La pandémie a mis en lumière les inégalités. Disons qu'on ne vit pas les confinements de la même manière quand on possède un chalet sur un terrain boisé au bord d'un lac, un bungalow avec un grand sous-sol pour s'aménager un gym ou un quatre et demi pas de balcon. (Le mien a heureusement une terrasse et un parc à proximité.)
Mais ce qui me frappe surtout, c'est à quel point on ne vit pas les confinements de la même manière quand on a des enfants en bas âge.
Mes ami.e.s sans enfant ont plus de temps que jamais avec la pandémie. L'absence de déplacement et d'activités sociales leur débloque du temps pour lire, écouter des séries télé, regarder des événements culturels en virtuel, s'entraîner à la maison, essayer de nouvelles recettes et, surtout, iels ont du temps pour écrire!!!
Pour les parents, par contre, c'est une autre histoire. Les obligations pré-pandémique - travail, préparation des repas, tâches ménagères, soins aux enfants, aide aux devoirs - sont encore là. D'accord, le temps de déplacement a disparu (enfin, sauf pour ceux qui, comme moi, travaillaient déjà de la maison), mais selon les niveaux de confinement, l'aide sur laquelle on s'appuyait habituellement - écoles, service de garde, loisirs organisés, gardienne, famille et amis - n'est plus disponible.
Alors non seulement faut essayer de travailler tout en fournissant un support technique à des enfants qui font l'école virtuelle, mais faut aussi les motiver à faire leurs travaux et leurs devoirs, en plus de leur servir de cercle social et de compagnon de jeu.
Et s'il y a un seul parent dans l'équation, on ne peut même pas diviser les responsabilités. Mon amoureux a beau me décharger autant que possible des tâches ménagères, c'est la puce qui demande le plus d'attention. Et c'est la mienne qu'elle veut.
Alors je fais quoi pour survivre à ça?
Volet travail : j'annule tout ce qui peut être annulé et je repousse tout ce qui n'est pas urgent. J'ai à peu près deux heures productives par jour, alors je cours au plus pressé.
Volet école : c'est là que j'investis le maximum de mon énergie, pour motiver la puce, lui éviter de prendre du retard. Cours sur l'écran, devoirs, leçons, lecture, je m'assure que tout est fait et bien fait.
Volet jeu : je donne au moins deux périodes de 20 minutes par jour d'attention exclusive à ma fille, en jeu libre. Ça remplit son réservoir d'attention et ça m'assure sa coopération. Et puis, la mort dans l'âme, je me résigne à ne plus calculer son temps d'écran. Elle veut jouer avec ses figurines devant la télé? Jadis j'aurais refusé, lui aurais demandé de faire l'un ou l'autre, mais maintenant, tant pis. Si ça peut me libérer du temps pour travailler, ce sera ça de gagné.
Volet ménage : un peu chaque jour. Parce que ça me calme quand l'environnement est propre. Et la puce ramasse sagement ses jouets si elle me voit ranger autre chose en même temps.
Volet personnel : je fais mon 20 minutes de yoga par jour. Idéalement le matin, avant que l'école virtuelle ne commence. Et le soir, une fois ma puce endormie, des fois je laisse mon amoureux à la garde du condo et je sors marcher avant le couvre-feu. Au retour, on lit ensemble, collés-collés. Et on essaie de reprendre notre souffle.
Parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer.
2 commentaires:
Oui on ne sait pas combien de temps ca va durer donc mode marathon.. Pas facile, de tout coeur avec toi, avec vous.
@Nathalie : Merci. Je suis déjà épuisée et à bout de patience. Après trois semaines de "vacances" des Fêtes, dont deux confinées, la combinaison "tenter de travailler tout en gérant l'école et en essayant d'empêcher la puce de devenir folle" c'est usant.
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