J'avais pas encore écouté House of Cards, la première télésérie exclusive à Netflix... Wow! Depuis que j'ai commencé, j'ai de la misère à arrêter!
La série nous place dans la position de témoins privilégiés des agissements de Frank Underwood (joué par un Kevin Spacey qui me semble gagner du charisme en vieillissant), un membre influent du congrès américain. Un membre très influent, en fait, mais également très ambitieux, qui n'a pas reçu les honneurs promis suite à l'élection du dernier président. Frank décide donc de prendre sa revanche. Mais pas en sabotant le président, non. Plutôt en se rendant indispensable. Car Frank aime une chose : le pouvoir.
C'est absolument fascinant, quoique sur le mode un peu morbide, de voir ce personnage utiliser les gens autour de lui comme s'ils étaient des outils. Il trouve les points de pression de ses cibles et, par un mélange de cadeaux et de menaces, il les plie à sa volonté, sans hésiter à se mettre lui-même en danger pour obtenir ce qu'il désire. À le voir aller, on dirait le digne descendant de Tokugawa et de Machiavel : même instinct stratégique et même absence de principes moraux.
Cela dit, il n'aurait l'air que d'un sociopathe parmi d'autres (un genre de Dexter qui exécuterait des réputations à la place des criminels) s'il ne formait pas avec sa femme (joué par Robin Wright... on est loin de la Princesse Bouton d'Or!) un couple parfaitement assorti, qui semble s'entendre pour ne pas laisser la morale se mettre en travers de leur route. Ils s'aiment visiblement, mais leur partenariat et leur réussite mutuelle compte plus pour eux que n'importe quel principe. C'est ainsi qu'on voit Frank, avec la complicité de sa femme, nouer une relation adultère avec une jeune journaliste dont il favorise la carrière... Afin d'avoir un allié dans les médias!
Soit dit en passant, les scènes intimes de Frank et de la journaliste (jouée par une Kate Mara qui sort mieux que d'habitude je trouve, mais à qui on a envie de demander ses cartes pour être sûrs qu'elle est majeure) sont chargées de tensions et chaudes en s'il-vous-plaît! Elles sont pas mal moins graphiques de ce qu'on voit dans les séries de HBO et elles sont beaucoup plus utiles : les scénaristes les ont habilement conçues afin de nous montrer que l'esprit tordu et manipulateur de Frank s'exprime jusque dans le lit. C'est une belle démonstration de la façon d'utiliser une scène de sexe pour donner de la chair à un personnage (et non pas juste montrer celle des comédiens).
Je ne sais pas vraiment où on s'en va avec cette série (j'ai seulement vu la première moitié de la première saison), mais franchement, pour le moment, j'adore! :)
Oh et le réalisme de certaines scènes vaut la peine d'être mentionné. Par exemple, qui voit-on danser lors d'un bal de politiciens qui se déroule à Washington? Des têtes grises et leurs épouses, souvent tout aussi grisonnantes. On passe la première seconde à se demander ce qui cloche dans l'image, puis on réalise qu'on s'attendait à de jeunes figurant, pas à des quinquagénaires. Vraiment bien fait! Je trouve également délicieux les moments où Frank brise le mur et s'adresse directement au spectateur, en quelques mots ou même d'un seul regard entendu, nous rendant ainsi complices de ses machinations. Le procédé pourrait être lourd s'il était surutilisé, mais pour le moment le dosage est excellent.
J'espère que la deuxième moitié de la saison ne me décevra pas! :)
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