Je regarde ce qui se passe en Ukraine avec la même horreur, la même peine, la même terreur que tout le monde, je suppose.
Le même désespoir de ne pouvoir agir, aussi. Faire des dons, oui, d'accord, dans la mesure de mes moyens, je veux bien... mais après? Héberger des réfugiés? Ah oui, il doit rester de l'espace dans un coin du salon... Joindre les rangs de l'armée et aller me battre? J'ai trop envie de vivre, merci. En plus, j'aurais pas l'impression de faire partie de la solution.
Le problème, c'est présentement la folie d'un homme, d'un seul chef d'état. Ses politiques ont créé la propagande qui a permis cette guerre contre laquelle les institutions internationales sont impuissantes. Il veut se bâtir un empire. Il veut qu'on le craigne, qu'on l'admire, qu'on se souvienne de lui...
Et c'est là que je crois qu'on pourrait frapper. Blesser son ego. Ramener le remède antique aux problèmes de mégalomanie : la damnatio memoriae, la damnation de la mémoire. L'oubli, l'effacement volontaire.
Il veut qu'on le craigne et qu'on l'admire? Arrêtons de le nommer. On peut dire "ce fou" ou "le fou", on saura de qui on parle. Arrêtons de publier sa photo. Comme on le fait déjà avec les autres tueurs en série. Arrêtons de parler de lui. Restructurons jusqu'aux titres des journaux pour le faire passer de sujet à objet. Ce fou bombarde encore l'Ukraine? Non : l'Ukraine est encore bombardée par ce fou.
Je n'encourage évidemment pas le révisionnisme historique. Mais on n'a pas à le faire disparaître des livres d'histoire : on consacrera une note de bas de page au fou qui s'est mérité une damnation moderne.
On ne peut pas le désarmer, mais je crois qu'on peut lui enlever toute la gloire qu'il pensait tirer de ses victoires. Je vais activement m'y employer.
Qui présente la motion à l'ONU? ;)
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