L'autre jour, sur Facebook, je faisais part de mes angoisses à l'idée que mon roman en cours soit mauvais.
(Pour faire une histoire courte, j'expliquais que ça fait trois ans que j'ai pas aligné ça 35 000 mots dans le même projet et ça m'angoisse d'être arrivée à ce point, parce que comme j'écris pas vite, c'est 6 mois de ma vie qui y ont passés. Et c'est pas encore tout à fait fini. Les nouvelles, c'est tellement moins risqué comme investissement! Mais comme dans tous les domaines, sans risque, pas de chance d'avoir des rendements intéressants.)
Un gars bien intentionné est intervenu dans la discussion pour me dire en gros "Mais tu sais, dans ton processus d'apprentissage, au début, c'est normal d'écrire de nombreux romans sans qu'ils trouvent preneur. Un jour, ça va marcher tes affaires!"
Je me suis rendue compte dans les minutes suivantes que le gars ne savait pas que j'avais déjà publié. Plusieurs fois. Et que l'écriture était désormais ma job.
Mais il se permettait de m'inonder de sa sagesse.
Mettons que comme base de dialogue, c'était moyen.
J'oublie toujours que la majorité des gens sur Facebook en viennent à ne plus se rappeler qui sont ces gens qu'ils ont ajouté comme "amis". Mais que cela ne les empêche pas de donner leurs opinions sur les statuts de ces quasi-inconnus. Sans consulter préalablement leur profil pour se rafraîchir la mémoire.
Je ne sais pas trop ce qu'ils espèrent...
Avez-vous une théorie?
17 commentaires:
Mansplaining? :-(
Writersplaining :O
@Luc : Ouais, ça ferait du sens. (Pour ceux qui ne connaîtraient pas le terme : mansplaining se dit d'une explication, souvent d'un homme envers une femme, qui ne considère pas le fait que la personne qui reçoit l'explication en sait plus que celui qui la donne... dixit Wikipédia)
@Guillaume : Genre! :p
Merci pour l'explication du terme "mansplanning". Parce qu'évidemment, je ne connaissais pas.
Le plus drôle, c'est que j'ai été voir sur Google avant même de lire ta réponse. Surprise de trouver d'ailleurs que le terme existe depuis quelque temps.
Comme quoi, moi en tout cas je ne ferais pas de "n'importequoiplaining", parce que ma curiosité naturelle me fait toujours chercher tout et rien avant même d'écrire... n'importe quoi.
Tellement facile aujourd'hui de se renseigner.
Peut-être aussi facile de faire des liens ou d'apporter des conclusions ou d'émettre des opinions sans trop réfléchir!
@Claude : Oui, c'est si facile de se renseigner de nos jours, surtout quand on est déjà branché au web! Et faire des liens ou tirer des conclusions après avoir fait une recherche rapide, c'est déjà pas pire comme base de discussion. Mais juste émettre une opinion non informée... ça sert à quoi?
Guillaume : j'aime tellement ce terme !!! Writersplaining... je crois que ça va devenir un classique, ça :-)
Gen : je ne sais pas ce que cherchent ces personnes... elles sont probablement pétrie de bonnes intentions... et trouvent en même temps l'occasion de se mettre de l'avant, sur le devant de la scène (Facebook étant une scène au public infini)... on remarque d'ailleurs souvent que ceux qui auraient les meilleurs conseils à donner se taisent généralement... ou bien donnent ces fameux conseils par message privé :p
@Pascale : Facebook est ptêt une scène au public infini, mais les gens sont tellement occupés à s'y mettre en scène, personne ne remarque ce que fait son voisin me semble!
J'ai ptêt des bons amis (ou des amis particulièrement narcissiques? ou alors mon réseau Facebook est si petit que je ne suis plus considérée une "scène"?) mais me semble que je reçois quand même souvent des bons conseils "ouvertement". Mais oui, ceux donnés en privé sont généralement encore mieux! ;)
@ Pascale: "Le writersplaining désigne la situation où un auteur masculin se croit en devoir d'expliquer à une écrivaine quelque chose qui concerne son oeuvre directement, généralement de façon paternaliste ou condescendante, en ne considérant pas le fait que la personne qui reçoit l'explication en sait plus que celui qui la donne. On explique ce phénomène par une combinaison d’excès de confiance, d'ignorance et de sexisme de la part de celui qui donne des explications." >:-)
Et je précise que je fournis cette définition fictive dans un but humoristique, et non de writersplaining... hahaha.
Luc : j'approuve totalement la définition :D :D :D
Geneviève, c'est Facebook. À quoi est-ce que tu t'attends?
@Luc et Pascale : LOL! En effet, définition adoptée!
Mais le pire, c'est que le dude mérite à peine le titre d'écrivain! O.o Ah non, attends que j'y pense... Ouais, ça fitte donc parfaitement!
@Daniel : Je sais pas... Je vis encore dans un univers peuplé de licornes où les gens prennent la peine d'essayer de se souvenir du métier de la personne avant de lui prodiguer des conseils... :p
Cela dit, merci pour l'invitation à chercher la définition de mansplaining sur Wiki. Ça correspondait, à quelques nuances près, à ce que j'avais compris intuitivement.
On pourrait naïvement se demander pourquoi le terme inverse n'existe pas. Jusqu'à ce qu'on se rende à l'évidence que non, ça ne se produit jamais, une femme expliquant quelque chose avec condescendance à un homme... :O/
@Daniel : Je t'accorde que les femmes peuvent être tout aussi condescendantes... (sinon plus, les femmes manient la violence verbale avec un brio effrayant) mais, règle générale, dans ce temps-là, elles savent au moins de quoi elles parlent.
Les premières fois que j'ai entendu "mansplaining", c'était dans le cadre de formations en relations industrielles. Et ça décrivait un phénomène que je voyais au quotidien : des avocats mâles qui "expliquaient" à la moindre occasion à leurs collègues féminines (pas leurs inférieures, là, des égales) comment gérer leurs dossiers et leurs clients, sans voir la moindre idée des complications desdits dossiers et clients.
Une étude publicisée dernièrement ayant démontré que les gars ont une tendance (attention, c'est pas généralisé, c'est une tendance) à sur-estimer leurs compétences, je crois que ceci explique cela.
"Une étude publicisée dernièrement ayant démontré que les gars ont une tendance (attention, c'est pas généralisé, c'est une tendance) à sur-estimer leurs compétences, je crois que ceci explique cela."
Effectivement, c'est une conséquence directe, je pense aussi.
Les femmes qui corrigent un gars publiquement devant d'autres? Elle est mieux d'avoir un front de boeuf et la certitude qu'elle a raison. Parce que sinon, elle va vite avoir la mauvaise réputation de toujours vouloir avoir raison... Personnellement, moi je n'oserais pas je pense! (ce qui montre que j'ai bien assimilé le message: "on se la ferme svp, à moins que l'erreur soit grandiose et porte à conséquence."). Ce qui renforce, je m'en rends compte, ces gens dans leur erreur...
@Nomadesse : Même avec ma grande gueule, souvent j'hésite. Faut vraiment que je sois sûre! Mais sur cette question, je préfèrerais qu'on garde le comportement féminin et qu'on inculque un peu d'humulité à certains messieurs :p
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