mercredi 10 janvier 2018

Tranche de vie (25)

Premier cours de yoga depuis les Fêtes. J'arrive un peu d'avance et je m'installe sur mon beau tapis tout neuf (et deux fois plus épais que mon ancien, ce que mes genoux apprécient), cadeau de mon chéri.

Une fille d'à peu près mon âge s'installe à côté de moi. C'est son premier cours, alors elle me pose quelques questions sur le déroulement. Je lui réponds avec le sourire, contente qu'elle soit tombée sur moi, parce que j'ai appris à mes dépends que certaines personnes dans ce centre sont un peu froides (pour pas dire snob) et peu recevantes. Mettons qu'on sent qu'elles veulent rester dans leur bulle.

La fille me remercie, mais je sens qu'elle hésite. Qu'elle a une autre question à me poser.

Moi - Y'a autre chose?

Elle - Euh... T'es maman d'une petite fille, hein?

Moi (tandis que je me creuse furieusement les méninges pour essayer de me rappeler si j'ai vu cette fille-là ailleurs, peut-être à la garderie de ma puce) - Oui, pourquoi?

Elle (se retenant pour pas rire) - C'est parce que... t'as des brillants dans le front.

Et voilà, mesdames et messieurs, vous connaissez maintenant le test ultime pour différencier les parents d'une petite fille des parents d'un petit garçon : les parents des filles, ils ont des paillettes de collés dans la face (et ailleurs).

Ostie de glitter! Voulez-vous ben me dire pourquoi ils en mettent sur TOUS les jouets et les vêtements "de fille". Pour la grande majorité, ils sont déjà roses avec des froufrous, des chats pis des licornes. Il fallait-tu vraiment des paillettes en plus? Elles finissent toujours par décoller et par se retrouver partout. Genre sur mon tapis de yoga tout neuf! Grrrrrr!

(En passant, je crois que j'ai réglé la question de l'amour immodéré des petites (et moins petites) filles pour le rose, les chats et les licornes : c'est définitivement un trait génétique. On a eu beau offrir à ma fille des vêtements de toutes les couleurs, lui faire écouter la Pat Patrouille (où les chiens sont gentils et les chats sont les méchants) et la tenir aussi loin que possible des chevaux magiques et des films de princesse, rien à faire, lâchez-la lousse dans un magasin de linge et elle revient avec un chandail rose portant des chats, des licornes ou les deux en même temps!!!)

9 commentaires:

M a dit…

L'amour du rose (et autres couleurs du genre) serait lié, génétiquement, aux meilleures femmes cueilleuses, donc qui favorisaient la survie du groupe à l'époque de nos lointains ancêtres.

Gen a dit…

@M : J'aime l'explication pour sa logique et son élégance, mais j'suis pas sûre de sa véracité. Selon ce que j'ai appris, à l'époque des chasseurs-cueilleurs, les hommes étaient souvent les seuls à chasser, mais les deux sexes cueillaient... et les petits fruits sont plus souvent rouges que roses. Tant qu'à ça, l'amour des chats doit venir du fait que les femmes restaient dans la maison avec les réserves de bouffe et les potentielles souris, alors mieux valait aimer les félins si on voulait pas que nos céréales se fassent bouffer. (Remarque, c'est pas complètement fou, mais ça néglige le fait que plusieurs races de chien sont aussi de très bons ratiers...)

Daniel Sernine a dit…

Mecsplication!

Gen a dit…

@Daniel : C'est quoi ça? La version française du "mansplaning"? (Si oui, je crois que pour ce que ça tombe dans cette catégorie, faudrait que Mathieu revienne m'expliquer qu'il a raison parce que lui a lu un livre lointainement relié au sujet. ;P)

Daniel Sernine a dit…

Exactement, «mansplaining». Je voulais juste introduire le mot, une version française que je trouve fonctionnelle et naturelle, et pour une fois aussi concise que le mot anglais.
Cela dit, les meilleurs chasseurs auraient-ils eu la peau brun-gris, comme le pelage des cerfs ou des sangliers? Et que dire de la peau bleue des cueilleuses des bleuets... :O/

Daniel Sernine a dit…

Cela dit, si jamais La Maison des Viscères se lance dans le «merchandizing», un t-shirt avec un chaton empalé sur la corne d'une licorne, sur fond rose foncé, pourrait s'avérer une bonne idée...

Gen a dit…

@Daniel : Je peux pas dire que je trippe sur ce néologisme dans aucune langue, mais oui, pas pire comme traduction (quoique l'emploi du mot "mec" m'horripile un peu). Et pour les licornes evil, y'a teeturtle! https://www.teeturtle.com/products/stabby-the-unicorn-pink?variant=24994190217

M a dit…

Je suis d'accord avec toi : l'hypothèse est tirée par les cheveux (rose, les cheveux?)


Dans un autre ordre d'idée, je pensais que le mansplaning impliquait une dimension de condescendance, du genre "Je suis un gars, j'ai raison, t'es juste une fille, tu sais pas ce qui est bien pour toi."


PS: Mais pour bien remplir mon rôle de méchant "mansplaineur", j'ajouterais que j'ai lu cette hypothèse dans un livre qui n'a aucun rapport avec le sujet. Livre écrit par le Docteur Béliveau et qui s'appelle La santé par le plaisir de bien manger. ;-)


Gen a dit…

@M : En effet, c'est normalement ce que le mansplaining implique, raison pour laquelle je trouvais Daniel pas très gentil. :p (mais il a admis qu'il voulait juste utiliser le terme! ;) Cela dit, ça s'applique aussi dans les situations où un gars reprend les explications d'une fille (que personne n'avait écoutée) et où, tout à coup, les autres gars autour de la table comprennent. (Non, voyons, ceci n'est pas un fait vécu...) Ou quand un gars ré-explique à une fille, parce qu'il a enfin compris, un truc qu'elle vient de lui expliquer!

Pwahahahaha! Ouais, bon, je ferai pas la critique de source sur ce coup-là alors! ;) (Le Docteur Béliveau a plein de qualités, mais il est pas historien ni anthropologue! ;)