mercredi 17 juillet 2019

L'habitude de noter

Quand j'ai quitté l'emploi dans le domaine juridique où j'étais restée pendant 4 ans, mes collègues m'ont donné une pile de carnets blancs. Six ou sept en tout.

Cinq ans plus tard (c'est-à-dire il y a deux ans), je ne les avais pas encore tous utilisés. Mais j'achevais ma réserve.

Mes dames de l'atelier m'ont alors fait un super beau cadeau : un autre pile de carnets. Six ou sept, encore une fois.

Je me suis dit que j'en aurais bien pour une décennie! Après tout, à présent que je suis écrivaine à temps plein, je suis toujours devant mon ordinateur, alors pourquoi prendrais-je des notes à la main?

Sauf que...

Sauf que je ne suis pas toujours devant mon ordinateur, loin de là. Je vais faire des animations, je voyage (un tout petit peu), je pars en camping ou en randonnée, je regarde ma fille jouer, je visite des musées, j'assiste à des spectacles, j'attends ma fille pendant ses cours de danse ou de natation, je me déplace pour des salons du livre et, surtout, je lis des livres de référence, sur des sujets pouvant servir (immédiatement ou hypothétiquement) à des romans. Et dans toutes ces situations, je prends des notes!

C'est une habitude que j'ai prise. Je pourrais me fier à ma mémoire, mais noter l'information et, surtout, mes impressions, mes idées me permet de tout emmagasiner pour plus tard. Ensuite, je peux y revenir de manière structurée si le besoin s'en fait sentir ou, plus probablement, m'en servir pour laisser jouer le "chaos créatif" et feuilleter mes carnets au hasard, grappillant ici et là des idées et des bribes d'informations, jusqu'à ce que deux éléments entrent en collision et donnent naissance à une histoire...

Écrire un petit peu à la main, sur un coin de table, ça m'évite aussi de devenir folle quand je dois passer plusieurs jours sans toucher à mon ordinateur. Je note des phrases qui iront plus loin dans le roman, des bouts d'idée attrapées au vol, des dialogues entre deux personnages qui ne trouveront jamais leur place dans le texte final, etc. Jadis, j'aurais laissé ces idées tourner en boucle dans ma tête jusqu'à ce que je puisse m'asseoir devant mon écran et les noter. À présent, je les écris. Et, miracle (ou malédiction) aussitôt qu'elles quittent mon esprit, il y en a une ou deux autres qui se bousculent pour prendre leur place. Mes projets avancent ainsi à petits pas, même lorsque je ne travaille pas!

Alors voilà, tout cela pour dire que, deux ans plus tard, la pile de carnets achève déjà!

Remarquez, c'est pas grave : ça me fera plaisir d'en acheter un ou deux moi-même, pour changer! hihihihihi!

Et vous, quelle place les notes manuscrites occupent-elles dans votre processus créatif? Ou dans votre vie tout court?

4 commentaires:

Prospéryne a dit…

J'EN SUIS PRISONNIÈRE! Je ne sais pas comment font les gens qui ne prennent jamais de notes. Je fais énormément de boulot sur du papier avec un bon vieux stylo avant de me lancer à l'écrit. Je note sans cesse des idées, mais contrairement à toi, je suis beaucoup plus fan des petits bouts de papier que je range ensuite dans des boîtes à chaussures. Je garde les cahiers pour des projets un peu plus long (en attendant qu'ils viennent au monde un jour!)

Gen a dit…

@Prospéryne : Moi aussi je me suis dit pendant un bout de temps "j'utiliserai les carnets pour les projets plus longs", mais un moment donné on se tanne de fouiller dans des bouts de papier, c'est plus facile à perdre et des fois on n'en a pas sur soi. Mes carnets ne sont pas réservés à un projet ou un autre. J'écris la date du jour où je prends une note, j'écris dedans. Trois jours plus tard, je note un autre truc (ou je travaille un autre bout de texte) qui n'a pas rapport. Quand j'arrive au bout du carnet, je passe au suivant. C'est tout.

La seule exception à ce système à peu près chronologique, c'est quand je me mets à rechercher un sujet précis (genre le Japon) et que je pense que je risque de remplir un carnet assez rapidement. Alors j'en réserve un en entier à ce sujet-là.

Toutes mes tentatives de réserver un carnet à un projet ont échouées. Soit parce qu'un moment donné je n'avais pas le carnet sur moi alors que je voulais noter un truc pertinent, soit parce que je n'avais QUE ce carnet-là sur moi alors que je voulais noter un truc sans rapport.

Bref... les carnets c'est la vie! :p

Prospéryne a dit…

Moi, j'aime bien les bouts de papier parce qu'ensuite, ça me permet de rassembler mes notes par sujet, ce que je ne ne pourrais pas vraiment faire avec un cahier à moins d'arracher des pages. Comme je suis fan de recto-verso, ça finirait pas me causer des problèmes...

Mon système de petits papiers est très personnel et pour moi, ça marche. Mais je travaille dans un bureau, alors là, pas de problème et ailleurs, j'ai toujours un carnet qui est volontairement dédié à se faire arracher des pages sur moi. Et j'ai un calepin dédié à projets longs que je traîne presque partout aussi.

Bref, on a sans doute tous notre système, mais le principe de base, c'est que c'est nécessaire à un cerveau d'écrivain d'avoir une base de données externes pour se soulager de temps en temps...

Gen a dit…

@Prospéryne : Ah, si tu as le carnet-à-déchirer sur toi, là ça règle en effet le problème! hihihihi!

(Je n'écris effectivement pas recto-verso dans mes carnets... quoique lorsque que je veux regrouper mes notes, j'ai plus tendance à les retaper qu'à les rassembler physiquement).

Et oui, il est nécessaire de déverser notre cerveau quelque part! hihihihi!