jeudi 26 avril 2012

Homonyme

J'ai constaté dernièrement que mes amies les plus chères, je les ai souvent trouvées grâce à de curieux hasard. Il y a Isa, croisée sur les blogues, Marie-Eve, issue de l'école secondaire, que j'aurais pu perdre de vue très souvent, mais que j'ai toujours retrouvée... et il y a mon homonyme.

C'était ma deuxième année d'université. Dans le cours d'histoire de la Mésopotamie, je m'étais retrouvée assise aux côtés d'une fille sympathique, ricaneuse, placoteuse et énergie qui portait, elle aussi, le prénom de Geneviève. On avait discuté durant la pause et on s'était bien entendues. Faut dire que le bouquin d'Anne Rice qu'elle traînait dans son sac nous avait rapidement donné un terrain de conversation commune. Au fil des semaines, on a pris l'habitude de s'asseoir ensemble et on a découvert qu'on partageait plus d'un cours.

Puis, un soir, je l'ai croisé dans l'autobus qui me ramenait chez moi. On a découvert qu'on habitait pas très loin l'une de l'autre. La coïncidence nous a amusée toutes les deux. Même prénom, habitant dans le même quartier, inscrites toutes les deux en histoire, passionnées d'Antiquité, de mythologie, de fantastique, de fantasy... Heureusement qu'elle était aussi blonde et mince que j'étais petite et ronde, sinon j'aurais cru que mon double s'était échappé d'un miroir!

Cette fille-là me fascinait : non seulement on avait énormément de points communs, mais à l'entendre raconter ses anecdotes, j'avais l'impression qu'elle avait vécu deux vies. Il a fallu un petit moment avant que je comprenne que c'était presque le cas : malgré son air juvénile, elle avait trente ans, exactement dix de plus que moi, et elle effectuait un retour aux études, sa première carrière ne l'ayant pas satisfaite.

On a terminé notre bac. À la maîtrise, on s'est retrouvée à se côtoyer encore plus souvent qu'auparavant. Non seulement on avait le même directeur (qui a rapidement pris l'habitude de nous appeler "les homonymes"), mais en plus on a profité de la proximité de nos domiciles pour s'organiser des journées de travail où l'une amenait son portable chez l'autre et où on bossait de concert sur nos mémoires, en prenant de longues pauses-placotages, en se lisant l'une l'autre le fruit de nos recherches ou en testant nos raisonnements. Ce furent de très beaux moments de complicité et d'amitié. Le genre de période de votre vie que vous ne voulez jamais voir se terminer.

Évidemment, il a fallu finir par remettre les mémoires. Se trouver du boulot. J'ai déménagé, elle a dû s'exiler un peu pour enseigner. Mais les courriels, les soupers entre amis, les journées de fille et les rires partagés nous ont permis de faire perdurer notre amitié.
 
Et aujourd'hui, mon homonyme fête ses quarantes ans.

Bonne fête Gen!

4 commentaires:

Vincent a dit…

Bonne fête Gen!!! :)

Anonyme a dit…

Mes sanglots se sont enfin suffisamment calmés pour que je puisse répondre! Cela me touche tant! Et cette merveilleuse amitié que nous avons, je la chérie à chaque jour, malgré la distance et les rencontres un peu moins fréquentes! Tu es mon petit rayon de soleil! (et merci pour le "blonde et mince" :-) ). Je t'adore!!!

Merci Vincent!

Geneviève

Daniel Sernine a dit…

Eh ben, c'est proprement renversant!
Surtout que vous avez un prénom tellement rare pour votre génération... :O) :0) :o)

Gen a dit…

@Daniel : Pas si rare, je sais, mais on était tout de même les deux seules Geneviève à faire une maîtrise en histoire dans cette université là! ;)

@Gen : C'est la seule manière que j'ai trouvée pour souligner l'événement! :) Vivement samedi qu'on puisse arroser ça! :) Je t'adore aussi!