Quand t'es écrivain (ou que t'essaye de l'être), tu te fais dire qu'il faut lire. Lire beaucoup. Lire ce qui s'est fait précédemment dans le genre que tu veux écrire. Lire ce qui se fait présentement dans le genre que tu veux écrire. Lire les autres amis qui écrivent, peu importe le genre, afin de voir la tangente que la littérature locale prend... et afin de les encourager, pour qu'ils fassent pareil quand ce sera ton tour de publier. Ah pis faut aussi lire les suggestions des directeurs littéraires.
Le résultat, on se le cachera pas, c'est qu'on se retrouve à lire des trucs que, dans d'autres circonstances, on aurait jamais ouvert.
Les classiques d'un genre ou d'un autre, c'est bien beau, mais généralement ça a vieillit. Et pas toujours bien. J'ai beau être historienne, analyser une oeuvre en tant que produit de son époque, c'est pas aussi divertissant que se laisser simplement porter par l'histoire.
Ce qui s'écrit présentement dans un genre, c'est intéressant et instructif, mais souvent, en refermant un bouquin, on sait pertinemment qu'on vient de se taper un truc qui ne figurera pas dans la liste des classiques de la prochaine génération.
Et lire les romans des amis, c'est ben le fun, mais des fois tu te rends compte qu'il y a des gens que tu préfères fréquenter en chair et en os plutôt qu'en format imprimé! lol! (Et là je ne nommerai pas personne, même si vous insistez... de toute façon, c'est pas de mes amis à moi dont je parlais! ;p )
Pis là j'évoquerai même pas les suggestions des directeurs littéraires. Dépendamment du directeur et des suggestions, ça peut donner des flashbacks du secondaire et du jour où vous avez passé un cours d'éducation physique caché dans les toilettes pour finir "Le fou de l'île" avant l'examen de français de la période suivante...
Bref, quand t'es écrivain, y'a des jours où la lecture ressemble à une job : tu la finis par principe. J'suis-tu toute seule à avoir cette impression-là?
22 commentaires:
Même quand t'es pas écrivain, on dirait que c'est une job. Bon, je l'ai acheté, je le lis-tu? ;)
@idmuse : Ah oui! J'ai oublié ce facteur-là aussi! lololol!
Il m'arrive de lire des livres pour mieux comprendre les origines d'un mouvement littéraire, pour découvrir un style d'écriture, etc, mais bon, si je les trouve plate, je plante ça là tout court! Même si on ne l'a pas lu au complet, on a quand même appris des choses.
Et que dire de quand tu es en période de révision, et qu'à la lecture de tout livre tu te met à "spotter" les phrases plus faibles et les adverbes inutiles.
Fait longtemps que je ne lis que ce qui me tente. Et cette année en tout cas, j'ai en effet goûté à ton "il y a des gens que tu préfères fréquenter en chair et en os plutôt qu'en format imprimé!" en l'occurrence ton toi-même, hihi! Fréquenter n'est pas le mot que j'aurais utilisé, c'est une façon de dire que des fois, de très rares fois, je préfère parler à l'auteur plutôt que de lire son livre.
Je l'ai relu deux fois ton "passer la période précédent un examen à la toilette", je l'avais jamais entendu celle-là... et jamais fait, bien évidemment. Stupéfiant. Me semble de t'y voir.
Pour l'Ensorceleuse, j'ai lu des trucs plaisant (notamment Fréchette) mais je dois avouer que quand je suis tombé dans les Relations des Jésuites ou les vieilles gazettes de 1849... eurk. Effectivement, il y a aussi le fait de lire ce qu'écrivent les autres par "politesse" (je ne nommerai personne, moi non plus).
Une variante de cela: tu sais que tu seras en signature en même temps qu'un autre auteur en Salon et tu te dis qu'il faudrait bien que tu lises quelques-uns de ses bouquins, au cas où la conversation irait dans ce sens-là...
J'essaie de diviser mon temps de lecture en trois: lecture pédagogique (pour l'université), lecture professionnelle (ce qui ne me tente pas mais qui aidera à écrire) et lecture ludique (ce dont j'ai vraiment envie)...
Malheureusement, ces derniers temps, la troisième catégorie est mise de côté... :(
@Prospéryne : J'essaie encore de me soigner de la maudite manie qui me pousse à finir les livres commencés. :p T'as raison, même une lecture partielle pourrait suffire dans certains cas! (J'avoue ne pas l'avoir considéré! lol!)
@Annie : Mon cerveau quitte de moins en moins facilement le "mode révision" je dois dire, alors ça fait longtemps que les phrases faibles et les adverbes inutiles (de même que les abus d'adjectifs) m'énervent. Et là, en les écrivant, je commence à remarquer le nombre de verbes "faire" dans mes billets de blogue... (C'est une bonne nouvelle, mais ça veut dire qu'ils vont devenir plus longs à rédiger)
@ClaudeL : Lolol! C'est amusant que tu préfères me fréquenter en personne! ;) J'ai l'impression que quelques personnes du milieu préféreraient que j'ai toujours la sombre retenue que je montre dans mes textes! :p (c'est-à-dire que j'ai l'intuition que mon surplus d'énergie tape un peu sur les nerfs de certains...pas grave : moi j'les aime pareil! ;)
Ouaip, passer mes cours d'éducation physique cachée dans les toilettes avec un roman a été une occupation assez fréquente durant mon secondaire. Dans les autres cours, je pouvais mettre le roman sur mes genoux et faire semblant de suivre le cours... ;)
Être nerd ne veut pas dire qu'on est pas rebelle! :p
Ça fait longtemps que je ne me casse plus la tête à finir les livres plates! Pas de temps à perdre avec eux! Par contre, j'avoue ne jamais avoir lu de livre cachée dans les toilettes pendant le cours d'éduc! Hi! Je n'étais vraiment pas assez rebelle au secondaire... Par contre, le livre sur les genoux, je l'ai fait souvent, mais jamais mes lectures obligatoires par contre, ça, je les lisais la nuit précédent l'examen! Procrastination quand tu nous tiens! :P
@Prospéryne : Bah, au secondaire, j'aurais pas considéré que lire un roman obligatoire la veille c'était de la procrastination. Je calculais très bien mes affaires : 100 pages prenaient une journée, donc un roman de 200 pages se commençait 48 heures à l'avance... ;)
@Sébastien : Lolol! Je me prépare jamais assez pour mes signatures pour savoir à côté de quels auteurs je vais être placée! Hihihi (Faut dire aussi que je publie chez un éditeur jeunesse qui a son propre kiosque, et dont je suis pas le public cible, et chez les Brumes, dont j'ai lu tout le catalogue! ;)
Ah, les Relations des Jésuites... Des fois c'est amusant! ;) (J'ai des bons souvenirs de leurs relations du Japon... ils comparaient le chant japonais traditionnel à un chat qui se ferait écorché! hihihihi)
Mais bon, j'pense que toute lecture obligatoire emmerde à la longue. Heureusement, maintenant j'ai juste deux catégories de lecture : les professionnelles et les loisirs. Pis quand je calcule bien mes affaires, les deux s'entremêlent! :p
Moi aussi j'ai cette fâcheuse manie de toujours terminer mes lectures, mais je m'en mords les doigts parfois! Cet été, je me permets des lectures que pour le plaisir, ça fera changement. Ouin, jusqu'à la mi-juillet, mettons.
Lire influence. Lire ce qu'on nous recommande équivaut à se faire recommander une influence. À se faire influencer. Point.
Je ne veux pas alimenter ma création de ce que font les autres dans le même créneau que moi. Je ne souhaite pas m'intégrer à un genre par le biais de l'imitation et de l'influence directe. Mon désir a toujours été de créer une œuvre forte qui se démarque, qui offre un regard personnel, différent : le mien. Distinct, il s'inscrit de lui-même dans l'air du temps. Aux autres le soin de me trouver des influences communes avec mon genre, à travers le prisme de l'époque où j'aurai vécue.
Je lirais avant tout ce qu'on ne me recommande pas, ce dont on ne me parle jamais quand on pense à ce que j'écris. J'irais voir ailleurs l'herbe d'un vert autre, viscéralement nécessaire. Et tant mieux si ces lectures se trouvent aux antipodes de ma production ; elles m'amèneront où je ne serais jamais allée ni par moi-même, ni par une voie recommandée.
E et son café
@Hélène : Quand j'entre en mode création intensive (bref : l'été), je lis surtout pour me détendre. Je fais de la recherche quand j'ai moins le temps d'écrire, ça équilibre le tout.
@E : Hum... vision discutable. Tu veux avoir ton propre style, ta propre marque... et comme sauras-tu que c'est unique si tu ne lis pas ce qui se fait? Si ça se trouve, tu vas, en suivant l'air du temps, de retrouver à labourer la même ornière que tous les autres qui écrivent en même temps que toi.
L'idéal, c'est de lire ce dont tout le monde parle ET ce dont personne ne parle. Du pareil et du différent. Ensuite, on trouve sa voie quelque part au milieu. Enfin, ça c'est ma méthode! ;)
Je te dirais que c'est presque pire quand t'es éditeur, avec des services de presse qui ont l'air parfois douteux, souvent avec raison (exhibit A, plusieurs de mes critiques dans Brins d'éternité), mais que tu lis parce que, hey, service de presse. Disons que le plancher devant mon spot de lecture est plus usé qu'ailleurs, à force que des livres me tombent des mains.
(Cela dit, lire un bon roman en SP, ça rattrape les inconvénients. Le temps de cette lecture-là, en tout cas)
@Guillaume : C'est le phénomène de la princesse et du crapeau : ça vaut la peine d'endurer ben des mochetés pour enfin tomber sur celui qui va devenir un prince! ;p
Bof, je ne suis attiré ni par les crapauds, ni par les princes (j'ai beau avoir les cheveux longs, mais tsé), alors je suis mal barré ;)
@Guillaume : Faudrait réécrire cette histoire avec un prince pis une grenouille! ;)
Dommage que Pierre-Luc Lafrance ne fasse plus dans ce domaine, ça aurait fitté en maudit.
@Guillaume : Oui, mais si... Ah pis, non, je vais pas l'expliquer, je vais la noter! ;)
Depuis quelques temps, je ne termine plus ce qui ne me plaît pas. J'ai acheté et commencé parce que je connaissais aussi quelqu'un et j'en parle pas. Par politesse.
J'espère seulement que quelqu'un n'osera pas dire ça au sujet d'un de mes textes... C'est poche, mais bon, c'est comme la bouffe, il y en a qui l'on et qui ne l'ont pas.
@Isabelle : Des fois, c'est effectivement comme la bouffe : c'est pas nécessairement que la personne l'a pas, c'est juste que ça nous plaît pas. (Ou qu'à ce moment-là, on n'a pas l'appétit pour avaler ça).
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