alors, dernièrement, je me suis payée un de ses recueils de nouvelles, Les yeux troubles et autres contes de la lune noire.
Normalement, quand un livre me plaît, ce sont des métaphores culinaires qui me viennent à la bouche. Avec Claude, c'est moins présent. Ses histoires ne sont pas de celles que l'on dévore. Plutôt de celles qu'on lit, avec un frisson, blottis au fond du lit, en ayant pris soin de ne garder allumer que la lampe qu'on peut éteindre sans se lever... si on se décide à l'éteindre.
Claude a l'art de créer des ambiances inquiétantes, de nous entraîner au coeur de l'étrange, de suggérer en quelques mots... bref, c'est un artiste de l'épouvante sous forme courte. Et le recueil montre toute sa maîtrise.
Parmi toutes ces excellentes nouvelles, deux m'ont particulièrement frappée.
La première, Le déterminateur, raconte la journée de travail ordinaire d'un homme comme les autres dans un monde surpeuplé où la machine bureaucratique broie les individus. À donner froid dans le dos si vous passez tous les matins, comme moi, dans les corridors bondés du métro!
Dans la seconde, Une dernière balade au clair de lune, on visite l'épouvante dans une forme plus fantastique et plus classique. La force de cette histoire réside dans ses descriptions évocatrices, particulièrement celles du cimetière.
Les Japonais se gavent d'histoires d'horreur quand il fait chaud, car ils prétendent qu'avoir peur donne froid. Alors en ces jours de canicule, si la climatisation ne correspond pas à votre budget ou tombe en panne, rabattez-vous sur ce recueil de nouvelles pour obtenir votre dose de chair de poule! :)
Alors, dernièrement, je me suis payée un de ses recueils de nouvelles, Les yeux troubles et autres contes de la lune noire.
Normalement, quand un livre me plaît, ce sont des métaphores culinaires qui me viennent à la bouche. Avec Claude, c'est moins présent. Ses histoires ne sont pas de celles que l'on dévore. Plutôt de celles qu'on lit, avec un frisson, blottis au fond du lit, en ayant pris soin de ne garder allumer que la lampe qu'on peut éteindre sans se lever... si on se décide à l'éteindre.
Claude a l'art de créer des ambiances inquiétantes, de nous entraîner au coeur de l'étrange, de suggérer en quelques mots... bref, c'est un artiste de l'épouvante sous forme courte. Et le recueil montre toute sa maîtrise.
Parmi toutes ces excellentes nouvelles, deux m'ont particulièrement frappée.
La première, Le déterminateur, raconte la journée de travail ordinaire d'un homme comme les autres dans un monde surpeuplé où la machine bureaucratique broie les individus. À donner froid dans le dos si vous passez tous les matins, comme moi, dans les corridors bondés du métro!
Dans la seconde, Une dernière balade au clair de lune, on visite l'épouvante dans une forme plus fantastique et plus classique. La force de cette histoire réside dans ses descriptions évocatrices, particulièrement celles du cimetière.
Les Japonais se gavent d'histoires d'horreur quand il fait chaud, car ils prétendent qu'avoir peur donne froid. Alors en ces jours de canicule, si la climatisation ne correspond pas à votre budget ou tombe en panne, rabattez-vous sur ce recueil de nouvelles pour obtenir votre dose de chair de poule! :)
vendredi 9 juillet 2010
En réflexion, besoin de votre avis
Bon, c'est bien beau, je tiens un blogue depuis un an, mais...
Mais elle est en réflexion votre blogueuse ces temps-ci.
En réflexion parce qu'à force de parler avec les gens, elle réalise que le foutu blogue lui bouffe 10 heures par semaine (mes heures de dîner, mes pauses et une partie de mes soirées). Imaginez tout ce que je pourrais écrire comme fiction avec ce temps-là!!!
En plus, je sens un certain essoufflement. Me semble que j'ai de moins en moins de bons sujets. Et donc j'ai moins de commentaires. Et donc j'ai moins envie de bloguer, parce que j'ai moins l'impression de tenir un café et de vous voir vous y arrêter à tous les jours...
Alors là je m'interroge. Réduire mes activités ou pas? Pas trop drastiquement, c'est sûr, mais passer à trois billets par semaine peut-être? En même temps, plusieurs d'entre-vous, je le sais, avez pris l'habitude de passer ici à tous les jours. Alors si je diminuais la fréquence, vous perdrais-je?
J'aimerais vous entendre là-dessus. Y'a pas de décision de prise et y'a pas le feu non plus, mais...
Mais l'été et l'approche des vacances me semble propice aux réflexions et aux remodelages de routine, alors autant lancer la question dès maintenant! :)
Mais elle est en réflexion votre blogueuse ces temps-ci.
En réflexion parce qu'à force de parler avec les gens, elle réalise que le foutu blogue lui bouffe 10 heures par semaine (mes heures de dîner, mes pauses et une partie de mes soirées). Imaginez tout ce que je pourrais écrire comme fiction avec ce temps-là!!!
En plus, je sens un certain essoufflement. Me semble que j'ai de moins en moins de bons sujets. Et donc j'ai moins de commentaires. Et donc j'ai moins envie de bloguer, parce que j'ai moins l'impression de tenir un café et de vous voir vous y arrêter à tous les jours...
Alors là je m'interroge. Réduire mes activités ou pas? Pas trop drastiquement, c'est sûr, mais passer à trois billets par semaine peut-être? En même temps, plusieurs d'entre-vous, je le sais, avez pris l'habitude de passer ici à tous les jours. Alors si je diminuais la fréquence, vous perdrais-je?
J'aimerais vous entendre là-dessus. Y'a pas de décision de prise et y'a pas le feu non plus, mais...
Mais l'été et l'approche des vacances me semble propice aux réflexions et aux remodelages de routine, alors autant lancer la question dès maintenant! :)
jeudi 8 juillet 2010
Mais comment j'ai fait ça!?!
Parfois, pendant un entraînement d'arts martiaux, j'ai un moment de grâce. Arrêtant de me demander comment je dois faire un truc ou d'anticiper les difficultés ou d'essayer de trop penser à une stratégie globale, je me lance, je réussis et, après coup, je me demande comment j'ai bien pu arriver à faire ça. (Réponse de Vincent-Yoda : "Tu d'habitudes échoues parce que pas assez tu n'y crois". Oui, oui, je sais...)
À date, ça ne m'était jamais arrivé dans un autre domaine que les arts martiaux. En écriture, suffit que je relise quelque chose que je pensais avoir écrit en état de grâce six mois plus tôt pour y découvrir une myriade de défauts...
Mais pas cette fois-ci. On m'a demandé de retravailler un texte que j'ai écrit il y a un an environ. Un truc qui m'avait demandé du travail et dont je gardais un bon souvenir. En le relisant, fait à souligner, je l'ai trouvé pas mal. Bon, il ne manque pas de problèmes, mais l'ensemble a du style, du souffle. C'est donc avec plaisir que je me suis attelée à la ré-écriture.
Et là... Merde! C'est en essayant d'y replonger que je découvre l'ampleur de ce que j'ai réalisé. Mais comment j'ai fait ça!?! Le point de vue, le vocabulaire, l'ambiance. Rien n'est parfait, mais, mautadine, pour moi c'est du beau boulot. Tellement que j'arrive pas, pour le moment, à me remettre dedans, à reprendre le fil de la narration, à retrouver le bon point de vue, le bon ton...
Ça va revenir. Je vais le relire 7 ou 8 fois, je vais le réapprendre par coeur, me remettre à avoir la nausée à chaque fois que j'en lis une ligne... et là je pourrai le retravailler. D'ici là, j'ai un petit moment d'exaltation.
Comme lorsque la planche casse à la fin du hurricane kick...
À date, ça ne m'était jamais arrivé dans un autre domaine que les arts martiaux. En écriture, suffit que je relise quelque chose que je pensais avoir écrit en état de grâce six mois plus tôt pour y découvrir une myriade de défauts...
Mais pas cette fois-ci. On m'a demandé de retravailler un texte que j'ai écrit il y a un an environ. Un truc qui m'avait demandé du travail et dont je gardais un bon souvenir. En le relisant, fait à souligner, je l'ai trouvé pas mal. Bon, il ne manque pas de problèmes, mais l'ensemble a du style, du souffle. C'est donc avec plaisir que je me suis attelée à la ré-écriture.
Et là... Merde! C'est en essayant d'y replonger que je découvre l'ampleur de ce que j'ai réalisé. Mais comment j'ai fait ça!?! Le point de vue, le vocabulaire, l'ambiance. Rien n'est parfait, mais, mautadine, pour moi c'est du beau boulot. Tellement que j'arrive pas, pour le moment, à me remettre dedans, à reprendre le fil de la narration, à retrouver le bon point de vue, le bon ton...
Ça va revenir. Je vais le relire 7 ou 8 fois, je vais le réapprendre par coeur, me remettre à avoir la nausée à chaque fois que j'en lis une ligne... et là je pourrai le retravailler. D'ici là, j'ai un petit moment d'exaltation.
Comme lorsque la planche casse à la fin du hurricane kick...
mercredi 7 juillet 2010
La taupe et le dragon, Joël Champetier
J'avais le goût de lire de la SF qui ne soit pas de la hard SF et qui contiendrait une bonne ambiance. Ayant découvert "La taupe et le dragon" dans la bibliographie que Joël Champetier, je me suis procuré cette antiquité :) (bon j'exagère, mais la première publication date quand même de 1991...) Un excellent achat, à n'en pas douter! Dépaysant et divertissant! :)
L'histoire se déroule sur une planète terraformée à grands frais par la Chine, à l'heure où les créanciers de cette gigantesque opération commencent à demander leur dû. Incapable de payer, Nouvelle-Chine se préparerait, dit la rumeur, à rompre toute ses relations avec la terre. Les services secrets des pays ayant un intérêt économique dans l'affaire suivent cette histoire de près. L'Europe envoie un agent, Réjean Tanner, en Nouvelle-Chine afin de réveiller une taupe placée au sein du gouvernement de la planète.
C'est ce Réjean Tanner que nous suivons tout au long du roman, à travers l'étrange ambiance de Nouvelle-Chine, où la nuit verte succède à la nuit noire et où il faut toujours se méfier de l'Oeil du Dragon, cette étrange étoile aux radiations nocives qui brûle dans le ciel de la planète. Dans ce monde, la "journée" et les périodes d'ensoleillement ne coïncident pas nécessairement et ce constant rappel contribue fortement à nous dépayser. (Je ne veux même pas imaginer à quoi pouvaient ressembler les chartes et tableaux que Joël utilisait pour ne pas se perdre dans cet horaire embrouillé!!!)
L'autre aspect qui participe au dépaysement du lecteur, c'est qu'on a vraiment l'impression de se retrouver plongés dans un gigantesque Quartier Chinois. Toutes les scènes ou presque grouillent de monde. La culture chinoise est très présente, dans ce qu'elle a de mieux (comme son architecture si particulière)... et ce qu'elle a de pire (comme ce besoin de ne jamais perdre la face et de ne surtout pas adopter quelque chose de nouveau si un truc datant de 4000 ans fait encore l'affaire). En effet, l'auteur ne tombe pas dans le travers classique des gens qui ont bien étudié une culture et qui ne parlent que de ses beaux côtés. Rafraîchissant et tellement plus réaliste!
Finalement, le personnage de Tanner est attachant, quoiqu'il soit un peu trop gentil si on le compare à nos espions fictifs des dernières années (Jason Bourne et Jack Bauer en tête). L'intrigue est plus proche d'une course-poursuite classique que d'une histoire d'espionnage emberlificotée, mais cela confère un rythme rapide au roman et nous garde en haleine.
Car la taupe, que Tanner a pour mission de réveiller et d'utiliser, ne répond plus...
L'histoire se déroule sur une planète terraformée à grands frais par la Chine, à l'heure où les créanciers de cette gigantesque opération commencent à demander leur dû. Incapable de payer, Nouvelle-Chine se préparerait, dit la rumeur, à rompre toute ses relations avec la terre. Les services secrets des pays ayant un intérêt économique dans l'affaire suivent cette histoire de près. L'Europe envoie un agent, Réjean Tanner, en Nouvelle-Chine afin de réveiller une taupe placée au sein du gouvernement de la planète.
C'est ce Réjean Tanner que nous suivons tout au long du roman, à travers l'étrange ambiance de Nouvelle-Chine, où la nuit verte succède à la nuit noire et où il faut toujours se méfier de l'Oeil du Dragon, cette étrange étoile aux radiations nocives qui brûle dans le ciel de la planète. Dans ce monde, la "journée" et les périodes d'ensoleillement ne coïncident pas nécessairement et ce constant rappel contribue fortement à nous dépayser. (Je ne veux même pas imaginer à quoi pouvaient ressembler les chartes et tableaux que Joël utilisait pour ne pas se perdre dans cet horaire embrouillé!!!)
L'autre aspect qui participe au dépaysement du lecteur, c'est qu'on a vraiment l'impression de se retrouver plongés dans un gigantesque Quartier Chinois. Toutes les scènes ou presque grouillent de monde. La culture chinoise est très présente, dans ce qu'elle a de mieux (comme son architecture si particulière)... et ce qu'elle a de pire (comme ce besoin de ne jamais perdre la face et de ne surtout pas adopter quelque chose de nouveau si un truc datant de 4000 ans fait encore l'affaire). En effet, l'auteur ne tombe pas dans le travers classique des gens qui ont bien étudié une culture et qui ne parlent que de ses beaux côtés. Rafraîchissant et tellement plus réaliste!
Finalement, le personnage de Tanner est attachant, quoiqu'il soit un peu trop gentil si on le compare à nos espions fictifs des dernières années (Jason Bourne et Jack Bauer en tête). L'intrigue est plus proche d'une course-poursuite classique que d'une histoire d'espionnage emberlificotée, mais cela confère un rythme rapide au roman et nous garde en haleine.
Car la taupe, que Tanner a pour mission de réveiller et d'utiliser, ne répond plus...
mardi 6 juillet 2010
C'est pas que je vous aime pas...
Mais c'est ma fête aujourd'hui!
Alors je suis occupée à méditer sur ma poignée de cheveux blancs, les kilos qui partent puis qui reviennent, les projets d'écriture en cours, le temps qui passe et le fait que j'approche de 30 ans... Bientôt, même le terme de "jeune femme" ne sera plus vraiment approprié pour me décrire... Notez que j'ai dit méditer sur tout ça, pas déprimer. ;p
Il faut plus que 28 bougies pour m'abattre, quand même! ;)
Addendum
Pour ceux qui se posent la question, l'écriture va bien. La nouvelle à corriger a été renvoyée et le roman avance. Il ne me reste que 10 chapitres à faire pour terminer le premier jet. J'espère le finir avant mes vacances (fin août), histoire d'avoir 3 semaines pour me le sortir de la tête avant de faire une première relecture/correction, puis de l'envoyer au directeur littéraire.
Alors je suis occupée à méditer sur ma poignée de cheveux blancs, les kilos qui partent puis qui reviennent, les projets d'écriture en cours, le temps qui passe et le fait que j'approche de 30 ans... Bientôt, même le terme de "jeune femme" ne sera plus vraiment approprié pour me décrire... Notez que j'ai dit méditer sur tout ça, pas déprimer. ;p
Il faut plus que 28 bougies pour m'abattre, quand même! ;)
Addendum
Pour ceux qui se posent la question, l'écriture va bien. La nouvelle à corriger a été renvoyée et le roman avance. Il ne me reste que 10 chapitres à faire pour terminer le premier jet. J'espère le finir avant mes vacances (fin août), histoire d'avoir 3 semaines pour me le sortir de la tête avant de faire une première relecture/correction, puis de l'envoyer au directeur littéraire.
lundi 5 juillet 2010
UFC 116 : Je me sens comme une fan du Canadien
Je me sens comme une fan du Canadien là : samedi soir, mon favori s'est fait écraser au deuxième round, par manque de souffle, de stratégie à long terme et d'esprit combattif!
En effet, samedi soir, Shane Carwin n'est pas arrivé à battre le champion des poids lourds de la UFC, Brock Lesnar (un ancien lutteur de la WWE dont l'atout principal est d'être gigantesque). C'est d'autant plus dommage qu'à son combat précédent Carwin avait démoli Frank Mir, un des poids lourds que j'ai le plus de plaisir à regarder combattre, parce qu'il bouge comme s'il pesait la moitié de son poids lorsqu'il fait du jiu-jitsu!
Le pire, c'est que Carwin a sonné Lesnar tôt dans le premier round, comme il avait sonné ses adversaires des 11 combats antérieurs. Il a envoyé le champion au tapis et il a fait pleuvoir les coups... Tellement qu'il s'est épuisé. Lesnar a survécu (et survivre est le mot approprié, parce qu'il avait une tête de raton laveur en se relevant) et Carwin, vidé, n'avait plus de résistance à offrir dans le deuxième round. Lesnar l'a amené au sol et étranglé. Pffffff. :(
Nous voilà encore pognés pour un bout de temps avec un champion poids lourds à la technique vacillante, aux muscles stéroïdés (parce que les gars de la WWE ne subissent pas de test antidopage, contrairement aux athlètes de MMA) et à l'attitude de merde (très irrespectueuse de ses adversaires, ce qui n'a pas sa place au MMA). En plus, il semble vouloir s'améliorer : cette fois-ci, il a gagné par soumission... Misère.
Et là, pour me consoler, je dois attendre le prochain gala, dans un mois!
Ouf! Une chance que je suis pas mordue de hockey : j'aurais du mal à attendre tout un été ;)
En effet, samedi soir, Shane Carwin n'est pas arrivé à battre le champion des poids lourds de la UFC, Brock Lesnar (un ancien lutteur de la WWE dont l'atout principal est d'être gigantesque). C'est d'autant plus dommage qu'à son combat précédent Carwin avait démoli Frank Mir, un des poids lourds que j'ai le plus de plaisir à regarder combattre, parce qu'il bouge comme s'il pesait la moitié de son poids lorsqu'il fait du jiu-jitsu!
Le pire, c'est que Carwin a sonné Lesnar tôt dans le premier round, comme il avait sonné ses adversaires des 11 combats antérieurs. Il a envoyé le champion au tapis et il a fait pleuvoir les coups... Tellement qu'il s'est épuisé. Lesnar a survécu (et survivre est le mot approprié, parce qu'il avait une tête de raton laveur en se relevant) et Carwin, vidé, n'avait plus de résistance à offrir dans le deuxième round. Lesnar l'a amené au sol et étranglé. Pffffff. :(
Nous voilà encore pognés pour un bout de temps avec un champion poids lourds à la technique vacillante, aux muscles stéroïdés (parce que les gars de la WWE ne subissent pas de test antidopage, contrairement aux athlètes de MMA) et à l'attitude de merde (très irrespectueuse de ses adversaires, ce qui n'a pas sa place au MMA). En plus, il semble vouloir s'améliorer : cette fois-ci, il a gagné par soumission... Misère.
Et là, pour me consoler, je dois attendre le prochain gala, dans un mois!
Ouf! Une chance que je suis pas mordue de hockey : j'aurais du mal à attendre tout un été ;)
vendredi 2 juillet 2010
Échéances
Pas de vrai message aujourd'hui et la fin de semaine sera silencieuse.
J'ai le roman jeunesse à finir, une nouvelle presque acceptée (je vous dirai où quand elle le sera) à corriger, une novella à retravailler, la nouvelle amenée à l'atelier à ré-écrire et celle écrite sur place à repenser de fond en comble.
Suis un peu essoufflée. Je sais pas pourquoi...
J'ai le roman jeunesse à finir, une nouvelle presque acceptée (je vous dirai où quand elle le sera) à corriger, une novella à retravailler, la nouvelle amenée à l'atelier à ré-écrire et celle écrite sur place à repenser de fond en comble.
Suis un peu essoufflée. Je sais pas pourquoi...
jeudi 1 juillet 2010
Les inventions de la science-fiction
Je réfléchissais, sous la douche (si si le lieu est mentionné pour une raison précise), à toutes ces inventions farfelues des histoires de science-fiction. Les douches sans eau (là vous voyez d'où partait ma réflexion), les voitures volantes (imaginez le ciel de Montréal en heure de pointe!), les vêtements qui changent de couleur à volonté (mal de coeur garanti pour les professeurs d'école secondaire)...
J'ai cependant réalisé qu'il y a des trucs qui vont de soi dans les histoires de science-fiction, mais qu'on attend toujours avec impatience dans la réalité.
Un exemple? La subvocalisation, c'est-à-dire le truc qui permet de parler (au téléphone ou à son ordinateur) en ne faisant qu'articuler les mots. À chaque fois qu'il y en a un fatigant qui appelle sa femme dans l'autobus et qui nous fait partager toute l'étendue de leur conversation (habituellement "j'suis dans l'autobus, je vais être là dans dix minutes, qu'est-ce qu'on mange pour souper?"), je me dis que j'ai hâte en maudit qu'on l'invente ce cossin!!!
Un autre exemple? La voiture solaire. Quoique... Je dois dire qu'on la voit de moins en moins dans les textes récents. On dirait que les auteurs de SF ont abandonné l'espoir qu'on en invente une.
Y'a aussi des cas où on découvre que la réalité a dépassé l'imagination et les prévisions des auteurs de SF. Par exemple, dans tous le courant un peu plus cyberpunk (incluant les films de la Matrice), on a imaginé des interfaces cerveaux-ordinateurs au moyen de différentes "prises" placées sur la boîte crânienne... or, les dernières avancées permettant de donner des commandes à l'ordinateur au moyen de capteurs externes font sembler ces implants physiques forts archaïques.
Du côté des ordinateurs personnels portables multi-fonction, c'est un peu la même chose. Les auteurs en ont imaginé de différents types, souvent sur la variation de la montre ou du bracelet qui pouvait parler avec son porteur. En effet, qui, il y a vingt ans, aurait imaginé que de tous les objets courants, c'est le foutu téléphone cellulaire qui ferait une invasion et acquerrerait le rang de compagnon électronique portable?
Et ce, avant l'invention de la subvocalisation...
Tiens, on dirait que ma réflexion tourne en rond...
Et vous, quel objet courant des ouvrages de science-fiction aimeriez-vous voir inventer? Et lequel ne voudriez-vous surtout pas rencontrer?
J'ai cependant réalisé qu'il y a des trucs qui vont de soi dans les histoires de science-fiction, mais qu'on attend toujours avec impatience dans la réalité.
Un exemple? La subvocalisation, c'est-à-dire le truc qui permet de parler (au téléphone ou à son ordinateur) en ne faisant qu'articuler les mots. À chaque fois qu'il y en a un fatigant qui appelle sa femme dans l'autobus et qui nous fait partager toute l'étendue de leur conversation (habituellement "j'suis dans l'autobus, je vais être là dans dix minutes, qu'est-ce qu'on mange pour souper?"), je me dis que j'ai hâte en maudit qu'on l'invente ce cossin!!!
Un autre exemple? La voiture solaire. Quoique... Je dois dire qu'on la voit de moins en moins dans les textes récents. On dirait que les auteurs de SF ont abandonné l'espoir qu'on en invente une.
Y'a aussi des cas où on découvre que la réalité a dépassé l'imagination et les prévisions des auteurs de SF. Par exemple, dans tous le courant un peu plus cyberpunk (incluant les films de la Matrice), on a imaginé des interfaces cerveaux-ordinateurs au moyen de différentes "prises" placées sur la boîte crânienne... or, les dernières avancées permettant de donner des commandes à l'ordinateur au moyen de capteurs externes font sembler ces implants physiques forts archaïques.
Du côté des ordinateurs personnels portables multi-fonction, c'est un peu la même chose. Les auteurs en ont imaginé de différents types, souvent sur la variation de la montre ou du bracelet qui pouvait parler avec son porteur. En effet, qui, il y a vingt ans, aurait imaginé que de tous les objets courants, c'est le foutu téléphone cellulaire qui ferait une invasion et acquerrerait le rang de compagnon électronique portable?
Et ce, avant l'invention de la subvocalisation...
Tiens, on dirait que ma réflexion tourne en rond...
Et vous, quel objet courant des ouvrages de science-fiction aimeriez-vous voir inventer? Et lequel ne voudriez-vous surtout pas rencontrer?
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