Suite à l'appel à tous de Pierre-Luc Lafrance (que je lui avais un peu suggéré), je me suis retrouvée à m'interroger sur le rôle que les blogues ont joué dans mon parcours d'écrivain.
Il faut d'abord que je précise : en tant que lectrice j'avais découvert l'existence d'une partie du milieu de la SFFQ vers 1995 (j'avais 13 ans), grâce au recueil Escales sur Solaris sur lequel j'étais tombée par hasard à la bibliothèque municipale. À l'époque, les blogues n'existaient même pas! Le recueil m'a fait découvrir la revue Solaris, que j'ai lu de temps à autres (toujours à la bibliothèque), pendant quelques années, sans oser soumettre un texte (un premier roman refusé ayant déjà trop amoché mon égo d'adolescente). Dans les pages de la revue, j'ai appris l'existence du Congrès Boréal. Mais ma naïveté adolescente m'a fait croire qu'il s'agissait d'un événement réservé aux auteurs publié, où on ne se présentait que sur invitation.
Les années ont passé, j'ai cessé de hanter la bibliothèque municipale et perdu Solaris de vue. Cependant, lorsque, en 2006, j'ai écrit une nouvelle policière qui me semblait avoir une chance d'être publiée, j'ai fouillé le web à la recherche de l'équivalent de Solaris, mais en policier. Coup de chance : je suis facilement tombée sur la revue Alibis. Je leur ai envoyé mon texte et j'ai attendu.
Et attendu.
Le texte a finalement été publié en 2008. La revue m'a invitée au Salon du livre de Montréal. Là j'ai découvert plusieurs personnes sympathiques. Qui, visiblement, se connaissaient et se parlaient en dehors des salons. Et qui gravitaient toutes autour des genres de l'imaginaire.
J'ai eu envie de faire partie de cette gang-là. J'ai donc fouillé le web à nouveau. Je savais (grâce mon chéri plutôt bien renseigné côté tendances virtuelles) qu'une nouvelle mode existait, la mode des blogues. Je me suis dit qu'il devait bien y en avoir qui parlaient de littérature québécoise "de genre".
Je suis tombée sur le blogue de Richard Tremblay, dit L'Ermite de Rigaud. Grâce à son blogroll, j'ai découvert ceux qui allaient devenir mes premiers modèles, c'est-à-dire Mathieu Fortin, Dominic Bellavance, Jonathan Reynolds, Élisabeth Tremblay (qui m'impressionnaient beaucoup, parce qu'ils avaient tous déjà publié des romans), ainsi que mes futurs amis, Isa Lauzon, Pierre H. Charron, Ariane Gélinas, Guillaume Voisine, Dave Côté et... j'en oublie c'est sûr! J'ai aussi découvert Fractale Framboise, les Six Brumes et Brins d'éternité. J'ai commencé à lire tout ce beau monde, discrètement, sans oser intervenir.
Quelques mois après cette découverte, mon chum m'a fait remarqué que ce serait pas si compliqué de m'ouvrir un blogue moi aussi. Que ça pourrait me servir à me faire connaître. J'ai donc créé "La plume et le poing" en juin 2009. Armée d'un profil Blogger, j'ai pu commencer à commenter sur les blogues des autres. Des discussions intéressantes ont eu lieu, un effet d'entraînement a amené des lecteurs chez moi... Et j'ai pris pied dans le milieu, mine de rien.
Contrairement à plusieurs, j'ai manqué le Congrès Boréal de 2009, passant plutôt du virtuel au réel durant le Salon du livre de Montréal 2009. C'est là que j'ai rencontré Isa Lauzon en vrai (une chance que Mathieu nous a présentées l'une à l'autre, sinon nos deux histoires auraient sans doute connu une autre tournure! lol!), ainsi que la majorité des autres. C'est notamment lors de ce salon que j'ai jasé pour la première fois avec les Six Brumes de mon projet de novella, le futur Chasseur. Rendue au Congrès Boréal 2010, je connaissais déjà tout le monde et il semblerait que j'aie donné à plusieurs l'impression que je faisais partie de la gang depuis longtemps! ;) (Alors que je reste l'une des tard venue).
Avant de prendre contact virtuellement avec le milieu SFFQ, j'avais déjà réussi à publier deux textes en dehors des genres de l'imaginaire (l'un chez Alibis, l'autre chez l'Inconvénient). J'écrivais et je soumettais régulièrement mes créations et je crois qu'au pire j'aurais continué ainsi, seule dans mon coin, papillonnant de genre en genre. Cependant, les contacts virtuels avec le milieu SFFQ m'ont appris à mieux cibler mes envois, à connaître davantage les attentes des différents supports et à être à l'affût des concours et autres opportunités. Ils m'ont aussi donné envie d'écrire davantage de nouvelles reliées aux genres de l'imaginaire, plutôt que de me limiter au noir et au policier... ne serait-ce que pour le plaisir de pouvoir ensuite en discuter! (On se refait pas! ;)
Finalement, c'est parce que j'ai un jour annoncé sur mon blogue avoir eu une idée pour un roman jeunesse que Pierre Chartray m'a contactée. L'aventure des Hanaken et mon entrée dans le club restreint des "auteurs publiés pas juste en revue" a donc débuté par un billet de blogue.
Mon âme d'historienne se dit qu'à une autre époque, j'aurais sans doute été une assidue des cafés littéraires, avec des résultats semblables sur ma vie sociale et ma carrière! ;)
Présentement, les blogues sont moins actifs, mais malgré l'existence de groupes Facebook ou de réseau Twitter d'écrivains, je n'ai pas l'impression que ces deux médias là, handicapés par leur exigence de concision, posent les bases d'une communauté aussi solide que celle née des blogues. L'avenir le dira! ;)
Allez, c'est à votre tour. Si les blogues ont joué un rôle dans votre parcours d'écrivain, c'est le moment de nous le raconter (ici ou chez vous!).
18 commentaires:
Je n'ai pas de blogue (manque de temps), mais un blogue a quand même été significatif.
Je ne connaissais absolument personne du milieu mais je lisais "Les lectures de Prospéryne" par Mariane Cayer. Je l'ai rencontré en personne au premier party "littéraire" où j'ai été invité, en bégayant : "euh... c'tu toi, Prospéryne ?".
Mlle Cayer m'a présenté à beaucoup de monde et par la suite, j'ai rencontré plein de gens intéressants.
@Sébas : Et comment as-tu découvert le blogue de Mariane? Par hasard?
Moi je suis en retard, ce n'est que récemment (peut-être deux ans) que je lis régulièrement quelques blogues, dont le tien. Mais j'anime le mien (à temps partiel!) depuis 2003 tout de même. Il me sert à faire partager mes découvertes de voyages et il me fut particulièrement utile pendant mes séjours au Japon! J'avais l'impression que mon aventure pouvait servir à quelque chose, on ne se sent plus totalement seul (parce que ça arrive, le mal du pays, malgré la beauté des pays!) :) Je continue encore.
Et puis... Pour terminer... Ce blogue fut particulièrement important pour mon parcours d'écrivaine: c'est en le modifiant et m'en inspirant que j'ai créé mon premier livre, Passion Japon.
@Nomadesse : C'est sûr que quand on est loin de chez soi, le blogue offre une manière de garder contact (je pense à tous ces blogues d'expatriés). Et c'est intéressant de voir que tu es passée du blogue au livre avec Passion Japon.
@Sébas, oui, je me rappelle, tu avais l'air de venir de voir le Père Noël pour la première fois... :P
@Gen, ouf... Je sens que je vais avoir un long billet de blogue à écrire là-dessus moi aussi! ;)
@Prospéryne : Lâche-toi lousse! ;) À défaut d'autre chose, ça met de la vie sur les blogues! :)
Ah ça oui, un gros merci à Mathieu Fortin de nous avoir présentées l'une à l'autre lors de ce fameux salon du livre de Montréal en 2009!!! :D
@ Gen : j'avais entendu parler de premier roman d'Ariane Gélinas, je cherchais des critiques, je suis tombé sur Les Lectures de Prospéryne.
@Isa : Le plus drôle, c'est le temps que ça lui a pris avant de réaliser qu'on lui parlait toutes les deux, mais qu'on ne savait pas qui on était respectivement, alors qu'on se jasait par blogue interposé depuis des mois. Une de mes meilleures anecdotes de type "passer du virtuel au réel"! ;)
@Sébas : Oui, les critiques de Richard sont aussi ce qui m'a permis de trouver son blogue.
De mon côté, c'est en cherchant le site de l'auteure des Filles de Lunes en 2009 je crois, que j'ai découvert le blogue d'Elisabeth Tremblay. De là, j'ai suivi les liens et découvert un tas d'auteurs et de blogueurs. Ça m'a permis d'apprendre beaucoup au fil des ans. Dans le domaine, les blogues restent irremplaçables, à mon avis.
Merci pour ton témoignage. Ça me donne de la matière à travailler.
Disons que les photos de profil ne nous aident pas toujours à reconnaître les gens en "vrai"... lolol Une chance que Mathieu a compris la situation et a pris l'initiative de nous "présenter"! ;)
@Hélène : En effet, je pense que c'est dur de battre le contenu et l'interactivité d'un blogue sur ces sujets-là.
@Pierre-Luc : De rien. Comme je disais, j'ai un parcours un peu différent d'autres blogueurs, même si maintenant j'ai l'air d'un pilier de la blogosphère! lol! ;)
@Isa : En effet!
Je me suis amusé à te retracer dans mon blogue et c'est le 21 juillet 2009 que je t'ai souhaité la bienvenue dans mon Hameau dans un petit billet que j'écrivais durant mes vacances estivales.
http://hameaudesecrits.blogspot.ca/2009/07/entre-deux-percees-de-soleil_21.html
Et C'est au SLM suivant que je t'ai rencontré. Tu avais dit dans un commentaire de blogue: Tu verras , je vais être facile à trouver, tu cherches une petite brunette avec une longue, longue crinière ! Lolol Je t'avais effectivement trouvé.au kiosque des Six Brumes ...Tu venais de leur parler d'un certain projet... ;)
@Pierre : Oui, tu es apparu chez moi à peu près à la même époque! :)
Et toi je t'avais donné de bonnes indications pour que tu me reconnaisses! ;)
J'étais absente hier, alors je ne t'ai lu que ce matin, mardi.
Isabelle, elle, elle m'a nommée quand même, nanana!. Mais comme j'ai écrit sur son blogue, je ne t'en tiendrai pas rigueur, c'est normal, je ne fais pas partie du groupe de votre imaginaire. Tu es trop précieuse pour que je te boude, et trop intéressante, dois-je avouer.
oups
"ai lue" pour toi.
"ai lu" pour ton billet.
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