Ma fille va apprendre les arts martiaux.
Ce n'est même pas un souhait ou un objectif, c'est juste une évidence. Quand le sous-sol de la maison où tu grandis est un dojo, pis que tes deux parents s'y entraînent régulièrement (et que ton papa donne même des cours à l'un de ses collègues de travail deux soirs par semaine, devant tes yeux émerveillés de petite puce de 3 ans), tu vas finir par pratiquer cette activité-là.
Ça ne deviendra peut-être pas le centre de sa vie, comme ça l'a été à une certaine époque pour moi et son papa. Elle ne poursuivra peut-être pas jusqu'à sa ceinture noire. Mais elle va apprendre les bases : frapper, retraiter et, surtout, affronter. Affronter sa peur de l'autre, sa peur de la douleur, ses doutes.
Parce que les arts martiaux, c'est surtout ça : un combat contre soi-même pour rejeter la peur et les doutes. En apprenant à se battre, on se met en forme, oui, on devient théoriquement capable de repousser un agresseur, oui, mais, surtout, on prend confiance en soi. La peur devient une alliée au lieu d'être un handicap. Et l'affrontement, le conflit, devient une zone normale dans laquelle on sait évoluer.
Quand j'entends parler de culture du viol, je remarque que les mêmes discours reviennent : la femme s'est retrouvée dans une situation où elle était mal à l'aise, mais elle n'a rien dit, par peur de déplaire, de déranger, d'être mal perçue, par peur de la confrontation qui suivrait. Prise dans une situation où il fallait fuir ou combattre, elle n'a osé ni l'un ni l'autre.
Je comprends cette attitude, je sais d'où elle vient. Je l'ai déjà ressentie moi aussi. Notre société n'aime pas les conflits. Notre éducation nous encourage à les éviter. À minimiser la portée des paroles, supposément bien moins violentes que les coups. Les arts martiaux enseignent le contraire. Ils nous apprennent à identifier les risques, à reconnaître les violences et à les désamorcer si possible, à les éviter lorsqu'on le peut, mais surtout à les affronter si nécessaire. À assurer notre bien-être avant tout. Et à nous sacrer de ce que les autres peuvent bien penser de nous. Fuir permet de revenir combattre plus tard. Déplaire, c'est jamais mortel.
Ouais, j'suis heureuse de savoir que ma fille apprendra les arts martiaux.
4 commentaires:
Elle apprendra quoi? Il y a un vaste choix. Mon petit-fils fils fait du taekwondo à la meilleure école de Montréal selon les recherches de ses parents. C’est assez dispendieux et il y a pas mal d’équipement à se procurer. Il aime ça et c’est impressionnant à regarder. Idéalement, il faut y aller trois fois par semaine. Ça demande donc beaucoup de temps et de discipline. Les enfants peuvent commencer à trois ans.
@Femme libre : Elle apprendra le taekwondo à la meilleure école : les cours privés avec son papa! ;) (Qui a aussi formé sa maman! hihihihi) Disponible gratuitement à même le sous-sol de la maison 7 jours sur 7. :p Et l'équipement est déjà sur place (le style de taekwondo que mon chum et moi pratiquons demande moins d'équipement que le style olympique, mais on est équipés pour les deux de toute manière).
Elle apprendra sans doute aussi les bases de jiu-jitsu qu'on possède.
Quant à commencer à trois ans... c'est l'âge qu'elle a présentement, mais ça me semble vraiment jeune! Elle s'amuse à nous imiter un peu quand on s'entraîne (elle trouve notamment très drôle de faire des jumping jack) et on l'encourage à se tenir sur un pied pour donner des coups de pied (ou plutôt battre l'air de sa jambe) mais l'apprentissage sérieux, ce sera pour plus tard. Elle a le temps! ;)
Très commode l’école à la maison! 👍
@Femme libre : Pour tout ce qui est parascolaire, c'est génial! ;)
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