D'ailleurs, puisque j'évoque l'atelier, je vous en jaserai davantage demain... ou la semaine prochaine. Pour le moment, histoire de satisfaire la tradition (et Pat), voici un texte original, écrit sous la férule de la Grande Dame. La phrase de départ nous était donnée, on devait inclure le concept du "sablier" et on avait 20 minutes pour écrire.
Si vous trouvez ça bon, faites pas de complexe : c'est sans contredit le meilleur texte que j'ai pondu durant l'atelier. Et c'était le deuxième. Les jours suivants ont été plus pénibles.
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Les sabliers
Peu m'importe ce qui se dresse entre
nous.
À travers la paroi de verre, je te
vois et cela suffit à mon bonheur. Au tien aussi, tes yeux me le
disent. Nous discutons constamment et nos propos sont le miel dont
nos cœurs se nourrissent. Nous parlons de tout, sauf du temps, sauf
de nos prisons. Si nous nous abstenons de tendre la main l'un vers
l'autre, nous pouvons oublier que nous vivons dans deux univers
séparés. Que nous sommes les prisonniers de deux sabliers géants,
placés là, côte à côte.
Cependant, le sable impose sa loi. Il
s'égrène, inexorablement, constante pluie dorée qui coule sur nos
têtes, nous dévale le long du dos et s'accumule sous nos pieds. Le
plafond de verre de nos prisons se rapproche alors que l'ampoule se
remplit. Le temps courbe nos nuques, pèse sur nos épaules, rend nos
mouvements difficiles.
Tu es là depuis plus longtemps que
moi. Déjà, tu te tiens comme un vieillard et, poussé vers le haut,
près du point où l'ampoule s'effile, tu ne peux plus éviter le
sable et ses ravages abrasifs. Tu dois le laisser s'accumuler sur
toi, t'écraser peu à peu après l'avoir défié si longtemps. Tout
ton être est à vif, tes propos se font pressants, hâtifs. Chaque
question que tu poses demande une réponse immédiate, par peur que
le sable ne t'étouffe avant que tu ne puisses l'entendre.
Peu importe ce qui se dresse entre nous
: le sablier impose son joug. À la fin, il nous broiera.
15 commentaires:
Ayoye! C'est fort.
@Vincent : Évidemment j'vous ai pas mis le moins bon! ;p
Bon quatrième anniversaire, blogue !
@Richard : Merci! Bientôt, il va entrer à l'école! ;)
Bon anniversaire blogue et oui, c'est excellent!
Joyeux bloganniversaire et félicitations pour le texte !
@Hélène et Sébastien : Merci! :) J'suis surtout contente du résultat étant donné le temps qu'on avait. 20 minutes, c'était court mettons!!!
Super texte. J'aime l'idée du sable qui irrite, du sable abrasif et de ses ravages. Belle image.
Oh, et merci de respecter la sacro-sainte tradition ;)
Joyeux anniversaire blogue!
@Pat : Merci! J'ai bien aimé le flash qui m'est venu quand j'ai imaginé les gens pris dans les sabliers (j'ai en fait revu mentalement la scène du dessin animé Aladin quand Yasmine se fait enfermer dans un sablier par Jaffar!). À partir de là, tout s'est mis en place. :)
Et c'est une bonne tradition que tu as parti, alors je la respecte avec joie! :)
@Luc : Merci! :)
Bonne fête blogue! (déjà 4 ans, wow!)
Oui, c'est vraiment un super texte, bonne idée de le partager! :D
@Isa : Comme c'était le verdict général, j'me suis dit que c'était approprié. Pis oui, 4 ans déjà... C'est fou hein?
En vingt minutes? sans dictionnaire, sans Antidote? Quel vocabulaire, pour une blogueuse de quatre ans!
@ClaudeL : Ouaip, 20 minutes, sans dictionnaire, sans Antidote. Seulement le correcteur automatique d'Open Office pour éviter les pires fautes. :)
On dirait pas à lire le blogue, mais je connais quand même deux ou trois mots un peu recherchés! ;)
Joyeux bloganniversaire.. en retard , mais en tout plein de vigueur. 4 ans, c'est pas rien!
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