Comme parent, souvent on s'inquiète de comment on va expliquer les choses de la vie aux enfants.
Par exemple, ma fille a posé suffisamment de questions pour savoir, désormais, que pour faire des enfants, ça prend un papa et une maman qui sont amoureux. Et donc que la plupart des familles sont formées par un homme et une femme qui s'aiment.
Ma petite soeur est gay (elle aime pas tellement le mot "lesbienne"). Un jour, ma fille l'a vue embrasser sa copine et m'a regardée avec des yeux ronds. Je lui ai expliqué que certaines femmes aimaient les femmes et que certains hommes aimaient les hommes. "Ah, ok", a-t-elle répondu. "Mais ils peuvent pas avoir de bébé!" a-t-elle ajouté. Ils peuvent avoir des enfants, que je lui ai expliqué, mais ça leur prend de l'aide. "Ah, ok," a-t-elle approuvé gravement.
Plus tard, une amie en voie de devenir un ami a passé la nuit à la maison. Le lendemain, alors que je m'efforçais de parler de mon ami(e) au masculin (ce qui n'est pas facile au début), ma fille a froncé les sourcils. "C'est une fille!" qu'elle m'a dit. "C'était une fille, mais elle était très très malheureuse, alors maintenant, c'est en train de devenir un garçon" ai-je expliqué. "Ah, ok" fut sa seule réponse.
Je me suis alors rendue compte de quelque chose : les enfants n'ont pas de problème à accepter le fait qu'il y a des réalités générales et des exceptions (après tout, généralement, ils ne peuvent pas se coucher passé telle heure... mais des fois, c'est Noël et là on fait une exception et on les laisse veiller). Ils veulent juste qu'on leur confirme que ces exceptions existent. Qu'on leur dise qu'ils n'ont pas à s'en inquiéter.
Évidemment, deux jours après la visite de mon ami trans, ma puce m'a dit que "elle aussi elle voulait devenir un garçon". J'avoue que ça m'a inquiétée pendant quelques minutes. Pas parce que je suis transphobe, mais simplement parce qu'en voyant toutes les difficultés vécues par mon ami, c'est sûr que je ne souhaite pas ça pour ma fille. Cependant, si l'alternative c'est qu'elle soit malheureuse, ben je m'arrangerai pour lui rendre les choses les plus faciles possibles! Et ça commencera par accepter son choix.
Bon, je m'étais inquiétée pour rien : le lendemain, ma puce voulait devenir une princesse. Ces jour-ci, c'est un dragon.
Alors je ne m'en fais plus. Je lui explique le monde comme il est et, plutôt tard, elle deviendra bien ce qu'elle voudra...
Quoique le dragon risque de présenter des difficultés! :p
9 commentaires:
Grand sourire pour la dernière phrase: la blogueuse qui redevient l'auteure avec une chute inattendue!
Ouf, pour le dragon!
En effet, quel pronom personnel aurait-il fallu employer?
Pour la princesse, ça va, il aurait fallu l'interpeller par «votre altesse».
Au fait, Geneviève, je suppose que tu es le «parent 1»? :O/
@Claude : J' me suis dit que vous la trouveriez drôle! ;) (Mais elle veut vraiment être un dragon ces temps-ci!)
@Daniel : Je suppose que le dragon aurait été une "elle" quand même! :P Et je suis la maman. Mais oui, dans les formulaires fédéraux remplis à la naissance de ma puce, j'ai écrit mon nom dans la case "Parent 1". En dessous, y'a fallu que je coche le lien de parenté avec l'enfant. Y'avait les choix "mère biologique", "père biologique", "mère adoptive", "père adoptif", "parent adoptant". C'était pas compliqué, j'ai compris tout de suite, pis les fonctionnaires qui m'appellent me disent "madame" comme d'habitude. :p
Ça ne t'insulte pas qu'on présume que tu es une «Madame»? :O/
@Daniel : Ben non, puisque lorsqu'on m'a offert les options "monsieur, madame, autre", j'ai coché "madame".
Ah, mais c'est tellement binaire! :O/
Comme 99% des gens... ;)
Effectivement, les enfants sont naturellement ouverts aux multiples possibilités du monde. C'est un peu nous qui leur montre ce qui "ne se fait pas"... Les limites, elles se mettent après...
@Nomadesse : Ils comprennent vite qu'il y a des choses plus courantes que d'autres, mais oui c'est cute de voir qu'ils n'ont pas de problème à saisir que c'est pas tout le monde qui est pareil.
Enregistrer un commentaire