Le plus gros désavantage quand t'es écrivaine, c'est que lorsque tu vis de quoi de difficile pis que tu es bien enfoncée dans la déprime, il finit toujours par se trouver une personne bien intentionnée (et qui te connaît bien) pour te dire "Tu vas voir, dans quelques mois, ça va être fini, pis tu vas en tirer un super beau texte."
C'est hyper frustrant!
Premièrement, parce que ça donne l'impression que ce qui t'arrive n'est pas si grave, que tu le mérites un peu, voire que tu l'as cherché et que si ta vie allait bien, tu n'écrirais pas.
Deuxièmement, parce que c'est vrai.
Tu peux jurer tes grands dieux que non, cette épreuve-là fait juste te faire chier, ralentir tes projets, ruiner ta santé, engloutir tes économies, tôt ou tard, elle va se répercuter dans un de tes textes. Pis ça sera sans doute un de tes meilleurs.
Dans six mois, un an, dix ans, l'inspiration va te tomber dessus comme une tonne de briques, tu vas te mettre à écrire pis ça va te prendre une page ou deux avant de te rendre compte de ce que tu es en train de faire, d'où te viennent ces idées, mais tu vas le terminer ce texte.
En pestant contre la personne qui te l'avait prédit.
Bref, si les oreilles vous cillent ces jours-ci, c'est à cause de moi. :p
10 commentaires:
Donc, on peut s'attendre d'ici quelques années à avoir un texte sur une personne vivant d'effroyables problèmes de plomberie :/
@Prospéryne : Je vois pas de quoi tu parles! :p
Ou un roman passionnant où le personnage principal doit réaliser la programmation d'un congrès! Rebondissement! Émotions! Conflits d'horaire!
@Alain, PWOUAHAHAHAH!!!!!!!!!!!
@Alain : du drame, des crêpages de chignon, des nuits d'insomnie !! Du suspense ! @Gen.. oui, l'écrivain écrit peut être pas avec son sang, mais avec ce qui lui arrive, forcément. Quoi qu'il se passe, on verra peut être un plombier mourir dans d'atroces souffrances, et nous, on saura pourquoi !!
@Alain : T'es conscient que tu ne survivrais pas dans ce texte, hein? :p
@Lily : En effet, on écrit avec ce qu'on vit. Ça implique heureusement plus de sueur et de larmes que de sang.
Il me semble que ce genre de commentaires contribue aussi au mythe romantique de l'écrivain (ou artiste) qui produit mieux lorsqu'il souffre. Non?
@Evelyne : En effet! Ça écoeure donc doublement, quand, oui, ça ressort dans nos créations. Surtout que je crois qu'il faut de la stabilité et un minimum de bonheur pour créer. La souffrance peut servir de matériel, mais seulement une fois qu'on ne souffre plus.
J'approuve que la souffrance serve de matériel une fois qu'on ne souffre plus!!! C'est bien meilleur de créer tranquille, avec une tasse de thé et dans mon cas, un chat qui ronronne pas loin.
@Prospéryne : En effet! (Remarque, des fois la souffrance est chronique et créer devient alors une manière de l'améliorer, mais reste que c'est pas le cas pour la majorité des créateurs).
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