J'ai raconté à une connaissance que j'avais un blogue, qui concerne avant tout ma vie d'écrivain (oui, oui, j'suis sûre que si on faisait les statistiques, je parle quand même assez souvent de littérature). Que j'y mettais des anecdotes, des extraits de mes écrits, mes réflexions sur l'écriture, les trucs que j'ai découvert...
- Tes trucs!?! s'est-elle exclamée. Mais pourquoi tu partagerais tes trucs?
- Ben... Parce que je les ai souvent moi-même pris quelque part. Parce que je veux les noter pour m'en rappeler. Et parce que, de toute façon, c'est pas des recettes magiques.
- Quand même, a-t-elle dit, si je comprends bien, quelqu'un qui lirait ton blogue pourrait éviter de faire plusieurs erreurs que toi tu as faites et partir avec une longueur d'avance, non? Tu trouves que c'est juste?
Sur le coup, j'ai pas su quoi répondre. J'ai bredouillé en brodant autour du fait que le matériel que je mettais en ligne n'avait pas une grande crédibilité et n'était pas très solide...
Mais ensuite, j'ai réfléchi.
Je me suis rappelé une vérité découverte en étudiant les arts martiaux : la meilleure façon de savoir si on a maîtrisé une notion, c'est de tenter de l'expliquer. Donc, en mettant mes réflexions littéraires noir sur blanc, je m'aide d'abord moi-même.
Et puis, franchement, si y'a quelqu'un qui prend le trouble de lire tout le bordel que j'ai mis en ligne et d'en extraire les quelques informations utiles, il mérite toute avance que ça pourrait lui donner! Hihihihi!
Qu'est-ce que vous en dites, vous? Quand vous avez l'impression d'avoir eu une idée pertinente sur l'écriture, la conservez-vous jalousement ou la partagez-vous?
16 commentaires:
On peut soit mesurer son propre succès en fonction de ses accomplissements, ou en fonction de l'échec des autres. La deuxième option me paraît un peu pitoyable, mais est étonnamment répandue.
Je plussoie Guillaume, on m'a fait la même remarque au travail (parce que je montrais mes cours à d'autres profs).
-- Ils vont voler ta job.
-- Qu'ils viennent... ;)
@Guillaume : En effet, la deuxième option semble étonnamment répandue. C'est dommage.
@idmuse : Pour avoir vécu l'esprit de silo qui affligent beaucoup de prof (genre "Laissons travailler la petite nouvelle sur ce cours que nous avons donné 30 fois... après tout, on l'a monté seul, nous, ce cours"), je comprends très bien ta situation. Et t'as raison "Qu'ils y viennent!" ;)
L'idée de garder l'information pour soi est aujourd'hui dépassée. Nous vivons dans une grande ère de partage d'information, ce qui nous rend plus forts tous ensemble! Partager tes trucs ne t'affaiblie aucunement et te gagne au contraire des centaines d’alliés qui te sont reconnaissant. Et si ces alliés réussissent grâce à toi, ils te tendront bien l'échelle à leur tour.
Je pense que les personnes généreuses, authentiques, celles qui partagent, s'expriment librement et n'ont pas peur de la concurrence partent gagnantes. C'est une preuve de confiance en soi en tout cas!
J'avais l'habitude de partager, autrefois. J'ai arrêté par manque de temps. Maintenant que l'école est terminée, c'est pas impossible que je recommence...
@Annie : Je sais pas si j'ai des centaines d'alliés, mais si ça peut être utile à quelqu'un, ça me fait plaisir! ;) J'espère pas d'échelle en retour, mais si ça adonne, j'vais en profiter!
@Femme libre : De confiance en soi... ou de naïveté pathologique? ;p Mais bon, j'ai décidé depuis longtemps de m'accepter dans les deux cas! Tant mieux si ça joue en ma faveur.
@Dominic : En effet, grâce à toi toute une génération d'auteurs ont appris à s'amener des stylos et des menthes pour l'haleine! ;) Si tu as le temps de donner d'autres conseils, j'vais être la première à les lire!
Si j'en avais, je les partagerais, c'est certain :)
Il n'y a aucun mal à partager son savoir, c'est très généreux. D'abord, on peut avoir tous les outils du monde et ne pas savoir s'en servir, c'est ce qu'on en fait qui compte. Mais ça suscite aussi des discussions et des échanges, c'est ce qui est merveilleux. Je remercie au passage Dominic pour ses bons conseils en ligne, lui et bien d'autres m'ont beaucoup aidée déjà. Alors continuez, continuons.
@Pat : J'pense que tu as autre chose auxquelles penser ces temps-ci! ;) (mais il y en a eu chez toi de temps à autres)
@Hélène : En effet, ce sont les discussions qui font que c'est intéressant et enrichissant de mettre ses réflexions en ligne.
À défaut, ça sert d'aide-mémoire! :p
Partager ne serait-ce que nos têtes de cochon. Depuis que je fréquente la blogosphère, combien sont passés du rêve au bouquin dans les mains? Partager, c'est sortir de la solitude pour les autres et continuer à bûcher!
Dans le fond, si on a des trucs, ils sont dans nos livres! ;>)
@François : En effet, je pense qu'on est une bonne gang à être passés du rêve à la réalité. Pas nécessairement à cause de trucs des autres, mais beaucoup parce qu'à les voir faire on s'est dit "Pourquoi pas moi aussi, hein?" ;)
Par contre, je dois dire que tirer enseignement du livre "produit fini", c'est pas toujours facile. Avoir une partie de la genèse, je trouve ça beaucoup plus instructif.
Bon, comment se fait-il que je ne vois ce billet que ce matin? Tant mieux, je peux lire aussi les nombreux commentaires qui ont suivi (il me faudrait un exemple pour comprendre celui de Guillaume, mais bon...).
Je dois être née prof ou généreuse ou naïve: je n'ai jamais pensé ne pas partager. On aura beau révéler nos "trucs" comme tu dis, ça ne nous enlève rien, chacun de nos écrits demeure unique. C'est comme si le chef révèle ses trucs de cuisine, ton gâteau ne goûtera pas le sien!
Et ta phrase dans ton billet est valable aussi pour l'enseignement: "la meilleure façon de savoir si on a maîtrisé une notion, c'est de tenter de l'expliquer". C'est en enseignant les participes passés aux élèves de 10e année que je suis venue à bout de les comprendre (pas complètement, mais mieux que lorsque j'étais élève).
@ClaudeL : Bizarre que tu vois mon billet seulement ce matin...
Pour Guillaume, je crois qu'il fait référence au genre de personne qui dirait, après avoir réussi de justesse un examen, "Ah, un tel, lui l'a manqué, quel nul" au lieu de "Yé! Je l'ai eu, je l'ai eu!".
En effet, expliquer une notion, je pense que ça aide à la comprendre, peut importe le domaine! ;)
Je fais des photos du Japon. Elles sont superbes, je m'en sers comme fonds d'écran et j'aime les regarder. Je les laisse là ou je permets à d'autres d'en profiter, même si je sais qu'il y a sûrement des documents avec ma photo dessus, sans citation de mon nom?
Très franchement, un moment donné, j'ai réalisé (j'étais au Japon et je ne pouvais sortir de l'aéroport, prise au terminal pendant trois jours avant de réussir à faire débloquer la situation) que c'était un peu vain tout ça.
Qu'on avait très bien réussi à me montrer l'importance de respecter "ma propriété" en craignant le vol. Mais que trop de protection par crainte de perdre "ce qui est à soi", c'est plate.
Si ma photo peut intéresser quelqu'un, j'ai fait mon possible pour la "protéger" et je demande qu'on cite d'où elle vient. Mais je crois que le partage est plus intéressant que de garder ces photos dans mon ordi, bien enfermées sur mon disque dur.
Et vous savez quoi? C'est souvent les choses qu'on a partagée qui nous restent quand un malheur nous arrive (l'ordi saute, la maison passe au feu, etc.) Ironique, mais le partage peut parfois nous revenir. :)
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