mercredi 18 juillet 2018

Comment ne pas réécrire des histoires (2)

Dans la lignée de "Comment ne pas écrire des histoires", je poursuis ma série de réflexion sur "Comment ne pas réécrire des histoires". 

Ne renoncez pas trop vite à réécrire un texte. 

Parfois, la tentation de jeter un texte entier est forte. Rien ne semble mériter d'être sauvé, non seulement c'est écrit tout croche, mais en plus les idées sont mal exprimées, le rythme est mou, les personnages sont faibles, bref, tout est fait de travers. Autant récupérer les noms des personnages et repartir l'écriture d'une autre histoire, avec la même idée, mais traitée différemment... 

Cependant, avec le temps, j'en suis venue à croire qu'apprendre à repatenter une nouvelle, à solidifier les idées, à repenser les personnages, à insuffler du rythme, c'est important. Même si ça ne mènera pas nécessairement à une publication. Dans le pire des cas, c'est un exercice très formateur.

Parce que, voyez-vous, lorsqu'on travaille sur un roman, il faut savoir bidouiller, repatenter, reboulonner. C'est rarement parfait du premier coup. Et c'est gros, un roman. Alors vaut mieux avoir perfectionné nos talents de patenteux sur des textes courts. 

Autant il ne faut pas hésiter à effacer les pages qui ne mènent nulle part, autant il faut savoir rénover de fonds en comble celles qui le méritent. Celles qui veulent dire quelque chose. 

Retravailler, c'est souvent un travail très difficile, très embrouillant (tant qu'à moi, c'est dans ce temps-là que les plans sont particulièrement utiles, parce qu'ils permettent de s'y retrouver), mais c'est aussi très gratifiant. 

Alors ne jetez pas la serviette trop vite. 

Devant un texte qui semble mal fichu, prenez le temps de vous asseoir. Tracez les grandes lignes de votre histoire. Qui fait quoi? Pourquoi? Qu'est-ce que vous voulez raconter avec tout ça? Comment fonctionne votre univers exactement?

Une fois que vous aurez mis tout ça noir sur blanc, je suis pas mal sûre que vous verrez quels morceaux du texte ont besoin d'être ajustés. 

4 commentaires:

Alain a dit…

D'une certaine façon, c'est libérateur quand on pense qu'un de nos textes est bon pour la poubelle. On peut prendre des risques - qu'est-ce qui nous reste à perdre? Alors on peut crier "Punk's not dead" et balancer une dose d'attitude dans ce qui nous paraît banal et ennuyant.

Aussi: c'est fou comment parfois l'ajout ou la modification d'un seul aspect peut complètement changer la dynamique d'un texte. Par exemple, on ajoute un élément de tension, et tout d'un coup le rythme du texte est plus facile à trouver, les personnages deviennent mieux définis (ils ont un élément de tension sur lequel réagir) et la structure se précise. Le reste de la réécriture peut démarrer.

Gen a dit…

@Alain : Exactement : quand on se dit que de toute manière, le texte ne vaut rien, on peut prendre des risques, le retourner, essayer un nouvel angle.

Et, souvent, faut surtout se demander ce qu'on essayait de dire et ne pas avoir peur de prendre parti. Ensuite, on place les personnages face à notre parti pris et, tiens donc, la tension dont tu parles apparaît souvent d'elle-même.

Claude Lamarche a dit…

J'en suis à l'étape de réécriture, j'essaie de me tenir la tête hors de l'eau. C'est-à-dire ne pas penser. Alors je vais taire ici tout ce qui a le goût de surgir qui, me connaissant, m'attirerait vers le fond du lac profond. Garder espoir.

Gen a dit…

@ClaudeL : Oui, garde espoir. Lâche pas!!!