vendredi 4 mars 2011

Dans tout écrivain, y'a une diva qui dort

Je m'étais dit que les phrases de type "mon sang se coagule à la pensée qu'on puisse y changer une virgule", je les laisserais à Cyrano. Je m'étais promis de ne pas faire la diva. De ne pas jouer à l'artiste épris de sa création. De toujours considérer avec patience et bonne volonté toutes les suggestions de tous les intervenants auxquels l'éditeur jugerait bon de faire appel.

J'ai tenu mes résolutions... jusqu'à ce que, après les commentaires de l'éditeur, du copain, de l'amie dévouée et de la dir lit (trois fois), arrivent les suggestions d'un cinquième lecteur. Qui s'est attaqué à des bouts de texte miraculeusement épargnés par les quatre précédents...

Et là, je me suis laissée aller à écrire : "Coudonc, c'est-tu moi qui l'écris ou pas ce roman-là?!?"

Oh merde! :(

Quatre mille courriels d'excuses plus tard, j'espère que l'éditeur m'a pardonné. Moi je file encore cheap.

On dirait bien que dans tout écrivain, y'a une diva qui dort... Ou c'est ptêt juste en moi... En tout cas, maintenant que je suis prévenue, je jure que je la tabasse dans les règles cette snobinarde la prochaine fois qu'elle se pointe le nez!

24 commentaires:

idmuse a dit…

Wow, quel caractère!
J'avoue que là, tu fais fort!
Je préfère dire que t'as des petites bombes spontanées que t'es une diva ;)

Gen a dit…

@idmuse : J'ai toujours dit que j'avais un caractère de chien. Tout le monde me répond toujours "Toi? Voyons donc!" Là vous avez une preuve! :p

Mais oui, bon, je suis plutôt de type "contenu sous pression, danger d'explosion"...

ClaudeL a dit…

Ça dépend vraiment de ce que ce cinquième lecteur a soulevé comme lièvre.
Je pense qu'on a tous un piton sur lequel il faut peser délicatement ou pas peser du tout ou pas n'importe qui qui a le droit de l'actionner et si par malheur quelqu'un pèse trop fort ou tel jour ou à telle heure... pouf, ça saute!

Gen a dit…

@ClaudeL : Comme je le disais, le cinquième lecteur (en plus de commentaires très pertinents) a touché aux rares phrases qui n'avaient pas posé problème aux quatre lecteurs précédents. Et, comme tu dis, mauvais piton au mauvais moment! Pouf! :p

ClaudeL a dit…

Alors là, si tu sautes alors que c'était pertinent... là oui, petit problème de mauvaise foi? ou de piton collé, hihi!!

Gen a dit…

@ClaudeL : J'ai pas sauté à cause des commentaires pertinents, mais à cause de ceux qui, à mon sens, ne le sont pas du tout. Avec ce lecteur là, c'est comique : c'est tout l'un ou tout l'autre à date! :p

Mais bon, l'piton était sensible mettons! ;)

Daniel Sernine a dit…

Il faut savoir hiérarchiser les lecteurs, Geneviève. Les seuls qui comptent, ce sont ceux qui travaillent pour l'éditeur (incluant l'éditeur lui-même).
Le chum, la mère, l'amie dévouée, ça a zéro valeur (à moins que l'amie dévouée soit, de son côté, une auteure d'expérience). Et encore; est-ce elle qui va publier le roman?
En un mot comme en cent, la seule opinion qui compte vraiment, c'est celle de l'éditeur qui publie le texte.

Gen a dit…

@Daniel : Disons que le copain et l'amie dévouée, eux je les connais et que je connais les domaines dans lesquels je peux me fier à leur jugement. Mais le lecteur supplémentaire qui arrivait après la dir lit, je m'y attendais pas, je le connais pas et il m'a fait momentanément fait péter un plomb! lol!

Pour rien, d'ailleurs, puisque l'éditeur m'a réitéré sa confiance : ce ne sont que des suggestions, j'en fais ce que je veux.

Pat a dit…

Mais il vient d'où ce cinquième lecteur «officiel» si la direction littéraire est terminée?

Gen a dit…

@Pat : Révision linguistique. Première de je sais pas combien...

Pierre a dit…

@Gen: Ta première réaction était normale. Je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais les quelques fois où les nouveaux auteurs que j'ai publiés ont eu à subir le processus, leur réaction a été la même.

Il n'y aura qu'une seule révision linguistique. Sinon, on tournerait en rond. Il faut accepter que, malgré les efforts raisonables que nous y mettons, il reste toujours de petites erreurs ici et là. C'est dommage, mais ça coûterait trop cher de vouloir atteindre la perfection.

La correction des épreuves sera faite par une autres personne qui trouvera peut-être d'autres petites choses, mais pas du même type; des problèmes de formattage, des mots ajoutés ou perdus lors de la mise en page, ...

Gen a dit…

@Pierre : T'es fin! ;) Je voulais justement partager cette histoire, parce que je pense qu'on réagit tous pareil la première fois! lolol!

Je dois dire que je m'attendais plutôt à une correction d'épreuve, c'est sans doute pour ça que j'ai explosé. ;)

Formattage, fautes et coquilles, ça ça me fait toujours plaisir quand on les trouve! Non, on peut jamais être parfaits, mais tant qu'on travaille à s'en approcher, je suis partante! :)

ClaudeL a dit…

Je viens de voir:
http://edition101.blogspot.com/2011/03/hanaken-la-lignee-du-sabre-premiere.html

La diva pourra pas sortir de ses gonds cette fois, ne pourra que s'émerveiller ou trembler de tous ses membres, je crois!

Gen a dit…

@ClaudeL : Y'a pas eu de crise autour des illustrations! ;) (Quelle réputation suis-je en train de me faire-là? lol! Je suis plutôt facile à vivre tu sais! ;) Au contraire!

J'en reparle demain, tiens! :)

Pierre a dit…

@Gen: Je viens d'entendre ta réviseure dire: "Elle écrit vraiment bien! C'est incroyable". :-)

Éléonore a dit…

Ben moi je te comprend gen, lors de la rédaction de mon mémoire de maitrise, par bout je me sentais dépossédée de ma création. Parfois c'était vraiment des changements de 5 25 sous pour une piastres, comme on dit !
Après des dizaines et des dizaines de changements, sur des virgules ici ou là, des bouts de phrases, des changement de mots etc, faut mettre un hola !

Gen a dit…

@Pierre : lololol! ;) C'est sans doute pas de moi : ça doit être un bout retravaillé par Élisabeth ;p

@Éléonore : Les changements de 4 trente sous pour une piasse, ça énerve, mais c'est pas si mal. Ce qui me fait me braquer, c'est les changements de type : "No way, j'aurais jamais écrit de même et je veux pas écrire ça!"

Mais oui, un moment donné, on se sent dépossédés, c'est bien le terme.

Pierre a dit…

@Gen: Elle révisait la scène de la bataille. Elle trouve que tu as fait du très beau travail; descriptions, émotions, ...

Gen a dit…

@Pierre : Ah ok, celle-là elle est bien de moi ;p

claude b. a dit…

Je suis d'accord avec Daniel pour dire que les commentaires auxquels il faut porter le plus attention sont ceux de la personne qui va (ou qui pourrait) publier le texte. L'écrivain, sans se renier, doit posséder une certaine souplesse.

Pour ma part, avec mes souvenirs de plus en plus lointains de direction littéraire sur des textes longs (mes romans pour ados), je sais qu'il me faut ruminer pendant longtemps les commentaires avant qu'un déclic se produise. Je lis et relis le rapport de lecture, ça s'étend sur des semaines. Je boude, je me décourage, je me suicide, j'écris autre chose, jusqu'à ce qu'un bon jour, comme par miracle, j'assimile les remarques et suggestions, je suis en harmonie avec, et j'entreprends enfin une deuxième version.

Côté nouvelles, je suis peut-être un peu diva sur les bords. Pas parce que je me crois bon, mais parce que je soupèse davantage les choses avant de les écrire, mots, images ou ponctuation. Heureusement, je tombe le plus souvent sur des directeurs littéraires qui comprennent très bien l'intention de départ et qui me laissent un certain lousse par rapport aux conventions.

Évidemment, je commets toujours des bourdes par-ci par-là, et dans ces moments, qu'il fait bon d'avoir un dirlit qui te mets le nez dans ton caca, comme on le fait à un petit chat!

Gen a dit…

@Claude b : D'habitude, je réagis assez bien aux commentaires. Comme tu dis, on fais tous des bourdes et c'est bien d'avoir quelqu'un pour nous mettre le nez dedans.

J'ai par contre de la difficulté avec les commentaires qui me semblent très subjectifs (genre : "j'unirais ces deux phrases-là, me semble" ah bon, moi me semble pas) et avec les commentaires destinés à faire de mon texte "du bon français", sans nécessairement prendre en compte mes intentions. Des fois, les personnages ne courent pas, mais se "se mettent à courir".

C'est là où j'ai grincé des dents en lisant les commentaires de la réviseure. Tu mets le doigt sur mon sentiment en parlant des directeurs littéraires qui comprennent ton intention et te laissent du lousse par rapport aux conventions. La réviseure ne m'a pas donné l'impression de comprendre justement.

Mais bon, certains de ses commentaires, quoique plus académiques que littéraires, sont très pertinents. Faut juste que je repasse le texte (encore) une autre fois et que je refuse ceux qui ne me vont pas...

claude b. a dit…

C'est le rôle de la réviseure de relever tout ce qui n'est pas conforme à l'usage. C'est pour ça qu'elle est là. et la plupart du temps elle a raison. Si, quelque part, tu as l'impression qu'elle trahit ton histoire ou qu'elle brise quelque chose ou qu'elle change le niveau de langage que tu avais adopté, tu en discutes avec ton ou ta dirlit.

Ce sont les mêmes directeurs littéraires compréhensifs qui disent aussi parfois «ce que tu as écrit là, ça ne tient pas debout» ou «ici, on n'a aucune idée de quoi tu parles» ou «douze points d'interrogation dans le même paragraphe; rendu au septième, on sursaute plus ben ben».

claude b. a dit…

Chose sûre, mieux vaut se faire varloper par le directeur littéraire que par la critique universelle!

Gen a dit…

@Claude b : J'attends justement les commentaires complets pour discuter des changements proposés pièce à pièce. ;)

Et oui, mieux vaut sacrer après le dir lit et la réviseure que brailler en lisant les critiques! ;)