vendredi 25 octobre 2024

Fractale citrouille 2024


Clignotement funeste de la diode « online ». Le modem ne donne toujours pas accès à Internet. Le service à la clientèle insiste, depuis cinq jours, que le service reviendra dans vingt-quatre heures. 

C’est donc ma contribution, mon historiette d’Halloween en 31 mots, ni plus ni moins… c’est aussi la raison pour laquelle les citrouilles fractales sont aussi en retard cette année (faut dire que, vu la température, elles ont peut-être hésité à migrer jusqu’à nous). 

Allez, vous connaissez la tradition! Du fond de ma caverne, coupée du monde, j’attends vos propres participations! (J’irai les lire chez Starbucks.) 

mardi 15 octobre 2024

Escapade à New York

Étant donné la covid, mes responsabilités parentales et notre budget serré, en presque cinq ans de vie commune, Luc et moi n'avions jamais pris de vacances en amoureux. Ce qui s'en était rapproché le plus, ça avait été, il y a déjà deux ans et demi, une tournée d'animations scolaires à... Amqui. Pas exactement la Gaspésie bucolique et je donnais trois animations par jour.

Bref, on était dus. Mais pour une première absence de "loisirs", je ne voulais pas laisser ma puce toute seule trop longtemps (même si elle allait se faire gâter chez mon père et sa blonde). Ça faisait longtemps qu'on parlait d'aller à New York. J'étais allée en 2001, au lendemain de l'effondrement des deux tours, avec l'université et j'avais adoré. Luc était allé plusieurs fois pré-pandémie... Alors avec les élections américaines qui pourraient changer le visage du pays voisin, on s'est dit que c'était maintenant où jamais.

On a profité de la longue fin de semaine de l'Action de Grâce, loué une Communauto et on est partis jeudi matin.

On s'est stationnés au New Jersey en fin de journée et on a traversé en ferry.

On a traîné les valises dans les rues jusqu'à notre hôtel (tout près de Time Square!) puis on a profité de la soirée pour faire du lèche-vitrine, manger une pizza et se familiariser avec la ville. 

Ce qui frappe quand on visite New York, surtout si on s'éloigne des attraits touristiques les plus courus, c'est à quel point les New Yorkais habitent leur ville. C'est densément construit, oui, mais dans tous les coins on trouve des petits parcs ou places avec des chaises, des tables, des fontaines et tout ça grouille de vie, les gens s'y arrêtent, mangent dehors, lisent dehors. (Y'en a qui dorment dehors, aussi, mais ce n'est pas plus présent qu'à Montréal ces dernières années.)


Vendredi matin, on a fait comme beaucoup de New Yorkais et déjeuné dans Central Park...

Avant d'aller au MET où je voulais revoir le temple égyptien et sa verrière, tandis que Luc voulait monter sur le toit.

On a ensuite pris le métro et parcouru le Highland Park (une ancienne voie de chemin de fer surélevé transformé en parc), le Chelsea Market et découvert le Little Island Park (un parc sur pilotis!)

Puis on a pris un bateau de nuit pour apprécier la Statue de la Liberté sous angle moins commun.

Et la ville illuminée était à couper le souffle!

Après le bateau, on était absolument crevés. On avait marché 10 miles ou 25 000 pas à la mi-journée, quand mon téléphone, qui me sert aussi de podomètre, est arrivé au bout de sa batterie... et on en a fait encore quasiment autant ensuite (surtout à la recherche d'une station de métro, parce qu'on s'était emmêlés dans les lignes). Mettons qu'on a dormi profondément ce soir-là!

Le deuxième jour, le samedi, on avait mal aux pieds et on avait prévu plus de magasinage que d'exploration de la ville, mais on a quand même fait quelques détours pour découvrir des édifices qu'on avait souvent vus en film, mais pas encore en vrai. 

Notamment Grand Central, la station de train iconique. 

Mais bon, la deuxième journée, on a surtout magasiné. Je vous laisse deviner quoi! :p
(Pendant que je me prends pour Belle dans l'échelle...)

Ce soir-là, on s'est payé un bon souper dans un pub irlandais (malgré la bière qui goûtait rien hihihihi) et on s'est préparés pour le retour. 

Dimanche matin, traîner les valises jusqu'au ferry a été une épreuve d'endurance. Elles avaient pris du poids on dirait. Sans doute parce qu'on avait le coeur gros de repartir si vite...

Ou ptêt pas juste pour ça...

Ma puce était contente de nous revoir et lundi on lui a donné toute notre attention, en nous félicitant d'avoir prévu une journée de transition avant le retour au travail. Ce fut une escapade merveilleuse, mais vraiment intense. J'en ai pour quelques semaines à tout absorber je pense! 

... C'est aussi bien : vu notre historique, les prochaines vacances à deux ne seront sans doute pas pour tout de suite. 

mardi 17 septembre 2024

Vivre à deux écrivains

L'avantage de vivre à deux écrivains sous le même toit, c'est qu'on rencontre toujours beaucoup de compréhension quand on dit "je veux écrire" (on n'a même pas besoin de préciser "sacrez-moi patience") ou quand notre corps est autour de la table au souper, mais que notre tête est restée dans une carapace d'escargotte géante, dans un hôpital futuriste ou dans un autre recoin de notre imaginaire. 

En plus, on se nourrit mutuellement. Discuter de problèmes autour d'un café ou d'un martini (selon l'heure de la journée), c'est parfait pour les dénouer. Lire côte à côte permet aussi de faire rebondir en direct nos trouvailles, nos idées... À d'autres moments, on se dit carrément "Hé, j'ai pensé à X, me semble que ça irait bien dans Untel de tes projets". 

Le seul désavantage, c'est que... des fois l'autre a raison! Comme lorsqu'on explique un nouveau concept, qui pourrait devenir un quatrième projet de roman, et qu'on se fait répondre que ça s'hybriderait fort bien avec le projet numéro deux... Mais non! Il est commencé ce roman... Ça marcherait pas... Il faudrait le changer d'univers... Ça marcherait pas... Faudrait faire des recherches de plus... Surtout, il y a tel point de l'intrigue qui marcherait p... Ah merde oui, ça marcherait. Et ça aussi, ça irait mieux. Et ça. Et... Et merde!

Bilan : une conversation de fin de soirée autour d'un verre de vin m'a fait scrapper des pages déjà écrites et j'ai des semaines de recherche devant moi. Mais le projet vient de prendre le souffle qui lui manquait.

Parlant de souffle, j'ai un peu perdu le mien en voyant ça ce matin : 


Je compte les dodos d'ici au Boréal!!!

vendredi 30 août 2024

Douceurs d'automne

La chaleur humide d'août m'a été pénible. Je m'étonne un peu de ne pas avoir noyé mon ordinateur dans une flaque de sueur!

Mais, enfin, l'automne pointe le nez. Ma fille est de retour à l'école. Les matins sont assez frais pour que le café se boive chaud, sur la terrasse, avec un châle sur les épaules. 

J'aime l'automne et sa fraîcheur qui se combat à coup d'étoffes douces et de plats réconfortants. 

En plus, c'est la rentrée littéraire moment... ok, moment un peu trop chargé de mon année! Même en essayant de réduire les engagements au minimum nécessaire, je me retrouve souvent à devoir allonger mes journées de travail et sacrifier mes fins de semaine. 

C'est ma première rentrée comme éditrice adjointe et j'essaie de me rendre aussi utile que possible. 

En tant qu'autrice, je viens d'achever la préparation de mon prochain recueil, à lire en 2025 aux Six Brumes. 

J'ai aussi écrit un texte pour un contrat trippant, mais dont je ne peux rien dire pour le moment. 

Je participe à un jury. 

Je me suis inscrite à un atelier d'écriture. 

J'essaie d'avancer mes romans. 

Et puis il y aura le Boréal, où j'animerai une table-ronde et participerai à deux autres, non, trois autres. Plus la projection de "La Barque" en soirée. Ouf. 

Mais après le Boréal, j'ai prévu du repos. Pas d'engagements professionnels en octobre cette année. Je veux profiter du mois. Faire une escapade en amoureux. Savourer l'Halloween et ses préparatifs. Manger du pain à la citrouille sous les arbres qui changeront de couleurs. 

En lisant le recueil de nouvelles d'Halloween des Six Brumes, tiens! J'y signe un texte qui revisite un folklore celte cher à mon coeur, celui des deux Cours des fées et de leur règne en alternance. 

Si vous voulez m'imiter, la prévente est par ici : 

https://sixbrumes.com/prevente/

Et je vous réécris en octobre, pour vous dire si j'ai vraiment réussi à alléger mon horaire! hihihihi!

vendredi 2 août 2024

Vacances tranquilles

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de nos vacances-à-la-maison ("staycation") avec la Communauto sous la main pour explorer les environs. On avait surtout besoin de se reposer et de mettre de côté les horaires, alors c'était un bon plan, mais j'avais peur que ce soit un peu plate. Après tout, on habite pas exactement une région touristique. Mais pourtant, on a trouvé en masse de quoi s'occuper! Bon, on est sortis un peu de la région à l'occasion, mais le moment fort des vacances - tenir un oiseau de proie sur notre poing -  il s'est passé à même pas 30 minutes de la maison! (Ma puce veut maintenant devenir fauconnière, hihihi!) 

Petit collage souvenir

On s'est aussi enivrés de l'odeur de la lavande, on a exploré des sentiers, joué au lasertag, observé les carpes des jardins botaniques, abusé de la piscine, fait un saut en Outaouais pour voir le parc Oméga, lu, écrit et profité abondamment du marché fermier local. Bref, on a fait tout ce qu'on a pas le temps de faire d'habitude, ce qui est pas mal le but des vacances. 

Seule ombre au tableau : maudit que ça passe toujours trop vite! Lundi, c'est le retour au boulot!

vendredi 12 juillet 2024

La vie, l'univers et tout le reste...

J'ai eu 42 ans la semaine dernière. 

Depuis janvier, j'ai écrit 5 nouvelles, reçu mon 4e prix Boréal, vu un film tiré d'un de mes textes prendre forme, tenu dans mes mains ma troisième traduction, édité des romans, révisé des épreuves, cherché de l'or dans la slush pile... 

Dans la série "The Hitchhiker's Guide to the Galaxy" de Douglas Adam, le chiffre 42 est la réponse à  "Life, the Universe and Everything"... mais la question exacte reste à trouver. 

Pour moi, j'ai l'impression que la question aura été "À quel âge tu vas arrêter de courir sans savoir après quoi?"

D'aussi loin que je me rappelle, je cherchais... cherchais l'amour, cherchais les opportunités de carrière, cherchais le calme, cherchais le bonheur, cherchais un sens, me cherchais moi-même...

J'ai sans doute pas tout trouvé de manière définitive (soyons honnête, ça deviendrait vite ennuyant!) mais j'ai l'impression que, à l'avenir, je n'aurai plus autant besoin de courir. 

Je suis en sécurité, au calme, entourée d'amour, ma carrière semble s'être placée : j'adore mon boulot d'éditrice adjointe et ça me donne la stabilité pour que l'écriture avance lentement mais sûrement. 

J'essaie de cultiver le bonheur quotidiennement, par petits instants, autour d'un café, d'un câlin, d'un bouquin... Sans attendre la perfection, juste en appréciant les moments qui passent. 

Et, justement, je vais avoir plein de moments à apprécier, parce que ce soir, les vacances commencent. 

Au programme? Rien. 

On a loué une Communauto, on va faire des excursions d'une journée, explorer notre région, puis rentrer boire l'apéro sur la terrasse en lisant un bouquin, nager dans la piscine et dormir dans nos lits.

J'ai hâte! Hihihihi! 

(Ok, la question pourrait aussi être "À quel âge as-tu accepté que c'est reposant d'être plate?")

vendredi 7 juin 2024

La fin du cumul

Avant-hier, j'ai envoyé ma troisième nouvelle écrite depuis janvier. 

Hier, j'ai pris congé. 

Il était mérité. Parce qu'en remettant ce troisième texte, j'ai accompli un truc important : j'ai vidé mon agenda d'écrivaine/travailleuse autonome. Je n'ai plus d'engagements devant moi : pas d'ateliers, d'animations, de dates de remise...

Il y a un an, ça m'aurait fait mourir d'angoisse. Mais j'ai un emploi stable à présent comme éditrice adjointe. Je n'ai plus besoin de remplir mon horaire de milliers de petits contrats qui me procureront peut-être, à la fin de l'année, un revenu à peu près viable. C'est fou l'espace mental que ça m'a libéré!

Je peux lever le pied sur les tâches cumulées. Accepter uniquement les mandats qui me plaisent réellement. Recommencer à explorer hors de mes zones de confort.

Me concentrer, enfin, sur mes romans. 

C'est amusant, car cette liberté retrouvée coïncide avec l'année scolaire de ma puce qui achève. On va être deux en mode festif dans les prochaines semaines! hihihihi! Car avant de me mettre à écrire, je dois résoudre un dilemme : fantasy ou fantastique?

samedi 18 mai 2024

Émotions et rationalité

La physique nous dit que si on pousse un vase en bas d'une table, il va tomber et, selon la nature du sol et le matériau du vase, peut-être se briser. 

Cause, effet. Raison, conséquence. 

La psychologie nous dit que si on insulte quelqu'un, il va réagir, soit avec colère, soit avec tristesse, selon ses dispositions psychologiques et la nature de l'insulte. 

Cause, effet. Raison, conséquence. 

Alors pourquoi est-ce qu'on essaie de nous faire croire depuis des siècles que l'émotivité est dépourvue de logique? Qu'elle s'oppose en tout point au raisonnement, à la rationalité, qu'elle n'est pas issue de notre intelligence humaine? 

Parce que ça permet de contrôler les moins privilégiés de la société. De minimiser leur révolte et leur colère. C'est facile d'avoir l'air froid et rationnel quand on ne souffre pas d'une situation quelconque. De se poser en pur esprit. De rire de l'émotion, de l'emportement et des larmes de son vis-à-vis. De le déshumaniser.

Mais on ne dit pas au vase qui se brise en tombant qu'il réagit exagérément à la cause. Ou qu'il réagit trop vite. 

Il faut cesser d'agir comme si les émotions (surtout celles des femmes) se sont pas les conséquences normales, naturelles et, oui, rationnelles de ce qu'on vit, voit, entend. Ce n'est pas parce que notre raisonnement humain réagit instantanément au stimulus (insulte, douleur, etc) qu'il a été court-circuité. 

Certains jours on réagit plus fort que d'autre? Encore là, il y a des raisons (hormones, fatigue, sujet, contexte...). Le vase peut tomber sur un tapis ou sur de la pierre. Il ne se brisera pas de la même manière.

J'ai l'impression que, comme écrivain, il est particulièrement important de mettre de côté cette idée que les émotions sont illogiques. Il faut, au contraire, s'attacher à bâtir la logique auxquelles elles obéissent. 

Là-dessus, je m'en vais essayer de trouver un peu de temps pour écrire. ;) 

lundi 22 avril 2024

La Barque - le tournage

L'aventure complètement folle de "La Barque" se poursuit. 

Il y a deux semaines, j'ai bravé 1h40 de transport en commun (aller seulement!) et je me suis rendue jusqu'aux studios où Vanessa et son équipe des Productions Montagnes Hallucinées tournaient la majorité des images du film. 

Ce n'était pas la première fois que je constatais qu'un studio d'enregistrement audio-visuel, ce n'est vraiment pas grand (j'ai eu droit à deux entrevues télé en carrière)... mais je crois que je n'imaginais pas la quantité de gens qui occupent un plateau de cinéma! 

En plus, à côté des coulisses de théâtre et de danse fréquentées dans mes jeunes années (et où règne une discipline presque militaire, car il est hors de question de chercher quoique ce soit quand on doit changer de costume et retourner en scène dans 87 secondes), un plateau de tournage c'est un chaos organisé! On alterne entre des moments d'activités frénétiques (retouches maquillages, discussions sur le jeu, ajout de ceci, retrait de cela) et des instants de silence chargé lorsque "ça tourne!" C'est à s'étonner que tout le monde arrive à se coordonner (sans se prendre les pieds dans tous les fils et rails qui parsèment le sol), mais pourtant, oui, ça fonctionne!

Quand je suis arrivée, après un accueil chaleureux de toute l'équipe, j'ai essentiellement vu ça :

Beaucoup de monde, perdus dans la boucane...
J'avais le dos au mur pour prendre la photo,
ça vous donne une idée de la taille des lieux!

Évidemment, s'il y avait autant de gens, c'est que (en plus des acteurs et actrices qui constituent la pointe de l'iceberg) il faut toute une équipe technique pour faire un tournage : construction, costume, accessoire, maquillage, coiffure, son, lumière, photo, caméra, effets spéciaux... Il y a toujours quelque chose à ajuster ou réparer entre deux prises (souvent, c'était le support de la barque!). 

Douze personnes à la technique! Plus la fameuse barque...
(photo de Claude Wauthier)


Assez grande pour l'acteur et les trois actrices...
(Photo de Claude Wauthier)

Ou pour une écrivaine et une réalisatrice.
Les comédien.nes ont le coeur solide :
pour des raisons de réalisme, la barque n'était pas très stable!
(Photo Claude Wauthier)

L'enthousiasme de toute l'équipe, unie dans le but de mettre en images cette histoire (mon histoire!), m'a vraiment touchée. Voir la barque, les costumes, entendre les voix, regarder avec Vanessa le résultat des prises de vue sur un écran... J'en avais les larmes aux yeux d'émerveillement!

À un moment, une actrice m'a prise dans ses bras et m'a remerciée de "l'avoir écrite". Elle était costumée et maquillée, alors j'ai ressenti un instant d'irréalité, comme si mon personnage était sortie du texte pour venir me parler! Une fois le choc passé, je me suis félicitée de pas avoir trop fait souffrir mes personnages dans ce texte... Enfin, pour la plupart! :p 

J'ai vraiment hâte de voir le résultat final. C'est prévu pour septembre. Je vous tiendrai au courant!

En attendant, les bonnes nouvelles se multiplient. Je crois que je ne réalisais pas ce que j'écrivais avec cette nouvelle. Pour moi, c'était une variation sur le thème des trois sorcières, une histoire de sororité touchante, certes, profondément féministe, mais toute simple, conçues pour répondre aux contraintes de l'appel à texte. Il semblerait cependant que cette histoire fait vibrer quelque chose chez mes lecteurs et, surtout, mes lectrices...

Au point où une jeune étudiante en traduction du Royaume-Uni (!) vient de me demander la permission de traduire mon texte pour son projet de fin d'étude! (J'ai évidemment accepté!) Les trois sorcières étant un motif bien connu en Angleterre (notamment à cause des "weird sisters" du Macbeth de Shakespeare), c'est vraiment génial de savoir que mon interprétation y sera publiée!

Si vous voulez vivre la même folle aventure, le concours de "nouvelles à adapter" connaîtra sa deuxième édition cette année! Allez, qui ne risque rien... 

mardi 19 mars 2024

La Barque - pré-production

J'écris peu ici ces derniers temps, parce que disons que je suis très occupée. Le boulot chez Alire est passionnant... et donc je m'y consacre à fond hihihihi! 

En parallèle, j'écris (il y a trois collectifs en préparation dans lesquels je vais publier des nouvelles et on a terminé mon prochain recueil de nouvelles qui devrait sortir aux Six Brumes début 2025 et puis je publie dans le prochain numéro de Solaris...), je lis et...

Et j'essaie d'aider autant que je peux (sans nuire! lol!) à la pré-production de "La Barque", le court métrage qui sera tiré de "Dans la barque", ma nouvelle gagnante du concours Boréal/ Huis clos (qui a été publiée dans le Solaris #229) par les Productions Montagnes Hallucinées

C'est fascinant de voir comment la réalisatrice Vanessa-Tatjana Beerli a transformé le texte (que j'avais déjà conçu de manière à ce qu'il soit très visuel, sans flashback ni long discours intérieur) pour qu'il puisse être raconté uniquement en image. La fin a été changée un peu, elle en est devenue plus horrifiante, sans enlever aux personnages leur agentivité. 

C'est essoufflant aussi de voir tout ce que ça demande comme logistique un tournage (les lieux, la barque, les comédien.es, faut une autre barque finalement, les costumes, on va-tu finir par en trouver une maudite barque, les accessoires, on a une barque mais faudrait des gens pour la déplacer...). Et tout ça en très peu de temps! Alors que les délais du milieu de l'édition se comptent souvent en années, là on fonctionne avec un calendrier serré. J'ai gagné le prix en octobre, on va filmer en avril et tout sera prêt en août-septembre! O.o Je prends parfois plus de temps que ça pour écrire une nouvelle et je suis toute seule avec mon ordinateur!

Bref, je découvre un nouvel univers tout en continuant à entretenir les miens. Et j'ai bien hâte de voir la transposition de mon texte en images! À suivre... 



vendredi 16 février 2024

Décision émotive ou le privilège d'avoir un toit

Au tournant de 2020, dans la foulée de mon divorce, j'ai fait un choix que mon planificateur financier et mon agent d'immeuble ont qualifié, avec dédain, de "décision émotive" : j'ai investi l'essentiel de mes avoirs (dont ma part de la maison familiale fraîchement vendue et une bonne partie de mes économies de retraite) dans un condo.

Un 4½ assez récent, dans la même ville et le même quartier que mon ancienne maison, ce qui me permettait de ne pas changer ma fille d'école. 

"Vous devriez attendre" m'ont dit les supposés experts. "Vous ne savez pas ce que la vie vous réserve, dans un an ou deux, vous pourriez être à nouveau en couple, vouloir plus d'espace... Vous devriez louer pendant quelques années..."

Mais un 4½, ça me semblait bien assez grand pour un couple éventuel (j'avais raison). Et louer quelques années, ça voulait dire me mettre à la merci des appartements disponibles, des enquêtes de crédit (qui ne seraient pas favorables à une écrivaine-travailleuse-autonome), risquer des reprises de logement, des propriétaires abusifs ou paresseux... Ça voulait dire aussi envisager plusieurs déménagements. Traîner ma puce au milieu des boîtes... 

Je savais que je ne pourrais pas gérer ces stress-là. Je mettais déjà les ruines de moi-même dans des boîtes. Ma maison, qui avait accumulé les pépins depuis des années mais que j'avais toujours réussi à remettre sur pied, dans laquelle j'avais investi beaucoup d'énergie, que j'avais arrangée à peu près à mon goût, ma maison m'était arrachée. Je ne voulais plus jamais revivre ça.

"Prenez une plus grosse hypothèque au moins, m'a-t-on dit. Avec les taux d'intérêt actuels..."

Mais les taux pouvaient monter, les paiements pourraient devenir un stress...

Alors j'ai accepté l'étiquette et le dédain, j'ai affronté les messieurs experts et j'ai acheté (presque) comptant. C'était une décision émotive? Sans doute, mais mes émotions, je devais les respecter, puisque je vivrais avec. Je voulais un toit à moi. Un refuge pour me reconstruire. Que personne ne pourrait m'enlever. 

J'ai signé l'achat de mon condo un mois avant le confinement. Le temps que j'y déménage, j'avais un amoureux (lui aussi dépourvu de logis) et les prix des propriétés avaient tellement explosés que je n'aurais plus été capable de l'acheter (j'en fais parfois des cauchemars). Le prix des loyers aussi était devenu astronomique. Si on avait été obligés de louer durant deux ou trois ans, j'aurais dû soit renoncer au travail autonome, soit grugé mes économies et risqué de ne plus jamais été capable de sortir du marché locatif. 

Bref, je ne me suis jamais autant félicitée d'avoir écouté mes émotions. 

Et ces temps-ci, chaque fois que j'ouvre les journaux et que je lis à propos de la crise du logement, chaque fois que je passe par Montréal et que je vois des itinérants couchés au sol, j'ai les larmes aux yeux, le coeur qui s'émiette et le souffle qui s'étrangle. 

Parce que personne ne devrait vivre cela. 

Parce que j'ai honte tellement je me sens miraculeusement privilégiée d'avoir un toit...

Et j'ai envie de hurler, car ça ne devrait pas être un privilège. 

mardi 30 janvier 2024

Peaufiner le quotidien

Prendre soin, disais-je... et déjà janvier s'achève. 

Mais j'ai gardé mes objectifs en tête. L'écriture avance (j'ai trois nouvelles à remettre d'ici juin, après ça, c'est promis, je le jure, je me concentre sur mes romans!), je trouve mon rythme à travers le travail. J'ai réintégré l'exercice physique quotidien et la méditation pour prendre soin de mon corps. Du temps de lecture est réservé chaque soir avant le coucher de la puce, histoire qu'on prenne du temps pour se coller à trois, pour relaxer ensemble, renforcer nos liens. De petites améliorations sont planifiées pour notre logis, histoire de prendre soin du quotidien. Des trucs aussi niaiseux qu'installer des crochets aux bons endroits, remplacer une corbeille à papier brisée et mettre des cadres sur des murs vides. Des petits riens qui, pourtant, allègent l'ambiance.

Ça m'étonne toujours ce genre de changements minimes qui aident la fonctionnalité ou l'esthétisme. Oui, au bout de quelques mois, ils deviendront invisibles, acquis. Le jeu est donc de ne pas tous les intégrer en même temps, de les laisser faire leur effet. J'avais tendance, dans mon existence précédente, à me faire de longues listes de problèmes à régler, puis à essayer d'acheter tout ce qu'il fallait pour les corriger et ensuite tous les attaquer d'un coup, ce qui demandait énormément d'argent, d'énergie et de temps sur une courte période.

Maintenant, j'y vais un petit pas à la fois. Un crochet ici. Un meuble bancal enfin réparé là-bas. Acheter le matériel qu'il faut une fin de semaine. Attendre un mois avant de l'utiliser pour améliorer le décor. Ne pas me mettre de pression, ne pas m'en vouloir quand tout n'est pas fait immédiatement.

Prendre soin de mon rythme, de mon temps, de mon énergie.  

Peaufiner ma vie comme je peaufine mes textes, quoi, en acceptant que le temps fait partie du processus.