Ok, me voilà donc officiellement inscrite à l'atelier littéraire d'Élisabeth Vonarburg, qui se tiendra au printemps prochain à Montréal, pendant deux ou trois jours. D'ici là, l'atelier agit sous la forme d'un groupe de discussion. Le principe est simple : pour l'instant, on envoie un texte, notre "carte de visite", pour que tout le monde sache quel genre de plume on a. Les autres membres sont libres de commenter le texte.
Quand on sera proches de la date de l'atelier, on devra envoyer un autre texte que tout le monde commentera "live" à l'atelier. Ensuite, on aura du temps pour réécrire le texte, avec les conseils d'Élisabeth.
Les premiers commentaires sur ma "carte de visite" ont déjà commencé à rentrer... et moi je commence déjà à rechercher un placard bien profond pour m'y enfermer!
Pour moi, un texte c'est quelque chose d'assez intime et personnel. C'est moi, mes mots, ma vision du monde, ma compréhension des choses que je couche sur papier. Je veux bien partager les meilleurs résultats, mais ce n'est pas nécessairement facile, surtout parce que ce sont souvent les textes où j'ai mis le plus de moi-même. J'aime savoir qu'on m'a lue, mais idéalement, j'aime aussi que ledit lecteur reste une entité un peu lointaine (je ne me sens jamais aussi nerveuse que lorsque quelqu'un se met à lire un de mes textes en ma présence... même quand c'est Vincent!).
Pffff... Bref, c'est déjà dur d'envoyer un texte à un éditeur (en se disant qu'on va pleurer un peu s'il le refuse, parce qu'on l'aime bien ce petit bout de nous), mais de le partager, comme ça, avec une dizaine de personnes qui vont le décortiquer peu à peu, l'analyser selon leurs préférences, tirer sur tous les fils pour voir si ça tient... Ouille. Ça donne un peu l'impression que non seulement on doit se mettre tout nu devant le groupe, mais qu'en plus ils nous demandent ensuite de sauter et de faire la roue.
Qu'est-ce qu'on ferait pas pour réaliser ses rêves!
7 commentaires:
Je pense qu'il faut quand même prendre un pas de recul. C'est sûr que ton texte contient une partie de toi, mais c'est un produit indépendant de ta personne une fois qu'il est couché sur le papier.
Je pense qu'une bonne façon d'approcher les commentaires sur ton texte est de considérer que le texte a été écrit par quelqu'un d'autre. Ça permet de laisser tomber un peu le côté émotif et blessant. Ça permet peut-être de faire plus facilement la part des choses entre "le texte est bon/pas bon" et "je suis bon/pas bon". (On s'entend que de toute façon, les commentaires ne seront pas "bon/pas bon").
Considère que le produit fini n'est plus une partie de toi, mais une entité à part et que vous allez tous ensembles la disséquer et trouver les faiblesses et les forces.
De toute façon, aller à un atelier d'écriture et écrire, ce sont deux choses différentes. Tu peux très bien décider d'écrire pour toi, en tirer un grand plaisir et que ça s'arrête-là.
Si tu veux écrire pour un public élargi, tu dois "nettoyer/polir" tes écrits (dans la forme et le contenu) pour séduire ce public élargit. Tu auras la satisfaction d'être lue et éventuellement d'être rémunérée, mais tu n'écriras pas nécessairement exactement ce que tu voudrais écrire ou comment tu voudrais l'écrire. L'atelier d'écriture sert à ça.
Mais bon, toutes ces pensées viennent d'un néophyte en la matière. :)
Pas grave, je l'aime mon néophyte! ;)
Et c'est vrai que, atelier d'écriture ou pas, je vais écrire. Même pas parce que j'aime écrire, mais parce que j'ai besoin d'écrire. Et si l'atelier m'apprend à écrire de façon à ce que ce soit rentable, tant mieux.
... mais ça reste que c'est pas évident comme exercice, bon! :p
Je t'encourage fortement en ce sens, tu as vraiment de la détermination, et c'en est remarquable ! J'ai déjà écrit énormément par le passé, mais je n'ai jamais su conserver cette flamme par peur de décevoir "la généralité". Ecrire et se faire lire par ses pairs, c'est souvent motivant parce qu'ils ont tendance à ne faire ressortir que le bon coté de ce qu'on produit. La critique devient plus rationnelle et surtout moins facile à prendre lorsque le texte est lu par une tierce partie, généralement inconnue. Mais si tu as envie de foncer dans ce monde-là, tu as mon encouragement !!
Et puis si c'est passionnant comme truc... je verrai si j'ai pas envie de me relancer éventuellement ! ;)
Que tu aies déjà écrit ne me surprend pas tellement : tu as une bonne plume Citizen. ;)
Et oui, j'ai toujours eu envie de me lancer dans le monde du "lecteur inconnu". Mais ce qui est dur c'est de passer auparavant à travers les "lecteurs avertis" (d'autres écrivains).
Tu sais, nous avons la même façon d'appréhender les commentaires. Pour l'atelier de cette année, j'ai envoyé un texte que j'ai écrit dans des circonstances très particulières. Quelque chose de terriblement triste, violent. Je l'avais déjà fait lire à quelques proches autour de moi et les commentaires avaient été à la hauteur de la démesure du texte : nombreux, trop variés. Le lecteur était perdu dans le texte.
J'ai choisi ce texte pour l'atelier parce que la vision d'apocalypse que j'y ai décrite est la plus belle vision que j'ai eue jusqu'à présent. Je savais que les commentaires des ateliéristes seraient durs et j'en avais peur.
Finalement, je crois que ce qui m'a le plus aidé, c'est de savoir que tous les textes ont été décortiqués, pas seulement le mien. Et puis comme dit Élisabeth, il faut savoir choisir les critiques que l'on prend. "Les critiques sont aussi nécessaires que les chutes pour un enfant qui apprend à marcher."
Et crois bien qu'une critique n'est pas toujours émise par celui ou celle qui maîtrise sa propre plume !
Nous en reparlerons par mail si tu veux ! :-)
Oui, je commence à remarquer que les critiques ne sont pas toutes bonnes à considérer... Certains ateliéristes donnent plutôt des suggestions pour écrire un tout autre texte que celui qu'ils ont eu à lire.
Par contre, écrivain faible ne veut pas dire mauvais lecteur...
Pas évident!
Oh et bienvenue Élodie!
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