Je suis tombée par hasard sur cet article-là. Une chef cuisinière réputée y explique que, selon elle, toute la culture culinaire est en train de prendre le champ. Parce que la majorité des gens n'a pas besoin de beaux livres de recette avec des ingrédients mesurés au gramme près. La majorité des gens a besoin d'un livre qui leur apprendrait à cuisiner les bases, de façon simple, saine et délicieuse. Une sauce pour pâtes qui ne sorte pas directement d'une boîte de conserve. Un poulet rôti. Un sauté de légumes.
Je dois dire que je comprends totalement son cri du coeur. Hormis lors des corvées popotte du temps des Fêtes, ma mère cuisinait peu. Oh, tous les soupers chez nous étaient "faits maisons", mais disons que le menu ne variait pas souvent : des légumes cuits à la cocotte-pression (le fameux "presto") jusqu'à ce qu'ils soient super mous, des viandes grillées à la poèle ou au four, des pâtes un seul soir par semaine (sa sauce à spaghetti était un rare délice), du riz à l'occasion. Seules les grandes occasions changeaient un peu la routine.
La bouffe "de semaine" était souvent un peu fade, ma mère (éternellement préoccupées par sa ligne) tenant les sauces, les huiles et les marinades pour autant de démons. Mais tout était sain, économique et je lui serai éternellement reconnaissante de m'avoir enseigné l'essentiel (comment savoir si le poulet est cuit, si le steak est prêt, comment faire cuire le riz, les pâtes ou les saucisses). Cependant, malgré mon savoir, j'étais rarement satisfaite de ma propre cuisine, préférant souvent la nourriture toute faite ou les plats du resto, beaucoup plus goûteux.
Une fois partie en appartement, un jour, au hasard de mes pérégrinations sur le web, je suis tombée sur le livre "Bons mets, vite faits" des diététistes du Canada. Je l'ai acheté. Et un monde s'est ouvert à moi. Un monde de marinades rapides et légères, de bonnes sauces santé, de légumes rôtis, de muffins à base de compote de fruits... et, surtout, un monde de raccourcis intelligents pour des soupers pas chers, savoureux, faits maison et prêts en 30 minutes ou moins. Dans ce livre, on n'enseignait pas à préparer une sauce aux tomates à partir de tomates qu'il faudrait épépiner, mais bien à partir de tomates en boîte. On nous expliquait quels ingrédients bien banals il fallait garder sous la main, comment remplacer les herbes fraîches par des herbes séchées, comment substituer un sucre par un autre, l'art de planifier et d'accommoder les restes... Ma cuisine saine et économique est enfin devenue, grâce à quelques nouvelles techniques et à de minuscules ajouts, attrayante.
Ce livre n'existe plus, mais il a fait des petits, de même qualité et avec le même objectif. Le dernier opus en date s'appelle "Simplement délicieux". Je le possède aussi.
Si vous êtes interpellés par l'article ou si vous faites partie des gens pour lesquels les repas du soir sont des casses-têtes ou si vous manquez tout simplement d'inspiration certains soirs, je vous conseille fortement cet achat. Il ne vous enseignera pas à cuire les pâtes, mais il vous montrera quoi faire avec!
En fait, les bouquins des diététistes du Canada sont tellement inspirants et pratiques que je les utilise toujours, même si le passage au "sans gluten" a rendu la majorité des raccourcis impraticables. Les soupers prennent maintenant une heure à préparer plutôt que 30 minutes, mais c'est pas grave : soir après soir, j'suis fidèle au poste (remarquez, j'ai plus tellement le choix! ;). Pis c'est bon!
Je suis curieuse (comme d'habitude) : et vous, est-ce qu'on cuisine tous les soirs par chez vous?
16 commentaires:
Je cuisine tous les soirs, mais ça a été un long apprentissage. Ma mère, travailleuse à temps plein, m'a bien souvent pris comme marmiton pour couper les légumes, mais sans m'expliquer le comment du pourquoi. Ça m'a pris des années (et de multiples compliments de mon principal cobaye) avant de me considérer cuisinière potable.
Hum, moi c'est ma mère qui cuisinait à l'ancienne qui m'a appris tout ça. Et si je ne cuisine pas tous les soirs, c'est juste qu'étant célibataire, je passe mon temps à réchauffer ce que j'ai déjà cuisiné! Ah oui et je vais une allergie aux sauces en poudre et aux plats déjà préparé, je trouve que ça goûte toujours la même chose. :P
Si tu entends par cuisiner, élaborer un repas avec des recettes prises dans un livre, non, nous ne cuisinons pas tous les soirs. Si tu entends par cuisiner, tu veux dire préparer trois services, non plus. Mais nous cuisinons dans le sens que nous ne mangeons ni conserves ni mets surgelés.
@Annie : Dur de se défaire de l'impression qu'on sait juste faire la base, hein?
@Prospéryne : En effet, une fois qu'on a appris à apprécier les versions "maison", les versions toutes prêtes goûtent toujours la même chose. Mais je m'ennuie un peu de pouvoir m'ouvrir une boîte de crème de tomate quand j'ai juste pas le goût de faire de la bouffe! :p
@ClaudeL : Non, pour moi, avoir besoin d'un livre de recettes ou faire trois services, c'est pas de la cuisine, c'est de l'art! lol! Je voulais dire faire ce que nos grand-mamans appelaient "l'ordinaire". Ce que (et c'est le sujet de l'article) une bonne partie des gens ne savent plus faire.
J'alterne entre la cuisine et ce que tu appelles "l'art". Et je fais entre trois et cinq nouvelles recettes par semaine, prises dans un de mes - sans exagérer - cinquante livres de recettes. Ben oui, j'aime la bouffe et j'haïs manger toujours la même chose... ;)
@La sorcière : Moi aussi j'essaie beaucoup de nouvelles recettes! :) Ou j'improvise à partir de celles déjà connues. Mais je précise : suivre une recette dans un livre, c'est pas nécessairement de l'art. Ça dépend de la recette mettons! ;) Il y en a qu'on suit dans le livre juste pour pas avoir à l'apprendre par coeur! ;)
Tous les soirs où je suis à la maison, c'est moi qui fais à manger. Et j'achète tout le jour même. Ou presque. Si j'étais pas le Mercenaire, ça ferait longtemps que je tiendrais un blogue de bouffe.
@Le Mercenaire : C'est dur de concilier une image de "tough" avec une image de cuisinier ou de cuisinière hors pair, hein? ;p
Si on fait pas l'"ordinaire", si "une bonne partie des gens" ne savent plus le faire, on fait quoi? On va manger au resto? Autour de moi, tout le monde fait... l'ordinaire, mais il est vrai que je vois de plus en plus de monde aller déjeuner au resto. Faut dire qu'en ville, ce n'est peut-être pas comme à la campagne. Et ceux qui ont des enfants versus ceux qui n'en ont pas...
Non, je cuisine de temps en temps élaboré (comme ce soir, j'ai fait plusieurs repas!) et je congèle en portions individuelles. Le soir, j'ajoute une salade fraîche et je décongèle un mets que j'ai déjà préparé, voilà mes soupers!
@ClaudeL : Beaucoup de gens autour de moi mangent au resto au minimum une fois par jour (soit pour le lunch, soit pour le souper). D'autres achètent du tout préparé (lasagnes surgelées, poulets déjà rôtis, frites, salades de macaroni, soupes ou nouilles ou sauces en conserve/sachet/boîtes, oeufs durs déjà cuits). Remarque, je profitais parfois d'une soupe en boîte ou d'une sauce en sachet à l'époque où ça m'était possible (c'est-à-dire quand le gluten n'était pas une préoccupation), mais je n'en faisais pas une habitude et, surtout, j'y ajoutais des légumes ou autres trucs nutritifs.
Pour le "ceux qui ont des enfants" ou pas... Les parents que je connais ont des places dans des garderies où le déjeuner et le dîner des enfants est fourni. Il ne leur reste que le souper à préparer... et c'est bien souvent du "en boîte".
@Femme libre : Ah, les joies de ne pas avoir à nourrir un ogre! ;) (Hihihihi) J'envie les gens qui ont des restes à congeler. Mais ça compte comme cuisiner tous les soirs je crois : c'est du "fait maison".
Haha! Tiens! Je ne pensais pas que je «frontais» une image de tough! ;)
J'aime cuisiner parce que la cuisine, ça fait partie de mon boulot.Et, quitte à aggraver mon image de tough, la cuisine c'est un milieu de travail très difficile et très dangereux pour la santé mentale. Un jour je vais m'asseoir et raconter plein d'anecdotes tirées de toutes ces années passées à bosser en restauration.
Une petite de même : j'ai un de mes potes qui s'est profondément ouvert le doigt avec une huître, une fois, pendant le rush du midi. Il travaillait dans un resto de nazis. Il a dû faire son 14 heures d'affilées avant de pouvoir aller se faire checker à l'hôpital... où le médecin lui a dit qu'il était moins une pour conserver son doigt.
Non ce qui ne collerait pas avec le Mercenaire, c'est que je trouverais incohérent de lui faire tenir un discours critique sur tel ou tel sujet littéraire en l'entrecoupant d'images de flanc de porc braisé ou de tartare de veau.
Si je tenais un blogue de bouffe, ça serait de la critique culinaire. Avec l'oeil du insider. Projet possible. Mais pas tant que je travaillerai dans ce milieu-là.
Acheter des oeufs durs déjà cuits?? Incroyable! Non, mais vraiment, y-a-t-il quelque chose de plus simple que de se faire cuire un oeuf?
Pour avoir travaillé dans un resto (côté service) et avoir beaucoup d'amis qui ont travaillé en cuisine, je ne doute pas que c'est un milieu dangereux! (Juste à cuisiner chez moi, je me suis brûlée tellement de fois que j'ai les doigts désensibilisés à la chaleur!)
Blogue de bouffe avec oeil de l'insider... intéressant ça! ;) Si tu l'ouvres, tu le signaleras ici!
(Et tous les participants de "Terreur Terreur" ont une image de tough! ;) J'imagine pas aller là pour trouver une recette de porc braisé... Le tartare, déjà, ça pourrait faire plus de sens! ;)
@Femme libre : J'ai pourtant vu à l'épicerie une demi-douzaine d'oeufs durs déjà écallés. Et mon chum de me dire "Ben tsé, si tu m'avais pas appris à m'en faire, j'en acheterais probablement".
Pour l'idée de blogue, ça dépend dans quel état je sortirai de ce milieu. Ça reste à voir. Histoire à suivre.
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