Des fois dans la vie, t'as un petit problème.
Et tu te dis, bah, il est tout petit, c'est pas grave, ça vaut pas la peine d'essayer de le régler, je peux vivre avec. Je vais juste le balayer sous le tapis, là.
Ah, mais, oups, quelque temps plus tard, tu constates que c'est un petit problème récurrent. Bah, pas grave, tu peux vivre avec. Tu vis avec son petit frère sous le tapis depuis pas mal longtemps. Alors, hop, tu l'envoies sous le tapis lui aussi.
Pis le temps passe. Pis les petits problèmes arrivent de temps à autre, pis ils invitent leurs cousins, mais tout va bien, tu as pris des bonnes habitudes : maintenant tu les balaies systématiquement sous le tapis. Y'en a déjà trop, t'as pas envie d'essayer de t'y attaquer, ça foutrait le bordel dans ta vie...
Et puis un jour quelqu'un te dis : c'est quoi cette montagne?
Et tu réponds : c'est pas une montagne, c'est mon tapis.
Et la personne fait un geste un peu épais, mais bien intentionné, le geste qui aurait dû être fait depuis longtemps : elle soulève le tapis.
Pis là tous les problèmes accumulés te dégringolent sur la gueule en même temps, pis tu te fais emporter par l'avalanche, parce que quand tu aurais dû t'occuper du premier problème, tu as préféré fermer les yeux. C'est de ta faute. Et à moins que tu vives en vase clos, y'a du monde qui va souffrir à cause de toi.
Rendu là, t'as deux choix : tu escalades ta montagne de problème pis tu t'y attaque à la pelle ou tu t'éloignes suffisamment pour qu'elle devienne un élément de décor à l'horizon.
Personnellement, je préfère la pelle. ;)
10 commentaires:
Ouais, pourquoi j'ai pas hâte de savoir c'est quoi cette montagne!
@ClaudeL : C'est une métaphore générale, pas un cas particulier! ;)
Oui, la pelle, c'est mieux, sinon, il faut déménager loin loin et ça ajoute de nouveaux problèmes à ceux qu'on fuit.
Je vais faire lire ce billet à une personne très proche. Tu as trouvé les mots pour exprimer ce que j'essaie de lui dire depuis plus d'un an.
Merci, Gen.
Après mûre réflexion... puis-je avoir ta permission pour l'imprimer (une seule fois), écrire ton nom en-dessous, puis l'afficher au-dessus du bureau de cette personne ?
@Femme libre : En effet, affronter c'est pas facile, mais fuir, c'est rarement la solution.
@Sébas : Bien sûr, imprime-le (même plusieurs fois s'il le faut!). Tant que tu écris que c'est moi l'auteur, tu peux en faire ce que tu veux. Les textes du blogue, c'est des cadeaux que je me fais et que je vous partage. S'ils peuvent être utile, tant mieux.
Merci Gen. :)
En plus, des fois on déménage et la montagne nous suit!
Oui, mais ça fait si mal de s'occuper des problèmes sous le tapis que bien souvent, les gens attendent que le tapis soit tellement grand qu'il leur fait plus mal que les problèmes en-dessous. Être pogné dans le désespoir, c'est un peu ça.
L'avantage de prendre la pelle, c'est que le ménage fait, on se sent mieux... quelques temps après. :)
@Sébas : De rien.
@Hélène : En effet, ou alors on en recrée une autre.
@Nomadesse : Oui, belle allégorie du désespoir en effet. Et de la toile de mensonges que certaines personnes tissent autour d'elles. Comme je disais : quand on lève le tapis, c'est sûr qu'il faut affronter l'avalanche avant de pouvoir prendre la pelle et dégager le reste. Mais ça vaut la peine! ;)
Enregistrer un commentaire