lundi 30 mai 2022

Rester à 2 mètres quand t'es 3 dans un 4½

Voilà bientôt deux ans qu'on vit à 3 dans notre condo 4 et demi. Et malgré les confinements et les quelques épisodes de maladie, jamais on ne s'est senti à l'étroit.

Chacun a ses quartiers : la puce a sa chambre, le bureau de Luc est dans la nôtre (ce qui lui permet de se réveiller aux aurores et faire ses affaires sans réveiller la puce, puisque de mon côté je pourrais dormir au milieu d'une canonnade à condition que personne n'appelle "maman") et moi j'ai le meilleur coin du salon. (Pour la "chambre à soi" on repassera, mais de toute manière si la puce est là je ne peux pas travailler, pièce fermée ou pas.)

Vu la santé de Luc, le moindre rhume est problématique alors on avait déjà établi les protocoles nécessaires. S'il n'y a que lui qui tombe malade, on ne l'isole pas : nos systèmes immunitaires à moi et à la puce sont capables d'en prendre. Si la puce est malade, Luc s'isole, je soigne la puce et au moindre symptômes je dors dans le salon pour éviter de contaminer mon chum. 

Le seul cas de figure qu'on avait pas prévu, c'est ce qui est arrivé mardi dernier. J'étais épuisée depuis quelques temps (parce que je travaille beaucoup et que j'ai la garde de la puce 95% du temps), alors en me levant à plat mardi matin, je décide de prendre la journée en vacances. Et peut-être une autre le lendemain... Sauf que mon état se détériore durant la journée, donc le soir, voulant en avoir le coeur net, j'ai droit à ça : 

L'apocalypse

Test Covid positif. Mon premier depuis le début de la pandémie. Et sans aucune idée de comment j'ai bien pu attraper ça, vu qu'on est aussi prudents qu'au début de la pandémie! Bon, aller, me dis-je en enfilant mon masque, si je l'ai pognée, les autres aussi et on sera une belle gang de joyeux covidés...

Mais non. Test négatif pour la puce et l'amoureux. Je braille un peu de panique devant l'ampleur de la situation à gérer. Je suis la seule contaminée (et donc potentiellement contagieuse!) Je consulte les consignes gouvernementales : je dois m'isoler durant 5 jours, "dans une pièce isolée et utiliser une salle de bain dédiée". Euh... l'époque du cottage avec chambres vides et trois salles de bain étant révolue pour moi, ça s'annonce mal. 

J'établis mes quartiers dans le salon. Je me munis de lingettes, de purell, de ma boîte de kleenex et d'une poubelle qui m'est dédiée. J'ouvre les fenêtres. 

Mes quartiers

Au moins, je découvre que la puce peut aller à l'école, masquée. Je vais donc pouvoir me reposer... Et heureusement! Parce que du mercredi au vendredi, servir le déjeuner de la puce, la mettre dans le bus, avaler un repas, prendre une douche, désinfecter une pièce ou superviser 15 minutes de devoirs seront des épreuves qui me demanderont ensuite une sieste pour récupérer. J'ai la gorge enflée et à vif, le nez qui coule (mais pas de perte d'odorat), des quintes de toux qui me laissent épuisée, des douleurs musculaires dans tout le corps (mais particulièrement dans le bas du dos, ce qui rend vite toute position inconfortable), le souffle court, des poussées de fièvre qui me font trembler et claquer des dents, en plus de cette fatigue intense qui m'interdit même de lire. 

Je ne quitte mon masque que lorsque je suis seule dans le salon pour une longue période avec des fenêtres ouvertes ou si c'est absolument nécessaire, comme pour brosser mes dents et prendre ma douche (je désinfecte ensuite la salle de bain), avaler mes repas et dormir. Luc se masque aussi en ma présence. 

Déjeuner en "compagnie" de la puce

Une chance que Luc est là pour nous ravitailler, me nourrir, garder la maison un peu à l'ordre et aller chercher la puce à l'autobus ou au service de garde. Je ne sais pas comment on aurait fait si on avait été malades les trois en même temps! Ou si ça avait été un moment de l'année où on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres! 

Samedi, la fièvre disparaît, je remonte la pente. Dimanche, j'obtiens un test Covid négatif. Je peux techniquement quitter l'isolement, mais comme je dois rester masquée et à deux mètres, ça ne change pas grand chose. La puce commence à souffrir du manque de contact (même si je lui fais des câlins, je reste masquée et je ne m'éternise pas comme d'habitude). Luc et moi aussi d'ailleurs. Et j'ai mal aux oreilles à cause des élastiques des masques. Mais je tousse encore, alors autant rester prudente. 

Encore 4 jours à patienter, en me croisant les doigts pour que la puce et l'amoureux se soient sauvé du virus et ne développeront pas de symptômes. 

Ouf, on y aura goûté à l'isolement et à la solitude et au manque de ressources extérieures durant cette foutue pandémie. Au moins, j'ai pas eu à vivre ça avec une puce hyperactive en état d'aller à l'école, mais confinée à la maison.

Et j'suis foutument contente d'avoir eu mes trois doses! J'aurais pas voulu voir le résultat sinon. 

(Mise-à-jour : Et on découvre au jour 8 que malgré tout ça, Luc l'a pognée. Os-tie. )

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