Dans l'école où j'ai enseigné, la prof d'anglais avait décidé de faire lire "To Kill a Mockingbird" de Harper Lee aux élèves de secondaire 5. Ils passeraient la moitié de l'année sur ce roman, avait-elle décidé. J'ai trouvé qu'elle leur en demandait beaucoup. Le niveau d'anglais de l'école n'était pas très élevé et le roman faisait un bon 400 pages...
Pourtant, je n'ai pas entendu d'élèves se plaindre. Et quand ils finissaient leur examen d'histoire avant l'heure, ils sortaient leur roman et s'y plongeaient sans rechigner. J'étais impressionnée. Je me suis jurée de lire ce roman dès que j'en aurais l'occasion.
Puis j'ai changé de boulot, commencé à écrire plus, me suis mise à lire plus d'auteurs québécois et j'ai oublié cette histoire. Jusqu'à ce que je vois le titre du livre sur la liste des "lectures recommandées par Stephen King" à la fin de On writing. Je l'ai acheté.
Je viens de le finir.
Le roman raconte l'histoire d'une petite ville d'Alabama dans les années 30, vue par les yeux d'une fillette, Scout. Le récit nous fait entrer dans cet univers de thés du dimanche après-midi, d'enfants qui courent pieds nus, de domestiques de couleur qu'on aime comme des seconds parents. Scout nous parle de la maison des Radley, qui la fascine car un de ses habitants n'en sort jamais. Peu à peu, on découvre que le père de la fillette, un homme très progressiste qui parle à ses enfants sans détour et en cultivant leur intelligence, est avocat et qu'il a accepté de défendre un Noir dans une cause l'opposant à un Blanc. Cela causera maints remous dans la petite ville, remous avec lesquels Scout devra composer de son mieux, malgré son incompréhension des préjugés de ses concitoyens.
Harper Lee a gagné un prix Pulitzer avec cette histoire et on comprend rapidement pourquoi. Contrairement à la majorité des histoires qui prennent un enfant pour narrateur, celle-ci ne nous laisse pas dans le vague, ne nous tient pas à l'écart des événements. Scout est intelligente et vive, son père lui parle comme à une adulte, elle écoute aux portes, se faufile là où on ne l'attend pas et surprend bien des conversations entre adultes.
Évidemment, la jeune Scout ne comprend pas tous les propros qu'elle recueille, mais on nous laisse entendre qu'elle enregistre tout cela dans sa petite tête pour le revisiter plus tard.
Et le lecteur se retrouve donc à jouer un peu le rôle d'une Scout adulte qui se remémorerait les événements de son enfance. Un magnifique stratagème!
Je recommande chaudement le bouquin. En anglais, si vous le pouvez, pour apprécier la saveur "old south" qui a été donnée à la langue. Si vous ne le pouvez pas, les traductions françaises ont été nombreuses et les titres ont été variés. Vous devriez trouver le bouquin sous "Quand meurt le rossignol", "Alouette, je te plumerai" ou "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur".
(Lecture 2011 #13)
6 commentaires:
Il faut voir le film avec Gregory Peck et Robert Duvall qu'en a tiré Robert Mulligan en 1962 -- "To kill a Mockingbird" en Anglais, évidemment, mais en Français ça passait sous le titre "Du silence et des ombres". Ça se trouve facilement en DVD.
Dans une enquête auprès de plusieurs acteurs américains, le personnage qui était le plus souvent cité comme l'incarnation du héros bienveillant, juste et idéal était justement celui d'Atticus Finch joué par Gregory Peck -- King était cité parmi les répondants et même le gros Arnold qui vouait une profonde admiration envers cette histoire.
Ceux qui n'aiment pas les vieux films en noir et blanc des années 1960 n'aimeront peut-être pas, mais on ne leur demande pas leur avis :-)
Tu donnes le goût de lire ce roman. Ça sonne vraiment intéressant.
Mais, quecéça, ces titres-là, en français ?? Beurk ! On pense à nos romans et ça enlève l'envie qu'ils soient traduits ! lol
@Phil : Ah ben, je vais essayer de mettre la main dessus. Mais je dois dire que le personnage d'Atticus est déjà très fort à l'écrit! C'est le chevalier sans peur et sans reproche des temps modernes!
@Sylvie : lolol! J'me suis dit la même chose! :p
Oui oui, le film est un classique!, j'ajoute le bouquin sur ma liste...
C'est quand même surprenant de voir qu'aucun des titres français n'est une traduction littérale du titre original.
@Vincent : Bof, quand on regarde comment les Français traduisent les titres de film, y'a plus rien qui m'étonne! :p
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