On connaît tous la méthode à présent, le mot d'ordre du métier d'écrivain : après avoir fini un premier jet, on le met de côté, on le "laisse dormir" avant de le retravailler.
Récemment, toutefois, j'ai découvert, par hasard, une nouvelle méthode de travail : laisser mûrir le plan au lieu de laisser mûrir le manuscrit.
Hanaken II a été long à écrire. Hanaken III, on en parlera même pas (oui, je maintiens mon rythme d'un chapitre par jour, mais seulement quand mes journées ne se font pas bouffer par les rendez-vous médicaux et les animations scolaires). Dans les deux cas, à un certain moment je me suis retrouvée devant un plan que j'avais presque oublié et, en relisant mes notes, j'ai pu repérer des faiblesses que je n'avais pas vues au départ. Et ces faiblesses, mes notes en "bullet point" les rendaient parfaitement visibles, faciles à corriger, tandis que, dans un manuscrit complet, j'aurais pu passer par-dessus ou, pire, les constater sans savoir où insérer des correctifs.
Je me suis donc dit que pour tous mes prochains projets, j'allais laisser dormir mon plan avant de commencer la rédaction.
Bon, évidemment, pour que le plan "en repos" soit utile, faut qu'il soit détaillé. Personnellement, je me fais toujours un plan chapitre par chapitre de mes romans. J'y inscris les actions principales qui devront avoir lieu, mais également les sentiments qui devront être abordés, les personnages présents, les renseignements historiques ou les détails issus de mes recherches, les dates ou heures s'il faut coordonner les scènes de façon serrée... Parfois, j'y mets même des extraits de dialogue ou des phrases importantes. Vous savez, ces flashs qu'on a au moment où on pense à une histoire? Eh bien pour ne pas les perdre, je les inscrits dans mon plan, aux endroits appropriés.
Ensuite, quand j'entre dans l'étape de la rédaction, il ne me reste plus grand chose à faire. J'ai juste à écrire tout ça au long, en y mettant du style. Je peux prendre le temps, dès le premier jet, de m'attarder aux mots, aux formulations, aux métaphores. De penser à mon contenant, pas juste à mon contenu.
À date, c'est une méthode de travail plus lente que mon ancienne procédure de type "plan schématique, puis on fait un premier jet rapide", mais si j'en juge par le tome II de Hanaken, ça demande aussi beaucoup moins de retravail. En plus ça développe une certaine discipline mentale : en prenant le temps, dès la première rédaction, de s'attarder aux termes choisis pour éviter les répétitions, les adverbes ou les verbes "faire", ça devient un réflexe.
Pis un réflexe que je trouve pas mal payant! :)
3 commentaires:
Moi aussi il me semble qu'un plan bien mûri rend tout l'exercice plus limpide. N'empêche, je ne crois pas que ça enlèvera le besoin de laisser incuber le texte, mais ça diminuera sans doute de beaucoup le temps de correction, non?
@Hélène : Oui, ça réduit pas mal le temps de correction à date. Et le temps d'incubation aussi, puisque l'étape "faire passer ce qu'on a dans sa tête sur le papier" a été faite plus tôt (sous forme de plan) au lieu de se faire durant l'écriture proprement dite.
Enfin, je dis pas que c'est miraculeux, mais ça aide. :)
Ou plutôt, ça m'aide! ;) (puisque chacun travaille différemment)
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