mercredi 7 août 2019

Personnages instantanés : la transplantation

Les personnages principaux de nos histoires, on y réfléchit. On leur invente un passé, une famille, des amis, des ennemis, des études, des passe-temps, une couleur préférée, on répond à leur place à des tests de personnalité pour savoir s'ils sont plus Stark que Lannister, etc. (Ou, entk, on devrait faire tout ça!)

Par contre, des fois on a juste besoin de "la meilleure amie de service", du "barman habituel" ou d'un "collègue de travail", bref d'un personnage secondaire auquel on n'a pas nécessairement réfléchi beaucoup, qui ne sera pas là longtemps, mais pour lequel on aimerait quand même éviter le cliché absolu. Après tout, on doit donner l'impression que, pour notre personnage principal, ce personnage secondaire est vrai, substantiel, qu'il occupe une place dans sa vie. Surtout si les deux doivent avoir une conversation importante!

Dans ce temps-là, mon truc pour créer un "personnage instantané", c'est la transplantation de personnalité.

Qu'est-ce que j'entends par là?

Je commence par déterminer l'apparence et le sexe du personnage. (Souvent ça veut dire que je vais me balader sur Google Image ou que je revois des images de film.)

Ensuite, je passe mentalement en revue les gens que je connais et j'essaie de voir qui aurait une la personnalité appropriée (ou la personnalité la moins appropriée) pour tenir le rôle.

Et quand j'ai trouvé quelqu'un à mon goût, je transplante sa personnalité dans mon personnage, sans me soucier que le sexe ou le genre ou l'apparence concordent. Je transforme les gars en fille, les filles en gars, les hétéros en homos, je change les couleurs de peau, de cheveux, j'ajoute des tatouages... Et je vois si ça fonctionne. Souvent, ça me demande d'ajuster un peu les scènes ou les descriptions. Et c'est parfait! Car ça signifie que je m'éloigne du cliché. Que j'enrichis mon récit.

Pourquoi je fais ça? Pourquoi je n'utilise pas simplement les gens que je connais comme personnage?
Pour trois raisons :
1- Je ne veux pas qu'ils se reconnaissent et qu'ils soient peinés ou insultés si j'utilise de moins beaux côtés de leur personnalité ou des anecdotes moins glorieuses.
2- Pour introduire de la diversité. Parce qu'entre les écrivains habillés en mou et les informaticiens semi-hipster, mes amis tendent à se ressembler.
2- Pour faire d'eux de véritables personnages, en prenant l'essence de leur personnalité et en m'inspirant de leur histoire, mais sans m'embarrasser des détails.

Et voilà! Dix minutes de réflexion plus tard, je suis prête à écrire la scène de confidences à la meilleure amie. Restera juste à lui trouver un nom à cette meilleure amie... :p  (Ça, c'est un autre casse-tête et de la matière pour un autre billet!)

4 commentaires:

Prospéryne a dit…

Donc, si je croise dans un de tes écrits un noir homosexuel noir qui est maniaque des chats, je suis en droit de me poser des questions?

Gen a dit…

Je ne répondrai jamais à ça, mais.. . Oui! :p

Prospéryne a dit…

JE LE SAVAIS!!!!!

Gen a dit…

Hihihi!