Le billet d'hier m'a amenée à réfléchir... Voyez-vous, pour moi, écrire une suite ou lire une suite ou voir une suite n'a d'intérêt que si ladite suite explore une autre facette d'un univers déjà présenté.
Quelque chose doit avoir changé dans le temps (on peut se projeter dans le passé ou dans le futur), dans l'action, dans le point de vue général ou alors dans la psychologie des personnages. C'est ce changement que je veux voir, lire ou raconter. Une bonne série a besoin d'un grand arc, d'une évolution profonde qu'on perçoit au fil des histoires indépendantes... et qui ne s'étire pas non plus indéfiniment. Même Ulysse a fini par rentrer à Itaque!
Je comprends le point de vue des investisseurs (studio de cinéma ou éditeurs) pour qui la suite c'est du bonbon. Le premier opus ayant pogné, ils savent que le public suivra sans doute le second volet. Et peut-être même pour plusieurs volets.
Je comprends aussi le point de vue d'un certain public qui, s'il a aimé un premier opus, en voudra toujours plus. Ces gens se sont attachés aux personnages, à l'univers, à l'esthétisme, etc, et ils veulent continuer de vivre le même genre d'aventure.
Mais moi, personnellement, je ne vois pas d'intérêt à regarder, lire ou raconter encore un peu plus de la même chose. Une bonne histoire, ça a un début, un milieu, un développement et une fin. Pour une bonne série, c'est la même chose. Sinon, en l'absence de développement, ça ne m'apporte rien. À la limite, ça fait passer le temps. Mais j'en ai pas tant que ça à perdre...
Vous en pensez quoi, vous? Quand est-ce qu'une suite vous semble utile? Ou pas?
10 commentaires:
Les "suites" que j'ai lues, en fait c'était souvent un nouveau roman, une nouvelle histoire avec les mêmes personnages que le premier tome. Si on a aimé, oui, c'est agréable d'en avoir encore, même si parfois, il ne goûte plus tout à fait la même chose.
Par contre, pour les auteurs et les éditeurs: ça peut être une bonne recette gagnante.
@ClaudeL : Les suites de type "nouveau roman, même personnage" sont souvent mes préférées. (Opinion biaisée : c'est celles-là que j'écris! ;p)
J'aime bien des romans qui comportent suites. je suis souvent déçu quand le dernier de cette suite sort, parce que je m'attache vite au partage.
Niveau cinéma ... sa porte à réflexion. Une suite n'est pas nécessairement bonne. Je vais aller y réfléchir plus :) Merci pour cette réflexion
@Gaby : C'est sûr que quand une série se termine, c'est un deuil, mais est-ce que c'est pas mieux de vivre un deuil que de s'écoeurer d'une série qui devient nulle à force de répétitions? De rien pour la piste de réflexion! ;)
Personnellement, je préfère grandement relire une bonne histoire que de lire une suite décevante.
@Vincent : On s'entend là-dessus! ;)
Quand une suite est uniquement une redite un peu modifiée d'un premier opus, c'est moche. C'est comme lire des Harlequins: il y a le canevas, on change les noms, on brode un peu, et voilà! Parfois, les auteurs y mettent un semblant d'histoire qui se poursuit d'un roman à l'autre, mais ça constitue une si infime part de l'histoire (ça apparaît d'un coup, on se dit "ah oui? il y a ça aussi dont on avait dit deux ligne il y a quatre romans de ça") que ça compte pas.
Par contre, il y a les suites qui existent parce que l'histoire a été planifiée, structurée sur plus d'un opus. J'aime bien aussi quand un auteur explore un univers avec de nouveaux protagonistes et un angle différent. Ça donne de la profondeur à l'univers, on y est familier, mais en même temps on nous déstabilise.
@Josée : En effet, il faut que le "grand arc" soit présent pour vrai! (pas cinq lignes au début et cinq lignes à la fin de l'histoire) Et moi aussi j'aime les suites bien planifiées et structurées (la série The Wire était un bijou sur ce plan) ou alors les "suites" qui explorent un autre aspect de l'univers.
Ton billet tombe bien, je suis en train d'écrire le troisième livre d'une histoire où le premier tome n'est pas accepté pour publication (on se croire les doigts!)... Quand je dis que j'écris pour moi, ça ne peut pas tomber mieux comme exemple!
Alors une suite, pourquoi? Parce que le personnage traine un petit quelque chose qui n'a pas encore explosé et puis, hop!, ça se passe dans tel tome. Je pense qu'on n'a pas besoin qu'il se passe "quelque chose" de très grave pour provoquer parfois une forte réaction en dedans. Et c'est un peu ça que j'explore.
Et quand je n'ai plus rien à dire, quand la boucle est bouclée, on le sent. Et on arrête. Après tout, d'autres personnages nous attendent!
@Valérie : Comme tu dis "il se passe quelque chose". Dans le personnage. Pas juste autour du personnage. Ça n'a pas besoin d'être un virage à 180 degré. Mais il faut qu'il se passe quelque chose. Faut qu'entre le début et la fin du tome, quelque chose ait changé.
Comme tu dis, quand on n'a plus rien à dire, on le sent. Faut être à l'écoute, j'pense... et c'est pas le cas de tous les auteurs! ;)
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