mardi 15 mars 2011

Quand tu penses que c'est fini...

Quand tu penses que c'est fini, parce que t'as passé à travers 3 rounds de direction litttéraire, voilà ti pas que tu reçois la révision linguistique.

Pffffff!!!

Pauvre texte! Il a déjà été tranché menu, il a subi je sais plus combien de transplantation de mots, un million de greffe de synonymes! Il en peut plus. C'est de l'archarnement thérapeutique! lol! C'est pas mêlant : son auteur le reconnaît quasiment plus! :p

En plus, c'est bien un réviseur linguistique, mais il me semble que ça pense pas comme un écrivain. Quand j'écris "... il lui faut une bonne raison. Une grave raison." c'est pas pour rien. Si on me remplace ça par "... il lui faut une bonne raison. Une raison grave.", c'est peut-être plus orthodoxe, mais ça a plus le même effet.

Bon, alors, voilà, je me remonte les manches et tous les bouts de texte que j'ai pas eu besoin de justifier devant la dir lit, je les repasse à la loupe. Je sais que c'est pour une bonne cause, mais...

Sysiphe, vous connaissez?

Heureusement, mon éditeur me promet que cette fois-ci, c'est vraiment la dernière révision... avant la correction d'épreuve! lol!

27 commentaires:

Sylvie a dit…

C'est du travail, hein ? Du travail bien fait. Ne pense pas à Sysiphe, tes efforts vont aboutir à quelque chose, toi !
(et, euh... j'aime mieux une raison grave... lol. Quoi ! J'ai tous les droits, je suis le lecteur).

Gen a dit…

@Sylvie : Ça paraissait jamais si long sur une nouvelle! lol!

Pour l'inversion : si on met une "raison grave", on perd le jeu de la répétition contradictoire bonne raison/grave raison.

Carl a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Carl a dit…

Moi, je suis du côté auteur et je trouve que, puisqu'on parle ici de parallélisme, c'est important de garder la structure "bonne raison/grave raison".
Sysiphe a eu ce qu'il méritait, les auteurs aussi ! ;-) Souffrez, pousseurs de plume ! Et dites-vous que c'est moins lourd qu'une pierre !

Gen a dit…

@Carl : Oh! :O J'avait même pas pensé à cette image de Sysiphe poussant une plume. Mais là, elle est magnifique! :D (entk, dans ma tête)

Et merci pour l'appui à la stylistique ;)

Vincent a dit…

Ouais, c'est vraiment bien le Sysiphe de la plume! :)

Daniel Sernine a dit…

Cela dit, Geneviève, dans le cas que tu cites, la correctrice avait raison... :O/

Gen a dit…

@Vince : Je le verrais bien en bannière du blogue. Il me manque le dessinateur!

@Daniel : Tu mentionneras ma tête dure dans la critique dans Lurelu alors :p

Pierre a dit…

@Gen: Ça me fait penser à une phrase que j'ai écrite dans un texte: "Le sable est doux et il est frais". La correctrice de l'éditeur a changé ça pour "Le sable est doux et frais.", sans me demander mon avis. Je l'ai remarqué une fois le livre publié. Sur le coup, je n'étais pas content, parce que j'y vois une nuance importante. Mais je suis peut-être le seul à la voir. Et dans le fond, un effet stylistique de ce genre (ou comme ta répétition contradictoire) est trop subtil à mon avis pour être perceptible par quelqu'un d'autre que l'auteur lui-même.

Par contre, si l'éditeur n'avait pas changé ma phrase il se serait peut-être fait dire qu'il ne révisait pas bien ses textes :-)

Gen a dit…

@Pierre : J'aurais suggéré la même correction que l'éditeur ;) (mais pas sans demander ton avis! jamais jamais sans demander l'avis de l'auteur, sinon il reviendra vous hanter! :p)

Enfin, on nage dans l'éminemment subjectif ici je trouve (quoique les deux "est" dans la même phrase m'agace... tu vois, si j'avais voulu insister, j'aurais probablement écrit "Le sable est doux. Il est frais." Mais bon, ça c'est moi ;)

Vincent a dit…

J'avoue que dans le cas de "bonne raison", "grave raison", je suis plutôt d'accord avec la révision linguistique. Il me semble que "bonne raison" "raison grave" ne coupe pas l'effet d'opposition et sonne mieux. Même, je dirais que puisque "grave" arrive en deuxième et termine la phrase, l'accent est porté sur le mot "grave" (puisqu'il reste en tête) et amplifie la contradiction. M'enfin, c'est juste moi, et mon avis compte pour zéro selon Daniel Sernine. :p

Une femme libre a dit…

"Le sable est doux et il est frais", ce n'est pas la même chose que "le sable est doux et frais", vraiment pas, on voit la nuance tout de suite. C'est bien plus riche le sable est doux et il est frais. Le sable est bien plus frais dans le première phrase! C'est plus littéraire, plus joli, plus symbolique et on a plus envie de marcher dans ce sable qui est doux et qui est frais que dans celui qui n'est que doux et frais. Ordinaire, doux et frais. Et puis,une grave raison et une raison grave, c'est différent aussi. Vous ne pouvez pas les refuser, les corrections de ce réviseur linguistique? Je lis la merveilleuse Marie-Claire Blais, et il me semble bien qu'elle n'a pas dû être révisée parce qu'elle en brise des règles stylistiques et linguistiques et ça ne rend sa langue que plus riche, originale, recherchée.

Gen a dit…

@Vincent : J'suis pas d'accord. Surtout que je veux pas insister sur le grave, mais sur le motif ici. Et là t'es correction : Daniel est d'accord avec toi! ;p

@Femme libre : Ben oui, on peut les refuser! ;) Mais elles ne sont pas toutes dans ce genre-là, il y en a de très pertinentes. Je donnais un exemple ici et les réponses montrent à quel point une grande part de subjectivité entre en jeu.

Et je suis d'accord avec vous : souvent il arrive que c'est en brisant les règles qu'on crée la musique de la langue.

Vincent a dit…

Je sais bien que tu n'es pas d'accord, je n'essayais pas de vendre mon point, je ne faisais qu'expliquer comment je perçois le texte.

J'avoue que j'ai fait exprès d'attendre d'être du même avis que Daniel avant de lui rappeler que selon lui mon avis ne vaut rien. haha! :p C'est plus comique comme ça! ;-)

Pierre a dit…

@Gen: Puisque tu aurais proposé de changer ma phrase pour "pire" que ce qu'a fait l'éditeur (selon moi :-) ), tu peux comprendre que les correctrices proposent des choses avec lesquelles les auteurs ne sont pas d'accord, et le fait de penser comme un écrivain ne permet pas de toujours comprendre ce qu'un autre écrivain avait en tête en écrivant d'une certaine façon.

@Vincen: Exactement le point de vue de la correctrice. Mais je comprends celui de Geneviève.

@Une femme libre: C'était exactement l'effet recherché: faire mieux ressentir le bien-être que procure cette douceur et cette fraîcheur. Et oui, Geneviève peut refuser la très grande majorité des changements proposés; on ne change pas une virgule sans son accord.

Gen a dit…

@Vincent : Toi pis Daniel, vous êtes aussi gripette l'un que l'autre. Ça va être beau au Boréal!

@Pierre : lolol! En effet, quand on tombe dans ce genre de stylistique, je pense qu'au final y'a que celui qui l'a écrit qui sait ce qu'il voulait faire et pourquoi. À lui de décider ensuite s'il s'y accroche ou pas.

Pour les changements, j'en accepte à peu près 50% à date... et j'ai l'air un peu folle à lire mon texte à haute voix dans le bureau, mais tout le monde est sorti dîner (heureusement). :p

Pierre a dit…

@Gen: 50% !!!! Je crois qu'il faudra faire relire par Élisabeth alors ;-)

Gen a dit…

@Pierre : Pitié! J'vais en refuser plus! J'vais en refuser plus!!!

Isabelle Simard a dit…

Hi! Hi! Que de débats. j'ai bien hâte de lire ça ce livre-là.

Aujourd'hui au bureau, j'ai un collègue qui me demandait des commentaires sur un livre que je n'avait pas lu. Alors, j'ai fait une petite rechercher et je suis tombée sur une de tes critiques et je lui ai refilé par courriel.
Il m'est revenu une heure plus tard pour me dire qu'il aimait beaucoup ta plume. =)
(C'est la critique de Anita Blake sur CôtéBlogue.)

Joe_G a dit…

Sisyphe c'est pas le mec qui invitais plein de monde chez lui puis les tué ensuite juste pour le fun?

Gen a dit…

@Isa : Cool! :) C'est à ça que ça sert les critiques sur les blogues après tout! :)

@Joe : Nope. Sisyphe avait essayé de déjouer les dieux en capturant Thanatos, puis en revenant chez les mortels par ruse.

Le mec qui invitait plein de monde chez lui et les as tués... hum... je cherche et je te reviens! (c'est ni Tantale, ni Lycaos...)

Oh et bravo, t'as mis le y à la bonne place :p Me suis encore trompée! (j'ai une excuse : en grec, sont pareils...)

Gen a dit…

Diomède tuait ses hôtes pour les donner à manger à ses chevaux...

Joe_G a dit…

Je toujours sous l'impression qu'une des raisons pour laquel Sisyphe s'est fait enchainé était pour avoir été un très mauvais hôte.

Pour les relectures, j'en vois passé un bonne quantité à chaque jours et je doit avoué que l'idée d'envoyé un texte en impression sans qu'ils soit relu me semble risqué.
Mais bon, aucun des textes que je vois passé n'est de ma prose donc je m'en balance.
Puis y'a définitivement de mauvais relecteurs qui réecrive à leur goût.

Gen a dit…

@Joe : Ah, relecture et révision linguitisque, c'est pas tout à fait la même chose. Le relecteur normalement cherche les fautes, les mots oubliés, etc. Le réviseur linguistique demande de remplacer "cependant" par "mais" et vice-versa ;)

Et bon, comme on a discuté que la façon d'écrire varie selon les goûts, ce ne sont peut-être pas de si mauvais relecteurs, même s'ils outrepassent ce qu'ils sont supposés faire.

Joe_G a dit…

De mon coté c'est l'inverse qui se produit normalement.
La révision linguistique ce fait en premier lieu alors que le relecteur obsessif compulsif spot toutes les erreurs.

Anonyme a dit…

Audrey dit : Attention à la révision linguistique, parfois ça change complètement le texte que tu voulais faire justement parce qu'il n'en comprenne pas l'essence. et parfois aussi tu trouvais ton texte meilleur SANS révision linguistique....

Gen a dit…

@Audrey : En effet, des fois les suggestions sont douteuses. Mais bon, j'ai la liberté de refuser tout ce que je veux, alors c'est pas si mal.