jeudi 3 septembre 2009

La féminité et la sueur

L'autre jour, en revenant de ma course bi-hebdomadaire sur mon heure de lunch, je croise une collègue et sa fille de 19 ans dans le cadre de la porte du building. Ma collègue me salue et remarque que je reviens sans doute de mon jogging.

Observatrice la collègue : non seulement je portais des runnings, un hoodie et des shorts, mais en plus j'avais un teint tomate-tirant-sur-aubergine, j'étais ruisselante de sueur et j'aurais pu tordre mon linge.

Je lui réponds par l'affirmative et m'apprête à m'esquiver pour aller prendre ma douche lorsque je remarque le regard dégoûté que la fille de ma collègue pose sur moi. Vous savez, le genre de regard typique des grandes adolescentes, qu'elles acquièrent vers 14 ans et perdent le matin de leurs 20 ans...

Ayant été la cible de ce regard plus souvent qu'à mon tour pendant que j'enseignais, je lui demande s'il y a un problème. Elle ne prend même pas la peine d'avoir l'air gênée et me répond (sur le ton dédaigneux qui vient en prime avec le regard) :
- C'est juste que j'trouve ça tellement pas féminin une fille qui sue.

Qu'est-ce que j'aurais pu répondre à ça? Et un gars qui rougit, est-ce que c'est "trop pas masculin"? J'ai plutôt opté pour le "Ah bon" le plus neutre possible et je suis allée prendre ma douche. Je me sentais un peu blessée. Je veux dire : je sais que j'ai l'air du yâbe après avoir fait du sport (je fais pas partie des chanceuses qui suent sans rougir), mais bon, il faut ce qu'il faut et y'a bien des gars (mon chum le premier) qui apprécient le fait que mon soucis pour mon apparence ne m'empêche pas de faire quoique ce soit.

C'est sous le jet d'eau qu'une autre conversation avec ma collègue m'est revenue. Une conversation où elle me disait que sa fille unique venait d'entrer à l'université.

En enseignement de l'éducation physique.

Hum... le débat public/privé en éducation passe peut-être à côté du problème...

(Score de l'entraînement d'hier pour le 5 kilomètres : bitume 1, moi 1. J'ai fait mes deux intervales de dix minutes hier, avec une bonne séance de musculation entre les deux! :)

(Score après l'entraînement de ce midi : bitume 1, moi 2. Deux fois quinze minutes de course, coupé par 5 minutes de marche rapide)

5 commentaires:

Vincent a dit…

Une véritable aberration hein?

Un prof d'éducation physique à en devenir qui n'aime pas suer? Que c'est pas "féminin"?

En fait, c'est tellement aberrant, il me semble que ça se passe de commentaire, mais je ne peux pas m'empêcher de mettre mon grain de sel. :p

Pour améliorer son corps (que ce soit en cardio, en force, n'importe quoi), il faut forcer son corps à faire des efforts. Il faut qu'il sorte de sa zone de confort pour le forcer à s'améliorer. Sinon, il stagne. Quand le corps sort de sa zone de confort, il sue!

Une activité physique sans sudation, ce n'est pas de l'entraînement, c'est du repos.

Il ne nous reste plus qu'à espérer que les profs d'éducation physique qui n'aime pas "suer" changent de choix de carrière...

richard tremblay a dit…

Peut-être qu'elle s'est fait bloquer les glandes sudoripares ? Les jeunes maintenant en seraient bien capables.

Gen a dit…

Mouhahaha! Ça doit être ça!

Isabelle Lauzon a dit…

Ha! Ha! Elle est bonne, Richard!

Fais-toi en pas avec ça, Gen, les petites "jeunesses" de ce genre ne savent pas encore de quoi la vraie vie est faite.

Continue de t'entraîner, je t'admire pour ta persévérance et tes efforts! Et ton chum est comme le mien : il préfère les filles plus naturelles qui ne s'empêchent pas de vivre pour une mèche de cheveux déplacée...

Gen a dit…

Ah, alors mon chum est pas un extraterrestre?

;p