Aujourd'hui commence la première semaine de relâche de ma puce. (Oui ça commence aujourd'hui, parce que l'école y a accolé une journée pédagogique).
Ce qui veut dire que je ne serai pas très disponible pour la prochaine semaine. N'espérez pas de billet de blogue, ni de réponse à d'éventuels courriels! Hihihihihi!
Histoire de ne pas laisser ma puce végéter devant la télé pendant toute la semaine (malheureusement, elle en serait très capable : elle aime autant que moi qu'on lui raconte des histoires et elle ne serait pas encore lire!) je lui ai demandé quelles activités elle aimerait faire.
Sa demande : qu'on passe beaucoup de temps en pyjamas et qu'on décore des biscuits avec des guimauves et des bonbons. Et qu'on aille dans un musée.
Je sais pas ce que vous allez faire dans les prochains jours, mais les miens s'enlignent pas pire pantoute! hihihihi! Hormis l'absence de temps libres, ça devrait bien aller! ;)
vendredi 28 février 2020
mercredi 26 février 2020
Élément déclencheur et roman policier
Voilà plusieurs années que j'enseigne le schéma narratif en atelier. En martelant pas mal toujours la même chose : il faut qu'un élément déclencheur survienne dans le premier 10% du récit.
Bon, j'suis pas puriste, mettons qu'on peut se rendre à 15%, voire 20% si vous connaissez bien votre public et le savez patient. Mais reste que dans le premier quart du texte, il doit se passer quelque chose qui annonce la suite sinon, votre lecteur risque de perdre intérêt.
Récemment je me suis rendue compte qu'il y a une gigantesque exception à cette règle : le roman policier.
Dans un roman policier, on sait qu'il y aura, tôt ou tard, un mort ou un crime et l'enquête associée. Alors l'auteur peut prendre son temps au début du livre, donner l'occasion aux enquêteurs de vivre leur routine, amener le lecteur sur des fausses pistes, dans des enquêtes qui se révéleront secondaires...
Parce qu'il sait à quoi s'attendre, ou qu'il pense qu'il le sait, le lecteur va s'accrocher, dans l'attente du déclencheur qui surviendra... ou pas! ;)
Ça donne plein d'idées de tours à jouer au lecteur, vous ne trouvez pas? Hihihihihi!
Bon, j'suis pas puriste, mettons qu'on peut se rendre à 15%, voire 20% si vous connaissez bien votre public et le savez patient. Mais reste que dans le premier quart du texte, il doit se passer quelque chose qui annonce la suite sinon, votre lecteur risque de perdre intérêt.
Récemment je me suis rendue compte qu'il y a une gigantesque exception à cette règle : le roman policier.
Dans un roman policier, on sait qu'il y aura, tôt ou tard, un mort ou un crime et l'enquête associée. Alors l'auteur peut prendre son temps au début du livre, donner l'occasion aux enquêteurs de vivre leur routine, amener le lecteur sur des fausses pistes, dans des enquêtes qui se révéleront secondaires...
Parce qu'il sait à quoi s'attendre, ou qu'il pense qu'il le sait, le lecteur va s'accrocher, dans l'attente du déclencheur qui surviendra... ou pas! ;)
Ça donne plein d'idées de tours à jouer au lecteur, vous ne trouvez pas? Hihihihihi!
lundi 24 février 2020
Lancement Chasseur et autres noirceurs
Alors samedi soir passé, ce fut le lancement du Chasseur et autres noirceurs...
Oui, je sais, j'aurais dû vous prévenir.
Franchement, je crois que j'avais oublié de me prévenir moi-même!!! J'avais même oublié de réclamer un contrat à mon éditeur! O.o Ça vous donne une idée de mon état d'éparpillement mental. Je surnage, mais n'en demandez pas plus.
Savourer d'avance le lancement d'une publication, ce sera pour la prochaine fois. ;)
Heureusement, l'accueil fut chaleureux, la bière délicieuse et vous ça ne devrait pas vous empêcher d'apprécier votre lecture! ;) À défaut d'avoir pu vous prévenir du lancement, je peux vous en donner quelques images...
Si vous avez participé à la prévente, vos exemplaires devraient vous parvenir bientôt! Et si vous voulez une dédicace, je serai au salon du livre de Trois-Rivières à la fin mars! :)
(Crédits photos : Ariane Gélinas)
Oui, je sais, j'aurais dû vous prévenir.
Franchement, je crois que j'avais oublié de me prévenir moi-même!!! J'avais même oublié de réclamer un contrat à mon éditeur! O.o Ça vous donne une idée de mon état d'éparpillement mental. Je surnage, mais n'en demandez pas plus.
Savourer d'avance le lancement d'une publication, ce sera pour la prochaine fois. ;)
Heureusement, l'accueil fut chaleureux, la bière délicieuse et vous ça ne devrait pas vous empêcher d'apprécier votre lecture! ;) À défaut d'avoir pu vous prévenir du lancement, je peux vous en donner quelques images...
La table de vente, avec mes exemplaires! |
Lecture d'un extrait plein de noms japonais... |
Si vous avez participé à la prévente, vos exemplaires devraient vous parvenir bientôt! Et si vous voulez une dédicace, je serai au salon du livre de Trois-Rivières à la fin mars! :)
(Crédits photos : Ariane Gélinas)
mercredi 19 février 2020
Tranche de vie (45)
Que ceux qui n'ont pas de blonde ou d'enfants soient prévenus : ce billet parle de menstruations, de toilettes et donne généralement trop de détails. Si ça vous dégoûte, vous pouvez arrêter de lire ici.
Bon? Vous êtes encore là? Ok, alors ça parle surtout du fait que, lorsque vous êtes parents, l'intimité dans la salle de bain n'est plus assurée. Ça s'améliore à mesure que les rejetons vieillissent, mais des fois il y a des rechutes. Particulièrement si vous êtes la maman. Et des fois ça oblige à des discussions un peu intense entre la bolle et le lavabo.
Bref, l'autre soir je suis à la toilette. J'achève et je m'essuie lorsque ma fille ouvre la porte en claironnant "Maman, tu sais pas mais..."
Et elle s'arrête net, les yeux ronds. Je réalise qu'elle a vu un bout de mon papier de toilette souillé (hé, j'ai prévenu qu'il y aurait trop de détails!). Et qu'il était probablement imbibé de sang bien rouge parce que je suis menstruée et que c'est le déluge. (Bis, détails, vous étiez prévenus.)
"Maman!!!" geint-elle, l'air complètement traumatisée.
Y'a pas de sot moment pour entendre parler de menstruations, je suppose. Me suis donc lancée dans une explication - que j'espère rassurante - à propos de la petite maison pour bébé que le corps des femmes adultes construit chaque mois, maisons qui se défait et qui sort sous forme de sang quand elle ne sert pas. Sans que ça fasse mal, ai-je spécifié plusieurs fois. (Et là j'espère qu'elle aura pas de crampes trop douloureuses quand ce sera son tour d'être menstruée, sinon j'vais me faire accuser de mensonge éhonté!)
Résultat des courses : y'a fallu que je lui fasse une démonstration de changement de serviette sanitaire pour qu'elle accepte ensuite (enfin) de retourner jouer.
Ben coudonc, elle sera pas surprise à l'adolescence, elle! lol!
Bon? Vous êtes encore là? Ok, alors ça parle surtout du fait que, lorsque vous êtes parents, l'intimité dans la salle de bain n'est plus assurée. Ça s'améliore à mesure que les rejetons vieillissent, mais des fois il y a des rechutes. Particulièrement si vous êtes la maman. Et des fois ça oblige à des discussions un peu intense entre la bolle et le lavabo.
Bref, l'autre soir je suis à la toilette. J'achève et je m'essuie lorsque ma fille ouvre la porte en claironnant "Maman, tu sais pas mais..."
Et elle s'arrête net, les yeux ronds. Je réalise qu'elle a vu un bout de mon papier de toilette souillé (hé, j'ai prévenu qu'il y aurait trop de détails!). Et qu'il était probablement imbibé de sang bien rouge parce que je suis menstruée et que c'est le déluge. (Bis, détails, vous étiez prévenus.)
"Maman!!!" geint-elle, l'air complètement traumatisée.
Y'a pas de sot moment pour entendre parler de menstruations, je suppose. Me suis donc lancée dans une explication - que j'espère rassurante - à propos de la petite maison pour bébé que le corps des femmes adultes construit chaque mois, maisons qui se défait et qui sort sous forme de sang quand elle ne sert pas. Sans que ça fasse mal, ai-je spécifié plusieurs fois. (Et là j'espère qu'elle aura pas de crampes trop douloureuses quand ce sera son tour d'être menstruée, sinon j'vais me faire accuser de mensonge éhonté!)
Résultat des courses : y'a fallu que je lui fasse une démonstration de changement de serviette sanitaire pour qu'elle accepte ensuite (enfin) de retourner jouer.
Ben coudonc, elle sera pas surprise à l'adolescence, elle! lol!
vendredi 14 février 2020
Joyeuse St-Valentin!
Joyeuse St-Valentin!
Après une nuit passée à la librairie Saga à écouter des copains lire des textes érotiques (et à prêter ma voix à un texte de Vanessa Vénus - parce qu'elle brillait, encore, par son absence), disons que la journée démarre lentement pour moi ce matin! hihihihi!
Lentement, mais pas tristement. Bon, premièrement, j'ai jamais trop souligné la St-Valentin, donc à moins d'aller dans un commerce (et d'être assaillie de gros coeurs rouges et de ptits anges tout nus), j'y pense à peine. Deuxièmement, et je ne m'attendais pas à dire cela si vite, croyant plutôt que je passerais bien des St-Valentin en solo avec ma puce, mais... j'ai un Valentin! hihihihi!
Cela dit, devoirs de maman obligent, je vais quand même passer la soirée en tête à tête avec ma puce, à manger des trucs au chocolat, pis regarder un film de Disney. Y'a pire comme programme! ;)
En attendant, pour m'aider à commencer ma journée du bon pied, j'ai mis un peu de chocolat chaud dans mon café! hihihihihi!
Je souhaite à tout le monde une superbe journée, remplie de rires et de petits bonheurs sucrés! ;) (Pis si personne vous les offre, gâtez-vous par vous-même, bon, vous le méritez! ;)
Après une nuit passée à la librairie Saga à écouter des copains lire des textes érotiques (et à prêter ma voix à un texte de Vanessa Vénus - parce qu'elle brillait, encore, par son absence), disons que la journée démarre lentement pour moi ce matin! hihihihi!
Lentement, mais pas tristement. Bon, premièrement, j'ai jamais trop souligné la St-Valentin, donc à moins d'aller dans un commerce (et d'être assaillie de gros coeurs rouges et de ptits anges tout nus), j'y pense à peine. Deuxièmement, et je ne m'attendais pas à dire cela si vite, croyant plutôt que je passerais bien des St-Valentin en solo avec ma puce, mais... j'ai un Valentin! hihihihi!
Pis il m'offre des signets en forme de coeur... ;) |
Cela dit, devoirs de maman obligent, je vais quand même passer la soirée en tête à tête avec ma puce, à manger des trucs au chocolat, pis regarder un film de Disney. Y'a pire comme programme! ;)
En attendant, pour m'aider à commencer ma journée du bon pied, j'ai mis un peu de chocolat chaud dans mon café! hihihihihi!
Je souhaite à tout le monde une superbe journée, remplie de rires et de petits bonheurs sucrés! ;) (Pis si personne vous les offre, gâtez-vous par vous-même, bon, vous le méritez! ;)
mercredi 12 février 2020
Scène de bureau (45)
Une fois n'est pas coutume, j'ai accepté un contrat qui me demande d'aller travailler périodiquement chez le client au centre-ville. Je me suis dis que ce serait drôle de renouer pour un moment avec la vie de bureau. Je n'ai pas travaillé dans ce genre d'environnement depuis la naissance de ma puce.
Dès le premier matin, j'ai constaté tout ce qui avait changé depuis mes années de rat de cubicule. Me préparer en même temps que ma puce, c'est du sport! Ensuite, il y a eu un petit moment d'angoisse : bus de ville et bus scolaire seraient-ils minutés de manière à ce que je ne sois pas en retard? Ouf, oui! (Le bus de ville était en fait coincé derrière le bus scolaire, ce qui emmerdait sans doute les passagers qui y étaient, mais qui a bien fait mon affaire).
Une fois dans le bus, par contre, il me semble que je me suis retrouvée propulsée des années en arrière. J'ai lu pendant le trajet, je me suis arrêtée chez Starbucks pour me prendre un café une fois à Montréal, puis j'ai marché jusqu'à mon nouveau travail. (En constatant que j'avais une peluche de dragon rose et non des gants dans mes poches, mais passons...) Béton et fenêtres miroitantes, ascenseur, carte d'accès magnétique, bureaux à aire ouverte, décoration minimaliste, café fourni... je me sentais en terrain connu.
J'ai serré des mains, signé de la paperasse, suivi une petite formation, puis je me suis assise devant l'ordinateur fourni par l'employeur et...
J'ai constaté que j'avais oublié mes lunettes. Oups!
Ouaip, y'a définitivement des choses qui ont changé : jadis mes lunettes ne quittaient pas ma sacoche. De nos jours, elles résident au même endroit que mon laptop. Faudra que je fasse l'ajustement pour les prochaines semaines.
Et tant qu'à faire, que je pense à m'amener des souliers. Les bottes, c'est désagréable à porter toute la journée! :p
D'accord, ça se perd vite finalement des réflexes de travailleuse de bureau. Au moins, le client me laisse porter des jeans! Hihihihihi!
Dès le premier matin, j'ai constaté tout ce qui avait changé depuis mes années de rat de cubicule. Me préparer en même temps que ma puce, c'est du sport! Ensuite, il y a eu un petit moment d'angoisse : bus de ville et bus scolaire seraient-ils minutés de manière à ce que je ne sois pas en retard? Ouf, oui! (Le bus de ville était en fait coincé derrière le bus scolaire, ce qui emmerdait sans doute les passagers qui y étaient, mais qui a bien fait mon affaire).
Une fois dans le bus, par contre, il me semble que je me suis retrouvée propulsée des années en arrière. J'ai lu pendant le trajet, je me suis arrêtée chez Starbucks pour me prendre un café une fois à Montréal, puis j'ai marché jusqu'à mon nouveau travail. (En constatant que j'avais une peluche de dragon rose et non des gants dans mes poches, mais passons...) Béton et fenêtres miroitantes, ascenseur, carte d'accès magnétique, bureaux à aire ouverte, décoration minimaliste, café fourni... je me sentais en terrain connu.
J'ai serré des mains, signé de la paperasse, suivi une petite formation, puis je me suis assise devant l'ordinateur fourni par l'employeur et...
J'ai constaté que j'avais oublié mes lunettes. Oups!
Ouaip, y'a définitivement des choses qui ont changé : jadis mes lunettes ne quittaient pas ma sacoche. De nos jours, elles résident au même endroit que mon laptop. Faudra que je fasse l'ajustement pour les prochaines semaines.
Et tant qu'à faire, que je pense à m'amener des souliers. Les bottes, c'est désagréable à porter toute la journée! :p
D'accord, ça se perd vite finalement des réflexes de travailleuse de bureau. Au moins, le client me laisse porter des jeans! Hihihihihi!
vendredi 7 février 2020
Le principe du spoiler
Pendant longtemps, j'étais comme tout le monde : si on me parlait d'un film, d'une série télé ou d'un livre que je n'avais pas vu, je me bouchais les oreilles en chantant "la la la la la". J'évitais les réseaux sociaux et les médias les lendemains de films attendus depuis longtemps. Ou de combats de MMA.
Et je voulais étriper Vincent chaque fois qu'il me volait un punch d'un roman (ce qu'il a fait, au cours des ans, avec une régularité franchement surnaturelle! lol!)
Puis vint Nexflix.
Devant l'offre décuplée de télévision à la demande, il est devenu à peu près impossible d'éviter les spoilers. On n'écoute plus les mêmes choses que nos amis aux mêmes moments. Un mot de trop, au détour d'une conversation est si vite arrivé : "Quand Negan est emprisonné... Oups, c'est pas encore fait dans la saison 6 ça, hein?"
Et vous savez quoi? C'est pas grave.
Avec le temps, j'ai remarqué que les spoilers, tant dans le domaine des livres que des films, ne me dérangent plus. Que si connaître le fin mot de l'histoire m'enlève envie de la commencer, c'était ptêt parce qu'elle n'en valait pas la peine. Après tout, comme tout a déjà été écrit, la manière de présenter les choses est beaucoup plus importante que les faits eux-mêmes. Et la manière, ça reste ben dur de la spoiler.
Est-ce que je suis la seule à penser comme ça? Et vous pensez que ça découle de la sagesse venue avec l'âge (lolol!) ou que c'est vraiment le résultat de la démultiplication de l'offre de divertissement?
Et je voulais étriper Vincent chaque fois qu'il me volait un punch d'un roman (ce qu'il a fait, au cours des ans, avec une régularité franchement surnaturelle! lol!)
Puis vint Nexflix.
Devant l'offre décuplée de télévision à la demande, il est devenu à peu près impossible d'éviter les spoilers. On n'écoute plus les mêmes choses que nos amis aux mêmes moments. Un mot de trop, au détour d'une conversation est si vite arrivé : "Quand Negan est emprisonné... Oups, c'est pas encore fait dans la saison 6 ça, hein?"
Et vous savez quoi? C'est pas grave.
Avec le temps, j'ai remarqué que les spoilers, tant dans le domaine des livres que des films, ne me dérangent plus. Que si connaître le fin mot de l'histoire m'enlève envie de la commencer, c'était ptêt parce qu'elle n'en valait pas la peine. Après tout, comme tout a déjà été écrit, la manière de présenter les choses est beaucoup plus importante que les faits eux-mêmes. Et la manière, ça reste ben dur de la spoiler.
Est-ce que je suis la seule à penser comme ça? Et vous pensez que ça découle de la sagesse venue avec l'âge (lolol!) ou que c'est vraiment le résultat de la démultiplication de l'offre de divertissement?
mercredi 5 février 2020
Tranche de vie (44)
Je suis présentement en train d'écrire un article de 2500 mots sur la fantasy.
Je suis aussi en train de nettoyer ma maison, en coordonner les visites (parce que mon acheteur a changé d'idée), magasiner des meubles pour mon futur condo, angoisser pour mes finances, chercher des listes de changements d'adresse à faire pour commencer à préparer mon déménagement, classer mes factures, planifier le menu de la semaine, lire deux services de presse, organiser trois ateliers, plier une brassée de lavage...
Pis me demander s'il serait raisonnable de prendre un autre café.
(Réponse : oui, rendue là, c'est de la survie!)
Le secret des travailleurs autonomes, c'est qu'un jour sur deux on travaille en mou parce qu'on a juste jamais trouvé le temps de s'habiller. :p
Je suis aussi en train de nettoyer ma maison, en coordonner les visites (parce que mon acheteur a changé d'idée), magasiner des meubles pour mon futur condo, angoisser pour mes finances, chercher des listes de changements d'adresse à faire pour commencer à préparer mon déménagement, classer mes factures, planifier le menu de la semaine, lire deux services de presse, organiser trois ateliers, plier une brassée de lavage...
Pis me demander s'il serait raisonnable de prendre un autre café.
(Réponse : oui, rendue là, c'est de la survie!)
Le secret des travailleurs autonomes, c'est qu'un jour sur deux on travaille en mou parce qu'on a juste jamais trouvé le temps de s'habiller. :p
lundi 3 février 2020
Je ne couds pas des tshirts
Coudre un tshirt demande quelques heures. On peut en produire plusieurs par jour. Et ils s'usent vite, surtout si on a lésiné sur la qualité du tissus. Alors aux quelques mois, on varie un peu les couleurs et les modèles, histoire de créer des effets de mode, d'essayer de couper l'herbe sous le pied aux concurrents et d'engranger un maximum de profit. Et quand on réussit, quand on commence à gagner plus d'argent que les autres, alors on lance la production tous azimuts et on essaie d'écraser la compétition à jamais en inondant le marché de nos produits.
Sauf que voilà, je ne couds pas des tshirts.
J'écris des livres. Ça prend six mois à un an en produire un. Et là on ne parle pas du temps nécessaire pour le retravailler, le préparer à l'impression et le mettre en marché.
Mais le livre a une qualité incroyable : il ne s'use pas. Vous pouvez le lire, le relire, le prêter, le perdre... Les mots existeront encore quelque part, ne serait-ce que dans votre tête. On pourra même probablement vous en réimprimer un si vous voulez. On a la technologie pour ça maintenant.
En fait, entre la numérisation des contenus et l'imprimerie à la demande, on a désormais tout ce qu'il faut pour transformer les livres en objets immortels.
Partant de là, il me semble qu'on devrait les préparer encore plus soigneusement que jamais.
Or, me semble que ce n'est pas ce qui se produit. L'industrie du livre est en train de devenir une autre industrie de masse, où certains gros joueurs essaient de se poser en rouleaux compresseurs. Ils veulent écraser la compétition. Voir leurs livres partout, soigneusement mis en marché, pour une durée limitée.
Je regarde le phénomène et je ne peux pas m'empêcher d'avoir mal au coeur.
D'imaginer des écrivains enchaînés à leur ordinateur comme on enchaîne les couturières des sweat shop à leur machine à coudre. Des écrivains qui triment pour une bouchée de pain, en espérant vendre assez pour pouvoir survivre, sans jamais avoir le temps de savourer une publication, parce que, vite, vite, il faut produire le livre suivant, le rendre dans les temps, le corriger, vite, vite, l'imprimer, le mettre en tablette où il durera quelques mois, mais c'est pas grave, le livre suivant s'en vient vite, vite...
Il aura le même narrateur, le même style, probablement que ce sera une suite dans le même univers, parce que c'est ce que le lecteur veut, ce que le marketing veut. On cherche des tshirts, c'est pas le moment de réinverter le kimono!
Tant mieux si des écrivains se sentent bien dans cette dynamique, s'ils arrivent à produire ainsi. Moi, je ne peux pas. Un tshirt ok, mais ensuite? Si j'ai envie de réinventer le kimono? Puis le kilt? De broder un peu autour du col? Quelle place me restera-t-il?
Je devrais ptêt aller prendre de vrais cours de couture...
(Vous l'aurez deviné : je viens de lire un très mauvais roman! :p )
Sauf que voilà, je ne couds pas des tshirts.
J'écris des livres. Ça prend six mois à un an en produire un. Et là on ne parle pas du temps nécessaire pour le retravailler, le préparer à l'impression et le mettre en marché.
Mais le livre a une qualité incroyable : il ne s'use pas. Vous pouvez le lire, le relire, le prêter, le perdre... Les mots existeront encore quelque part, ne serait-ce que dans votre tête. On pourra même probablement vous en réimprimer un si vous voulez. On a la technologie pour ça maintenant.
En fait, entre la numérisation des contenus et l'imprimerie à la demande, on a désormais tout ce qu'il faut pour transformer les livres en objets immortels.
Partant de là, il me semble qu'on devrait les préparer encore plus soigneusement que jamais.
Or, me semble que ce n'est pas ce qui se produit. L'industrie du livre est en train de devenir une autre industrie de masse, où certains gros joueurs essaient de se poser en rouleaux compresseurs. Ils veulent écraser la compétition. Voir leurs livres partout, soigneusement mis en marché, pour une durée limitée.
Je regarde le phénomène et je ne peux pas m'empêcher d'avoir mal au coeur.
D'imaginer des écrivains enchaînés à leur ordinateur comme on enchaîne les couturières des sweat shop à leur machine à coudre. Des écrivains qui triment pour une bouchée de pain, en espérant vendre assez pour pouvoir survivre, sans jamais avoir le temps de savourer une publication, parce que, vite, vite, il faut produire le livre suivant, le rendre dans les temps, le corriger, vite, vite, l'imprimer, le mettre en tablette où il durera quelques mois, mais c'est pas grave, le livre suivant s'en vient vite, vite...
Il aura le même narrateur, le même style, probablement que ce sera une suite dans le même univers, parce que c'est ce que le lecteur veut, ce que le marketing veut. On cherche des tshirts, c'est pas le moment de réinverter le kimono!
Tant mieux si des écrivains se sentent bien dans cette dynamique, s'ils arrivent à produire ainsi. Moi, je ne peux pas. Un tshirt ok, mais ensuite? Si j'ai envie de réinventer le kimono? Puis le kilt? De broder un peu autour du col? Quelle place me restera-t-il?
Je devrais ptêt aller prendre de vrais cours de couture...
(Vous l'aurez deviné : je viens de lire un très mauvais roman! :p )
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