mardi 31 juillet 2012

Test réussi, prévente complétée!

S'cusez, faut que j'en parle, parce que j'suis vraiment contente!

Premièrement, la prévente du Chasseur est un succès! :) On a atteint l'objectif! :) Ne reste plus qu'à imprimier et à arrêter les dates de lancement!!! :) Enfin! Ce projet né en 2008 va enfin voir le jour! (Si vous attendiez pour parier sur un cheval gagnant ou que vous êtes juste procrastinateur dans l'âme, vous pouvez encore participer, on vous en voudra pas! ;)

Deuxièmement, je viens de recevoir mon résultat au test de classement en anglais de l'université où je me suis inscrite à un cours de traduction. Mon niveau d'anglais est considéré Avancé II, c'est-à-dire le plus élevé, à égalité avec les locuteurs natifs (ceux qui ont été élevés dans cette langue-là). :)

En m'inscrivant dans le programme de traduction, j'avais décidé de jouer gros : plutôt que de prendre des cours pour traduire de l'anglais en français (ce que je fais déjà de temps à autre au boulot, sans trop de difficulté), j'avais décidé de m'embarquer dans le programme enseignant à traduire du français VERS l'anglais.

Je sais, c'est pas dans ce sens-là qu'on traduit d'habitude. Je vous l'ai dit : j'ai joué gros. J'avais décidé que ce cours remplirait un double objectif : m'apprendre les techniques de traduction et me rendre enfin vraiment parfaitement bilingue. (Y'a deux adverbes de suite et c'est voulu). Si mon niveau d'anglais n'avait pas été considéré suffisant, j'aurais pris des cours pour l'améliorer, puis j'aurais réessayé.

Voyez-vous, j'ai toujours eu un complexe d'infériorité par rapport à mon anglais. J'ai passé mon primaire et mon secondaire à faire rire de moi parce que j'étais jamais aussi bonne que mes camarades de classe. Encore maintenant, même si je lis en anglais aussi vite qu'en français, que j'écoute sans effort des émissions de télé anglophone, mon chum, quand il se décide à prononcer quelques mots en anglais, a un accent de loin supérieur au mien. Et il écrit plus facilement. Pis avec moins de faute.

Alors j'ai pris le taureau par les cornes. Je sais pas si ça va marcher et si je vais un jour écrire en anglais aussi aisément qu'en français (et faire une Yves Meynard de moi-même), mais bon, la réussite du test de classement est déjà un pas dans la bonne direction. :) J'ai hâte de commencer mes cours!

lundi 30 juillet 2012

Le plaisir de la création pure

L'atelier maison d'en fin de semaine a été génial!

Mine de rien, ça faisait plusieurs mois que je travaillais juste avec du matériel existant (direction littéraire et révision du Chasseur et d'Hanaken II, ainsi que du retravail de vieux projets qui trainent depuis longtemps). Mon rythme avait ralenti. L'envie était moins là. Je commençais à me demander si ce n'était pas déjà la passion d'écrire qui vacillait.

Et puis, en fin de semaine, Isa et moi nous sommes payé un douze heures d'écriture. Les plans et les recherches avaient été faits à l'avance, alors c'était vraiment douze heures de création pure. D'assemblable de mots, les uns après les autres, pour créer les personnages, les scènes, les douleurs, les peurs, les instants d'espoir...

Maudit que c'est le fun d'écrire comme ça!

Oui, y'a quelque chose de très satisfaisant à retravailler un texte, à utiliser les commentaires de la direction littéraire pour pousser son idée plus loin. Mais le plaisir des doigts qui courent sur le clavier, du récit qui prend corps, c'est dur à accoter!

Ça donne juste envie de repartir tout de suite dans un autre projet... au lieu de finir de réviser le montage d'Hanaken II.

vendredi 27 juillet 2012

Atelier d'écriture maison

Cette année, la Grande Dame a décrété qu’il n’y aurait pas d’atelier d’écriture. C’est pour une bonne cause : elle s’est enfermée afin d’écrire ses prochains opus. Cela dit, pendant qu’elle écrit, elle laisse ses pauvres "ateliéristes" (le terme est d’elle) en deuil.

Un été sans moment d’écriture à temps plein? Pour moi, qui ait vécu coup sur coup l’atelier en formule longue (5 jours) et en formule courte, il n’en était pas question.

Alors j’ai réfléchi : un atelier, c’est quoi, au fond?

Ça consiste à réunir des écrivains en un même lieu, pour un temps donné, avec un objectif clair… et un moniteur d’atelier pour nous chicaner si on écrit pas.

Bon, normalement, le moniteur d’atelier est également là pour vous prodiguer des conseils techniques et vous aider à avancer votre texte. Cependant, en théorie, vos co-ateliéristes, s’ils sont suffisamment avancés, peuvent vous rendre le même service.

Donc, cette année, j’ai décidé que je m’organiserais toute seule pour me faire un atelier. J’ai convaincu Isa d’embarquer dans le projet (pour avoir quelqu’un qui me chicanera si je décolle de mon écran) et de venir me rejoindre sur mon exotique Rive-Sud (dans mon environnement dépourvu d’enfants ou autres sources de distraction). On s’est dotées d’un objectif, écrire une nouvelle dont on aurait préparé le plan d’avance. Mon chéri a promis de ne pas nous déranger (sauf pour nous signaler que c’est le temps de manger). Et hop, voilà que l’atelier improvisé était lancé. 

On commence cet après-midi (j’ai congé) et on poursuivra jusqu’à samedi soir (c'est pas long, mais bon, c’est le mieux qu’on pouvait faire pour cette fois). Alors si jamais vous nous croisez sur les réseaux sociaux pendant cette période, vous pourrez donc puiser dans votre côté Vonarburgien (présent dans tout auteur québécois, si si) et nous adresser un « Retourne écrire! » bien senti. ;)

jeudi 26 juillet 2012

Le Chevalier Noir est pas monté bien haut

On est allés voir le dernier Batman (L'Ascension du Chevalier Noir / The Dark Knight Rises).
Ouf! Après le deuxième opus de la série, celui-là, c’est toute une déception. Heureusement qu’on a eu droit à quelques répliques classiques qui nous ont fait sourire et que Catwoman habitait bien son ingénieux costume, sinon je me serais vraiment sentie volée.

(Spoiler alert à partir d’ici…)

Au chapitre des incohérences, on a droit à un jeune policier orphelin à l’allure de gentil garçon qui va voir Bruce Wayne parce qu’il a deviné que celui-ci était Batman. Et ça ne semble pas étonner ledit Bruce Wayne, qui ne nie même pas. (Soit dit en passant, le jeune policier prend une place appréciable dans le film, alors pour s’exclamer de surprise, comme la madame derrière moi, en apprenant que son prénom est « Robin », faut vraiment pas être trop allumé…)

Ensuite, on a un dialogue entre Catwoman et Bruce Wayne où elle accuse Wayne de ne pas avoir partagé sa fortune avec les plus démunis. Euh… Le gars qui a écrit ce dialogue était-il informé du rôle que les Wayne jouent habituellement pour Gotham City?

Et puisque je parle de dialogue, il y en a trop dans le film. Ils sont mous, sans surprise et servent tous au même but : sortir Batman/Wayne de sa torpeur. Torpeur qu’on s’explique plus ou moins bien d’ailleurs. Ok, Batman passe désormais pour le méchant, mais il a quand même sauvé Gotham City. C’est pas supposé être ça l’important pour le personnage? Et quand, au cours du film, Batman subit un revers, il s’effondre, comme s’il avait pas déjà été piégé, laissé pour mort, etc, dans les films précédents. Un peu de cohérence s’il-vous-plaît!

Ah pis franchement, pour les scènes de combat, je sais pas ce qui s’est passé, mais là on aurait quasiment dit qu’on avait repris les chorégraphies du temps de la vieille série télé (avec les « Pow » et les « Bang »), mais sans les « Pow » et les « Bang » pour nous cacher le fait que les coups étaient quasiment tous pareils (des coups de poing trop crinqués, précédés d’un cri pour faire bonne mesure). Je veux bien croire que les comédiens ont vieilli et ne sont plus aussi en forme qu’avant, mais y’aurait eu moyen de faire mieux. La preuve : Catwoman était pas une combattante super convaincante, mais ils ont réussi à lui donner un peu de style.  
 
Bref, l’histoire du film m’a semblé être un ramassis de clichés (encore une bombe pis un décompte qui sera interrompu, tenez-vous bien, au dernier moment!), tenus ensemble avec quelques câbles à bateau. Les scènes d’action étaient impressionnantes, comme d'habitude, mais elles ne servaient pas nécessairement le récit. Cela dit, quand les comédiens se la fermaient et se tiraient dessus, c'était quand même les meilleurs bouts du film, parce que ça nous donnait un répit des mauvais dialogues!

Un autre exemple du fait qu'Hollywood, même avec du très bon matériel de base, peut arriver à faire n'importe quoi.

mercredi 25 juillet 2012

De l’utilité de la révision d’épreuves

Je suis en train de réviser le montage d’Hanaken. J’en suis à la page deux. Je lis. Et là je m’arrête, en fronçant les sourcils. Mais voyons, la graphiste a sauté une réplique de dialogue!
J’ouvre mon document contenant le texte final envoyé à l’éditeur, pour m’assurer de l’étendue de l’oubli.

Pas de réplique de dialogue sautée. Le texte est identique à celui du montage.

Voyons, ça se peut pas : le texte fait aucun sens sans cette réplique!

J’ouvre une version antérieure du texte du roman.

Et une autre.

Et une autre encore.

Je recule jusqu’en janvier de l’an dernier, date des premières ébauches des chapitres initiaux.

Ah! Enfin! Je retrouve la réplique que je me souvenais avoir écrite.

Je reviens vers l’avant. Il semble que la phrase ait sauté lors d’une réécriture de ce premier chapitre. C’est clairement une erreur de manipulation, parce que sans elle, le texte ne se tient pas!  

Je remarque qu’Isa avait tiqué d’ailleurs, souligné le manque. Mais ça ne m’avait pas fait réagir. Probablement parce que, dans ma tête, la phrase était là. Vincent n’en a pas parlé, parce que je lui avais raconté la scène. Il savait ce qui s’y déroulait. L’absence des mots sur le papier ne l’a donc pas dérangé. Élisabeth a dû froncer les sourcils, car elle a retouché la réplique suivante, mais elle aussi a vu passer plusieurs versions du texte.

Ce n’est qu’avec quelques semaines de recul, en voyant le texte noir sur blanc et en m’attardant à chacun des mots que l’oubli vient de me sauter à la face.

Ouf!!! Voilà une erreur qui aurait fait mal. Une incohérence pareille à la page 2 d’un roman, ça pardonne pas.

Si y’en a qui doutent de l’utilité de faire imprimer (souvent à vos frais, selon mon expérience) les épreuves d’un roman et de les réviser attentivement, j’espère que je viens de vous convaincre que c’est vraiment pas une étape à négliger!

mardi 24 juillet 2012

De l'inspiration des moyens de locomotion

Je réalise que plusieurs moments de ma vie qui m'ont inspirée ont été des aventures de piétonne.

La longue marche à travers Boston, il y a plusieurs années.

La traversée de Montréal, de nuit, l'an passé, au sortir d'un film à Fantasia.

La perte de tous repères dans les rues tordues de Toulouse.

Les longues randonnées au Mont-St-Hilaire, au Parc de la Mauricie ou dans les Green Mountains.

Je n'aime pas conduire, c'est un fait. Mais plus les années passent, plus je réalise que j'aime vraiment découvrir le monde à vitesse de piétonne. Il me semble que, pour l'écrivain, le personnage qui se déplace à pied est plein de potentiel. Comme il est lent, on a le temps de décrire ses pensées et son environnement. Comme il est vulnérable, on peut le mettre en danger de milles et une façon.

Les personnages se déplaçant en avion, en train ou en métro présentent quant à eux d'autres potentiels narratifs : des occasions de huis clos. Cependant, ces personnages passagers sont essentiellement des piétons qui ont été rassemblés dans un même lieu.

Y'a pas à dire, je vois pas les mêmes avantages, côté inspiration, avec le personnage en voiture. La boîte de métal va trop vite et l'isole trop bien du monde... Qu'est-ce que vous en dites?

lundi 23 juillet 2012

Une bonne semaine pour devenir sédentaire

Ça faisait un petit bout de temps que le dos de Vincent nous tenait éloignés des entraînements d'arts martiaux proprement dits. Et comme toujours en l'absence d'arts martiaux, on avait perdu peu à peu notre motivation à faire de l'activité physique, passant de nos 4 ou 5 heures d'entraînement hebdomadaire à 3, puis à 2...

La semaine passée, le dos de Vincent allant un peu mieux, on a décidé de se remettre en forme.

Lors de notre premier entraînement, du jiu-jitsu, au sortir d'un scramble (un tiraillage où on est emberlificotés l'un dans l'autre et où personne n'est en contrôle ou en équilibre), je me suis retrouvée derrière mon chum. Je me suis donc élancée en avant, tête première (puisqu'au jiu-jitsu je n'ai pas à craindre de coup), bras grands ouverts, pour saisir le dos de Vincent (ce qui aurait été une position fort avantageuse). Au même moment, mon chéri a pivoté vers moi, en lançant un bras vers ma tête afin de m'attraper en guillotine (une sorte d'étranglement). Résultat? L'avant-bras de chéri a rencontré, à pleine vitesse, l'os de ma pommette, me gratifiant d'un beau bleu comme j'en ai rarement eu dans la face!

Bon, qu'à cela ne tienne, il faut plus qu'un bleu pour m'arrêter. En fait, j'étais même plutôt fière de celui-là : les gens semblent toujours trouver étonnant que j'aie pas la face plus maganée que ça par l'entraînement, comme s'ils me soupçonnaient de pas me battre avec suffisamment de sérieux. Ben non, c'est juste que d'habitude je suis bonne! lol!

Dimanche, on a décidé d'aller faire une séance de taekwondo dans notre cour arrière, pour profiter du soleil et pour avoir l'espace de pratiquer nos techniques de saut (ben oui, ça s'entraîne ça aussi). Cinq minutes après le début de l'entraînement, alors que je tenais les mitaines de frappe pour mon chum, je sens quelque chose grouiller dans ma jambe de pantalon. J'ai juste le temps de m'exclamer que je sens une sapristie de grosse piqûre juste sur mon genou. Aussitôt, j'abats mes mains sur ma jambe de pantalon, je varge, je secoue, je saute sur place... et un taon à moitié assommé tombe dans l'herbe. Ouch! Il était rentré dans ma jambe de pantalon et se sentant coincé (et perdu et bardassé), il m'a piquée!

Kit de premier soin, antiseptique/analgésique anti-piqûre, un comprimé d'antihistaminique pour éviter une réaction allergique (ce qui a plus ou moins bien marché)... On a perdu un bon quinze minutes à me soigner. Ensuite, je suis allée mettre des shorts (pour éviter que d'autres insectes perdus essaient de me transpercer), puis on s'est remis à l'entraînement. (J'avoue qu'à partir de ce moment-là, j'inspectais l'herbe avant de poser le pied quelque part.)

Arrive le moment de pratiquer un enchaînement fort simple, où l'objectif est de mettre beaucoup de puissance dans un coup de pied. Je tiens les mitaines pour mon chum. Il frappe une fois, deux fois. J'ai déjà les bras engourdis juste à tenir les mitaines. Trois fois, quatre fois. Ouais, il frappe vraiment fort! Cinq fois...

Sous l'impact, mon bras qui tenait la mitaine part en arrière et mon propre poing vient me frapper... juste sur l'arcade sourcillère! Une petite veine pète dans la paupière et enfle immédiatement. Hé merde!

Malgré cette seconde mésaventure, on a quand même terminé l'entraînement (et mon chum a pu constater qu'il est toujours capable de sauter un obstacle qui lui arrive à la hauteur des pectoraux).

Mais quels sont les effets, pour moi, de cette semaine de "remise en forme"? Une joue bleue, un oeil enflé et un genou fort douloureux.

Ça aurait peut-être été une bonne semaine pour décider de devenir sédentaire finalement!

vendredi 20 juillet 2012

Typiquement gouvernemental

Pour obtenir une bourse d'un conseil des arts, vous devez lire un guide de trente pages, remplir six pages de formulaires (où plusieurs champs se répètent), soumettre votre cv, un dossier de presse, une description de votre projet quasiment aussi longue que le roman, une description de votre "démarche artistique" (euh... j'écris? ah non, faut que ça fasse une page... je peux peut-être écrire gros?), un budget détaillé et un autre demi million de pièces justificatives...

Mais une fois que vous avez reçu l'argent, on vous demande de justifier son utilisation au moyen d'un formulaire de deux pages aux questions nébuleuses et d'un document d'appui que vous pouvez griffonner sur un coin de table, sans trop vous indiquer à quelle adresse envoyer le tout.

Typiquement gouvernemental.

jeudi 19 juillet 2012

Vie amoureuse et fascination morbide

Voici une grande vérité sur les hommes que j'ai remarquée au cours des ans :

S'il a l'air d'un bum (barbe rude, cheveux rebelles, style vestimentaire tenant des motards et du rock), il va mettre les pieds sur la table du salon en buvant sa bière.

Autre grande vérité que j'ai remarqué au cours des mêmes années :

Y'a plein de femmes de carrière qui aiment les bums, mais aucune qui supporte les pieds sur sa table de salon.

À première vue, il me semble plus simple de trouver une table mieux adaptée aux pieds qu'un bum mieux adapté à une femme de carrière (comme l'avocate moyenne). De même, il m'apparaît plus facile de dénicher un style d'homme mieux adapté aux tables de salon que de tenter de trouver un bum qui respecte cette pièce de mobilier. Mais ce sont rarement les choix simples qui sont considérés.

Le manque de jugement de certaines personnes dans leur vie amoureuse est une source constante de fascination morbide, vous trouvez pas?

mercredi 18 juillet 2012

Prévente du Chasseur - C'est pas fini!

Au cas où vous auriez manqué les billets de blogue et les statuts Facebook dont on vous inonde depuis la semaine dernière, je vous informe que le Chasseur est en prévente!

C'est le deuxième projet des Six Brumes qui utilise le concept de la prévente. Le principe est toujours le même : on vend des exemplaires d'avance, avec des petits bonis (notamment une nouvelle inédite :)pour ceux qui donnent un peu plus, dans le but de ramasser les fonds pour procéder à l'impression. Si on n'atteint pas l'objectif, l'impression sera repoussée (aux calendes grecques).

La situation est stressante. L'éditeur m'a fait confiance. Il pense que je peux atteindre l'objectif. Qu'assez de gens vont être intéressés par mon travail. Que la C4 est assez séduisante. Que j'ai pondu un projet qui vaut le trouble d'entrer un numéro de carte de crédit dans une plateforme informatique... (Pas de pression, pas de pression.) Je regarde le nombre de prévente monter...

Lentement.

Évidemment, dans ce genre de circonstance, n'importe quelle vitesse est trop lente. Pour m'éviter toute insomnie, crise de refresh compulsif ou brûlements d'estomac, y'aurait fallu que l'objectif s'atteigne dans l'heure suivant le début de la prévente. (Malheureusement, je suis à la fois moins populaire et plus stressée que JK Rowling.)

Bref, si vous avez l'intention d'acheter le bouquin, soyez gentils avec mes nerfs : suivez le lien pis participez à la prévente! http://fr.ulule.com/chasseur/ J'vous revaudrai ça!

mardi 17 juillet 2012

Ted l'ours en peluche vivant

John, un petit garçon de huit ans qui n'a pas d'ami souhaite que son ours en peluche, Ted, puisse parler et devienne son meilleur ami, pour toujours. Le souhait se réalise. Et, vingt-sept ans plus tard, John devenu grand (Mark Walberg) vit toujours en compagnie de Ted, qui a vieillit mentalement lui aussi (mais pas beaucoup) et qui passe ses journées à fumer du pot, courir les filles, dire des énormités et regarder la télé. Ce n'est pas au goût de la copine de John...

L'originalité de cette histoire réside sans doute dans le fait que l'ours en peluche vivant n'est pas vivant seulement aux yeux du personnage principal et qu'on n'essaie pas de cacher sa présence (contrairement à ce qui se fait dans 90% des histoires où un enfant obtient un compagnon sortant de l'ordinaire). Non, le monde entier doit vivre avec le fait que Ted est doté d'une grande gueule et d'une jolie fourrure.

Ce film est parfaitement politiquement incorrect, en plus d'être drôle, léger, idiot, exagéré, avec une fin en guimauve.

Accompagné d'un popcorn, par une chaude journée d'été, c'est le divertissement parfait, pour adultes avertis. (Avertissement par contre : je ne sais pas comment sonne la traduction française, mais en anglais c'était délicieuse vulgaire).

En plus, l'ours est super mignon! ;)

lundi 16 juillet 2012

Solaris #183

Bon, me voilà à jour dans ma lecture des Solaris! Voici donc ce que j'ai pensé de ce numéro 183, placé sous le signe de l'humour et de la légèreté (donc une lecture de canicule fort appréciée).

Le jardin des derniers humains, prix Solaris 2012, de Jean-Louis Trudel, ouvrait le numéro. La nouvelle raconte les déboires d'un artiste-sculpteur qui, dans un futur dévasté, a reçu la mission de dresser des totems pour marquer le niveau de la mer et en rappeler les changements aux générations futures. Cette mission, appuyée par les autorités politiques, est contrariée par la propriétaire des matières premières envisagées, que l'artiste devra convaincre.  Jean-Louis Trudel nous offre ici un texte complexe, profond, plein de nuances, imprégné de nostalgie, bref époustouflant au niveau technique, mais qui m'a laissé une impression de froideur. Peut-être parce que je m'attendais à voir l'artiste à l'oeuvre ou davantage d'interractions avec la propriétaire...

Mario Tessier nous raconte ensuite le destin de Aux frontières de l'impossible, série canadienne fictive qui fut à l'origine de toutes les séries américaines et européennes de science-fiction. Et en lisant ce texte, je me suis dis "Coudonc, y'a-tu quelque chose qui va pas chez moi?" Parce que là non plus, j'ai pas vraiment embarqué, malgré quelques clins d'oeil amusants. Il faut dire que ces longues descriptions de produits qui n'existent pas me plaisent rarement si elles ne sont pas rattachées à une intrigue quelconque.

Les deux nouvelles suivantes, Petit Poucet en salade de Geneviève F. Goulet et Le Disséminateur de Philippe-Aubert Côté, sont issues du concours d'écriture sur place du Congrès Boréal 2012. Celle de Geneviève m'a fait sourire, tandis que celle de Philippe-Aubert, fort intéressante, m'a donné à réfléchir. Sachant que Phil vient de remporter pour la deuxième fois un concours d'écriture sous pression, mais que, le reste du temps, il écrit très lentement, je commence à me demander si la solution pour obtenir de lui une production plus substancielle ne se situerait pas dans la veine du roman Misery de Stephen King... (Phil, te voilà prévenu! ;)

L'etrange cas du 234, Joseph-Bouchette, un reportage de Guillaume Bourque, m'a rassurée sur ma capacité à m'amuser des mêmes choses que tout le monde. J'ai beaucoup apprécié le style de cette nouvelle où un journaliste tente de faire la lumière sur de curieux événements qui ont dérangé le party d'une gang d'amateurs de heavy metal de Boucherville. Par contre, j'ai trouvé la fin un peu abrupte.

La nouvelle Les amants liquides de Romain Benassaya raconte la quête de l'érotisme et de l'amour à l'époque des métempsychoses artificielles (traduction : quand on peut copier votre personnalité dans une puce et la transférer de corps). Ou alors, selon un autre personnage de la nouvelle, ce texte est le récit d'une gaffe monumentale. Peu importe l'interprétation, c'est une agréable réutilisation d'un thème cyberpunk fréquent.

J'attendais depuis longtemps de lire Les dieux pure laine de Luc Dagenais dans une version achevée et je n'ai pas été déçue. Ce texte, dont vous avez pu lire un extrait ici, parle de religion, de relations de couple, de multiculturalisme et de réinvention de notre identité, le tout sans jamais s'approcher de la langue de bois politique ou de la leçon de morale. Au contraire : on reconnaît sans mal le ton irrévérencieux de la nouvelle qui avait valu à Luc le prix Solaris 2009 (La vie des douze Jésus). À faire imprimer en multiples copies et à poster à nos politiciens!

Finalement, Une parfaite correspondance de Steve Stanton s'éloigne du ton généralement joyeux de ce numéro pour nous plonger dans une dystopie où l'expression "vendre son corps" a pris une toute nouvelle tournure. Les rapports entre les personnages, justes et poignants, valent la lecture. 

À la suite des nouvelles, on retrouve un fascinant dossier sur les rapports entre l'anthropologie et les livres-univers science-fictifs, signé Martin Hébert. C'est bourré de pistes qui pourraient se révéler fort inspirantes et j'ai très hâte de lire la suite (mais bon, moi dès qu'on parle sciences humaines et SF, je suis aux anges). Il y a aussi un article de Mario Tessier sur la thérémine et les autres instruments électroniques qui m'a inspiré la réflexion suivante : "Quand ils ont inventé la thérémine, ils avaient l'air de penser que c'était l'avenir de la musique. Cent ans plus tard, on joue toujours des instruments classiques. Et quand ils ont inventé la liseuse électronique..." ;)

Au final, un numéro de Solaris que j'ai trouvé moyen par moment, mais les nouvelles de Luc Dagenais et de Steve Stanton en font un volume à conserver précieusement!

vendredi 13 juillet 2012

Le dit du Musè (11)

Mon chéri et moi étions en train de nous préparer à souper (au menu : salade césar au poulet... ben ouais, on s'entraîne pas beaucoup ces temps-ci alors faut manger léger) quand on chum me lance :

- Tiens, au lieu de juste me préparer des feuilles de salade pour un bol, je vais essorer toute la salade.

- Bonne idée, que je réponds. Moi je vais couper tout le poulet.

- Ben là! s'exclame-t-il. Depuis quand on travaille en équipe?

À ce point-ci de l'anectode, vous devez savoir que même si mon chum et moi formons une solide équipe dans bien des domaines, normalement je prépare la bouffe toute seule... parce que quand je demande un coup de main à mon chéri, je dois l'empêcher de manger les ingrédients avant qu'ils ne soient cuits, m'assurer qu'il ne fera rien exploser (cas vécu) et rester sur mes gardes pour éviter de me faire coller une bouteille d'eau froide dans le cou!

- Ça fait changement, non?

- Non, dit-il, c'est le plus sûr chemin vers le divorce!

- Hein?

- Ben oui. Travailler en équipe, c'est comme du communisme. Faire les affaires chacun pour soi et se nuire, c'est du capitalisme.

- Ouais, pis à cause du capitalisme, la planète va mourir bientôt. Alors j'aime mieux qu'on soit communiste.

- Sauf que tous les régimes communistes se sont écroulés super rapidement. Le capitalisme, lui, a duré plus longtemps qu'une vie humaine. Donc si on se nuit, comme dans le capitalisme, on va mourir avant de divorcer!

Euh... Une chance que 99% du temps, il théorise pour le plaisir de la chose, sans intention de mettre ses idées en pratique! O_o

jeudi 12 juillet 2012

Réalisme magique

Le terme de "réalisme magique" m'a été présenté à Toulouse, l'an passé, lors d'une table ronde d'auteurs Sud-Américains de romans policiers. Ceux-ci se défendaient d'écrire des romans avec des éléments fantastiques. Leurs romans, disaient-ils, sont collés à la vie réelle de leur pays d'origine. Cependant, cette vie réelle n'est pas dénuée de magie.

Un auteur mexicain nous a donné comme exemple le fait que, dans sa région, lorsqu'une fille non mariée tombe enceinte dans un village, on dit que c'est le vent qui est le père de l'enfant. Ça évite à la famille de la jeune fille une vendetta potentiellement sanglante avec les jeunes hommes du village.

Un autre a raconté que, en Argentine, le président est officiellement le parrain de tous les septième fils d'une même famille. Parce que les septième fils ont la réputation de se changer en chien les nuits de plein lune (il n'y a plus de loup depuis longtemps dans ces régions) et qu'ils étaient auparavant abandonnés par leurs parents, mais qu'on ne va quand même pas abandonner un filleul du président...

Bref, les auteurs ont raconté qu'ils écrivaient tout simplement en suivant leur culture, en bâtissant du concret autour de superstitions, en amalgamant les prétextes magiques avec les causes connues. Le résultat pouvait avoir l'air fantastique, mais il restait, à leurs yeux, parfaitement ancré dans le réel.

J'avais adoré cette idée de "réalisme magique", parce qu'elle est très proche de la réalité que l'on retrouve dans les textes anciens. Par exemple, les Grecs et les Romains éduqués savaient bien que le soleil n'était pas un char enflammé conduit à travers le ciel, mais en l'absence d'une meilleure explication ou de preuves indéniable, cette histoire-là en valait une autre. De plus, les Anciens avaient remarqué que les dieux ne semblaient pas intervenir souvent dans les affaires des hommes et que les rituels étaient sans doute inutiles, mais ils continuaient de s'y livrer, à tout hasard...

À ce que j'en comprends, le réalisme magique, c'est le point de rencontre entre les traditions et les faits, la mythologie et le raisonnement scientifique. C'est une avenue que je vais garder en tête lors de mes prochains projets! :)

Et vous, est-ce que ça vous inspire?

mercredi 11 juillet 2012

Public difficile à satisfaire

J’ai une collègue de travail que je ne croise pas souvent, mais qui me demande chaque fois de lui parler des histoires sur lesquelles je travaille ou même des idées auxquelles j’ai pensé dernièrement. Or, je ne sais pas pourquoi elle est si curieuse, puisque nos conversations finissent habituellement par ressembler à ceci :

- Je travaille sur une histoire qui se passe dans une école de magie.

- Pourquoi t’écris des affaires qui se peuvent pas?

Ou alors :

- Depuis trois jours, j’écris une nouvelle policière.

- Basée sur un fait divers réel?

- Non, mais presque. Ça se passe dans une ville de banlieue fictive et…

- Pourquoi t’écris des trucs qui existent pas?

Dernièrement, je me suis dit que je prendrais pas de chance. En prévision de notre conversation suivante, j’avais préparé un scénario de nouvelle complètement plausible et terre-à-terre. Bon, je n’ai aucune intention d’écrire ce texte, parce qu’il serait plate en maudit, mais pour une fois je m’étais dit que j’allais faire plaisir à ma collègue. Quand elle m’a demandé sur quoi je travaillais, j’ai donc pu répondre :

- Sur les aventures d’un avocat qui reste tard au bureau.

- Ah, c’est bon ça!

- Il veut imprimer un document, mais l’imprimante n’a plus de papier.

- Classique!

- Alors il se penche pour en prendre dans le meuble de rangement et…

- Pourquoi t’écris toujours des affaires invraisemblables?

*Soupir*

mardi 10 juillet 2012

Alibis #42

Comme je rattrappe lentement mon retard dans mes lectures (après des mois à délaisser les livres des autres au profit de mes samouraïs), je viens de lire le numéro 42 d'Alibis. Et j'y ai appris que, à partir de cette année, les gagnants du prix Alibis vont recevoir un trophée. Zut, j'suis jalouse! ;)

Claude Lalumière ouvrait le numéro avec Elle le regarde nager, histoire dont la noirceur réside dans sa simplicité: une femme regarde son compagnon nager et nous suivons son monologue intérieur, le train de ses pensées dont les arrêts de sont pas toujours jolis-jolis. Jusqu'à ce que...

Pour sa part, Paul Scadera nous convie, dans Procès-verbal, aux assemblées d'une coopérative d'habitation qui doit régler des problèmes un peu plus lourd qu'un toit qui coule. En planifiant soigneusement, les administratices de la coopérative commettront-elles le crime parfait? Les personnages multiples se mélangent un peu au début, mais le texte demeure fort intéressant. Et l'un des personnages est une professeure de kickboxing nommée Gen. Comment ne pas aimer? ;)

La page rouge de Raphaëlle B. Adam nous présente un écrivain soudainement pris de l'envie de tuer, qui erre dans la ville en tentant de décider s'il cédera ou non à sa pulsion. Bon, le coup du personnage écrivain manipulé par une "force inconnue", c'est-à-dire le véritable écrivain, on nous l'a déjà fait souvent, mais étant donné le jeune âge de l'auteure (22 ans! j'suis jalouse!) et la justesse de la chute, moi j'lui pardonne.

Yves-Daniel Crouzet livre le texte le plus long du numéro, je crois, avec La victime et son bourreau. Huis clos entre un voleur et un vieil homme qu'il torture pour lui faire avouer la cachette de son magot. Mais le magot existe-t-il? Le voleur est-il une simple crapule? Le vieil homme est-il une victime innocente? Pas mauvais, développement fort intéressant, mais je ne me suis jamais attachée aux personnages et la chute m'a paru un peu invraisemblable. Je dois par contre souligner que Crouzet est sans contredit le Français dont j'apprécie le plus la plume : pas trop verbieuse, juste assez marquée par l'argot pour avoir un petit côté exotique.

Y'a une certaine Geneviève Blouin qui présente ensuite Comme une poupée brisée, la suite des aventures de la policière Miuri Sauvé-Mishima. Cette fois, même si l'enquête n'a rien à voir avec les origines japonaises de Miuri, on en apprend quand même un peu plus sur la policière. La poupée brisée n'est pas nécessairement celle que l'on pense... (en tout cas, pas dans la tête de l'auteure ;)

La section des fictions se termine avec La mort a son prix de Bernard Duchesne... Ah ben, finalement, j'suis plus jalouse de ceux qui vont recevoir un prix. Jolie petite auto-fiction de la part de Bernard! :) J'aurais voulu que mon C'est comme le Québec, sauf que... (le compte-rendu de mes aventures à Toulouse) soit aussi bon!

Comme je lisais cet Alibis avec retard, j'y ai découvert que je venais de manquer un nouveau festival littéraire, les Printemps Meurtriers, consacrés à la littérature policière. Zut, avoir su, j'aurais essayé d'y aller... Quoique si je comprends bien, les activités coûtaient plutôt cher.

Finalement, Sébastien Aubry a interrogé plusieurs membres actifs des services de police québécois pour connaître leur opinion sur les romans policiers. Je crois que la lecture de cet article est fort instructive pour tous ceux qui écrivent ou veulent écrire des histoires policières, alors je vous le recommande si vous l'avez pas encore lu (au passage, je m'accorde une petite tape dans le dos : j'ai bien fait mes recherches quand j'ai créé Miuri : je lui ai donné le bon grade). Si jamais je trouve le temps, faudrait bien que je me livre au même exercice avec une bande d'avocats...

Bref, un bon numéro d'Alibis, que j'aurais gagné à lire plus tôt!

lundi 9 juillet 2012

Qu'est-ce que t'as fait de spécial - MISE À JOUR

La question qu'on me pose depuis vendredi c'est "Qu'est-ce que t'as fait de spécial pour tes 30 ans?" Euh...

Luc est venu me rejoindre à mon Starbuck habituel, vendredi, accompagné de deux verres à shooter et quelques onces d'un excellent rhum cubain, est-ce que ça compte?

Mon père, ma soeur, mon chum et moi avons bu trois bouteilles de bon vin pour souligner ma fête, est-ce que c'est spécial?

J'ai écouté plusieurs heures de télé, collée sur mon chum...

J'suis allée souligner les 90 ans de ma grand-maman maternelle...

J'ai regardé le UFC 148, c'est-à-dire que j'ai vu Patrick Côté perdre un combat parce qu'il a jamais ouvert la vapeur, puis Anderson Silva démolir Chael Sonnen pour lui apprendre à fermer sa gueule...

On a fini la fin de semaine en allant me magasiner mon cadeau de fête : de nouvelles bottes de randonnée et un sac d'expédition...

Je sais pas si quoi que ce soit dans tout ça était spécial, mais c'est ce que j'ai fait pour ma fête... Pis j'aurais pas voulu faire autre chose! J'ai passé une belle fin de semaine. Si toutes les fins de semaine de ma trentaine devaient ressembler à celle-là, je me plaindrai pas! ;)

MISE À JOUR
C'est ce matin que commence la prévente du Chasseur! :) Si jamais vous avez envie de me faire un cadeau de fête tardif, je vous invite à commander votre exemplaire! lol! ;) Non seulement vous aiderez grandement les finances des Six Brumes, mais, en prime, pour quelques sous de plus, vous pourrez obtenir une nouvelle inédite, une page couverture de collection, un tshirt et, bien sûr, une dédicace! :)

vendredi 6 juillet 2012

L'abordage

La veille, à bord du vaisseau, les matelots pieux avaient fait leurs prières, tandis que les autres s'efforçaient de se perdre au fond d'une bouteille de rhum. Alors que l'ennemi s'apprêtait à aborder, une atmosphère de résignation, et de gueule de bois, régnait sur le vaisseau. L'équipage se savait perdu. Personne ne résistait à la redoutable Trentaine lorsqu'elle décidait de se lancer à l'assaut.

Pas un coup de feu ou de canon ne se fit entendre. Des grappins furent lancés, les bateaux amenés bord à bord et l'équipage de flibustiers trentenaires se rendit maître des lieux.

On dit qu'il n'y eu aucun survivant. On dit que le vaisseau pu repartir, à peine allégé de quelques idéaux. On dit qu'il pu repartir, mais vide, changé en vaisseau fantôme. On dit que la Trentaine demanda aux matelots et au capitaine de se joindre à son équipage. On dit que les matelots abordés virent leurs cheveux blanchir, leurs yeux se cerner, leurs dents jaunir et leurs bedaines s'alourdir. On dit que le capitaine perdit sa route. On dit qu'après l'abordage, il navigua mieux que jamais. On dit qu'il y eu une grande fête et que les abordés partagèrent leur réserve de rhum avec leurs assaillants.

Bref, après l'abordage, on ne sait pas trop ce qui arriva et en attendant de le découvrir, on raconte n'importe quoi! ;)

Ouaip, j'ai trente ans aujourd'hui. À date, je survis à l'abordage! ;)

jeudi 5 juillet 2012

Oups!

Oups! Y'aura pas de billet aujourd'hui.

C'est pas que je voulais tester mes nouvelles résolutions et sauter une journée.

Mais on a perdu l'électricité hier soir et on l'a récupérée juste au milieu de la nuit (se faire réveiller par la lumière de la chambre qui se rallume soudainement, c'est désagréable! lol!)

Donc j'ai pas eu le temps de préparer un billet. On se reprend demain! ;)

mercredi 4 juillet 2012

Indécent

Pendant son heure de dîner, une collègue, jeune avocate pétillante, magasinait sur le web.

"Comment tu les trouves?" me dit-elle me montrant une paire de soulier sur l'écran. "J'pense que c'est ceux-là que je vais acheter pour le mariage où je suis invitée en août".

Elle me désigne des talons hauts en velour noir. Magnifiques. Assez hauts pour être sexy, mais avec des lignes pures et harmonieuses qui laissent deviner qu'ils seront tout de même confortables. Je suis loin de partager le fétichisme que certaines filles semblent vouer aux souliers, mais ceux-là sont vraiment beaux. Tomber dessus dans une boutique, je les achèterais sans hésiter.

Mon regard glisse vers le bas de la page. Manolo, dit la légende sous la photo. Ah, tiens, je connais le nom... Soldé à 995$.

Je cligne des yeux. J'ai dû mal lire. Y'a un chiffre de trop, non? Le prix régulier est affiché en dessous : 1345$. Visiblement, c'est pas une erreur. Ces godasses se vendent bien un millier de dollars, en solde!

Ok, même une cruche comme moi côté mode savatière a découvert avec les ans qu'il y a un monde de différence entre une paire de soulier que vous payez 50$ et une qui coûte 150$. Déjà, celle à 150$ dure cinq fois plus longtemps, ce qui fait qu'au final elle vous revient moins cher, et, d'habitude, elle est aussi beaucoup plus confortable, en plus d'être fabriquée au Canada ou dans un pays qui ne paie pas ses ouvriers 5 cennes de la journée. Mais il n'y a aucune chance pour que la délicate sculpture en velours que l'avocate vient de me mettre sous les yeux dure plus longtemps que des souliers à 150$ en cuir véritable, avec doubles coutures et tout et tout...

"Alors, comment tu les trouves?" insiste-t-elle.

"Indécents".

C'est le seul mot qui m'est venu à l'esprit. Encore maintenant, j'arrive pas à en trouver d'autre.

Je suppose que la vocation de ce genre d'objets de luxe outrancier est de faire rêver les jeunes avocates  afin de les garder au boulot 70 heures par semaine... Mais même à ça, me semble qu'elles pourraient faire autre chose avec un millier de dollars d'argent de poche.

Genre, acheter des livres... ou prendre des vacances! (ou une combinaison des deux... ;)

mardi 3 juillet 2012

Cinéma intérieur

Je sais pas comment ça marche pour vous quand vous êtes en mode de création pure, mais moi j'ai souvent droit à des représentations d'un genre de cinéma intérieur où les acteurs attendent que je leur donne leurs répliques et où les caméramans veulent savoir quels cadrages ils doivent utiliser. Ce qui donne parfois des situations cocasses... 

La semaine dernière, je marchais vers le bureau, Ipod sur les oreilles, lorsqu'un caprice de ma liste de lecture m'a donné à entendre le thème du film Casino Royale (un James Bond). Aussitôt, Sean et Marie, mes deux espions de Trois coups l'annoncent me sont venus à l'esprit. Sean, l'air dangereusement satisfait, Marie, survoltée, cellulaire à l'oreille. Une conversation sur le mode de l'engueulade feutrée se déroulait entre les deux.

Remarque de l'un, réplique de l'autre. Eh, c'est une bonne idée! Marie aurait fait ça et Sean serait intervenu... Attention, faut que je traverse la rue. Alors, non, Marie ne dirait pas ça comme ça. Nouvelle réplique. Voilà, c'est mieux. Beurk, une crotte de chien sur le trottoir. Réponse de Sean. Plus menaçante. Un sous-entendu peut-être? Il sourirait, non? Coin de rue, feu rouge, faut que je m'arrête, hors du passage des messagers à vélo. Là, à côté de la femme en robe à fleurs. Réponse de Marie... Quelle expression aurait-elle? On vient de lui dire que... et donc...

Une main sur mon épaule.
- Geneviève?

J'ai sursauté. Le film d'espionnage qui se déroulait sous mes yeux a disparu. J'ai coupé le son de mon Ipod. Salué ma collègue en robe à fleurs que j'avais regardé droit dans les yeux, sans la reconnaître.

- Wow, t'étais dans la lune pour vrai! s'est exclamée ladite collègue. T'articulais sans un son, en fronçant les sourcils, puis en souriant, comme si tu te parlais et te répondais toute seule! Si je te connaissais pas, je t'aurais pensée méchamment dérangée.

Oups! Jamais personne ne m'avait dit que lorsque j'ai des séances de cinéma intérieur, on peut me voir jouer tous les personnages! O_o